Un vassal fidèle se présente à son souverain [Magnus et Marc-Aurèle]

Début de la 7ème ennéade de Bàrkios – Second mois du Printemps.
Dans le salle du trône d’Arétria-la-Ville.

Une missive cachetée, marquée du sceau de Magnus de Terresang, Seigneur de Terresang et Comte d’Arétria, avait été reçue voilà plusieurs jours, apportée par messager Comtal directement, jusqu’à l’humble demeure du seigneur local, Marc-Aurèle de Terrefière. De cette missive, le vassal local en tira une information capitale : sa grandeur, Magnus, désirait le voir sur le champ.

Alors, tel le bon vassal qu’il était – sans doute cela devrait devenir un titre plus tard – Marc-Aurèle s’était apprêté. Convoquant son régent, un vieux monsieur, ayant toujours été de Terrefière et qui servait déjà les parents de Marc-Aurèle, et qui fut éduqué par les grands parents du seigneur, ce dernier reçu des ordres qu’il connaissait déjà : prendre soin de Terrefière le temps de l’absence de son souverain.

Et puis, il s’était mis en route. Portant son épaisse armure de plate, et sa grande claymore, Marc-Aurèle s’était mit en route et arriva, après un voyage harassant mais sans encombre, jusqu’à Arétria-la-Ville. Il dû se présenter aux gardes, qui l’escortèrent jusqu’au palais. Si Marc-Aurèle pouvait se targuer d’avoir la confiance son suzerain, sans doute que les gardes, eux, n’étaient point de cet avis. Et puis, comment leur en vouloir !

Marc-Aurèle n’était qu’un petit seigneur. Un petit seigneur local, ne gouvernant que peu de terres, néanmoins très productives. Il n’était pas marié, n’avait aucune prétention d’aucune sorte sur quoi que ce soit, ni trône, ni épouse, ni richesses. Sa vie toute entière, à l’instar de celle de son père, était dédiée à la protection de son peuple, et à l’accomplissement de son serment. Et puis Marc-Aurèle avait été adoubé, ce qui était une sorte de consécration en soi. Alors, il avait tout pour être heureux.

Engoncé dans son épaisse armure, Marc-Aurèle délaissa son étalon, et le confia à un écuyer qui attendait là. Avalant les escaliers avec une certaine aisance – conférée par son physique fort et endurant – le seigneur de Terrefière arriva dans le grand hall du palais, et se dirigea vers la salle du trône. Il y arriva bien vite, et se présenta auprès de celui qui, sans doute, devait servir de Chambellan.

A cette personne, il donna la missive ouverte qui arborait le sceau de la maison Terresang et le sang Comtal. Et il ajouta :

- Je suis Marc-Aurèle de Terrefière, vassal de sa Grandeur Magnus de Terresang. Je viens à sa demande, comme l’indique cette missive. Pourriez-vous m’annoncer à lui ?

Et puis, il attendit. Il attendit la décision du Chambellan, et il attendait surtout de voir apparaître le Comte. Dès que ce dernier entrerait dans la salle, Marc-Aurèle plierait le genou, et le buste, en signe de respect et de soumission.

Ainsi encadré, Marc-Aurèle se sentit quelque peu à l’étroit. Non point en terme de carrure, bien qu’il n’était point à plaindre étant donné son épaisse armure, et sa musculature très développée, mais plutôt en termes de confiance, et de liberté de mouvement. Ces soldats savaient-ils que le Guet Noir comptait parmi les meilleurs guerriers, quelques ressortissants du bourg de Terrefière ? Car oui, c’était une chose que peu de monde connaissait : Terrefière ne comptait pas que des paysans, mais aussi des hommes parmi les plus forts et les plus robustes de toute la Malelande, et les Terresang puisaient dans ce vivier pour garnir le Guet, et ce, depuis des années maintenant. Si Marc-Aurèle n’avait point été noble, et hérité du bourg, nul doute qu’il serait devenu un officier de ce fameux Guet.

Mais cela ne rassurait point le jeune seigneur. Bien qu’il puisse se féliciter de dépasser les gardes de quelques pouces en hauteur, et bien plus en largeur, et bien qu’il ait sa fidèle claymore dans son dos, les regards et les attitudes des gardes, faisaient penser que Marc-Aurèle était plus semblable à un criminel, ou une gêne, un danger, plutôt qu’à un vassal attendu par le seigneur des lieux.

Au moindre geste brusque, Marc-Aurèle dégainerait le premier, assurément. Mais il n’eut point à le faire. Car très vite, Magnus apparût au seuil d’une porte, un pichet de vin et deux coupes à la main. Dès qu’il mit un pied dans la salle du trône, les gardes inclinèrent leur buste, et Marc-Aurèle, fidèle à la bienséance et à son serment, déploya toute son agilité pour réussir à ployer le genou, et à baisser sa tête, son heaume sous son bras et le visage tourné vers le sol. Un signe de respect, et de soumission, qu’un vassal devait observer lorsqu’il se trouvait face à son souverain.

Comme à son habitude, Magnus parla franchement, et avec vigueur et sans retenue. Il congédia immédiatement les gardes, sans aucune forme de procès et sans aucune attention quelconque. Un « sortez » puissant, que les gardes ne prirent point la peine d’assimiler. Ils tournèrent les talons avec la rapidité du vent, et sortirent de la salle tout aussi rapidement.

Puis, ce fut au tour de Marc-Aurèle de bénéficier de l’attention du Comte. Lui ordonnant d’arrêter ces fantaisies, et de ce relever, Marc-Aurèle s’exécuta, sans répondre toutefois, conscient qu’une autre marque protocolaire pouvait cette fois irriter Magnus. Trop en faire devant cet homme n’était point symbole de survie. Magnus appréciait le protocole, mais il appréciait plus encore l’efficacité, l’honneur et la confiance. Se relever avec une phrase protocolaire de genre « oui votre grandeur » aurait été mal vu, assurément. Magnus aurait alors assaisonné Marc-Aurèle de quelques mots bien sentis.

Alors, il se relève sans rien dire, et lève la tête pour toiser le géant Terresang. Il avait saisi sa main, bien-sûr, et l’impulsion du Comte, cinquantenaire mais toujours vif et fort, fut forte utile pour que Marc-Aurèle puisse se relever d’un trait. Puis, il s’enquit du voyage.

- Le voyage fut fort plaisant votre Grandeur. Cette fois-ci, je n’ai rencontré ni brigand ni bandit d’aucune sorte, ni animal sauvage. Un voyage calme, très revigorant. Dès que j’ai reçu votre missive personnelle, j’ai enfilé mon armure et prit immédiatement la route, mon régent assurant ma suite à Terrefière. Dit-il de sa voix si charismatique, légèrement bariton. Vous serez heureux de savoir qu’il y a quelques-jours, des brigands se sont arrêtés dans mon bourg. Ils se sont vantés de leurs méfaits, sous l’effet de la boisson. La justice Comtal a été expéditive, je l’ai exercé en votre nom, et sans faiblesse. Il se saisit d’une coupe remplie par le Comte, et la lève, en son honneur. Je bois à votre santé messire, et à une Malelande forte, riche et pacifiée !

Le soupir de Magnus de Terresang, Marc-Aurèle le connaissait bien. Ce n’était pas la première fois que le Comte aux manières aussi rustre qu’un bœuf et à la politesse d’un ours mal léché lui offrait une telle réponse sans mots. Un soupire, pour un être aussi protocolaire que droit. Trop peut-être. Mais Marc-Aurèle avait été éduqué de cette manière par sa mère, Aurora de Terrefière, qui s’évertua à faire de son fils un modèle d’honneur et de bienséance.

- Au moins une fois de plus monseigneur, comme d’ordinaire. Ce n’est point flatterie que de le faire, mais seulement la démonstration du respect qui vous est dû.

Mais s’il y avait bien une chose que Marc-Aurèle n’avait ni vu venir, ni imaginer d’aucune façon, c’était la raison de cette convocation. Si, tout d’abord, il acquiesça sans peine aux dires difficiles à déchiffrer du Comtal suzerain, alors qu’il parlait de la fatalité qui s’abattait sur la Malelande, son faciès passa ensuite par toute une flopée de mimiques.

D’abord sérieux, il prit soigneusement le parchemin tendu par Magnus, des deux mains. Ses yeux se plissèrent, comme les Hommes le font souvent lorsqu’une très grande concentration s’empare d’eux, et qu’ils mettent autant d’implication à lire chaque mot qu’ils en mettent à se battre sur le champ de bataille. L’état d’urgence fit arquer un sourcil à Marc-Aurèle. Inutile d’être un grand seigneur pour comprendre ce qu’un tel état politique signifiait : le comté allait devenir une terre sur le qui-vive. Les bans seraient prêts à être levés, l’organisation politique allait prendre une tournure unique, bien différente de celle actuelle, car des décisions devront être prises avec force, sagesse et courage. Et puis, il y avait les taxes et les impôts. Nul doute qu’il y aurait une ou plusieurs augmentations, et nul doute que Terrefière allait devoir être un maillon de cette immense chaîne que Magnus entreprenait de forger.

Un grand conseil, où siègera un représentant de chaque grand seigneur. La voici donc, cette restructuration politique. Ou plutôt ce changement, dans l’organisation politique. Une instance dédiée à cet état d’urgence, où siègeront directement, ou indirectement, les plus grandes puissances du Comté. Et pour diriger ce conseil, il fallait un conseiller en chef, un maître en la matière… Un premier conseiller.

Lorsqu’il lu l’identité de celui que Magnus avait choisi en tant que premier conseiller, Marc-Aurèle eut le souffle coupé. Son cœur, stupéfait, manqua un battement, et la chaleur s’empara de son être dans une vague aussi puissante que brève. Ses yeux s’écarquillèrent, et sa mâchoire s’entrouvrit légèrement, laissant s’échapper un mince filet d’air, petit hoquet de stupeur. Il ne pu lever les yeux du document, même lorsque Magnus étaya ce parchemin d’une phrase pleine de sens. Non, il ne lui imposait point un tel fardeau. Il lui demandait s’il daignerait l’accepter. Accepter cet honneur d’être l’homme de confiance de Magnus de Terresang, Comte d’Arétria.

En une fraction de seconde, Marc-Aurèle sentit son cerveau entrer en une ébullition assommante. Oui, c’était un honneur. Assurément, il ne serait plus aussi présent à Terrefière qu’il ne l’était d’ordinaire. Assurément aussi, il n’avait plus le droit à l’erreur, car, bien que petit seigneur local, il disposait maintenant de l’aura Comtal planant autour de lui et, qu’il le veuille ou non… D’une autre forme d’autorité. Une autorité déléguée par celui qui demeurait le chef incontesté… Mais une autorité tout de même.

Marc-Aurèle était prit de cour. Est-ce qu’il s’y attendait ? Bien évidemment que non. Est-ce que le désirait ? Assurément que non ! Mais est-ce qu’il désirait agir avec honneur, et suivre la parole d’autorité, et œuvrer pour la Malelande ? Tout à fait, oui.

- Votre Grandeur… Je… J’accepte. Je ne vous ferais point défaut, ni ne trahirais votre confiance !

Premier conseiller… Une place honorable. Un statut particulier, point dans le sang, ni dans le titre, mais dans la position que celui indique. Une position de confiance, une position décisionnelle. Mais une position révocable, tout de même. Dès lors que ce fameux conseil exceptionnel n’aurait plus vocation à demeurer, il serait tout simplement dissous par celui la même qui l’aura fait naître. Ainsi vont les choses. Mais avant de parler dissolution d’un conseil qui n’est point encore formé, Marc-Aurèle mesurait, avec de plus en plus de précision, toute l’étendue de la tâche qui allait être la sienne.

Son village allait devoir se passer de lui bien plus souvent, et sans doute bien plus longtemps que d’accoutumé. Déjà, il était chose commune de voir le seigneur de Terrefière partir de sa demeure pour se rendre là où le Comte Magnus souhaitait le voir œuvrer. Lui, il ne rechignait jamais. Mais aujourd’hui, l’honneur de cette proposition, et la fierté et la joie qui en découle, se teintent d’une part d’ombre : Marc-Aurèle ne serait sans doute pas là pour les récoltes, cette année.

La voix de Magnus tire Marc-Aurèle de sa rêverie. Ses yeux s’écarquillent alors que le Comte annonce sans détour que la venue du petit Seigneur jusqu’ici, n’est point voulue uniquement pour cette nomination honorifique. L’heure à venir, sera à la discussion de projets diplomatiques et économiques. L’heure à venir, oui. Mais à cette heure-ci, actuellement, tout de suite et immédiatement… Les choses étaient encore différentes.

Et les mots choisis par Magnus, créèrent chez Marc-Aurèle une sensation étrange. Lui rappeler qu’il allait être important, qu’il allait devoir agir et parler en public, fit ressentir chez le petit seigneur, une sorte de poids sur sa poitrine. Les mots du Comte rendirent ce poids plus lourd, plus lourd à chaque mot, à chaque syllabe. L’hésitation du Comte, qui se racle la gorge, provoquerait presque un frisson le long de l’échine du combattant à la claymore.

Vingt-cinq années. Bientôt vingt-six, si l’on souhaitait être correct. Un âge tout à fait commun pour le commun des mortels, mais qui, chez les nobles, commençait à entrer dans une catégorie que d’aucun qualifierait d’âgée. Marc-Aurèle avait beau être jeune… Il ne rajeunissait point pour autant. A son âge, un seigneur ordinaire serait marié depuis presque une décennie. Plusieurs enfants, dont des héritiers – mâles en ce qui concerne la filiation patriarcale de la seigneurie de Terrefière, mais ceci n’est point une généralité en Péninsule – tourneraient autour de la ceinture dudit seigneur, qui éduquerait ses fils pour devenir de grands guerriers, ou de parfaits successeurs, et qui marierait ses filles pour s’assurer plus de terres, d’alliances, ou de richesses.

Marc-Aurèle était loin de tout cela. Certes, il avait connu des amourettes passagères. Il avait déjà goûté aux lèvres pulpeuses de femmes toutes plus jolies les unes que les autres. Il avait déjà posé ses épaisses pognes sur les tailles fines et les hanches galbées de femmes un peu frivoles… Mais il n’avait jamais osé consommer la chaire… Et surtout, il n’était jamais tombé amoureux. Et il n’était point marié.

Magnus était-il clairvoyant ? Ou le malaise de son vavassal était tellement perceptible qu’un aveugle aurait pu le voir ? Non, Marc-Aurèle n’avait jamais pensé au mariage. Non plus, il n’avait jamais cherché à se marier. Et le Comte de ces lieux, utilisant la pirouette de la survie du lignage, venait de dévoiler le cœur de son message, le pourquoi du comment de la venue du Terrefière… Un mariage. Avec sa demi-sœur.

Un mariage que la jeune femme semblait désirer ardemment – sinon celui-ci au moins un mariage tout court – et auquel Magnus, et toute sa petite famille, aurait déjà pensé à moult reprises, si Marc-Aurèle en croyait les propos de Magnus. Magnus, Thorus, les frères et les sœurs Terresang, désiraient donc voir Alicia s’unir au vavassal Marc-Aurèle… Et ainsi, unir les seigneur et souverain d’un lien plus fort que celui de la loyauté, et du titre. Devenir frères, par les liens du mariage.

Marc-Aurèle, jeune homme de vingt-cinq années, manieur de claymore comme le cocher manie le fouet, guerrier téméraire et courageux, stratège réfléchi, vavassal fidèle et à l’honneur porté en sacerdoce… Eprouvait une terreur affolante. Son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine. La chaleur de son sang commença à se dérober, et ses poumons, sous l’effet du choc de l’annonce – et de ses réflexions et pensées anarchiques – se bloquèrent quelques instants durant, crispant les muscles du cou qui, heureusement, étaient en partie cachés par l’armure de plate. Pour la seconde fois de sa vie… Marc-Aurèle était terrifié.

- M… M… Monseigneur… Bredouilla-t-il, chuchotant d’abord, puis parlant distinctement ensuite, les yeux écarquillés et les pupilles dilatées. Il tombe ensuite à genou, visage tourné vers le sol. Pardonnez-moi votre Grâce, mon intention n’est point de vous faillir, ni de vous faire honte. Mais je ne suis qu’un petit seigneur d’un très petit bourg, vassal de votre seigneurie et vavassal de votre Comté. Je n’ai rien à offrir à une femme noble telle que votre sœur. N’existe-t-il point seigneur plus riche, à l’honneur plus grand, à la lignée plus illustre, qu’un humble petit seigneur, vavassal de votre grandeur ?

Marc-Aurèle était véritablement, et sincèrement, terrorisé. Rien – ou presque – n’était préparé à Terrefière pour recevoir une femme d’un rang égal ou supérieur à celui de Marc-Aurèle. L’endroit était boueux, les maisons sont des chaumières qui cèdent sous les températures hivernales. La seule demeure faite en brique, et au confort sommaire, c’est celle de Marc-Aurèle, une longue demeure de plein pied, haute sous le plafond, qui fait à la fois office d’appartements privés, de salle du trône et de salon d’apparat. Un luxe bien moindre que celui auquel Alicia de Terresang doit être habituée…

- Pardonnez-moi, votre Grâce… Commandez-moi, et je suivrais vos ordres…

S’il était capable de faire face à la verbe acérée, acerbe et sifflante du Terresang, et même, de lui tenir tête en dispensant des conseils avisés… Il ne pouvait refuser un ordre, ni même une mission… Ainsi soit-il.

Ainsi, les choses étaient décidées. Magnus de Terresang, seigneur de Terresang et Comte d’Arétria, suzerain du petit vavassal Marc-Aurèle de Terrefière, ordonnait à celui qui était bien plus bas que lui sur l’échiquier politique et en termes de hiérarchie, d’épouser sa sœur, afin de perpétuer sa lignée, et de nouer une alliance. Une alliance du sang, notamment.

Et l’ami, lui… Espérait que tout cela soit un choix, plus qu’une chose imposée. Une certaine dichotomie entre l’ordre venu d’en haut, et la compassion, plus fraternelle. Et tout cela, dans un contexte plus… Souple encore. Car Magnus dépeignit un portrait honorifique, très flatteur, de Marc-Aurèle. Il parlait de son honneur, de sa fierté, de l’histoire qui était celle de la lignée de Terresang et qui n’était pas différente de celle de Terrefière.

Alicia de Terresang, sœur de Magnus de Terresang, femme d’une haute lignée désormais, à la vie ayant été cruellement impactée par un accident. De cela, il en avait eu des échos… Certains échos tout du moins. Mais on la disait belle, magnifique même. Et puis, au-dessus de tout cela… C’était un ordre de son souverain. Un ordre. Et un ordre appelait l’honneur, et l’honneur appelait… L’obéissance.

- Alors je suivrais vos désirs et vos ordres, votre Grâce. Si vous m’y autorisez, je me rendrais dans les appartements de votre sœur sur l’heure.

Il s’était relevé, et faisait face à son suzerain, la mine grave, le menton relevé mais l’esprit en ébullition.