[Volière] Mon silence contre ces ombres

Hiver - Karfias de l'an 18:XI
Nuit après le spectacle de Diolando

Le soleil s'était couché depuis peu lorsque la petite silhouette émergea dans le grenier de la volière par la trappe du bureau de Tessa, les bras chargés d'un lourd paquet. Aussitôt entrée, l'ombre referma le passage. Une brise glaciale sifflait par la fenêtre constamment laissée entrouverte mais elle ne fit pas un geste pour la fermer. A la place, la silhouette qui ne portait pas la moindre source de lumière tâtonna un peu vers le fond de la pièce. Laissant l'établi servant aux concoctions sur sa gauche, elle approcha d'un gros coffre fermé d'un verrou.

De quelques gestes hésitants, elle en trouva le bord et posa son paquet sur le côté. Quelques mouvements de plus, et ce qui semblait être auparavant une caisse de transport était déroulée, se révélant sous la forme d'une épaisse couverture fourrée. La silhouette s'assit contre le mur, calée sur la droite contre son coffre, blottie dans le tissus fourré. Un soupire sonore résonna dans la pièce. Puis quelques grincements de cuir tandis qu'elle enlevait ses bottes. La couverture lui enserra les épaules en un chuintement douillet, ne laissant que son visage blanc à la merci du froid. Puis le silence.

Longtemps...

Le bruissement ténu de sa respiration se faisait de plus en plus lent. Anormalement lent. La silhouette resta ainsi dans l'immobilité totale d'une statue de marbre, le dos contre le mur. Puis, sans avoir idée du temps qui s'était écoulé, sa tête tourna légèrement vers le soupirail. Un rayon de lune descendait jusqu'à un fragment de son visage d'ivoire. Un œil noir cerclé de bleu scintillait dans la lumière blafarde. Un moment. Jusqu'à ce que la silhouette s'affaisse peu à peu. Jusqu'à ce que le corps de la jeune femme se laisse glissé contre le coffre. Un bras gainé d'une manche de coton blanc s'était extirpé de la couverture pour tomber en travers du coffre. La tête sur le bras, à demie étendue sur le couvercle, ses cheveux mi-long libre de s'écouler où bon leur semblait, elle avait sombré dans un profond sommeil.

Après ce qui s'était passé à la fin du spectacle, il n'y avait pas de question à se poser. Cette après-midi, elle lui avait dit qu'elle passerait.

Elle n'avait jamais dit combien de temps.

Les ombres chinoises dansent un peu de l'autre côté de la persienne, pendant quelques minutes... Un courant d'air froid plus présent que les autres se fait sentir, tandis qu'une grande silhouette se tortille par la petite fenêtre pour entrer dans la planque.

Le temps est compté, il doit se dépêcher parce qu'il va manquer la marée. Rapidement, Dante dépose un petit quelque chose sur la table d'herboristerie, avant de vouloir aller se changer. Sans lumière, ses yeux déjà habitués à l'obscurité le laissant voir assez.

La cape, la chemise et le pantalons retrouvent leur place dans l'armoire à costume avant qu'il n'en extirpe son matos neuf. un plastron en cuir flambant neuf, léger et souple d'un des meilleurs artisans de la ville, avec de la place pour tout, chemise et pantalon de chaud tissus souple et doux, ses bottes neuves et des chaussettes de llaine pour aller avec. Des cuissardes et une nouvelle sacoche de cuisse, plus solides. Des bracelets de forces aux compartiments secrets...

Pourquoi du neuf? Parce que ses vieille fripes, reconnaissables, pourrissent avec Dusko en ce moment. Puisse t'il être plus utile mort qu'en vie ce con. Ce qu'il regrette le plus, ce sont ses grandes filles. Elles sont légères et maniables, plus qu'il ne l'aurait supposé. Que Zhak'BAr fasse qu'elles ne finissent pas fondues comme les autres.

Faisant craquer les jointures de ses gants neufs, il se tourne alors, avisant un amas noir dans la pénombre de la planque... Entre le mur et le coffre de Cécilie, il y a un bâton d'ivoire et une cascade de cheveux de flammes cerclant un visage faussement angélique.

L'homme hésite. Le temps lui est compté, s'il tarde trop, il va manquer la marée et le danger va augmenter... mais il ne peut la laisser comme ça.

L'assassin s'accroupit, indécis. Si elle est déjà ici et, manifestement, elle s'était mise en tête de rester un moment, c'est qu'elle n'y croyait pas ou qu'elle y a cru justement? L'idée de partir en la laissant faire des cauchemars lui déplait hautement.

Cécilie... murmure t'il à l'endormie. Tu es trop tôt. j'ai pas eu le temps d'écrire ta lecture encore. Qu'est ce que tu fais ici, Noirceur de mon coeur?

Comme toujours, le silence. L'absence. Un filet d'encre, comme une chaine autour du poignet, qui m'évite de sombrer dans l'indicible. L'abime sous moi. La solitude face au Néant... Même en la côtoyant chaque nuit, on ne s'y habitue jamais vraiment.

Si mon corps au repos semble paisible, seulement agité par une respiration régulière et profonde, la raideur est toujours là. La tension de mes épaules ne s'estompe que trop rarement. Heureusement, cela fait bien des années que je ne me réveille plus en hurlant. L'état de demi-conscience où aucune image ne prend la place d'une réalité distante est une véritable bénédiction, et le réveil un simple soulagement après quelques heures d'angoisse me rappelant toujours ce qui nous attend au bout du chemin.

Cette fois, c'est un sourire simple qui se dessine sur mes lèvres. Me ramenant du bord de la falaise, le murmure d'une voix usée m’incitait à sortir du sommeil. Je redressais un peu la tête, ankylosée par la tension de mes muscles assoupis et ma position inconfortable sur le coffre. La manche de coton avait imprimé des courbes improbables sur ma joue avec l'efficacité d'un véritable drap. Les paupières toujours closes mais le nez chatouiller par une odeur aussi familière que le timbre qui grattait mon oreille, le bras qui ne me soutenait pas s'avança prudemment jusqu'à rencontré un morceau de cuir épais et lisse. En remontant, je frôlais le bord d'une mâchoire.

- Je savais que tu n'étais pas... " susurrais-je, mon sourire redoublant avant que mes paupières ne s'ouvrent sur un visage incertain dans l'ombre qui me paraissait bien opaque. Ma main retomba sur le couvercle du coffre. " Je voulais être sûre. " Inutile d'essayer de cacher mes motivations. Convaincre un esprit récalcitrant et doté d'une imagination pour le moins fertile n'était pas la chose la plus simple à faire.

J'ouvris la bouche pour prononcer son nom, mais il resta coincé dans ma gorge. Je ne voulais pas le mettre en danger par inadvertance... Et il était hors de question de lui demander où il allait ou pour combien de temps. Qui pouvait savoir ?

Je pensais simplement le voir passer. Il s'enfouit sous la couverture. Je me pelotonnais contre lui. Ma respiration fit un écart lorsque sa grande main s’emmêla dans mes cheveux, les tirant légèrement en arrière. Un réflexe qui se transforma en sourire. Je posais la tête au creux de son épaule.

- Peut-être un peu...

Avais-je douté ? Pas vraiment... Ou pas longtemps. La vision d'horreur dans cette fichue loge flottait dans ma mémoire parmi des scènes sonores tout aussi terrifiantes. Ce que j'avais ressenti, même une seconde, résonnait dans mon passé avec bien trop de force pour pouvoir totalement l'occulter. Rentrer tout simplement au palais me semblait futile. Il n'y avait qu'ici que je m'imaginais pouvoir fermer l’œil, un endroit ou j'avais une chance de calmer ma mémoire.

- Je n'avais pas besoin de savoir plus tôt. Il y avait suffisamment d'indices pour ceux qui savent regarder. " Ma main retraça les rubans de mots qui courraient autour de ses bras en descendant jusqu'à sa main, glissant mes doigts entre les siens. " Et la fleur avait disparue. " J'expirais profondément, laissant les images filer dans ma mémoire sans tenter de les contrôler ou de les arrêter. " ... ça n'avait rien de rationnel. " Il fallait qu'elles sortent de ma tête. Tout allait bien. Le battement de cœur sourd que je percevais devaient m'en convaincre aussi sûrement que le rythme que mes sœurs me renvoyaient de lui.

- J'avais surtout envie d'avoir un autographe. " soufflais-je avec une pointe de dérision dans la voix avant de retrouver bien vite un sérieux à la franchise émotive. " Tu étais éblouissant... Tu me rappelais le personnage d'une vieille chanson de Nelen. Un homme dont la grâce guerrière attira la faveur des esprits. Du serpent, il avait la vitesse. Du tigre, la férocité. Et du dragon, le tempérament fougueux et indomptable. Tout jeune, il du faire un choix. Vivre une longue vie heureuse et paisible que tous oublieraient avec le temps, ou une vie dangereuse et douloureuse qui brillerait pour l'éternité. Il accomplit maints exploits, connu maintes défaites. Il prit les armes pour bien des raisons, bonnes et mauvaises. Et lorsqu'enfin la mort voulut le faucher, les esprits le transformèrent pour qu'il continue à protéger leur île, faisant de lui la première Chimère. " Je sentais ce récit un peu creux. Mené pour le plaisir de partager quelques mots plus que par nécessité d'une comparaison. Et puis comment trouver les mots d'une autre façon ? " ... Tout cela pour dire que tu étais parfaitement convainquant. Je n'aurai jamais imaginé que la lumière t'aille aussi bien que l'ombre. "

Je n'étais pas là au moment des Jeux. Je n'avais vu combattre X'andarin que sur les dernières minutes de sa défaite contre Shyn'tae et même si le moment avait été poignant j'étais bien trop inquiète pour sa vie. Sa performance n'avait que peu d'importance finalement. Aujourd'hui ça avait été différent. L'issue était décidée d'avance et ne comptait pas. Le combat en lui-même était mis en scène pour être le plus intéressant possible. C'était une réussite.

Je ne m'étais pas dégagé de son étreinte, n'avais même pas relevé la tête pour le regarder dans les yeux. Paupières de nouveau closes, j'écoutais toujours. Son cœur. La normalité du moment. La réalité de sa supercherie. Lui. Elles. Et moi. Surtout lui et moi.

- Ma raison était certaine. “ m’excusais-je, heureuse malgré tout de la façon dont il chérissait une simple fleur. Quelque chose en moi espérait qu’il ne trouverait pas un alchimiste pour la couler dans l’ambre. Une fleur n’était-elle pas une pensée ? Une attention à renouveler. La légende de leur création par Kÿria me revint en tête, mais il y avait eu assez de conte pour ce court moment qu’il volait à ses prévisions.  

Il se sous-estimait tant parfois... Je trouvais une place plus confortable au creux de son cou, frottant ma tempe contre le bord de sa mâchoire en un mouvement rappelant celui d'un chat reconnaissant.

- Je t'en prie. X'andarin est le seul des demi-finaliste à être resté un véritable mystère. Ce n'est pas quelque chose qui déplait au public, loin s'en faut. " riais-je face au manque de foi qu'il plaçait en sa propre renommée. Mais ce n'était pas un sujet si important. La suite, en revanche, me fit glousser à bas bruit. Il est vrai que la touche que lui donnait cette armure n'était pas pour me déplaire. J'acquiesçais d'un mouvement de tête. Je verrai si cela aboutissait à quelque chose ou non... Et s'il appréciait autant mon regard lorsque je la lui enlèverai. " D'ailleurs. Merci pour la robe. Je suis heureuse que tu ne l'aies pas brûlée. J'avais prévu une autre tenue pour le jour du spectacle, mais elle me plaisait toujours plus. " Un baiser posé sur son cou ponctua mes mots.

Quant au reste... Je prenais quelques instants pour réfléchir à la situation. Je savais... Bien peu de choses en vérité. Je savais qu'il voulait mettre en scène sa mort et rameuter du monde. Je savais qu'il avait essayé de sauver des gamins. Je savais qu'il avait repris les affaires d'un marchand de marbre...

- Je ne sais pas ce que tu as fait. Comment pourrais-je juger tes décisions ? " Je serrais un peu plus mes doigts entre les siens. Les lettres que nous avions échangées ne comptaient pas. Mettre les affaires qui me concernaient en ordre était futé... Mais j’y lisais surtout une volonté de pouvoir avancer sans avoir à regarder sans cesse au-dessus de son épaule. " Je suppose que l’Ombre et Dante Corvac sont aussi mort ce soir... Et que la parfumerie à changer de main, comme les pied-à-terre les plus connus de l’Ombre. “ réfléchissais-je tout haut. Après tout, ces identités étaient liées à celle de X’andarin pour les drows d’Elda. Hélas, la beauté de son œil vert l'empêchait de gommer toute trace de cette parenté, plus que n’importe quelle cicatrice, aussi évocatrice soit-elle.  

En vérité je doutais de l’utilité de toute cette mise en scène. Combien de temps cela fonctionnerait-il s’il...



…



- Tu ne comptes pas revenir en Ithri’Vaan, n’est-ce pas ?

J'écoute, attentive. Je me blottie, détendue. Je souris à certaines de ses remarques sur ses idées de rumeurs et fronce le nez lorsqu'il parle de Dusko. Ne pas laisser Corvac sombrer dans l'oublie... C'est dangereux, mais je le comprends surement mieux que quiconque. Renoncer à son nom véritable, c'est renoncer à une part de soi. Je le lui soufflais, avant de laisser tomber la question qui me brulait les lèvres.

Pourtant je n'étais pas tendue. C'était... Une simple évidence compte tenu de tout ce qu'il venait d'expliquer, tout ce qu'il avait mis en place. J'entends son envie de retour. J'entends ses plans. Sa soif de liberté et le besoin d'échapper à la tension constante que continuaient à faire planer les sentences posées par Kerath Elghinn pendant le drôle de siège. J'entends même l'amour immodéré qu'il a pour le froid péninsulaire. Un fils de Thaar comme lui devait trouvé le nord pire que des geôles.

Au final, il avait bel et bien toutes les raisons de partir.

Sauf moi.

Et il comptait revenir... Un jour. Tant de choses pouvaient se passer en deux ans, surtout en Péninsule. Tant de chose s'étaient passées ces deux dernières années. Un nombre incalculable. Autant dire qu'il s'agissait d'un départ sans retour. Mon cœur se serrait à cette idée. Je me pelotonnais un peu plus contre lui tandis qu'il finissait, me donnant envie de simplement le suivre tout en sachant que je ne pourrai passer à l'acte. Il était hors de question que je m'oublie à nouveau pour lui. Il ne me le demandait pas et cela ne nous réussissait ni à l'un ni à l'autre.

- Non. " Un mot que j'avais soufflé le plus doucement, le plus tendrement possible sans réussir à en être satisfaite. Est-ce que je le pense seulement vraiment ? " Tu m'offriras ce que tu voudras en revenant. " ajoutais-je en me retenant de l'embrasser au creux du cou. Ça aurait été un coup bas d'enrober cela de minauderies. Dans cette tournure se cachait un choix que je ne voulais pas faire : Quand il reviendra ? S'il revient ? " D'ici là... " D'ici là...

... Je ne t'attendrais pas.

Je me sens devenir imposteur dans cette discussion. Tu vas partir et je ne sais plus si je veux me fondre en toi ou te laisser partir sans regret et sans un regard en arrière. T'aimer au loin et me complaire dans l'injustice de ton départ serait-il plus facile ? T'en vouloir l'était en tout cas.

Si je ne dis pas ces mots mensongers qui m'obsèdent, j'ai l'impression qu'ils poseront leurs fers sur mes poignets. Si je les prononce, c'est toi que je risque de perdre et les mots seraient tout aussi faux. D'autant plus faux que nous pouvons partager tant de choses. Égoïste, je voudrais t'ordonner de ne regarder que moi et t'obliger à me dire une fois de plus que je suis libre. Me dire que j'ai le droit de regarder, de flirter, d'aimer... Pour que, libre, je me laisse aller à me lover dans tes yeux, sûre de pouvoir m'en relever. Ma raison sent cette instabilité étrange qui bat à l'intérieur de moi et s'en étonne, se demandant quelle conduite adopter. Mais mon cœur... Ces derniers temps je me demande s'il n'est pas plus fragile que mes yeux.

Est-ce le choc de ce que j'ai vu cette après-midi, la fêlure de ce mois de recherche ou l’émoi de nos retrouvailles à la fois si semblables et si différentes de ce que nous avons été ? J'ai peur. Peur de moi. De ce qui est et de ce qui pourrait être. Peur de trop donner. Peur de trop prendre. Peur de trop perdre. De te perdre. De me perdre.

N'est-ce pas ridicule, moi qui veut le monde et plus encore ?

Toi qui me répète depuis le premier jour que je suis libre, laisse moi te croire, ne serait-ce qu'un peu. Même avec toute la maladresse dont je fais preuve.

- D'ici là, ma vie n'appartient qu'à moi. "

... Et ne m'oublie pas.

Mon cœur bat plus fort, usant de toute la place qu'il peut trouver dans ma poitrine.

D'un mouvement brusque, je me dégageais de ses bras pour passer à califourchon sur ses genoux. Les yeux scintillant d'un amour sincère, j’accommodais ma vision pour pouvoir discerner jusqu'au plus petit détail de son visage. Ses yeux pétillant de fierté. La courbe de ses lèvres pleines. La forme de ses cicatrices. L'ombre de ses cheveux noirs. Jusqu'au grain de sa peau même, si j'arrivais à le percevoir dans l'obscurité. La lune éclairait ma crinière rousse à contre-jour, jetant l'ombre de ma propre silhouette sur son torse couvert d'un équipement que je n'avais jamais vu.

- Écrit tant que tu le désires. "

Mes doigts restés entre les siens ne tentèrent pas de se dégager. Mon autre main vint caresser sa joue avec la légèreté qui me caractérisait lorsqu'il s'agissait de sa sensibilité. Libérée d'un poids, j'aurais aimé avoir plus de temps. Une vrai conversation sur un sujet passionnant. La possibilité de me réveillé dans ses bras rien qu'une fois. Lui dire à quel point il me faisait grandir. Ou tout simplement merci. Car j'avançais dans cet étrange jungle de sentiments que nous avions planté ensemble. Lentement. Pas à pas. Hésitante. Mais j'avançais tout de même. Ce moment de grâce ne durerait peut-être pas, mais il n'en était pas moins réel. Je réfléchirais aux possibles plus tard. Pour l'heure, seul existait cet instant.

Le sourire qui avait fleurit sur mon visage n'était ni contrôlé, ni mesquin, ni même orgueilleux. Seulement irrépressible. Tant de gens avaient disserter sur la plume et l'épée, alors que la voix les surpassait toutes deux de tellement loin. Quelques mots pouvaient faire tant de bien ou tant de mal. Ceux qu'il avait dit. Et d'après ce qu'il venait de murmurer, ceux que j'avais tu. Si je le faisais beaucoup parler, je l'avais aussi entendu.

- Je t'aime. "

Ancrée au fond de ses yeux si particuliers, j'avais prononcer ces mots distinctement. Non pas en un murmure sur le souffle, mais en une déclaration sereine et évidente.