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| Le sang d'une éphémère | Ilm | |
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Cécilie de Missède
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Le sang d'une éphémère | Ilm Sam 1 Aoû 2020 - 4:16 | |
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Hiver - 2e jour de la 4e ennéade de Karfias 18e année du XIe Cycle A intervalle régulier, le moine de l'apocalypse au milieu de la place faisait sonner son gong. Un bruit affreux. Métallique et strident. Heureusement, qu'il se déplaçait régulièrement dans la ville car il n'aurait pas fait long feu à rester sous mes fenêtres ! Les badauds affluaient à cette heure de l'après-midi. Des curieux, des vendeurs, des croyants et des prêcheurs plus ou moins discrets. La grand place était toujours ainsi. Comme la place Sainte-Deina ou celle qui jouxtait le Bae'd. Chacun sa religion. Saluant d'un œil absent la façade aux dimensions cyclopéennes qui témoignait de toute l'importance du culte de Teiweon dans cette cité, je passais mon chemin sans plus m'y attarder. Pourtant, si mon maintien droit et mon œil distant ne se posait sur rien de bien important, je saisissais des frémissements d'oreilles, des regards en biais et autres interrogations silencieuses du plus bel effet. Ma robe traditionnelle Thaarie aux couleurs chaudes coulait fluidement sur ma silhouette, ne rendant que plus évident que je n'étais ni une esclave, ni une drow. Je n'avais même pas la décence d'être une demie sang. Encore moins de m'habiller à l'eldéenn ou de cacher cette revendication Vaanie sous un manteau fourré pour me protégé du froid. Un cas désespéré s'il en était. Et fière de l'être avec ça. Un fin nuage de buée s'agglutinait devant ma bouche à chaque expiration mais le seul surplus de tissus qui s'ajoutait à ma tenue était le sac de calicot vide que je tenais à la main. Quelques courses s'imposaient depuis que j'avais entendu parlé de cette boutique de bougies monastiques à deux pâtés de maison vers les temples des dieux alliés. Ignorante des pratiques eldéennes en matières de luminaires oecuméniques, j'avais hâte de pouvoir poser toutes sortes de questions sur les cires, les mèches, les additifs et autres parfums en plus de récupérer quelques échantillons pour Cassiopée. Certes ce n'était pas de la haute alchimie, mais il fallait bien commencer quelque part. Les Rythmes divers qui m'entouraient et les murmures prenant de mes sœurs me rappelèrent aussi que le délais arrivait une fois de plus à son terme. Il faudrait que je pioche dans le dernier arrivage de cobaye pour mon perfectionnement en nécromancie en revenant. Pour l'instant, la discrétion que m'offrait ce palais valait bien de réprimer un peu mes envies immédiates. Je ne... A DROITE !Mon oreille, ma conscience et mes yeux obéir à l'instant. Un Rythme. Parmi tous les autres, les milles voix qui m'habitaient me pointaient un Rythme ample et rayonnant. Un son d'une pureté magnifique qui se répercutait dans ma poitrine. Un bruit sec. Par delà les pas, les voix et les roues sur la rue pavée. Celui d'un bond rapide et du bois qui craque. Un mouvement. Derrière la cohue de visage cendrés et d'yeux rougeoyants. De l'autre côté de la rue, près de la devanture d'une boutique d'herbes à fumer. Les linteaux sculptés de vignes de la porte peinte en vert me sautèrent aux yeux pour une raison inconnue. Ils servaient seulement de support à un homme à la silhouette fine. Une peau halée. De longs cheveux noirs. Un pied sur le rebord de la fenêtre du premier étage, son bras fort bandait un arc de bois sombre. Le temps d'un battement de cil, mon cœur s'arrêta de battre. Par pur automatisme, je sentis mon corps se jeter sur le côté. Une violente douleur me transperça le flanc gauche avant que je ne touche le sol. Quelques cris retentirent autour de moi en contrepoint au mien. Quelques lames furent dégainées. Le chaos se déchaina dans la rue, des formes dépourvues de visages se mettant à courir. Sous le coup de l'adrénaline, je filais, pliée en deux, vers le coin de la rue, tout proche. Appuyée contre le mur, la respiration haletante, je baissais les yeux. Une flèche était encore fichée dans mon corps, plus bas que mes côtes. Mes genoux flanchèrent un peu, mais je n'avais pas le temps pour ça. La faim montait. Que fallait-il faire déjà ? Oui... D'un geste sec, je brisais la hampe qui cliquetas en tombant de mes doigts gourds. Le sang qui tachait ma main révélait du même coup les tracés étranges de ma véritable nature. Merde ! Le tireur... Pourquoi moi ? Non. Plus important. Etait-il encore dans le coin ? AU SOL.Je me laissais tomber juste à temps, ne sentant qu'une légère morsure au niveau de l'épaule. Mon regard d'un noir de jais se releva dans la direction d'où venait le trait. La silhouette aux cheveux noirs venait de sauter de l'autre côté d'un bâtiment... Et son Rythme n'était pas la percussion rayonnante de tout à l'heure. Il y avait donc deux personnes ?! Je me ruais en avant, courant de toute la vitesses de mes jambes bien plus habituées à marcher. Autour de moi, les Rythmes des passants n'avaient rien de commun avec ce que j'avais perçu. Ils étaient lambdas. Ni des saints, ni des monstres. Rongés par la demie-vie qu'ils s'obstinaient à garder comme un trésor. Mais cette lumière... Il me semblait l'avoir déjà frôler une fois. Une poigne d'acier se referma soudain sur moi... Sur MOI ?! Ma volonté se banda, lâchant la bride des lamentations pour défendre cette part de moi qu'on essayait de m'arracher. Suffoquant, ma magie lutant contre celle de cet autre au rythme lumineux, je tournais brusquement dans une minuscule allée entre deux bâtisses luxueuses. Mon épaule vint s'écraser contre le mur de pierre, mais je tint bon. Dans un cri rageur, je laissais quelques secondes les lamentations recouvrir tout mon être pour y puiser à profusion. Le mage ennemis recula précipitamment face à la menace, perdant cette ligne qu'il avait réussit à me hameçonnée. Sans attendre, je ravalais les taches d'encre et reprenais la course. Je devais disparaitre. C'était le plus urgent. Mon esprit évaluait les possibilités à toute vitesse. Où ? Vers qui ? Vers quoi ? Quel était l'abri le plus proche ? Je sentais le sang imbiber ma robe et glisser le long de mon ventre; Chaud. Poisseux. Chaque pas tirait un peu plus sur la blessure toujours barrée par le reste du projectile. Ma respiration poussive n'était pas habituée à ce genre d'effort physique. Où étais-je à présent ? En tournant une fois de plus, trottinant plus que je ne courais à présent, je me retrouvais derrière un bâtiment immense. Encore un. Celui-là... Celui là je le connaissais pour y être déjà venu une fois demandé des nouvelles de la Grande Prêtresse. Venant de la rue principale, j'entendais les cris de la foule et ceux des guerriers venus remettre bon ordre. Le temple de Kiran. Ou était-ce l'une de ces dépendances qui abritait quelques laboratoires ? Peu importait ! Il était hors de question que l'armée me mette la main dessus dans cet état ! Plutôt tenter ma chance avec ceux dont je connaissais la supérieure directe. Un haut le cœur me plia en avant. La douleur gagnait du terrain... à moins que ce soit l'hémorragie ? Là, juste un peu plus loin, des caisses et autres morceaux inidentifiables avaient été abandonnés. Si je mettais celui-ci sur celui-là... En montant comme ça... Laissant quelques traces rougeâtres sur le mur de pierre, je me hissais jusqu'à la fenêtre de verre. Fermée. Ma gorge se serra. Avec la force du désespoirs, je frappais une fois. Le rebord se décala un peu. En jouant sur les gonds, je réussis à passer mon poignard dans l'interstice pour faire sauter le fermoir. La fenêtre s'ouvrit. Je basculais à l'intérieur, retombant en étouffant de mon mieux un cri de douleur, paralysée par la vague qui déferlait le long de mes nerfs. Mes yeux étaient embués de larme, mais je gardais l'oreille aux aguets et le visage sévère.
Dernière édition par Cécilie de Missède le Jeu 20 Aoû 2020 - 0:12, édité 1 fois |
| | | Ilm’ryn Mlezziir
Drow
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Lun 3 Aoû 2020 - 13:26 | |
| _ Je vois mal comment créer un remède qui fonctionnerait à la fois sur les Drows et les Humains. Et nous n’avons pas le temps d’en créer deux en même temps. _ Est-ce vraiment utile ? _ Il ne faudrait pas que le virus touche les cités Vaanies… ou vienne à muter seul et devenir incontrôlable. _ Rien n’est incontrôlable dans un corps. Ce n’est qu’une succession logique d’actions et de réactions. _ Aussi doué que vous êtes Maître, il vous faut du temps pour cerner la nature du mal qui ronge un foie ou un estomac, que faire si le patient trépasse avant que votre indéniable logique ne vienne à bout du problème ? _ C’est là ce qui me sépare du maître absolu en arcanes de la Vie. J’ai beau me surprendre moi-même sur certains domaines, d’autres me sont encore aujourd’hui difficiles à appréhender… Les agents pathogènes en sont les porte drapeau. _ C’est donc une raison de plus pour réfléchir à deux formes de protection. _ Je m’y pencherai une fois que la nôtre sera concluante.
La réponse fermée du prêtre indiqua à Bahram qu’il était temps de se taire. Le mortel remit donc le nez dans ses éprouvettes tandis que le maître poursuivit sa lecture. Cela faisait bien dix heures que l’un et l’autre n’avaient fermé l’œil. Na’ri prit plaisir à déléguer aux deux compères les tâchent les plus théoriques, celles qui ne nécessitaient rien de plus qu’une bonne mémorisation et d’excellentes capacités d’analyse et de déduction, tout ce qu’aimait Mlezziir et qu’il exigeait de son serviteur. Au final, c’était sûrement la meilleure des stratégies pour avancer rapidement. Ils lisaient, tentaient des expériences simples pour mieux appréhender les informations recueillies dans les ouvrages et recommençaient le processus jusqu’à maîtriser la théorie sous tous les angles possibles. A deux cerveaux, ils parvinrent à se compléter à la perfection : fruit de plus de dix ans de travaux en commun.
Ils sont les réponses aux questions des groupes pratiques, ceux qui s’acharnent à jouer de magie et de science pour essayer les remèdes. L’heure de la pause était déjà bien entamée par les scientifiques arcanistes qui laissèrent nos compères à leur apprentissage. Le silence de la pièce ne fut brisé que par le bruit du papier et les tintements des éprouvettes. De temps en temps Bahram se râclait la gorge ce qui avait le don de faire soupirer le religieux. Les livres jonchaient le sol par piles organisées, toute la salle -qui soit dit en passant n’était pas bien grande- était à l’image de ces piles : organisée, réfléchie pour optimiser la productivité des deux cerveaux qu’elle abritait.
Bahram éternua, Ilm’ryn pesta et la fenêtre se brisa.
A vrai dire elle n’était pas vraiment brisée, seulement forcée et vomissant sur le sol une femme ensanglantée au regard méchant. Elle put admirer l’incompréhension sur les visages des bibliothécaires du jour. Le mortel s’était saisi du poignard posé devant lui, sur la table en bois, sans pour autant s’être déplacé. Ils la regardèrent, incrédules. Le serviteur s’approcha et prit l’initiative en olyian.
_ Qui es-tu ? Tu n’as rien à faire ici, espionne.
La lame qu’il tenait était belle et des motifs de serpents couraient le long de la lame. Il n’avait pas encore aperçu le sang que son maître baissa la tête pour tourner la page qu’il venait de terminer. Il soupira et exprima son emmerdement profond d’être à nouveau dérangé pour des broutilles. Sa voix roque s’éleva dans la pièce.
_ Bahram, confirmes-tu ce que je sens ? _ Ce que vous… ?
Les yeux du pseudo Vaanie se posèrent sur la tâche rougeâtre qui gonflait sur le sol et fit immédiatement le rapprochement avec les restes de flèches plantées dans le corps de la rouquine. L’Homme confirma et le Drow termina la lecture de la quatre-cent-vingt-huitième page.
_ Demande-lui si elle fuit la garde. Dit-il dans sa langue, ce qui fut immédiatement traduit en oliyan par le mortel. Non pas qu’Ilm’ryn ne connaisse pas cette langue, il ne souhaitait simplement pas faire l’effort de s’adresser à une inconnue salissant son espace de travail.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Lun 3 Aoû 2020 - 23:32 | |
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L'homme qui surgit au-dessus de moi ne semblait pas vraiment savoir comment se servir de son couteau cérémoniel, mais une lame restait une lame. La respiration de plus en plus rapide, je ne le quittais pas des yeux. Un bref mouvement instinctif me poussa à me redresser sur les coudes, la tête aussi droite que les circonstances le permettaient. Un humain. Étrange dans un endroit pareil, mais surtout un bon point. On ne m'en voudrait pas trop de l'abimer si les choses s'envenimaient.
- Posez votre couteau, il ne vous sera d'aucun secours. " soufflais-je à son endroit avec le ton glacial d'un orgueil bien présent et l'assurance tranquille de ceux qui ont l'habitude d'être obéit sans discussion.
Mes pupilles dilatées à l'extrême en deux gouffre d'un noir abyssal confirmèrent un deuxième bon point. Si je ne voyais pas exactement qui était l'autre personne présente, il n'y avait en tout que deux êtres conscients dans la pièce. Leurs Rythmes distincts étaient faciles à cerner et à différencier. L'un rayonnait bien plus que l'autre. Je déglutis. Rassurée, je m'efforçais de récupérer une respiration égale pour juguler la douleur et contrôler la Faim qui me tenaillait de plus en plus au fur et à mesure que mon sang s'échappait.
Puis la voix de l'eldéen s'éleva de loin et je su que je pouvais me détendre. Je le connaissais... Enfin je l'avais déjà croisé même si son nom m'échappait. Et il connaissait Na'ri, ça c'était une certitude. Baisser ma garde aurait été une erreur, mais jusque là, le pari était gagnant...
... Enfin plus ou moins. Cette blessure était peut-être plus grave que je l'avais cru de prime abord. Je sentais mon cœur battre avec force. Faiblesse ou adrénaline ?
Je baissais les yeux vers ma propre blessure, les oreilles guettant le moindre mouvement de la part de mes hôtes. Entre le tissus, le sang et la propension de ma vision à rester flou, je ne voyais absolument rien d'intéressant.
- Je ne pense pas que les vôtres utiliseraient des arcs vaanis pour assassiner une humaine en plein jour, mais vous êtes mieux placé que moi pour le savoir. " soufflais-je en agrandissant un peu le trou que le projectile avait fait dans ma tunique pour observer la plaie.
Un haut le cœur manqua de me faire vomir. Mes mains empoissées de sang étaient totalement recouvertes d'étranges dessins et de mots aux caractères oubliés. Sur mon derme sensiblement plus pâle, entre les trainées de sang d'un rouge sombre, l'encre dévoilait des couleurs passées. Changeantes ? Non, cela devait être une impression.
Tournant la tête du côté de l'eldéen, bien qu'elle continue à parler en oliyan, la jeune femme lança d'un ton acéré.
- Vous êtes un prêtre de Kiran. Faut-il que je tue votre assistant pour que vous veniez examiner cette blessure ? "
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| | | Ilm’ryn Mlezziir
Drow
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 0:22 | |
| Voyez, c’est peut-être ça le plus ennuyant avec les Humains non-dressés : leur impatience. Il leur faut tout, tout de suite. Non seulement ils pénètrent sur votre lieu de travail par effraction mais en plus il faudrait subvenir à leur moindre caprice dans la minute. C’est un peu le propre du chacal après tout, quand l’animal est affamé, il vient vous mordre la cuisse pour en retirer un morceau alors que le brave chien attend patiemment son tour. L’être humain n’est au final qu’une création mal terminée, nécessitant l’aide d’autrui pour atteindre son plein potentiel… pour des résultats somme toute médiocre s’il n’est pas modifié à temps.
Bahram pesta contre la mauvaise éducation de l’étrangère et de l’irrespect qui planait dans l’air. Ou était donc cette Etiquette si chère aux humains ? Le serviteur voulu répondre mais son maître le prit de cours. Il se contenta de reculer et de reposer la lame sur la table en bon automate.
_ Un serviteur de Kirgan examine les morts au même titre que les vivants très chère.
Il pu deviner le mécontentement de la rouquine et finalement daigna délaisser l’ouvrage, le fermant calmement avant de se lever et de l’ajuster pour le garder parallèle à la tranche de la table. Satisfait de ladite position, Mlezziir énonça le numéro de la page à son assistant qui se mit à l’écrire sur un bout de papier pour ne pas l’oublier. Toujours assis à probablement sept mètres de l'humaine à la peau blanche, le prêtre plissa ses yeux dorés pour une première analyse très sommaire mais suffisante au vu de la simplicité du problème.
_ Nul doute possible, vous sombrerez d’ici quinze minutes et trépasserez probablement dans l’heure après vous être vidée de votre sang. Ou alors cette flèche-ci a peut-être perforé un poumon et dans ce cas… hum moitié moins de temps mais plus douloureux sans aucun doute.
Une analyse simple, sans intérêt. Bahram aurait pu s’en charger et même la soigner s’il avait été mage, hélas même le meilleur humain traînait les tares de sa piètre espèce. Sans magie réparatrice, le sang continuera de s’écouler dans l’organisme jusqu’à la dernière goutte… ou le dernier battement de cœur. Une triste fin pour une triste vie.
Mais alors que rien n’aurait pu l’amener à aider de façon altruiste cette inconnue, une idée germa dans son esprit. Une idée bougrement sadique mais si intéressante à exploiter. Ses motifs qui naissaient et mourraient sur son corps étaient singuliers, probablement uniques et… certainement intéressants à comprendre. Il ne pouvait les lire malgré son génie certain -et un peu à cause de la distance aussi, preuve s’il en existe de l’immense travail qui lui reste à accomplir pour dompter les épreuves de ce monde. Le Sombre reposa son regard sur l'ouvrage et détailla sa couverture en y glissant son index dessus. Il parla fort, sa voix était grave.
_ J’accepte de vous éviter une mort ennuyeuse pour vous comme pour mon serviteur responsable de la propreté de ce lieu. Passons un marché. Je vous soigne ici et maintenant et vous serez mienne, esclave et servante pour une durée qui nous satisfera tout deux. Disons… deux mois. Plus serait une perte de temps pour moi et d’une profonde inutilité pour nous deux.
Il leva la main droite théâtralement comme pour imiter ce que font certains humains quand ils prêtent serment.
_ Marché conclu ?
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 1:39 | |
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Je levais un sourcil surpris avant que mon visage ne se fige dans une neutralité effroyable... enfin elle l'aurait sûrement été si j'étais en meilleur posture.
Ce petit prêtre vaniteux... Esclave... Moi ?!
Je regrettais soudain de ne pas en avoir tué plus dans les mois passés. J'avais oublié à quel point ils se ressemblaient tous dans leur bienpensante supériorité. Par les Anciens... Dante avait raison. Ce qu'il avait laissé transparaitre de son expérience aux mains du clergé de Zakh'Bar me remonta le long du dos en un long frisson glacé.
Jamais.
...
Mais plutôt le pire que de mourir...
Je tirais sur mes bras pour me remettre à genoux, mais mon cœur accélérait de plus belle. J'aurais pu y arriver, mais ce n'était pas une bonne idée. L'assistant et le drow étaient encore trop loin. Ils devaient s'approcher. Ils seraient bien obligé s'ils voulaient me soigner... Mais je me refusais à plonger tête baisser malgré ce que mon instinct de survie me hurlait.
- Pourquoi une telle générosité envers une humaine mourante pourchassée par des assassins ? " soufflais-je, on ne pouvait plus sérieuse, le ton acéré comme un rasoir. " Qu'attendriez-vous de moi ? "
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| | | Ilm’ryn Mlezziir
Drow
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 11:49 | |
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Et la voici qui peste devant une telle proposition. Le summum de l’altruisme lui était tendu et cette incongrue donzelle cherche encore le loup ! N’était-ce pas là le meilleur moyen de s’élever et quitter -ou du moins essayer de quitter- cette piètre position d’humaine effarouchée ? Ilm’ryn fit la moue. L’attitude qu’affichait l’étrangère n’était pas des plus encourageantes et il commençait à craindre une perte de temps.
Encore.
Ces humains… Insupportables. Insupportables mais pas idiots car après tout, malgré son regard mauvais et sa langue acérées, elle jugea bon de parler de générosité, de quoi regonfler l’égo du prêtre et son envie de poursuivre la conversation. Il fit mine de réfléchir pour que la douleur vienne à bout des nerfs de l’éphémère et finalement croisa les bras et baissant la tête sur le côté droit.
_ Les assassins mourront s’ils approchent de ce lieu, un simple caillou dans une botte.
A vrai dire, il croyait davantage en l’ineptie de l’histoire qu’en ses capacités de combattant pour le moins… inexistantes… ou presque ! Dans le pire des cas, si assassins il y a, Bahram pourra toujours les chasser et si par mégarde l’un d’eux s’approchait trop près… couic. Mais reprenons. Là n’est pas le sujet. Il sourit.
_ Voyez-vous ma douce amie, j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail ces temps-ci. Enfin… j’ai toujours une vague de travaux qui m’attend mais je vous avoue que depuis quelques ennéades, il y en a pas mal. Etant un être à l’altruisme certain et parfois trop généreux, j’aimerais votre aide pour venir à bout de mes recherches.
Allait-il lui faire lire des tonnes de livres comme pour Bahram ? Oui et non. Evidemment qu’elle allait manger des longues heures ennuyeuses pour faire des résumés tout aussi longs et ennuyeux à son futur et possible maître. Mais ce n’était pas tout ! Le religieux a moult projets en attente qui nécessitent des gens capables pour les mener à bien. Une sorte d’homme de main en quelque sorte, une femme de main dans ce cas-là.
_ Et puis ne nous cachons rien, le pacte n’en serait que faussé, ces marques sur votre corps m’intriguent au plus haut point et leur étude m’apporterait… beaucoup je l’espère.
On y vient… au Graal. L’étude anatomique de cette femme pas tout à fait humaine. Il pouvait sentir que quelque chose clochait dans son organisme… mais quoi ? Qu’est-ce donc que cette… chose… insondable qui courrait en elle, sur elle… sous elle peut-être. Aujourd’hui ce n’est qu’une sensation mais demain ce sera d’une logique et d’une précision incroyable !
_ En somme vous seriez une assistante ou un sujet de recherches tout au plus. Rien d'infaisable n'est-ce pas ?
Son sourire si sincère et si paternel semblait irréel par rapport à la situation. Bien évidemment c'était forcé mais pouvait-on deviner le jeu théâtral du Sombre derrière sa mine si aimable ? Certainement pas ! Ce sont des siècles d’entraînements et des décennies de mises à l'épreuve pour réussir une communication non-verbale presque parfaite !
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 14:35 | |
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Si j'avais eu de l'énergie à perdre, j'en aurais ris. Une assistante et un cobaye. Rien que ça. Mais à la place d'une morsure de plus, l'homme récolta un acquiescement bref. Ployer. Ployer toujours. Ce n'était pas la première fois. Ployer. Ployer encore. A chaque fois c'était la même danse, le même fol espoir et la même amer déception.
- Très bien. " articulais-je sur le souffle. " Vous avez ma parole. "
La main toujours pressée sur ma blessure, je m'avachis sur le dos. Dans un frisson, les marques des Lamentations s'étendirent de mon dos au reste de mon corps, couvrant mon visage blême de leurs dessins cabalistiques et de leurs mots incompréhensibles. Milles murmures n'en faisaient qu'un, tout à fait compréhensible. Mes épaules s'affaissèrent et derrière mes paupières closes, mes yeux d'un noir de jais n'exprimaient plus qu'une avidité inhumaine.
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| | | Ilm’ryn Mlezziir
Drow
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 16:25 | |
| _Très bien. Vous avez ma parole.
A peine ferma-t-elle les yeux que deux sourires plus satisfaits que cruels fendirent le visage du maître et du serviteur. Voilà une bonne chose de faite. Le Sombre quitta son assise pour s’approcher du corps recouvert d’encre. Ses iris dorées se mirent à courir le long du corps de la rouquine. Sa langue vînt humidifier ses lèvres et mille et une choses se mirent à courir et batifoler dans son esprit, des idées, des projets, peut-être des découvertes qui sait ?
_ Bahram, prépare une table, pose là-dessus puis retire-lui son haut. Empêchons-la de sombrer.
Le serviteur s’approcha non sans crainte du corps et de ses écritures. Les gouttes de sueurs perlaient sur sa peau et son souffle s’accéléra en même temps que son rythme cardiaque. Même loyal et dévoué, il n’en restait pas moins un humain terrorisé par la Mort et la Douleur. Que Kiel lui apprenne donc à les accepter de tout son cœur. Plus pour se rassurer lui même que pour parler à ce qui enduisait le corps de la pauvre femme, le fils prodige murmura quelques mots.
_ Laisse nous la sauver, ne la condamne pas par excès d’orgueil.
Car tel était la triste réalité du courage: une sensation vacillant devant l’inconnu, l’incongru. Bahram s'accroupit pour soulever le corps tandis que le religieux se concentra pour éveiller ses arcanes et brassant l'air de ses doigts et rassemblant quelques outils posés sur une étagère.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Mar 4 Aoû 2020 - 18:32 | |
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Au moment ou l'humain nous souleva de terre, la douleur se répandit une fois de plus le long de notre corps. Les sens devenus vagues nous donnaient des informations lacunaires. Les Rythmes qui nous entouraient étaient bien plus précis. D'anciennes paroles, d'anciens chants, vibraient en cadence, prononcés par une centaines de voix silencieuses.
On nous posa sur une surface plane.
Note bras se leva d'un coup, attrapant l'assistant au col, à l'abri des regards. Désarmé pour nous avoir transporté, il était encore penché sur nous. D'un sursaut, nous nous emparions de ses lèvres pour faire taire son hoquet de surprise. La meute était partie à l'assaut sans les restrictions de la conscience qui d'ordinaire nous demandait un minimum de douceur. De raffinement. Déchirant. Mordant. Émiettant. Nous suivions l'appel de ce tambour médiocre. Cet être sans grande haine ni grand dessein. A nos sens s'ouvrit cette conscience, brillante, gorgée de la substance de la vie même.
Nos crocs s'enfoncèrent en lui, aussi avides qu’exaltés.
Les forces nous revinrent.
Un peu.
Assez.
Pour l'instant.
L'enveloppe cessant de s'affaiblir, nous nous arrachions partiellement à lui, trop conscientes que plus de temps nous rendrait vulnérable à la seconde personne présente. La main refermée comme une serre sur le cou de l'homme, nous l'écartions d'une distance de bras avant de le lâcher totalement, notre volonté emprisonnant bien trop étroitement la sienne pour qu'il puisse faire un mouvement sans notre bon vouloir.
- Si je ne ressors pas d'ici sauve et libre, vous direz à Na'ri que c'est Cécilie de Missède qui a détruit ce temple. "
Nos timbres d'outre tombe s'entendaient en un échos grave derrière ma voix chantante. Tandis que nous tournions nos yeux d'un noir d'encre vers le prêtre, son factotum s'agenouilla, livide, le visage figé en une expression hagarde. Malgré sa conscience très discutable des choses, il ne pouvait permettre à son corps de s'affaisser sur le sol.
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| | | Ilm’ryn Mlezziir
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Jeu 6 Aoû 2020 - 22:48 | |
| Si peu de bruits et pourtant le prêtre cru entendre des froissements de tissus et des coups peu orthodoxes pour un simple débarrât de table. Tout se passa si vite qu’il n’eut l’occasion de se retourner à temps. Sentant un regard pesant derrière ses épaules, le Sombre daigna poser son regard sur une scène imprévue qui lui provoqua un battement de travers. Comment une simple humaine avait pu si facilement maîtriser ton serviteur, lui qui savait tout à la fois se battre et mémoriser des pages de grimoires. Ilm’ryn pouvait sentir la vie en lui mais quelque chose clochait, son cerveau était perturbé par quelque chose qui lui était impossible de deviner sans une analyse plus poussée. Là, les deux mages se regardèrent dans le blanc des yeux.
_ Si je ne ressors pas d'ici sauve et libre, vous direz à Na'ri que c'est Cécilie de Missède qui a détruit ce temple.
Na’ri ? Cécilie de Missède ? Miss-quoi ? Le prêtre haussa un sourcil et fit le rapprochement entre le corps inerte de Bahram et la rouquine. Piqué au vif par la paralysie de sa plus belle réussite, ses doigts se mirent à tiquer et il se mordilla la lèvre inférieure. L’imprévu avait encore frappé. Il haïssait l’imprévu. Toute sa vie était si clairement millimétrée qu’une once de chaos lui était insupportable. Et cette femme puait le chaos à plein nez.
_ Non seulement vous assassinez le fruit de siècles de recherches, mais en plus vous crachez sur votre parole. Votre race a-t-elle encore une once de qualités ?
Les deux voix tombèrent dans les tons les plus bas. L’or ne lâcha pas l’azur et l’azur ne tressaillit pas face à l’or. Les doigts de Mlezziir brassaient l’air tandis que ses sourcils se froncèrent lentement jusqu’à assombrir son iris. Il lui proposait un marché : une vie contre cent soixante deux jours de servitude, elle rompit sa promesse en quelques secondes et la voici menaçant un prêtre. Un serviteur des Jumelles, humble instrument de leurs funestes desseins. Sa voix résonna dans sa cage thoracique.
_ Ne menacez pas l’antre des Déesses impunément. Ne les sentez-vous pas ? Elles attendent, elles veillent, elles punissent quiconque oserait dénigrer leur nom et leurs enseignements.
Il pouvait à présent le sentir. La course du sang dans ses veines, la mort et la vie de ses cellules, les milliards de connexions qui se firent simultanément dans son cerveau et surtout le rythme de son cœur battant. Un rythme vif, puissant et courageux. Il le sentait, l’envisageait et se mit à lire dans ses artères comme dans un livre, les globules ne pouvaient échapper à sa vision. L’horloge était parfaitement montée.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Ven 14 Aoû 2020 - 23:55 | |
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Ma race... Quelle drôle d'idée. Voilà un mot que je n'avais pas entendu depuis fort longtemps. Quelle race ? Celle des hommes ? Celles des mages ? Celles des dracens ? Celles des morts ? Peu importe, cela n'avait pas grande importance.
- Une parole donnée n’engage que ceux qui y prêtent fois. J’aurai cru qu’un fils de Tesso l’aurait appris, mais même quelques siècles ne suffisent pas toujours visiblement. " La créature marquée d'encre leva un sourcil en une expression curieusement hautaine.
Nous froncions les sourcils en sentant la magie s’insinuer en nous mais gardant notre concentration sur le garçon pour garantir une emprise non létale, nous ne pouvions remonter les lignes de la trame pour le prendre à la gorge. Ma volonté seule s’opposa à lui, mais il s’enfonçait de plus en plus loin dans ce corps qui m’appartenait bien moins que le mental qui hantait mon crâne. Mon visage se fit plus dur, plus tendu au fur et à mesure que je perdais du terrain sur mon propre être, perdant de l'orgueil pour se draper dans une fierté de glace.
- Cessez. Votre magie ne fait qu’aggraver votre cas. " sifflais-je en eldéen. L'assistant ouvrit soudain la bouche en un hurlement silencieux. Le propre d'un cauchemar dans lequel il se faisait dévorer vivant sans pouvoir émettre un son ni bouger le moindre muscle. Son corps tremblant n'avait pas le droit de se laisser aller au moindre mouvement et son visage distordu par la terreur se tourna doucement vers le prêtre." Qu'elles me punissent si cela leur chante. Étrangement, je ne sens que votre main pour s'opposer à moi. Un classique chez ceux de votre sorte. " Les prêtres avaient l'étrange habitude de croire qu'eux et leurs dieux étaient reliés comme s'ils étaient les bras et les jambes de ceux qu'ils adoraient. J'en aurais presque eu pitié.
Mais qu'importe ce que je pouvais dire ou faire, sa prise était bien encrée. Une goutte de sueur froide glissait le long de ma tempe.
- Je serais bien curieuse de savoir quelle sorte de recherche prend des siècles à aboutir à un résultat si fragile, ou de discuter théologie encore un peu. Mais il semblerait que nous soyons dans une impasse... " soulignais-je tant qu'il ne se mettait pas en tête de me priver de la parole.
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| | | Ilm’ryn Mlezziir
Drow
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Jeu 20 Aoû 2020 - 23:17 | |
| Quelle impunité. Quelle arrogance. Ilm’ryn pesta intérieurement devant ce spectacle. Il se revendiquait comme un Eldéen de science, de ceux qui passent des siècles à comprendre les secrets du monde. Il savait toutes les critiques portées contre lui et ses camarades, ‘ces Drows couards préférant se cacher dans leurs grimoires plutôt que de mourir honorablement sur le champ-de-bataille’. Elle était là, la nuance. Pendant que des imbéciles se précipitaient à embrasser la Mort, lui cherchait à protéger la Vie, à la rendre plus belle, plus forte, à la domestiquer aussi. Cette rouquine maniait le verbe comme ces imbéciles.
_ Bien évidemment que vous ne les sentez nullement. Comment une simple humaine pourrait-elle percevoir ne serait-ce qu’une once de leur pouvoir ?
Alors que lui pouvait les sentir, c’était évident. Après tout, il était un religieux se donnant corps et âme pour dominer la moindre cellule. Ou peut-être s’était-il mis cela en tête ? Seul le temps nous le dira. Le religieux posa son regard doré sur son disciple et fit la moue devant ses gestes de douleur.
_ Le corps de Bahram m’importe peu. C’est sa capacité de mémorisation qui m’est utile, elle dépasse de loin celle du commun des mortels et je ne suis pas peu fier de sa réalisation. Mais vous avez raison. Je tiens à ma bibliothèque vivante et vous tenez aux battements de votre cœur. Malheureusement vous avez déjà mis à bas le peu de confiance que je m’étais efforcé de vous confier alors que faisons-nous ?
Le silence. Quelques secondes. Sa mine se détend, ses doigts cessent de se mouvoir et bientôt le Noirelfe affiche un air neutre, dénué de toute émotion. Sa main, pomme vers le ciel, ne bougeait pas. Et voilà, le cœur était à portée de main.
_ Je crois que le sang ne s’est pas arrêté de couler malgré votre sursaut de vie. Au contraire vos mouvements ont accéléré sa circulation. Il faudrait peut-être fermer ces trous, ne pensez-vous pas ?
Le mage sentait la pression de son sang et sa quantité diminuait inexorablement. L’idée de lui accélérer les battements traversa son esprit et déclencha un sourire et un mordillement de lèvre assez rapidement chassé. Cela pourrait-être encore plus cruel qu’un simple arrêt cardiaque. L’idée est à creuser. Assurément.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Le sang d'une éphémère | Ilm Ven 21 Aoû 2020 - 15:16 | |
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Sans bouger, je ne prenais pas la peine de le détromper quand à mon état. Nous avions survécu à pire mais un mage dévolu à la chair ne pouvait comprendre la risible vacuité de ses efforts plainaires dans la complexité d'un univers en trois dimensions. Les mystérieux effets d'antiques volontés lui échappaient. Cette fois il avait tort et nos murmures me le confirmaient. Je ne lui fit pas plus remarqué que ce qu'il appelait une réussite avait toutes les chances d'être le produit d'un heureux hasard de filiation comme sait si bien en produire seule la nature. S'enorgueillir de manipuler les capacités de l'esprit en manipulant la magie du corps était une façon splendide de se fourvoyer soit-même.
- Quelle bonne idée. " Le ton était affable mais le visage glacial. La concentration lutant à la fois contre la magie du corps et la Flamme de l'esclave. Inutile de faire durer le plaisir, il en venait enfin à ma demande première. " Faites. Ce qu'il reste de votre animal de compagnie vous sera rendu avec grand plaisir lorsque vous aurez cessé de profaner mon corps. "
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