Enguerrand l'Outremer
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 37 Date d'inscription : 15/02/2020
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 34 ans Taille : 1m60 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Monts et merveilles Mer 26 Aoû 2020 - 8:15 | |
| Fin quatrième ennéade de Karfias, an 18:XI Quelque part près du pont de Havramont
Le départ de Chiard avait été si prompt et si brutal que nombre de mercenaires se posèrent la question de savoir s'ils avaient vraiment effectué une retraite tactique, comme le clamait Enguerrand, ou s'ils n'avaient pas simplement fui à toutes jambes. Quoi qu'il en soit, afin d'éviter la colère des bourgeois rapaces, la fausse caravane s'était dirigée vers l'ouest. Après leur petit méfait en bord d'Afayel, les routiers s'étaient arrangés pour s'éloigner des lieux du crime afin de pouvoir regagner Isgaard et s'y faire oublier quelques temps, comme à leur habitude. Le malheur voulait à présent qu'ils soient obligés d'aller chercher port ailleurs...
Sur leur chemin, cependant, se trouvait une de leurs nombreuses caches disséminées en Péninsule comme autant de poternes dans une riche muraille. Lorsque les Canailles faisaient leurs coups dans les coupe-gorges d'Ancenis, une grosse partie de leur butin était entreposée à la frontière. Or, située juste à l'est de Havramont, dans un bosquet enchanteur, se trouvait l'une de ces fameuses caches. Une simple tanière, à moitié creusée dans le sol, à moitié couverte par les ruines d'un ancien temple païen. Lorsque les Hommes du Roi revinrent en cet endroit, de hauts vivats retentirent dans la troupe. C'était comme revenir chez soi, sauf qu'à l'intérieur de la maison n'attendait nulle femme, nulle marmaille, mais bien un énorme coffre d'or !
Le repaire fut rapidement investi, et chacun y prit ses aises pendant que les lieutenants et l'Outremer préparaient la partie du butin destinée à la paye des mercenaires, et celle qui serait utilisée pour le reste du voyage. Le dernier tonneau de bière fut sorti pour l'occasion, régalant la troupe pendant que les cerveaux des opérations s'appliquaient à faire les comptes. Rançons, bagues tranchées à-même la main, pendentifs arrachés aux cous des dames, la cache ne manquait pas de rappeler à quel point les méthodes des écorcheurs étaient rudes et sauvages. L'appât du gain était souvent trop fort pour ces hommes jetés sur les routes, obligés de se cacher, ne sachant s'ils survivraient à la prochaine journée. La vie d'un mercenaire était souvent courte et brutale. Enguerrand, lui, n'était plus tout jeune. Et comme le disait le proverbe, il faut se méfier des vieillards dans une profession où les gens meurent jeune.
Une fois le partage effectué, les troupiers restèrent une journée supplémentaire au sein du repaire, histoire de préparer leur fuite vers les Terres Royales. Des cottes-noires escortant une caravane de chariots était monnaie courante dans ces domaines. Malheureusement, depuis leurs horribles exactions commises pendant la guerre du Médian, une chose leur faisait peur : qu'ils ne soient reconnus. Après tout, ils avaient mis à sac une bonne partie de la campagne de l'ancienne Ligue, frappé la paysannerie et rançonné les petits seigneurs privés d'armée. Qui sait s'ils n'avaient pas laissé un vieillard édenté sur leur chemin, capable de les reconnaître aujourd'hui, et les pointant du doigt au carrefour d'un grand village ? Le risque était là. Mais Enguerrand avait décidé de le prendre.
L'Outremer mit ses troupes en bon ordre, et les Hommes du Roi traversèrent le pont de Havramont, s'acquittant du péage, et mettant les pieds dans l'ancien domaine d'Esteria. Ils suivraient le Bornent, mais éviteraient Diantra... Leur destination n'était pas la capitale. Leur destination, c'était Pharembourg.
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