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 Ithìliur [Terminé]

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Ithìliur Telperiën
Elfe
Ithìliur Telperiën


Nombre de messages : 97
Âge : 27
Date d'inscription : 29/03/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  458 ans
Taille
: 2m06
Niveau Magique : Arcaniste.
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MessageSujet: Ithìliur [Terminé]   Ithìliur [Terminé] I_icon_minitimeLun 29 Mar 2021 - 13:30

Identité
Nom/Prénom : Ithìliur ( Lune de Sang ) Telperiën
Âge/Date de naissance : 458 ans / Favrius de l’an 559
Sexe : Masculin
Race : Anedhel
Faction : Cités d’Anaëh
Alignement : Loyal Neutre
Liens notables :
• Lómion Ineinior – Supérieur hiérarchique
• Obrielle Ieloithul – Supérieur hiérarchique
• La Vethërill – Clan d’origine de ton père

Particularité : Aucune


Métier : Clerc à l’Académie d’Alëandir
Classe d'arme : Magie


Possessions & Equipements :
Robes rouges, robes noires. Il y a bien peu de choses chez toi à qui tu sois assez attaché pour refuser de les voir passer en d’autres mains. Peu voir aucune. Aucune sinon une. Une clef d’Akhar, ouvrant la serrure du coffre où ton oncle et toi avez rassemblé une vie de missives échangées non seulement entre vous, mais aussi avec vos proches.
Cette clef d’Akhar, tu ne t’en sépares jamais, car pendant longtemps, cette clef d’Akhar a été tout l’univers de ta mère. Et lorsque vint le temps pour elle de s’en séparer pour te donner l’attention que tu méritais, toi son enfant, tu héritas du symbole qui devint vite ton focaliseur.

Apparence :

  • Taille : 2m06
  • Couleur des yeux : Jaunes

Grand et svelte, comme le veut ta race, tu ne te seras pour autant pas laissé aller à devenir le grand pantin dégingandé que l’âge adolescent semblait te destiner à devenir. L’exigeante maîtresse qu’est la magie, une fâcheuse tendance à toujours être en retard… et un brin d’une saine vanité t’ont forgé un corps à la musculature fine mais dessinée. Tes jambes en particulier sont plus fortes que l’on ne pourrait l’attendre d’un Clerc, mais il faut dire que force d’y être obligé par tes retards maladifs, tu as fini par prendre goût au saut et au sprint.
Depuis des siècles ton visage, lui, est perdu. Ton nez prononcé et ta mâchoire ciselée sont indéniablement masculins, seulement les traits extrêmement fins de ton visage s’évertuent à se tenter de lui conserver un semblant d’androgynie. En résulte un faciès étrange d’adulte-adolescent dont les tâches de rousseur rappellent à l’œil distrait – comme s’il on pouvait l’ignorer – la chevelure rouge sang qui l’encadre.

Personnalité :
Inquisitif. C’est certainement le mot qui te définit le mieux. Il est peu de choses en ce monde qu’il ne t’intéresse pas de savoir, et même lorsque c’est le cas, l’idée de te retrouver pris au dépourvu – pour peu que vienne une situation où l’information pourrait venir à te manquer – t’aura vite poussé à passer outre l’indifférence.
Inquisitif et pas curieux, car tu n’as jamais été d’une grande délicatesse. Les mots tu les manies avec aisance, avec brio même diraient certains, mais tu les manies avec plus d’intérêt pour l’exactitude de leur signification que pour leur effet sur tes interlocuteurs. Tes piques deviennent vite des pieux, et tes causeries des interrogatoires, occupé que tu es à toujours chercher le « vrai » et le « franc ». Et s’il on te le pardonne, c’est parce que tu es entier. Dans tes défauts comme dans tes qualités.
Ce que tu attends des autres, tu le leur rends sans broncher, aimant même à te perdre en explications inutiles ne satisfaisant que toi-même. Si tes colères sont cinglantes, tes joies sont tout aussi passionnées, et heureusement ta profonde gentillesse tend à rendre les secondes plus nombreuses que les premières. Tu hais avec flamboyance, ton dégoût est viscéral, mais ton affection est pleine, et ton amour ardent. Empathique mais pas sympathique tu chéris à la dure, franchise avant confort. À cause de cela – et peut-être de tes origines – jouer le jeu des autres Citadins et maîtriser tes entrailles bouillantes ne t’a jamais été évident. Ayant peiné jusqu’à arrêter d’essayer, tu te laisses plutôt aller à l’émotion, vivant jusqu’au bout chacun des remous emportant l’embarcation avec laquelle tu vogues sur ce tempétueux océan qu’est celui de la vie.

Capacités magiques :
Entourés d’une infinité de parois invisibles et malléables. Comme avançant sous l’eau, le moindre de vos mouvements provoquant dans son sillage de légers clapotis. Votre simple existence, à vous, à tous, force la matrice de ce monde à se mettre en branle. Et le monde s’arrange, se reconstruit, se refait, se réécrit, pour accommoder vos présences.
Seulement certains d’entre vous ne sauraient se contenter d’une passive influence. Certains cherchent à imposer leur volonté à l’ordre naturel, à plier à leurs désirs la réalité, ceux-là on les appelle les mages. Non contents de simplement déformer le construct de l’univers ils le modèlent, recréent de leurs mains les formes et événements que la nature orchestre habituellement de manière spontanée.

Tu es l’un de ces mages, et peut-être même l’un des plus audacieux. Car tu es de ceux qui non contents de remodeler la réalité s’amusent à en traverser les parois. L’Ombre. L’Ombre est comme une porte à travers le verre. L’Ombre. L’Ombre est comme un monde dans votre monde. Un monde plus malléable, où le temps, l’espace et la vie sont à l’entière merci de l’éther. Quelles arcanes auraient pu être plus attirantes pour le trop curieux, que celles lui ouvrant une fenêtre vers un univers aux règles entièrement différentes ?
De tes mains tu guides les ondulations de la mer d’arcanes. De tes gestes tu affines ses infinis murs. Jusqu’à pouvoir y plonger tes griffes, à pouvoir les déchirer, puis les traverser. De tes mains tu modèles tant les murs que ce qui se dissimule derrière, menant le physique dans l’ombre et l’ombre dans le physique.



Histoire

Idril n’était pas encore prête à aimer un enfant.

Idril ne faisait que chercher sa revanche.
Sa vie entière, ta mère l’avait passée à jalouser son frère cadet. Car tout lui avait été promis. Tout le talent du monde lui avait été offert, à elle, première enfant d’une longue lignée de grands mages. Toute l’attention du monde lui avait été offerte, à elle, qui très jeune s’était prouvée avoir les meilleures prédispositions. Et toute petite déjà, elle s’était imaginé à quel point merveilleuse serait sa vie… jusqu’à ce que naisse Beren.
Second, plus jeune d’une trentaine d’années à peine, il était né à la fois trop tôt et trop tard. Trop tôt, parce que trente ans n’étaient que peu de temps dans le développement d’un jeune elfe. Trop tard parce que l’attention que le poupon arrachait à ses parents avait condamné l’aînée à se plier à son rythme. Privée des faveurs que lui recevait, voire pire, devenue prétexte à lui en accorder, la fille Telperiën – pourtant extrêmement douée – s’était très tôt vue prendre du retard dans ses apprentissages, tandis que le cadet profitait des expériences vécues par sa sœur pour prendre de l’avance sur la vie.

Le conflit trouva son point culminant lorsque le jeune Beren commençant officiellement son apprentissage de la magie attira l’œil de celui qui se ferait son instructeur personnel : le formidable Caranthir. La s’étaient trouvée la limite pour la jeune Ombromancienne. Sa croissance, son développement avaient étés retardés, et au nom de quoi ? Au nom d’un second enfant que ses parents aiment plus qu’elle. Un second enfant qui grâce à la dévotion qu’elle n’avait pas reçu s’était épanoui au point de mériter les attentions du plus grand mage de leur ère. Un second enfant qui dès lors l’avait condamné à l’oubli. Ainsi, Idril encore enfant, à peine forte de son premier sort s’était évanouie dans la nature, exilée par choix, partie vivre la vie de miséreuse qu’elle méritait loin des contrées elfiques, loin d’une Anaëh dont la Déesse s’acharnait contre elle. Loin de tout ce qui pourrait lui rappeler l’abomination qu’était Beren. Son frère.

Et pourtant, jusque dans les montagnes du Septentrion, il avait fini par la retrouver.

Pendant l’espace d’un instant elle l’avait espéré changé. Des décennies d’une vie de misère avaient poussé la jeune elfe à voir en le jeune frère avec qui elle avait été réunie par les temps un nouvel homme, un homme plus humble, un homme avec qui elle pourrait reconnecter… mais il n’en avait rien été. Beren continuait de pourchasser la gloire, et Idril, qui ne pouvait la lui offrir, était bien moins importante à ses yeux que les princes et les princesses avec qui il partageait maintenant sa vie. Alors elle était partie. Pour mettre un terme à son exil, et pour préparer sa vengeance.

Idril n’était pas encore prête à aimer un enfant.

La manière dont elle agissait, tantôt prude, tantôt lascive, se faisant direct reflet des désirs de ceux qu’elle rencontrait, disait tout de ce qu’elle attendait. Il n’est aucun elfe parmi les nombreux qui s’entichèrent de l’une des nombreuses personnalités adoptées par Idril qu’elle aimât. Elle, elle n’aimait que leur pouvoir. Elle, elle n’était attirée que par leur lignée, la pureté de leur sang, la puissance dans leur sang. Idril ne désirait qu’une chose : produire une descendance qui puisse réussir à où elle avait échoué. Idril n’avait d’yeux que pour une chose : l’idée que son enfant puisse être un mage assez talentueux pour que vienne un jour où son nom effacerait celui de Beren Telperiën des mémoires.

Tu es né à Tethien. Cité depuis longtemps associée aux arcanes de l’immatériel. Tu n’es pas né d’un Tethian cependant. Tu n’es même pas né d’un Taledhel. L’elfe ayant choisi de partager sa vie avec ta mère s’était vu forcé à quitter son clan d’un côté par ta proche venue au monde, de l’autre par la réluctance de celle qu’il aimait – le naïf personnage – à continuer de vivre hors des murs.

Ton père… peu d’elfes auraient pu se targuer d’autant de pouvoir que ton père. Car non, ce n’était pas sa maîtrise des ombres la source de ce pouvoir. C’était sa patience. Sa patience et son infinie abnégation. Ton père était un individu aimant, et profondément charitable. Un Souffle protecteur presque au point de la candeur. C’est ainsi que ta mère l’avait attiré. Même sans la connaître pour ce qu’elle était, il avait su percevoir sa fragilité. Même se méfiant de ce qu’elle dissimulait, il s’était convaincu être capable de l’aider, et silencieusement, sans se l’avouer, Idril en était heureuse. Heureuse d’avoir enfin trouvé un elfe la traitant à sa juste valeur, au point de laisser les graines du doute se planter en elle.
Mais il fallut du temps, beaucoup de temps pour que ces graines ne germent. Assez longtemps pour que ta petite enfance en soit profondément bouleversée. Ton père ne connaissait rien aux Cités, et attaché qu’il était aux traditions Ornedhelles, ne désirait que bin peu apprendre. Ta mère, elle, aimait ce qu’elles apportaient, mais haïssait ce qu’elles représentaient. Alors quand les autres enfants faisaient leurs premières classes, et apprenaient le monde dans lequel ils étaient destinés à vivre, avait déjà commencé ton modelage ce que tu étais destiné à être.

Ta mère ne se donna pas la peine d’attendre ta première décennie avant de te confronter aux arcanes. Après tout, tu y étais sensible. Elle le savait. Elle l’avait senti. Elle l’avait vu. Elle l’avait prévu. Déjà tout jeune poupon elle t’avait exposé à la présence de ceux qui manient les arcanes, inquiète de ce que sa progéniture soit digne des ambitions qu’elle lui avait imposées. Et elle n’aurait pas pu être plus satisfaite, Idril, parce que déjà tout jeune poupon, aux manipulations de la trame, tu y réagissais.

La trame faisait partie de ton monde.

Avant de se donner la peine de t’apprendre à lire, à écrire, à compter, ou même à parler, Idril t’avait offert la clef. Le symbole de sa vendetta contre son cadet. Puis elle avait commencé à t’enseigner l’art. L’art imparfait qui était le sien. Un art brut, peu raffiné, développé par une elfe forcée de s’en servir pour survivre alors qu’elle maîtrisait à peine ses premiers sortilèges. La magie d’Idril avait quelque chose de viscéral, de cru, qui te l’avait paradoxalement rendue bien plus facile à appréhender que s’il t’avait fallu intellectualiser de complexes notions théoriques. Ta sensibilité faisait la grande part du gros œuvre. Mais cet apprentissage, livré aux aléas de l’incertitude et guidé de sensations était on ne peut plus dangereux.
Ton père avait vite fini par reprendre les rênes. Pourtant convaincu qu’il était trop tôt et que ton corps était encore trop faible, il n’avait pas pu se résoudre à vous arrêter. Parce que pour la première fois depuis des années, Idril lui avait semblé sincèrement heureuse. Elle avait un plan. Elle poursuivait une vengeance. Seulement pour Idril, la magie était tant source de trauma que le premier des exutoires. En partie à cause de son apprentissage tout particulier, son art, elle le vivait comme peu le vivaient. Il était partie de son être plus qu’il n’était un simple savoir. Et le partager lui faisait du bien. Et tu répondais. Tu semblais t’épanouir dans ce contact, le premier où ta mère s’autorisa à se dévoiler face à toi dans son entière vulnérabilité, le premier où ta mère accepta de porter son cœur à fleur de peau. Le premier qui lui donna – à elle – une idée de ce qu’étaient aimer et être aimée.

Il s’était fait votre enseignant à vous deux. À elle il enseignait la délicatesse. À toi il enseignait le contrôle. Des décennies durant, votre famille tissa des liens d’obscures fibres. Ce sont vos voyages à travers les arcanes qui nouèrent les nœuds de votre affection. C’est votre relation à l’éther qui vous permit de comprendre vos propres relations. Vos attentes, vos peurs, vos craintes, vos joies, elles transparaissaient à travers les ombres comme à la surface d’un sombre miroir.
Ta mère finit par abandonner ses idées vengeresses pour l’espoir d’un lendemain meilleur. La défaite de Beren avait bien peu de valeur devant la floraison de son petit bouton. Elle serait là sa victoire sur la vie : tu ne finirais pas comme elle. Tu te réaliserais. Tu serais heureux. Tu pourrais être fier de toi-même et de ce que tu as accomplis. Et elle pourrait être fière de tout avoir fait pour que tu le sois.

Ta fierté, tes premières classes à l’Académie de Tethien l’avaient grandement mise à mal. Tu étais jeune. Extrêmement jeune. Et déjà – fort du passif familial – l’Art te venait bien plus aisément qu’aux autres. Seulement l’art était tout ce que tu avais. Pour le reste, tu étais ignorant. Déraciné, inepte, étranger à ce qui semblait l’évidence pour l’intégralité de tes camarades de classes, tu t’étais souvent retrouvé esseulé. Même parmi les parias, ceux dont le Souffle peine à toucher celui des autres, tu étais un paria. Pace qu’à l’heure, si la magie t’était familière, l’éloquence te faisait gravement défaut. Tu entendais. Tu comprenais. Mais souvent, tu étais dans l’incapacité de répondre. Les idées fusaient, mais les mots te faisaient défaut. Les mots fusaient, mais les idées te faisaient défaut. Ou simplement, il se dessinait au cours des conversations un univers qui n’était pas le tien.
Des dieux, tu ne connaissais que le portrait dressé par l’expression de la Foi de tes parents. Bien peu de choses en somme, si ce n’est qu’ils étaient, et qu’éventuellement certains prenaient pitié de nos prières. De l’histoire, tu ne connaissais que la part biaisée que contaient tes parents, sans rien à quoi la comparer. De la tradition, tu ne connaissais que le peu que tu avais vécu, au moins de manière indirecte. Et les autres enfants te l’avaient fait payer, mais très longtemps tu étais resté silencieux. Ce n’est qu’à l’approche de l’adolescence, au plus sensible de ton état, que la vérité avait fini par te rattraper, et la solitude fini par te briser.

C’est auprès de parents désemparés que tu revenais au soir, l’esprit abîmé par les heures passées à souffrir ton inaptitude sociale. Rien de ce que tes parents n’aient pu essayer n’aura su te sortir de cette impasse. Trop de choses avaient manqué à ta petite enfance, et ils n’y pouvaient plus rien maintenant. Pas de solution miracle, il te faudrait attendre, attendre et apprendre. Il te faudrait supporter d’être différent jusqu’à ce que tu saches assez pour pouvoir entrer dans le rang… ou alors… Il y avait la Vethërill. S’il était tard pour t’enseigner le monde du point de vue des Taledhels, l’enseignement au sein du clan était loin d’être aussi règlementé. Pas d’Académie, un contact plus proche avec les autres elfes, l’infinie patience du Shaman… mais fallait-il encore que le clan accepte le retour de ton père.
Ton père, ta mère et toi aviez traversés montagnes et forêts en direction du camp de La Vethërill, priant La Mère qu’elle leur inspire un peu de pitié. Ton père, ta mère et toi aviez été accueillis froidement. Ta mère et toi aviez été mis de côté rapidement. Ton père lui avait eu à s’expliquer quant aux raisons de sa disparition, et aux raisons de votre présence à vous.

Vous aviez été acceptés.

Les années passées au sein de La Vethërill seraient certainement les plus paisibles de ton existence. Ce que tu n’avais pas fait enfant, aujourd’hui tu le rattrapais au sein du clan, pour le plus grand bonheur de ton père. Lui qui avait espéré pouvoir un jour partager avec toi sa culture, voilà que c’est celle-ci qui était faite ta fondation. Légèrement différents de ceux que connaissait ta mère, mais assez proches pour que cette dernière ne s’en offusque pas, les rituels enseignés par les Ornedhels seraient ceux qui te permettraient de toucher du doigt le divin. Leur rapport à la Symphonie serait celui qui façonnerait ta vision des Chants. Et l’importance de la magie dans leur spiritualité te la rendait infiniment plus accessible. Enfin tu entendais, enfin tu voyais cette Mère dont parlaient tous tes camarades Citadins. Enfin tu comprenais la raison d’être de ton peuple. Enfin ton existence avait un sens. Mais pour combien de temps ?

Vous viviez parmi les Ornedhels lorsque le siège Noirelfe avait été lancé. Et si vous ne l’aviez vécu que de loin, il avait serré le cœur d’Idril tout le temps qu’il avait duré. Là-bas en Alëandir, là où les drows avaient frappé elle avait un petit frère. Un petit frère qu’elle avait longtemps haï. Si longtemps haï qu’elle ne savait plus comment lui parler. Mais elle le voulait. Elle voulait le revoir. Elle aurait voulu s’excuser, s’expliquer, rebâtir une relation, ne serait-ce que pour toi. Comme l’avait fait ton père en te présentant son clan, elle voulait te rendre la famille que tu avais perdu. Seulement, elle avait bien trop peur d’être rejetée.
Tu étais parti seul donc, vers la Capitale. Décidé à découvrir qui était le fameux Beren Telperiën. De fil en aiguille tu avais retrouvé sa trace. Pour le meilleur et pour le pire – mais surtout pour le meilleur – son nom avait été associé à l’endroit que tu mourais d’envie de visiter : l’Académie d’Alëandir.
À nouveau élève, mais différemment cette fois. Aujourd’hui contrairement à autrefois, tu comprenais. À Alëandir contrairement à Tethien, tu étais au moins capable d’appréhender le monde de tes collègues et de te mêler aux discussions. Ici et maintenant, il n’y avait plus aucun obstacle t’empêchant de briller par ton excellence, et ce qui avait été ton talon d’Achille, ce rapport de dépendance à la magie, dans un monde où elle était la maîtresse absolue, était devenu ta plus grande force. Il ne te fallut pas beaucoup de temps pour attirer l’attention de ton oncle. Il ne te fallut pas beaucoup de temps non plus pour gagner de lui qu’il te consacre un peu du peu de temps libre que son rôle au Palais lui laissait. Il ne te fallut pas beaucoup de temps pour confronter tes arcanes aux siennes, et pour apprendre en l’observant. Mais surtout : il ne te fallut pas beaucoup de temps pour que tes ombres lui parlent, et qu’en tes traits il reconnaisse ceux de sa sœur.

Tu lui avais tout dit. Ou du moins, tout ce que ton jeune esprit était capable d’intellectualiser. Et finalement était venu le moment d’utiliser ta clef. La clef, dans un autre cadre que celui du maniement des arcanes. Tu n’avais pas que la clef. Tu avais aussi le coffret. Et dans le coffret, toutes les lettres qu’Idril ne s’étaient jamais résolue à faire parvenir au Luminomancien. Des mots de colère autant que des mots d’amour. L’expression d’une profonde jalousie et d’un poignant mal-être. Un timide plaidoyer à la recherche d’un pardon dont elle avait besoin pour recommencer à pleinement vivre.

Beren avait pleuré. Vous aviez ri. Beren avait réfléchi. Vous aviez discuté. Jusqu’à ce que vienne une conclusion. Il fallait que Beren la retrouve, lui parle face à face, mais il était trop tôt pour cela. Ta mère était trop fragile. Alors il fallait la préparer. Il fallait l’avertir. Et c’est ce que fit Beren. Tu étais reparti d’Alëandir ton coffret alourdi de quelques courriers de plus. La réciproque de ceux d’Idril, les lettres que Beren n’avait jamais su comment lui faire parvenir.
De l’incompréhension, de la culpabilité, de la tristesse et des regrets. Plutôt que d’accorder son pardon à Idril, Beren lui avait demandé pardon à son tour. Tes parents avaient pleuré. Vous aviez ri. Vous aviez imaginé ce à quoi pourrait ressembler le reste de vos vies. Ce à quoi pourrait ressembler un monde où les deux moitiés de ta famille étaient réunis. Seulement la vérité était que ce rêve, Idril l’avait formulé sans le partagé.

Ta mère s’était éteinte dans son sommeil, le sourire aux lèvres. Enfin libérée.

Ni ton père ni toi n’aviez eu le cœur de vous en attrister. Au contraire, vous vous étiez trouvés bien heureux. Vous saviez comme la vie l’avait abîmée, vous saviez comme elle avait souffert, alors vous ne pouviez que remercier Tari de l’avoir conduit aux Terres d’Emeraudes. Ou peut-être… peut-être auriez-vous à cœur d’un jour compter les étoiles du ciel pour savoir si de là-haut Idril veillait.

Plutôt que de rester auprès du clan, tu étais retourné en Alëandir, à l’Académie, et tu t’étais replongé dans ce pourquoi tu es né. Si les circonstances dans lesquelles ton introduction aux arcanes avaient été faites n’étaient pas joyeuses, tu ne pouvais que remercier la Très-Sage de te les avoir imposées. Dans ce monde, rien ne te passionnait plus que l’éther, son comportement, ses relations avec le vivant, avec la matière, avec le construct de votre univers…
Etrange mais connue, la Voie de la magie que tu avais emprunté avait cela de particulier que son expression défiait les lois de ce monde. Les ombres n’étaient pas les éléments. Les ombres n’étaient pas la seule absence de lumière. Les ombres étaient une passerelle, menant à une extension des lieux physiques que vous ne connaissez que trop bien. Comment fonctionnait cette extension, où étaient ses origines, que représentait-elle ? Ça vous n’en saviez que trop peu, quand bien même il existait une poignée de mages capables de manier cette non-matière avec brio. Expliquer ce que vous compreniez déjà, c’était la difficile tâche des Ombromanciens de l’Académie, et une mission à laquelle tu avais gaiement pris part.

Loin des tintements des épées et des hurlements des soldats, loin des conflits politiques dont te parlait à l’occasion ton oncle, tu évoluais avec tes collègues sorciers au sein d’une bulle intemporelle. Et vous pleuriez avec le reste d’Anaëh, et vous vous mettiez en colère avec le reste d’Anaëh, mais jamais vous n’arrêtiez de travailler. Jamais rien ne vous détournait de votre mission. Jamais rien ne vous détachait totalement de ce qui était votre passion. Jusqu’à ce que le Voile ne couvre la Sylve.
L’obscurité presque totale, la magie devenue folle, les Chants résonnant comme jamais tu ne les avais entendu… et si tout ça n’était pas étranger avec les Ombres ? Et si le monde vers lequel elles étaient une passerelle n’était qu’une batterie ? Une batterie infinie nourrie par les dieux, et dans laquelle puisaient les dieux lorsqu’ils accomplissaient leurs volontés. Une batterie, ou un moule. Une forme archaïque de votre monde, encore malléable, chaotique, infixée. Un reflet de la vie qui n’est pas encore vivant. Un miroir de ce monde où se jouent les événements destinés à marquer le vôtre lorsque se rejoignent la Lune et le Soleil. Lorsque se rejoignent Obscurité et Lumière.

Tant de questions que vous pensiez destinées à rester sans réponses des siècles durant, jusqu’à ce que ne débute le prochain Cycle. Tant de questions que vous espériez tous suffisantes à vos garder en vie jusqu’à ce que vienne l’occasion d’y répondre. Assez de questions pour vous garder presque aveugles à l’extérieur de votre bulle, et concentrés sur les recherches de l’Académie… jusqu’à ce que l’extérieur ne vienne percer votre bulle.

Tant de questions auxquelles vous pourriez peut-être répondre plus tôt que prévu. Auxquelles tu pourrais peut-être répondre plus tôt que prévu. Pour peu que l’Artefact scellé par le Doyen n’accepte de plus vous en révéler. Que la Mare Noire ne livre un peu de ses secrets.

HRP:


Dernière édition par Ithìliur Telperiën le Dim 4 Avr 2021 - 21:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ithìliur [Terminé]   Ithìliur [Terminé] I_icon_minitimeDim 4 Avr 2021 - 21:34



Très jolie fiche, hâte de pouvoir magifier ensemble :p



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