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| [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren | |
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Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Sam 22 Aoû 2020 - 21:37 | |
| Début de la 3ème ennéade Hiver, Karfias de l'An 18:XI
Cela faisait deux jours que son père était parti et Efren se sentait bien seul dans ce château. Anaëlle avait eut fort à faire avec Louise depuis son retour et ils n'avaient pas pu se voir alors que, jusque là, il lui avait fait la leçon presque tous les soirs. De plus, il ne jouissait plus des visites régulières de son père et c'était Edwinn qui s'occupait de lui depuis peu, Max étant indisposé par une vilaine toux. Il se remettait mais, en attendant, le jeune homme ne bénéficiait pas de la meilleure des compagnies. Alors, il s'était plongé dans le travail autant que cela lui était possible. Il était un peu plus morose que d'ordinaire mais son esprit parvenait néanmoins à s'accrocher à ce qu'il faisait et personne n'avait à se plaindre de son efficacité.
Assis à son atelier, Efren jouait avec le petit stylo en bois dont il se servait pour graver dans la glaise. Dans un soupir, il le laissa tomber et passa ses mains sur son visage bandé. Il venait tout juste de terminer une réunion avec le maçon et le forgeron. Il avait la sensation d'avoir épuisé toutes ses ressources pour éviter de penser au départ de son père et il ne parvenait pas à identifier sur quoi il devait travailler maintenant que les dernières problématiques avaient été réglées. Il y avait pourtant toujours quelque chose à faire... Mais rien ne lui venait. Il était inquiet, à plus d'un titre, et se posait milles questions sur son avenir. Il avait cruellement besoin d'une chose... Une chose que seule une personne sur tout Miradelphia pouvait lui donner.
Efren se leva et se dirigea vers la sortie. Le voyant prendre son bâton, Edwinn -qui poireautait toujours dans son coin- fut alerté par ce comportement inhabituel.
-Où tu vas ? Fit-il, surpris.
L'adolescent en avait presque oublié qu'il était là... Il lui fallut un instant avant de trouver quoi lui répondre.
-J'ai besoin de souffler un peu. Je me débrouillerai, tu peux vaquer à tes occupations. -Y faut pas m'le dire deux fois !
Efren étira un sourire sans joie puis quitta son atelier. Il commençait à plutôt bien maîtriser le trajet qui le ramenait à la porte du grand hall. Cependant, avec toute l'agitation qui régnait encore dans la cour du château, le chemin était parsemé d'embûches qui ne se trouvaient jamais au même endroit. Il avait donc trouvé une voie qui variait très peu, le faisant longer les murs plutôt que de couper au travers. Ainsi, il rejoignit le bâtiment principal sans aide et sans trop de heurts. Il traversa l'immense pièce pour atteindre l'escalier qui le mènerait au premier étage. En chemin, il tendit l'oreille pour tenter de trouver la personne qu'il cherchait. Mais il n'entendit ni sa voix, ni son pas... Il grimpa donc les marches et fit une halte à sa chambre pour déposer son manteau et son bâton puis il ressortit et continua plus loin dans le couloir. Tout au bout, il trouva un nouvel escalier qui conduisait à l'étage des domestiques. Il l'emprunta et, une fois là-haut, il laissa une main glisser sur le mur où se trouvait les portes des chambres. Max lui avait parlé de cette partie du château où le jeune homme n'avait encore jamais mis les pieds et dont il ne connaissait que le plan pour l'avoir étudié en cherchant les passages secrets. Il se souvenait qu'il lui avait dit quelle chambre était la sienne et... où était celle de sa petite amie. Il comptait donc le nombre de porte afin de trouver la bonne.
C'était la première fois que c'était lui qui lui rendait visite et non l'inverse.
Arrivé à bon port, Efren frappa de quelques coups sur le pan de bois et attendit. Bien vite, il entendit du bruit venant de l'autre côté et, enfin, le mécanisme de la poignée s'actionna. L'odeur des cheveux d'Anaëlle lui parvint dans la faible brise que remua la porte et il étira un sourire triste et tendre à la fois.
-Bonjour... Je ne te dérange pas ? On peut se retrouver plus tard et ailleurs si tu veux.
Il n'était encore jamais entré dans la chambre de la jeune fille et il pouvait comprendre qu'elle soit réticente à l'idée qu'un homme y mette les pieds. Il n'en prendrait pas ombrage et serait prêt à attendre encore un peu avant de pouvoir la serrer dans ses bras. Parce qu'à l'heure actuelle, c'était la seule chose dont il avait envie...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Dim 23 Aoû 2020 - 9:18 | |
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Les choses n’ont pas été plus gaies pour Anaëlle. En peu de temps, une ambiance morose s’était emparée du château, dès le départ de Monsieur Aaron. La camériste avait passé une nuit angoissante, à attendre Louise. Quand elle la vit, le lendemain, allongée sur son lit, le château bruissait du départ du conseiller et de la maladie de Monsieur Claude. Tant de choses qui allaient certainement faire du mal à sa maîtresse. Alors elle en a pris soin, du mieux qu’elle a pu.
Lors du bain, l’œil perspicace de la servante n’a pu s’empêcher de noter les marques qui constellent le corps de la châtelaine, ici et là, sans se permettre le moindre commentaire. Anaëlle avait parfois les mêmes, après les sévices imposés par Geoffroy. Aussi, dans son ignorance des choses, elle a appliqué les baumes, les soins, avec toute la gentille attention dont elle est capable et toute la discrétion qu’on lui connait.
Et ce fut bien pire le lendemain, quand elle la retrouva en chemise, les cheveux défaits et en bataille, le regard plongé sur rien, les mains rentrées dans les manches de son habit de nuit. Anaëlle savait que les jours à venir allaient être compliqués, pour tout le monde. Elle aurait voulu être partout, près de Louise, près d’Efren surtout, mais l’état de la châtelaine est très préoccupant, donc elle privilégie cette dernière. Louise a pourtant refusé qu’Anaëlle la touche. Elle lui a mal parlé, durement, sèchement, comme jamais encore elle lui a parlé, la congédiant dans sa chambre avec pour consigne de ne pas revenir la voir avant le soir.
Elle lui ordonna aussi de se rendre chez Monsieur Claude afin de vérifier qu’il n’avait besoin de rien et une fois sa tâche accomplie, elle réintégra donc la petite pièce qui est la sienne, là-haut, dans les combles. Anaëlle a peu dormi et s’est beaucoup inquiétée alors elle en a profité pour se reposer, un peu, jusqu’à ce que quelqu’un heurte sa porte.
Les yeux collés, les cheveux hirsutes et en chemise, peu habituée à recevoir de la visite, elle sursaute sur sa paillasse et en tombe, dans un bruit sourd qui la réveille instantanément :
- Oui… ! Heu Oui ! Voilà voilà…un instant ! Aïe !
Son petit orteil vient de heurter le coin de sa commode, alors qu’elle tente de prendre le vieux châle de Sylvie, disposé là bas. Elle grimace, se mord la lèvre mais parvient à draper ses épaules, histoire d’être présentable malgré l’évidente pauvreté de sa mise. Une simple chemise de lin autrefois blanc qui a jauni, un vieux châle de laine marron aux mailles effilochées, les pieds nus. Anaëlle ne dort pas avec ses robes, de peur de les abîmer.
Elle se précipite sur la porte, craignant une urgence. Car il ne peut s’agir que de cela. Une urgence. Pour quelle autre raison prendrait-on la peine de venir jusqu’ici ? Ouvrant la porte, elle s’arrête et serre le châle contre sa poitrine, par réflexe.
- Efren ?
Elle a un regard rapide pour sa chambre, rangée, certes, mais pas très spacieuse. Elle a une hésitation puis secoue la tête.
- Viens, reste pas là, tout le monde va te voir…
Elle prend sa main et le fait entrer en douceur, fermant la porte à clé comme à son habitude et murmure :
- Personne ne vient jamais ici, tu peux enlever ton bandeau…
Elle prend sa main et sourit de manière que cela soit la première chose qu’il puisse voir quand ses yeux se seront habitués à la faible lumière qui règne en ces lieux. Quand il pourra regarder sans avoir mal, il verra une petite chambre toute simple, avec sur la droite quand on entre, une paillasse recouverte d’un tissu propre et d’une couverture de laine, un semblant de lit défait parce qu’elle vient de s’éveiller. Face à ce lit, sous une petite fenêtre, une commode de bois nu, à trois tiroirs, sur laquelle trône un pot ébréché, un verre accueillant quelques carmines en train de faner. Sur la gauche, le long du mur, une petite table sur laquelle sont disposées des petites sculptures de bois, des petites maisons issues de ses rêves, des fleurs, tout un diorama de ce qui la hante, une rue commerçante, entourée de petits morceaux de bois, des copeaux, des outils, et un petit chandelier tout simple.
- Je comptais venir te voir mais tu m’as devancée…Viens là…
Elle le prend dans ses bras, avec une infinie tendresse, se fichant bien de sa tenue ou de sa pauvreté. Il a besoin d’elle, et elle le sait. Pour quelle autre raison aurait-il pris le risque de trahir leur secret et de se rendre dans sa chambre à elle sinon?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Dim 23 Aoû 2020 - 11:25 | |
| Efren ne s'attendait pas à ce qu'elle l'invite à rentrer mais la jeune fille ne lui en laissa pas vraiment le choix et il n'était pas non plus d'humeur à lui résister. Il entra donc et, à son offre, il retira son bandeau sans prendre la peine d'en défaire le nœud. Il conserva les paupières close un moment, laissant à la faible luminosité le soin d'atteindre ses iris fragiles à travers sa peau. Finalement, il ouvrit les yeux, papillonnant légèrement des cils avant d'être en capacité de les maintenir pleinement ouverts. Il parvenait de plus en plus vite à s'habituer à la lumière. Son regard passa rapidement sur la chambre, s'arrêtant tout juste une seconde sur les sculptures, avant de se tourner vers Anaëlle. Il fut assez surpris en la voyant, pas tant par sa tenue que par le fait qu'elle l'ait fait entrer alors qu'elle se trouvait en chemise. C'était en quelque sorte une nouvelle marque de confiance qu'elle lui accordait.
La jeune servante vint l'envelopper de ses bras et Efren ne se fit pas prier pour s'y lover, plongeant sa tête dans son cou. Il n'avait pas besoin de parler. Pas pour le moment. Là, tout de suite, il avait seulement besoin de cet instant. De baigner dans la tendresse de celle qu'il voyait en secret depuis une quinzaine de jours. De se noyer dans son odeur qui lui procurait soudain un apaisement qu'il n'avait encore jamais connu. De sentir son corps contre le sien telle la preuve tangible qu'il n'était pas aussi seul qu'il en avait l'impression. De sa chaleur irradiant jusqu'à son cœur pour adoucir ses maux. Son trouble passerait. Il lui fallait le temps de la transition et de définir aussi ce qu'il allait faire à présent. Il s'était déjà imaginer ce que pourrait être sa vie mais, au lieu de s'élancer lorsqu'il y serait prêt, on venait de le laisser en équilibre en haut de la falaise, comme prêt à tomber. La seule étreinte d'Anaëlle le ramenait un peu vers l'arrière, lui redonnant un certain appui pour ne pas basculer dans le vide. Et puis, il y avait la peur aussi. Une peur contre laquelle personne ne pourrait rien faire, si ce n'était en lui donnant des nouvelles de son père après ce qu'il était parti faire. Et ces nouvelles, elles n'émaneraient pas directement de lui. Il lui faudrait tendre l'oreille et prêter attention à ce qu'il se disait autour de lui. Des informations provenaient parfois de l'extérieur de Fernel et c'était cela qui l'intéresserait prochainement. Jusque là, il ne pourrait que craindre qu'il ne s'en sorte pas ou... pire.
Les bras autour de la frêle silhouette d'Anaëlle la serraient avec une force mesurée. Il ne voulait surtout pas lui faire mal, cela aurait été à l'opposé de ce qu'il espérait retirer de ce moment. Un moment qu'il laissa durer aussi longtemps que son cœur en ressentait le besoin. Il n'avait pas vu la jeune fille depuis le départ de son père alors qu'il mourait d'envie de l'étreindre depuis la seconde où Aaron avait passé la porte. Mais il n'avait pas voulu se faire envahissant, sans compter qu'il avait besoin de s'isoler aussi un peu. Réaction de célibataire peut-être... Pourtant, cela ne l'avait pas empêché de penser à sa petite amie à chaque seconde. Il l'avait entendue lorsqu'elle lui confia qu'elle voulait venir le voir, sous-entendant qu'elle n'en avait pas eu le temps jusqu'alors. Oui, Louise ne devait pas être au mieux... Et cela le rendait d'autant plus triste car la situation ne devait pas être plus simple pour Aaron. Son fils avait été heureux de le voir enfin tourner la page mais il avait dû faire un choix... Finalement, il avait troqué un fantôme contre un autre... Et ce devait être horrible pour lui de perdre une autre amante. D'autant que, le connaissant, ses sentiments ne s'effaceraient pas si facilement. Il devait vraiment beaucoup tenir à la Dame de Fernel pour renoncer à son ex-épouse.
Efren chassa ces pensées, cela ne faisait que le mettre plus à mal qu'il ne l'était déjà. Les minutes s'égrainèrent un peu vite à son goût avant qu'il ne relève finalement la tête. Il posa son front sur celui d'Anaëlle, la gardant tout contre lui. Puis il souffla quelques mots.
-Je suis heureux qu'on ait pu s'ouvrir l'un à l'autre il y a deux ennéades. Je me sentirais définitivement seul sans toi...
Une main caressa sa joue pour venir s'y poser et il l'embrassa avec douceur, déposant quelques courts baisers sur ses lèvres. Puis il se redressa juste assez pour plonger son regard dans celui de sa petite amie et il lui adressa un sourire tendre malgré les préoccupations qui hantaient ses pupilles.
-Je t'avais dit que j'étais en âge de m'émanciper mais je ne pensais pas... que ça viendrait si vite. Et surtout comme ça. Ça me passera, j'ai juste... besoin d'accuser le coup. Et de glaner quelques informations pour m'assurer qu'il va bien.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Dim 23 Aoû 2020 - 14:26 | |
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Elle a bien vite compris de quoi il s’agit. Evidemment. Elle se rappelle le chagrin qu’elle a ressenti en se découvrant seule sur le chemin, au milieu de la neige foulée ici et là. Ce sentiment terrible d’abandon et de tristesse…La jeune servante garde Efren contre elle, tout le temps qui sera nécessaire, avant de poser son front contre le sien, l’écoutant avec la plus grande attention, patiente et douce.
- Tu n’es pas tout seul, Efren, j’suis là…
Comme à chaque fois qu’ils s’embrassent, de petits papillons viennent lui chatouiller le cœur. Elle sourit, tout en posant sa main sur la joue de son petit ami et prend sa main, pour ensuite murmurer :
- Ton père est parti, il te faudra plus que quelques jours tu sais. Et je suis certaine qu'il va bien! Viens t’asseoir.
Elle n’a pas de banc, de fauteuils, elle n’a qu’une paillasse. Anaëlle le fait asseoir et couvre ses épaules de la couverture de laine qui orne son lit, expliquant :
- Mets ça sur toi. Les âtres ne sont pas allumés à l’étage en dessous et il fait froid ici, sous les toits, quand tout est éteint.
Anaëlle prend place à ses côtés, récupérant sa main, son châle soigneusement noué sur ses épaules, observant le jeune homme, pensive. Les jours qui arrivent s’annoncent particulièrement difficiles pour lui. Il a perdu son seul repère et, à priori, son seul parent encore en vie, de ce que sait la jeune fille. Il va être triste et il va avoir besoin d’elle. Or…personne n’a jamais eu besoin d’Anaëlle pour autre chose qu’un service ou des sévices. Comment on se comporte quand quelqu’un est en peine ? Quand on sait qu’on doit faire le maximum pour le faire sourire et l’apaiser ? Elle ne le sait pas alors elle improvise.
- Quand j’étais toute seule dans le grenier de la grange, chez le fermier, j’pouvais faire ce que je voulais pour me consoler alors j'faisais ça, bouge pas.
Elle se lève et file jusqu’à sa commode, ouvrant le second tiroir pour en sortir des petits bouts de tissu. Ils sont délavés, usés jusqu’à la trame, mais ce n’est pas grave. Elle revient près de lui et sourit jusqu’aux oreilles, s’amusant à draper quelques doigts de sa main gauche, puis quelques doigts de sa main droite, de bouts de chiffons noués ici et là, ressemblant à des petits bonshommes, sans yeux, sans bouche, sans cheveux mais parfaitement reconnaissables. Une jolie dame, un chevalier, un méchant tout en noir, un amuseur bariolé. Elle s’efforce de les agiter sous ses yeux, en racontant des histoires drôles, des histoires de magie et de bonheur, le méchant en noir finissant au sol, dans un grand hourra.
- Tadaaaaa !
L’histoire n’est pas longue mais elle est racontée avec vivacité, sans barrière ni filtre d’aucune sorte. Elle est en chemise oui, totalement dépeignée en train de lui jouer une petite pièce de théâtre, pour le distraire de sa peine. Son apparence n’a aucune importance, elle essaye juste de lui rendre le sourire. Lorsque la minuscule représentation est terminée, elle fait s’incliner les doigts, de façon à mimer des révérences puis regarde Efren, scrutant sa réaction.
- J’en ai tout plein des histoires comme ça si tu veux…
Elle a largement eu le temps de les créer, ces histoires fabuleuses. C’était pratiquement sa seule occupation quand elle avait terminé toutes ses tâches, que ce soit ici ou chez le fermier…
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Lun 24 Aoû 2020 - 20:20 | |
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Efren lui sourit. Elle lui répondait sans savoir pourquoi son père était parti ni vers quoi il se dirigeait à l'heure actuelle. Lui le savait. Il ne se sentait pas abandonné, il avait peur pour lui. Il comprenait qu'il l'ai laissé derrière lui, il ne voulait pas le mettre en danger une fois de plus. Ici, avec sa nouvelle identité, il avait une chance d'échapper enfin à la vie que menait le patriarche. La vie qui avait été la sienne par défaut. Il avait une chance de tout recommencer. Sous l'aspect d'un aveugle peut-être, mais celui d'un génie surtout. Louise lui avait offert l'opportunité de montrer ses talents et d'écrire les premières lignes de son curriculum vitae. Avec les références qu'il allait gagner ici, il pourrait changer l'avenir qui s'était dessiné devant lui. Un avenir bien plus paisible.
Sans un mot, le jeune homme s'assit sur le lit et laissa sa petite amie lui mettre une couverture sur les épaules. Il n'avait même pas remarqué qu'il faisait frais. Il venait de monter deux étages après tout... pour finalement se blottir contre son hôtesse. Le temps qu'elle mette en place les petites bandes autour de ses doigts, Efren observa la pièce dans laquelle elle vivait. C'était propre et pauvrement décoré, semblable à bon nombre de chambres d'auberge dans lesquelles il avait logé. C'était un peu froid, et lugubre par certains côtés... Et dire que lui logeait tel un prince à l'étage d'en dessous, un feu brûlant en permanence dans sa cheminée. Il regardait cette pièce et il se mit à repenser au rêve de la jolie servante. Il voudrait pouvoir lui offrir tout ce qu'elle souhaitait... Et il réfléchissait déjà à la meilleure façon d'y parvenir. Anaëlle attira de nouveau son attention, le tirant de ses pensées. Il découvrit alors les petites marionnettes improvisées et écouta son histoire, une expression douce peinte sur son visage. C'était... pour le moins rafraîchissant, il fallait bien l'avouer. Il étira un sourire plus large devant la conclusion. Il essayait de paraître un peu moins morose que ce qu'il était mais il ne pourrait pas non plus sembler aussi enjoué que d'habitude.
-Tu as beaucoup d'imagination. Reconnut-il.
Efren choisit finalement de se prêter au jeu et fit preuve de curiosité en lui en demandant une autre. Ce n'était pas tant ces récits qui lui firent du bien que simplement le fait de penser à autre chose et de la voir essayer de l'égayer. Il lui semblait d'ailleurs l'aimer encore davantage pour cela. Sa seule présence apaisait un peu son cœur en comblant en partie ce vide laissé par l'absence de son père. A la fin de la troisième histoire, la tendresse avait pris bien plus de place dans son ventre que la peine et l'angoisse qui le nouaient en arrivant. Une tendresse dont il couvait la jolie jeune fille du regard. Il approcha son visage du sien mais, plutôt que de l'embrasser, il laissa sa joue venir effleurer la sienne. Il poursuivit ses caresses, enveloppant Anaëlle de ses bras. Son nez vint souligner sa pommette avant qu'un baiser ne se pose sur sa joue... et qu'il ne reprenne son joue contre joue quelques instants encore. Les yeux fermés, il profitait pleinement de ce moment sans chercher à l'imposer à sa petite amie pour autant. A la moindre gêne, à la moindre raideur, il arrêterait. Ce geste était nouveau et simplement inspiré par la douceur que lui inspirait l'attention de la jeune fille. Par la douceur dont il avait besoin. Mais il ne voulait pas qu'elle se force, cela gâcherait tout.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Mar 25 Aoû 2020 - 8:20 | |
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- J’ai eu l’temps de la développer, tu sais…Quand t’es tout seul, ou que te seule compagnie c’est une vache, bah…tu vis toutes les histoires que tu rêves, de cette façon là, sans déranger personne ! Et tu peux être n’importe qui dans ces histoires ! Une princesse, une magicienne, même une créature avec des ailes, pour t’envoler loin et ne jamais revenir !
Elle agite encore ses doigts, à sa demande, ajoutant un personnage rigolo, à la longue tunique grise avec une cape rouge, un homme dont elle prend la voix avec des inflexions tout à fait martiales, criantes de réalisme. Elle se fait rire elle-même d’ailleurs, contant la courte péripétie d’un noble seigneur qui a perdu une botte, volée par un chien lui-même mangé par un énorme chat. Le noble seigneur finit par chevaucher en pantoufles, sous les hourras des autres marionnettes.
La dernière histoire sera du même acabit. Toujours du rire, toujours de la magie, toujours des retournements de situation totalement inattendus. Anaëlle vit ses histoires et transmet sa passion avec ses doigts, son regard illuminé, son large sourire, tout cela dans le seul et unique but de consoler, rassurer, apaiser Efren. Un Efren qui semble peu à peu se détendre, assez en tout cas pour s’approcher et caresser sa joue de la sienne, tout en la prenant dans ses bras, sans dire un mot. Les doigts toujours garnis des petits bouts de chiffons, elle le serre contre elle, timidement d’abord puis plus franchement, laissant sa tête rouler sur l’épaule de son petit ami.
- T’es pas tout seul, Efren. J’suis là…
Ce n’est qu’un murmure à son oreille mais il est vibrant de sincérité. En douceur, elle replace la fine couverture de laine sur les épaules de son petit ami afin de lui éviter un frisson et, en retour, elle profite allègrement de la chaleur qu’il dégage. C’est apaisant, cette sensation-là. Apaisant et doux. Elle a souvent froid ici, en journée, c’est également pour cela qu’elle passe beaucoup de temps aux offices, près des fourneaux. Quand au crépuscule les foyers sont allumés dans les chambres de Louise et d’Elazar, juste sous la sienne, elle peut alors profiter de cette chaleur par répercussion, le sol devenant chaud sous ses pieds nus. Elle n’est pas malheureuse comme elle n’est pas inconfortable, c’est sa vie depuis toujours, elle y est habituée et s’en accommode très bien.
- Tu peux rester autant que tu veux, Dame Louise ne veut pas que je l’approche, elle m’a juste demandé de rev’nir la voir ce soir pour son coucher, c’tout. Est-ce que tu as soif ? Il y a un peu d’eau dans un petit pichet là sur la table…Tu as faim ? Tu veux que j’aille chercher un peu de pain et de la confiture aux cuisines ? Maïethé dira rien si j’dis que c’est pour toi…
Elle l’enlace, avec un sourire tendre.
- Demande c’que tu veux, Efren, je ferai c’que je peux pour que tu l’obtiennes. J’veux pas que tu sois triste ou malheureux.
A son tour, et parce qu’elle a trouvé cette caresse très douce, elle caresse la joue de son petit ami du bout de son nez et y dépose ensuite un baiser, puis un autre, avant de trouver ses lèvres, pour lui donner un délicat baiser plein de retenue.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Mar 25 Aoû 2020 - 11:38 | |
| Anaëlle lui répéta qu’il n’était pas seul et il la serra doucement, un peu plus fort. Non, il n’était pas seul. Il l’avait, elle. Telle une lumière dans le noir, il voulait s’en rapprocher et la toucher, comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle. Dans son malheur, il n’avait au moins pas été contraint de reproduire ce qu’il avait dû faire avec Elia. Et c’était tant mieux car il aurait eu bien plus de mal à s’en remettre cette fois-ci… Il tenait déjà tellement à elle… Il y réfléchirait plus d’une fois avant de se décider à quitter Fernel. Surtout si ce devait être sans elle.
La jeune fille lui offrit de boire un peu et même d’aller lui chercher à manger. Elle était des plus prévenante avec lui et il adorait qu’elle veuille prendre soin de lui de cette manière. Non pas comme une servante, ni comme une personne redevable, mais simplement comme le ferait quelqu’un qui tenait à lui. Elle voulait le voir sourire et c’est ce qu’il fit. Sincèrement et tendrement. Il la regarda et il se sentit soudainement envahi par un sentiment plus fort encore que ceux qu’il avait éprouvé jusque là envers Anaëlle. Il sut aussitôt de quoi il s’agissait et deux mots lui vinrent à l’esprit. Des mots qu’il ne prononcerait pas. Pas encore. Car ce n’était ni le lieu, ni le moment. Elle pourrait prendre sa déclaration comme une manière de l’aliéner à lui dans une période difficile et il ne voulait pas qu’elle se sente piégée et obligée de lui répondre. Cela ne faisait que quinze jours… Cette émotion était nouvelle. Il pouvait bien attendre encore un peu.
Efren ferma les yeux, profitant de cette caresse sur sa joue, puis de ces baisers. Lorsque ses lèvres rencontrèrent les siennes, il lui répondit. D’abord à sa manière, avec douceur et délicatesse. Puis il l’embrassa encore, de façon plus appuyée et un peu différente des fois d’avant. Car ce sentiment nouveau l’animait, s’il ne pouvait le lui dire maintenant, il pouvait au moins le lui partager de cette manière. Alors il l’embrassait, amoureusement, une main venant chercher le visage de la belle servante pour s’y poser. Après un moment, les iris vermeilles retrouvèrent celles verdoyantes de la jeune fille qui faisait naître en lui des émotions un peu plus fortes chaque jour. Il semblait plus apaisé et plus heureux aussi.
-Est-ce que tu trouverais ça égoïste… si je te disais que j’ai de la peine pour Louise mais que je suis content qu’elle t’ait donné ta journée ? Parce que j’ai le sentiment que tu es la seule chose dont j’ai besoin pour le moment.
Il n’avait ni faim, ni soif. Il voulait de la compagnie, mais pas n’importe laquelle. Il n’aurait trouvé auprès de personne d’autre qu’elle le réconfort dont il avait besoin. Edwinn préférait se taire plutôt que de jouer les rabat-joie. Le Capitaine et les artisans ne faisaient que lui parler travail. Max aurait fait un peu plus le pitre que d’ordinaire pour lui changer les idées. Il préférait le calme et la douceur et c’étaient deux traits qui caractérisaient très bien sa petite amie. Efren avait choisi de ne pas lui ouvrir totalement son cœur pour le moment mais il y avait une chose importante qu’il pouvait lui confier dès à présent. Une chose qui ferait sans doute plaisir à Anaëlle et qui la rassurerait. Car elle lui avait déjà confié cette crainte.
-Avant de partir, mon père m’a dit qu’il était ravi pour nous et aussi pour toi parce que c’est le signe que tu te portes de mieux en mieux… Il nous a souhaité tout le bonheur du monde. Et, non, je n'ai pas trahit notre secret. Il avait compris avant même que je ne réalise moi-même… et il tenait à ce qu'on le sache.
Ils se connaissaient un peu trop bien… Et le fait d’être extérieur à la situation les rendait plus clairvoyants. Tout comme l’adolescent savait pour Louise, Aaron avait remarqué les changements de comportements de son fils. Lui qui était si concentré d’habitude, il s’était montré parfois étourdi. Et toujours dans la même situation : lorsque Anaëlle était dans les parages… Et alors que la jeune fille craignait qu’il n’approuve pas, Efren savait qu’il en serait très heureux au contraire. Il pouvait enfin lui en donner la preuve. Même s’il aurait préféré qu’il le lui dise lui-même mais… peut-être en trouveraient-ils l’occasion dans quelques mois.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Mar 25 Aoû 2020 - 12:45 | |
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Les joues toutes roses de recevoir de tels baisers, Anaëlle sourit avant de baisser la tête, ne sachant plus trop où se mettre, ou comment se placer sans que cela n’en devienne gênant. Alors elle ramène ses jambes sur la paillasse, couvrant chastement ses pieds de sa chemise, avant de prendre la main d’Efren. Dans un silence qui venait de s’installer, elle réalise alors qu’elle est en chemise et qu’il y a un homme sur son lit, en train de l’embrasser. Elle devrait en ressentir un embarras, mais il n’en est rien. C’est Efren. Et elle ne craint rien. Elle ne craint ni geste déplacé, ni brusquerie de sa part, donc elle se contente d’agir comme d’habitude.
- Non, ce n’est pas égoïste…J’suis là pour toi. Tu peux rester autant que tu le souhaites. Bon après, c’est pas très confortable, puis c’est pas très joli, mais au moins je peux fermer la porte à clé, maintenant, et personne ne vient jamais ici, donc voilà. On peut passer un peu de temps ensemble sans que personne ne dise quoi que ce soit.
Elle sourit, serrant les doigts du jeune homme avant de poursuivre.
- Quant à Dame Louise…Elle va pas bien du tout. Elle m’a grondée tout à l’heure. Pour rien. Je sais pas si tu as entendu mais…Elle s’en va. Elle me l’a dit ce matin. Je dois préparer deux malles avec son linge.
Anaëlle baisse la tête.
- Elle sait pas quand elle va revenir, elle va tout là bas, dans le sud, pas loin de Diantra, à un mariage j’crois. J’suis pas bien certaine que ce soit le bon moment pour elle de se rendre à une fête comme celle-là. Elle pleure tout le temps, Efren, et j’parviens pas à la calmer. J’ai peur qui lui arrive des choses en route.
La jeune servante est réellement inquiète pour Louise, il pourra le voir et le comprendre au son de sa voix. Evidemment, Anaëlle ne parle que de ce qu’il peut aisément apprendre des autres serviteurs. Elle ne parlera pas du fait qu’Elazar est le vrai père de la châtelaine, tout comme elle ne dira rien au sujet de Monsieur Claude qui est en fait son frère. Elle ne dira rien non plus de ce qu’elle a entendu dans le couloir l’autre jour, alors qu’ils sortaient tous deux de la salle d’eau. Anaëlle n’avait pas beaucoup d’estime pour Elazar, elle en a encore moins maintenant, en sachant ce qu’il est.
- Ça veut dire qu’on va être tous seuls ici. Avec Monsieur Elazar. Et il me fait peur, cet homme là.
Elle l’écoute ensuite, parler de son père, ouvrant tous grands les yeux, de surprise et de plaisir aussi. - C’est vrai ? Il est content ?
Anaëlle a un sourire radieux. Un poids vient de s’envoler de son estomac.
- Je suis heureuse, Efren. Parce que ça veut dire qu’on peut arrêter de se cacher…Si ton père approuve, alors je me fiche de l’opinion des autres.
La jeune servante porte la main de son petit ami à sa joue, le regard brillant.
- J’avais tellement peur qu’il désapprouve…mais s’il savait alors…ça veut dire…que ça fait plus que quinze jours alors, que tu…enfin…tu vois ? Je ne comprends pas…Qu’est-ce qui te plaît tant chez moi, Efren ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Mar 25 Aoû 2020 - 20:42 | |
| Efren nota la réaction d'Anaëlle devant ces baisers nouveaux mais il ne dit rien. Il lui semblait qu'elle n'y avait pas été insensible. Que cela lui avait plu... Alors il étira un sourire amoureux. Ils avaient le temps avant que leur relation ne franchisse la première étape après celle qui lui avait permis de naître. Cependant, voir que tout se déroulait pour le mieux, que les choses avançaient dans la même direction pour l'un comme pour l'autre ne pouvait que le rendre heureux.
L'adolescent ne fut pas surpris... Que ce soit d'apprendre que Louise n'allait pas bien ou qu'elle avait décidé de s'éloigner quelques temps. C'était prévisible. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'elle n'en veuille pas trop à son père. Il faisait ce qui lui semblait le plus juste et lui aussi souffrait de la situation. Cependant, puisqu'il n'avait pas pu lui dire adieu, il hésiterait probablement à lui donner signe de vie... Pour ne pas entretenir sa douleur ou sa rancœur, pour lui donner une chance de l'oublier même si lui n'y parviendrait pas, pour ne pas l'encombrer si elle tentait de reconstruire sa vie après lui. Quant à Efren, il n'y avait guère qu'une chose qu'il pourrait faire pour elle. Peut-être même deux si jamais sa présence se révélait trop douloureuse pour elle mais il préférait ne pas y penser maintenant.
-Garde-le pour toi, en tout cas pour l'instant parce qu'elle a besoin de temps... Mais si jamais tu vois qu'elle souffre trop et trop longtemps ou si elle commence à sombrer... Fais-lui savoir que si je ne peux pas dire où se trouve mon père actuellement, je saurais toujours comment le trouver.
Cette offre était probablement énigmatique. Comment pouvait-on retrouver quelqu'un sans savoir quoi que ce soit sur la route qu'il avait emprunté, ni même sur sa destination ? Ce n'était pas une chose qu'il crierait sur les toits pour mille raisons mais il pouvait bien mettre Anaëlle dans la confidence. Il avait confiance en elle, comme le prouvait l'absence de bandeau sur ses yeux, et elle était la plus à même de juger de l'état de Louise car elle ne viendrait certainement pas lui en parler à lui.
-Je ne compte pas passer le reste de ma vie sans le voir, ni lui donner des nouvelles. Fit-il en étirant un sourire bref. C'est juste... la séparation et l'incertitude qui sont un peu difficiles pour le moment. Nous n'avons encore jamais été séparés plus de quelques jours.
Oui, il y aura sans doute des moments qu'Efren voudrait partager avec son père. Des moments importants de sa vie dont il le tiendra informé. Et plus l'évènement importera à ses yeux, plus il cherchera à se rapprocher d'Aaron pour lui annoncer ces nouvelles de la manière la plus personnelle qui soit.
Le jeune homme aurait pu se réjouir d'apprendre qu'Anaëlle serait bien plus disponible dans les prochains jours, voire les prochaines ennéades mais il était aussi partagé entre l'inquiétude qu'il entretenait à l'égard de la Dame de Fernel et la méfiance qu'il nourrissait envers Elezar. S'il n'avait jamais été beaucoup en contact avec ce dernier, son père lui avait dit de rester prudent. Comme si le fait qu'il ait torturé Geoffroy pendant des heures n'avait pas suffit à le mettre sur ses gardes... Efren pensait naturellement que c'était à cela que sa petite amie songeait en pensant à lui.
-Tu es sous la protection de Louise, elle veut se racheter de l'aveuglement dont tout le monde a fait preuve à ton sujet. Tu ne risques rien. Quant à moi, ça dépendra des consignes qu'elle lui laissera. Soit il fera en sorte de me motiver à partir, soit je serais comme un coq en pâte !
Cela ne semblait pas effrayer le jeune homme qui parlait presque avec désinvolture. Elle pourrait aussi demander à ce qu'il disparaisse définitivement mais il n'y croyait pas une seconde. Elle souffrait mais ce n'était pas pour autant qu'elle irait s'en prendre au fils de l'homme qu'elle aimait. Certains le feraient par vengeance mais il était convaincu qu'elle n'était pas ainsi. Simplement essayer de le pousser vers la sortie, ce n'était pas grande chose... Surtout en comparaison de ce qu'il avait déjà vécu. Il n'avait plus qu'une seule raison de rester, et quelle raison ! Anaëlle laissa exploser sa joie en découvrant qu'Aaron ne voyait pas d'inconvénients à ce qu'elle fréquente son fils. Mieux encore, ils avaient sa bénédiction. Efren avait pourtant tenté de la rassurer sur le fait qu'il n'avait aucun doute quant à l'approbation de son père mais il n'y avait que le quarantenaire pour lui offrir la clef de sa libération face à l'angoisse. Mais, maintenant, elle semblait s'en vouloir de ne pas l'avoir entendu plus tôt et il effleura sa joue dans un geste rassurant.
-Ça ne nous aura pas été inutile. Ces quelques jours nous aurons permis d'apprendre à nous connaître un peu, à l'abri des regards et des commentaires des autres, et de confirmer aussi qu'on se sent bien quand on est tous les deux... Moi en tout cas, je me sens tellement bien quand tu es là...
Il lui adressa un sourire tendre et sincère. Ce temps leur avait été bénéfique malgré tout. Même si certains s'interrogeaient sur le fait qu'ils passaient plus de temps ensemble qu'avant, le couvert des leçons d'écriture et l'appui de Max avaient préservé leur relation naissante. Il y en avait toujours pour émettre ouvertement des avis et des réticences. Là, au moins, ils avaient pu laisser les choses se dérouler tout naturellement entre eux pour en arriver à ce moment et à ce baiser nouveau qu'il venait de lui donner. Anaëlle lui offrait désormais de vivre leur histoire au grand jour et Efren réfléchit un instant. Après avoir été séparé d'Elia, il avait du mal à regarder un autre couple sans en être soit triste, soit jaloux. Peut-être même écœuré. Sa relation a lui n'avait duré que quelques jours alors que son père et la Dame de Fernel se tournaient autour depuis longtemps maintenant. Voir les deux tourtereaux ne lui causeraient que de la souffrance, aussi hésitait-il à le cacher encore jusqu'à son départ. Cependant, cela ne lui semblait pas plus judicieux. Cela reviendrait à trahir la confiance qu'elle avait en eux en lui dissimulant ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, même si le but était de la protéger. Alors il trouva un compromis.
-D'accord, mais essayons au moins de ne pas faire étalage de nos sentiments devant Louise. Je ne pense pas que ne rien lui dire pour nous soit une bonne idée mais nous pouvons être un peu plus discrets dans la démonstration de notre affection quand elle est là.
Efren ne doutait pas qu'Anaëlle serait d'accord. Même s'ils ne s'embrasseraient pas aussi longuement en public qu'ils pouvaient le faire dans l'intimité de leurs chambres, il était aisé de se montrer amoureux aux yeux des autres. Chez eux, cela se lisait dans leurs regards, dans leurs caresses, dans leur proximité... Des choses que Louise aurait sans doute du mal à supporter. Cependant, malgré son bonheur, la jeune fille s'interrogeait toujours sur la raison qui l'avait poussé à poser les yeux sur elle et à ce qui avait pu éveiller son cœur. Il lui avait déjà donné un semblant de réponse quinze jours plus tôt mais elle manquait tellement de confiance en elle qu'il devrait sans doute lui redire plus d'une fois en quoi elle avait tant de valeur à ses yeux.
-Tu es douce et joyeuse. Ton enthousiasme est contagieux. Il rit presque en évoquant ce point, repensant au nombre de fois où elle avait irradié de bonheur au point de lui faire étirer un sourire toujours plus large. Et tout ce que tu as vécu de mauvais, tu le transformes en quelque chose de beau et de poétique. Sur ces mots, il caressa les doigts de la jeune fille encore habillés de tissu, faisant référence à ses histoires qu'elle venait de lui conter. Puis il jeta un rapide coup d’œil à la petite table afin de désigner ses sculptures. Enfin, il revint sur elle, l'enveloppant d'un regard amoureux et lui parlant avec le cœur grand ouvert. Je trouve ton Souffle encore plus magnifique que ton sourire quand tu débordes de joie. J'aime qui tu es. Mon lys...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Mer 26 Aoû 2020 - 9:44 | |
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Anaëlle jette un regard perplexe à Efren.
- Tu sais, elle me parlait jamais de ton père. Elle ne disait rien. Tout ce qu’elle voulait, c’est être jolie pour lui, je le sais parce que je l’ai observée. Elle pouvait passer de longues minutes à la fenêtre à le regarder. Elle souriait toujours et quand je la surprenais, elle souriait encore plus. Mais elle disait rien. J’pense qu’elle avait peur de plein de choses et que la pire de toutes s’est produite. Ce matin, j’l’ai retrouvée assise sur son lit, en ch’mise, les cheveux tout emmêlés. Elle jouait avec le tissu, si fort, qu’elle a fait un trou dedans. Quand j’ai pris ses mains pour l’apaiser, elle m’a crié dessus. Elle va pas bien du tout, Efren.
Elle baisse la tête.
- Et j’ai peur pour elle. Elle s’en va loin. Et avec quelques gardes, seulement. Elle sait pas. J’ai peur qu’elle fasse des bêtises. Dame Louise, elle a le r’gard des gens qui ont plus rien. Et qui n’ont plus de limite…Tu vois ? J’sais pas bien expliquer…Y a plus d’espoir dans ce r’gard là. Dame Elisabeth serait tellement triste de voir ça…
Elle prend en douceur les mains de son petit ami. Anaëlle est loin d’être insensible à la souffrance silencieuse de sa maîtresse. Elle aimerait faire quelque chose pour elle, mais elle sait que cela ne servirait à rien. Louise n’a plus d’espoir, elle a un regard dur à présent, un regard qui la met mal à l’aise.
- Quand elle reviendra, si elle va toujours mal, je te le dirai. Mais…si tu lui dis que Dame Louise va mal, il reviendra ?
La petite servante replace une mèche de cheveux défaits derrière son oreille, pensant à son propre bonheur. Oui, s’afficher devant elle en compagnie d’Efren, heureuse et épanouie, ce serait probablement une erreur de jugement. Cela lui ferait du mal. Le bonheur des autres est difficile à supporter quand on est soi même malheureux, elle le sait très bien, donc elle approuve d’un mouvement de la tête les paroles d’Efren.
- Restons discrets, pour elle. Elle est déjà bien assez malheureuse sans qu’elle doive supporter notre bonheur.
Anaëlle lève un regard doux vers le jeune homme, écoutant ses paroles tout en enlevant les petites marionnettes une à une, déposant soigneusement les petits chiffons repliés en un tas parfaitement aligné sur le sol. Elle regarde ses doigts, toujours en écoutant Efren, un petit sourire aux lèvres. Des doigts qui ont vécu des choses terribles, essuyé bien des larmes, du sang souvent, des doigts qui n’ont pas toujours servi à faire le bien. Et pourtant il y a quelqu’un en ce monde qui a vu tout ce qu’elle est en dépit des cicatrices laissées par d’autres. Et ce quelqu’un est là, devant elle, à dire de jolies choses qui la font se sentir bien. Tellement bien.
Sans dire un mot, elle s’approche d’Efren et le prend dans ses bras, à nouveau, inspirant profondément avant d’expirer, pensive.
- Tu sais…J’aurais jamais pensé qu’un jour un homme me dirait ces choses. Ça ressemble aux mots que disent les princes à leur princesse. Des mots gentils, des mots du cœur. Ça m’touche énormément, Efren. Parce que ça veut dire que je ne suis pas « rien ». Que je suis quelqu’un. Un quelqu’un qui peut vivre une vie normale. Et ça…c’est important pour moi.
Elle dépose un baiser sur la joue de son petit ami, ravie.
- Ton lisse. J’suis pas aussi jolie, mais ça me fait plaisir.
Elle se redresse un peu le regarde, malicieuse, et ajoute, les bras noués autour de son cou :
- Je n’ai pas encore de petit nom pour toi. J’espère que tu ne m’en veux pas. Mais…je peux chercher !
La jeune fille a un petit rire et demande, d’une voix douce :
- Qu’est-ce que tu veux faire pendant tout notre temps libre, Efren ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Jeu 27 Aoû 2020 - 19:48 | |
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Efren baissa la tête. Parmi tout ce qui aurait pu priver Louise de l'homme qu'elle aimait, ce n'était pas le pire qui s'était produit... Aaron n'était plus là mais il se trouvait encore quelque part, bien vivant et libre. Cependant, le jeune homme n'avait pas de raison d'en parler à Anaëlle. Cela ne servirait à rien et ne ferait que faire naître en elle de nouvelles questions auxquelles il ne voulait pas répondre pour le moment.
-Elle m'a demandé s'il ne reviendrait jamais. Je lui ai répondu que je n'en savais rien... Mais je ne suis pas sûr qu'elle m'ait vraiment entendu. Parce que je n'ai pas dit non mais on dirait que c'est comme si... J'ai tellement été habitué à avoir confiance en mon père et à garder espoir que je n'ai pas anticiper qu'elle ne réagirait pas de la même manière. Il releva les yeux vers sa petite amie. Est-ce qu'il pourrait revenir ? Oui. Est-ce qu'il pourrait se montrer ouvertement ? Est-ce que son retour serait définitif ? Cela dépendra de tellement de choses... Des choses sur lesquelles même lui n'a pas la main. Quand à ce qui pourrait le motiver à refaire surface, je vois trois raisons.
L'adolescent serra la main d'Anaëlle pour lui faire comprendre qu'elle faisait partie de ces raisons, avec Louise et lui. Tant qu'ils seraient liés par leur affection, elle ferait partie de leur famille et Aaron répondrait si elle devait l'appeler à l'aide. Mais encore faudrait-il qu'il lui montre comment faire.
-Je ne peux pas le contacter pour le moment, c'est trop tôt... Et ça ne se résumera pas à lui envoyer une lettre par messager, c'est infiniment plus compliqué que ça. Il faudra du temps. Et il faudra peut-être que je m'absente quelques temps pour y arriver.
Voudrait-il s'en aller ? S'éloigner d'Anaëlle, même pendant un temps seulement ? Et qui le guiderait ? Il devrait trouver de l'aide. A moins d'emmener Louise avec lui peut-être mais il faudrait qu'elle s'absente encore et sans son cortège armé. La chose n'était pas simple mais il serait le seul à pouvoir mener cette tâche à bien. Il ne pourrait la confier à personne car personne ne possédait autant de connaissance que lui sur le monde auquel son père appartenait.
Après avoir décrit à Anaëlle ce qu'il aimait tant chez elle, Efren accueillit son étreinte avec plaisir, la lui rendant tout en la couvant de ce nouveau regard qu'il avait pour elle. Il plissa légèrement le front en l'entendant se dévaloriser. Elle ne se trouvait pas spécialement jolie... Il la gronda gentiment des yeux. Que devait-il faire pour qu'elle se voit tel que lui la voyait ? Elle voyait Louise tous les jours et sans doute se comparait-elle à elle. Certes, la jeune servante n'avait pas de belle robe et devait se contenter de ce qu'on lui avait donné. Certes, elle ne possédait pas de riches bijoux brillants pour orner ses oreilles ou son cou. Certes, elle n'avait ni maquillage ni produit de beauté pour la sublimer. Mais lui n'avait pas besoin de tout ces accessoires inutiles pour voir à quel point elle était jolie.
-Tu n'es pas obligé de me trouver un surnom, ma chérie. Il faut que ça te vienne tout seul. Ce n'est pas grave si je n'en ai pas, cela ne veut pas dire que tu n'as pas de tendres sentiments pour moi.
Efren se fit songeur en réfléchissant à la question de sa petite amie.
-Hm... Je te prêterais bien un manteau chaud pour aller nous promener mais je ne pourrais jamais retirer mon bandeau avec toute cette neige. On attendra la belle saison et je t'accompagnerai pour cueillir des fleurs. Proposa-t-il, faisant de ces bouquets un prétexte comme un autre de sortir un peu hors du château tous les deux. Puisqu'on se moque que les gens comprennent, on pourrait aller dans ma chambre -où il fait un peu plus chaud- et se trouver une activité à faire tous les deux ? Je pourrais te faire la lecture ou on pourrait jouer à un jeu ? Ou les deux d'ailleurs, tu as tout ton temps !
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Ven 28 Aoû 2020 - 8:51 | |
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Tout cela dépasse Anaëlle. Pas qu’elle soit trop bête pour comprendre, loin de là, c’est juste que tout ce départ, ce branle-bas de combat, tous ces mouvements sont initiés par des choses qu’elle n’appréhende pas très bien. Il y a là-dessous des mystères qu’elle ne peut – et ne veut – pas résoudre. Tout ce qui compte pour elle, c’est l’instant présent. Et en cet instant présent, Louise est malheureuse, Aaron est parti, Efren a besoin d’elle. Le reste pourra bien attendre. - J’espère de tout mon cœur que tout va bien pour lui. Et j’imagine que quand ce sera le moment, il reviendra. En attendant, tu m’as, moi.
Anaëlle essaye de détendre un peu l’atmosphère, ou tout de moins elle essaye de ne pas la laisser sombrer dans la morosité. Les propositions d’Efren afin de passer le temps la font sourire.
- Il fait froid là dehors…J’avoue que je n’ai pas très envie de sortir. Et si tu proposes un peu de chaleur, je ne dis pas non !
Parce que, mine de rien, en dehors de sa couverture de laine et en chemise, il fait frais dans cette pièce, même si Efren irradie de chaleur. Elle sourit pourtant, sa bonne humeur semblant imperturbable, avant de lui voler un baiser rapide et de se lever, pour se diriger vers une chaise à côté de la petite commode, une chaise sur laquelle trône sa robe de tous les jours.
- J’en ai pour une minute ou deux, je dois recoudre un petit trou juste sur l’ourlet là…ce s’ra pas très long.
Anaëlle se place dans la lumière diffusée par la petite fenêtre et saisit une aiguille et du vieux fil récupéré sur un autre vêtement. Passant le fil à travers le chas de l’aiguille, un œil fermé et la langue coincée entre ses dents, elle réfléchit à ce qu’elle pourrait bien faire en sa compagnie.
- De la lecture ! Tu as des histoires fantastiques Efren ? Des histoires de dragon et de magie ? J’aime ça !
Appliquée, elle passe et repasse l’aiguille dans la robe, les yeux plissés sur le trou à réparer. Cela ne prendra pas longtemps, heureusement, et elle termine son petit ouvrage d’un nœud. Un coup de dent et hop ! La robe est réparée, elle la déploie devant elle, avec un sourire ravi. On ne voit absolument pas la couture, elle s’améliore !
- Par contre…Je dois m’habiller. Tu veux bien te tourner…s’il te plaît ?
Anaëlle venait tout juste de réaliser qu’elle allait devoir s’habiller en sa présence pour sortir de sa chambre. En soi, il ne s’agit que d’enfiler une tenue simple et facile à nouer, mais elle va devoir lever les bras pour y arriver et donc…révéler ses jambes pleines de souvenirs blanchis par les années. La servante a honte de toutes ces cicatrices qu’elle dissimule de son mieux, et elle n’a pas envie qu’Efren les regarde. Du moins pour l’instant. Elle sait qu’il a vu son dos, un dos terriblement mutilé et laid désormais, plein d’aspérités et de cicatrices boursouflées. Et malheureusement elle sait qu’elle ne pourra rien faire pour lui enlever cette atroce vision, mais voilà…Ce n’est pas parce qu’il a vu cela qu’il doit voir le reste.
- Ça aussi, ce s’ra pas très long…Je m’habille, je peigne la meule de foin qui me couvre la tête et j’suis toute à toi.
Elle attendra qu’il se soit retourné pour enfiler en vitesse son habit, nouant les cordelettes avec agilité, avant de se rasseoir et de peigner ses cheveux roux, et de les tresser rapidement. Une cordelette de tissu marron pour retenir le tout et la voilà toute prête, avançant vers lui, tout sourire.
- On y va ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Sam 29 Aoû 2020 - 10:01 | |
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Efren regarda Anaëlle se lever et se mettre à l'ouvrage. Un sourire tendre et amusé se dessina sur son visage tandis qu'il la regardait travailler. Il n'avait plus envie de parler pour le moment mais simplement de rester là à l'observer, tout en sachant qu'il n'aurait plus à faire comme si elle n'était rien pour lui devant les autres. Il pourrait laisser son amour illuminer ses traits en sa présence. Il pourrait la tenir par la main pour marcher à ses côtés. Il pourrait déposer un doux baiser sur sa joue sans avoir à attendre qu'ils soient seuls.
-Ma grand-mère racontait des histoires de ce genre à mon père quand il était enfant. Il adorait ça, alors il a fait pareil avec moi. Je dois avoir un recueil en bas.
Anaëlle acheva son ouvrage et, un peu honteuse, lui demanda de se retourner. S'il ne comprit pas d'où provenait cette pudeur d'enfiler une robe par-dessus une chemise qu'elle portait déjà, Efren ne la dévisagea pas pour autant et ne la jugea pas davantage. Souriant toujours, il se leva et s'approcha d'elle.
-Je peux faire mieux que ça.
Il déposa un baiser sur sa tempe et s'éloigna. S'arrêtant devant la porte, il remit son bandeau avant de quitter la pièce. Il était venu dans son espace personnel et sa présence la dérangeait d'une certaine manière. Il n'était pas obligé de rester. S'il avait s'agit d'une autre jeune fille n'ayant pas vécu les même choses que sa petite amie, il n'aurait peut-être pas agi avec tant de précautions. La demoiselle ne lui aurait peut-être même pas demandé de sortir. Ils étaient en âge de découvrir ce genre de situation, d'appréhender ces nouvelles pensées qui occupaient bon nombre d'adultes, de jouer avec leur timidité afin de la dépasser pour parvenir à sauter le pas un jour. Mais ce genre de petits jeux innocents, ils ne pourraient les partager tous les deux. Le sujet était des plus sensible pour Anaëlle et Efren la respectait bien trop pour prendre le risque de la mettre mal à l'aise si cela devait la faire souffrir. Ainsi, il avait choisi d'attendre dehors.
Il ne fallut que quelques minutes à la jeune fille pour venir le rejoindre. L'adolescent avait hésité un instant à prendre les devants pour aller chercher le livre mais il ne voulait pas que sa petite amie trouve le couloir vide et s'inquiète de son absence. Et puis, il y avait une chose qu'il avait très envie de faire maintenant qu'elle l'avait autorisé. Aussi, lorsqu'elle sortit de sa chambre, il étira un nouveau sourire avant d'allonger son bras dans sa direction et de lui tendre sa main. Lorsqu'elle la prit, il mêla ses doigts aux siens avant de l'attirer près de lui. Ils ne se cacheraient plus, elle l'avait permis et il n'était pas prêt de l'oublier. Le geste était symbolique mais importait à ses yeux.
-Prête ?
Dès qu'il eut son aval, il commença à avancer dans le couloir. Suivant les indications de la jeune fille, Efren marcha à ses côtés sans lâcher la main qu'elle lui avait confié. Au moment de croiser un serviteur qui retournait à sa chambre, il resserra doucement ses doigts sur ceux de sa petite amie et, lorsqu'ils l'eurent dépassé, il étira un sourire heureux qu'elle seule pourrait voir. Voilà, c'était officiel : ils étaient en couple. Dans le hall, il y avait beaucoup plus d'animation et d'allées et venues mais les gens étaient si concentrés sur leur tâche que l'on remarqua à peine les deux tourtereaux qui quittaient l'escalier des serviteurs pour rejoindre la chambre du jeune Kolhe quelques dizaines de mètres plus loin. L'adolescent ouvrit la porte et convia sa petite amie à entrer avant de la suivre et de fermer derrière eux. Une fois à l'intérieur, il retira son bandeau et vint aussitôt enlacer Anaëlle, la serrant avec une joie non dissimulée.
-Tu peux être sûre que dans une heure, tout le monde sera au courant. Dit-il d'un air amusé.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Sam 29 Aoû 2020 - 21:13 | |
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- Prête.
Elle l’avait rejoint dans le couloir, après avoir soigneusement fermé la porte de sa chambre. Il y a toujours beaucoup d’activité dans le grand hall, et beaucoup de serviteurs sont occupés à leurs tâches, à cette heure. Il est donc à peu près certain qu’ils ne croiseront pas grand monde mais tout de même…ils en croiseront certainement assez pour la nouvelle se répande comme une traînée de poudre. Elle n’a pourtant pas une hésitation quand il tendra la main, elle s’en saisit et noue ses doigts aux siens, avec un sourire timide. C’est une nouveauté, une fois de plus, quelque chose qu’elle n’a jamais vécu et pourtant elle n’est pas effrayée. Juste un peu intimidée.
Ils avancent côte à côte dans le couloir, tranquillement, jusqu’au passage d’un serviteur. Un serviteur qui hausse un sourcil et qui se retourne pour mieux les suivre du regard, avant d’esquisser un sourire. Il ne dira pas un mot sur le moment même mais il se rendra dans une des chambres, frappant à la porte, une porte qui laissera une silhouette masculine se dessiner dans l’embrasure.
- Tu n’croiras jamais ce que j’viens de voir…
Anaëlle, elle, reste concentrée sur le chemin qu’ils empruntent. Elle voit le sourire de son petit ami, c’est certain, mais elle préfère demeurer attentive à leurs pas. Ce n’est que lorsqu’ils seront dans la chambre d’Efren qu’elle s’autorisera un sourire tout simplement fabuleux. Il la rejoint, son bandeau ôté, pour l’enlacer. Elle, elle saute pratiquement dans ses bras avec un rire ravi, prenant le visage d’Efren entre ses mains pour lui donner un baiser fougueux.
- Tu as vu ça ?! Et Max va peut-être arrêter ses sous-entendus à présent ! Il sera certainement déçu de ne plus être le seul détenteur du secret de Fernel…
Elle enlace Efren de ses deux bras, posant sa tête sur son torse, le regard illuminé de joie.
- Je suis heureuse, Efren. Nous ne sommes plus obligés de nous cacher…Ton père a donné son assentiment, on peut enfin agir comme bon nous semble sans devoir fuir le regard des autres. C’était vraiment important pour moi que ton père n’y voit pas d’objection, tu sais…Vraiment beaucoup beaucoup.
Elle lève la tête et le regarde, un doux sourire illuminant son visage.
- Ça veut dire que lui aussi a confiance en moi. J’avais besoin de cela. De le savoir.
D’un petit mouvement de ses pieds, elle se hisse pour atteindre les lèvres de son petit ami, dans un baiser peut-être un peu plus appuyé que le voudrait la bienséance mais tant pis. Elle a besoin de partager son bonheur et cette façon de faire lui semble totalement appropriée.
- Raconte moi ces jolies histoires, tu veux bien ?, dit-elle en rompant le baiser, chatouillant le nez d’Efren du bout du sien.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972:X) Taille : 1,85 m Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Dim 30 Aoû 2020 - 8:09 | |
| Le baiser d'Anaëlle avait quelque peu surpris l'adolescent. Elle s'était laissée emporter par l'émotion si bien qu'elle avait agi avec une certaine passion. Il savait qu'il n'y avait rien d'autre derrière que cette joie qu'ils partageaient de pouvoir vivre leur histoire au grand jour mais il ne s'était certainement pas attendu à cela de sa part. Il n'eut même pas le temps de lui répondre de la même manière que le contact de leurs lèvres était déjà rompu. Ce n'était pas grave. Ils auraient d'autres occasions d'expérimenter ces baisers, dans quelques temps.
-Oh, je doute que Max arrête de nous charrier !
Efren rit, tout à son bonheur lui aussi. Il imaginait très bien son ami plaisanter plus ouvertement encore sur le sujet. Il aurait peut-être à le recadrer une fois ou deux car il y aurait forcément des maladresses de sa part. Mais pour l'instant, ce n'était pas quelque chose qui le préoccupait outre mesure. Tout ce qui comptait, c'était le sourire d'Anaëlle alors qu'ils venaient de simplement passer d'une chambre à l'autre en se tenant par la main. La jeune fille vint se blottir contre lui et il la serra avec douceur, posant une main sur sa chevelure. Elle avait du mal à réaliser que son père ait été d'accord et il ne comprenait toujours pas pourquoi elle s'était mis en tête qu'il désapprouverait.
-Je te l'ai dit, nos origines sont modestes. Tout ce qu'il veut, c'est que je sois heureux, peu importe avec qui. Il aurait voulu pouvoir t'accueillir lui-même dans la famille... Parce que tu en fais partie maintenant.
La jeune fille vint l'embrasser de nouveau dans une étreinte encore différente des précédentes. Il porta une main sur sa joue afin que dure cet instant un peu plus longtemps cette fois et qu'il ait l'occasion de lui répondre, partageant le bonheur qu'elle voulait lui communiquer de cette façon. Mais Anaëlle les interrompit une nouvelle fois pour lui réclamer ces contes fantastiques qu'elle était si impatiente d'écouter. Son attitude l'amusait plus qu'elle ne le frustrait de ne pouvoir simplement l'étreindre et l'embrasser longuement tel qu'il en avait envie. Mais comment lui refuser ce qu'elle demandait ? A contre cœur, il se détacha d'elle pour se diriger vers l'étagère. Il y dénicha sans mal le livre qu'il cherchait puis retourna auprès de sa petite amie. Sans s'arrêter, il la prit par la main et l'entraîna avec lui. Il s'avança jusqu'à la cheminée et confia l'ouvrage à la servante.
-Tiens mon cœur. Il y a des illustrations à chaque début d'histoire. Choisis celle qui te fait le plus envie.
La laissant faire sa sélection, il s'occupa de préparer quelque chose d'un peu plus confortable pour leur petite séance de lecture. Il remis deux bûches sur les braises qui irradiaient encore dans l'âtre. Puis il alla chercher l'épaisse couverture qui se trouvait sur son lit et vint la déposer sur le tapis qui se trouvait juste devant les flammes naissantes. Lorsqu'il eut fini, il prit de nouveau la main d'Anaëlle et la guida pour qu'elle vienne s'installer à ses côtés, assis par-terre devant la cheminée. Ils seraient au chaud et dans une ambiance un peu plus intime et romantique qu'à son bureau ou sur les fauteuils derrière eux.
-Alors, tu as choisis ? Tu veux que je te lise les titres ?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Dim 30 Aoû 2020 - 19:39 | |
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Le livre en main, elle reste debout près de la cheminée. Elle se décide à soulever les premières pages du petit ouvrage pour regarder les images. Et quelles images ! Il y a de superbes représentations de créatures telles qu’elle n’en a jamais vues. Elle feuillette, patiente, jusqu’à s’arrêter sur une page qui retient toute son attention. Il y a sur ce dessin une colline verdoyante sur laquelle se dresse un château magnifique, de hautes fenêtres, et des petits drapeaux plantés sur les toits. Un vrai château de roi comme elle se les imagine, mais il est entouré de grandes ronces noires, supportant d’immenses et dangereuses épines. Devant ces buissons de ronce, un chevalier sur un cheval blanc, muni d’une belle épée, d’une belle armure et d’un magnifique bouclier.
Elle observe avec un sourire toutes les attentions déployées par Efren, puis prend sa main tout en ôtant, un pied aidant l’autre, ses petits chaussons.
- Pour ne pas salir ta couverture.
Elle s’y installe, prenant place aux côtés de son petit ami, montrant la page sur laquelle est dessiné cette scène qui lui a plu d’emblée.
- Qu’est-ce que c’est ce château ? Pourquoi y a des ronces partout ?
Elle lui tend le livre pour qu’il commence sa lecture ou à tout le moins qu’il réponse à ses questions.
- Y a quelqu’un à sauver, c’est ça ?
Anaëlle observe Efren avec impatience, laissant ses mains sagement sur ses genoux. Elle profite allègrement de la situation. Être seule, ici, en paix absolue, dans une pièce chauffée, assise sur une chaude couverture en compagnie de son petit ami. Une scène banale pour tant de monde mais unique pour elle. Elle peut partager des moments complices, des moments privilégiés avec lui sans que plus personne n’y trouve à redire, sans plus jamais se cacher. Et Anaëlle, dans toute son inexpérience de ces choses là, dans son ignorance des standards de communication des sentiments, ne sait pas trop comment agir, si ce n’est en souriant et en regardant Efren comme s’il était devenu un dieu vivant. La dévotion de ce regard pour lui, là, en ce moment…
- C’est qui ce chevalier ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: [Fernel] Les rôles inversés | Anaëlle & Efren Lun 31 Aoû 2020 - 19:12 | |
| Anaëlle lui présenta l'histoire qu'elle voulait qu'il lui lise et il la reconnut aussitôt. Elle voulait de la magie et des dragons ? Elle serait servie... En revanche, il n'eut même pas le temps de lire le "Il était une fois" qu'elle le harcela de questions sur le contenu du récit, parlant du château, du prince et même de la trame du conte. Efren prit une voix faussement contrariée et gronda.
-Mais ! Si tu me laissais lire, tu n'aurais pas besoin de me poser toutes ces questions ! Fit-il semblant de se fâcher, se laissant aisément trahir pour que sa petite maie ne croit pas un seul instant qu'il était réellement mécontent. Il sourit d'ailleurs bien vite, amusé par la situation et invita la jeune fille à se rapprocher, voire à venir se blottir contre lui. Il posa l'ouvrage de manière à ce qu'ils puissent tous les deux suivre l'histoire au fil des illustrations qui ornaient quelques unes des pages.
Pour la première fois de sa vie, l'adolescent fit la lecture à quelqu'un. Il essaya d'y mettre un peu de vie, jouant d'emphase, modulant sa voix, ajoutant des onomatopées, réalisant quelques gestes parfois. C'était très nouveau pour lui mais il aimait ce moment. Peut-être simplement parce qu'Anaëlle était à ses côtés ou bien était-ce le fait de partager autre chose qu'une leçon d'écriture suivie d'une étreinte volée à la faveur de la nuit, profitant du sommeil de leurs voisins ? Peu importait en fin de compte. Il continuerait à lire aussi longtemps qu'elle le voudrait, déposant parfois un baiser sur la tempe de la jeune fille avant de reprendre là où il s'était arrêté. Les heures qu'ils allaient passer ensemble allaient lui faire momentanément oublier la douleur qui était la sienne et, lorsqu'elle devrait retourner à sa tâche, il aurait le cœur un peu plus léger. Sa petite amie prenait lentement une place de plus en plus importante dans son cœur et il réalisait que leur relation ne serait probablement pas une amourette de quelques mois... Mais bien plus que ça.
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