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 [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)

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Dante Corvac
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MessageSujet: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeDim 24 Mai 2020 - 14:17

Ca lui a pris une journée et un inimaginable nombre de parchemins… Il a raturé, effacé, et recomposé, aucune missive ne lui semble correcte. Dante est certain que si il écrit sous son nom, elle ne le regardera même pas. Il est certain qu'elle l'a rayé de sa vie, le silence de sa belle Ténébreuse lui étant lourd.

Et il veut l'aider à atteindre ses objectifs. Et, pour ça, il faut des moyens. Mais sous Dante, il ne pourra pas, l'orgeuil de la jeune femme lui fera refuser son aide… Alors se lève t'il et va réveiller Akhan. Il a du boulot.

********
Une missive attend Cécilie à la Volière du bazaar. l'Ecriture, carrée et raide, témoigne d'un homme consiencieux et autant l'encre que le parchemin semblent de bonne qualité


Thaar, 8e ennéade de Verimios, an 17 du XIe cycle.


A l'attention de l'Enchanteresse de Missède.

Ma Dame,

              Il y a une expédition qui se monte pour aller à Nisétis. Ayant quelque intérêt à débuter une collection d'artefacts historiques par plaisir personnel, j'y ai envoyé un représentant, des affaires urgentes requérant mon attention ailleurs. A son retour, son rapport m'a étonné.

Aussi non seulement l'instigatrice de cette expédition, une certaine Lylianna, a refusé mon financement, ses buts sont très flous. Elle vous a aussi mentionnée et, compte tenu du fait qu'elle se pose en experte de Nisétis, ceci m'intrigue.

Aussi me permettais-je de vous écrire afin de porter ces étranges circonstances a votre attention. Si vous désirez vous joindre à eux, sachez que je payerai au juste prix, dans la mesure de mes moyens, tout livre, artefact ou antiquité concernant cette civilisation fascinante.

Si vous voulez leur faire concurrence, je suis tout disposé à vous financer de fort honnête façon. Pour toute questions, vous pouvez aller au manoir Rutsi, dans les soieries, mon intendant Akhan vous recevra avec plaisir. Malheureusement, les mêmes affaires me renvoient en Péninsule séance tenante.

Bien à vous.

Dusko Rutsi


Dernière édition par Dante Corvac le Ven 26 Juin 2020 - 16:45, édité 1 fois
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeVen 26 Juin 2020 - 11:02



Hiver - 2e jour de la 9e ennéade de Verimios
Année 17 du XIe Cycle


Thaar était plongée dans le chaos d'une façon que je n'avais encore jamais vue avec le temps qui se détraquait. Les prophètes de la fin du monde étaient de sortie, toujours plus nombreux. Les rumeurs sur la fermeture des portes de la mort allait bon train. Le Karkal était redevenu une préoccupation actuelle et avec lui les vieilles histoires sur un nom que je ne portais plus... Pour le moment. Avec ma nouvelle situation je me demandais quelquefois dans quelle mesure il ne serait pas plus avantageux de revêtir à nouveau mes anciennes oripeaux.

Mais l'heure n'était pas à ce genre de réflexion. Sur mes bottes de voyage, je portais une ample robe claire telle que les affectionnent les Vaanis par les fortes chaleurs de l'été doublée d'un surcot sans manche aux motifs bariolés resserré par une ceinture large placée sous la poitrine. Une simple cape bleu roi était sensée me protéger d'un froid que je ne sentais pas vraiment. Un bandeau du même tissus que le surcot enserrait mon front et retenait en arrière les cheveux roux qui m'arrivaient de nouveau aux épaules.

Les allées du bazar étaient piquées de braséros et les badauds semblaient plus que jamais vouloir se coller aux étals et se déplacer en groupe compact. Heureusement, ma bourse était bien à l'abri dans mon corsage et ma dague à la garde en forme de faucon était attachée le long de mon bras, sous la longue manche, comme à la vieille époque. Résistant in extremis à l'envie de m'acheter un nouveau pilon, je poursuivais donc mon chemin jusqu'à la volière, le maintien fier et la tête haute.

La cours extérieure de la Volière était déserte, il n'y avait ni cages ni volatiles. Au sol, quelques graines serpentaient entre des boisseaux de fiente gelées. Étrange certes, mais justifiable par ce froid

- Tessa ! " Lançais-je encore à moitié sous le porche, secouant ma capuche " C'est Irulan. Je viens aux nouvelles. " Comme je l'avais déjà fait plusieurs fois avant de partir pour Sol'Dorn. A chaque fois, j'avais laissé quelques pièces et parfois une babiole.

Mais en lieu et place de Tessa, un adolescent se profila dans l'encadrement de la porte. Me dépassant légèrement, il portait un morceau de tissus mal coupé comme manteau. Etait-ce une jupe ? Une robe ? En tout cas, ce qu'il y avait sur le bord droit, c'était bien un volant. A sa hanche, un énorme coutelas méritant plus le nom d'épée courte trônait, bien en évidence histoire de dissuader les potentiels agresseurs. Il n'avait pas tout à fait la carrure d'un homme, ainsi que l'attestait le duvet épars sur son menton pointu, mais les deux billes d'un noir absolu se posèrent dans les miennes. Instinctivement mon maintient se fit plus fier et mon expression bien moins affable. Qui était-ce et que faisait-il là ? Tessa avait-elle des problèmes ?

Derrière lui, deux filles et un garçon se tenaient en retrait.  De la pièce provenait une chaleur confortable ainsi que l'odeur caractéristique des cages d'oiseaux. Voilà pourquoi je ne restait jamais bien longtemps...

- C'est qui, Junior? Demanda la plus jeune,

La voix en pleine mue du jeune ... semi elfe? lui répondit d'un ton acerbe.

- J'sais pas Lapine, elle a dit Irulan... Tu veux quoi? C'est fermé, elle fait dire qu'elle n'envoie pas de piaf dehors par ce froid.  

La seconde fille, qui ressemblait étrangement au chef de bande, regarda par dessous son bras pour m'inspecter sans pudeur... avant d'écarquiller les yeux. Et bien quoi ? J'avais quelque chose sur le visage ?

color=#ccccff] -C'est sa soeur à Tessa, grand nigaud, tu vois pas? T'en connais gros des rousses aux yeux bleus toi? [/color]
-C'est bien ça... " éludais-je sans montrer le moindre signe de peur, mais sans baisser sa garde pour autant. " Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Elle ne m'a pas parlé de... d'apprentis ? "

color=#ccccff] -C'est Courb... "[/color] Mon visage se fronça froidement avant même la fin de la phrase, mais seul le plus grand put le voir. Aussi répliqua t'il d'un ton sec.
-Ta gueule la Frangine! On sait pas c'est qui.  
-Junior, t'es qu'un gros con, voilà! Elle s'est pointée en appelant Tessa, elle connait les lieux, te faut quoi de plus? Répliqua plutôt la petite blonde au bec de lièvre qui vint pousser sur le flanc de l'adolescent trop protecteur.

Le dernier garçon disparut dans la pièce attenante, laissant ses aînés se disputer. De mauvaise grâce Junior finit par libérer le passage, montrant une pièce vide avec le four ronronnant d'un coté et des tapis de sol roulés de l'autre. Je m'y enfonçait sans me faire prier. Les pigeons roucoulaient paisiblement dans le fond, à côté de la porte. Ils semblaient... Moins nombreux qu'à l'accoutumée ? Dans l'autre pièce on entendit un "Tessaaaaaaa"  enfantin.

La gamine qui ressemblait étrangement au plus grand s'avança sous le regard réprobateur de celui qui devait être son jumeau, visiblement fascinée par... moi ? le gamin, lui, croisa les bras, boudeur, roulant le peu de muscles qu'un enfant pauvre pouvait rouler.

-B'Jour! Moi c'est la Gueuse. On m'a nommée comme ca après que j'ai fait une escale au bordel.
- Choisi-toi un autre nom. C'est le plus beau cadeau que tu puisses te faire. " soufflais-je sans y prêter vraiment attention.
- Toi c'est bien Irulan c'est ca? Pourquoi Tessa nous a pas parlé de toi? Elle aurait dû, t'es tellement belle! Tu fais le même métier qu'elle faisait avant de perdre sa jambe? Elle nous a raconté l'histoire, c'est passionnant! Quelles aventures t'a vécue?  

Ignorant tout d'abord les questions qui dégoulinaient de la gamine en un flot ininterrompu, Je fis le tour de la pièce. Les gamins avaient élus domicile ici... Et Dante y était mêlé... Cela n'aurait pas du m'étonner. C'était chez lui après tout. Morose, je décidais de ne pas m'attarder. Ces visages enfantins réveillaient un peu trop mon imagination et la vie était trop belle depuis quelque jours pour venir la gâcher maintenant. Quelques objets à récupérer pour Sol'Dorn, les messages et je ne demanderais pas son reste.

- Et pourquoi Tessa ne m'a pas parlé de vous ?

Les enfants se turent soudainement, confus et s'échangèrent un regard interrogatif.

-C'est normal, dit finalement Lapine. On est arrivé juste l'ennéade passée quand on a commencé à vraiment se les geler... On avait pas le choix, on serait mort de froid au Gerboir. ,

La porte du fond s'ouvrit alors sur Tessa qui claudiquait encore plus que d'habitude. Sur son visage se lisait la fatigue et la lassitude de partager son calme avec les enfants, ainsi que quelques ecchymoses finissant de disparaitre.

-Oh Irulan ! Ca tombe bien, j'ai du courrier pour toi. Excuse l'aménagement.... On a froid alors Courbache... Dit elle en forçant sur le nom et en balayant les gosses d'un regard exaspéré qu'on ne lui avait jamais vu... Leur a dit de venir s'installer ici en attendant que tout s'arrange. Ils sont supposés m'aider. Au moins je ne meure pas de froid ni de faim et ils empêchent les voyous de venir voler mon gagne pain.  
- Il n'y a pas de mal.

La femme tapa dans ses mains d'un air impérieux

Vous autres, vous n'avez pas fini de flemmarder? Ouste! Je vous ai assez vu pour aujourd'hui  et on a besoin de bois pour le feu. Je garde Petit avec moi. Allez vous en, ca ne vous concerne pas. "

Les deux filles ne se fire pas prier, la Gueuse  m'envoyant un baiser volé avant de disparaitre en courant, suivie par un Junior on ne peut plus récalcitrant.

- Ils ont l'air... très vivant. " remarquais-je, l'air aussi dubitatif que celui du grand garçon avant de poser pleinement mon attention sur la tenancière... et particulièrement sur ses bleus " Mais ton visage... Que s'est-il passé ? "

Tessa haussa les épaules.

Suis moi, c'est dans le bureau... Elle rebroussa chemin par où elle était venue. Quand il s'est mis à faire réellement froid et que les plus pauvres ont commencé à avoir faim, quelle meilleure place qu'une volière tenue par une unijambiste comme épicerie? J'ai reçu beaucoup de raclées  mais j'ai réussis à sauver plusieurs oiseaux qui sont retournés dans leur Volière d'origine..." Je m'assombrit sensiblement. Si je n'avais aucune accroche particulière envers Tessa en tant que personne, son travail était véritablement irréprochable et m'avait permis de nombreuses facilités... et puis Shyn'tae avec son fichu altruisme devait déteindre un peu trop sur moi. " Pour ceux qui viennent d'ici, bien Je n'ai pas trouvé mieux que de les enfermer avec moi... je commençais à désespérer et ils sont apparus l'ennéade passée avec Claude qui m'a expliqué. Apparamment, Courbache est Dante qui est le chef de la bande et il ne veut pas qu'ils meurent de froid. En contrepartie, c'est vrai que j'ai besoin d'aide. Les gens oublient vite quand ils ont faim... Par contre,  les enfants sont ingérables. Toujours à fouiller partout et à prendre sans rien demander... Ils me rendent folle. Mais ils sont efficace. Les oiseaux sont attrapés avant d'être mangés par les voisins...
- Du moment qu'il ne te les a pas envoyé sans l'argent nécessaire a les nourrir ça devrait aller j'imagine. Et si tu as besoin d'un complément, je suppose qu'ils peuvent aussi se débrouiller. Le printemps sera de retour en un rien de temps. " déclarais-je sur le ton de la conversation
Ne t'inquiète pas, c'est eux qui me nourrissent et non l'inverse. Il faut juste ne pas être trop difficile.   Répondit Tessa en souriant.
- Mais tu parlais de courrier tout à l'heure ? "
- Assis toi. Je l'ai rangée soigneusement où ils ne peuvent pas la trouver... Petit! Sors de sous le bureau et retourne à la cuisine.  

Sauvage, le gamin jailli comme un diable de sa boite et se fila comme une flèche jusqu'à la sortie. Fermant la porte, la rouquine sorti le pli directement de son corsage et  me le tendit. Manifestement, elle ignorait encore tout de  notre situation.

En dépliant le papier, je passais de l'intérêt à la concentration la plus totale avant de se tinter d'une certaine rougeur aux pommettes sous un brusque coup de sang. Silencieusement, je parcourais une seconde fois le plus avant de le plier en deux.

- Dis-moi... Est-ce que tu as vu un homme très imposant aux yeux mauves et à la peau tatouée de mots étranges, trainé autour d'ici ?
- Non... Et les enfants non plus, j'ai le droit a un défilé coloré  de tout les gens hors normes qui passent dans le coin comme histoire du soir de leur part. Désolée. Le porteur du message était grand, barbu, aux yeux sombres et portait le collier des esclaves. Un esclave de riche, de très riche. Il a simplement déposé la lettre et a laissé un bon pourboire pour les enfants avant de repartir. Junior l'avait un peu effrayé je crois.  

Répondit la gérante de la Volière en allant s'asseoir avec un soupir de soulagement, faisant son rapport machinalement comme on le lui avait appris, devancant la question non encore formulée.

Alors, ce message n'en était que plus inquiétant... Mais il était hors de question de le laisser paraitre. Quelqu'un avait faire le rapprochement entre la mercenaire, la baronne et la magie Nisétienne. Il fallait espérer que ce soit celle du Karkal et non une autre. Mais dans tous les cas, ce que je redoutais depuis quelques temps s'était produit : mon identité était éventée. Si un marchand péninsulaire était au courant de mon existence, de la façon de me joindre et de mon champ exact d'expertise, autant dire que tout le monde était au courant. Si bien sûr il s'agissait bel et bien d'un marchand Péninsulaire. Il n'y avait donc qu'une chose à faire, trouver qui savait quoi et ou était le piège.

- Merci. " Je tirais ma bourse de mon corsage et en tirais deux souverains." Pour les coups durs et pour la petite au bec de lièvre. Je connais un guérisseur, Memeth, le grand tatoué que je viens d'évoquer. Si quelqu'un peut s'occuper d'elle, c'est bien lui. Il est dans les soieries mais il ne la refusera pas. Il doit seulement ignorer que vous me connaissez d'une quelconque façon, sinon vous aurez des problèmes. " Puis elle glissa le plus dans la poche de cuir fin et rangea le tout. Il ne fallait pas qu'elle s'attarde. " Si tu n'as pas d'autre message, je peux récupérer quelque chose en haut ? "

Les yeux pâles de Tessa se haussèrent, interrogatif.

- Depuis quand tu ne le pourrais pas? Tu connais le chemin, tu ne m'en voudra pas si je ne te suis pas? Il faut que je surveille de toute façon pour que ces chenapans ne découvrent pas l'accès.

En soulevant la trappe, un courant d'air frais aux senteurs de sapin et de lavande vient soulever une mèche folle sur mon front. Ni poussière, ni humidité. Le plancher est propre, aucune toile d'araignée de visible. Le grenier est habité... Mais je ne sentais ni ne voyais la moindre marque de présence. Il n'est pas là.

Je me retrouve debout dans l’espace entre les soupentes. La housse sur le matériel d'herboristerie a été retirée et manifestement, il y a une macération en cours ainsi qu'une dizaine de pots d'onguent prêts pour l'utilisation. Mon nez frétille sans réussir à identifier précisément leur contenu. Je ne m'y attarde pas non plus trop longtemps, le simple fait de les respirer à plein poumon pourrait se révéler dangereux connaissant les activités de leur créateur.

A chaque mouvement, le parquet gonflé par le froid extérieur renvoie mon pas, dur comme de la pierre. Le reste du matériel a été nettoyé avec un soin maniaque. Le mur des armes indique qu'elles ont été manifestement fourbis de frais. Une pointe de curiosité m'assaille au milieu de l'imbroglio d'émotions qui se nouent et se dénouent à l'intérieur de ma poitrine. Sur le mur où trône habituellement la carte de Miradelphia, je reconnais la carte d'Isgaard. Elle a légèrement changée depuis que nous en avions ordonné le tracé en l'an dix. Je soulève du bout du doigt une bande de parchemin qui y est accolée pour vérifier l'emplacement supposé du Baron avant de lire ce qui se trouve sur le document en lui-même. Cette écriture, je la reconnaitrais entre mille. L'ongle de mon pouce en souligne les mots de la première liste. Du matériel. Pour quoi faire ? Aller à Isgaard ?

Un bateau a été rayé, ainsi que éclaireurs, Empoisonneur, mercenaires et bandits. Sur l'autre, il n'y a que des dates et des initiales. Sur la carte et les listes, plusieurs entrées sont reliées par une ficelle rouge verte ou bleue selon un code connu d'un seul homme. Manifestement il prépare un gros coup... Dans l'une des régions les plus instable de Péninsule. Sait-il seulement à quoi il s'engage ?

Mais ça ne me regarde pas. Je secoue la tête, comme pour éjecter ces questions de mon crâne, et me dirige résolument vers mon coffre... Sur lequel repose un nouveau piège pour ma curiosité. La bâche du matériel d'herboriste a été jeté sans façon sur l'espace dévolu à mes affaires, recouvrant même à demi le bâton ouvragé resté à côté du coffre à verrou. Et sur cette toile blanche, mis en avant par la pâleur unie du tissus, une pile de document soigneusement agencés surplombée d'une cassette de bois richement travaillée m'observent avec attention.

J'inspirais longuement. Tout ceci ne me regardait pas.

J'étais là pour récupérer des affaires et il fallait que je me presse pour ne pas faire de mauvaise rencontre. Je ne voulais pas le voir. Toute cette pièce était déjà bien trop gorgée de sa présence. Alors au plus vite c'était fait, au plus vite je quittais les lieux.

C'est parfaitement décidée que je m'agenouillais près du coffre pour poser la cassette et les document sur le côté avant de tirer sur la bâche. A l'intérieur de mon coffre, je retrouvais avec joie ma lyre peinte d'un oiseau bleu et la posait sur la côté. Au fond, entre autres babioles plus pragmatiques, je retrouvait également la poche de cuir dans laquelle gisaient les bijoux qui me venaient de péninsule. Une certaine nostalgie me prit en les caressant du bout des doigts. Tien... Je n'avais pas souvenir de cette broche florale au reflet terni... Mais la regarder m'apaisait étrangement. Au moment de les replacer dans le fond du coffre, j'hésitais un instant. les prendre était tentant, mais tant que l'aménagement de ma nouvelle demeure n'était pas faite, je préférais ne pas risquer de perdre ces précieux souvenirs. Je déposais avec la statuette d'Isten qui ne m'avait pas quitté jusque là et refermait le couvercle... Pour poser à nouveau les yeux sur les documents et la boite.

Mon cœur serré battait la chamade. Une sensation étrange. Si je tournais les talons maintenant, l'image de cette petite pile me hanterait pendant des jours !

Alors je cédais.

Reposant la bâche sur mon coffre sans chercher à faire croire qu'elle n'avait pas été bougée, je m'en servait comme table d'appoint. Le premier papier... Un document comptable ? D'une grande précision d'ailleurs. Un second. Ce bilan semblait largement au-dessus des moyens de Dante pourtant... Aurait-il trouvé de nouveaux clients à ce point fortunés ? ... Comme moi ? Nous nous empêchions réellement de vivre...

Ravalant ma bile, je continuais à poser les papiers en une pile nette sur le couvercle du coffre. Ici, le plan d'une maison. Là... Un dessin ? Le trait est grossier je crois, mais l'art pictural n'est pas vraiment mon fort. En tout cas, il semble avoir été fait à la va-vite, d'une main presque frénétique. En bas, quelques traits rageurs brouillent l'ensemble. Le croquis représente une jeune femme en chemise, souriant au bord de l'eau. Sur une plage ? Non...

Avant que mes mains ne tremblent de trop, je pose l'épais papier sur les autres. Il n'en reste qu'un... Un acte de propriété. Une ferme à Uldal'Rhiz... Au nom d'Irulan. Le plan, les bilans comptables... Les quelques jours passés au bord de l'Oliya durant l'été me reviennent, leurs couleurs aussi vives que celles qui me font face.

Je déglutis à grand peine.

L'acte de propriété vient se poser sur la pile de document, aussi aligné que les autres.

Ne reste que la boite. Longue et plate. Peu profonde. Riche. Je n'ai plus vraiment envie de l'ouvrir... Si, j'en crève d'envie, mais quelque chose me hurle que j'ai assez remué de vase pour aujourd'hui. Le passé est si frais encore. Pourquoi m'obstiner à me faire du mal ?

Mais mes doigts se sont déjà emparés de la clef et la serrure se rend dans un cliquetis parfaitement huilé. A l'intérieur de la boite divisée en deux, il n'y a qu'un amas de tissus soyeux, plié dans du papier de soie. Le fin papier s'écarte dans un crépitement fluide. Qu'est-ce ? En tout cas, le tissus est d'un bleu riche et profond. Légèrement plus sombre et soutenu que le bleu mérial. Le bleu de Méthylène qui est à la mode depuis la fin de l'été. Et la soie est fluide et lourde, luisant sous un raie de lumière, comme coupée avec du satin. La même soie que la robe de la prêtresse de Teiweon. De la soie d'araignée sans doute. Après un nouveau moment d'hésitation, je prends les pans du tissus à deux main pour le soulever délicatement. Un col se dessine alors, déstructuré mais bien présent. La coupe correspondant à une poitrine altière, d'une taille fine, la mise en valeur de hanches arrondies. Je fronce les sourcils et me relève pour étendre tout à fait le vêtement.

- Par les Anciens...

Dans un chuintement frais, le voile s'écoule comme de l'eau jusqu'au sol... Cette robe est à ma taille. Elle n'est pas simplement à ma taille. Un tailleur n'aurait pas mieux fait en la pensant pour moi avec l'intégralité de mes mesures... Tout à fait indécente. Magnifiquement travaillée. Des brocards d'argent affinaient discrètement la coupe en une broderie dentelée d'une rare finesse. Combien de dizaines d'heure l'artisan avait du passé sur un tel ouvrage ? Combien de brodeuses ? Combien de tailleurs ? De tisseurs de soie ? De teinturiers ? Le rendu en était d'une outrageante noblesse... Et il semblait y avoir dans l'autre compartiment de la boite, la place pour une seconde tenue, mais elle ne contenait plus qu'une très légère odeur de brûlé.

Comment Dante avait-il pu commander un ouvrage aussi couteux ? ... Et pourquoi ?

Il était clairement à ma taille...

Je pourrais l'emmener...

Non ! Non... enfin... Non. Cette robe était superbe, mais elle ne m'appartenait pas. Si je l'emmenais maintenant, c'était ni plus ni moins que du vol...

A regret, je repliai soigneusement la splendide tenue dans son papier de soie, caressait une dernière fois la soie si douce, et refermai la boite d'un tour de clef. Je ne pouvais pas replonger dans tout ça. Je n'en étais même pas totalement sortie. Malgré mes doutes, mes recherches avançaient. J'avais un marchand péninsulaire à dégouter de Nisetis et un manoir à investir. J'avais une vie légère et agréable qui me menait vers mon but bien plus vite que toutes ces années d'errance...

...

Avant de me diriger à nouveau vers la trappe, je ramassais mon bâton et glissais sous mon bras un lourd paquetage enroulé dans un long pan de tissus. Entre la lyre peinte et le peigne de corne, une longue boite en bois richement travaillée empêchait les cordes de vibrer.

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeMar 30 Juin 2020 - 23:54



Même jour, au crépuscule...


L'après-midi avait été fructueuse.

Après un tour au manoir de ce soit-disant marchand et une visite à Mehmet pour qu'il se souvienne de ne pas parler à tort et à travers, j'avais trouvé le moyen d'envoyer ma lyrre au Palais de Missède. Du moins j'espérai qu'elle y arrive un jour. Je l'avais fais sur un coup de tête. Une vieille babiole pour un vieux souvenir. J'avais déposer la robe et le bâton au Palais d'Argent, lâché mes cheveux, puis je m'étais dirigé vers le bord de l'Oliya, refusant de croiser l'une des habitantes de ma résidence Thaarie pour le moment. Tout cela se terminait bien au final. Personne ne me rechercherait. Personne n'avait mon véritable nom pour se lancer à nouveau sur mes traces. Tout cela se terminait bien, oui... Mais m'avait donné à réfléchir.

J'avais négligé les dangers que représentaient mon nom ces dernières ennéades... Ces derniers mois même. Depuis quoi ? Mon départ de frontière ? La révélation de mon passé à Shyn'tae ? Mon rendez-vous avec Gaël ? Peu importait en fin de compte. C'était un fait. Et avec la nouvelle de la survie d'Ernest et de... De ce qu'il faisait à Missède... Les possibilités qui s'offraient à Sol'Dorn ressemblaient de plus en plus à une page définitivement tournée. Et pourtant...

Mon passé à Missède s'entrechoquait avec celui, plus récent, de mon bonheur en ces terres. Il y avait cette proposition de Dante sous couvert d'un marchand. Il s'était retrouvé avec les possessions et le nom d'un richissime exploitant par un miracle que je ne m'expliquais pas encore. Il voulait... quoi ? ... devenir mon mécène ? ... Même maintenant ? Juste pour... m'aider ? Et les papiers dans le grenier... La ferme... Etait-ce si différent ?

Une brise vint me piquer le nez, me donnant l'occasion de sécher mes doutes d'un revers de main avant que quelqu'un ne puisse le remarquer.  

J'en avais assez de tout cela. A quoi cela rimait-il ?

La présence des Lamentations tentait en vain d'apaiser un imbroglio d'émotions que je refusais de leur abandonner malgré la tentation. Tessa... Le grenier... Lui... Pourquoi lui avais-je dis de partir déjà ? Parce qu'il avait des choses à régler. Parce qu'il ne me laissait plus libre de mes choix. Parce qu'il n'était pas revenu. Parce qu'il n'était pas parti. Parce que je n'avais plus confiance après ses mensonges, sa surveillance et ses manipulations... Alors pourquoi ne voulait-je pas laisser partir les souvenirs qui le concernaient ?

Une main sur le ventre, l'autre pendant le long de mon côté, je m'arrêtais un moment pour voir les bateaux défilés.

A quoi cela rimait-il... ?

A ses côtés, j'avais accepté l'idée de risquer ma vie pour quelque chose. J'avais été heureuse. Plus que dans aucun autre souvenir. J'avais été libre et aimée... Avant.

Shyn'tae avait tendance à me radoucir. Sans parler de Gaël, de sa pudeur, de son innocence. Mais je n'avais pas le choix. Cette colère qui m'habitait... Cette colère qui diminuait peu à peu depuis des mois, remplacée par l'attention de proches que je n'aurai jamais pensé avoir en étant juste moi... C'était terrifiant. Je ne pouvais le permettre.

Dante m'avait manipulé. Comme les autres. Et il n'avait jamais eu le courage de me présenter ses excuses en face. Gaël revenait à présent mais il n'avait pas été là au moment où j'en avais réellement eu besoin. Il laissait Ernest revenir dans la vie de ceux qu'il avait détruit. Shyn'tae n'avait aucun besoin de moi pour s'épanouir et Na'ri ne faisait que se débarrasser d'un bien que sa faiblesse lui interdisait de gérer correctement. Je pouvais profiter un peu, céder à l'amour que je ne pouvais m'empêcher de ressentir, mais je n'avais besoin d'aucun d'eux pour être heureuse.

Voilà la vérité.

Ma vérité.

Je vivais par moi, pour moi et je ne me contenterai pas des miettes d'une vie dictée par d'autres, fussent-ils hommes ou dieux. Personne n'était fiable plus longtemps qu'un battement de cil.

Allez. Hauts les cœurs ! Le Néant ne me rattraperait pas. Avec le temps, j'y verrais plus clair sur les détails mais une chose était sûre : je ferais de ce monde mon paradis. Mes recherches primaient. Elles m'amusaient et me stimulaient. Elles me donneraient une arme contre la fin inéluctable, mais découvrir de nouveaux secrets, de nouvelles façons de faire, était une expérience indicible. Et sur le chemin je comblerais tous les désirs qui me viendraient à l'esprit. Je trouverais le pas suivant.

Et le pas suivant...

....

Dans la volière silencieuse, une note avait été épinglée sur le tableau ou figurait la carte d'Ysgaard. Le papier épais était annoté d'une écriture ronde à larges boucles régulières tracées d'une encre d'un bleu soutenu.



" J'accepte votre mécénat, Dusko.

J'ai expliqué les spécificités de notre accord à votre intendant, notamment sur le fait que je ne participerai à aucune expédition à Nisétis pour le moment.

Vous pouvez me contacter comme à votre habitude. "


Il n'y avait ni salutation, ni signature. Mais qui aurait pu douter de l'identité de celle qui avait écrit ces lignes ?
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeMer 1 Juil 2020 - 1:35

La nuit finit de tomber quand un Dante fourbu finit par arriver, regardant par le jour de la fenêtre étroite avant d'entrer, comme à son habitude. Son oeil exercé remarque le changement sur la bâche. Il manque quelque chose... pendant un moment, il reste là à regarder et analyser. En bas, il entend les enfants et Tessa qui ont l'air d'aller bien, comme d'habitude. Dans le grenier, rien ne bouge. donc l'intrus est parti. A moins que ce ne soit un des gosses... Qui se fera proprement éviscérer s'il apprend qui c'est. Ou il en chopera bien un pour faire un exemple.

Alors finit t'il par entrer, ondulant son mètre quatre-vingt pour passer par l'ouverture étroite. Il y a du boulot à faire avant d'aller se coucher, mais, avant toute chose, faire le tour de son domaine... Les pots d'onguents de soins, à base de miel de lavande et de sapin ont été  dérangés. Il venait pour les terminer d'ailleurs, il lui restait le miel à ajouter à la macération avant de réduire le tout... bref, épargnons nous les détails inutiles.  La grande main passe sur les contenants, les effleurants à la recherche de poudre ou de résidus quelconques. Il n'y en a pas. Qui a bien pu entrer ici en passant outre Tessa et les gamins? parce des bruits qu'ils entend en bas, ils ne sont guère perturbés. Donc, Ii n'y a qu'une personne de possible en fait. le coeur de Dante bondit dans sa poitrine alors qu'il se met en frais de chercher le simple mot qu'ils se laissent toujours quand ils se croisent mais ne se voient pas. le simple mot qui dira qu'elle va bien.

Il le trouve sans mal d'ailleurs, ce mot en bleu qui achève de lui crever le coeur. Le prenant dans ses mains, l'homme s'approche du coffre remarquant qu'il manque quelque chose.

Le bâton et la boite de la robe... Des robes aurait été plus exact, sauf qu'ils en ont brûlé une dans un accès de rage, pour soulager un peu la frustration causée par l'absence. Parce qu'elle lui manque énormément. Le boulot est la seule chose qui l'empêche de tourner en rond... Et l'impression de nager dans le vent. Elle a fait ca. Elle a pris ce qui lui plaisait et a laissé le reste, le repoussant une éniène fois. Haussant les épaules de dépit, il s'assied alors sur le coffre pour lire. Avant d'aller finir ce qu'il faisait, pour nettoyer et ranger soigneusement son matériel d'herboriste sous sa bâche, pour ranger et rerouler ses parchemins du plan d'Isgaard.

Avant de s'installer pour lui écrire. Qu'a t'il à lui dire? Beaucoup de chose, du ressentiment, un sentiment lancinant d'abandon que tempère cette saleté de Bête. De l'amour aussi. Il aurait fallu de quoi? Un simple, "je vais bien et toi?" Avec la note de Cécilie, il se sent rabaissé encore pour non lui, mais juste pour ce qu'il a à offrir. Elle prend et s'en va, encore une fois. Ca le tue à petit feu. C'a l'enrage, ca le consume plus sûrement que le feu du Vatna.

Parce qu'il y a cru, il y a réellement cru.

Sur une impulsion, l'assassin repart au manoir, pour parler à Akhan qui lui relate tout, dans les moindres détails. Alors il s'est isolé pour écrire. Il lui a fallu un moment interminable et d'innombrables feuillets ruinés pour composer quelque chose dénué de toute émotion, bonne comme mauvaise. Même si le résultat est pitoyable. Remarque, quand il est question de relation humaine, il est une nullité. Mais si elle le connait encore un tant soi peu, elle devrait être capable de lire entre les lignes n'est ce pas? Il pourrais faire n'importe quoi, elle ne le croirait pas. Il l'a perdue la journée qu'ils ont trouvés Urgoll. Il l'a perdue en tenant une autre promesse. Pourquoi tient t'il à tenir ses serments envers quelqu'un qui s'en fiche comme de sa dernière chemise? Les émotions c'est de la merde lui susurre la Bête. Ca rend un homme con et faible. Pourquoi il se fait encore chier elle avec bon sang?  Ils sont un pour le moment, dédiés à la chasse et à la Destruction. Ils ne l'aiment plus. Il ne l'aime plus

Il ne l'aime plus? Vraiment?

S'il ne l'aime plus, pourquoi cette jalousie mordante l'étreint à la simple pensée qu'elle ait pu embrasser un esclave, et lui demander de le lui dire, sachant pertinemment que ca le rendrait fou.



C'est pas une question de mécénat mais de promesses tenues. Si je t'avais écrit sous mon nom, tu aurais lu ou tu aurais simplement brûlé le message? Je voulais t'avertir pour la nécro et si j'y avais été franco, probablement que ca n'aurait jamais été su.

La ferme, Ta Ferme si tu l'accepte... A dans son sous sol, caché, assez de fric pour que tu continue tes recherches peinardes pendant un moment. Ca, je te l'ai promis. Je vais y faire envoyer ce que je pense être intéressant. Ca aussi je te l'ai promis. Je pense avoir tout tenu. Il en reste une à tenir et ca sera pas trop difficile. Je repars bientôt loin, tu pourra continuer  de vivre en paix et heureuse en sachant que je ne serai pas là à te surveiller. Même si je ne l'ai jamais fait

J'ai fait mettre le titre à ton nom. Si t'en veux pas, touche y pas.

P.S. Je vais bien, merci de demander.

P.P.S T'avais pas besoin de t'imposer ca pour me faire comprendre. On n'est plus ensemble. Tu es libre, j'ai compris.  TU sais comment me joindre.

P.P.P.S Tu peux vendre le matériel d'herboriste qui est dans la piaule d'Ulda'Riz. C'est à toi.




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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 1:35


Hiver - 5e jour de la 9e ennéade de Verimios
Année 17 du XIe Cycle


Le plaisir.

Une peau rêche contre la mienne. Inégale, je n'ai pas à suivre les cicatrice du bout des doigts pour les reconnaitre. Contre mon ventre et mes seins, leurs dessins dansent aussi nettement que s'ils étaient peints sous mes yeux. J'entends les rugissements et les hurlements qui s'y dissimulent. La force qu'elles dégagent. Adorées.

Une douleur diffuse éclate dans mon dos. Le sang coule le long de ma colonne. Le fil d'une lame m'ouvre peau et muscle. Sanglante. Une autre lame creuse le même trajet. Vicieuse. Une main s'empare de ma crinière. Je gémis, larmes aux yeux. Coupée d'un coup sec. Une pluie de cheveux roux s'abat alentours. Une voix rauque qui me mord au cœur. Mensonge.

Mon corps consumé de l'intérieur tremble sous l'assaut conjugué des marques et des caresses. Mon sang s'échappe, encore et encore. Les murmures se font plus intenses, plus inquiets, plus pressants.

Je meurs.

Le bord de l'abime se rapproche mais je n'y suis pas encore. Le froid qui devrait me prendre n'est qu'un feu infini. Contre moi. En moi. Enfin comblée. Enfin soulagée. Enfin heureuse. La tension à disparue. La peur n'est plus. La douleur n'est rien. Je me serre plus encore contre lui. Je ne veux que son regard dans le mien. Les détails insondables de ses iris asymétriques. La sauvagerie de ses cheveux défaits par mes mains. Il me tient. Il me garde. Il est là. C'est une vérité absolue que rien ne pourra changer. Un fait, aussi simple et évident que mes battements de cœur. Ses râles me grisent. Ses lèvres m'enivrent. Ses mouvements me tuent.

Une lame ne s'enfonce proprement dans ma poitrine. Entre nos corps, je ne vois que cette garde dépassée. Un dernier coup qui me crucifie, Berceuse inutile...

Vengeance ! D'un coup de dent le couperet tombe. Son sang est sur mes lèvres. Je me gorge de son essence, de son être, de son existence...


...

Je prends une profonde inspiration en me redressant dans mon lit et tâtonne fébrilement pour trouver la lumière, sans résultat. Entre les draps du grand lit de ma chambre au palais d'argent, mon corps en sueur pulse entièrement d'une douleur sourde. Mes muscles sont tendus au point d'en être durs comme du bois... Mais le feu de la passion irradie encore mon ventre.

Bon sang, où est cette satanée lumière ?!

Après quelques instants de plus à m'accrocher à ce fugace espoir, je repousse ma table de nuit avec un cri exaspérer et me recroqueville sur moi-même dans l'obscurité. Mes paupières se referment. Mes yeux ne me servent à rien pour sortir du songe, qu'importe. Ce n'est pas la première fois. Fébrile, je tente de reprendre mon souffle. La tête sur les genoux, les bras autour des jambes, je serre les mâchoires en espérant chasser les sensations qui courent le long de ma peau.

Pourquoi ça ? Pourquoi maintenant ? Depuis des années, mon sommeil n'est hanté que par le même rêve, le même néant monstrueux. Pourquoi aujourd'hui ?! Cette visite au grenier a-t-elle suffit... ? Ou est-ce la réponse que je suis allée chercher aujourd'hui ? Même maintenant, il m'a gardé en pensée. Je n'avais pas besoin de lui pour réussir, mais ce que nous avions imaginé, il l'a réalisé. Il le voulait à ce point... ? Cette odeur de gomme de pin et de lavande... qui s'est dissipée si vite. Et il compte partir à Isgaard ? Sur ces terres maudites... Mon cœur bat si fort. Plutôt crevée que de retourner sur les terres de ce sodomite d'Alden de Bejarry sans le crucifier en place publique. Pourquoi va-t-il là-bas ? Pourquoi s'éloigner lui qui déteste les froides contrées de l'est ? Mon souffle hurle si fort après lui. Je lui ai dit la vérité. J'ai eu raison. Il est parti... J'ai eu raison... Mais lorsque son nom roule sur ma langue, je ressens un soulagement inexplicable.

Dante...

N'aie crainte. Nous sommes là. Il ne nous enfermera jamais. Il ne nous séparera jamais. Nous pouvons retrouver la paix. Ensemble.

Non... Je ne peux pas.

Pourquoi souffrir ? C'est trop important. Nous avons un but. Nous avons confiance. Nous sommes ensemble. Nous connaissons notre vrai nature. Nous sommes une création de chaos et de mort. Nous sommes une force de Justice. Nous aimons nous repaitre de ceux qui voudraient nous soumettre. Il ne se rend pas compte. Il ne mérite pas ce sort. Lui aussi était chassé. Jamais plus en cage. Jamais plus chassés. Les eldéens de jadis. Les moralisateurs d'aujourd'hui. Il n'en fait pas parti. Nous partageons la même nature et je continuerai à avancer sur ce chemin qui est le notre. Nous sommes là. Ensemble.

Les murmures des présences douces au creux de mon esprit m'apaisent peu à peu. Elles me répètent leur attachement et leur loyauté. Peu à peu ma respiration se calme. Après tout, ne sont-elles pas mes mentors au même titre que je suis leur guide ? Ne me protègent-elles pas comme je les nourris ?

Ô mes chères amies... Je sais que vous avez fait de mes volontés les vôtres. Mais ça... ça c'est autre chose qu'une nature ou qu'un dessein.

Mon chasseur...

Cette nuit là, malgré la fatigue, je ne parvins pas à retrouver le sommeil. Les décisions à prendre me hantent alors que je ne devrais plus être que joie et rugissement étant donné les travaux qui commencent à prendre forme.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 20:20



Hiver - 7e jour de la 9e ennéade de Karfias
An 17 du XIe Cycle


Je ne put retenir un soupir. Jiph'Kah, la tailleur du palais d'argent que Shyn'tae avait eu la bonté de mettre à ma disposition pour une tenue bien précise, releva les yeux.

- Quelque chose ne vous plait pas ?

- Non. Tout va bien. La robe est parfaite.

Dans le miroir face auquel je faisais mon essayage, le résultat était plus que probant. Cette robe que je m'offrais pour mon emménagement, je n'en aurais que peu l'usage. En laine et en soie d'un bleu sombre mais profond, le tombé raide en faisait un vêtement bien trop lourd pour être porté sous l'été estréventin. En revanche, ses manches ajustées au poignet et la longueur au chevilles en faisaient une robe des plus pratiques, surtout en voyage. Son col faussement strict remontait jusqu'à mon cou en une courte cheminée, mais une fine fente en parait l'avant, descendant encore et encore jusqu'à mon nombril, révélant une bande de peau blanche et laissant deviner la présence de mes courbes. Quelques broderies ton sur ton en habillait élégamment le contour.

Vérifiant le drapé et l'emplacement des épaules, je bougeais sans quitter le reflet du regard.

- Je pensais à une lettre que je dois envoyée.
- Pour votre emménagement ?
- Non. C'est une réponse à... Un ami je suppose. Il faudra reprendre l'ourlet du côté gauche, la manche est un peu trop longue. " indiquais-je, la laissant venir poser des épingles avant de retirer son œuvre pour passer la robe beaucoup plus simple et moins onéreuse qui me servirait pour le spectacle que donnerait bientôt mon amie. Jouer le rôle de cette foutue princesse, ça c'était bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas.

J'avais pendant un temps hésité à porter la robe que Dante m'avait faite faire, mais je ne pouvais m'y résoudre. Alors Jiph'Kah était pour la seconde fois ma sauveuse... Mais elle me regardait présentement en tordant le nez.

- Qu'y-a-t-il ?
- Vous êtes certaine que vous n'aurez pas froid ? Je veux dire... Il fait un temps que les Pleik ne renieraient pas.
- Ne t'inquiète pas pour moi. " souriais-je en me détaillant à nouveau dans la glace pendant qu'elle vérifiait les mesure, posait quelques points de construction et ajoutait quelques épingles. " Je viens d'un pays qui ne dépareille pas non plus. "

Il y avait de quoi être fière. Les bandes de coton et de gaze s'entrecroisaient avec délicatesse pour souligner mon corps sans brocard particulier. Il n'y avait que la couleur du tissus pour trancher avec ma peau de façon à faire comprendre d'un regard qu'il n'y avait pas grand chose pour la protéger. J'avais du en parler longuement avec l'artisane pour qu'elle comprenne ce que j'entendais par "Je veux être remarquée" mais le résultat était à la hauteur de mes espérance. Il ne les dépassait pas, mais tout ce même...

- C'est si difficile de répondre à un ami ?

- Pardon ?
- Vous disiez que vous soupiriez parce que vous pensez à une réponse.
- Ah... Et bien que cela ne te regarde pas, oui, il arrive que ce soit compliqué. Sa présence m'a apportée beaucoup de choses mais il m'a aussi fait beaucoup de mal, sans forcément le faire exprès certes, le problème c'est qu'il recommence toujours. Et je viens d'apprendre qu'il m'offrait des biens d'une valeur inestimable... La couture à droite est un peu trop serrée je crois.
- Je la place court parce qu'elle va bougé les premiers temps que vous la porterez... Mais vous savez, on ne sait pas forcément quand on blesse quelqu'un...
- Oh, il le sait. Je le lui ai dit. Mais c'est dans sa nature... Par bien des aspects c'est encore un enfant. Peureux, innocent, sauvage... Et tellement égoïste. Il brise ce qu'il touche en voulant l'épargner et ne reconnait jamais ses fautes.
- Il n'a pas l'air d'avoir un mauvais fond vu comment vous en parlez. Et puis un enfant ça peut apprendre si on lui expl...
- Je ne suis pas sa mère. " répondis-je du tac au tac, sur un ton qui prévenait nettement que la servante s'aventurait sur un terrain qui ne la concernait en aucune façon. Quelques secondes, Jiph'Kah resta silencieuse, mais après un peu d'hésitations, elle sembla se résoudre à reprendre.
- Si la réponse vous préoccupe, c'est que vous n'avez pas encore décidé de garder ou non ses présents n'est-ce pas ? Si c'est quelque chose dont vous avez besoin pour vos recherches avec les autres Maîtresses, pourquoi lui donner l'occasion de vous freiner ?

Lâchant mon reflet, mes yeux ajustèrent leur faibles capacités sur la jeune femme près de moi. Elle se dandina un peu sur la prothèse qui lui servait de jambe droite mais ne tenta pas d'ajouter quoi que ce soit. Je me redressais à nouveau face à la glace, la laissant reprendre le travail dans un silence qu'elle trouvait peut-être pesant.

Ses mots étaient identiques à ceux que je soupesais soigneusement depuis la veille. La nuit sans sommeil que je venais de passer ne m'avait apporter aucun conseil sinon celui de mettre le feu à la volière, à la parfumerie et à chacun des lieux qui le rappelait à mon souvenir. Une douce folie m'emplissait à l'idée que la prochaine fois que nous nous ferions face, il n'ait qu'un but : me frapper au cœur. L'attacher par une corde plus solide encore que celle que nous avions partagée. L'attacher sans me contraindre, moi-même.

- J'arrive parfois à le haïr... "
- C'est bien. " Sous l'intensité du regard que je lui envoyais, Jiph'Kah chercha quelques instants à s'expliquer. " Je veux dire... Ma Maîtresse me disait de garder la haine que j'avais envers l'homme auquel je dois ces membres de métal. Elle disait que la haine et la colère me servirait à passer les obstacles qui font vaciller la volonté seule.

Un fin sourire illumina mon visage sans joie. Sans doute avait-elle raison. Ceux qui avaient tenté de me détruire ne méritaient que la haine et le mépris que je leur portais. Ceux qui m'avaient menti, soumise et manipulée... même par omission. Et la question que je me posais sur les rives de l'Oliya me revint : Pour combien de temps ?

- Aujourd'hui, éprouves-tu toujours de la haine ?
- Honnêtement... non. La vie que j'ai ici est bien plus belle que tout ce que j'aurai pu avoir autrement. Perdre ma jambe et mon bras a été terrible et ils me manquent toujours. Mais... C'est peut-être étrange. Je ne regrette plus. Je me moque de ce qui est arrivé à mon ancien maître. Je suis heureuse maintenant. J'ai cet endroit magnifique, je fais ce qui me passionne, j'ai des amis, je côtoie des maîtres artisans et j'ai une liberté bien plus grande que bien des gens qui se disent libres.

Je hochais la tête, le maintien toujours aussi droit. La réponse était plus ou moins celle que j'attendais, même si l'entendre me faisait quelque chose. A vouloir vivre éternellement, il fallait bien que de temps à autre, je me préoccupe de ce qui était véritablement important pour mes lendemains. L'ombre de sourire qui flottait toujours comme un flou sur la froideur de mon expression ne disparut pas. Mes mains coururent sur ma propre silhouette, suivant les lignes colorées sur ma peau.

- Peut-être un peu plus large sous la poitrine pour cette bande.
- Hmmm. Dans ce cas il faudra équilibrer à ce niveau là...

En fin de journée, bien longtemps après l'essayage, je trouvais enfin le courage de m'asseoir au bureau disproportionné qui trônait dans ma chambre. Plutôt que de tenter d'écrire directement sur un papier qui finirait immanquablement à mes pieds, j'avais déniché une tablette de cire. Du bout du stylet, je gravait dans la matière pâteuse des séries de mot pour tenter de trouver quoi dire... Jusqu'à en être suffisamment satisfaite pour les coucher à l'encre bleue. Qu'avais-je de plus à dire ? Tant de choses... Et rien à la fois. Je les lui avais déjà dites... Je lui avais déjà dit ce que contenait cette lettre aussi, mais Jiph'Kah m'avait conduite à réfléchir malgré moi.



Hiver - 8e jour de la 9e ennéade de Verimios
An 17 du XIe Cycle

Le lendemain matin, à l'heure des répétitions dont m'avait parlé Shyn'tae, je m'introduisais de nouveau dans le grenier, récupérais quelques affaire de plus et ressortait sans encombre. Sur le couvercle de mon coffre, à la place des documents à mon intention, il n'y aurait plus qu'un rouleau de papier raffiné. Une odeur de muscade et de violette flottait à sa surface.



Merci d'avoir tenue tes promesses, j'en ferai bon usage.
Pour la dernière dont tu parles, oublie là, je t'en délivre. Tu es libre d'aller où tu le souhaites ça n'est pas l'important.

Quels que soient les histoires que tu te racontes, mentir sur l'identité de l'expéditeur et me faire croire que quelqu'un avait découvert ma véritable identité n'était pas charitable. J'avais le droit de savoir que c'était toi avant de craindre pour ma vie, comme j'avais le droit de savoir pour la perte de tes dagues avant que tu ne m'en tiennes pour responsable et même avant de quitter Frontière, comme j'avais le droit de savoir que tu allais mal avant de me retrouvée face à la Bête, comme j'avais le droit de savoir que tu suivais nos faits et gestes avant d'intercepter ta visite à Shyn'tae. Parce que j'avais confiance en toi et que je pensais cette confiance réciproque.

Mais comme pour ce narcotique, j'ai le droit à des justifications, pas à des excuses. Tu penses savoir ce qu'il y a de bien pour moi mieux que moi-même. Mes parents, mes maris et les prêtres se trompaient, tu te trompes également. Tu ne comprends toujours pas que c'est parce que tu agis de cette façon que je me tiens loin de toi.


La Ténébreuse



PS : J'avais espéré que tu tue toi-même cet intendant qui sait la vérité à mon sujet. Au moindre soupçon de rumeur concernant ce point, je m'en chargerai moi-même.


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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 21:48

Se glissant dans la pièce pour aller chercher quelque lame dans son arsenal et vérifier une énième fois un plan qu'il connait déjà part coeur, Dante sait tout de suite qu'elle est repassée. Il manque les papiers, y inclus son dessin d'elle?

Intrigué, il prend le papier et s'assied pour lire. Et ce qu'il lit le rend très sombre. Il pensait qu'elle comprenait. Il lui faut se justifier comme un gamin de quatre ans à sa mère?

Patience Dante, dans quelques jours tout au plus, tout cela sera fini... Répond lui, dis lui ce que tu as à dire. Après nous serons complètement libres.

Va falloir trouver un autre intendant.
C'était prévisible mais on s'en fout non? Prend son assistant, il s'occupait juste des chiffres, ton gus là, l'autre, c'est lui qui s'occupe des relations publiques avec clients et fournisseurs en tant que tel. Du coup, tu n'aura qu'à trouver un comptable.
Pourquoi pas le demi drow qui est venu mener l'héritage du vieux?  Ou une des De Termer, pourquoi pas les deux? Une comme apprentie du marchand, l'autre pour les chiffres?
Oui, pas mal, ne fout pas l'Amaryllis au contact des clients, mais la laisser s'amuser avec tes chiffres ca peut donner que du bon.... Akhan se tuera lui-même si on lui en donne l'ordre.
C'est pas ca le problème... Elle a pas compris que c'est grâce à lui qu'elle a tout ça. Elle ne nous comprend pas.  
T'a t'elle seulement réellement compris? ou juste utilisé mec?
Non, elle...

L'aimait? L'aime?

Le papier se retrouve froissé et jeté sans ménagement. Il en prend un autre et se met à écrire d'une traite.



Mentir? Tu n'aurais jamais lu si j'avais écrit sous mon nom.  T'expliquer quoi? Me justifier? Toi Toi Toi... Tu n'a pas si et tu n'a pas ca... Tu veux que je me justifie? Allons y justifions!!!! Peut-être que par écrit ca va finir par rentrer dans ta tête une bonne fois pour toute.

Les dagues, j'ai fait un choix assumé et je ne t'en ai jamais tenue responsable. Je t'ai préférée à Elles, à mes Filles...

Pour la Bête, Zhak'Bar... Quand tu étais torturée par tes Copines, m'en parlais tu toujours? Non, mais je n'avais pas le droit d'être au courant. Tu pensais que je ne m'apercevais de rien? Ton jardin secret, je l'ai toujours respecté. Si je ne t'en avait pas parlé sur le moment, c'est que nous étions divisés... Je n'étais physiquement pas capable.

Ce dont tu m'accuses, te surveiller, je ne l'ai jamais fait. Qu'est ce que j'ai fait pendant ce putain de mois? Je me suis, nous nous sommes ouvert la peau et les chairs, encore et encore... Nous nous sommes fait saigner, encore et encore. Elle m'a bouffé, j'ai fini par la dominer. Elle a réessayé de me bouffer... Nous avons arrêtés de cicatriser. Je brouillais les traces, tenait les soupçons loin de vous deux, je travaillais pour que vous puissiez avancer vos recherches. Je me tenais loin pour pas qu'Elle vous fasse du mal ou que vous ayiez à gérer mes combats. J'étais en train de crever au bout de mon sang, j'ai dû aller au temple de Néera... Est ce que ca t'importais? non.

Mais c'était plus facile pour toi penser que je te surveillais, je ne t'ai jamais surveillée, tu as toujours été libre même quand je n'approuve pas tes choix et tu le sais, tu es de mauvaise foi. Me tenir pour responsable de tout ce qui va pas, de tout ce qui arrive... Pour m'accuser comme ca, je parie que tu n'a même pas lu le cahier que je t'ai laissé. Parce que le rapport de ce qui s'est passé et pourquoi j'ai agis comme je l'ai fait est dedans. Dernière page, si ca t'intéresse réellement de le savoir.

Vous nous auriez tous tués et tu t'en serais voulu... J'ai trinqué pour ca... J'ai été bouffé vivant... longtemps, tu savais? sûrement que non, tu n'a pas lu... Tu l'aurais su, tu ne me demanderais pas de me justifier si tu avais lu... Probablement que tu l'a brûlé aussi?

Si je te fais confiance? Tu étais la seule putain de personne avec qui j'étais capable de dormir. Tu étais la seule qui ne m'avais jamais fait mal, avant ce putain de puit.  Te faut quoi de plus?  Des sens unique, j'en ai marre...  Tu pense que je te moralise, tu pense que je te bride. Je t'ai toujours prise comme tu étais. TES projets de vie ont jamais été les miens, mais je les avais accepté comme nôtres... J'essaye de fare quelque chose, de voir grand. Pas pour moi, parce que  je m'en fout, j'ai pas besoin de tout ça... L'argent, les piaules et tout ce qui va avec...  Sauf que du nôtre il n'y en a jamais eu quand ce n'est pas à ton avantage.


Je t'ai toujours aimée, et je t'aime comme tu es, avec tes copines. Probablement mal ou pas comme tu l'aurais souhaité. J'ai fait de mon mieux, j'ai essayé d'apprendre.  Toi, de ton côté, c'était de la merde? Plus ca va, plus c'est ce que je crois. En tout cas en ce moment j’ai aucune espèce d’idée de ce que tu veux. Des excuses? Jme suis excusé déjà. Les justifications sont là. J’essaye de te comprendre mais j’y arrive pas en ce moment. Je mentirai pas pour te faire plaisir. Ça c’est réservé aux moutons





D.



P.S. Si t'es vernie je passerai pas l'année, garde de la liqueur de prune au frais pour quand je vais crever, tu pourra le boire avec ton animal de compagnie.  Et fait cramer ce putain de cahier. Je savais qu'il aurait été inutile.    Ce qui est bas c'est d'embrasser mon esclave en espérant que je le bute. Si ca c'est pas de la manipulation froide, je sais pas ce que c'est. Je n'aurais jamais cru ca de toi, t'arranger pour me faire faire le sale boulot.

[P.P.S.


Il laisse son message sur la carte de Miradelphia, avant de bander son bras malmené, de prendre ce qu'il lui reste à prendre et de s'en aller, laissant la Volière sans âme.
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MessageSujet: Re: [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie)   [Volière]Le marchand et l'Enchanteresse (Cécilie) I_icon_minitimeLun 6 Juil 2020 - 23:54



Hiver - dernier jour de Verimios
17e année du XIe Cycle


Une lettre glisse entre mes doigts. Une fois de plus, il a compris mes mots de travers. Je lui demandais simplement des excuses. Comme je l'avais fais dans la cahute. Comme je l'avais espéré chaque jour depuis qui m'avais droguée contre mon gré.

Et il avait l'impression que je demandais encore des justifications...

- JE M'EN FOUT DE TES JUSTIFICATIONS ! HOULIER ! "

Les mots passent mes lèvres en un hurlement rageur. Les murs de bois du grenier en vibrent, s'en gorge, et l'oublient aussi vite. Pas moi. Peut-être Tessa ou les enfants l'ont-il entendus. Je m'en moque. Ma main se lève pour balayer les fioles de remède sur l'établis mais s'arrête avant de les avoir ne serait-ce que frôler. Je recule pour frapper le mur et serre mon poing endolori contre moi. Peu à peu, mes jambes lâchent et je me retrouve sur le plancher, appuyée contre la cloison. Je plaque une main sur mes lèvres pour atténuer le bruit des sanglots que je laisse enfin aller.

Ah ! Elle a l'air belle la comtesse déchue ! La terrible sorcière maîtresse du Karkal ! Idiote que je suis ! Toujours la même fillette aveugle tétanisée par le bruit d'un cheval au galop !

Pleurer ainsi pour un homme, ça ne m'était arrivé que deux fois auparavant. Une fois pour Dante. Une fois pour un autre dont je ne me souvenais qu'une odeur de cuir et un timbre si grave qu'il semblait vouloir imiter un éboulement de roche. Mais cette fois, ce n'était pas pour une perte à laquelle je ne pouvais rien. Pourquoi n'arrivions-nous pas à nous comprendre, bon sang ! Je dis noir, il comprend blanc ! Que les mots soient dits ou écrits j'ai l'impression que rien n'y fait.

Pire... Même si ce ne sont pas des justifications que je demandais, les faits me serrent le cœur.

Il n'a pas totalement tort. Il est incapable de voir que ce qu'il m'a fait est la pire des trahisons pour moi... Mais je l'ai condamné en oubliant tout ce qu'il a tenté... Il a raison. Je lui envoie sa confiance à la figure... alors qu'il m'a confié sa vie tant de fois comme je lui ai confié la mienne. Je l'accuse de douter... Mais j'oublie. J'oublie encore. Je n'ai pas lu le journal. C'est un fait que je ne peux réfuter. Je n'ai pas cherché à comprendre. Je ne veux pas comprendre. Je veux qu'il s'excuse pour m'avoir privé de mon libre arbitre. Seulement qu'il s'excuse...

- Une simple excuse... Que tu comprennes ce que ça me fait...

Le monstre d'orgueil dans ma poitrine me ronge jusqu'à l'os. Évidemment, il me reprochait aussi Ashar. La colère que j'avais ressentie me ressemblait bien plus qu'il ne voulait le croire. Je voulais qu'il souffre pour m'avoir fait souffrir encore une fois. Pour s'être moqué de moi. Je voulais que d'un accès de colère, il détruise ce qu'il avait créé. Et je me retrouvais aujourd'hui misérable.

Et terrifiée... Car pour la première fois, j'avais la possibilité de faire quelque chose pour que cette douleur cesse. Mais ce pouvoir impliquait des risques que j'aurais préférés mortels. Mes compagnes tentaient de me rassurer, de me réconforter, mais la vérité n'était plus très loin.

Il ne m'avait jamais demandé d'aide. Il n'en voulait pas plus que moi. Je ne lui avais rien demandé non plus. Seulement de vivre. Il s'était mis à mon pas. Il avait marché dans ma direction. C'était son choix et je n'avais pas à lui rendre quoi que ce soit.

Mais ses reproches sonnaient vrai.

De Notre, il n'y en avait pas ? Et les vacances ? Elia avait été sur mon ordre. La traque d'Urgoll sur mon ordre. La prise de Shyn'tae sur mon ordre... Mais le départ sur le sien. J'avais quitté Frontière pour lui. J'avais suivi son exemple de vie de bohème dès notre rencontre. Il m'avait appris...

Quand avais-je cessé d'être simplement transportée par son apparition, repue d'une chasse d'occasion ? Quand avais-je commencé à me sentir obligée envers lui ? Quand avais-je commencé à regarder sa souffrance avec condescendance ? ... Quand nous avions commencé à vivre toujours ensemble ?

Le visage de Shyn'tae me revient. Sa légèreté. Sa bonhommie lorsque nous l'avions trouvé à Thaar. J'avais cessé de me préoccupé de lui parce que j'en avais assez de vivre dans la gravité et la douleur... Parce qu'elle était là. Plus facile. Plus simple. N'exigeant rien. Ne demandant rien. Faisant les choses pour elle et non pour moi. Me montrant que je ne lui devais rien, que je pouvais partir à tout moment et revenir avec un sourire. Me rendant moi aussi moins dépendante de la seule personne qui, jusque là, m'avait acceptée tel que j'étais.

Parce que j'avais eu le choix.

Parce qu’auparavant, je ne me sentais pas réellement libre ?

La façon dont il n'arrêtait pas de me le répéter pris soudain un autre sens. M'étais-je posé des limites seule ? Plus que ce qu'il me demandait ? M'aimerait-il encore si je me laissais aller totalement, au pire comme au meilleur de moi-même ? Si je refusais parfois de chasser ? Si mon cœur et mon corps papillonnaient selon mes envies ?

De quelques gestes brouillons, je m'asseyais près de mon coffre pour en tirer mes livres, les uns après les autres, jusqu'à trouver celui qui pointait si froidement mes fautes. Je du m'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à sécher mes larmes pour avoir une lecture suffisamment claire.

Ligne après ligne. Mes yeux secs et rougis me brulent.

Page après page. En un voyage fait d'infinis détails à vous en saturer les sens. Des analyses cliniques sur la vie de deux personnes. Une femme magnifique et un homme sauvage. Des souvenirs dans lesquels elle gagnait parfois et perdait d'autres. Dans lesquels elle avait parfois raison et d'autres tort.

Je ne me souvenais pas de tout... Pas de cette façon...

Régulièrement, une nouvelle vague d'émotion monte. Colère. Douleur. Tristesse. Désir. Culpabilité. Les heures s'écoulent. Les feuillets s'accumulent en tas comme les grains d'un sablier.

Jusqu'au dernier.

Jusqu'à ce jour fatidique où il avait craint pour ma vie.

Jusqu'à la dernière preuve de cet attachement terrible.

Nous nous étions aimé à la folie. Au point de nous perdre. Au point de nous céder bien plus que tout ce dont nous pouvions rêver. Auprès l'un de l'autre, nous étions prêt à mourir. Nous étions tous les deux libre de nos vie et de nos sentiments... Jusqu'à ce que nous nous oublions. J'avais pris sur moi de lui appartenir. Il avait pris sur lui de me servir. exhaustifs. La routine...? Malgré toutes nos belles paroles, je lisais l'histoire de deux fauves tentant sans succès de se limer les dents.

Rassemblant les pages, je reconstituais le journal, m'arrêtant de temps à autre sur des croquis tracés d'une main légère. Le visage blême dépourvu de la moindre expression.

Impossible de recommencer comme nous l'avions fait... Je ne voulais plus de ces limitations et de ces fausses pudeurs. J'avais put avancer sans lui. J'avais réalisé de grandes choses. J'avais même réussi à être heureuse parfois. Je ne voulais pas cesser d'être cette femme dont j'étais fière pour le ménager ou le récupérer.

Alors quelle solution me restait-il ?

Le haïr et le blesser ? Que chacune des cicatrices que je lui inflige lui rappel ce que nous avions été jusqu'à ce que la mort l'emporte. L'oublier ? Donner ce qui était trop douloureux aux Lamentations et tourner le dos au reste, continuer ma vie sans plus m'en préoccuper. L'aimer ? Encore et toujours malgré ce qu'il avait fait, ce que j'avais fait, ce qu'il me ferait encore et même malgré le risque qu'il rejette ce que je suis aujourd'hui ?

Mes yeux se posèrent sur mon coffre où était caché mon matériel d'écriture. Mais que dire qui ne risque pas d'être déformé ?

Rien...

Tessa ne posa pas une seule question en me voyant passer dans l'autre sens. Ni sur mon éclat de voix, ni sur mes yeux encore gonflés. Laissant le grenier dans l'état exacte où je l'avais trouvé à l'exception de la lettre de Dante que j'avais emportée avec les autres feuillets du journal, je m'éloignai à pas rapide dans le bazar bondé. Silhouette régalienne aussi froide que l'air qui cherchait son chemin sous les manteaux.
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