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 [Solo] L'espoir pour seul compagnon

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Louise de Fernel
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MessageSujet: [Solo] L'espoir pour seul compagnon   [Solo] L'espoir pour seul compagnon I_icon_minitimeMar 25 Aoû 2020 - 7:45



Quelque part dans les rues animées de Thaar
Date indéfinie




Lorsque Safÿe est entrée dans la pièce de repos, elle n’a pas levé la tête, pas plus qu’elle n’a ouvert les yeux. Elle savait très bien que la jeune fille viendrait directement en cet endroit précis, si elle apprenait quelque chose et le petit pas précipité heurtant les marches de pierre claire ne l’a pas trompée. La jeune fille a appris quelque chose d’important, compte tenu de la vitesse à laquelle elle est parvenue à l’étage et de ce petit souffle rapide typique des personnes qui ont fait un gros effort sur une courte distance.

- J’crois que tu vas être contente, regarde ça !

Safÿe dépose un sac de toile au sol et fouille, s’accroupissant sur le plancher, à la recherche de son trésor. Elle sourit enfin, d’un large sourire éclatant, dévoilant des dents blanches sous un teint de bronze auréolé de cheveux noirs comme l’aile d’un corbeau et nattés au plus près du crâne, tout en soulevant un morceau de parchemin roulé, si petit et si fin qu’il pourrait passer pour une insignifiante bagatelle. Dans un bruissement léger de tissu, elle se redresse, vif argent, pour ensuite s’agenouiller plus loin, près d’une dame allongée sur une méridienne garnie de coussins épais et colorés. Si toutes deux portent des vêtements légers, des toges pour le moins minimalistes et qui ne laissent pratiquement aucune place à l’imagination, Safÿe se contente de tissu brut, de couleur beige, propre, tandis que la dame à qui elle s’adresse, elle, est parée de voiles de couleurs chaudes, la gorgée ornée d’un collier d’or.

- C’est Aderyan qui m’a donné ça pour toi. Il revenait des docks, il te cherchait. J’lui ai dit que t’es souffrante. Il viendra pas t’embêter.

La femme rouvre les yeux et les pose sur Safÿe, puis prend le fin menton entre ses longs doigts immaculés et parfaitement entretenus. La jeune femme sourit plus encore, levant le petit parchemin roulé, comme un trophée. Un pouce délicat viendra caresser les lèvres de Safÿe, alors qu’une voix profonde et sensuelle lui répond :

- Tu as bien travaillé. Cherche Nundja. Dis lui de te donner une part supplémentaire. Va faire ce que tu as à faire, maintenant…

Safÿe a une petite moue déçue. Visiblement, elle s’attendait à autre chose mais elle ne dit rien, elle se contente de prendre les doigts de fée entre les siens et d’y déposer un baiser, une petite victoire, un petit triomphe de voleuse, avant de s’enfuir pour éviter les remontrances. La dame écoute les pas dégringoler les marches avant d’esquisser un sourire de ses lèvres pleines. Seule, elle déroule le minuscule parchemin et lit les quelques mots qui y sont écrits, avant de le froisser.

La femme déplace ses jambes avec la grâce d’un chat, se levant souplement pour se diriger vers une des nombreuses bougies qui illuminent l’endroit. Le petit rouleau grésille alors au-dessus d’une flamme, finissant ensuite de se consumer dans une petite coupe de métal doré. Les volutes grises se dissipent, tandis que la femme soupire, le front plissé, les doigts posés sur table de bois odorant. Elle réfléchit. Longuement. Avant de se rendre, somptueuse silhouette aux rondeurs de femme accomplie, à un petit bureau. Prenant place sur un ployant garni d’un coussin, elle s’attelle à l’écriture de plusieurs courriers, durant de longues minutes, en silence, un silence seulement perturbé par le doux tintement de bracelets de métal qui s’entrechoquent et par le bruit de la rue, un bruit qu’elle n’entend plus à force de le côtoyer.

Trois lettres seront ainsi rédigées, scellées à la cire rouge, disposées sur la table qu’elle quitte pour se rendre ensuite vers l’ouverture drapée d’un voile rouge liseré de dessins dorés. D’où elle est, elle peut contempler la rue écrasée par soleil de midi sans que personne ne puisse la voir. Un soleil qui ne décourage que les personnes de passage, les voyageurs peu habitués à cette touffeur à peine tempérée par la brise de mer. Une main posée sur un mur blanc, la dame ne sourit pas, même en écoutant ce bruit qui accompagne sa vie depuis tant d’années désormais. Pourtant, même ce bruit est coloré, à l’instar de cette maison, de cette rue, même de cette jolie femme au teint de pêche, un bruit plein de couleurs qui distille la vie et le plaisir facile.

Des discussions rapides, des saluts sonores, des jappements de chiens, des marchands, partout, vendant leurs marchandises ou leurs pacotilles à grands renforts de paroles aguicheuses et de promesses illusoires. Les odeurs aussi, celles des épices, présentes jusque dans les moindres recoins, celle du poisson fraîchement pêché, l’inévitable odeur de la sueur également, mêlée aux parfums outranciers des passants. Les odeurs de la vie. Une vie qu’elle a choisie sans regrets il y a de cela bien longtemps.

Sans regrets…ou presque.

Qui peut savoir ce que cache ce visage à l’ovale parfait ? Personne. Parce que personne n’est assez proche d’elle pour savoir. Elle a mis un point d’honneur à garder ses secrets, des secrets si lourds que parfois elle aimerait les déposer sur le bas-côté de la route, les oublier, les effacer de sa mémoire mais si elle sait que c’est impossible. Il y a des choses avec lesquelles elle doit vivre : le poids des erreurs, le poids des remords, la fatigue d’une quête longue de plusieurs années. Une quête qui va pourtant prendre fin sous peu, lors d’un mariage prévu dans quelques ennéades. Elle sait que ce sera la dernière parce que l’espoir s’éteint peu à peu. Elle l’a cherché si longtemps, partout, suivant les rumeurs, les ragots, les nouvelles éparpillées aux quatre vents. En vain. Alors ce voyage, le dernier, sera le chant du cygne de cette quête épuisante. Peut-être sera-t-il présent après tout, il y aura certainement la fine fleur de la noblesse péninsulaire à ces noces, compte tenu de la réputation et des noms des futurs époux.

La silhouette nimbée de voiles presque transparents quitte son mur pour rejoindre son bureau, saisissant les trois lettres d’une main, avant de lever les yeux vers une boite de bois noir. Elle se saisit d’une clochette et l’agite doucement jusqu’à ce qu’une présence masculine, un serviteur aux longs cheveux noirs tressés près du crâne surgisse. La silhouette tend alors les trois lettres sans dire un mot. Le serviteur s’en saisit et disparait, en silence, laissant la femme dans sa solitude. Elle ouvre alors la boite noire et en extirpe un carré de tissu plié en quatre avant de s’asseoir sur le ployant garni d’un coussin, pensive. Elle déplie l’étoffe et révèle, à la lueur tamisée des bougies, ses petits trésors conservés comme des reliques, ses biens les plus précieux.

Il y a une mèche de cheveux marrons, une boucle minuscule, maintenue par un ruban de soie bleue. Une boucle que la dame caresse du bout des doigts, avec une déférence presque religieuse. Il y a ensuite une enveloppe de parchemin, qu’elle ouvre, faisant glisser sur sa paume une composition florale séchée, aplatie par de lourds volumes, à la manière de ces personnes qui constituent des herbiers. Elle passe sous son nez ce tout petit bouquet composé d’une rose, d’un lys et d’une marguerite, agrémenté d’un rustique épi de blé, noué d’un ruban autrefois blanc et vieilli par les années. Un sourire ravissant et triste éclaire un bref instant le visage de la dame jusqu’à ce qu’elle se saisisse d’un morceau de tissu noir et violet, qu’elle embrasse avec dévotion. Le sourire disparait, une larme roule en silence, avant qu’elle ne range le tout en vitesse dans la boite. Parce que quelqu’un vient. Le serviteur de tout à l’heure.

- Il demande s’il peut entrer

La femme ferme la boite noire et la range à sa place, essuyant au passage la trace de cette larme unique.

- Qu’il entre.

Une fragrance de lilas accueillera le visiteur, un visiteur qui s’inclinera avec un sourire complice avant qu’elle ne se décide à l’emmener vers une pièce attenante, tout en parlant de sa voix profonde et sensuelle :

- Les affaires peuvent attendre. D’autres projets vont requérir tout mon temps et mon argent sous peu. Que pensez-vous de…

La discussion sera étouffée par les tissus. Laissons la silhouette à ses affaires…Cela ne nous regarde pas après tout.

En bas, un homme s’empare d’une des trois lettres et la lit, avant de soupirer d’un air contrit.

- Le Nord…Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça !?!

Des rires l’accompagnent tandis qu’il sort pour disparaître à son tour, les mains dans les poches, un chapeau enfoncé sur sa tête. La caravane pourra peut-être accepter un voyageur. Il faut faire vite…
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MessageSujet: Re: [Solo] L'espoir pour seul compagnon   [Solo] L'espoir pour seul compagnon I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2020 - 19:50


7ème ennéade de Karfias - An 18:XI
A bord du Moesko, caravelle commerciale
Route thanorite - En mer




Le temps est clair, le vent est assez modéré, de sorte que la caravelle glisse sur une mer peu agitée. Heureusement. Elle n’a jamais aimé naviguer mais l’idée même de chevaucher le long des côtes a fait pencher la balance en faveur de ce moyen de transport qu’elle n’apprécie pourtant que très moyennement. Elle a du choisir entre la peste et le choléra pour se rendre en Péninsule, et la voilà avec un mal de mer qu’elle contrôle de son mieux, les yeux fermés, inspirant par le nez l’air marin, tout en se tenant au bastingage, loin des autres passagers.

Pour éviter de penser à ces biscuits secs qu’elle a grignoté au réveil et qui menacent de garnir le plancher à chaque mouvement du bateau, elle songe à tout ce qui l’a menée ici, en cet endroit, en cet instant précis. Des années de recherche, des années de déception, de regrets et de remords en tous genres. La vie ne l’a pas épargnée, elle n’épargne personne, à ce que l’on dit, mais elle semble s’acharner sur certaines personnes plus que sur d’autres, sans doute pour leur faire apprécier toute l’étendue de leurs erreurs. Ou les petites joies simples qu’elles peuvent savourer avant d’être confrontées à d’autres épreuves.

Elle songe à cet homme à qui elle a dit adieu, elle songe à cet enfant à qui elle a dit au revoir, sans soupçonner qu’en ce qui concerne ce dernier, l’au revoir allait se transformer en regrets…Les mains crispées sur la rampe de bois lisse elle rouvre les yeux sur les flots. Une vie. Cela lui a pris toute une vie. Une vie d’espoirs et de déceptions, de petites victoires et de désillusions, de souffrances terribles qui l’ont endurcie. Elle est devenue la femme qu’elle a toujours voulu être, libre, indépendante, mais elle n’a pas été heureuse parce qu’il manque deux éléments essentiels à ce tableau fort, ce but ultime. Il manque son époux. Il manque son enfant.

- Bonne Ma’, tu as oublié tes mitaines dans ton hamac.

La fine silhouette de Safÿe surgit à côté d’elle, murmurant en Olyian et tendant des mitaines de laine grossièrement tricotée, sans la regarder, de la façon la plus discrète du monde. Des mailles épaisses pour dissimuler des mains soignées, belles et fines. La femme enfile les petits accessoires, de petites étoffes qui cachent la grâce d’une peau douce et encore jeune et qui s’accordent parfaitement à la tenue médiocre, d’étoffes rudes et tâchée ici et là. Une voix de grand-mère, totalement et admirablement jouée, se fait entendre de sous le tissu sale qui cache ses cheveux.

- Va t’habiller et te coiffer autrement. Il y a une robe simple dans ton sac. Un peigne d’os. De quoi te fondre dans la masse. Les gens là bas…ils ne seront pas tes amis. Alors n’attire pas leur attention, Safÿe, ce sont des sauvages et rien d’autre. Dis à Malek de se préparer aussi. Nous sommes bientôt arrivés
- Bonne Ma’…Et si tu ne trouves rien ? La dernière fois, après ton retour, t’as rien dit pendant des jours…

La vieille dame, voutée dans ses vieux habits, les yeux entourés de noir et les joues sales, a un regard pour Safÿe. Elle sait que là bas les gens sont d’immondes crapules sous de beaux atours et des manières élégantes. Safÿe est belle, avec ses grands yeux sombres et sa peau dorée. Une beauté qui l’appelle maman parce qu’elle l’a recueillie et donné un toit. Safÿe a reçu une éducation et une affection tendre qui a réussi à la sauver de la rue et de ses penchants criminels. « Maman » y a veillé, chaque jour et chaque nuit depuis qu’elle l’a rencontrée. Elle l’accompagne parce qu’elle a insisté et ce même si elle sait que « maman » sait parfaitement se défendre seule. A présent, Bonne Ma’ regrette. Les Péninsulaires…Ces gens dévoyés et pétris de principes qu’ils ne sont même pas fichus de suivre, ces gens là…Ils s’en prendront à elle si elle n’y veille pas, c’est une certitude. La main douce et fine couverte d’une mitaine crasseuse se pose sur la main de Safÿe et la tapote, gentiment.

- Et s’ils te reconnaissent ?
- Cela fait trop longtemps maintenant…Ils ont oublié. Puis…Je te rappelle que je sais disparaître comme personne. Je chercherai un indice, quelque chose, n’importe quoi, et si je ne trouve rien, Safÿe, nous rentrerons et j’enterrerai mes souvenirs. Je me concentrerai sur nos affaires à Thaar.
- J’veux pas qu’il t’arrive un malheur, Bonne Ma’. A chaque fois que tu reviens de là, t’es plus la même. Il est temps que cela cesse…Promets moi que c’est la dernière fois que tu fais ça !


La femme joue son rôle à la perfection. Elle prend les mains de Safÿe et lui fait un petit signe d’approcher pour qu’elle puisse lui parler à l’oreille :

- Je te le promets Safÿe. Maintenant, va, ma belle, va t’habiller et dis à Malek de faire de même. Pharembourg n’est plus très loin. S’il te plait, fais ce que je te dis.

Safÿe a un lumineux sourire avant de hocher la tête et de s’enfuir. Bonne ma’ suit son départ de ses yeux perçants avant de reporter son attention sur les flots. Oui. C’est la dernière fois qu’elle revient en Péninsule. C’est la dernière fois qu’elle essaye de le trouver. Peut-être est-il mort, après tout. Cette possibilité lui fait serrer les mains sur le bastingage. L’idée même qu’il ne soit plus de ce monde lui est insupportable. Elle refuse d’y songer davantage.

S’éloignant du rebord d’un pas hésitant, vacillant, un jeune homme se précipite vers elle pour l’aider à s’asseoir plus loin, sur une caisse, entre deux tonneaux.

- Grand-mère, vous ne devriez pas marcher comme ça sur le navire, vous allez tomber !
- Merci, mon petit, dit la voix éraillée de Bonne Ma’ qui joue son rôle à merveille, mes vieux os ont du mal à me soutenir, c’est vrai, tu es bien aimable.

Bonne Ma’ reste donc là, le visage soigneusement dissimulé par sa capuche de vieille femme, voyant avec soulagement se dessiner au loin le port de Pharembourg.

- Qu’Arcam soit loué ! Je hais les bateaux…


[Solo] L'espoir pour seul compagnon Szopar10


Au même moment, loin, bien plus loin dans le Nord, dans une petite seigneurie à flanc des Monts d’Or, une petite caravane de marchands approche d’un village planté tout près d’un gros castel de pierres énormes. Le voyage a été difficile, comme chaque année, mais là…Pourquoi en hiver, par Arcam ? pense un des passagers caché dans une roulotte, emmitouflé d’étoffes épaisses. Pourquoi maintenant et pourquoi est-ce si pressé ?

- La peste soit de la neige. C’est froid, ça trempe, et c’est impossible à sécher sans une bonne flambée. Tu m’étonnes qu’ils sont tous pâles comme des culs et tristes comme un jour sans pain, ici, y a pas un poil de soleil, rien de beau, rien de chaud. Rhaaaaa, je hais cet endroit.

La roulotte tremble dans un grincement sinistre, venant de rouler sur un gros caillou. Des rires s’élèvent, Veryan est le seul à grogner.

- On doit rester combien de temps ?
- Le temps qu’il faut pour qu’on obtienne ce qu’elle a demandé.
- J’veux rentrer, on plie ça vite fait et on se casse. Ce pays de sauvages…C’est pas possible de faire aussi froid, regarde mes doigts !
- Si tu tiens à tes doigts, t’as intérêt à faire ce qu’elle a dit.
- Ouais ouais ça va je sais, c’est bon !


En soi, ce n’est rien de plus que tout ce qu’ils font tous les ans. Vendre leurs camelotes, prendre les informations demandées, remercier, s’en aller. Ils sont accueillants, dans ce bled pourri sous la neige. Ils peuvent espérer quelques jours au chaud, comme à chaque fois. Ptêtre même qu’elle est encore là, la jolie blonde aux yeux verts là…

- Veryan, tu es encore en train de penser avec le cerveau que tu planques dans tes braies.

Une femme vient de lui lancer un objet mou à la face, moqueuse.

- Qui prend les paris ? Une journée et on retrouve Veryan dans l’écurie avec sa blonde du Nord.
- Moi je parie sur deux heures, le trajet a été long, il a besoin de faire baisser la pression.
- Pari tenu !
- Non mais ho ! ça va ouais ?

Veryan ne grogne plus. C’est vrai. Elle sera peut-être là. Un vague sourire plein de concupiscence s’affiche sur son visage au teint de pêche. On peut dire ce qu’on veut du Nord, il y fait froid, c’est moche, les gens ont des faces de merde de crémier mais leurs femmes ont le sang chaud. Par Arcam, les choses que fait cette Sylvie…Il en frémit déjà d’impatience.

- On y est bientôt ?
- Dans une heure, je dirais, regarde, on voit le château là bas…
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MessageSujet: Re: [Solo] L'espoir pour seul compagnon   [Solo] L'espoir pour seul compagnon I_icon_minitimeMar 1 Sep 2020 - 9:17


Elle a soigneusement choisi l’auberge qui les accueille, Safÿe, Malek et elle. Une auberge qui ne paye pas de mine, à la devanture quelque peu miteuse, probablement peu engageante mais tout à fait confortable et chauffée, comme elle le souhaitait. Elle n’a pas voulu se rendre au centre même de la ville, préférant une auberge un peu en retrait, détestant le bruit et les cris des gens qui ne manqueront pas de perturber tous les sommeils pendant les festivités. Prudente et tenant à son repos, elle a donc préféré un endroit à l’écart, sans pour autant être trop éloignée des événements.

Le voyage depuis Pharembourg a été calamiteux. Comme à chaque fois qu’elle pose le pied au sol après plusieurs jours en mer – et donc sur un sol en mouvement constant -  elle est tombée, retenue de justesse par Malek, cette forteresse Vaanie aux grands yeux sombres. Pour tous les autres passagers, il ne s’agissait que d’une faiblesse de vieille dame peu habituée aux voyages et probablement fatiguée. Fort heureusement. Bonne Ma’, elle, se maudit d’être encore à ce point sensible lorsque ses pieds quittent le sol ferme. Ce qui a posé un autre problème de taille.

Bonne Ma’, en bonne vieille dame pauvre, ne peut décemment monter à cheval. Le trio a donc payé trois places dans un convoi marchand se dirigeant vers Papincourt, prenant place dans une charrette ouverte à tous les vents. Malgré les épaisses couvertures, Malek est frigorifié, le menton de Safÿe tremble sous l’effet du froid et Bonne Ma’, elle, souffle sur ses doigts, moins impactée que les deux autres. A un énième claquement de dents, elle murmure, en Olyian :

- Désolée mes chéris, j’ai toujours détesté les chevaux et je n’ai jamais appris à monter.

Si les deux autres semblent intéressés par les paysages qu’ils découvrent, Bonne Ma’, elle, s’en contrefiche superbement. Elle les connait ces paysages. Elle les reconnait ces inflexions et ces accents. Elle les reconnait, ces regards-là posés sur Safÿe. Plus la charrette avance et plus elle regrette de l’avoir emmenée. Malek ne sera pas de trop pour veiller à sa sécurité. Bonne Ma’ peut parfaitement assurer la sienne. Puis…Qui irait s’en prendre à une vieille mendiante venue profiter des célébrations ?

- Bonne Ma’…Il fait un froid terrible ici…C’était comme ça chez toi aussi ?
- Parfois oui…Mais…C’était un bel endroit, un endroit plein de fleurs et de champs de blés. Un endroit magique, Safÿe. Peut-être que si nous avons le temps, avant de rentrer, je te monterai.

Bonne Ma’ esquisse un sourire à la jeune fille, plongée dans des souvenirs heureux. Le son de pas militaires, cadencés, claquant sur le beau dallage de la demeure de ses parents…L’évocation furtive d’un costume noir qu’elle serre si fort dans ses bras…L’odeur de santal et de musc…Un sourire tendre…Un champ de blé…

- Bonne Ma’ !!! mais tu pleures !

Elle ne s’en est même pas aperçu. Safÿe est, d’un bond, à ses côtés, passant ses petits doigts dorés sur le visage de la mendiante, essuyant la seule et unique larme qui roule sur sa joue et menace de révéler sa peau douce et blanche. Bonne Ma’ se saisit des doigts de Safÿe et la retient.

- Tu pleures jamais, qu’est-ce qu’il y a ? Tu as mal quelque part ?
- Non Safÿe, tout va très bien. Parfois on peut pleurer les choses heureuses, tu sais…

Elle serre la jeune femme dans ses bras et lui parle, à voix basse, lui racontant sa jeunesse, cet homme si beau qu’elle aimait si fort, la façon qu’elle avait de le surprendre pour le faire rire, la façon qu’il avait, si touchante, de la prendre dans ses bras…

- Tu l’aimes Bonne Ma’, c’est pour ça que t’es toujours toute seule…T’as jamais pu l’oublier…
- Jamais…Mais je dois me rendre à l’évidence et me faire une raison…Si je ne le trouve pas lors de ce voyage, je devrai me résoudre à rentrer et ne plus y songer…


Elle serre Safÿe contre elle, la tête posée sur le haut de celle de la jeune fille, qui se repose contre son sein. Tout le voyage jusqu’à Papincourt fut entrecoupé de haltes, de souvenirs et de projets. Enfin arrivés à destination, le trio se rendit donc à l’auberge du furet qui danse, afin de prendre possession de l’unique chambre réservée. Ils sont en déplacement, censés être de pauvres gens, inutile donc d’attirer l’attention en louant plusieurs chambres. Et au moins…A trois dans la même pièce, ils auront une chance de repousser quiconque voudrait s’en prendre à eux, pour une raison ou une autre.

- Safÿe…Passe un peu d’eau sur ton visage. Malek, enfile cette cape de laine et des vêtements chauds. Nous sortons. Il est temps de se mettre au travail…

C’est donc ainsi qu’entrèrent à Papincourt une petite dame au dos voûté et aux habits précaires, entourée d’une jeune femme habillée de la même façon et suivie par un immense homme habillé comme un pauvre paysan péninsulaire, aux grands yeux d’obsidienne.

Fin

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