Négociations difficiles sur la route de Fernel (PV Dante)

fin de la 9e Ennéade de l'an 18 du XIe cycle
, une auberge à la frontière entre Fernel et Odélian.

A la suite de la correspondance officielle que le Comte d'Odélian avait reçu en provenance des terres de Fernel, ce dernier avait convoqué quelques uns de ces banneret pour les informer de la menace planant en ce moment sur la Péninsule. Il profita de cette occasion pour demander audience à l'émettrice de la lettre, la chatelaine de Fernel, non sans profiter de cette opportunité pour se rendre chez ce proche voisin pour également adresser un pli à un homme qui attendait toujours son dû. Ce dernier n'était pas n'importe qui en la personne de Claude Arun Corvac, l'homme sans qui Charles ne serait pas assis sur le trône d'Odélian.

Un épineux problème devait se résoudre et pas des moindre car l'Ombre attendait que le sieur de Prademont tienne parole et lui offre un titre, un titre qui n'était pas si facile à donner malgré la simplicité de la chose. En effet, Charles était à présent tiraillé par ses ambitions, celles de se maintenir en fonction et garder les faveurs du Duc de Serramire, mais il avait également des vues sur des fonctions plus prestigieuse encore au coeur même du pouvoir Péninsulaire car ne l'oublions pas, il demeurait Intendant Royal à la Justice après tout et quelques opportunités pouvaient toujours se voir proposer. Mais voilà, l'équation n'était pas si simple car anoblir un vaani allait indéniablement ternir sa réputation. Les étrangers n'étant que fort peu appréciés dans le Nord où l'esprit conservateur régnait en maître, ainsi s'attirer les foudres des nordiens, perdre en crédibilité et en réputation pouvaient causer la perte de tout ce qu'avait réussit à bâtir le Comte d'Odélian récemment nommé et encore en période d'essai si l'on pouvait s'exprimer ainsi. Pour autant, Charles se refusait à "baiser" son partenaire privilégier de complot, qui puis est, c'était un assassin, alors se résoudre à passer des nuits difficile pour l'éternité n'était pas vraiment du goût de Prademont... il fallait donc trouver un compromis profitable à tous.

Ainsi, dans la plus grande discrétion, il avait convoqué l'assassin à la frontière de Fernel, au sein même de l'auberge où il ferait halte pour la nuit avec son imposante escorte de cavaliers, indispensable en ces temps de trouble. Et par la même occasion, indispensable dans l'éventualité où la négociation qui s'annonçait avec l'Ombre se solde sur une discorde ! Il redoutait d'ailleurs bien plus cet évènement que celui de rencontrer Louise de Fernel, porteuse de graves nouvelles qui requéraient la mobilisation et l'entente de tous les seigneurs nordiens. Plus que jamais la prudence était de mise et Charles se garda bien d'indiquer à l'assassin qu'il avait pour l'occasion réquisitionner l'ensemble de l'établissement pour cette rencontre ô combien dangereuse en cas de mésentente. Ainsi lorsqu'il gagna l'auberge en bordure de route menant jusqu'à Fernel, entourée de son escorte d'une douzaine d'homme, Charles prépara méticuleusement l'organisation de la rencontre qui devait avoir lieu le soir même, étudiant chaque scénarios, positif ou négatif, pour ainsi trouver un exutoire heureux.

Alors qu'une partie de ces hommes occupait la grande salle en tenue civile, il laissa trois hommes en livret à ses cotés à la table qu'il avait "faussement" réservé pour l'entrevue d'affaire. Priant la Damedieu, il jeta un regard entendu à chacun de ces hommes qui devait assurer en toute circonstance sa sécurité, avec dans l'éventuelle possibilité de trépas, de lourd dédommagement pour leur famille, de quoi les mobiliser plus que de raison. C'est ainsi que chacun allait jouer son rôle pour la soirée dans l'espoir de trouver une solution amiable à la situation.

Sur ce sujet, Charles avait longuement réfléchi, des jours durant d'ailleurs pour trouver une formule gagnante qui ne lui ferait pas perdre la face vis à vis du duc et de la royauté et mais également afin de ne pas rompre sa promesse et ces aspirations à garder dans sa main un atout tel que pouvait l'être l'assassin de Comte Gaubert et de son fils héritier. La tension était donc à son comble dès lors que le soir venu, la porte de l'auberge s'ouvrit. Certains regards se rivèrent sur le voyageur tandis que d'autre en faisait intentionnellement abstraction, finalement, seul l'aubergiste et sa fille qui s'occupait du service en salle, n'étaient au fait de cette toile tissée avec prudence pour minimiser certaines conséquences qui pouvaient s'en retrouver fâcheuse. Charles en mesurait le poids et le risque et espérait gagner le château de Fernel au lendemain en un seul morceau avec toujours pour allié Claude Arun Corvac dont, rappelons-le, avait laissé au bon soin de la Comtesse d'Odélian et du Comte, quelques ennéades plus tôt, ces deux pupilles de valeur, en les demoiselles de Termers à présent retournées chez elles.

Cherchant à paraître tout à son aise, Charles adressa un geste de la main à l'inconnu alors que deux de ses hommes se reculèrent de leur chaise, main discrètement sur leurs gardes.

- Bonsoir, ne soyez pas inquiet, simple mesure de prudence, surtout en ces temps qui cours. En référence à ces hommes la main sur la garde de leur lame respective.

Il faisait évidemment référence aux éléments qui avait provoquer sa venue à Fernel et Charles était certain que l'Ombre était aussi informé de ce fait autour de la présence indésirable, une créature honnie, une Drow pour être exact. Un bon prétexte finalement pour justifié d'un garde rapprochée en toute circonstance ?Bien habile me direz-vous !

Charles savait fort bien à qui il avait à faire et il se doutait que son acolyte qu'il avait invité à sa table pour parler affaire avait dû anticiper sa venue à l'auberge et de fait à toute cette mascarade mise en œuvre par le nouveau Comte d'Odélian. Pourtant, l'intendant royal à la justice devait à tout prix assurer sa propre sécurité et cela ne l'étonna qu'à moitié lorsque l'étranger borgne sorti aussi promptement qu'il était entré. Plaidant de ne pas s'inquiéter, Charles reçu en retour la même teneur dans les propos de l'assassin qui souhaitait deviser à l'extérieur. Pensif, le beau blond lissa alors sa barbe, taillée pour lui donner un léger effet pointu, tout en pesant le pour et le contre.

Oh ! Il pouvait bien s'inquiéter justement car les nouvelles n'allaient pas être aussi réjouissance qu'elles auraient dû l'être bien que le dénommé Claude Arun Corvac allait pouvoir profiter de la nouvelle proposition du seigneur complice. Mais... Charles redoutait toutefois sa réaction et les conséquences de cette dernière. Ainsi, il se redressa finalement, invitant finalement trois hommes du regard à le suivre jusqu'à l'extérieur de l'auberge non sans demander à deux autre individu de se poster aux fenêtres, en toute discrétion, arbalètes aux poings.

Sous la nuit étoilée, Charles fit quelques pas en direction de l'Ombre puis d'un geste simple et bref, ordonna à son escorte de rester légèrement en retrait. Se faisant, il se porta à la rencontre du faux borgne avant de s'éclaircir la voix.

- Cette fameuse prêtresse drow pourrait surgir à n'importe quel moment ce n'est pas une bonne idée, mais je vais vous accorder ma confiance, comme je l'ai fait depuis notre première rencontre. Comment vous portez-vous mon cher ami, ainsi que vos pupilles ? J'espère qu'elles ont été comblées d'attention par mon épouse avant de vous être rendues ?

Une pointe d'humanité afin de recadrer et dessiner els contours d'un sujet plus grave et tendu qui allait prochainement s'annoncer entre les lèvres du noble seigneur d'Odélian.

- Je dois vous avouer que notre affaire à prit quelques contre-temps... administratif et politique.

Biensure, il n'évoquait pas l'idée de rompre sa promesse car en rien il ne l'avait convoquer pour cela, il aurait été fou d'ailleurs d'organiser une telle rencontre pour rompre une alliance, mais ces hommes savaient en tout cas quoi faire si d'aventure la moindre menace pouvait planer sur leur seigneur. Entre sa vie et celle de l'Ombre, le choix tombait sous le sens, même si cette solution était extrême.

Charles s'évertuait à mettre les formes en place avant d'initier un discours plus complexe et sujet à réactions non anticipable. Pour tout dire, l'Ombre ne l'aidait pas du tout à a faciliter les échanges qui suivraient puisqu'il lui semblait que son interlocuteur triait sur le volet les informations utiles et celles non essentielles, se permettant de répondre succinctement et sur un ton toujours égal et neutre qui nourrissait naturellement la méfiance de Charles de Prademont.

Ces hommes étaient en place et au moindre mouvement qui pouvait nuire à Charles, ils n'hésiterait pas à intervenir, par la pointe d'un carreau d'arbalète où d'une épée courte. Avisant du regard l'auteur du complot d'Odélian un court instant, Charles reporta son attention là-haut en fixant les étoiles qui brillaient dans la nuit avant de répliquer à Claude Arun Corvac, grimé et borgne et qui cachait bien sa réelle identité, comme il savait si bien le faire. Cherchant ces mots en fixant ce ciel sombre, il prit soin de s'exprimer lentement, sans précipitation, avec une certainement forme d'assurance malgré les efforts mentales pour y parvenir.

- Elle nécessitait en effet cette entrevue et vous m'en excuserez, sous haute surveillance. Ne pouvant prédire votre réaction, vous comprendre ce déploiement peut-être excessif de force. Allons droit au but car vous ne semblez pas enclin à bavarder plus que de raison. Je ne peux vous remettre un titre écrit en ce jour. Mais, je n'ai pas l'intention de vous voler votre récompense.

Il peut un instant observer la réaction de son interlocuteur et si nécessaire opérer un discret signe du bout de doigts si la crainte d'un réaction  belliqueuse était à prévoir de la part de l'assassin.

- Il n'est pas aisé d'anoblir un vaani sans rencontrer des pressions et des influences de tout bord. Je vous rappelle que le Duc me donne une douzaine d'enneades pour asseoir ma créditibliter sur Odélian, non sans que l'on maintienne mes fonctions à Diantra. Vous en conviendrez,
je dois donc soigner ma réputation sans quoi ce que nous avons mit en œuvre s'effondrera, titre et fonction pour être plus précis.

C'était bien naturel pour Charles de dresser un tableau exhaustif de la situation afin de donner du crédit à sa futur proposition, mais avant cela, il était urgent d'attendre la réaction de l'Ombre.

En état de vigilance, l'estreventin écoute le Péninsulaire parler lentement

- Elle nécessitait en effet cette entrevue et vous m'en excuserez, sous haute surveillance. Ne pouvant prédire votre réaction, vous comprendre ce déploiement peut-être excessif de force. Allons droit au but car vous ne semblez pas enclin à bavarder plus que de raison. Je ne peux vous remettre un titre écrit en ce jour. Mais, je n'ai pas l'intention de vous voler votre récompense.

Une immobilité absolue et un manque de réaction flagrant et énervant acceuille la nouvelle. Non, tu m'en dira tant, pense Dante. En le regardant le regarder. Il pue la trouille par tout les pores de sa peau pendant qu'il lui explique l'évidence.

- Il n'est pas aisé d'anoblir un vaani sans rencontrer des pressions et des influences de tout bord. Je vous rappelle que le Duc me donne une douzaine d'ennéades pour asseoir ma crédibilité sur Odélian, non sans que l'on maintienne mes fonctions à Diantra. Vous en conviendrez,
je dois donc soigner ma réputation sans quoi ce que nous avons mit en œuvre s'effondrera, titre et fonction pour être plus précis.

Dante bouge un peu, fixe Charles d'un regard pâle. SA voix toujours égale malgré les intonations chantantes de sa langue natale peut donner un frisson dans le dos. Mais l'assassin s'est toujours exprimé ainsi.

Donc, si je résume bien, vous avez accepté une facture que vous êtes incapable de payer. Et vous changez complètement de protocole en parlant désormais de nos affaires devant témoins et vous entourant d'au moins cinq sbires pour couvrir vos fesses au cas que je refuserais votre contre-offre. Elle est si minable que ça pour que vous ayiez peur à ce point? Je ne fais pas de diplomatie, les impacts sur votre position m'indiffèrent. Il n'y a que celles sur ma paye qui m'importent.  J'ai des affaires urgentes qui m'attendent ailleurs, que j'ai mises sur pause pour vous accorder mon attention exclusive. Je vous prierais d'être court, clair et concis messire.

L'assassin exprimait enfin sur son ressenti face à l'amorce d'une renégociation des termes du contrat qu'ils avaient passé ensemble plusieurs mois plus tôt à Diantra, centre névralgique de la Péninsule. Claude Arun Corvac ne marchait pas ces mots, ne prenant pas réellement de pincettes au risque même d'insulter d'une certaine manière le Comte d'Odélian. Alors, non sans garder une certaine sérénité toute mesurée, Charles continuait de fixer les doigts, un index un court instant plaquer sur ces propres lèvres avant de joindre ces mains dans son dos.

- Mesurez toutefois votre verbe, mon ami. Tout d'abord, je note une nette différence entre peur et inquiétude. La première, vous giseriez au sol dans votre propre sang si j'avais été prit de tels sentiments.

Il inclina la tête sur le coté pour enfin fixer en biai son interlocuteur.

- Vous avez beaucoup de qualités c'est indéniable, mais bien des défauts aussi, comme tout a chacun, telle cette note d'arrogance dans votre verbe. Êtes-vous d'ailleurs capable d'assumer vos défauts ? Je serais curieux de la savoir.

Charles n'avait nul envi de perdre la face d'autant que l'Ombre se permettait des mots à la limite du tolérable, se hâtant successivement a des conclusions prématurées.

- Vous ai-je dis que je serais incapable de vous payer ma dette ? Vous manquez par moment de clairvoyance, peut-être un trop plein d'assurance ? Sans doute. Et je couvrirai volontier mon séant d'autant de sbirs que j'en jugerais pour garder ma tête sur mes épaules, que cela vous déplaise.

Il lui adressa un fin sourire de circonstance avant de faire quelques pas pour revenir fixer le vaani désirant un discours clair, bref et précis.

- Nourrissez a votre aise votre indifférence, je vous énonce des faits, que vous vouliez ou non l'entendre. Je vous propose une solution plus subtile afin d'obtenir ce titre tant convoité. Un titre de noblesse est un titre de noblesse, n'est ce pas ? Ainsi, je vous propose la main d'une jeune femme de petite noblesse ruinée à marier. Pas d'esclendre dans le commun de la Haute locale et vous entrerez discrètement dans la noblesse, sans vous attirer trop d'ennui. Si besoin, un petit lopin de terre... mais ce n'est pas un jardin et un toit que vous convoitez. Qu'en pensez-vous ? Je ne peux pas être plus direct quand à cette proposition.

Et enfin le noble dévoile ses cartes, les abattants une à une. Dans ses ténèbres, il l'écoute avec une patience d'ange. D'abord, le verbe d'une fierté piquée au vif. Celle d'une menace latente. Le frisson de mauvais augure remonte derechef le long de son échine. Tendant l'oreille, l'estreventin, porte une attention renouvelée à son environnement immédiat sous ses dehors immobiles, les prunelles mi closes et quasi incandescentes.  Il lui semble entendre un écho de feu Gaubert... Il girait dans son propre sang non? Quelle beau verbe que voilà... girait hein? Est ce bien conjugué? pense t'il à brûle pourpoint.

Et on retourne au reproche. Du haut de sa belle barbiche en pointe. Une petite once de paternalisme même. Il a quel âge le nobliau déjà? Un silence de mort acceuille le monologue de Charles. Les prunelles dépareillées se ternissent légèrement.  

Êtes-vous d'ailleurs capable d'assumer vos défauts ? Je serais curieux de la savoir.

Une question qui aurait le mérite d'être renvoyée à l'expéditeur. L'assassin a jadis appris sa leçon avec un certain Karlikk qui n'était pas karlikk à l'époque. Et on repart sur la clairvoyance et l'arrogance. Assurance. Oui, il est tout ça et plus encore.  

.... Et je couvrirai volontier mon séant d'autant de sbires que j'en jugerais pour garder ma tête sur mes épaules, que cela vous déplaise.

Sous ses dehors impassible, Dante jongle avec la phrase. Couvrir son séant de sbires pour garder la tête sur les épaules? Une image, fort pittoresque au demeurant, lui vient en tête. Le sourire de circonstance de Charles ne trouve pas d'écho autre que le visage neutre aux prunelles attentives de l'homme de l'ombre.

- Nourrissez a votre aise votre indifférence, je vous énonce des faits, que vous vouliez ou non l'entendre. Je vous propose une solution plus subtile afin d'obtenir ce titre tant convoité. Un titre de noblesse est un titre de noblesse, n'est ce pas ? Ainsi, je vous propose la main d'une jeune femme de petite noblesse ruinée à marier. Pas d'esclandre dans le commun de la Haute locale et vous entrerez discrètement dans la noblesse, sans vous attirer trop d'ennui. Si besoin, un petit lopin de terre... mais ce n'est pas un jardin et un toit que vous convoitez. Qu'en pensez-vous ? Je ne peux pas être plus direct quand à cette proposition.

Ah... Nous y voilà. Les faits... Un titre de noblesse n'est pas qu'un titre de noblesse. Si il en avait voulu un à tout prix, il aurait marié Amaryllis de Termer en blanc et aurait continué sa vie peinard. Cette façon de considérer les femmes comme des marchandises. Comme des ventres. Et lui demande t'il réellement son avis en premier lieu? Prademont lui avait promis son nom et son blason. Ni plus ni moins.  Ce n'est pas maintenant qu'il aurait dû penser aux conséquences, mais avant et négocier en conséquence... Une femme et un lopin de terre...  

Son instinct de survis se met en branle. Sans atendre, remontant son foulard sur son nez, Dante disparait sans rien rajouter ni renchérir sur la proposition. Si ils avaient été seuls, si il ne l'avait pas menacé ouvertement ni traité comme un arriéré d'Estreventin, ils auraient pu discuter. Pour le moment, il pense que Charles doit réfléchir encore un peu.

Le bruit d'un cheval lancé au galop se fait brièvement entendre. Un hennissement tandis que Melkor est arrêté net, pas habitué que Dante joue du mors avec.

Un hurlement de loup solitaire transperce la nuit grave et glacial se terminant sur une note lugubre, auquel répond ceux des meutes qui hantent Fernel.  

Une seconde plus tard, le galop reprend, s'éteignant dans la nuit en une cacophonie d'écho se mêlant aux chants lupins.

La tension se faisait clairement palpable dans le clan Prademont. Après son aveux de ne pas pouvoir tenir sa promesse initiale, le Comte d'Odélian avait donc joué "carte sur table", proposant à l'assassin une femme de noble lignée et quelques terres pour ainsi élever le vaani au rang de noble par la "petite porte". Redoutant sa réaction, Charles scrutait le visage de son interlocuteur avec la plus grande attention, se préparant si nécessaire à donner l'ordre d'abattre l'homme en cas de geste hostile de sa part. Mais ce scénario, à son grand soulagement, ne se produisit nullement. Pour autant, l'officier royal ne remporta aucun victoire ! Bien au contraire !

Pour toute réaction, Claude Arun Corvac remonta son foulard sur son nez avant de tout simplement prendre congé, sans prononcer le moindre mot, le moindre refus ni la moindre approbation. Une conclusion semblait alors sauter aux yeux, l'Ombre n'était pas satisfait de la contre-proposition émise par Comte, son complice de complot. Leur collaboration semblait donc battre de l'aile de prime abord et alors que Charles et ses hommes entendirent le hennissement lugubre de la monture du vaani, tout portait à croire que les négociations était définitivement interrompu par cette disparition soudaine.

Si la tension semblait enfin se relâchée, Prademont se hâta de retrouver la sécurité de ses hommes, regagnant l'auberge, un gout amer en bouche. Le temps était venu de méditer sur la tournures de ces évènements et du cul de sac que semblait emprunter ce partenariat entre assassin et noble. Devait-il ajuster le tir ? En tout cas, Charles était conscient que son assassin n'était pas parti en bon terme et qu'il ne se résoudrait pas finir de la sorte leur alliance, c'était une certitude qui allait tourmenter l'esprit de l'officier royal à la justice durant son séjour à Fernel qui se profilait dans les jours à venir. Mais à n'en pas douter, le Prademont allait plus que jamais renforcer la sécurité sur sa propre personne les ennéades à venir, conscient que l'Ombre réussirait tôt ou tard à reprendre contact pour entériner une affaire qui prenait du plomb dans l'aile si les deux parties ne trouvait pas un terrain d'entente.