[Une union royale] Une danse pour tout commencement [Louise]

Enseigner de telles choses à de jeunes hommes ou de jeunes femmes avant leur mariage, voilà une idée bien plaisante, amusante même. Les yeux mi-clos, elle répond :
   
- Ce serait une bonne idée, très certainement…mais…cela les éloignerait surtout de leurs devoirs, sans le moindre doute. Peut-être serait-ce une épreuve afin de vérifier la solidité d’un couple…Des gens qui s’unissent et qui ne se connaissent pas…comment peuvent-ils…

Elle se perd dans ses propres mots, en songeant à ses parents cette fois. Leur histoire d’amour a dépassé les conventions, les limites imposées par la bienséance et par l’âge, ils se sont aimés en dépit de tout cela et elle a pleuré en lisant le journal de sa mère, un journal si rempli d’amour et de tendresse pour son père qu’elle n’a pu qu’en développer du respect pour cet homme-là, chose qui a bien changé depuis son retour de Thaar.

L’amour est possible, elle l’a éprouvé, dans une forme plus ou moins identique, pour un homme qui n’est pas de sa condition et qu’elle a pourtant chéri de tout son cœur avant qu’il ne l’abandonne brutalement. Désormais elle n’éprouve plus rien, elle est totalement désabusée à ce sujet et ne nourrit plus aucun espoir. Elle s’y refuse complètement, préférant apaiser ce vide immense par un excès sensuel qu’elle ne maîtrise pas encore très bien. Et en cela, Renaud est parfait. Il ne pose pas de question, il est attentif, étonnamment tendre et doux, comme s’il n’y avait plus qu’elle en ce monde. Et il s’applique, cherchant à lui apporter du plaisir, là où elle n’aurait cherché, elle, qu’à assouvir un besoin primaire éveillé par une conversation pleine de sous-entendus et de demi-mots.

Et il connait son sujet, le Duc d’Erac. Il sait très précisément où caresser, comment, combien de temps, faisant monter le plaisir et le désir avec maestria, sans se presser ni même sembler s’inquiéter une seule seconde. Au contraire, elle peut voir dans son regard un certain respect, quelque chose qui lui est totalement étranger dans ce cas de figure. A Thaar, rien ne s’était passé de la sorte. Il y avait cette fièvre qui brûlait son corps, comme un morceau de parchemin sec qui flambe instantanément au contact d’une étincelle. Une fièvre apaisée par des baisers torrides, des morsures, des cris étouffés d’une main, au milieu des coussins colorés, des voiles sombres et d’odeurs lourdes de cônes d’encens fondant dans des coupes. Ici, tout est douceur, patience et tendresse, ce qui éveille encore plus son intérêt. Tout a toujours été violent, parfois extrême, pour Louise, à ce niveau de plaisirs charnels. La douceur…C’est une découverte. Et une découverte pas si désagréable à l’écoute des gémissements qui s’exhalent désormais de sa gorge en réponse à sa dernière question.

Elle se tortille sous ses doigts désormais, le souffle court, sur le point de rendre les armes, le corps entier secoué de spasmes délicieux qu’elle ne parvient plus tellement à contrôler. Louise est absolument incapable de lui répondre. Par contre, il verra dans son regard que ce qu’il lui fait est apprécié. Fabuleusement apprécié…

Solidité de couple, épreuve, non connaissance l'un de l'autre...Tout cela est bien vrai, mais en même temps, les nobles savent qu'il est rarissime de se marier par amour. Leurs parents sont trop empressés de trouver un bon partit pour agrandir leurs possessions, ou nouer une alliance qui leur permettra de ne pas craindre une invasion du voisin qui lorgne sur vos terres. Des mariages arrangés et sans amour, voila ce à quoi sont voués les nobles. Alors certes, certains parviennent à trouver l'amour au milieu de tout cela, mais combien sont ils à y parvenir ? Il n'est pas rare que les couples se trompent, allant chacun de leur côté, feignant le couple idéal en public, mais n'ayant pas d'attirance, ou de sentiments lorsqu'ils reviennent au privé. Une autre preuve en était le Duc qui était dans le lit d'une autre en cet instant. Son épouse, il ne l'avait pas choisit, on lui avait même imposé malgré son titre, et pourtant, malgré la situation et ce que ce qu'en penseraient les personnes qui auraient pu être au courant de son infidélité, il la respectait, à un autre niveau que celui du couple amoureux. Parce qu'elle aussi avait été sacrifié pour le bien de son frère, parce qu'elle s'était faite une raison et qu'elle avait, du moins Renaud l'espérait, épousé la cause eraçonne, à défaut d'aimer son époux.

Mais en ce moment, il ne pensait pas à Erac, ni à son épouse, Louise était son seul centre d’intérêt, celle qu'il devait comblé, l'unique personne qui comptait à cet instant pour lui, et le plaisir qu'il avait le devoir de lui apporter. Il était très concentré sur sa partenaire, aux aguets de ses réactions pour trouver ses points sensibles, la ou elle ressentait le plus de plaisir. Il est fier de lui le bougre, lorsqu'elle se tortille, preuve qu'il est un bon amant, et qu'on ne redira pas sur son talent. Mais la encore, ce n'est pas forcément son orgueil, même s'il en a, qu'il souhaite flatter, non il est focalisé sur Louise. Il est ravis lorsque sa partenaire est comblée, c'est son but ultime. Même s'il meurt d'envie de pénétrer son jardin privée, il ne le fera pas, sauf si elle lui demande, ou si elle n'en peut plus, après lui avoir donné l'orgasme qu'elle mérite.

Il ne répond pas à Louise, et pour clore sa propre bouche, il la dépose dans le cou de la belle, juste en dessous de son oreille gauche. Il aurait bien envie de la mordiller, doucement, mais il s'était interdit cela, pour ne pas lui rappeler des moments agressifs dans l'acte, comme ce qu'elle avait vécu à Thaar, et ne pas la perdre. C'était une soirée sous le signe de la tendresse, et Renaud allait déployer toute la douceur dont il était capable, rien que pour elle. Il ne manqua pas de sortir le bout de sa langue pour gouter ce cou si appétissant. Les doigts de sa main droite continuent leur besogne inlassablement, patiemment, tandis que sa main gauche caresse du revers des doigts le côté gauche de Louise, de l'aisselle jusqu'à la hanche avant de remonter en passant par son nombril, pour finir à son sein, en faisant le contour de droite à gauche. Il se saisit ensuite de celui-ci, puis alors qu'il l'a dans sa main, il passe l'extrémité de son index sur le mamelon dans un mouvement circulaire.

Il est à l'affut des moindres réactions de Louise, se demandant si la dame allait atteindre l'apothéose qu'il lui promettait bientôt ou si elle était de celles qui étaient plus longues à satisfaire. Quoiqu'il en soit, lui n'était pas prêt de rendre les armes, trouvant une jouissance à en prodiguer. Ils étaient rares ceux qui pensaient à leur partenaire, et il était hors de question de rejoindre leurs rangs.

La seule réponse à ses propos murmurés sera un baiser. Un baiser déposé dans son cou, juste sous l’oreille, rapprochant encore ce grand corps masculin du sien, un corps sur lequel elle pose sa main, sans réfléchir, pour le caresser, laissant filer sous ses doigts le contact de cette peau chaude et douce. Les yeux clos, elle n’écoute plus que son propre corps, soumis à de tendres tortures, des baisers délicats, des gestes doux de la main qui dessinent des arabesques imaginaires sur ses flancs avant de se lover sur son sein pour lui prodiguer toute son attention.

La châtelaine écoute et ressent.

Elle écoute la respiration courte de Renaud, le cœur qu’elle entend pulser à un rythme effréné, ce souffle qui se perd à la base de sa gorge, tout autant que sa propre respiration qui suit les mouvements de la main du Duc, occupée plus bas à lui faire découvrir que la tendresse est aussi synonyme de plaisir.

Elle ressent cette tendresse-là, de plein fouet, comme une éblouissante découverte, comme si tout le reste n’avait été que mensonges et poudre aux yeux. Il ne l’aime pas mais il est pourtant là, occupé d’elle et rien que d’elle. Comment est-ce possible ? On peut donc faire semblant à ce niveau-là aussi alors ? Faire semblant d’aimer, être tendre avec quelqu’un qu’on n’aime pas, c’est possible ?

Un spasme puissant l’empêche de pousser ses réflexions plus loin. Sous la main du Duc, sous le corps de Renaud, Louise vient de vivre un éblouissement total qui la laisse totalement pantelante, le souffle court, les yeux clos. Sa main qui tout à l’heure caressait le grand corps musclé vient de se crisper sur lui, avant de relâcher prise.

Louise est complètement désarmée et vaincue par ce qu’elle vient de vivre et de ressentir. Et lorsqu’elle rouvrira les yeux sur le Duc, il verra cette brillance, ce questionnement, cet émerveillement qui accompagne toujours ce moment d’éternité juste après le plaisir ultime. La main de la chatelaine vient se poser avec une rare délicatesse sur la joue de Renaud, comme si elle le voyait pour la première fois, réellement, puis passe son pouce sur ses lèvres, dans une autre caresse tendre qui précède un baiser, fragile et doux, un baiser qui parlera bien plus que des mots avant qu’elle ne l’attire contre elle, dans une invitation silencieuse à s’unir enfin.

Elle ne dit rien, elle n’en a pas besoin et elle n’en a pas envie. Les mots sont totalement inutiles et dépourvus de sens dans le cas présent…Son regard parle pour elle et en cet instant il est intensément vrillé à celui de Renaud.

Tout ce que Renaud fait à la dame de Fernel n'est pas feint, ce n'est pas un mensonge, l'on peut ne pas aimer avec le cœur, mais aimer avec le corps, du moins c'est ainsi que pense le Duc. Il lui prodigue des caresses affectueuses, pleines de sentiments, bien que son cœur ne soit pas à Louise. Ce soir c'est son amante, et il l'aime comme il se doit. Elle n'est pas une bête que l'on se sert sans vergogne, non il ne l'a pas forcé, elle est la de son propre chef, et c'est de son devoir, maintenant qu'ils ont décidé de vivre cette expérience, que celle-ci soit la meilleure possible, autant pour elle que pour lui. Et du plaisir, il en prend, ne perdant pas une miette de ce corps si appétissant qui s'est offert à lui, et duquel il veut découvrir toutes les courbes, et les mémoriser. Il n'y a plus de paroles, juste des caresses et des baisers, deux respirations ayant accéléré, voire haletante de l'effort et du plaisir qu'ils se donnent l'un à l'autre.

Et enfin, l'accomplissement de sa tâche arrive. Renaud sait que sa partenaire à atteint son apogée quand il ressent le spasme qui la parcours, de même que la main de Louise qui se crispe avant de retomber, preuve supplémentaire de sa réussite. Fier de sa performance, il la regarde, les yeux clos de celle-ci le comblant d'aise, tout comme la lumière qui scintille dans le regard de Louise lorsqu'elle les rouvre. Il lui sourit, heureux du bonheur qu'il a prodigué à sa partenaire. il accepta sa caresse, pressant sa joue contre la main, puis il fait un baiser au pouce qui parcourt ses lèvres. La délicatesse de ce geste tend à prouver que la son amante à finit par accepter que ce soit possible, même pour elle, de donner et recevoir sans violence bestiale. Leurs deux corps sont l'un contre l'autre alors qu'elle l'attire vers elle, l'invitant sans un mot.

Le Duc ne la lâche plus du regard, ses yeux émeraudes plongés dans ceux de la châtelaine, ne voulant louper aucun détail des réactions qu'elle va avoir alors qu'il retire ses doigts mouillés de l'entrejambe de la belle, preuve qu'elle est prête à l'accueillir. De la paume de sa main droite, il repousse très délicatement la jambe gauche de Louise, afin de le laisser se positionner entre ses jambes. Il amène son membre on ne peut plus dur jusqu'à toucher l'intimité de Louise, puis dans un mouvement des plus lents, afin de profiter de ce moment qu'il vénère par dessus tout, il s'enfonce, cherchant à ressentir la pression qui s'exerce sur sa virilité. La lenteur avec laquelle il la pénètre est toute calculée, autant pour son plaisir, on l'aura comprit, que dans un but de faire languir sa partenaire. Il continue jusqu'à arriver au bout, ayant prit soin de tout rentrer. Un fois au fond, le regard toujours vrillé dans celui de Louise, il marque une pause, profitant de ce moment, puis il commence lentement les vas et vient.

Ce silence des souffles, perceptible malgré le brouhaha étouffé de la fête qui leur parvient…Ces gestes si plein de douceur, ces caresses du bout des doigts, tout cela emmène Louise dans un autre monde. Elle est bouleversée par ce qu’elle vient de vivre. Littéralement bouleversée.

Faute d’une femme ou d’une quelconque amie qui aurait pu lui apprendre ou lui expliquer ces choses du corps et du cœur, elle est, à 22 ans, d’une ignorance crasse sur ces deux points. Elevée dans un château, cloîtrée dans les limites du domaine et constamment surveillée par des hommes qui ont pris soin de ne jamais lui révéler la beauté d’un moment d’abandon, Louise a tout découvert très tard, en une seule fois, dans une vague d’émotions et de sentiments immense qui a tout ravagé sur son passage la laissant dans une bien plus profonde solitude que tout ce qu’elle a pu vivre auparavant, perdue avec des désirs qu’elle ne peut pas assouvir comme elle le souhaite, constamment malmenée par des envies inavouables et de singuliers remords.

Elle ne sait pas. Elle ne sait rien. Et c’est bien ce qui en a fait un oiseau pour le chat, un tout petit oiseau qui se débat comme il peut pour voler malgré les poids accrochés à ses pattes.

Ce qu’elle vient de vivre lui a plu, intensément. Et elle en redemande, malheureusement. Il vient d’ouvrir une porte, la porte qui mène à des plaisirs infiniment plus intéressants parce que liés à des sentiments de tendresse, d’attentions envers l’autre, de prévenance et de douceur aussi. Dans toute la violence sentimentale et physique qu’elle a vécu ces derniers mois, ce moment-là, ce tout petit moment-là, celui où elle passe sa main avec une attendrissante délicatesse sur le visage d’un homme qu’elle ne connait que peu, ce geste de donner au lieu de prendre, ce mouvement auquel il répond en l’acceptant et recherchant à son tour la douceur de sa main, tout cela est la clé qui vient d’ouvrir une porte qu’elle ne pourra sans doute plus jamais fermer, qui restera ouverte. Ouverte sur le vide. Puisqu’il n’y aura sans doute personne, là dehors, en Péninsule, pour recevoir cette tendresse infinie dont elle peut faire preuve et qui a été repoussée si durement, à plusieurs reprises.

Elle le sait, c’est ce qu’elle se dit en regardant cet homme, beau, grand, tendre, marié…Ce qu’elle vit là est et restera sans aucun doute unique. Il ne faudra pas compter sur une nouvelle expérience de ce genre de sitôt. C’est pour cela qu’elle l’attire à elle, égoïstement. Rien que pour cette heure, cette nuit, il est là pour elle. Juste pour elle. Et il répond à son invitation.

Renaud n’a pas besoin de parler, ses yeux parlent pour lui. Des yeux émeraude vrillés aux siens tandis qu’il s’unit à elle, avec d’infinies précautions, avec une lenteur toute calculée, et appréciée. Un gémissement étouffé s’échappe de sa gorge, tandis qu’ils ne font qu’un. Il y a enfin cet instant, quelques secondes, où il cesse tout mouvement pour la regarder, l’observer, contempler l’effet de ses gestes sur elle. Le Duc ne verra que deux yeux brillant, des joues roses et un sourire presque timide, désormais, avant d’entamer cette danse ondoyante qui froisse les draps en un doux frottement régulier.

La pression sur Renaud s’intensifiera lorsque, sans plus se retenir davantage, la châtelaine noue ses deux bras autour de lui pour le garder contre elle, au plus près, le cœur battant à une vitesse folle. Elle en a besoin. Tellement besoin de sentir qu’elle n’est pas qu’un corps à épuiser, une jolie femme juste destinée au plaisir brutal et éphémère. Elle a réellement l’impression de compter, en cet instant, de compter pour quelqu’un qui ne lui fait pas du mal. Et ce bonheur-là, même factice, l’émeut si fort que des larmes s’échappent de ses yeux mi-clos.

Renaud adore faire plaisir à sa partenaire, c'est quelque chose qui le rend heureux lorsqu'il s'aperçoit que son amante est satisfaite, et il se met toujours en devoir d'y parvenir. Heureusement, ce qu'il a apprit à Thaar aide beaucoup car peu de femmes s'attendent à avoir autant d'attention de la part de l'autre, souvent habituée à ce que l'homme ne s’intéresse qu'à son propre plaisir. Une fois qu'il est parvenu à ce but, alors il peut passer au sien, et quelle belle sensation que de pénétrer un endroit si privé, et qui procure autant de jouissance. Il fait tout pour que cela dure aussi longtemps qu'il est capable de se retenir, ayant mit un point d'honneur à être résistant et performant, pour profiter de cette sensation longuement.

Ses deux bras de chaque coté de Louise pour éviter de l'écraser sous son poids, il ne loupe pas le moindre mouvement de son visage, pendant qu'il la besogne. Il doit bien avouer qu'il est très bien à l'intérieur, ce qui n'est pas forcément toujours le cas selon la partenaire. Louise lui correspond parfaitement. Les sensations qu'elle lui procure sont un vrai délice, et quand elle l'amène encore contre elle, le contact de sa poitrine sur son torse vaut toutes les damnations. Renaud en avait connu des partenaires, pas qu'un peu, mais son amante de ce soir avait quelque chose qu'il ne parvenait pas à définir. La douceur de sa peau est un vrai régal.

La chevelure de Louise, libérée, s'étale autour de son visage sur le lit. Renaud la regarde, mais pas comme une bout de viande, ou encore une conquête éphémère. Il ne pense pas à cela, il ne collectionne pas les femmes par pur plaisir. Il les aime, vraiment, enfin presque tout le temps. Ce moment, Louise est sienne, pas une simple passe d'un soir, il l'aime comme il se doit, et il compte bien graver cet instant, et chaque détail, dans son cerveau. Etonnamment, il n'a pas oublié qu'elle lui a déjà parlé d'un séjour à Thaar, et il doit bien avouer que même s'il avait déjà répondu par l'affirmative, le moment qu'il passe ensemble renforce son envie de la revoir.

Après un long moment, il décide qu'il est temps de changer de position, parce qu'il aime ça, variant le plaisir. Aussi, allongé sur Louise, il commence à tourner, doucement afin qu'elle suive le rythme, ce qui fera qu'il pourra rester à l'intérieur. Puis, ses mains sur ses fesses, il se positionne sur le dos, la châtelaine maintenant sur lui, son corps tout contre le sien, enivrant à souhait.

Tout est différent.

Absolument tout.

Et de toutes les expériences qu’elle a connues, que ce soit dans ce refuge couvert de neige ou à Thaar, celle-ci est aux antipodes de tout ce qu’elle a pu ressentir. Fièvre, passion, baisers et meurtrissures volontaires en opposition à de la tendresse, de la douceur, de la délicatesse et aussi de la prévenance. Beaucoup de prévenance. Comme si elle était soudainement devenue précieuse et rare. C’est une expérience nouvelle, de ressentir cela sous les doux assauts d’un homme qu’elle connait à peine.

Le serrer dans ses bras est un mouvement qu’elle n’a pas pu retenir, un geste spontané qui lui permet de le ressentir, lui, de manière bien plus intense. Louise ne prend jamais personne dans ses bras. Absolument jamais. Et si cela arrive, ce n’est qu’avec une seule personne et elle demande toujours au préalable, évitant autant que possible la spontanéité, parce qu’elle sait maintenant à quel point chaque contact est douloureux. Ce qu’il ignore, lui, c’est que c’est douloureux pour elle aussi, à un niveau bien différent. C’est le seul contact qu’elle s’autorise et il est toujours rapide, fugace, une étreinte de deux ou trois secondes pas plus, qu’elle rompt toujours la première pour ne pas lui imposer sa présence plus que de besoin. Elle respecte sa douleur et sa vie privée de cette façon mais…comme elle aimerait, parfois, qu’il la garde un peu, qu’il lui parle en la serrant fort, qu’il la rassure. Juste un peu. De cela, elle ne dira pourtant jamais rien. Parce qu’elle est respectueuse de cette douleur, tout comme elle l’a été à propos de la douleur du seul homme qui ait jamais compté.

C’est également pour cette raison qu’elle n’autorise personne à prendre sa main. Le Duc la lui a prise tout à l’heure, elle s’en est défait rapidement, gênée. Tout simplement parce que ce geste-là a l’importance, l’équivalence d’une déclaration de sentiment pour la châtelaine. Prendre la main de Louise, c’est, selon son ressenti à elle, l’inviter à partager un chemin ensemble. A partager des choses que seul un couple peut vivre : de l’amour, des projets, une vie. Et cette main qu’elle a tendue a toujours été repoussée. Elle en a été malheureuse au dernier degré, tant et si fort qu’elle refuse désormais de la laisser à qui que ce soit. Celui qui parviendra à s’en saisir, au propre comme au figuré, aura la certitude d’avoir à ses côtés une compagne fidèle et loyale mais cela ne sera pas sans avoir prouvé, patiemment, qu’il en est digne.

Louise ne prend pas la main de Renaud, elle se contente de le caresser avec une surprenante tendresse, elle qui était si brutale il y a de cela de longues minutes, lors de ces petits jeux amoureux de tout à l’heure.

Lorsqu’il l’emmène dans son déplacement, son corps collé au sien, elle a un sourire, un large sourire de contentement, appréciant sans conteste d’être là, sur lui cette fois. Récupérant cette liberté qui lui est si chère, elle se redresse un peu pour l’observer encore et encore, avant de déposer un autre baiser sur ses lèvres, un baiser un peu plus ardent cette fois, dans une danse des souffles initiée par sa propre langue. Un baiser qu’elle rompra avant de le regarder de nouveau et de se redresser encore, une main appuyée sur le lit, juste à côté du visage du Duc, un visage sur lequel elle laisse glisser ses doigts, des doigts légers qui se posent sur ses lèvres.

Se redressant totalement, désormais assise sur lui, ses mains glissent en douceur jusqu’à son torse sur lequel elle prend appui avant de le laisser l’envahir complètement, jusqu’à la garde. Un soupir d’aise, un peu rauque, s’échappe de sa gorge, avant qu’elle n’initie de son propre chef les mouvements, les yeux clos. Elle mène totalement la danse et semble l’apprécier à sa juste valeur, sans dire un mot, un vaste sourire dessiné sur ses lèvres par le plaisir qu’elle ressent et par celui qu’elle donne, sans compter.

Si Louise est une jolie femme pour quiconque la rencontre, elle devient sublime dans ces moments d’abandon, sublime parce que libérée de tout ce qui pèse sur ses épaules. Et en cet instant précis, elle est magnifique, parce qu’elle partage, parce qu’elle écoute les réactions de son partenaire répondant aux gémissements du Duc par des mouvements amples, parfaitement coordonnés, attentive à ce qu’il éprouve.

Et cela lui plaît…tellement.

Dans l'extase du moment, Renaud n'a pas conscience que Louise esquive lorsqu'il tente de lui prendre la main. Il y a tant à faire pour le plaisir qu'il procure comme celui qu'il ressent, que ce "détail" ne le marque pas. Il a bien vu le large sourire que la châtelaine à affiché au moment ou elle est passée sur lui. Il faut dire qu'il avait bien comprit que la dame aimée dominer, et il n'était pas question de ne pas la laisser faire, d'autant qu'il apprécie bien évidemment de se faire chevaucher, avec une vue splendide sur sa partenaire. Il accepte le baiser, lui rendant, leurs langues s’entortillant l'une l'autre dans un baiser ardent. Elle le regarde, et lui en fait de même, en profitant autant avec ses yeux qu'avec ses mains qui la parcourent, sur ses fesses, ses cuisses, ou encore ses cotes, caresses nombreuses sur cette peau d'une douceur infinie.

Louise se redresse, et lorsqu'elle se retrouve en position assise sur lui, Renaud ne peut empêcher un gémissement venu de loin de sortir de sa bouche au moment ou son sexe s'enfonce jusqu'à être entièrement en elle. Cette position permet au Duc d'avoir une vue imprenable sur les formes de la belle, et c'est sans aucune hésitation qu'il dirige ses mains jusqu'à la poitrine qu'il saisie, un dans chaque main, avant de la caresser du bout de ses doigts, faisant le tour avant de revenir à la position initiale et de recommencer. Il prend l’extrémité de celle-ci entre son indexe et son majeur, se retenant de les refermer pour la pincer, mais préférant ce simple contact de frottement dans le mouvement qu'il a entreprit avec ses mains. De temps en temps il passe un doigt sur le téton, le frôlant délibérément, sentant le raffermissement sous ses doigts. Le sourire que Renaud à sur les lèvres ne le quitte à aucun instant, heureux de l'instant présent, et ne voulant rien manquer.

Après l'avoir laissé suffisamment s'amuser, il se redresse, Louise toujours assise sur lui, lui même assis. il l'enlace, autant pour en profiter que pour se retenir dans cette position. Il la serre contre lui et il vient enrouler sa langue autour du mamelon droit de Louise, avant de le sucer comme un bébé. Enfin il replonge son regard d'émeraude dans celui de la châtelaine avant de parler, ce qui n'était plus arrivé depuis un moment

"Ho Louise, comme tu es belle. La douceur de ta peau est enivrante, quel délice, je suis tellement heureux"

Tout est sincère, il ne parle pas juste pour dire quelque chose, ni ne donne un mensonge quelconque par pure sympathie pour sa partenaire. En cet instant, il est on ne peut plus enchanté, conscient de la chance qui est la sienne d'avoir réussie à avoir cette femme dans son lit, ou plutôt le sien à elle, mais cela revient au même. Il aimerait que l'instant ne s'arrête jamais, que le temps se fige dans leur étreinte pour profiter indéfiniment du moment qu'ils partagent tous les deux. Il pose sa tête sur la poitrine de Louise, sa joue gauche sur les deux seins de Louise, la serrant fort contre lui. Ses nombreuses expériences lui ont permis d'apprendre à se contrôler, et à durer dans le temps, pour profiter autant que procurer le plus de plaisir possible, mais il sait que lorsque le moment est trop intense, il a plus de mal, et il se demande s'il va réussir à se retenir encore longtemps sous les assauts de la belle qui lui procurent tant d'émotions.

Le gémissement qu’elle lui arrache la fait sourire. Un gémissement rauque, un gémissement d’homme, totalement incontrôlable, issu du plus profond de lui-même. Un gémissement d’extase, bien loin de ces soufflements réguliers de mâles entraînés pour le plaisir qu’elle a pratiqué à Thaar. Les yeux mi-clos, la tête renversée vers l’arrière, elle aussi prend toute la mesure de la vigueur de cet homme qui gémit à cause d’elle, au milieu des draps froissés et des oreillers épars. Une vigueur qui bute en elle avec force. Cela étant, Renaud reprend peu à peu conscience de sa partenaire pour la caresser, des caresses d’une douceur infinies et précises, qui font soupirer d’aise la jeune châtelaine. Infatigable cavalière, elle le besogne à son tour sans montrer le moindre signe de faiblesse. Seule une fine sueur percole désormais depuis ses tempes, à peine visible dans la pénombre complice de cette chambre.

Le Duc semble soudain vouloir cesser cette course folle dont il est la consentante victime. Il s’assied tout en gardant sa compagne du soir contre lui, cessant un instant les mouvements pour partager quelque chose avec elle. Il est tout proche d’elle, elle se mord la lèvre, soupirant à son tour sous ce baiser donné à son sein. Le regard qu’il lui lance ensuite…Elle le soutient tout en écoutant les premières paroles qu’il prononce depuis de très longues et intenses minutes.

Assise sur lui, elle le regarde comme s’il venait de dire une énormité, surprise et…elle ne sait pas bien quoi d’autre encore tant elle est confuse…Est-ce cela le bonheur donc ? Apporter du bonheur à quelqu’un c’est cela ? C’est ce qu’on ressent ? Il la serre contre lui, la tête lovée contre sa poitrine, la gardant tout contre lui comme s’il avait peur qu’elle ne s’envole et qu’elle ne revienne jamais. Comme si elle était unique. Le choc est d’importance pour la châtelaine, qui est d’une gaucherie infinie face à ce genre de démonstration.

Il est heureux a-t-il dit…Il est heureux. Elle a réussi à rendre quelqu’un heureux. Il ne peut le voir parce qu’il a le visage collé contre son corps à elle mais Louise est interdite, ne sachant plus quoi faire de ses mains soudain. Il la serre si fort…Tout ce qu’elle voit, elle, c’est cette chevelure, ces épaules musculeuses qui se soulèvent et qui s’abaissent au rythme d’une respiration rapide. Que doit-elle faire, quand son esprit lui dit de ne pas réponde et que son cœur, lui, se débat sous les griffes de ces petits monstres qui tentent tant bien que mal de garder ce fragile palpitant en un seul morceau ?

Il lui montre la tendresse et l’affection, c’est tellement injuste de faire cela, alors qu’il sait que compte tenu de son rang, ce qu’il se passe ici ne se reproduira sans doute jamais plus, qu’elle ne peut recevoir ailleurs cette douceur délicieuse qu’il lui apporte. Parce qu’il est Duc et marié. Parce qu’elle est une petite châtelaine du Nord et qu’elle n’a pas d’époux. Comment vivre désormais en sachant que cela est possible et que ce possible sera inatteignable à l’instant où le charme d’une extase commune mettra fin à leur rencontre charnelle ?

Elle devrait rompre le charme justement, le repousser, l’obliger à s’étendre et l’achever à coups de savants mouvements de ses hanches, comme on le lui a appris là bas. Elle devrait prendre et non donner. Parce que ça fait moins mal. Parce que c’est comme ça que fonctionne ce monde. Parce qu’elle s’est interdit ce genre de faiblesse qui a failli la mener tout droit à la décrépitude du tombeau.

Et pourtant…L’esprit est fort mais le cœur l’est plus encore. Et le cœur de Louise est vaillant, puissant, tout en étant fragile et doux. Fragile et doux comme ce geste timide qu’elle a, un geste hésitant, un mouvement qui verra une de ses mains se perdre dans la chevelure du Duc pour le garder contre elle, tandis que l’autre main, elle, l’enlace pour affermir son emprise. Les yeux grands ouverts, elle ne regarde rien, perdue, avant de fermer les yeux et de laisser les secondes s’égrener en silence. Elle vient de le prendre dans ses bras, sans rien dire, bouleversée autant par ce qu’il vient de dire que par sa propre attitude. Et il se passe bien une minute avant qu’elle ne relève la tête de Renaud vers la sienne, d’un geste léger de sa main.

Il saura qu’elle est bouleversée, il le verra à son regard luisant et à son sourire timide, il le comprendra à ce baiser si délicat, si tendre qu’elle dépose sur ses lèvres, avant de nouer ses bras autour de son cou, fichant son regard noisette dans les émeraudes scintillantes qui la quittent plus. Elle ne répondra rien à ses propos. Elle en est totalement incapable tant elle est émue. Pourtant, après un second baiser tout aussi tendre, elle repend en douceur la danse. La seule différence est que cette fois elle ne dénoue par son étreinte et qu’elle garde le contact, son regard dans le sien, à chaque mouvement, à chaque soupir, à chaque frottement de son corps si frêle contre celui du Duc, son front contre le sien, son souffle embrasant celui de Renaud sans la moindre retenue.

Elle partage avec lui ce que tous les autres ont refusé, repoussé et dédaigné.

Un aperçu de ce que serait une Louise aimée et respectée, choyée et protégée.

Après la déclaration de Renaud, une fois sa tête posée sur la poitrine de Louise, le temps semble s'être soudainement arrêté pour les amants. Aucun des deux ne bougent, restant dans la position qui est la leur, le contact de leurs peaux enivrant les sens. Le Duc n'a pas conscience que ce qu'il vient de dire à autant d'impact sur sa partenaire, il sait qu'elle a eut une vie amoureuse difficile, violente, en repensant à leur début d'étreinte, mais il ne sait rien d'autre sur elle, rien du tout, et pourtant elle le touche profondément. Pas que sa peau, mais son âme, cela faisait une éternité, pour ne pas dire qu'il ne se souvient plus, qu'il ne s'était pas sentit aussi bien en présence de quelqu'un. Il parait que chaque homme et chaque femme est fait différemment, et que certains couples sont plus...compatibles sexuellement parlant que d'autres. Est ce le cas ? Renaud ne le sait pas, mais il profite de cette pause dans leur ébat pour faire baisser la pression, et ne pas "partir" rapidement, souhaitant continuer ce délicieux moment autant que possible., il est tellement bien en elle.

Son oreille écoute le cœur de Louise, battement qui l'hypnotise sur l'instant. Il sent la main de son amante se poser sur ses cheveux tandis que l'autre l'enlace, et il se dit qu'elle ressent sans doute quelque chose elle aussi. Elle qui semblait si détachée, est ce qu'elle a compris que Renaud n'était pas la juste pour jouer avec sa partenaire, et qu'il était sincère dans sa démarche, même s'il était marié ? qu'il ne la prenait pas juste pour une distraction, mais que malgré son mariage, il la respectait, ce qui était on ne peut plus étrange et potentiellement risible. Il la laisse le serrer contre elle, lui même profitant du moment, alors qu'aucun des deux ne continue leur ébat, moment intense et paisible d'un lien qui serait peut être en train de se créer ? une connexion rare entre deux êtres ? Il ne bouge pas, ses bras toujours autour d'elle également. Tous deux son immobiles, ce qui peut sembler étrange vu ce qu'ils sont censés faire.

Quand Louise lui relève la tête, il se laisse naturellement faire, et lorsque leurs regards se croisent, il constate qu'elle a changé, qu'elle semble chamboulée et bien moins sure d'elle qu'au début. Ses yeux et ses lèvres ne mentent pas, et Renaud se demande si, dans son désarroi, elle ne va pas mettre fin à leur ébat, et le congédier, perdu dans ce sentiment qu'elle ne semble pas connaitre. Et puis elle l'embrasse une fois, puis une seconde, mais surtout c'est ce geste qui en dit long, alors qu'elle pose son front sur celui de Renaud, ses yeux vrillés dans ceux de son partenaire avant de recommencer ses mouvements. Dans la position qui est la leur, il est plus aisé à la femme de bouger, et de procurer le plaisir, qu'à l'homme, mais Renaud ne veut pas être en reste. Il fait tout son possible pour donner les coups de rein qu'il peut. Une chose est certaine, c'est que ce n'est pas lui qui brisera la connexion de leurs regards. Il ne cligne pas des yeux, faisant passer le plus d'émotions possible, et cherchant ceux de Louise. Le souffle de la belle le rend fou, et lui même ne se retient pas d'en faire de même.

Il se demande si ce n'est pas une sorcière qui est en train de l'envouter tellement elle lui procure un bonheur qu'il n'a plus touché depuis si longtemps, et même jamais en matière de sexe. Elle ne lui a pas répondu, mais sa façon d'agir n'est elle pas une réponse en elle même ? le silence s'installe de nouveau entre eux, mais que ce soit leurs regards, ou encore le contact qui les connecte, n'est ce pas un dialogue à lui tout seul ?

Le temps passe et Renaud lutte pour résister le plus possible aux assauts de Louise. il souhaite que cela dure encore et encore, et il ne veut pas que ça se termine. Malheureusement, l'osmose avec son amante est telle qu'il a du mal. Il se retient mais elle est trop belle, trop douée. Son regard le défi et il le relève mais toutes les bonnes choses ont une fin et les meilleures arrivent plus vite, trop vite. Finalement il est à sa limite, il aimerait énormément venir en elle, mais il sait qu'il ne doit pas la mettre enceinte. Et même si on a plus de chance que ce ne soit pas le cas, le risque est toujours présent. Renaud est au bout, il prend des risques mais c'est tellement bon

"ho Louise, je suis désolé mais je n'en peux plus"

Comprendras t elle ? il ne le sait pas, mais il déplace rapidement ses mains sous les fesses de la belle et il la soulève afin de se retirer, et de terminer dans une belle explosion de jouissance absolue.