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| La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren | |
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Auteur | Message |
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Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 1 Sep 2020 - 19:56 | |
| 8ème jour de la 6ème ennéade Hiver, Karfias de l'An 18:XI
Le temps se radoucissait, paisiblement. C'était encore timide car la neige subsistait un peu partout dans les paysages nordiques. Cependant, elle s'amincissait et ne recouvrait plus les routes depuis longtemps, laissant derrière elle des chemins boueux bien qu'encore gelés au petit jour. C'était la raison pour laquelle le jeune couple ne sortait qu'en milieu de matinée de l'auberge qui les avait hébergé pour la nuit, Efren sachant à quel point sa petite amie abhorrait le froid, et qu'ils marchaient sur les bas-côtés. A Fernel, leur présence n'était plus utile pour le moment. Louise ne semblait pas décidée à rentrer et les travaux s'achevaient. L'adolescent avait donc proposé qu'ils s'éclipsent quelques jours dans un petit voyage en amoureux. Ils n'iraient pas bien loin, il l'avait promis. Mais il avait envie -et un peu besoin aussi- de changer d'air. L'atmosphère au château n'était pas forcément des plus rafraîchissante et il n'en était plus parti depuis plusieurs ennéades maintenant. Alors il avait invité Anaëlle à s'échapper avec lui et, pour son plus grand bonheur, elle avait accepté.
Ce voyage, c'était lui qui le finançait. La jeune fille voulait économiser pour son projet tout en sachant qu'elle ne pourrait jamais mettre assez de côté pour y parvenir mais il respectait cela. Il lui avait acheté un manteau doublé et des bottes fourrées afin qu'elle n'ait pas trop froid sur la route. Dès la première auberge, il lui avait proposé de prendre deux chambres car il était prêt à payer double si cela pouvait rassurer la belle servante. Sinon, il aurait demandé à avoir au moins deux lits séparés, s'éclipsant lorsqu'elle aurait besoin de se laver ou de se changer. Il ne voulait pas lui sembler oppressant, il ne l'avait jamais été. Leur relation se poursuivait paisiblement entre leçons d'écriture et petits moments d'intimité. Efren lui avait proposé de lui apprendre quelques jeux de société et de cartes. Lorsqu'elle fut fin prête, il avait offert de faire quelques parties avec Max et Edwinn, jouant avec un jeu aux coins en relief pour lui permettre de continuer à faire l'aveugle. Tout se passait pour le mieux et le jeune homme éprouvait de plus en plus le désir de prononcer ces quelques mots qui lui étaient venus presque quatre ennéades plus tôt. Il espérait trouver le bon moment pour le faire lors de cette petite escapade.
Ce matin-là, le jeune couple prenait son petit déjeuner tranquillement, attendant que les routes dégivrent et que l'air se réchauffe un peu. Devant eux étaient disposés du pain et de la confiture ainsi que du lait et quelques pommes. Forcé d'endosser encore une fois son bandeau, Efren se débrouillait malgré tout pour se préparer seul ses tartines. Son meilleur accessoire : une serviette ! Afin d'essuyer ses doigts qui lui permettaient de stopper son couteau et qu'il recouvrait donc un peu au passage.
-On devrait arriver à destination avant midi.
Si l'adolescent gardait la surprise concernant l'endroit où ils se rendaient, il avait cependant montré le chemin qu'ils empruntaient à Anaëlle en la traçant chaque soir sur une carte. Il voulait qu'elle sache où elle se trouvait car elle n'avait plus pris la route depuis bien longtemps. Et puisqu'il était malgré tout le meilleur moyen pour elle de ne pas se perdre, il ne voulait pas qu'elle ait l'impression de se sentir piéger avec lui. Quoi de mieux pour cela que de profiter de ce voyage pour lui prodiguer quelques leçons de géographie ? La peur chassée par la connaissance, c'était ce qu'il prônait avec elle depuis le début.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mer 2 Sep 2020 - 8:40 | |
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Il est vrai que l’atmosphère du château est bien morose en ce moment. Entre le départ de Monsieur Aaron, celui de Dame Louise et celui de Monsieur Elazar, il n’y a pas grand-chose à faire au château. Le Capitaine Atréis est gentil mais c’est avant tout un homme de guerre, il laisse extrêmement peu de place pour les futilités et les bagatelles, appliquant à la lettre les instructions laissées par Dame Louise et par Monsieur Elazar, sans sortir du cadre précis de ces instructions. Anaëlle, sans personne à habiller, passe ses journées à rendre service, nettoyant, frottant, aidant les palefreniers aux écuries, apportant une aide à Maïethé, bref, elle se rend utile autant qu’il lui est possible, tout en consacrant du temps à Efren. C’est une routine douce qui s’est installée, entre regards complices et baisers volés, sous les regards attendris, parfois curieux, parfois moqueurs, des autres serviteurs.
Quand Efren a proposé un voyage, elle a ouvert de grands yeux tous ronds. Un voyage ? La première chose à laquelle elle a pensé a été son service au château. Qui va la remplacer ? Qui va aider Maïethé ? Et Nicholas ? Qui apportera des carmines à Dame Elisabeth ? Toutes ces questions qu’elle se pose ! Puis les détails pratiques affluèrent, l’angoissant quelque peu. Elle ne sait pas monter à cheval, elle en a peur, ils sont trop grands, trop vifs, trop brusques. Quand elle est aux écuries, elle essaye, pourtant, de tendre la main vers eux, de leur parler en douceur, d’être gentille, mais les chevaux reculent à chaque fois, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Nicholas avait déjà observé ce phénomène sans parvenir à l’expliquer. La seule explication qu’il a réussi à donner à Anaëlle à ce sujet est un très délicat et diplomate « C’est parce que tu leur fais peur ».
Ensuite, il y a ses tenues. Efren n’est pas sans savoir qu’elle ne possède pas grand-chose, rien qui ne lui soit propre en tout cas. L’essentiel de sa petite garde robe provient de Sylvie, des habits trop grands pour elles, taillés pour une femme parfaitement formée. Elle a du reprendre tous les vêtements, afin qu’ils lui conviennent. Ce n’était pas des habits neufs, ils étaient parfois en mauvais état mais c’est tout ce à quoi elle pouvait prétendre. Quant à ses souliers…Elle en a une paire, souple et fine pour les travaux à l’intérieur du château, et une autre, considérablement abîmée pour les courtes missions qui l’emmènent parfois au petit bourg de Fernel, pas très loin du château. Comment faire pour parcourir les chemins ainsi vêtue ? Elle ne tiendra pas deux heures, compte tenu des conditions humides et boueuses qui les attend…
Et enfin, il y a la nouveauté de dormir ailleurs, sous un autre toit, dans un autre endroit. Avec son amoureux pas très loin. L’idée même de partager la même chambre ne lui a pas traversé l’esprit. Elle a de suite pensé à chacun sa chambre mais …les coûts que cela va engendrer ! Elle a une cagnotte oui, elle pensait déjà à ce qu’elle devrait prélever de cette cagnotte pour payer tout cela…Jusqu’à ce que Efren règle tout en offrant des solutions. Il lui a offert un manteau et des souliers bien chauds, des vêtements neufs ! Elle les a regardés comme si c’était les plus belles choses du monde, avant de le prendre dans ses bras et de le remercier par un baiser. En ce qui concerne ses tâches, il lui rappela qu’elle ne faisait que rendre des services et que les serviteurs se contenteront de faire pleinement leurs tâches. Quant aux chambres, la solution se présenta d’elle-même dans la première auberge quand il loua deux chambres. Anaëlle en ressentit un soulagement et aussi un regain d’affection pour Efren. Il est tellement attentionné, tellement gentil, tellement patient avec elle…
Ce matin-là, alors qu’ils prenaient leur petit déjeuner, il annonça qu’ils étaient presque arrivés. Anaëlle leva la tête, une immense tartine de confiture dans sa main, mangeant de bon appétit. Un sourire étire ses lèvres tâchées de sucre.
- Alors ? On y est bientôt c’est vrai ? Tu vas me dire ce que c’est maintenant ??
Parce que mine de rien, même s’il lui a montré une carte avec leurs déplacements, elle ne sait pas où elle est ni comment rentrer. Elle est bien trop contente de découvrir des choses, de voyager et de passer du temps avec lui sans personne pour les observer pour s’interroger sur ce genre de détails.
- C’est pas drôle de tout garder pour toi, j’ai pas posé de questions mais là j’peux plus tenir…On va où là comme ça ? C’est quoi cet endroit tout plein de mystères ?
La jeune fille mord une nouvelle fois dans sa tartine et prend une gorgée de lait, tout en observant son petit ami.
- Je pose trop de questions, c’est ça ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 8 Sep 2020 - 19:51 | |
| Anaëlle débordait d'enthousiasme autant que de curiosité, comme toujours. Efren ne cacha pas son amusement, ni sa tendresse alors qu'elle se ressaisissait elle-même. Il venait tout juste d'essuyer sa main pleine de confiture dans sa serviette et il étira le bras pour venir chercher les doigts de la jeune fille. Lorsqu'ils les trouva, il les serra avec douceur. Il était vrai qu'il ne lui avait encore rien dit et il voulait garder la surprise finale jusqu'au bout mais il fallait peut-être qu'il la prépare un peu...
-Tu peux poser autant de questions que tu le veux, mon cœur. Et excuse-moi par avance de continuer à te cacher quelques informations encore mais je ne veux pas gâcher la surprise... Parce que je te promets que tu vas adorer.
Alors qu'il avait l'idée de quitter Fernel quelques temps pour prendre l'air, la destination lui était venue comme une évidence. Il lui avait suffi de penser à ce qui pourrait plaire à la belle servante... Pourtant, dans une région comme le Nord, très fortement ancrée dans une culture militaire, et en plein hiver, imaginer un voyage dont l'issue serait romantique n'était certainement pas des plus simple à imaginer. Mais l'adolescent connaissait bon nombre de personnes et de lieux tous plus surprenants les uns que les autres. Sa seule inquiétude, c'était la réaction d'Anaëlle... Mais si elle avait accepté ses yeux, elle pourrait bien accepter le reste, non ? C'était le pari qu'il avait fait et, s'il le cachait à la jeune fille, il ne pouvait nier qu'il angoissait de plus en plus à la pensée qu'elle n'aime finalement pas ce qu'il allait lui montrer...
Peut-être ferait-il mieux de la préparer à la première étape de leur voyage.
-Nous allons dans un village non loin de la frontière entre Odélian et Alonna. Là, nous trouverons un vieil ami qui... n'est pas conventionnel dirons-nous. C'est quelqu'un d'aussi gentil qu'étrange mais je te promets qu'il n'y a rien à craindre de lui. Il sera ravi de rencontrer quelqu'un d'aussi passionné que toi. Nous devons passer par lui pour obtenir le droit d'accéder à ta surprise.
Efren serra à nouveau ses doigts sur ceux d'Anaëlle et tâcha de lui adresser un sourire rassurant. Il avait conscience de peut-être rajouter encore plus de mystère que leur voyage n'en comportait déjà mais il ne voulait pas qu'elle s'inquiète car il n'y avait aucune raison pour cela.
- Tu me fais confiance ?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mer 9 Sep 2020 - 9:15 | |
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La jeune servante écoute son petit ami avec la plus grande attention et ne peut s’empêcher de réagir, même si elle essaye de se contenir, les doigts secouant frénétiquement ceux d’Efren.
- Odélian ? Alonna ? J’y suis jamais allée mais Nicholas parle parfois des chevaux qu’il y a en Odélian. Il dit qu’ils sont plus gros, plus lourds que les cheveux de Fernel, et ça me semble tellement bizarre ! Parce que les chevaux à Fernel, ils sont tellement grands…J’arrive pas à imaginer d’autres animaux plus énormes encore…Et c’est qui ce vieux monsieur ?
Elle se sert un verre de lait tout en imaginant la chose, si secrète et si mystérieuse qui les attend.
- Mais qu’est-ce que tu manigances ?
Anaëlle a un petit rire en buvant son lait, laissant une moustache toute blanche sur sa lèvre avant de mordre dans un nouveau morceau de pain.
- Tu chais, j’ai confianche en toi, Efren…
Elle déglutit avant de se pencher vers lui, tout sourire :
- …Sinon je ne serais pas ici dans une auberge en ta compagnie, hein. C’est un grand voyage, le premier que je fais avec toi…jamais je me suis sentie aussi bien. Je n’ai pas peur quand je dors, je n’ai pas peur quand je me réveille, j’ai l’impression d’être libre ! Tout le temps !
Anaëlle dépose un baiser sur la joue d’Efren, le maculant au passage de lait et de confiture avant de sourire et d’essuyer le tout avec un morceau de tissu, en riant aux éclats.
- Je suis heureuse Efren.
Elle repousse la petite assiette désormais vide et trépigne sur sa chaise à présent, incapable de se tenir.
- Alors ? On y va ? Je n’en peux plus d’attendre…Je me sens comme…comme…Rha ! j’arrive pas à expliquer, c’est comme si j’avais plein de fourmis dans le ventre ! On y va ?? Ho attends ! je sais ! Mange tranquillement ! je vais préparer des tartines pour le trajet !
Anaëlle se saisit des quelques tartines qu’il reste et y appose une superbe couche de confiture, tout en fredonnant un air venu de ses souvenirs, un radieux sourire aux lèvres. Elle emballera le tout dans un morceau de tissu, le temps qu’Efren termine tranquillement son petit déjeuner.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 13 Sep 2020 - 12:36 | |
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Efren pencha la tête sur le côté. Si, des chevaux plus épais que ceux de Fernel, cela existait mais on n'en faisait certainement pas le même usage. Et des animaux plus imposants encore, il en connaissait aussi. Rien qu'en Ithri'Vaan, il se souvenait des Paims, si grands que l'on pouvait installer un petit kiosque dessus et qu'il fallait une échelle pour y monter. Il étira un nouveau sourire attendri avant de lui répondre.
-Alors on ira en voir et tu te rendras compte par toi-même.
Il ne pouvait lui promettre de l'emmener voir d'autres créatures dans d'autres pays mais il retint cette idée dans un coin de son esprit et, si l'occasion se présentait un jour, il la lui proposerait.
Anaëlle lui renouvela sa confiance et la lui témoigna d'une nouvelle façon. Elle lui assura qu'elle dormait à merveille et que la peur de l'effleurait pas un instant alors qu'ils voyageaient ensemble. Son expression se fit plus tendre en écoutant ses mots.
-Je suis ravi de l'apprendre. Fit-il, sincèrement touché.
En revanche, il n'osa émettre à voix haute qu'il espérait que cela durerait, que ce soit pour leur futur ou même les heures à venir. Il aurait eu le sentiment de lui mettre la pression dans le premier cas ou de l'inquiéter dans le second et ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Il ne voulait pas mettre sa confiance à l'épreuve, bien au contraire. Il préférait qu'elle se renforce pour que, le jour où elle se sentirait prête à passer certains caps avec lui, elle le fasse sans frayeur aucune.
Une fois de plus, sa petite amie lui témoigna son impatience mais elle trouva de quoi s'occuper elle-même le temps qu'il termine son petit déjeuner. Lorsqu'il eut fini, ils remontèrent dans leurs chambres respectives pour récupérer leurs affaires. Efren acheva de régler leur séjour puis ils reprirent la route à la faveur du soleil hivernal. Le sol était encore gelé mais leurs bottes fourrées et imperméabilisées les protégeaient du froid et de l'humidité. Tant que le chemin n'avait pas retrouvé sa consistance boueuse, ils pouvaient se permettre de marcher sur le sentier. Lorsqu'ils traversaient quelques bois, la température chutait brutalement et l'adolescent offrait un bras chaleureux à Anaëlle afin de la garder au chaud contre lui. Mais dès qu'ils retrouvaient les rayons du jour, le redoux leur permettait de reprendre leurs places côte à côte. Près de deux heures de marche plus tard, les jeunes amoureux atteignirent un nouveau village. Celui-ci était composé d'une trentaine de maisons et ne semblait pas posséder grand chose d'extraordinaire. Pourtant, Efren demanda à sa petite amie de les guider au hasard dans les rues. Il saurait quand ils arriveraient à destination. Le tour du hameau ne devait pas leur prendre des heures. Quelques dizaines de minutes tout au plus. Les habitants les regardèrent passer sans rien dire, restant concentrés sur leurs affaires. On entendait les coups de marteau du forgeron, les cris des enfants qui jouaient dans ce qu'il restait de neige, les quelques lavandières qui frottaient et battaient le linge, le fermier et ses fils qui menaient les bêtes dans les pâturages. Cependant, au milieu de toute cette agitation, l'aveugle semblait imperturbable. Tout comme Anaëlle avait confiance en lui, il avait confiance en elle pour le guider de manière à leur éviter tout heurt. Il se contentait donc de la suivre, son esprit tourné vers une toute autre quête.
Tandis qu'ils venaient de marquer une pause pour laisser passer un troupeau de moutons, Efren resta planté là alors que sa petite amie reprenait leur avancée. Il la retint doucement.
-Nous sommes arrivées. Lui expliqua-t-il.
Autour d'eux, il n'y avait rien de particulier. Une femme passait avec un panier rempli de quelques pommes qu'elle ressortait de sa cave pour les rapporter à l'intérieur de sa maison. Deux enfants courraient sans regarder autour d'eux. Un jeune portait une petite roue de charrette sur son épaule. Et un homme les fixait en plissant les yeux. Un homme assis à même le sol, la peau rendue sombre non pas à cause du soleil mais à cause de la terre qui semblait de recouvrir. Ses jambes étaient repliées contre lui et il maintenait ses genoux à l'aide de son unique avant bras. Son crâne était en grande partie dégarni et il portait une longue barbe mal entretenue. Après quelques instant d'observation, il se leva sans prendre aucun appui et déplia ses membres. Ses muscles étaient si secs que l'on aurait pu prendre ses bras et ses jambes pour des branches d'arbre. Le peu de tissu qu'il portait était rouvert de mousse et de feuille. Les superstitieux locaux le prenaient pour un druide, ignorant que cela n'existait que chez les elfes de la grande forêt. L'homme avait plutôt l'air d'un mendiant, d'un vagabond ou même d'un sauvage, mais il n'avait rien d'un éternel.
Le vieillard s'approcha lentement du jeune couple, ses pas prudents et mal assurés, ses yeux toujours fixés sur l'adolescent. Ce dernier n'avait pas besoin de le voir pour savoir qu'il était là. Bientôt, il fut si près de lui qu'il put sentir son odeur. Son parfum n'avait d'ailleurs rien de nauséabond. Il sentait la terre fraîche, comme s'il venait de se rouler dedans. Il s'approcha encore, se fit si proche qu'Efren put sentir son souffle sur lui. L'inconnu détaillait ses traits, semblant savoir qui il était et fouillant dans sa mémoire. Après un moment, sa voix se fit entendre, un peu plus aiguë que la moyenne des hommes de son âge et un peu dérayée aussi.
-La jeune pousse devient un chêne. Comme son grand chêne de père. L'homme jeta un œil autour d'eux, cherchant manifestement quelque chose, ou quelqu'un. Où est-il ? -Nos routes se sont séparées. -Hm... Fit le vagabond tout en se redressant d'un air pensif. Il faut bien quitter l'ombre des feuillages pour pouvoir forcir. Soudain, il tourna la tête dans la direction d'Anaëlle semblant la remarquer seulement ou ne lui accordant de l'importance que maintenant. Oh, mais le jeune chêne a accroché une belle plante à son bras ! Il approcha son visage penché sur le côté, détaillant les traits de la servante. Elle put alors remarquer qu'il était assez petit pour un nordien, bien qu'il soit encore un tout petit peu plus grand qu'elle. N'aie pas peur bouton de rose. Le vieux Sig est fou mais, il a beau avoir encore toutes ses dents, il n'a encore jamais mordu personne !
Il ricana alors, dévoilant des dents étonnamment blanche pour quelqu'un à l'apparence si négligée. - Le vieux Sig:
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 13 Sep 2020 - 14:33 | |
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Après avoir marché assez longtemps, le jeune couple parvient donc dans un petit hameau. Anaëlle n’a pas manqué, évidemment, de s’émerveiller d’à peu près tout, parlant de tout ce qu’elle voit, expliquant à Efren les paysages, les arbres, les lièvres qui détalent à leur approche, les nuages dans lesquels elle voit des formes fantastiques, la couleur du ciel, la poussière qui trône un peu sur son épaule et qu’elle envoie valser d’un doux mouvement de la main, attentive. Elle s’enthousiasme d’absolument tout, sans craindre quoi que ce soit et le sourire ne quitte pas son visage aux joues rosies par le froid. Et son entrain redouble alors qu’ils entrent dans le tout petit village.
Le bras placé sous celui d’Efren, Anaëlle explique ce qu’elle voit, tout en lui évitant tous les écueils, comme elle a l’habitude de le faire, instinctivement. Le forgeron, les enfants, les troupeaux, les moutons qui les empêchent d’avancer, un instant.
- Viens, on continue.
Elle avance d’un tout petit pas mais Efren, lui, ne bouge pas. Il reste sur place et Anaëlle ne comprend pas de prime abord.
- Efren ? Il y a un souci ?
La jeune fille observe les gens tout autour d’eux et lui dit ce qu’elle voit. Une dame portant un panier rempli de pommes, un autre portant une roue de charrette sur son épaule, des enfants qui courent et un tas de feuilles là bas.
- Attends…Y a un tas de feuilles avec des yeux…Efren…C’est un monsieur ! Et il vient vers nous !
Anaëlle serre le bras de son petit ami et cherche fiévreusement sa main, qu’elle serre cette fois avec une angoisse qu’elle ne dissimule pas. Il est terrifiant, cet homme. Il est tout sale et tout maigre, il les regarde et elle ne sent pas à l’aise du tout.
- Efren, il me fait peur.
Le jeune homme, lui, ne semble pas effrayé le moins du monde puisqu’il ne bouge pas, pas même quand l’inconnu sera si proche qu’une odeur de terre fraîche les enveloppe tous les deux. Anaëlle se cache presque derrière son petit ami, n’osant pas trop regarder le vieil homme étrange, tachant de garder son calme et la tête froide. Efren ne l’aurait jamais emmené dans un endroit dangereux avec de mauvais hommes, elle le sait. C’est juste que…il est différent. Il est intimidant et Anaëlle a parfois beaucoup de mal à faire la différence entre les apparences et ce que sont réellement les personnes. Cela s’apprend, évidemment, mais…l’apprentissage sera long.
Lorsqu’il parle, Anaëlle rentre la tête dans les épaules et c’est bien pire quand il s’adresse à elle. Il parle de chêne et de plantes, elle ne comprend pas, perturbée par ces paroles qui n’ont pas de sens. Elle se contente de murmurer un tout petit :
- Y a pas grand-chose à manger sur moi de toute façon, m’sieur…
Elle rougit jusqu’aux yeux et demande, timidement :
- Efren…Est-ce ce monsieur l’ami pas conventionnel que nous venons voir ?
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 13 Sep 2020 - 20:04 | |
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Efren avait serré doucement les doigts de sa petite amie pour la rassurer. Il l'avait sentie se raidir et tenter de se dissimuler derrière lui à mesure que l'inconnu s'approchait. Il lui offrait une bien maigre protection mais c'était tout ce qu'elle avait et elle comptait sur lui. Cependant, il demeurait paisible alors que cet homme les abordait sans la moindre gêne ni retenue. Sa remarque sur le fait qu'elle ne représentait pas un vrai repas le fit sourire tandis que le vieux vagabond se redressait, reculant sa tête dans une expression étrange.
-Te manger ? Quelle idée ! Pouah ! Et c'est le vieux Sig qui est fou... Sache, future rose, que si Sigmund ne se souvient plus de tout, il est certain de ne jamais avoir avalé de la chaire humaine !
Laissant l'homme à ses grimaces, l'adolescent tourna légèrement la tête vers Anaëlle et lui parla avec douceur.
-Oui, c'est lui que je cherchais. C'est pour ça que je t'ai demandé de me faire confiance. Il est le seul à détenir les clefs de notre destination finale. En d'autres termes, il va être notre hôte. -Hôte ? Interrogea le vieux fou en percevant la fin des propos du jeune homme. Ce dernier reporta donc son attention sur lui. -J'espérais que tu nous offres l'hospitalité. Je voudrais qu'Anaëlle voit ton sanctuaire. -On cherche à ouvrir le bourgeon ? -Loin de moi ce genre de pensées. Je veux seulement lui faire plaisir. Et je suis certain qu'elle appréciera ton oeuvre à sa juste valeur.
Sigmund prit un air à la fois renfrogné et dubitatif. Il observa d'abord Efren, puis Anaëlle, puis Efren... et ainsi de suite pendant un petit moment, approchant et reculant son visage au gré de ses réflexions. Mais l'adolescent lui paraissait sincère. Ses doutes se portaient plutôt sur l'inconnue qu'on lui demandait de ramener chez lui. Il n'ouvrait pas les portes de son domaine à n'importe qui, il savait ce qu'il pourrait lui en coûter. Il était fou mais demeurait suffisamment méfiant pour ne pas risquer sa tête de manière inconsidérée. Cependant, Anaëlle n'avait pas l'air de représenter une grande menace... Alors, dans un reniflement peu élégant, il détacha finalement son regard de la jeune fille.
-Bien. Le jeune chêne a de quoi payer son droit d'entrée ?
Afin de ne pas lâcher la main d'Anaëlle, l'aveugle laissa son bâton reposer dans le creux de son épaule avant de glisser ses doigts dans l'une des poches de son pantalon. Il en ressortit un mouchoir plié qu'il tendit au vieil homme. Celui-ci utilisa son unique main pour déplier le tissu avec une délicatesse presque étrange chez un être aussi insolite. Bientôt, le contenu du mouchoir fut dévoilé aux yeux des trois protagonistes et il ne s'agissait que de quelques graines petites et noires. Sig les effleura du bout des doigts avant de ricaner à nouveau et de relever les regard vers celui qui ne pouvait le lui rendre.
-Carmine. Ce sont tes couleurs. Hein, Carmin ?
Efren étira un sourire amusé. Cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas appelé ainsi. Il n'avait d'ailleurs pas choisi de lui ramener ces graines-ci par hasard et le vagabond n'avait pas manqué de comprendre la référence. Ce dernier referma le mouchoir et le prit pour le glisser dans ses haillons.
-Suivez-moi.
Le vieil homme fit demi-tour et commença à s'éloigner de son pas claudiquant et instable mais assuré. Avant de faire quoi que ce soit, l'adolescent voulut avant tout s'assurer que tout allait bien pour sa petite amie. Aussi se tourna-t-il vers elle et lui parla-t-il avec douceur.
-Ça va, mon cœur ? Je te promets qu'on ne risque rien. Sig est un excentrique mais il n'a jamais fait de mal à personne. C'est pour ça que ce village tolère sa présence. Je ne t'aurais jamais conduite ici si tu devais être mise en danger d'une façon ou d'une autre. J'ai évolué jusque là dans un univers où il ne faut pas toujours se fier à ce que l'on voit mais où la confiance joue un rôle primordial. Et cet homme en fait partie. Je suis certain que tu vas adorer l'endroit où il vit.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Lun 14 Sep 2020 - 9:29 | |
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- Notre hôte ? Mais…
Si Sig semble surpris, ce n’est rien à côté de la réaction d’Anaëlle. Le vieil homme a des propos qui la mettent terriblement mal à l’aise. Il la verra s’empourprer jusqu’au front, avant de baisser les yeux et de regarder ses pieds, lâchant la main d’Efren pour tirer sur sa manche compulsivement. « Ouvrir le bourgeon », sincèrement ? Pourquoi faut-il que tous les hommes pensent de la sorte…Enfin tous les hommes moins un, car Efren a tôt fait de rectifier le tir. Cela n’empêche pas Sig de la regarder comme si elle était une curieuse bête, un étrange animal. Il la regarde longuement en plus, elle n’ose même plus lever la tête et elle n’ose plus dire le moindre mot, à moitié cachée par son petit ami.
L’inspection dérangeante cesse lorsque le jeune homme donne à Sig un mouchoir plié qui contient des graines. Des graines de carmine, visiblement, ce qui semble satisfaire le vieil homme. Il s’éloigne après avoir invité le petit couple à le suive. Et aux paroles d’Efren, la jeune servante ne répond rien, pendant quelques secondes.
- Ça va…
Elle cherche les doigts d’Efren, timidement.
- C’est juste que j’aime pas quand on me regarde fixement comme ça…Et…J’veux pas qu’il pense de mauvaises choses.
Elle sait qu’elle n’a aucun contrôle sur ce que peuvent penser les gens en général et les hommes en particulier alors elle prend sur elle mais ce n’est guère chose aisée quand on a traversé ce qu’elle a enduré durant de si longues années. Il suffit de pas grand-chose pour que les angoisses reviennent. Là, elles n’étaient pas revenues depuis un long moment. Efren a réussi à la mettre en confiance au château d’abord, puis à l’extérieur, même dans un endroit inconnu. Cela étant, il ne peut contrôler, lui aussi, les interactions et les réactions des gens. Anaëlle a peur quand on la regarde de cette façon, surtout quand il s’agit d’un homme. Et le fait qu’il soit âgé ne diminue en rien sa dangerosité potentielle, aux yeux de la servante. Elle se souvient très bien d’Elazar, un vieil homme à la canne, qui a pourtant réussi à se défaire de Geoffroy, sous son nez.
- Je suis désolée, Efren…Il m’a fait peur. Mais s’il est ton ami et que tu lui fais confiance, alors…allons-y.
Elle glisse son bras sous le sien pour le guider, inspirant longuement, pour se détendre.
- Je dois apprendre à faire confiance à tous ces gens qui ne sont pas toi. J’essaye, je t’assure que j’essaye mais…je réussis pas toujours à garder mon sang froid. Tu vois…Je veux pas qu’il y ait un malaise avec ton vieil ami, je ferai attention de pas dire ou faire quoi que ce soit qui pourrait être embarrassant, c’est promis.
Elle esquisse un petit sourire et fait un pas.
- Il nous attend. Viens. Ça ira, je t’assure.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Ven 18 Sep 2020 - 19:26 | |
| -Rassure-toi, il n'a rien pensé du tout. Il est étrange et excentrique mais il n'a jamais fait de mal à personne. C'est pour cela que sa présence est tolérée dans ce village.
Fort heureusement, Sig était fou mais n'avait pas cessé d'être intelligent pour autant. La seule chose que les gens d'ici savaient de lui, c'était qu'il avait perdu un bras et la raison. Est-ce que les deux évènements étaient liés ? Personne n'était jamais parvenu à obtenir la réponse, le vagabond n'était pas très clair dans ses propos. Efren doutait même qu'il s'en souvienne en réalité. Quant à lui, il n'avait évidemment pas menti le moins du monde en affirmant qu'il n'avait pas d'idée derrière la tête en conduisant sa petite amie dans son domaine. Il évoluait dans cette relation au moment rythme que celle avec qui ils formaient ce couple. Avec une autre -qui n'aurait pas le même passif-, certaines choses se seraient peut-être déjà initiées, lentement, sans pour autant se conclure trop vite. Mais il tenait suffisamment à la jolie rousse pour simplement l'accompagner dans son besoin de douceur, prenant le temps de lui redonner confiance en elle, en lui et dans le monde. Le moment viendrait lorsqu'il viendrait, il n'était pas pressé.
-Il en faut beaucoup pour le contrarier, ne t'en fais pas. Et même si tu y parvenais, ce sera oublié la minute d'après. Il est très lunatique.
L'adolescent avait à peine terminé cette phrase qu'Anaëlle l'entraînait déjà à la suite du vieil homme. Cependant, il profita de la distance qui les séparait encore pour lui glisser quelques mots à demi-voix.
-Je resterai à tes côtés aussi longtemps que tu en auras besoin, mon cœur. Jusqu'à ce qu'on parte s'il le faut.
Il serra tendrement sa prise sur son bras afin de la rassurer. Elle n'était pas toute seule avec cet homme bizarre et il ne laisserait jamais personne lui faire du mal. Certes, il ne savait pas se défendre outre mesure et un bandeau l'handicapait quelque peu mais il préférait qu'on s'en prenne à lui plutôt qu'à elle. Aussi n'hésiterait-il pas un seconde à se mettre en travers du chemin de quiconque s'approcherait d'elle. Néanmoins, Sig ne représentait pas une menace à ses yeux et il adressa un sourire paisible à Anaëlle.
Le vieux vagabond ne les avait pas attendu et arrivait déjà à la périphérie du village lorsque le jeune couple le rattrapa presque. Aucune maison ne semblait l'intéresser et il n'y avait rien devant eux à part quelques arbres et un paysage vallonné. Il n'y avait aucun signe d'habitation dans cette direction mais c'était pourtant par là qu'il s'avançait. Ils en auraient pour un moment avant d'arriver chez lui. Au bout de la première heure de marche, le terrain avait commencé à s'escarper un peu plus. Ils ne suivaient aucun chemin précis et pourtant Sigmund semblait parfaitement savoir où il allait. Il se retournait parfois pour observer les tourtereaux en train de progresser au rythme de l'aveugle.
-Tu n'as plus ton masque, Carmin ? -Ce serait étrange d'en avoir un sur moi maintenant, tu ne crois pas ?
Le vieux fou dodelina de la tête comme s'il acquiesçait à sa manière puis il reprit son chemin. De son côté, Efren tenta d'expliquer leur échange à sa petite amie.
-Quand j'évoluais comme un voyant, je m'étais fabriqué un espèce de masque avec des crins de chevaux, juste pour mes yeux. Ça me brouillait un peu la vue mais au moins je pouvais y voir quand la luminosité était vraiment trop forte. Je m'en suis débarrassé en enfilant ce bandeau.
Après tout, il n'était plus censé utiliser ses yeux à présent. Il ne le faisait que dans l'intimité de sa chambre et après avoir fermé la porte à clef. Avant d'entamer sa relation avec Anaëlle, il ne voyait plus que la nuit et avait perdu presque toute résistance à la lumière. Il s'y habituait de nouveau, petit à petit, mais il était encore loin de pouvoir supporter une journée comme celle-ci, avec le soleil hivernal et la neige qui crissait encore si souvent sous ses pieds. Alors, même s'il n'y avait personne ici, il était incapable d'y voir pour le moment.
La montagne leur fit de plus en plus d'ombre alors qu'ils s'enfonçaient entre ses pics. Le mont n'était pas très élevé mais il était escarpé par ici. Nul autre Souffle ne devait venir dans les environs hormis Sig et ses très rares invités. Il commençait à faire froid alors que les rayons du jour ne les avait plus touché depuis un moment et qu'un vent léger et glacé s'engouffrait dans les crevasses. Deux heures après avoir quitté le village, le vagabond disparut derrière un rocher sans ressortir à l'autre bout. Ce ne fut qu'en s'approchant que la jeune fille en découvrit la raison : il y avait un trou qui permettait d'entrer dans le ventre de la montagne. Un trou des plus discret et plutôt étroit. Ils s'enfoncèrent alors à la suite du vieil homme et s'éclipsèrent à leur tour.
A l'intérieur, la lumière du jour parvenait à éclairer les premières dizaines de mètres mais il faisait désormais suffisamment sombre pour qu'Efren se risque à retirer son bandeau. Il grimaça mais cela ne dura pas longtemps avant que ses paupières ne cessent de papillonner et que ses traits retrouvent une expression normale. Il tourna rapidement son regard vers Anaëlle et lui adressa un sourire, comme s'il était tout simplement heureux de pouvoir l'admirer de nouveau. Ce qui n'était pas totalement faux. Les trois compagnons continuaient de s'enfoncer dans le noir mais, curieusement, la luminosité semblait se maintenir. Lorsque le soleil n'apporta plus aucun de ses rayons, les deux jeunes gens purent comprendre que ce qui les éclairaient encore venait de devant eux. Et, plus précisément, de devant Sig. Car il tenait dans sa main un champignon luminescent qui l'auréolait d'une aura verdoyante
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 19 Sep 2020 - 19:56 | |
| L’expérience est tout à fait étrange pour Anaëlle. La jolie petite servante découvre tant de choses en compagnie d’Efren, et pas uniquement des paysages ou des lettres. Non, il y a tout un pan de la vie sociale, des usages, des conventions usuelles établies, qu’elle découvre en même temps que ces paysages et ces lettres, et parfois, tout cela lui semble insolite, voire même absurde. Comment ? Voilà un homme déguisé en tas de feuilles, qui a une façon de parler tout à fait étrange et une attitude inhabituelle et elle devrait ne pas avoir peur ? Alors, oui, bien sûr, Efren est là à ses côtés, elle a une confiance totale en lui, sur tous les plans, mais…elle aura toujours des appréhensions, des préjugés, des avis, parfois pas bien malins, toujours basés sur ce qu’elle voit et pas sur ce qu’on lui dit. Les gens à qui on a menti toute leur vie, les gens à qui on a fait du mal, les gens qui ont souffert, ceux-là ont une seule habitude commune : celle de se méfier, même si on les rassure. Cela s’efface, avec le temps, de la patience et beaucoup d’amour, comme toutes les blessures de la vie, et en cela Anaëlle a la chance incroyable d’être accompagnée d’un jeune homme extraordinairement patient et compréhensif. Tout ceci apparaît en l’esprit d’Anaëlle, de manière confuse, parce qu’elle n’a pas les mots pour exprimer tout ce qu’elle ressent. Dans son monde fait de blanc ou de noir, le gris est une nuance qu’elle commence seulement à appréhender et il est heureux que ce soit Efren qui la lui enseigne…
Cela n’empêche pas la jeune fille de guider Efren avec le même aplomb que d’ordinaire, faisant fi de son appréhension et de ses doutes pour se consacrer totalement à son petit ami, lui signalant ici une pierre, là un petit dénivelé qui pourrait croquer sa cheville. Elle lui décrit ce qu’elle voit, d’une voix douce, son fol enthousiasme quelque peu tempéré par la présence de cette silhouette feuillue, là devant qui ne dit rien mais qui se retourne de temps en temps pour observer leur progression.
Lorsqu’il évoque ce masque étrange, Anaëlle serre le bras d’Efren un peu plus fort, comme si elle compatissait silencieusement à sa peine. Sa vie à lui n’a sûrement pas été plus facile que la sienne et lui, il ne se plaint jamais. Il n’en parle pas, ou presque pas et quand il le fait c’est toujours avec un certain détachement qu’elle rêve de posséder. Mais…peut-on sincèrement parler avec détachement de viol, de violences physiques, psychologiques et verbales, de maltraitances chroniques, depuis l’enfance ? Non, évidemment. Peut-être y arrivera-t-elle un jour mais ce jour n’est pas près de survenir. Là aussi, il faudra beaucoup de patience et d’amour, pour qu’elle puisse en parler sans crainte. Alors elle essaye une note d’humour, encore quelque chose qu’elle apprend, avec des ratés, parfois.
- Moi je l’aime bien ton bandeau, parce que ça veut dire que t’es obligé de rester près de moi tout le temps !
Elle préfèrerait, bien sûr, qu’il en soit débarrassé pour toujours. Elle se hisse sur la pointe des pieds, stoppant leur progression un bref instant, pour donner un baiser espiègle sur sa joue avant de rire un peu, en secret, et de reprendre la marche.
Le temps devient plus frais, il y a du vent, la marche devient compliquée, à mesure que les escarpements se multiplient. Le froid est également de la partie et elle remercie tout bas son petit ami pour le nouveau manteau et la nouvelle paire de souliers. Elle aurait probablement souffert si elle n’avait pas eu cela sur le dos en ce jour.
Sig disparaît soudain derrière un rocher. Anaëlle s’arrête, surprise, avant de reprendre la route et de voir, enfin, une petite entrée.
- Efren, j’pense…j’crois qu’on arrive, il est entré dans une caverne, tiens moi bien.
Elle avance avec prudence, posant le pied avec attention et guidant de son mieux Efren jusqu’à ce que la lumière soit moins forte. Dans la demi pénombre, elle dit enfin :
- Je pense que tu peux enlever ton bandeau. Y a plus de lumière forte.
Quand il l’aura fait, elle lui adressera un sourire doux, contente de revoir ces deux orbes carmines, et lui prendra la main.
- Ton ami vit dans une grotte ?
Elle serre les doigts dans les siens, et initie la marche, suivant Sig jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que la lumière du jour a totalement disparu, remplacée par une autre luminescence. Anaëlle s’arrête et observe les lieux avec curiosité, l’éclat émeraude de son regard rehaussé et sublimé par les luminescences verdoyantes qui les éclairent. Elle sourit, de toutes ses dents, en voyant le champignon dans la main de Sig, alors elle avance plus vite, tirant Efren derrière elle à présent, rejoignant presque le vieil homme.
- Un champignon qui brille ! Comment c’est possible ! ?! Efren, regarde ! T’as vu ça ?? J’peux toucher ? S’il te plaît ?
Toute sa crainte du vieil homme disparaît en un instant à la vue de cette magie si jolie.
- Ça pousse sous terre, ici, c’est ça ? J’ai vu, à Fernel, des petits animaux qui brillent comme ça, la nuit, avec des ailes et des gros yeux. Ça fait pas de bruit, on ne les remarque pas quand il fait jour mais la nuit…C’est beauuuu !!!! On dirait des petites étoiles qui dansent ! T’as déjà vu ça, dehors, M’sieur ? C’est parce qu’il fait sombre qu’il brille comme ça, c’est ça ??? Efren ! Il faudra que je te montre ces grosses mouchétoiles en été, c’est trop beau !
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 20 Sep 2020 - 20:45 | |
| -Hum... C'est plutôt son jardin secret que son véritable lieu de vie. Mais... Oui, d'une certaine manière, il vit dans une grotte.
Vivre n'était pas tellement de mot. Il y cachait plutôt quelque chose et c'était ce quelque chose qu'Efren voulait montrer à la jeune fille. Soudain, cette dernière remarqua le champignon luminescent et son enthousiasme débordant reprit aussitôt le dessus sur toutes ses peurs. Elle osa s'approcher du vagabond qui adressa à l'adolescent un regard étrange. Il n'avait pas l'habitude qu'on l'aborde de cette manière, et encore moins qu'on l'interroge. D'ailleurs, les questions d'Anaëlle ne lui paraissaient pas toutes pertinentes.
-Le bouton de rose en a vu quelque part dans cette grotte ? Demanda-t-il, haussant un sourcil et écarquillant ses paupières en approchant son œil de la servante.
Si elle regardait autour d'elle, elle ne trouverait que des murs totalement nus et couverts d'humidité. Il n'y avait pas moindre trace de champignon, de mousse ou d'herbe. Rien n'avait l'air de pousser ici et c'était un peu normal étant donné qu'il n'y avait pas une once de lumière pour nourrir les plantes.
-Ça pousse sous terre mais très loin d'ici.
Il lui tendit alors le champignon pour le lui donner. Si elle voulait le toucher, autant qu'elle en fasse ce qu'elle voulait. Une fois qu'elle l'aurait en main, il se retournerait et reprendrait son chemin, s'enfonçant toujours plus loin dans les profondeurs de la montagne. Rapidement, une seconde aura verdoyante émanerait de devant lui et le jeune couple le trouverait avec un nouveau champignon en main. Finalement, après quelques minutes à avancer dans le noir, ils se retrouvèrent face à ce qui ressemblait fort à un éboulement. Plusieurs pierres bloquaient entièrement le passage devant eux. Cependant, plutôt que de faire demi-tour, le vieux Sig déposa son bolet lumineux sur une paroi avant de venir se planter face au mur. Puis il agita les bras, réalisant des mouvements amples vers la droite puis vers la gauche. Ses membres tremblaient comme s'il soulevait une très lourde charge. Face à lui, les blocs de pierre se mirent en mouvement avec lenteur et s'écartèrent. Le vagabond continuait son opération tandis que le passage se dégageait progressivement. Bien vite apparurent derrière les rochers une épaisse couverture de lierre qui recouvrait entièrement la face caché du mur.
A mesure que le chemin se libérait, la lumière pénétrait de nouveau dans le tunnel. Une lumière qui n'avait rien de naturelle mais qui ne pouvait provenir de faibles torches. Efren s'était préparé et avait détourné les yeux, les paupières fermées car n'importe qui serait temporairement ébloui en passant de la faible luminosité du champignon à ce spectacle étincelant. Sig et Anaëlle retrouveraient la vue bien avant lui et, si le premier entrerait aussitôt dans son antre, nul doute que la jeune fille demeurait clouée sur place un petit moment...
Devant eux se tenait un paysage invraisemblable. Le vieux vagabond descendait dans ce qui était autrefois une immense caverne haute de plusieurs mètres et parcourut d'un cours d'eau souterrain. Mais s'il y faisait toujours frais, le plafond était recouvert de champignons blancs éclairant la salle de mille feux. Cette lumière profitait alors à une immense jungle de plantes de toute taille, certaines présentant des floraisons de toutes les couleurs. Le sol était devenu un tapis herbeux où se côtoyaient des fleurs de toutes sortes. Bleuets, marguerites, violettes, bouton d'or... Tout ce qui plaisait à l'infirme de voir se mélanger dans un pêle-mêle chatoyant. Des arbres de différentes hauteurs avaient miraculeusement poussé. Près d'une petite étendue d'eau parsemée de roseaux et de nénuphars, un saule pleureur offrait une ombre au soleil artificiel pour quelques hortensias. Un chêne qui semblait vieux de plusieurs siècles se tenait dans un coin, inébranlable face à un déchaînement d'éléments qui ne viendrait jamais le déranger ici. Une forêt de fins bouleaux offrait un endroit parfait pour qu'un groupe d'enfants vienne jouer. Un baobab trônait au centre, semblant presque toucher le "ciel". Quelques fruitiers offraient leurs trésors alors que ce n'était aucunement la saison. Ainsi, il était déjà possible de cueillir des pommes, des poires, des pêches, des oranges, des ananas, des bananes, des groseilles, des framboises... Et partout, une multitude de plantes plus exotiques les unes que les autres se côtoyaient. Un arbre à papillon, des bambous, des palmiers, des plantes carnivores, des lys, des fuchsias... Tout cela formait une immense forêt surréaliste dans un décor tout droit tiré d'un songe.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 22 Sep 2020 - 8:32 | |
| - Ohhhh !!!
Anaëlle a lâché la main d’Efren pour prendre le champignon entre ses mains. Elle marche plus lentement, observant la plante avec la plus grande attention, concentrée, ne se fiant qu’à son instinct pour avancer. C’est la première fois qu’elle tient une pareille merveille entre ses doigts et elle a terriblement peur de l’abîmer. Toutefois, après quelques instants de contemplation extatique, elle garde le champignon dans une main, une main qui s’élève en arabesques vives et rapides. Anaëlle rit aux éclats, avant de dire, face à son petit ami :
- Je ne sais pas écrire ton prénom mais ça aurait été beau, en lettres de feu vert !
L’obscurité couplée à de longues traînées de lueurs vertes offraient un spectacle étonnant. Un petit farfadet roux, sautant dans tous les sens, en riant, tout auréolé de traînées lumineuses, de la lumière iridescente, magnifique. Elle s’arrête pourtant, les joues toutes rouges, avant de murmurer, un rire traînant encore au fond de sa gorge :
- Pardon, c’est pas très digne…hem.
Elle reprend sa place aux côtés d’Efren, tout en gardant le champignon loin de ses yeux pour ne pas qu’il soit incommodé, et en lui parlant de ces mouchétoiles merveilleuses qu’elle aime tant regarder à la nuit tombée, en été. Tout en discutant, les voilà soudain bloqués par un éboulement. La jeune servante penche la tête sur le côté, un peu dépitée.
- Je crois qu’on n’a plus qu’à faire demi t…Mais…heu…Efren…Qu’est-ce qu’il fabrique ???
Un bruit sourd lui répondra, le bruit d’un roc qui se déplace, sous l’impulsion de Sig. Pour une surprise, c’en est une. La jeune servante ressent un étrange mélange de peur et de fascination à la fois, quelque chose d’inédit qui la cloue sur place, observant avec la plus grande attention les bras vibrant sous l’effort, tandis qu’un chemin se dégage devant eux. Anaëlle reprend la main d’Efren, elle dit, tout bas, d’une voix blanche :
- De la magie ???
Cela n’a pas l’air d’effrayer son petit ami, qui avance, suivant Sig sans crainte. Anaëlle, elle, est totalement chamboulée. En passant devant les gros rochers déplacés, elle se rapproche du jeune homme, craintive comme un petit oiseau avant d’enfin aviser, éblouie, le fabuleux spectacle qui s’étale devant elle. Le champignon qu’elle tenait tombe au sol, elle lâche la main d’Efren pour poser sa paume sur sa bouche, les yeux agrandis par la surprise.
C’est comme voir un rêve prendre forme. Il y a là des choses qu’elle a vu maintes fois, d’autres qu’elle n’a vu que dans ses songes. Les arbres, les fleurs, le sol, le plafond étincelant, le petit cours d’eau…Tout cela est l’image même de ce à quoi aspire Anaëlle. Un endroit sécurisé, plein de plantes magnifiques et de douceur. Elle ne parvient pas à dire un seul mot, son cœur bat à toute vitesse parce qu’elle vient de voir, entre deux buissons auréolés de grosses fleurs mauves, les fleurs dont elle rêve si souvent. Anaëlle avance, en silence, s’enfonçant dans les plantes de la manière la plus naturelle du monde, comme si elle était dans son élément, puis s’arrête devant de longues tiges d’un vert profond soutenant ces présents magnifiques aux teintes bigarrées qu’elle sculpte à défaut de pouvoir les toucher. Ses doigts s’élèvent alors en douceur pour effleurer les pétales veloutés.
Au contact, un voile se brise soudain en sa mémoire. Dos tourné à Efren, elle revoit les rues, pleinement consciente, les épices, le soleil, les gens, ce garçon plus âgé qui lui tient la main, ce gros fruit rouge qu’elle vole avant d’aller le manger dans un coin et ce Drow, immense, qui tente de s’emparer d’elle. La morsure profonde qu’elle lui occasionne. Le cri de ce garçon…Anaëlle respire un peu plus vite :
- Fleur de Lys s’épanouit au soleil propice et dans les cœurs s’immisce…
La jeune servante vient de parler en Olyian et baisse la tête, en fermant les yeux.
- Efren, tu ne pouvais pas me faire un plus beau cadeau que celui-là…
Anaëlle se tourne alors vers lui. Elle a les larmes aux yeux. Des larmes de joie.
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 26 Sep 2020 - 20:35 | |
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Anaëlle ne put le voir puisse qu'elle lui tournait le dos mais Efren plissa les yeux en l'entendant réciter ce qui ressemblait aux vers d'une poésie. D'où les tirait-elle ? Certainement pas de quelque chose qu'il lui avait lu car il n'avait que des livres en péninsulaire. Cependant, lorsqu'elle lui fit de nouveau face, son expression intriguée avait disparu pour laisser place à bien plus de tendresse. Les mots qu'elle prononça lui arracha un sourire satisfait et touché et il se rapprocha d'elle. Il lova son visage dans ses mains dans un geste plein d'affection.
-Je savais que ça te plairait. Souffla-t-il avant de déposer un doux baiser sur son front.
Maintenant plus que jamais, il aurait voulu lui dire ce qu'il ressentait pour elle alors qu'il venait de lui faire découvrir une infime partie de l'univers dans lequel il avait grandi mais il se retint de le faire. Une fois de plus... Elle semblait déjà si troublée par tellement de choses... Il ne voulait pas en rajouter. Il trouverait bien un moment pour le lui dire, plus tard. Son pouce caressa la joue de la belle puis son regard fut attiré par quelque chose non loin d'eux et il tourna la tête. Sig était là qui les observait. Ou plutôt, qui observait la jeune fille et les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Il pencha la tête sur le côté, surpris et intrigué. C'était la première fois que la découverte de son royaume provoquait ce genre de réaction. Était-ce qu'elle aimait les plantes autant que lui ? Le vieux vagabond leva une main devant lui. Entre ses doigts se trouvait l'une des graines données par Efren comme droit de visite. Elle comprenait certainement à présent la raison pour laquelle il lui avait donné ce qui semblait aussi insignifiant aux yeux des autres car elle n'avait que bien peu de valeur marchande. Mais, pour lui, c'était un trésor venant compléter sa collection déjà très variées.
Cette graine, il vint l'enfoncer dans le sol non loin de lui, au milieu d'une étendue de perce-neige. C'est qu'il ne disposait pas ses plantes au hasard... Il les rassemblait par région et par teinte. Ses doigts restèrent plongés dans la terre un petit moment, jusqu'à ce qu'il sente quelque chose se mouvoir contre sa peau. Alors, il retira enfin son bras et une tige grimpa lentement, s'élevant au-dessus de celles de ses voisines. Des bourgeons naquirent à son extrémité tandis qu'elle continuait de croître jusqu'à ce que finalement les fleurs blanches aux bordures rouges apparaissent. Son ouvrage terminé, il tourna alors son visage vers Anaëlle et observa sa réaction, sa tête déportée sur le côté tel un animal curieux.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 27 Sep 2020 - 18:35 | |
| La jeune fille enlace son petit ami pour le garder contre elle et le serrer fort. Très fort. Ce qu’elle lui a dit est exact. Il ne pouvait trouver de plus belle attention pour elle qui aime tant les fleurs et les plantes. Anaëlle enfouit son nez dans le cou d’Efren, avec un sourire, même si les larmes de joie sont toujours là. Personne n’a jamais pris aussi bien soin d’elle. C’est comme s’il était tout le temps avec elle en esprit, comme s’il était capable d’anticiper ses réactions et ses désirs, tout comme elle le fait quand elle le guide dehors, lorsque ses yeux sont dissimulés par un bandeau. Il sait tout avant qu’elle ne lui dise quoique ce soit, il…
La jeune fille ouvre grand les yeux, prise par un doute, une pensée qui vient de subitement lui traverser l’esprit. Une pensée heureuse, confuse, sur laquelle elle ne parvient pas à mettre de mot parce que c’est un mot qu’elle n’a jamais utilisé. Elle se redresse un peu, pour lui faire face, et le regarde, un bref instant, avant de poser une main chaude sur sa joue. En son ventre, il y a tant de papillons que cela lui fait presque mal.
Une chance que Sig détourne l’attention d’Efren, évitant un moment gênant dans lequel la confusion des sentiments règne. Anaëlle suit le regard et observe le vieil homme qui vient d’enfoncer ses doigts dans la terre.
- Efren…qu’est-ce qu’il fait, là ?
Elle aura sa réponse en voyant surgir du sol une tige vert foncé. Les bras lui en tombent de stupéfaction. Anaëlle s’éloigne alors d’Efren et approche de Sig, en observant la plante grandir à une vitesse si grande que, le temps de rejoindre leur hôte, une carmine magnifique s’ouvre, libérant un parfum exquis. Avec un profond respect et une humilité toute naturelle, elle s’agenouille au sol en prenant garde de ne rien écraser et regarde, longuement, la jolie plante avant de le regarder lui.
Anaëlle observe alors ses propres mains. Des mains qui n’ont pas servi à grand-chose, tout au long de sa courte vie. Traire des vaches, étendre du linge, nettoyer des sols, panser ses plaies, satisfaire des hommes. Comment des doigts pareils, toujours occupés à de viles occupations, pourraient-ils faire de même et faire pousser de jolies choses ? Comment on fait ça, d’ailleurs ?
- C’est de la magie…Moi j’ai pas de magie, j’crois, parce que si j’en avais eu…j’aurais eu une plus jolie vie. J’aime juste les fleurs et j’en prends soin. Alors Monsieur, dis moi, comment t’as fait pour apprendre ?
Elle frotte les extrémités de ses doigts entre elles, avant de les tendre à Sig, comme si elle lui demandait un avis.
- R ‘garde. Y a d’la magie là dedans ? ça marche comment ?
Sig verra qu’elle est sincère et curieuse à la fois.
- Si j’fais comme toi, si j’mets mes doigts dans la terre, j’peux faire pousser des légumes ? Par exemple ?
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 29 Sep 2020 - 20:19 | |
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Efren ne chercha pas à retenir la jeune fille tandis qu'elle s'avançait, fascinée par ce qu'elle voyait. Il le lui avait dit : elle n'était pas en danger ici et Sig ne lui ferait aucun mal. Il suivit les évènements avec amusement, souriant en entendant les questions de sa petite amie, attendri par sa candeur et sa curiosité. Comment était-elle parvenue à rester aussi pure après tout ce qu'elle avait enduré ? Cela demeurait un mystère pour lui, même s'il devinait ses motivations à conserver un pied en enfance... Comme pour conserver un peu de cette innocence qu'on lui avait volé. Alors, plutôt que de la voir comme une enfant, il la percevait comme une jeune femme qui avait refusé de mûrir complètement.
Toujours debout alors que son interlocutrice était à genoux, le vagabond se pencha au-dessus des mains tendues d'Anaëlle et les regarda mais sans vraiment comprendre. Puis il leva ses yeux vers elle. Ses questions semblaient étranges au vieux mage qu'il était mais il avait oublié ce que c'était que de ne pas savoir... et il en avait conscience. Aussi, il ne fit rien d'autre que la dévisager quelques secondes avec ses yeux un peu fous, interloqués et songeur à la fois. Tandis qu'il réfléchissait, Efren se permit de répondre à l'une des interrogations de la jeune servante.
-Sigmund est un vitaliste. C'est une catégorie de mages qui touchent au "vivant". La majorité d'entre eux sont spécialisés dans les individus. Quelques uns dans les animaux. Mais rares sont ceux qui, comme lui, s'occupent de la flore.
Comme si la fin de la phrase de l'adolescent l'avait ramené à lui, l'homme s'anima de nouveau et se pencha un peu plus sur Anaëlle pour la regarder de plus près.
-Le vieux Sig ne se souvient pas comment il a appris. Il sait, voilà tout.
Même lui ignorait s'il avait perdu la mémoire brutalement ou peu à peu. Avait-il subit un choc émotionnel ? L'avait-on frappé ? Était-il atteint d'une maladie ? Lui avait-on effacé la mémoire ? Il n'en savait rien. En revanche, sa maîtrise des Arts, il ne l'avait jamais perdue. Elle lui venait de bien avant tout cela et c'était la seule chose qui le liait à son passé, mais aussi à ce monde. Pour communiquer avec lui, il fallait lui parler dans un langage fleurit et verdoyant, tel qu'il le faisait lui-même.
-Que ressent la future de rose quand il fait de la magie ? Des frissons ? Des chatouillis dans les membres ? Une vague de chaleur ? Ou de froid ? Il avança sa tête, le reste de son corps semblant demeurer immobile tandis que son cou donnait l'illusion de l'allonger. Ou rien du tout ? Acheva-t-il d'une voix plus grave.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 3 Oct 2020 - 7:47 | |
| Anaëlle regarde toujours ses mains en écoutant Efren et Sig. Elle fronce les sourcils, quelques plis de concentration apparaissent sur son front inquiet. La magie…Elle sait qu’elle existe, elle sait qu’elle permet des merveilles comme des horreurs. La petite servante ne sait pas ce que c’est un vitaliste, elle n’y connait rien, elle ne sait que ce qu’elle a pu entendre ici et là et surtout tout ce qu’elle s’est imaginé, lors des nuits sombres, dans la solitude de cette grange qui lui a servi de chambre pendant des années. Elle sait que ses rêves pleins de fleurs et d’arbres merveilleux illuminaient ses nuits. Mais…ce n’était que des rêves. Des choses créées par son esprit afin de la soulager d’une vie de misère et de souffrance. Un apaisement précieux généré par un esprit tourmenté.
Maintenant, elle apprend que tout ce qu’elle a rêvé, tout ce qu’elle a imaginé, tout cela est potentiellement réalisable, grâce à la magie. Et il semble que cela soit inné, selon les paroles de Sig. Alors…Comment cela fonctionne-t-il ? Est-ce que la magie choisit celles et ceux qu’elle estime dignes d’elle ? Est-ce qu’il y a des gens élus, de bienheureuses personnes qui ont la chance de pouvoir créer de jolies choses pour les autres ? D’apporter du bonheur comme ça ? D’un mouvement des mains ? C’est si confus, et si soudain, tout ça. Cela fait appel à des choses qu’elle ne comprend pas, elle se sent un peu idiote, un peu sotte, à les écouter tous les deux.
- Tu fais de la magie toi aussi, Efren ?
Il a l’air de s’y connaître après tout. Et il ne lui a jamais parlé de cela. C’est vrai que dans le Nord, les gens n’aiment pas trop les magiciens. Ils font peur. Mais elle, elle n’a pas peur de lui. Et elle n’a pas peur de la magie.
Elle relève la tête vers Sig à ses questions, penchant la tête de côté. Elle comprend parfaitement ce qu’il dit, là, par contre. Parce que ce n’est pas la première fois qu’elle ressent ce qu’il décrit. Du moins…une sensation parmi toutes les autres. Et à genoux devant le vieux Sig, elle se souvient.
La haute silhouette de Geoffroy devant elle, terrée dans un coin, une silhouette qui brandit une ceinture de cuir qui lacère la chair de son dos. Elle a cru qu’elle allait mourir ce jour-là. Et curieusement, malgré la souffrance, elle en était presque heureuse, parce que cela voulait dire que toutes les douleurs allaient prendre fin. Personne ne lui avait jamais manifesté la moindre affection à part une noble dame morte, et une servante enrobée qui aimait la houspiller de son air bourru. Elle a cru que c’était ça, rendre son Souffle, alors que des fourmillements, partis du bout de ses orteils, s’insinuaient dans ses membres, petit à petit, gagnant peu à peu du terrain, comme une caresse douce, invisible, alors même que l’Intendant était sur le point de la tuer. Elle pensait que c’était cela, la main de Neera, la main qui venait la consoler avant de recueillir son Souffle. Elle a pleuré si fort. Elle a fermé les yeux quand cette caresse douce s’est posée sur son cœur, pour brusquement disparaître.
Au même moment, le corps de Geoffroy s’effondrait au sol et derrière lui se tenait un autre homme, un vieux monsieur tout aussi effrayant malgré ses airs de bon grand-père. Monsieur Elazar. Elle n’a su que plus tard comment cela était possible, lorsque Monsieur Claude est venu au château et qu’elle les a entendu dans le couloir, en ressentant à peu près la même chose, de manière plus distante. De cela, évidemment, elle n’a jamais parlé à Efren. Parce qu’elle détient de très gros secrets qui ne la concernent pas mais qui lui font peur. Ce sont les deux seules fois où cela s’est produit.
- C’est comme une caresse du bout du doigt…Une caresse toute douce sous ma peau…ça part toujours de mes pieds pour arriver à mon cœur…Ici, c’était plus intense, ça m’a apporté de la joie. Comme si mon cœur chantait.
Elle garde la tête baissée en disant cela, triturant ses doigts distraitement.
- J’sais que les cœurs peuvent pas chanter mais c’est l’impression que ça m’fait…
Anaëlle a alors un regard plein d’inquiétude pour Efren.
- C’est grave ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 3 Oct 2020 - 17:25 | |
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-Non. Je n'ai pas de dons particuliers pour la magie et ça ne m'attire pas spécialement.
Même entouré de mages en pleine concentration, Efren ne ressentait absolument rien. Tout le monde pouvait pratiquer la magie mais y être sensible aidait à développer ses compétences bien plus vite et plus aisément. Lui devrait peiner pour y arriver alors à quoi bon ? Et puis, il était déjà passionné par ses projets et ses inventions, alors, même s'il était particulièrement intelligent, il ne pouvait se concentrer sur tous les plans à la fois.
Alors qu'Anaëlle regardait ses mains, le temps s'égrainait. Son petit ami ne dit d'abord rien puis fronça légèrement les sourcils, inquiet. Que lui arrivait-il ? Pourquoi mettait-elle tant de temps à répondre ? Sans bruit, il se rapprocha de quelques pas sans pour autant chercher à la toucher ou à lui parler. Il ne voulait pas la perturber dans ses pensées mais simplement se tenir près d'elle en cas de besoin. Et puis, elle répondit enfin et Sig -encore et toujours penché sur elle- hocha la tête d'un air satisfait. Sans se préoccuper de lui, la jeune fille se tourna vers l'adolescent, inquiète. Pour toute réponse, il lui sourire tendrement pour la rassurer avant de s'accroupir près d'elle.
-Pas du tout. Il posa une main délicate sur les siennes. Cela veut dire que tu es sensible à la magie, tu aurais donc plus de facilité à apprendre que moi qui ne ressent rien. Sans compter que tu es créative, ce qui est une qualité appréciable pour une mage.
Tandis qu'il parlait, le vieux vagabond pivota et commença à s'éloigner, les laissant seuls.
-Je vais être très clair : je t'encouragerai toujours à suivre tes envies. Alors je ne cherche pas à te dissuader en te disant que... vivre dans le Nord de la Péninsule en étant mage est très dangereux... Donc rester à Fernel en étant mage est dangereux... Les mages de cette région vivent le plus souvent en cabale, ce sont des nomades et, quoi qu'ils fassent, ils doivent se cacher. Comme Sig avec sa caverne aux merveilles. Ce mode de vie, c'est un choix qu'ils ont fait il y a longtemps mais ce n'est pas une vie très confortable parce que, s'ils sont découverts, ils risquent leurs vies. Juste parce qu'ils sont ce qu'ils sont. Et je t'avoue... Que je n'ai pas envie de te savoir en danger. Dit-il sans cacher son angoisse. La meilleure solution serait encore d'aller vivre dans une région qui tolère mieux les mages comme le Sud ou encore l'Ithri'Vaan. Je ne te dis pas ça pour t'influencer à ne pas choisir cette voie ou à déménager... J'ai pensé qu'on pouvait rester ici quelques jours, tu as tout le temps d'y réfléchir. Et je t'aiderai, quoi que tu décides.
S'il savait que l'endroit lui plairait et qu'elle serait émerveillée par la magie de Sig, il n'avait pas forcément prévu qu'elle veuille en faire autant. Enfin, c'était une possibilité mais ce n'était pas l'objectif de ce voyage. Le premier était de lui faire plaisir et de voir son visage s'illuminer. Le second était de lui faire découvrir l'univers dans lequel il avait grandi. Il était heureux de constater qu'il ne l'effrayait pas, car entre les contes qu'il lui lisait et la réalité, il y avait un monde... Même si cet Art l'intéressait et que cet endroit l'enthousiasmait, il voulait pas qu'elle prenne de décision à la légère. Il lui donnait toutes les cartes en main, était prêt à répondre à ses questions et à l'aider à peser le pour et le contre... Elle avait le temps, rien ne l'obligeait à se jeter dans tout ça dès maintenant. Il posait sur un elle un regard tendre et sa voix était douce, signe qu'il ne voulait rien lui imposer mais simplement lui rappeler tous les éléments qui entouraient son choix.
-En commençant par te trouver un précepteur plus sain d'esprit si tu veux apprendre la magie. Dit-il en désignant son ami d'un léger signe de tête, un sourire espiègle aux lèvres, donnant ainsi à cet échange un peu plus de légèreté. -Le vieux Sig est fou mais pas sourd. Fit remarquer le vieux mage.
Le sourire d'Efren s'élargit, amusé. Sigmund, quant à lui, se retourna vers la voie béante qu'il avait libérée un peu plus tôt et devant laquelle il se tenait de nouveau. Il leva son unique bras et réalisa les mêmes mouvements qu'un peu plus tôt. Les lierres accrochés aux rochers se mirent alors en mouvement et il referma lentement le passage afin que personne ne les découvre ici et qu'ils puissent poursuivre paisiblement leur séjour.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 3 Oct 2020 - 18:59 | |
| - Mais comment c’est possible, ça ? Pourquoi y en a qui sont sensibles et d’autres pas ?
Elle frotte ses doigts les uns contre les autres et semble réfléchir profondément à la question.
- C’est très compliqué…
La main d’Efren sur les siennes l’apaise beaucoup et elle a un regard pour le vieux Sig qui s’éloigne, tandis que son petit ami lui explique les choses. Anaëlle ouvre alors grand les yeux. Devenir un mage ? Mais…Elle ne sait rien, elle ne connait rien de ce monde là et ce n’est pas du tout dans ses objectifs qui sont, somme toute, assez simples : être heureuse, dans une jolie maison avec un beau jardin et une famille à aimer. Les ambitions de la jolie rousse ne dépassent guère son propre monde qui est encore à construire alors…devenir mage ? Quitter Fernel ? Pour se rendre dans le sud ?
- Efren, tout ce que je veux, c’est être bien, en sécurité. Je sais pas comment expliquer mais j’pense…J’pense que j’aurais préféré ne pas savoir…pour la magie… Les gens sont méchants. Et j’ai pas très envie qu’on me fasse du mal.
Elle serre la main de son petit ami. Si elle aime cela, si elle est totalement fascinée par ce qu’elle a vu et par les explications reçues, elle refusera de se mettre en danger. Ou de mettre Efren en danger. Pourtant, elle pourrait faire de jolies choses, si elle pouvait faire comme Sig, planter ses doigts dans la terre pour en extraire des plantes superbes, aux couleurs éclatantes. Que son jardin serait beau, avec une telle faculté…
- J’veux pas qu’on te fasse du mal, juste parce que tu es avec moi…
Un beau sourire vient égayer son visage, alors qu’elle le regarde, avec toute la sincère affection qu’elle lui porte. Entre la magie et Efren, le choix sera vite fait. La main de la jeune fille se pose sur la joue du garçon, pour une caresse pleine de tendresse.
- Mais…c’est gentil de me laisser le choix…On en reparlera.
Anaëlle tourne la tête pour observer le vieux Sig qui disparaît derrière le rideau de verdure pour les laisser seuls. Elle reporte ensuite son attention sur Efren, pour dire :
- C’est probablement l’endroit le plus magnifique que j’ai jamais vu de toute ma vie…On va rester ici, un peu, alors ? Quelques jours, comme tu as dit ?
Elle inspire et expire profondément, caressant l’herbe tendre du revers de ses petits doigts, avec un ravissement qu’elle ne cherche pas à dissimuler. Cela lui laisse l’opportunité d’observer toutes ces plantes de plus près, d’apprendre également mais aussi…de passer du temps avec lui dans le lieu le plus sûr qu’elle ait jamais fréquenté. Personne ne viendra les embêter ici, personne ne peut surgir des ombres pour leur faire du mal. Et cette perspective achève de la détendre. D’un mouvement fluide et tranquille, elle prend Efren dans ses bras, posant sa tête sur son épaule, avec un naturel à couper le souffle.
- Merci pour tout ceci, mon cœur.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 3 Oct 2020 - 19:53 | |
| Efren garda le silence et écouta Anaëlle réagir à tout ce qu'il venait de lui dire. Il pouvait lui expliquer beaucoup de choses au sujet de la magie et de son fonctionnement mais ce ne serait toujours que des termes très logiques. Il lui serait difficile de partager ses impressions sur une chose qu'il ne connaissait pas. Mais ce serait toujours mieux que rien dans un premier temps. Le fait qu'elle ne veuille pas qu'il se retrouve en danger à cause d'elle l'amusa à moitié. Ce n'était pas comme si cela ne lui était jamais arrivé... Non pas à cause d'elle mais à cause d'une autre personne qui, de part le lien qui les unissait, l'obligeait à se montrer très prudent. Mais il ne dit rien, se contentant de lui sourire avant de répondre à une autre de ses questions.
-Si cela te tente : oui. Tu auras rarement l'occasion de voir autant de plantes rassemblées au même endroit et personne ne pourra t'en parler mieux que Sig, même s'il a un point de vue peu commun. Mais il peut déjà t'apprendre pas mal de choses sur elles. Et te donner quelques conseils pour t'en occuper, même sans magie.
Anaëlle vint se blottir dans ses bras et il posa ses genoux à terre pour mieux l'accueillir. Il l'enveloppa avec douceur pour former un cocon autour d'elle avant de poser sa joue sur le sommet de son crâne. Il avait vu son expression alors qu'elle observait les alentours et il savait ce que cet endroit représentait pour elle. Tout du moins en partie. Elle le remercia et il ne manqua pas de remarquer le petit nom qu'elle lui donna. Il sourit alors et la serra un peu plus fort contre lui. C'était la première fois qu'elle l'appelait autrement que par son prénom et cela le touchait.
-Je suis heureux si tu l'es, mon amour.
A ses mots, il déposa un baiser sur ses cheveux avant de réaliser ce qu'il venait de dire. Peut-être ne remarquerait-elle pas son nouveau surnom... Ce n'était pas vraiment comme ça qu'il voulait aborder le sujet. Mais plutôt que de montrer son embarras, il baissa légèrement la tête pour approcher de son oreille et lui murmurer quelques mots.
-Et je te rappelle qu'on a déjà émis le projet d'aller vivre dans une région plus chaude. Il n'appartient qu'à nous de la choisir de manière à ce que tu puisses t'épanouir.
Il embrassa sa joue cette fois et décida de clore le sujet. Ils avaient déjà convenu qu'elle aurait le temps de réfléchir. Temps qui ne s'arrêterait pas à leur séjour ici si elle le voulait. Elle n'avait pas encore l'air décidée à quitter le service de Louise pour le moment, pour une raison qu'il ignorait. Mais il ne chercherait pas à forcer les choses. Il ne voulait pas qu'elle se sente contrainte de quelque manière que ce soit, ni qu'elle ait des regrets. Alors il se redressa.
-Tu as faim ? Je crois qu'il y a des légumes par là-bas. Et on a le choix des fruits pour le dessert. Tu as déjà mangé une banane ?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 3 Oct 2020 - 22:08 | |
| Elle l’a entendu, ce surnom. Et elle ne bouge plus, les yeux grands ouverts sur une plante inconnue là bas. Son amour ? Les petits bras de la servante glissent autour de sa taille.
- Tu ne m’a jamais appelée comme ça…
La jolie servante écoute ses paroles sans l’interrompre, toujours blottie dans ses bras. Elle ne répond rien à toutes ses autres paroles, elle se contente de caresser son dos distraitement, pensive. Aller vivre ailleurs fait partie de ses projets, mais elle attend d’avoir assez de sous de côté pour se permettre de quitter une place qui est rémunérée. Elle ne peut pas partir comme ça et vivre aux crochets d’un autre, elle ne pourra jamais le supporter. Tout son projet demande beaucoup de patience et d’investissement personnel, donc elle se donne à fond au château afin de pouvoir en partir la tête haute.
Anaëlle laisse un silence s’installer. Elle ignore absolument tout de ce qui compose une banane et c’est bien la plus petite de ses préoccupations en ce moment. Par contre…
- Efren…Est-ce que tu m’aimes ?
Un autre silence. La question n’a rien d’une question piège. Elle est juste le résultat de pensées personnelles et d’observations. Ce n’est pas très fin comme façon d’aborder ce sujet mais elle a au moins le mérite d’être directe. Elle se redresse un peu et le regarde, très sérieusement, depuis son menton jusqu’à ses yeux teintés de carmin. Un peu comme elle l’a fait tout à l’heure, quand elle a ressenti ces choses curieuses.
- Parce que moi quand je te vois, ça chatouille, comme la magie. Là…
Elle montre son estomac avec un sourire.
- Puis là.
Elle montre son cœur.
- Puis je veux tout le temps être avec toi. C’est pareil, pour toi, quand tu es avec moi ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 8:53 | |
| Le temps se suspendit à la question soudaine et inattendue d'Anaëlle. Ce n'était pas comme cela qu'il voulait le lui dire... Mais ce qui était fait était fait. Elle avait entendu ce petit nom. Elle en avait saisi toute la portée. Ce n'était plus le moment de reculer. Alors, quand il croisa son regard, son expression de surprise et de culpabilité se mua en un sourire paisible et tendre. Il saisit délicatement le visage de sa petite amie dans ses mains et frôla sa joue à l'aide de son pouce.
-Je t'aime, Anaëlle. Déclara-t-il enfin. Cela faisait des ennéades qu'il pensait ces mots sans jamais s'être permis de les prononcer à voix haute et ils se révélèrent... libérateurs. Maintenant, elle savait à quel point il tenait à elle.
-Je l'ai compris depuis quelques temps déjà. Mais j'attendais le bon moment pour te le dire. Je voulais faire ça dans un endroit qui te plairait et qui ne t'évoquerait que de belles choses. Et j'espérais que ce soit ici...
Au château, il ne pouvait pas. Elle y avait certes une vie tranquille maintenant mais elle avait peur, tout le temps et de pratiquement tout le monde. Il fallait qu'ils soient seuls. Complètement seuls pour qu'il puisse lui avouer ses sentiments. Et il ne voulait pas prendre le risque de le faire dans un lieu qui lui rappellerait ce qu'elle avait vécu car il ignorait les détails précis de ce que Geoffroy lui avait fait subir et, surtout, où. Leurs chambres respectives étaient-elles véritablement des sanctuaires inviolés au sens propre comme au figuré ? Il ne pouvait le savoir et il n'allait certainement pas le lui demander.
-Je t'aime mais je n'attends pas de toi que tu me répondes la même chose. Si tu n'es pas certaine de ce que tu ressens, personne ne peux le savoir à ta place et ce n'est certainement pas à moi de te le dire. J'aurais l'impression de t'influencer... Ce que je peux te dire en revanche, c'est que c'est la première fois que je suis amoureux mais que je suis sûr de moi. Si tu ne sais pas encore ce qu'il en est pour toi, ce n'est pas grave. Ça finira par venir et je serai prêt à l'entendre, quoi que tu ressentes pour moi.
Comment lui l'avait-il compris ? Tout seul, bien entendu. Et il était bien plus mûr émotionnellement que la jeune servante. Alors il n'était pas vraiment surpris qu'elle ne soit pas en capacité de lui dire ce qu'il en était pour elle. Rien ne pressait. Au même titre qu'il pouvait attendre qu'elle soit prête à sauter le pas avec lui, il pouvait attendre qu'elle soit persuadée de ce qu'elle ressentait. Sa description de ses sentiments ne lui laissait cependant pas beaucoup de doutes mais il ne voulait pas lui dire que c'était le l'amour. Il voulait qu'elle le comprenne par elle-même pour que la décision de lui dire "je t'aime" vienne d'elle et non de quelqu'un qui l'y aurait poussé. Et il était le plus mal placé pour cela à ses yeux.
-En attendant, je vais éviter de trop te le dire pour que tu ne te sentes pas obligée ou pressée de me répondre.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 9:38 | |
| Comment on répond à ça ? Est-ce qu’elle doit dire la même chose ? Il semblerait que non, comme il le lui précise, d’ailleurs. Pourtant, elle en a envie, parce que tout au fond de ce corps maltraité, il y a une flamme qui brûle, rien que pour lui, allumée par lui. Le visage entre les mains d’Efren rosit puis rougit, tandis que le regard d’émeraude luit de mille feux. Il est d’une telle prévenance, tellement patient, tellement doux avec elle. La jeune servante s’estime heureuse, à raison, d’être aimée par un tel homme. D’être aimée tout court. D’un mouvement simple, sans aucune brusquerie, elle se penche et vient chercher un baiser, une délicate caresse toute douce, avant de poser son front contre le sien. Un sourire immense étire ses lèvres désormais, un sourire resplendissant tandis qu’en sa poitrine son cœur semble danser et palpiter bien plus vite.
- J’ai toujours vécu dans la peur et la douleur…mes premiers souvenirs sont faits de chagrin et de peine…Il a fallu que je te rencontre pour que j’vois que tout le monde n’est pas méchant…
Elle avait peur de tout et de tout le monde, vivant dans la crainte d’une gifle ou de coups, voire de bien pires sévices, jusqu’à ce jour où, allongée sur le ventre, elle respirait avec peine, la main d’un garçon dans la sienne. Un garçon dépourvu de la moindre pensée honteuse à son sujet, un être d’une telle gentillesse qu’elle a tout fait pour la lui rendre au centuple, par de gentilles attentions, ici et là, tous les jours, des petits riens, tout ce qu’elle pouvait faire…A cette pensée, sa main se dépose sur la joue de son petit ami.
- Le pire a disparu…Tout ce que je voulais, c’est te voir, être avec toi…tout le temps…Tu as réussi à briser ma carapace, tu as fait en sorte que je puisse sortir de ma chambre sans craindre tout et tout le monde…
Un autre baiser s’aventure sur ses lèvres, léger comme une brise.
- Je ne suis pas bien fûtée, je sais pas écrire, je sais pas utiliser les bons mots et je connais pas tant les définitions de tous ces jolis mots mais je sais une chose…
Anaëlle le regarde, prenant une de ses mains pour y déposer un baiser ému, avant de fermer les yeux et de poser cette main sur elle, sur sa joue, sans la moindre hésitation.
- Je n’ai peur de rien quand t’es là. J’veux que tu sois bien, tout le temps, j’veux que tu sois heureux, et ta présence m’est devenue totalement indispensable…Alors…
La jeune servante rouvre les yeux, coulant un regard heureux sur lui, les joues roses :
- Si c’est ça l’amour, alors je t’aime aussi, Efren.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 11:27 | |
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C'était une déclaration bien plus belle que ce qu'elle pensait. Son but avait toujours été de lui redonner confiance en elle et dans le monde qui l'entourait, qu'elle voit que tout n'était pas aussi noir qu'on le lui avait fait croire. Il y avait aussi de très belles choses telles que les attentions que lui témoignaient aujourd'hui la communauté de Fernel, leur tendre relation ou encore l'endroit dans lequel ils se trouvaient à présent. Efren connaissait parfaitement la face sombre du monde mais il avait appris à y trouver la lumière et il tenait à en faire autant avec elle. Et cela marchait...
-Tu t'en sors bien mieux que tu ne le crois. Souffla-t-il tandis que sa gorge se retrouvait serrée par l'émotion.
Il se pencha alors pour venir l'embrasser tel qu'il l'avait déjà fait quelques fois. Un baiser qui reflétait tout ce qu'il ressentait, qui lui témoignait son amour et la valeur qu'elle avait à ses yeux. Un baiser qu'il n'hésiterait plus à lui offrir désormais. Durant ce moment, il libéra le visage de sa belle pour venir l'enlacer de nouveau et la serrer doucement contre lui. Après de longs instants durant lesquels il avait cherché à se rassasier de tout l'amour qu'ils partageaient, ses lèvres libérèrent celles d'Anaëlle et son front se posa sur le sien.
-Je suis heureux. Parce que je te sens aller de l'avant, parce que j'adore ce qu'il se passe entre nous... Parce que tu es près de moi, tout simplement. Et... C'est peut-être tôt... Ou naïf... Mais j'aime l'idée qu'on ne sera jamais séparé. Qu'on sera toujours ensemble. Que je t'aimerai toujours.
Il se redressa légèrement pour plonger son regard vermeil dans celui de sa petite amie. Il semblait subitement inquiet, soucieux d'avoir commis un impair.
-J'espère que je ne te fais pas peur en disant ça.
"Toujours". C'était un terme si fort. Il ne voulait pas qu'elle craigne d'être coincée avec lui à tout jamais... Si ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Il doutait qu'elle soit capable de s'imaginer avec un autre un jour mais le seul homme qu'elle avait connu jusque là ne lui avait pas laissé le choix. Il faisait tout son possible pour ne pas être comme lui.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 15:13 | |
| - L’idée qu’on soit séparé ne m’a jamais effleuré l’esprit…C’est un peu…Comment on dit déjà…présomptueux ? Je sais pas trop. J’arrive pas tellement à imaginer demain sans toi, Efren.
Elle glisse sa main dans la sienne, toujours avec cette simplicité et ce naturel qui la caractérisent, tout en murmurant :
- J’ai pas peur. Ni de toi ni de…notre avenir.
Elle regarde sa main dans la sienne, une main douce enserrant une autre.
- La seule chose qui m’effraye, c’est de ne pas être à la hauteur de ce que tu es…C’est pour ça que j’veux tout l’temps m’améliorer, devenir encore meilleure que hier, faire le bien, apporter du bonheur aux gens…J’veux pas que d’autres gens vivent ce que j’ai vécu, j’sais ce que c’est, être tout seul…On se sent mal, on se sent nul, on se sent tout petit…
La jolie servante serre les doigts entre les siens et ajoute, dans un souffle :
- Et si j’peux apporter un peu de paix avec des fleurs et des arbres, alors je le ferai. Mais pour ça, il faut d’abord que j’économise des sous, pour pouvoir…pour plus tard.
Anaëlle imagine tout simplement cette vie-là avec lui. Il ne saurait en être autrement. Il est là pour elle, elle est là pour lui. Et c’est tout ce qui importe. Son regard dans le sien est sans équivoque. S’il a douté, ne serait-ce qu’un instant, des sentiments de sa petite amie, il saura qu’il n’a absolument rien à craindre. Ce baiser qu’il lui a donné quelques secondes plus tôt…Elle le lui rendra avec la même intensité, le souffle un peu raccourci, collée tout contre lui désormais. Et c’est grisant cette sensation-là. Elle pense, un très très bref instant, au vieux Sig, priant en silence pour qu’il ne revienne pas de suite. Elle a si peu l’occasion de passer de tels moments d’intimité en sa compagnie…Si peu !
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 19:42 | |
| Efren aurait voulu la corriger car, à ses yeux, ils n'étaient pas si différents. Cependant, il comprenait de quoi elle voulait parler. C'était un jeune homme très intelligent et cultivé. A ses côtés, elle se sentait sans doute maladroite avec son absence d'éducation litteraire ou même de bienséance. Mais elle avait les capacités pour apprendre. D'ailleurs, elle connaissait désormais l'alphabet et commençait à apprendre les sons qu'elles produisaient chacune. Pour lui faire plaisir et lui donner la sensation d'avoir réellement progressé, il lui avait appris à écrire son prénom. C'était le seul mot qu'elle maîtrisait mais c'était déjà beaucoup en quelques ennéades. D'ici peu, il lui enseignement comment combiner les lettres pour créer des syllabes et, de là, il pourrait réellement commencer à lui faire déchiffrer des textes simples et à écrire davantage de mots. Les chiffres, le calcul, l'histoire, la géographie... Tout cela viendrait plus tard, même s'ils avaient déjà un peu abordé le sujet au détour d'une conversation ou au cours de ce voyage. Cependant, les premières leçons montraient qu'elle pouvait parfaitement apprendre, même à son âge.
Il sourit en entendant le but qu'elle s'était donné. Empêcher que d'autres vivent ce qu'elle avait vécu ne se ferait pas en cultivant des plantes mais redonner un peu de gaieté et de couleurs à ce monde si triste, oui. C'était une belle mission, un peu à l'image de celle que son père menait, bien qu'il rencontre plus de dangers qu'elle n'en vivra jamais. Quelque part, cela le rendait fier de la voir réagir ainsi. Anaëlle l'embrassa de nouveau et son sourire s'effaça devant un instant qui devenait très sérieux. Ce baiser lui semblait différent du précédent... Peut-être parce qu'elle en était à l'initiative... Ou peut-être était-ce à cause de sa respiration un peu plus courte. A moins que ce ne soit à sa façon de venir presser son corps contre le sien.
Non... C'était tout cela à la fois.
Un bras enlaça la jeune fille et sa main vint se poser dans le bas de son dos pour la serrer un peu plus contre lui tandis que l'autre vint retrouver sa joue. Certains auraient pu voir dans ce baiser une ouverture pour tenter d'aller plus loin... Mais pas Efren. Il prenait cet instant pour ce qu'il était : une chance, une preuve de confiance, une démonstration d'amour. Anaëlle ne se rendait sans doute même pas compte du minuscule pas qu'elle était en train de faire et de la portée qu'il pourrait avoir sur lui. Cependant, il n'attendait rien de plus de sa part. Tout ce qu'il voulait, c'était profiter de ce moment tant qu'il durait, de cette petite victoire qui finirait par les mener plus loin un jour ou l'autre. Ce ne serait pas pour aujourd'hui mais il s'en fichait totalement. Il n'en attendait pas autant de cette journée... D'abord une déclaration d'amour et maintenant un baiser plus langoureux que d'habitude... Mais leurs lèvres devaient finirent par se séparer... Le souffle de l'adolescent était à l'image de celui de sa petite amie : un peu plus court et moins paisible. Il posa son front sur celui d'Anaëlle durant quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits. Puis il se redressa et son regard plongea dans celui de la belle. Il lui adressa un sourire heureux. Il n'en voulait pas davantage et était très satisfait du progrès qu'elle venait de faire de manière si naturelle.
-Tu as faim ? Ou... Tu veux qu'on profite encore un peu d'être seulement tous les deux ? Souffla-t-il comme s'il avait peur de briser la beauté de ce moment.
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