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 Nos deux chemins | Dante | Fini

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeJeu 9 Juil 2020 - 17:18



Hiver - Karfias de l'an 18:XI
Jour du spectacle de Dio
2 heures avant le début


L'écho de mes pas se répercutait le long du couloir de service derrière le garde qui me précédait.

A l'extérieur, la foule ne se pressait pas encore, mais cela ne saurait tarder. Il avait fallu que j'insiste lourdement mais on m'avait finalement laissé passer vers les coulisses. Le nom de Shyn'tae n'avait pas suffit, mais c'était le cas de la bague d'argent se terminant en griffe que j'avais prise dans la collection de l'ancienne princesse marchande pour pouvoir prétexter une entrée le jour même de la représentation... Heureusement que je savais me montrer convaincante.

L'homme qui me précédait s'était improvisé guide de façon à ce que je ne me perde pas entre l'entrée de service et les quartiers des acteurs. M'en défaire n'était pas le plus compliqué. L'effervescence était déjà perceptible. Les costumiers, les intendants, les mages, les figurants, les ouvreurs, les gardes, tous courraient déjà de droite et de gauche pour s'assurer que tout se déroulerait sans la moindre anicroche. Des costumes improbables et des profiles atypiques cohabitaient dans un joyeux fouillis que je n'avais jamais connu ainsi. Le théâtre restait une chose mystérieuse à mes yeux de péninsulaire, mais particulièrement intrigante je devais bien l'avouer. L'ampleur du spectacle avait de quoi faire tourner la tête.

- Toi ! " Une femme de haute taille, sèche comme un coup de trique, me couvait d'un regard mauvais. Ses iris étaient d'une surprenante couleur violette tirant vers le rose. Mes cheveux roux, soigneusement coiffés en une tresse piquée de fleures fraiches tirant sur le bleu, dégageaient entièrement ma vision, mais l'intensité de ces couleurs restaient presque surnaturelle. " Les accessoires c'est là-bas. Et dépêche-toi. Les danseurs c'est de l'autre côté. Près de la deuxième entrée.

Je mis quelques instants à comprendre de quoi elle parlait, puis souris de façon on ne pouvait plus servile. Etant donné la robe que je portais, il n'était pas très surprenant qu'elle me prenne pour une danseuse. Sinon, qui porterait une chose pareille alors que le ciel envoyait à nouveau un froid aussi surnaturel ?  Quelle folle ? Quelle entité incongrue et incompréhensible ?

D'un pas, j'évitais de me faire bousculé par un homme aussi haut que large. Ma jambe blanche apparue de toute sa longueur dans l'échancrure gauche de ma robe bleu roi, faite de soie brodée d'argent.

- Il y a méprise. Je suis une amie de la Commette, Shyn'tae. Je viens lui porter quelques objets qu'elle m'a demandé. "
- Ah... La-bas sa loge.
- Et celles du barbare et du mercenaire ?

L'expression de la grande femme qui me faisait décidément pensée à l'un de ces étrange volatiles avec des plumes immenses et un coup aussi long que rachitique, se durcit encore. Les lèvres pincées, elle finit tout de même par cracher quelques indication et retourna chapeauter les préparatifs généraux. Un panneau d'indication vivant en somme.

Tranquillement, je déposais la bague devant la porte de la loge de l'eldéenne, peu désireuse de la croiser si elle était déjà à l'intérieur, puis je m'éclipsais au hasard des mouvements de foule vers la porte que je cherchais véritablement.

Il y avait une occasion durant laquelle j'étais certaine de savoir où se trouvait Dante. Une seule. Ce genre de joyaux se comptaient sur les doigts d'une main en de nombreuses années. C'était même un danger qui ne lui ressemblait pas. Rien ne prouvait que la Doth'Ka ou qui que ce soit d'autre ne soient pas encore après lui depuis notre fuite de Frontière. Enfin... Aujourd'hui, j'avais beau ne pas comprendre la raison de ce manque de prudence, il m'arrangeait. Peu importe ce qui pouvait se passer, après nos dernières lettres je voulais le voir.

Je frappais deux fois sans obtenir de réponse et poussais le battant. Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, j'entrais dans la pièce qui m'avait été indiquée. Chaque détail m’intriguait. Chaque objet, chaque petite chose en rapport avec le monde qu'ils cherchaient à inventé sur scène était quelque chose de nouveau. Je connaissais les astuces des amuseurs itinérants, mais ce spectacle était-il seulement comparable ? Une mélodie aux lèvres, je faisais le tour du propriétaire en me retenant de déranger quoi que ce soit.


Dernière édition par Cécilie de Missède le Jeu 16 Juil 2020 - 2:55, édité 2 fois
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeJeu 9 Juil 2020 - 18:36

La loge de X'Andarin est la plus petite des trois, et la plus dénudée aussi. Il y a des étagères vides pour acceuillir els vêtements de l'homme et deux mannequins. Un portant une armure de lanières de cuir trempé dans l'argent, embossé d'écailles reptiliennes, aux multiples ceinturons, l'autre une genre de manteau plein de chainettes et de plumes, avec des têtes de serpents blancs aux épaules, le tout avec un genre de casque montrant le haut d'une tête de serpent, le bas étant détaché, reposant à côté. Apparemment, il allait couvrir le visage de Sans Visage.  

Seule touche de couleur, un autre foulard d'un rouge flamboyant. L'armure n'ayant pas de manche, elle peut voir une chemise et des pantalons teinte couleur chair proprement pliés a côté. Manifestement, l'armure de départ prévoyait nettement plus de peau découverte que ce que l'homme accepte d'en montrer. D'autres lanières de cuir blanc et d'argent pendent de crochets, attendant manifestement leur place sur les bras du gladiacteur.

D'articles personnels, de traces de l'assassin, il n'y en a pas . Et ce costume!!!!Tant de flafla, et les couleurs!!! Argent, blanc et rouge. Rien pour être discret. Et les trucs doivent frotter et êtres douloureux.

Sur un support basique, à côté, les lames du combats. Tenant plus d'épées courtes que de dagues, elles arborent de méchantes courbes, leurs gardes ceintes des mêmes tissus rouges que le foulard plus loin. Probablement pour rendre les mouvements plus spectaculaires encore.

Elle a le temps de faire le tour la visiteuse. Et d'attendre un moment, il est long à se présenter, le connaissant, il doit sûrement se laver... Les minutes passent mais X'Andarin finit par arriver. Sa voix grave traverse le battant.  

Laissez les passer bordel! ils vont arriver, ils sont juste en retard. Il me manque du matos

.... Un bruit, un murmure indistinct

Oui c'est ça, plaint toi au patron, ca te fera une belle jambe. Qu'est ce qu'il en a à foutre?!

Une autre pause, une autre réponse

Non, je suis encore capable de mettre ces trucs tout seul. C'est pas encore aujourd'hui que tu va y arriver. Dégage, va voir Hane, tiens! ca l'air son truc à lui, les baises d'avant bataille.

Au moment même où Dante finit par ouvrir la putain de porte, l'odeur de muscade et de violette lui monte aux narines. Freinant des quatre fers, l'humain tourne la tête puis la relève en évasant les narines, inspirant profondément l'odeur de l'apparition devant lui. Il se redresse de toute sa taille instinctivement, il a tellement rêvé qu'elle vienne lui parler... Ou quelle demande sa présence. Il le redoute tellement aussi.

Si les prunelles s'allument d'admiration et d'amour pour qui sait lire, la méfiance s'y dispute aussi la place.Il ne peut s'empêcher d'ailleurs de la regarder de bas en haut: La superbe jambe qu'elle lui montre en cet instant précis, les plis de la soie bleue ceignant son corp, mettant en valeur ses hanches. Le cintré de la taille, sa poitrine superbement avantagée. Il n'y a qu'une fois où elle fut plus belle. Son cou fin, les lèvres pleines. Ses cheveux plus longs que dans son souvenir. Tiens, elle les a laissé repousser? Et ces yeux de glace... Elle est une superbe femme et il y a toujours été sensible. Quand il dit superbe, ce n'est pas seulement de corp. Tout en elle l'attire comme un aimant. Elle est fine, racée et dangereusement belle.  

Etrangement, par contraste, arborant ses vieilles affaires miteuses, sa cape en lambeaux, son vieux plastron de cuir. Ses bottes éculées, il a l'air d'un mendiant c'est certain. Les cheveux noirs de l'homme ont été coupés et sont laissés libres sur ses épaules, en attente d'être attachés. Avec sa dernière lettre, il a été plus que jamais exécrable. Aussi la pensée que c'est Shyn'Tae qui l'envoie pour le dissuader ou lui calmer les nerfs est la première chose qui lui traverse l'esprit. Il se garde une réserve cependant, ne coryant pas que Cécilie se déplacerait pour lui dire de laisser son animal de compagnie tranquille tandis qu'il n'y touche même pas.

Pourquoi maintenant? Pourquoi venir le voir ici alors qu'elle aurait pu demander n'importe quoi n'importe quand? Pourquoi elle a mis cette robe, cette superbe robe qu'il lui a achetée d'ailleurs? Pour se faire pardonner? L'amadouer? Le tuer? le souvenir de la gifle au puit remonte en son souvenir. Si elle est venue le buter, elle s'y prend trop tôt. Non mais prenez un numéro, ya foule...

Doucement, le mercenaire ferme la porte, les isolants tout deux des bruits extérieurs. Il inspire à plein poumons ce parfum tandis que Zhak'Bar lui intime la plus pure méfiance. Ils ont un plan, ils doivent s'y tenir.  Oui, mais bon, ce n'est pas comme si on n'avait pas le droit de parler un peu, si elle fait vite, on aura le temps. Dit la Raison.

Bonjour Irulan. Tu es... magnifiquee.

Ne peut t'il s'empêcher de dire d'un ton qui pourrait s'apparenter à doux pour qui le connait. A tout les coups, s'il s'approche trop, il va manger une autre baffe. Aussi marche t'il un peu sur le travers, jusqu'aux étagères, avant de commencer à se débarasser de ses fripes. Sans y penser, Dante frotte une tache d'encre imaginaire sur sa joue.

Ca te dérange pas que je me désape? Le timing est serré et je suis arrivé en retard, t'a sûrement remarqué.

Il lui sauterait au cou, l'embrasserait bien, mais elle l'a frappé, lui a fait mal... Avec raison, mais quand même.Parce que, mine de rien, ca le travaille. Pour cacher son trouble, il défait son ceinturon d'armes. Qu'il place sous sa cape.

Ne te laisse pas distraire. C'était pas prévu, mais on va y arriver. On a un but, tiens t'en! Lui susurre la Bête.

Que puis-je pour t'être utile cette fois?

....


Que puis-je pour t'être utile?... cette fois?

Crétin! Dante, ta gueule
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeSam 11 Juil 2020 - 23:20


- Par les Anciens..." murmurais-je en passant les doigts sur le froufrou rouge écarlate du costume clair qui avait pourtant l'air d'être à la taille de celui qui je cherchais. D'un autre côté, la coupe n'était pas si laide. C'était juste... Difficile d'imaginer Dante dans un vêtement aussi... clinquant.

Après un moment à tourner, j'avais retirer les chaussure aux talons fins et hauts que m'avait fait essayé Shyn et m'étais assise contre le mur pour profiter de quelques instants de calme et éviter à mes pensées de partir dans les extrêmes avec l'aisance d'un savon sur une toile cirée. Ma respiration ralentie tandis que mon esprit se focalisait doucement sur mon corps tendu. Prenant conscience de chaque mouvement de mon esprit, de chaque agitation interne, je plongeais de plus en plus profond dans une torpeur bien particulière. Bientôt, les voix de mes camarades se firent plus distinctes, plus organisées. J'écoutais leurs avis, leurs histoires, posant parfois une question leur tirant un un sourire d'approbation ou d'amusement. Innombrables parcelles de sagesses et de soutien, la réalité n'avait plus qu'une place secondaire... Jusqu'à ce que leur attention à toutes se braque sur un danger. Ou simplement le détail que j'attendais.

J'ouvris les yeux d'un coup et me relevai rapidement, toute marque suspecte quittant ma peau, tout comme la pâleur surnaturelle qui me caractérisait sans fard. La voix rauque de Dante se disputait avec une autre voix féminine de l'autre côté du battant. Arborant à nouveau le teint pâle légèrement rosé d'une beauté suffisamment riche pour se protéger du soleil, même en ces terres de feu, je profitais des quelques secondes qu'ils mirent à se départager pour remettre en ordre ma tenue. Mes doigts se levèrent pour peigner ma crinière mais ne rencontrèrent que les mèche docilement tressées le long de mon crane pour venir se joindre en un minuscule chignon bas. Le duvet d'un des nombreux pétale bleu piqué dans la coiffure traça une ligne fraiche sur l'ongle de mon index. Le dos raide et la tête droite, ma main se posa donc négligemment sur la coiffeuse.

Et enfin, il apparut. Je n'ai pas vraiment le temps accommoder. Son regard m'apparait comme deux taches floutées vertes et brunes, à la fois méfiantes et fixes. Ses cheveux lâchés et courts lui allaient bien mieux que ses longues mèches noires. Il n'avait rien à voir avec le spectre qui était revenu à la cabane cette nuit là. Grand, droit, le teint frais. Je ne bougeais pas, le visage plus froid que je ne l'aurai voulu. Alors ? Comptait-t-il me demander toute suite de quitter sa loge ou allait-t-il tout simplement m'ignorer ? Derrière lui passe, dans l'embrasure de la porte, je vois passer un garçon aux bras chargés de torches, puis une femme couverte de plumes bigarrées. Je tressaille lorsque la clenche de la porte cliquette sèchement. Il a fermé la porte sans m'adresser un mot. Est-ce un bon signe où un très mauvais ?

- Bonjour Irulan. Tu es... magnifique.

Si mes yeux ne pourraient voir un signe si discret, je me demande un instant si les siens peuvent percevoir la chair de poule qui m'a grimpé un instant sur l'épaule. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas entendu cette voix, mais ma mémoire la reconnait fraiche de la veille. Écouter l'écho usé de son timbre est si familier que je pourrais compter le nombre de fois où ces cordes vocales ont été brisées aussi surement que d'autres compteraient les cicatrices sur sa peau.

Pourtant, plus que le son de cette voix c'est le ton sur lequel il prononce ces mots qui me surprend. Je ne cherche pas à le cacher, ni à réfréner la satisfaction vaniteuse d'un compliment qui fait mouche. Si loin de sa lettre. Si loin de ce à quoi je m'attendais. Doux et calme. Cet accueil simple me coupe toute velléité de réponse immédiate.

Pourtant, il ne s'approche pas. Il tourne, il ne me regarde plus... Et je hausse un sourcil en l'entendant continuer. C'est... Une façon de faire à laquelle je ne m'attendais pas venant de lui et qui me détend tout à fait. Je souriais devant l'audace sans être certaine qu'il se rendait vraiment compte de la situation... Ou se rendait-il bien trop compte ? Dans un cas comme dans l'autre, il ne paraissait pas prêt à me mettre dehors de force. Mes bras se croisèrent et ma bouche s'ouvrit pour lui répondre lorsque la douche froide vint, claire et simple.

- Que puis-je pour t'être utile cette fois? "

Utile... Cette fois...

...

Aïe.

S'il avait commencé par là, ça aurait été moins douloureux. Bien moins douloureux. Ma poitrine se serra d'un coup, ne laissant plus la moindre place à mon cœur pour battre. J'étais venue sans certitude, sans savoir lequel des trois chemins choisir. J'avais seulement... Envie de lui dire... Je ne savais trop quoi, mais sans qu'il ne l’interprète encore une fois de travers. Je n'avais pas réussi à préparer quoi que ce soit. Je le payais maintenant.

- Rien. "

Mes mâchoires se serrèrent, le port plus altier, plus froid encore. Mes pieds nus ne produisaient qu'un son mat à peine perceptible sur les carreaux aux couleurs pâles, guère plus que le frôlement de ma robe. Mon bras s'étira vers son épaule, mais mes doigts s’arrêtèrent avant de la toucher, se suspendant dans l'air quelques secondes. Peut-être, avec notre éloignement, aurait-il de nouveau mal ? Je ne prendrais pas le risque. Autant éloigner mon arme involontaire.

J'espérais te voir ? Te parler ? J’espérais que ton comportement déciderai clairement de ma conduite. J'espérais que tu ailles bien. J'espérai que tu avais changé. J'espérais que tu sois toujours le même. J'espérais que tu me méprise. J'espérais avoir le cran de parler sans y perdre ma fierté. J'espérais que tu ne me laisse pas le choix. J'espérais que tu me simplifierai les choses...

Mais pas le moindre mot ne s'échappe de mes lèvres closes.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeDim 12 Juil 2020 - 1:36


- Rien. "

Je l'ai blessée, se rend t'il compte immédiatement. C'est perceptible à la façon dont le visage fier se ferme. Au raidissement de la posture. Sa phrase, maladroitement tournée bien sûr. Et pourtant, la réponse en un mot de Cécilie le détendent. Le calme tout à fait.

Si elle était venue le tuer, elle aurait agit différemment. Il serait déjà mort.
Elle ne lui ment pas. Si elle lui avait menti, sa réaction aurait été toute autre.
Elle ne vient pas par but. Elle est aussi incertaine que lui sur la conduite à tenir, c'est visible derrière son attitude régalienne. C'est quand Cécilie doute qu'elle semble toujours la plus forte et que la teinte de ses magnifiques yeux est la plus glaciale.

Si le coeur de l'Enchanteresse s'arrête, celui si longtemps arrêté de l'homme se met à battre à cent à l'heure. Ses prunelles dépareillées s'adoucissent, la méfiance disparaît. L'assassin n'a toujours pas peur de mourir. Il la laisse venir à lui, lever la main pour lui prendre l'épaule avant d'arrêter. Il ne sait pas si elle lui fera encore mal ou non. Mais pourtant, il sait que, pour lui, ca ne changera rien. Il l'aime envers et contre tout, il est prêt à endurer cette souffrance comme paiement.

La main aux grands doigts se lève, ne laisse pas celle de Cécilie reculer. Lentement effleure t'il le dos de la petite main, pour tester apparamment avant de la recouvrir sans hésiter de sa large paume. Un sourire transparaissant dans le regard, il lui dit du même ton bas et calme, l'équivalent de doux.

Tant mieux. Je me rappelle... Que quelqu'un de très cher m'a dis, jadis, qu'une action n'avait pas besoin absolument d'avoir un but. Ca me fait un... il hésite... plaisir n'est pas assez fort. Bien fou est bien en deçà de la vérité, honneur?

Non, si tu dis honneur, je recommence à te bouffer!

Les mots se coincent dans la gorge, paraissent dans le regard pour qui sait lire. Il est ému au plus profond de lui de la voir. En santé, fière et féroce, bien portante. Glace qui le brûle et le calme à la fois. Qu'est ce qui a changé? Tout et rien. Elle et lui. Différents et pareils. Grandis d'une certaine façon.



Contemplant la main qu'il tient dans la sienne si elle l'y laisse, tournant la paume vers le haut, il la porte à sa joue, cherchant manifestement le contact tactile. Sous les doigts de Cécilie, il n'y aura aucune réaction, aucun spasme.

Si elle al retire, il ne lui en tiendra pas rigueur, la laissant libre de son geste et de son corp.

Tu m'as manqué... Je suis désolé Ténébreuse... Pour tout. Je...

Il se tait, ne sachant pas comment le dire. Il n'a pas dit Ma par dessein. Elle a revendiqué le La.. Mais il n'est pas capable de dire La. S'il parle, il va encore dire des conneries... Alors il se tait, fermant les yeux, redoutant de voir ce qu'il craint de voir dans les yeux de la fière créature devant lui.  
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeDim 12 Juil 2020 - 8:29


Lorsqu'il refuse de me laisser reculer, me saisissant la main, je frissonne à nouveau, le fusillant du regard. Un réflexe tire légèrement sur sa prise sans m'en dégager tout à fait. Le pas suivant, c'est lui qui le fait, tirant ma paume jusqu'à sa joue rugueuse avec un naturel bien éloigné de ces jours où il était étonné par l'existence même d'une caresse. Un geste sans but... Et rien. Pas le moindre spasme. Je m'y installe, mes doigts glissant sur sa peau pour trouver leur place le long de sa mâchoire. Je souris au souvenir de ces vacances un peu branlantes que nous avions passé sur le bord de l'Oliyenne. Son calme n'avait rien avoir avec l'homme que j'avais côtoyé à partir de notre installation à Frontière.

Et sans même les demander, j'obtins ce que je cherchais depuis des mois : Des excuses sincères.

Celles que j'avais lu entre les lignes de son journal étaient séchées par l'encre, effacées par les lettres qui avaient suivies, mâchées par mon désintérêt et sa rancœur. Mais là, je ne pouvais en douter. L'absence de possessif avait glissé agréablement dans l'air. Le fait que ses yeux se ferment n'instille aucun doute en moi. J'en profitais seulement pour le scruter, mes iris fondant peu à peu. Mes yeux à hauteur de sa clavicule se baladaient sur son col jusqu'à son visage. Même sans prendre en compte la couleur de ses yeux, les marques du passé qui grêlaient l'une de ses joues le rendaient curieusement asymétrique lorsqu'il ne l'adoucissait pas avec de la poudre. Les murmures indistincts de mes compagnes se font doux et lointains. Elles observent, cachées dans l'ombre de mes pupilles. Ma seconde main se pose sur sa clavicule, remonte au creux de son cou.

Me haussant sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres, je m'approche plus encore. Une douce chaleur émane de lui vers mon corps froid. De l'odeur de pin et de lavande qui le suit dès qu'il a la moindre blessure, il n'y a nulle trace. Mes lèvres frôlent sa joue plus qu'elles ne s'y posent, restant évanescentes par respect pour sa sensibilité. C'est la joue que j'ai giflé il y a près de trois mois, mais je n'en ai pas conscience.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeDim 12 Juil 2020 - 11:12

Dante sent ces doigts de soie sur sa clavicule, passant par dessus la trace de morsure qu'elle lui avait fait voilà des années, le marquant comme sienne. Il sent les doigts se loger le long de sa mâchoire, naturellement. Confortablement. Gardant les yeux fermés, lâchant prise, l'assassin reste immobile, savourant ce contact. Son odeur à lui est restée la même. Naturelle, un peu sauvage.

Quelque part, derrière la porte, il y a un empoté qui trébuche et tombe. Il y a des exclamations. C'est sans intérêt. l'intérêt ce sont ces lèvres qui effacent d'un effleurement la douleur résiduelle de sa gifle. Cécilie ne s'excusera jamais, il en a la certitude, comme il sait que ce n'est pas important. Des mots, il n'en a cure. En cet instant précis, il a le choix de remâcher encore toutes les douleurs du passé ou d'avancer. D'honorer sa nature contre laquelle il ne peut rien tout en essayant d'évoluer.

La main couvrant celle de la belle se met en mouvement, remontant à pleine paumes le long du bras sans forcer, dans cette caresse unique qui est la sienne. la chaleur douce de l'homme semble prendre d'intensité, la réchauffant par sa seule proximité. Tournant la tête, il donne un léger coup de nez sur celui de Cécilie, leur lèvres se touchant presque. Elle peut sentir son haleine, fleurant la canelle et la viande fraîche. Ainsi donc c'est ca qui l'a mis en retard, il chassait!

Tu sais... Dit il d'un ton grave, rauque et caressant. Je t'aime.

Non, ne rajoute rien. Ca veut tout dire... Gâche pas le moment.

Alors Dante, frémit de plaisir, ouvrant les yeux. Des yeux arborant une couleur unique, d'un vert vif et éclatant pailleté de marron. D'un marron doré pailleté de vert. Cette couleur lui appartient, à elle. Alors il sourit. De ce sourire unique d'un homme heureux. Il ne lui demande rien, n'exige rien.

Sauf ce léger effleurement des lèvres quand la grande bouche rencontre celle de la jeune femme. Calmement, sans rien imposer. Il aurait bien envie de lui faire fête... Ce qui, si l'Enchanteresse se presse un peu plus contre lui, le nimbant de sa fraîcheur, elle ne pourra manquer l'indice flagrant de ce désir.

Evasant les narines doucement, Dante inspire cette odeur à plein poumons, avant de la prendre dans ses bras, en faisant attention de ne pas froisser la robe. C'est qu'il en a envie. Très.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeDim 12 Juil 2020 - 12:53


Je croise son regard. Il a quelque chose de changé. Ses mots le prouvent. Son ton le crie. Quoi ? Je ne saurais dire, mais cela me plait.

Je t'aime... Une si courte phrase que nous avions si rarement prononcé. Que nous avions mis tant de mois à identifier, à accepter et encore plus de temps à nous l'approprier. Une phrase qui voulait dire tant, promettait plus et m'avais souvent volé davantage encore. Mais pas ici. Plus qu'une passion, je retrouvais un homme qui malgré tous nos maux, toutes nos accusations et nos affrontements, m'accueillait et me regardait comme si ça n'avait pas d'importance. Comme si j'étais pardonné d'avance. Aucune cause à plaider. Aucune excuse à inventer. Face à ces yeux nouveaux j'avais l'impression de le retrouver avec une simplicité sans précédent. Sans qu'il n'exige rien. C'était... désarmant. Une libération qui me pique inexplicablement d'une étincelle de peur.

Là ou il ressentait si facilement, j'essayais de faire taire mon esprit capricieux. Ce que j'avais lu dans ce journal, cette prise de conscience que j'en avais tiré me semblait plus réelle. Réchauffés par un feu dévorant, enfermé dans notre bulle, ces flammes nous avaient rendu fou. Oublieux que le feu, ça brule. Et maintenant ce regard... Vrai, sans que j'ai eu à me battre pour. Vers où ? Vers quoi ? Ô, je t'en prie, tais-toi.

Aussi légères que les miennes ses lèvres m'approchent. Il scelle un baiser à peine esquissé. Un regard furtif, farouche, et je viens en quémander un autre. Des deux, le plus sauvage n'est sans doute pas celui qu'on croit. Je ferme les paupières. Il me serre contre lui. Je m'y blottis sans gêne, la tension de mon dos réduisant autant que ma raideur naturelle le lui autorise si vite. Ma main passe sur sa nuque, frôlée par ses mèches déjà défaites. Celle sur sa joue s'étend avec félicité. Le bout de mes phalanges caresse son oreille, sa mâchoire, le creux de son cou. Le seul son qui passe mes lèvres est celui de ma respiration profonde.

ne reculant qu'à peine, sans le quitter des yeux, j'entreprends de continuer le travail qu'il a amorcé. Les attaches cèdent. Le tissus fredonne en se froissant, frotte, tire et file, dévoilant une peau détruite mais bien moins pâle que par le passé. Jadis je lui avais dit qu'une caresse n'avait pas forcément de but. A chaque once de peau offerte à ma vue, mes lèvres suivaient les courbures des dessins qui y étaient gravés. Certains habituels. D'autres changés. Je découvrais son buste à travers chaque sens, faisant preuve d'une patience et d'une douceur qui n'avait peut-être jamais été notre à ce point, me moquant éperdument du spectacle à venir ou du temps qu'il pouvait bien rester. Chaque geste, chaque regard, chaque inspiration avait la délicatesse gracieuse de la fleur qu'on voulait jadis que je sois, et l'assurance luxurieuse qu'ils auraient espérés sans pouvoir se l'avouer.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeDim 12 Juil 2020 - 16:30

Les plus grandes différences ne sont pas sur le torse, mais les fins rubans de prières scarifiées courant des épaules au poignets, serpentant parmis les traces de brûlures et de morsures. Les cicatrices du torse sont plus épaisses, un peu plus lisses, figées dans la chair par la magie de Lucrétia. L'homme d'avant les aurait rafraîchies avant le combat, même factice.

La grande différence en fait tient en une seule chose bien simple. Dante Corvac s'est rendu compte qu'il n'avait plus rien à prouver à personne. Qu'il n'avait pas à hair le monde pour prendre plaisir à tuer. Que son métier et la vengeance étaient deux choses bien distinctes. Son mal-être, son déséquilibre, c'est lui qui se l'imposait tout seul en allant contre sa nature, contre Zhak'Bar qui, lui, a compris que pour bien Détruire, l'humain avait besoin d'un centre de calme et de stabilité. Comme quoi se les geler l'hiver en Péninsule a eu du bon. Ils ont pu discuter et trouver un compromis acceptable sans massacrer l'enveloppe.

Ses scarifications, il les portent autant dans son âme que dans sa chair. A quoi ca sert les retracer encore et encore à part raviver une douleur qui ne disparaitra jamais totalement de toute façon? Alors quand les lèvres s'emparent de celles-ci, elles s'emparent aussi bien de son âme. Elle peut sentir et ressentir la chair de poule qui s'empare de lui à chaque fois qu'elle le touche, les cheveux de la nuque qui se dressent sous sa mains, les pointes des pectoraux durcissant sous son souffle.

Avec des soupirs alanguis, il la laisse faire. La première fois il l'avait repoussée, impatient. Il s'en rappelle. Les yeux mi clos, il essaye plutôt d'analyser le système d'attaches de la robe sublime de la belle. Tant de tissus superflu qu'il serait tentant de déchirer, mais pourquoi se presser? En plus, ca serait du gaspillage.

Quelque part, quelqu'un beugle qu'il reste une heure...

Alors les grandes mains la ramène à son niveau, se penchant, yeux toujours mi clos et brillants de milles étoiles, il l'embrasse doucement, passionnément. Longuement. En la caressant à pleine paume, lentement et avec délice. Ce n'est qu'à bout de souffle qu'il se sépare enfin de Cécilie, posant son front contre le sien. C'est d'une voix rauque qu'il lui dit alors.

C'est mon tour de pas savoir... J'ai beau regarder ta robe, je ne sais pas du tout comment la détacher sans la déchirer. Tu voudrais bien me montrer?


Tout vouloir a pris un sens nouveau.


Dernière édition par Dante Corvac le Lun 13 Juil 2020 - 2:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeLun 13 Juil 2020 - 1:38


Mes iris pétillent d'une curiosité admirative. Son odeur est la même. Sa voix est la même. Mais plus je le redécouvre, plus je me rend compte que son corps a changé. Son maintien de bête aux aboies n'est plus le même. Sa musculature. Ses plaies anciennes alors qu'il va jouer un combat dans quelques instants. Et il y a ces marques régulières qui enlacent ses bras en un long ruban de mots. Pour que ce travail aussi minutieux que de la dentelle reste intacte, il semble ne pas s'être fait souffrir depuis bien longtemps. Ses autres cicatrices ont une histoire, une force, une raison, mais celles là sont... belles.

Détaillant quelques syllabes, quelques morceaux de phrases sans réussir à leur donner de sens plus global, j'aurais aimé prendre tout le temps de le lire. Chaque symbole est d'une finesse posée et égale. Pourquoi ? Depuis quand ? Cette histoire me fascine.

Mais il me redresse déjà, tirant mon menton vers lui pour faire taire la curiosité enflammée qui était la même. Cette langueur... Depuis quand prend-il son temps et se mesure-t-il ? Ce partage si simple me transporte une nouvelle fois. La rudesse précautionneuse de ses caresses n'a pas changée mais la sérénité des gestes qu'il m'adresse me fait battre le cœur plus vite. Ma peau reconnait sa paume et frémit. Plus fort que dans mon souvenir. Sans me presser à passer à la suite pour autant.

Lorsqu'il pose son front contre le mien, je souris. Détendue. Heureuse.

Pas un instant j'aurai pu imaginer que cela se passe ainsi.

Je souris de plus belle, amusée, quand il m'interroge. Mes yeux se rouvrent pour le scruter, partageant toujours son souffle chargé de cannelle là ou le mien ne se passe pas de mon habitude des graines de cardamome. Je me blotti un instant dans son regard, l’œil scintillant d'une malice qu'il n'y voit que rarement, avant de lui tourner le dos sans m'écarter plus que nécessaire.

D'un mouvement gracieux mes mains viennent attraper les broderies à l'arrière de mon col pour les plier légèrement. Une fine attache de métal et de nacre apparait alors entre les fils, Une légère torsion et elle lâche. Dans le motif argenté, d'autres se cachent en colonne, sur le ras de cou et bien plus bas sur la ceinture qui me serre au bas des reins. Mes doigts n'en approchent pas, laissant Dante les trouver et les défaire jusqu'à ce que ma robe ne tienne plus à rien.

Jusqu'à ce que, vibrante au rythme du chasseur qui se trouvait là, je la laisse glisser le long de ma silhouette en un chuintement soyeux accompagné d'un frisson bien particulier. La chair de poule commença en travers de mon dos pour se répandre dans ton mon corps jusqu'au bout de mes doigts et la plante de mes pieds. Suivant cette curieuse vague, mon teint pâlissait sensiblement et des signes étranges mêlés à des mots d'autrefois fleurirent en mille couleurs passées. Mes iris toujours d'un bleu céruléen, mes épaules se relâchèrent d'un cran. Un profond soupire de satisfaction franchit mes lèvres.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeLun 13 Juil 2020 - 2:25

Pendant un moment, il doute. Va t'elle le laisser comme cela, en plan pour lui donner envie d'y retourner un peu plus tard? Elle en serait bien capable. Et alors, Cécilie se tourne, lui offrant son côté pile, dévoilant la complexité de sa coiffure parsemée de pétales bleues. Tiens, se dit il, il va bien en piquer une pour la planter quelque part sur son costume. Par pur plaisir.

Attentif, il la laisse dévoiler la pure fourberie qu'est cette robe qu'il a lui même achetée. Les grandes mains se portent alors à la rencontre de Cécilie, caressant à pleine paume la douceur de ses épaules, remontant le long des trapèzes, pour redescendre sur la nuque avant de séparer les fragiles attaches.

Sur le morceau de peau nouvellement libéré, les lèvres de l'homme se posent. Goûtant autant qu'il sent le parfum de muscade et de violette. Avec un soupir plus appuyé mais sans se départir de sa patience, il part à l'assaut des autres attaches récalcitrantes, embrassant chaque morceau de peau ainsi dévoilé avant de passer au suivant.

Et dans un spectacle merveilleux dont il ne s'est jamais lassé, quand la robe tombe dans un doux chuintement liquide, la laissant parfaitement vierge de toute trace avant que, telle une fleur qui s'épanouit, elle ne se révèle dans toute sa naturelle splendeur.  Appréciant le spectacle à sa juste valeur, il marque un moment de silence et d'immobilité absolue, avant de la laisser ainsi, frissonnante.

Il n'est pas intéressé? Loin de là. Tournant autour de Cécilie, l'homme se replace devant elle avec sa cape abîmée à la main, qu'il étend d'un geste sec au sol. Ensuite, il revient voir la voir, l'embrassant de nouveau à pleine bouche, prenant sa fine taille dans ses grandes mains, la soulevant tranquillement pour finir de la libérer de la soie, pour la déposer sur la laine, la couvant d'un regard intense et calme, appréciateur, plein d'amour et de désir.  

Je veux pas que tu sois froissée en sortant. T'es tellement belle... Même si je te préfère toute nue. Ca a toujours été ma toilette préférée.Blague t'il, mi figue, mi raisin.

D'un geste rapide et impatient, Dante accroche  la robe sur la patère. Il veut qu'elle soit aussi superbe en sortant qu'en entrant, c'est aussi simple. Avant de revenir la voir. Non pas comme si elle était sa bouée de sauvetage, avec rage et précipitation, comme Avant. Ca, il n'en a plus besoin.

L'assassin la serre contre lui, tandis qu'il chancelle un peu en se battant avec ses bottes pour les enlever du talon. Le regard plongé dans ces merveilleuses prunelles céruléennes.

Cécilie, murmure t'il, audible d'elle seule, avant de lui mordiller l'oreille et la jugulaire, sa grande main partant à l'assaut d'un sein à la pointe déjà érigée par le désir, les lèvres descendant, jusqu'à se mettre à genoux pour pouvoir goûter à ses merveilleuses collines. Les mains s'activant sur ses fesses, son dos, sa colonne vertébrale. Les cheveux noirs y mettant du leur pour chatouiller son ventre de leur soyeuses mèches d'encre. Et il se met à gronder. Ce n'est pas un grondement de colère ou d'impatience. Juste un grondement de désir et de contentement. Le monde peut arrêter de tourner en cet instant, ca ne le perturberait pas le moins du monde.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeLun 13 Juil 2020 - 11:26


Un rire de dérision sonne dans l'air à sa réplique. Depuis quand une robe froissée est un problème ? La déception de le voir s'éloigner par contre, est bien réelle dans mon regard un instant impérieux.

Mes bras se lacent autour de ses épaules et son contact m'offre à nouveau cette chaleur particulière qui m'est si agréable. Les accents de mon propre nom dans cette grande bouche me font frissonner. Ma respiration m'échappe définitivement au moment ou il niche son visage dans mon cou. Il m'a manqué. J'ébouriffe ses mèches noires. Les couleurs dansent devant mes yeux fragiles. Là où sa silhouette me cachait le reste du monde, je vois ses costumes alignés. Les caresses se prolongent. Ses baisers également. Des mots seraient si faciles à prononcer, mais je tiens ma langue.

Je garde l'équilibre en m'appuyant sur lui, le poussant à descendre peu à peu pour pouvoir poser l'un de mes pieds sur son épaule. Mon sourire aguicheur adoucit un regard qui n'a pas l'habitude de demander ainsi. Le rose qui perle sur mes joues livides n'est pas du qu'au désir.

Puis nous retrouvons assis au sol, ma peau contre la sienne, nos lèvres entremêlées. Son pantalon toujours en place tente de me narguer sans y parvenir vraiment. A genoux au-dessus de ses cuisses, le visage baissé vers le sien, je m'offre quelques secondes pour reprendre mon souffle par trop hésitant. Où est-ce simplement pour détailler ses traits une fois de plus ? Savourer sa présence. M'émerveiller de son regard. Tu a mûri, n'est-ce pas mon amour ? Qu'as-tu fais ces derniers mois ? Quelles décisions as-tu prises ? La satisfaction de l'avoir tout à moi en cet instant me fait sourire de plus belle.

Les dernières bribes de bruits extérieurs ont disparues. Ma main est encore crispée sur sa crinière, la tenant comme il s'emparait de la mienne, bien que la force ne soit en rien comparable. J'embrasse son front, sa joue ravagée, sa tempe contre laquelle je perçois le rythme de son cœur, bien plus présent que celui de son essence. Ma gorge muette siffle à son oreille quelques bruissements d'un plaisir inarticulés.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeLun 13 Juil 2020 - 22:28

Peu importe ce qu'elle a fait, loin de lui. Peu importe qui elle a touché, qu'elle a aimé peut-être. Elle semble désarconnée un peu par sa patience nouvelle à ce niveau. A vrai dire, Dante découvre ce nouveau trait en même temps qu'elle. Il explore et s'émerveille de chaque ruban de cette écriture passée, sur ce corp qui, pour lui, est parfait. Fidèle reflet de l’âme de sa propriétaire.

Jusqu'à ce qu'elle rappelle sa fascination à l'ordre d'un pied sur son épaule. Un pied posé sur la morsure de jadis. Avec un sourire ravi, l'homme lève le regard et le plonge dans les prunelles bleues, les joues roses le contemplant d'au delà les collines avec ce sourire à faire damner un saint.

Par dessous les mèches noires ébouriffées, le sourire de l'homme se teinte d'un côté joueur, les grandes mains se plaquent sur les fesses de l'Unique femme... Pendant qu'il couvre la jambe dominatrice de baisers,, suivant les écritures en remontant... Le genou et l'intérieur tendre de la cuisse, avant d'aller s'occuper de l'endroit de tout les plaisirs. La différence cette fois, c'est qu'il le fait avec une envie certain en plus de la technique, et ca se ressent. Humant avec délice le parfum le plus intime de Cécilie, y goûtant et rendant un hommage on ne peut plus irrévérencieux à cette partie de l'anatomie particulièrement sensible, les grandes mains caressant naturellement à pleines paumes les fesses et le bas du dos de son amante.

Il adore ca, la découvrir... la redécouvrir de cette façon, sans urgence et avec un calme qu'elle semble aimer. Quand les jambes de la belle lâchent, ou quand elle en a simplement assez, et qu'elle se laisse glisser, il la soutient  et la guide jusqu'à ce qu'elle se retrouve à genoux par dessus ses cuisses. Il sent la fraîcheur de sa peau, le désir brûlant de son intimité.

Il adore ce qu'il voit et ce qu'il ressent, il lui semble qu'il n'en aura jamais assez. Assez de ces caresses, de ces baisers. De cette petite main qui essaye de le tirer par en arrière. Par jeu, avec un rire, il lui résiste un peu, avant de feindre la capitulation. Il n'en aura jamais assez de ces lèvres, de ces jeux, de ce bleu qu'il voit même quand il ferme les yeux. Alors la soulève t'il de nouveau avec cette  assurance tranquille pour la coucher lentement sur la laine. La couvant d'un regard ardent, se relevant ensuite, il prend le temps d'enlever calmement ses chausses, exposant enfin aux yeux avides l'entièreté de sa virilité fièrement dressée.

Il veut la redécouvrir avec ses yeux enchantés d'une telle vision, avec son nez attiré par cette fragrance unique, avec sa langue pour goûter sa peau, avec ses oreilles pour entendre le doux bruissement de son plaisir, avec toute sa peau pour fixer cet épiderme qui ne vieillira jamais tout contre le sien. Le grondement chez lui est toujours présent. Bas et doux.
 
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMar 14 Juil 2020 - 10:02


Serrée contre lui, je bascule sur le dos. Mes bras se laissent aller au-dessus de ma tête. Ils se posent avec douceur sur la laine épaisse et rêche tandis que je lui rends son rire. Le sol est dur, mais ce n'est pas le cas de ses bras. Et puis mes jambes déjà mises à l'épreuve ne demandaient que cette grâce. Ma constitution n'a pas fait de progrès exceptionnel depuis notre dernière rencontre. Certaines choses ne changent pas.

Hélas, pour la seconde fois, s'il se saisit de moi ce n'est que pour mieux s'éloigner. A nouveau ma peau se retrouve mise à nue. A nouveau son contact m'échappe. Je fronce le nez. Le spectacle qu'il m'offre, même avec la netteté que je m'efforce de lui donner, n'est qu'une bien piètre consolation sans le son de sa voix. Il n'y a qu'un bruit sourd et grave pour m'entourer aussi étroitement que l'odeur du vêtement sur lequel je suis étendue. Le grondement qui emplit l'air vibre dans sa poitrine tel le ronronnement de contentement d'un fauve.

Pourtant, nu, il est d'autant plus désirable. Je sais chaque centimètre de son corps sculpté pour le combat. Chaque muscle assoupli pour les acrobaties les plus périlleuses. La chair à vif exsudant de rage a fait place à une autre sorte de sauvagerie. Est-ce au temps passé ou au sang versé que l'on mesure le chemin parcourut pour faire un homme ? Le dragon sur sa cuisse et les lettres raffinées sur ses bras lui donnent à présent une allure mystique... dont le caractère sacré me frappe soudain au cœur. Je me redresse, posant la main sur la forme reptilienne avant que ses genoux ne plient à nouveau. Si dévoué à des dieux sans pitié... Au moins a-t-il conscience de leur nature.

Je lève mes yeux vers les siens, légère. Il n'y brille nulle pitié, nulle trace de cette condescendance pour le divin que je ne lui ai jamais caché. Je me sais incapable de comprendre pourquoi il a besoin de l'image de ces êtres soit-disant supérieurs, mais pour la première fois depuis une éternité, cela n'engendre en moi ni peine ni rage. Il n'est pas question d'eux, seulement de lui. Si sa foi l'a aidé à trouver cette nouvelle sérénité, si elle a joué un rôle même infime dans la force qu'il dégage aujourd'hui, alors que jamais ses dieux ne lui fassent défaut... Et je ne peux que reconnaitre que ses marques me fascinent. Je lui lance un sourire joueur, puis embrasse son nombril, mon pouce traçant les contours sinueux de la créature serpentine sur sa jambe.

Les sermons d'un autre temps reviennent aiguillonner les tabous d'une vie précédente. Les voix dégoûtées. Les mots horrifiés des prêtresses n'évoquant qu'à bas bruit ce à quoi toute fille de bonne famille ne devait jamais consentir. Aujourd'hui, la nature avilissante de mon prochain acte ne me semble plus si claire. A genoux, à ses pieds, la fierté reste silencieuse. Pendant que mes lèvres descendent le long de son ventre pour enfin lui offrir du plaisir, ma main libre suit le même chemin. Jamais je n'ai eu un tel geste pour lui. Variant et jouant de la langue, je note et m'amuse de ses sensibilités, les sens aux aguets. Jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Jusqu'à ce qu'il cède.

En me relevant doucement, je déglutis et reprends mon souffle. Le rose aux joues et le sourire aux lèvres, je viens poser un baiser sur sa bouche avant de l'enlacer. Les Lamentations n'ont pas bougé de leur recoin sombre. Quelques mèches éparses se sont échappées de ma coiffure et le velours de certaines des violettes bleues portent des marques de pliures.

- C'est bon de te voir heureux, Dante. " Je chuchote au creux de son oreille, un sourire dans la voix. " Je peux t'aider à passer ton costume si tu le souhaites. "
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMar 14 Juil 2020 - 22:01

C'est comme une nouvelle première fois. Elle qui a toujours détesté tout les dieux, leur crachant à la figure, Là voilà se redressant pour caresser sa cuisse et sa marque d'esclave brûlée au fer rouge voilà près de vingt cycles.

Il est temps de tourner les pages. Si elle lui demandait pourquoi il les gardait, pourquoi les nouvelles, il lui répondrait sans sourciller. mais elle ne le fait pas. Elle ne rit pas des symboles de sa foi, lui qui crache à la gueule des clergés. Elle a changée elle aussi, Dante le pressentait, mais il en a maintenant la certitude. Le regard qu'elle lui lance d'en bas, l'empêche de penser. Une évidence le frappe alors. De facon fort abstraite certes en ce moment, il aura tout le loisir de cérébraliser plus tard.

Ils se découvrent en adultes et non en gamins... En tout cas, pour lui.

Ce baiser sur son nombril le fait frissonner. Les yeux incandescents, il soutient le regard bleu. Si pour elle il est flou, tout en taches de couleur, lui la voit dans tout ses moindres détails. le jeu qu'elle joue. Les pétales bleues sur la rousseur surnaturelle de ses cheveux, encore plus rehaussée par le jeu des lamentations sur sa peau.


Quand sa bouche s'empare de son membre, il fige, en oubliant de gronder... Jamais ne s'était t'elle jamais laissée aller à ce genre de chose. Il connait ca, il connait trop ca d'ailleurs. Une ombre du passé essaye bien de se frayer un chemin, dominateur, mais les geste de son amante balaie ces  réserves de sa main qui caresse et soupèse, de ses dents qui titillent et mordillent, en alternance avec sa langue qui s'enroule et presse délicieusement. Ce n'est pas pareil. Pas pareil du tout. C'est chaud, aimant,  la douce ruguosité des papilles adoucies par sa salive. La main...  Immobile, l'homme n'y voit rien d'avilissant, au contraire. Il y voit seulement une envie mutuelle comblée.

Il en gronde de plaisir, déjà sérieusement excité par leur jeux précédents. Aussi, immobile et raide dans tout les sens du terme, il en savoure chaque instant jusqu'à L'explosion finale. Et, il n'aurait jamais pensé à la suite. Déglutissant, Cécilie revient vers lui, et il se penche vers elle naturellement. Il goûte à ces lèvres pleines et douces, il goûte aussi un peu de sa propre semence tandis que, le genou rendu un peu mou par la jouissance, il lui rend son étreinte,la caresse toujours. Une des grandes mains effleurant une des mèches échappées par leur ébats avant de la ramener derrière l'oreille. 

De l'autre côté de la porte, aucun son ne parvient aux deux amants enfermés dans leur bulle. 

- C'est bon de te voir heureux, Dante. " le chochotement amène un sursaut de la virilité de l'homme. Manifestement, elle pourrait lui dire les pires cochonneries avec cette voix suave, ca passerait comme dans du beurre. L'envisageant sur le travers, Dante sourit." Je peux t'aider à passer ton costume si tu le souhaites. "

...

Aïe.

Dante grimace un peu, pour rire.

Je souhaiterais juste pleins d'autres moments comme ça... Et vu que c'est si gentiment proposé j'accepte avec joie et honneur... Est ce que je peux t'aider aussi avec ta robe? Maintenant que je sais comment détacher ce truc.  

Soudainement, l'assassin la prend de nouveau dans ses bras, la faisant tournoyer un peu dans les airs.

Mais j'ai pas envie qu'on se rhabille tout de suite.

Geint-il, faussement pleurnicheur. Quelque part, quelqu'un gueule qu'il reste il n'a pas bien compris de minutes. Mais il s'en fout.


Dernière édition par Dante Corvac le Ven 17 Juil 2020 - 23:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMar 14 Juil 2020 - 23:46


Prise par surprise, je m'agrippe à bras le corps lorsqu'il me soulève sans crier gare. L'adrénaline est là, mais aucun danger n'est réel pour le moment. Un rire m'échappe, contrecoups de ma propre sur-réaction. " Je ne suis pas une botte de paille ! Repose-moi. " Protestais-je sans réussir à être suffisamment sérieuse pour qu'une quelconque froideur ne teinte ma voix. Heureusement, il ne me fait pas languir trop longtemps avant que mes pieds ne touchent à nouveau le sol. Les mots qu'il souffle, comme ceux qu'il a prononcé jusque là, m'interrogent toujours plus.

Mais cette fois, alors que mes deux paumes sont posées sur ses pectoraux, c'est une expression de pure stupéfaction qui se peint sur mon visage.

Le ton de sa voix, faussement sérieuse. Sa demande égoïste, sans but, sans raison. Il avait parfaitement conscience de ne pas attendre un réel changement de ma part, mais il exprimait son émotion, ce qu'il voulait, de façon simple. Il l'exprimait de façon légère, sans agressivité, sans détours étranges, sous les traits d'une blague. Il vient de faire un caprice assumé... Par les Anciens...

Ce n'est qu'en voyant l'interrogation dans ses yeux aux reflets noisette que je me secoue, laissant mes yeux s'étrécirent, inquisitrice... Et un peu taquine.

- Alors maintenant, on va être deux a faire des caprices... " constatais-je en posant les bras sur ses épaules, mains pendantes. Malgré mes mots, l'idée n'avait pas l'air de me déplaire. De toute façon, j'étais bien mieux armée que lui pour ce genre de lutte sans merci. Je souriais de plus belle. " J'espère que tu as conscience qu'ils pourraient te jouer des tours lors de nos prochains moments. "

Mes doigts passent dans sa crinière d'encre. A l'extérieur de la loge, les pas se font précipités.

- Mais quoi qu'il en soit, j'accepte ton aide. " soufflais-je sur un ton moins théâtral, plus juste. J'avais terriblement envie de poser une fois de plus mes lèvres sur les siennes, mais quelque chose me disait que si je cédais à ce détail, je serai à nouveau emportée. Pour l'instant, je ne voulais pas précipiter cela. En réalité, il y avait quelque chose que je voulais lui dire, aussi peu à propos que cela paraisse. Au moins, si une bande de tueurs débarquait dans les prochaines secondes, il saurait le principal, et en attendant, nous n'étions pas obligé de nous rhabiller dans les prochaines secondes. " J'ai trouvé une bicoque à Sol'Dorn. Je vais m'y établir avec quelques collègues pour faire des recherches. La porte bleue sur la place Myrrervs. Tu y es le bienvenu. "

Pas d'explication. Pas de justification. Pour prolonger un peu plus leur contact, ses mains le caressaient toujours tendrement.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMer 15 Juil 2020 - 1:12

Il la surprend, ce qui n'est pas pour déplaire à Dante, loin de là. Il se promet bien de la surprendre pleins de fois. Effectivement, la vie est plus belle ainsi. Même si ce n'est pas une raison pour baisser sa vigilance.
- Alors maintenant, on va être deux a faire des caprices...  J'espère que tu as conscience qu'ils pourraient te jouer des tours lors de nos prochains moments. "

Il frissonne et abandonne avec un grand sourire.  sa crinière à ses doigts, mine de rien, il présume que Cécilie est en train de remettre un peu d'ordre là dedans.  Les pas dehors, précipités qui passent devant la loge, attirent malgré lui son attention. Le temps file malgré tout, le moment de grâce achève. Il faudra se lancer bientôt.

- Mais quoi qu'il en soit, j'accepte ton aide. " 

Le ton plus calme, plus sincère de la belle le frappe en plein coeur. Elle accepte son aide, dit sur ce ton à vous faire creuser pour rejoindre les pleiks... Les prunelles dépareillées s'adoucissent.

" J'ai trouvé une bicoque à Sol'Dorn. Je vais m'y établir avec quelques collègues pour faire des recherches. La porte bleue sur la place Myrrervs. Tu y es le bienvenu. "

C'est au tour de Cécilie de lire la stupéfaction dans le regard de son amant. Sol'Dorn... Bien sûr, Sol'Dorn. L'enclave drow. Rien de moins, Pour un traitre, c'est super dangereux aller là-bas.   Il répète muettement les indication en bougeant les lèvres sans dire un son, pour les mémoriser. Il ne demande rien cependant, si elle veut aller s'enterrer là, elle a le droit. De plus,  il a quelque chose lui aussi à annoncer. S'il a réussit à cacher ca à Shyn. Il doit le dire à l'Enchanteresse, parce qu'elle a le droit de savoir.

Et il n'y a pas trente milles façon de l'annoncer. Toutes plus mauvaises les unes que les autres. Elle peut le voir chercher les mots justes.

Es ce que tu n'aurais pas croisé mon jumeau? Si tu comprends pas là ce n'est pas grave, j'ai pas le temps d'expliquer. Rappelle toi de cette phrase quand tu me reverra, et tu comprendra tout.

Non, c'est carrément pourri ... Dit pas ca mec. En plus tu ne sais pas qui peut entendre.

C'est noté. Moi aussif aut que je te parle. Il n'y a pas trente six milles manière de dire ca et les murs sont comme du papiers ici, n'importe qui peut entendre. Ca me fais chier de prendre des détours et de devoir faire du mystère après ce moment... J'en ai réellement pas envie... 
Dante passe un pouce sur la joue satinée, les yeux dépareillés s'assombrissant légèrement. Je sais que j'ai l'air de faire n'importe quoi. Si tu peux, fais moi confiance, mes agissements de cons prendront bientôt tout leur sens. Je te laisserai de la lecture aussi, ne passe juste pas trop tôt, sinon tu va me devancer.  .

Voilà, ca c'est pas trop mal. Il semble fier même. Un dernier baiser sur le front.

Si tu as une phrase à te rappeler, Noirceur de mon coeur, c'est que la partie continue, et il n'y a pas de règles.

Avec regret, Dante ne fait que s'étirer le bras pour prendre la robe et, visiblement c'est à contrecoeur. Il faut absolument  qu'ils remettent leur costumes, leur coeurs sauvages bien cachés, parés aux multiples combats à venir. Il sait qu'il ne peut rester avec elle pour le moment. Peut-être même jamais, ce qui lui fait apprécier encore plus ce qu'il a vécu en cet instant.
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMer 15 Juil 2020 - 11:01


Alors il a bien conscience d'être pris à la gorge. Toujours entre deux contrats, entre deux missions. Aujourd'hui entre deux ou trois ennemis de la taille d'une nation. Je ne comprends que trop bien les risques qu'il encoure. Là ou mon nom est encore dans l'ombre, les siens ont été brodés sur une même cible depuis près d'un an.

Je hoche la tête, prête à lui dire qu'il n'a pas besoin de me révéler quoi que ce soit si cela présente un danger, mais il trouve des mots. Détournés et étranges. Sans doute prendront-ils sens dans les prochains temps... Mais plus que ses explications ou ses avertissements sur le danger qu'il va affronter, ils me rappellent un détail que j'avais oublié ces dernières minutes : la carte d'Isgaard sur le tableau de la volière.

Il compte me laisser de la lecture...

Il va repartir.

- Je passerai. "

La joie dans mes yeux vacille un peu. Ramenée à la réalité, je secoue légèrement la tête pour repousser une déception qui n'avait pas lieu d'être. J'avais tant de choses à faire qu'il pouvait bien aller de l'autre côté du monde, même s'il était resté à Thaar nous ne nous serions pas nécessairement croisés avant plusieurs ennéades. Et même au-delà, rester coller l'un à l'autre n'avait pas réellement été notre meilleur idée et ces retrouvailles, aussi évidentes qu'elles soient, n'effaçaient pas entièrement le passé. C'est donc sans trop de mal que je me reprends.

- Si tu as une phrase à te rappeler, Noirceur de mon cœur, c'est que la partie continue, et il n'y a pas de règles.
- N'ai crainte, je me rappellerai de chacune d'elles. " susurrais-je avec une pointe d'orgueil piqué à vif. Mais la vérité c'était que chacune d'elles m'avaient par trop touchées pour que je les oublie. De son accueil à ses déclarations. Ses excuses. Jusque dans ce dernier caprice. Qu'il finisse maintenant par me dire qu'il avait un plan pour survivre malgré les apparences n'était pas plus surprenant que le reste et après les avoir attendus pendant des moi, je tenais à ce qu'il le sache. " Chaque mot que tu as prononcé aujourd'hui était aussi important pour moi que ceux que tu viens de prononcer. "

Puis il s'étire. Un frissonnement de soie m'avertit de sa trouvaille. Déjà... Évidemment "déjà", c'est moi qui ait coupé court !

Me dressant soudain sur la pointe des pieds, je viens m'emparer de ses lèvres, passionnée. Mes bras lassés autour de son cou, mon corps se presse contre le sien, sans retenue. Le temps n'est pas extensible, j'en ai conscience, mais rien ne m'oblige à être entièrement raisonnable. Rien ne m'oblige à m'éloigner docilement pour nous faciliter les choses. Enlacée par sa chaleur, je l'embrasse ainsi jusqu'à en être à bout de souffle. Puis, sur deux longues respirations, je m'éloigne résolument d'une longueur de bras sans me résoudre à arracher mes mains de sa peau.

Durant une poignée de secondes, je ferme les yeux. Les dessins sur ma peau s'effilochent en arabesques d'encre de plus en plus ténues pour disparaitre à l’œil. Le blanc mortifère redevient de lys. Les cernes autour de mes yeux sont oubliées. Je souffle doucement, retrouvant une légère raideur dans les épaules, avant de rouvrir les paupières, le défiant d'un fier regard bleuté.

- Alors... Cette robe, tu penses être capable de me la passer ?
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeMer 15 Juil 2020 - 22:21

Cécilie peut voir une lueur avide dans les prunelles dépareillées, manifestement, il serait déjà prêt pour un autre tour. Le sort en décide cependant autrement.

Dante inspire quand, pour une énième fois, quelqu'un gueule qu'il reste trente minute.

Ses traits se durcissent brièvement de déplaisir et de frustration. Un soupir s'échappe de ses narines, ses épaules s'affaissent un peu, contrairement à sa virilité. Mais bon, il y a des impératifs auxquels on ne peut pas couper. Il doit absolument faire ce pour quoi il est payé. Et pour mettre son plan en marche, il doit être sur le sable de l'arène quand son visiteur va arriver.

Ca ne l'empêche pas de prendre son temps, de déposer baiser sur baiser avant de recouvrir le divin corp de cette soie bleue, de prendre le temps de rajuster lui-même la poitrine altière d'une main prévenante, avant de batailler un peu avec les attaches de nacres. Alors termine t'il son ouvrage en embrassant la nuque dévoilée.

J'aime bien tes mèches échappées.


Dit Dante en reculant et en ouvrant les bras. D'ailleurs, il se demande si il devrait mettre la chemise. iL ne sait pas trop en quoi elle est faite, c'est grossier et raide, comme si Diolando s'était vengé de cet affront costumier en lui fournissant de quoi le regretter.  Ca lui donne de ces démangeaisons jusqu'à ce qu'il se lave et l'homme n'aura pas le temps de se laver après la représentation. l'idée de combattre les bras nus lui parait risqué aussi. Remarque que pour comprendre ses scarifications, il faut lire de près, très près, d'assez prêt pour mourir... A nouer les lanières de cuir, ça devrait couvrir le plus gros des reliefs des brûlures au motif du prime dragon. Les pantalons, cependant, ca il n'a pas le choix. Il ne combattra sûrement pas les couilles et la marque d'esclave à l'air. mais il aime bien ses bras. Ces scarifications, il les a choisies.

Gardant le silence sur ses réflexions, le gladiacteur attend que Cécilie lui rende la pareille, pour avoir le plaisir d'humer de plus près cette odeur de muscade et de violette qui lui est présentement imprégnée dans la peau.  

Un sourire mutin soulève le coin de la grande bouche.

Alors ces lanières de cuir? Tu penses être capable de me les mettre?

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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeJeu 16 Juil 2020 - 0:21


Je frissonne de la pointe des pieds au haut du crâne lorsque ses lèvres se posent sur ma nuque sans parvenir à ravaler un piaillement. La soie ne m'a jamais paru toile plus épaisse... Et pourtant j'ai parfaitement conscience qu'elle ne masque rien de l'effet qu'ont sur moi ses mains rajustant mon décolleté. Il le fait avec minutie, comme si de rien était. Menteur. Par les Anciens ce que je regrette de m'être ainsi attacher les cheveux... Même si le compliment qu'il m'offre est d'un certain réconfort.

A mon tour finalement... Par réflexe, je lisse le tissus sur mes hanches pour m'approprier de nouveau le vêtement que je porte, et soupire en me tournant vers les mannequins. Bon... Dans quel ordre ça se met tout ça ? ... En plus, même si la façon d'ajuster une armure de cuir n'a plus de secret pour moi, les attaches ont l'air complexes. Voyons... alors ça c'est dessous. ça c'est le manteau et...

- Alors ces lanières de cuir ? Tu penses être capable de me les mettre ?
- C'est pour les braies que j'ai le plus de doutes. " répondais-je avec toute la superbe dont j'étais capable, l'air mortellement sérieux face à son sourire provoquant.

Redressée de toute ma hauteur par l'affront de sa réplique, je lui tourne carrément le dos pour prendre le pantalon couleur chair et regarder avec minutie le plastron qu'il va me falloir poser... Mais un sourire s'égare malgré moi sur mon visage dans le silence qui s'étire. Une fois satisfaite de ma compréhension et certaine de pouvoir l'attacher sans trop de problème, je retourne vers lui, repousse sa cape du bout du pied et remonte le tissus le long de ses jambes sans l'aider le moins du monde à se calmer. Mais doutes avaient -après tout- toutes les raisons d'être fondés...

Comme quoi je ne devrais jamais douté de mon intuition.

Avec un sourire resplendissant d'une fierté malhonnête, je m'approchais cette fois pour murmurer contre ses lèvres. " Hors de question de te faire mal. Tu parviendras à les fermer seul ? ... ou devrais-je user d'autres moyens ? " Bon sang... je venais vraiment de dire ça ? Non que je ne le pense pas où que cela ne me plaise pas... Mais si provocante... Encore une fois si loin de ce qu'on m'avait attaché au corps. Entendre ma propre voix prononcer de tels mots sans que ce soit pour manipuler un imbécile. Malgré l'aplomb de mon timbre et de ma posture, le rouge honteux de mes joues me trahit malgré moi. Mais par ses soins ou par mes lèvres, la question est vite réglée et ses braies finalement bouclées.

A son ordre, je lui passe ou repose la chemise, appréciant le second choix avec étonnement. L'armure de cuir est plus lourde que ceux à quoi je m'attendais. Les écailles luisent à la lumière. Une fois passée par-dessus la tête de mon amant, le plus dur est fait. C'est avec une satisfaction certaine que je boucle et que j'ajuste chaque bande de cuir avec rapidité, tout en restant au plus près de ce corps dont plusieurs milliers de personnes vont admirer les mouvement d'ici une poignée de minutes. Leurs interstices ne me donnent pas vraiment l'occasion de caresser sa peau, mais à de nombreuses reprises, je frôle ses bras dans un geste ou un autre. Le seul véritable problème est de serrer convenablement les sangles, fatigant un peu mes bras fins. Puis vient le foulard que je drape de façon impeccable, et les lanières sur ses bras couturés.

... Et à ma grande surprise, le résultat est détonnant.

- Les lanières, le casque et le manteau font un peu trop, mais l'armure... "

Je la détaillais tout en terminant de lacer ses chaussures. Les peintes d'argent et la trace rouge du foulard rehaussent le teint de ce gladiateur d'un jour d'une façon particulièrement hypnotique et la coupe met en lumière le meilleur de sa physionomie. Certes, ce n'étais pas le genre de chose à porter en mission, mais on pouvait toujours lui trouver un autre genre d'utilité. Pour un costume de scène, je supposais qu'il avait été réalisé avec la plus grande maestria.  

En me redressant, satisfaite de mon travail, je tournais une fois autour de lui avant de m'approcher de nouveau, attentive au danger de ses écailles pour ma robe.

- Tu es impressionnant. "
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeJeu 16 Juil 2020 - 1:34

Tandis que Cécilie lui tourne le dos pour regarder le plastron, Dante la yeute sans vergogne. Cette posture, cette mouvance qui fait briller le tissus à la lumière des lampes tempêtes. Il laisse le silence s'étirer sans vergogne, la laissant analyser l'appareillage complexe tandis qu'il se retient encore à deux mains pour ne pas recommencer à lui faire fête.

Mais la noirceur de son coeur se fait aguicheuse, provocante. La soie de sa robe égratigne ses scarifications d'une délicieuse torture, exquise. Elle ne lui donne pas le choix, le sourire de l'homme s'élargit.  

Ah non. Je ne touche à rien, j'ai dejà donné tout ce que j'ai pour attacher ta robe plutôt que de te l'arracher... Prends les moyens qui te seront le plus agréable. Dit il, en notant parfaitement la rougeur sur les joues de Cécilie, enflammant son teint de lys. Sinon... On peut toujours attacher autour en attendant que ca baisse?

Nous dirons seulement que la suite se passe de commentaire, sinon de soupirs appuyés. C'est un Dante de nouveau mou du genou, mais de très bonne humeur, qui la laisse l'habiller. La chemise se voit refusée, après avoir eu les sens saturés par son amante, le simple contact de cette merde textile lui est intolérable. Il y en a un qui va être content!

Il n'a plus le temps non plus de s'attacher les cheveux. Ainsi soit t'il. Par agacement, Dante bouge un peu le casque et la mentonnière lui cachant le bas de visage, se sentant coincé dans l'engin, comme à chaque fois. En contrepartie, sa vision n'est pas entravée comme aux jeux. Ainsi donc se révèle X'Andarin, les bras nus finalement, scintillant à chaque respiration. Créature serpentine de blanc, d'argent et d'écarlate. les bandes de cuir étroitement tressées sur ses avants bras cachant les marques de Zhak'Bar, ne révélant que les étranges écritures de ses bras. Les foulards blancs et rouge immaculés ceignant sa taille mince, légers, flottant au moindre mouvement. Sous le casque, il la suit des yeux comme si elle allait disparaitre.

- Les lanières, le casque et le manteau font un peu trop, mais l'armure... "


Le manteau restera pas pour le combat, je te garanti. Je me battrai pas avec ces trucs sur les épaules et les chainettes qui faussent ma perception de corp en plus du reste. Ca va me faire plaisir de piler dessus pour entendre le costumier crever d'indignation. Lui répond l'il en la suivant des yeux, faisant miroiter son armure immaculée de soldat d'élite de la Dame Blanche.

- Tu es impressionnant. "

Non, j'ai une cible autour de ma gueule avec ca sur le dos. Pense t'il. Pour son plan cependant, il n'a pas le choix. Le regard appréciateur de la jeune femme lui apporte du baume au coeur. C'est pour pouvoir vivre d'autres regards comme celui-là qu'il agit ainsi.

Merci... Je crois que c'est maintenant le moment d'aller faire le con. Ya un crétin qui piétine devant la porte. Il a les jetons, je le sens d'ici. Je pense qu'il n'a pas décidé qui lui fait le plus peur entre la Harpie ou moi. Si je le fais trop mijoter, il va se chier dessus.

Dans un scintillement, il se penche un peu vers la belle en bleu.

Un dernier baiser pour la chance?

- Pas question. " répondit-elle contre toute attente en s'éloignant à reculons. " Un dicton de chez moi dit 'heureux aux jeux, malheureux en amour'. Et il me semble que tu as une partie à gagner. " Le défi qui luit dans ses yeux masque le regret qu'elle a du mal à juguler, mais elle ouvre tout de même le battant, restant dans l'ombre de celui-ci.

Inspirant une dernière fois, l'homme prend les deux Grandes Filles forgées pour l'occasion et les met à ses hanches sous le manteau, ces lames d'exceptions, comme toutes celles qu'ils se fait faire sur mesure, sont de superbe qualité et il est visible qu'elles sont faites pour être utilisées et non pour la frime malgré les gardes recouvertes d'écarlate. L'artisan ayant apparemment opté pour un compromis entre cimeterres et dagues courbées estreventines, ce qui leur donne un look hybride particulier.

Les prunelles dépareillées ayant repris leur teinte usuelles de miel et de vert tendre sous la concentration. Il ne la regarde pas, mais Cécilie sait qu'il a parfaitement conscience de sa présence quand il traverse la porte et disparaisse de sa vue, dans la cacophonie ambiante.  
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MessageSujet: Re: Nos deux chemins | Dante | Fini   Nos deux chemins | Dante | Fini I_icon_minitimeJeu 16 Juil 2020 - 2:47


Dans l'ombre de la porte, le cœur battant et les yeux clos, j'écoute son pas s'éloigner jusqu'à le perdre dans le brouillard sonore. Lentement, je pèse contre le battant qui se referme avec un cliquetis. Appuyée contre le bois, je respire profondément, une main sur la poignée, l'autre chiffonnant la soie bleue au niveau de son ventre. Ma tête repose en arrière, mes yeux perdus dans le vague flou d'un mannequin dépourvu de ses oripeaux.

Le silence s'abat dans la petite pièce, comme lorsque j'y suis entrée. Dans le coin le plus éloigné de la porte, près de la cape en tapon, mes chaussures à haut talons n'ont pas bougées.

- Reviens-moi, Dante... " murmurais-je à la lune par pur envie. Le souvenir de ces rêves qui m'avaient réveillés en sursaut lors des dernières ennéades me revint.

Il était difficile de réaliser ce qui venait de se passer. C'était si soudain. Si intense. Si... différent. Sans contrôle. Sans raison...et ce que j'avais fait... Par les anciens... Un sourire illumine mon visage tandis que le rouge me monte à nouveau aux joues. Je ne portais pas la moindre marque. Ni morsure, ni coupure, ni même le moindre bleu, et pourtant je sentais encore son odeur sur ma peau avec bien plus de précision que dans mon souvenir. Je n'avais rien dit de ce qui me semblait important avant de croiser son regard aux reflets noisette, il savait seulement où me trouver. A la place, j'avais écouté. Et lui... Il avait dit chaque mot que j'espérais entendre. Chaque mot et plus encore de silence emplis de confiance et de respect. Il s'était excusé... Il avait changé, métamorphosé en une version de lui-même doté à la fois d'une stabilité et d'une liberté sauvage... Un peu frustrée du déroulement des évènements et pourtant au comble du bonheur, je soufflait longuement pour garder la tête aussi froide que possible. Il me fascinait plus que jamais... Quelques éclats de rire franchirent mes lèvres, des gloussements idiots qui me réjouirent et m'affligèrent à la fois par leur bêtise.

Pas à pas, flânant comme lors d'une balade, je faisais le tour de la pièce pour ramasser ses affaires et les plier sur l'étagère. Par respect, je ne touchais pas à ses dagues. Ce n'était pas vraiment par amour du rangement, mais je n'avais pas envie de partir tout de suite et mes mains s'occupaient ainsi. J'étais détendue, sans avoir à garder une attention particulièrement haute pour contrôler ce qui m'entourait. Sans avoir à ajuster les flous de couleurs ternes qui composaient mon univers. Sans avoir à penser ou à évaluer ce qui se passerait pour moi dans les prochains mois. J'étais... Bien.

Je laissais ainsi l'évènement se décanter durant une poignée de minutes... Seulement une poignée de minutes. Puis je quittais l'endroit, remontée sur mes chaussures en direction de ma place pour assister au spectacle.

Derrière moi, dans la loge vide, seule la cape du gladiateur était posée plus en évidence que le reste. Drapant l'un des mannequins, son usure faisait honte au costume qui y était installé un peu plus tôt. Mais discrètement piquée dans l'attache du col, une violette bleue aux pétales veloutés embaumait le tissus d'un parfum floral. La seule trace de mon passage auprès de lui.
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