En présence d'une dame | Owen & Adélina

Verimios, début de la première ennéade en l'an 18, cycle XI. Été

« Ô Grande Mère, Créatrice et Fondatrice, accorde-nous ta pitié et préserve-nous du malheur. Ô Divine Patronne, Vierge Vénérable, apaise nos cœurs et veille sur nos enfants. Ô Grande Mère, Créatrice et Fondatrice... »

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Alonna. Mais qui était-donc Alonna ? Avant qu'on ne l'ait répondu à cette question idiote, on lui avait rit au nez. Owen se trouvait donc au sein de la baronnie Alonna, dans la demeure des Lourbier. Un nom qui lui était inconnu, mais lui avait-on averti de faire semblant d'être impressionné et de le savoir pour ne pas risquer le pilori ou la pendaison... Owen n'avait pas compté le nom auquel il avait passé au sein de Lodakier, quelques ennéades, tout au plus. Il les avait passé la plupart du temps allongé sur un lit ou sur un tas de tissu, faible, minable et ne valant plus rien. Ses sauveurs se révélèrent ne pas être une farce tordue de la noirelfe, c'étaient de vrai péninsulaires, libre et faisant parti d'un Ordre Hospitalier de Néera. Vite, il apprit par cœur une prière dont il n'avait jamais réellement oublié, plus jeune. Owen se mit à le répéter, en boucle, sans cesse. Parfois, avec ferveur, d'autre fois, sur un ton monotone. Il en avait presque oublier les personnes prenant soin de lui l'entourant dans les quartiers où il gisait depuis longtemps.

Le jeune homme avait rencontré certains nobles dans le passé, il en reçu même l'hospitalité d'un plus humble que les autres, lors de l'arrivé à Lodakier, il aurait était cependant plus émerveillé que les autres fois — et il avait vu toutes les couleurs de Thaar, pour dire — si les derniers ennéades ne fut pas une calvaire. Une crainte incessante le suivit de façon permanente, la peur de revoir la drow, même encore aujourd'hui, était plus forte que tous. Il passait les nuits en sueur, apeuré tel un chiot battue et éveillé. La rencontre avec la noirelfe l'avait profondément affecté. Non, ce n'est pas le mot juste. La rencontre l'avait profondément changé à jamais.

Owen priait la Damedieu, car il avait peur. Il avait peur que dès qu'il se lèverait de son lit, la prêtresse se révélerait caché quelque part, attendant que sa garde soit baissé pour l'attraper et lui faire subir, beaucoup, beaucoup plus de tourments. Et il serait trop couard pour pouvoir se défendre. Owen joint ses mains dès l'instant où il repensa à cette ennéade entière, vivant dans la misère et sous le joug de la drow. Il ferma les paupières, puis murmura, sans porter aucune attention à ceux autour de lui.

« Ô Grande Mère, Créatrice et Fondatrice, accorde-nous ta pitié et préserve-nous du malheur. Ô Divine Patronne, Vierge Vénérable, apaise nos cœurs et veille sur nos enfants. Ô Grande Mère... »

« Comment se porte-t-il? »


La jeune camériste soupira, l’air légèrement inquiète; « Si les hospitaliers ont pris soin des blessures qu’il avait, il faut dire que certaines prendront un long moment à se panser. » Adélina tressaillit en attendant cette réplique. Mais dans quoi le jeune homme était-il tombé? On lui avait parler des sombrelfes et de leurs pratiques barbares, mais jamais elle n’aurait pu penser les effets dévastateurs que ces derniers auraient sur un humain. Sir Louis lui avait raconté brièvement leurs rencontres, et la bravoure de l’une des hospitalières alors qu’elle faisait face à cette créature. La damoiselle baissa le regard, fixant doucement la pierre du sol, l’air totalement perdue dans ses pensées pendant une seconde. Elle avait besoin d’information de ce jeune homme, c’était son devoir pour protéger ses gens, elle devait connaître son ennemi, connaître ce que cette dernière pouvait faire, mais elle se doutait bien que cela serait une opération difficile. « Conduit moi à lui. » Clervie s’arrêta net avant de fixer la rose de Lodiaker.


« Vous êtes certaine? Ce n’est pas la plus agréable des visions… et s’il vous attaquait? »
« Tu t’inquiètes trop. Conduis-moi à lui. »


Clervie baissa la tête, avant de conduire la damoiselle dans les couloirs du château. Les hospitaliers avaient été accueilli dans une aile généralement réservée aux serviteurs des figures importantes qui visitait la ville, mais cela ne voulait pas dire qu’ils manquaient de confort, loin de là! Chaque chambre était agréablement meublé, confortable, et bien entendu, les Alonnais s’étaient acharnés à réconforter et prendre soin de ce groupe qui avait été durement touché par une entité aussi vile. Clervie s’arrêta devant une porte avant de l’ouvrir doucement, pour s’y engager. Adélina la suivit et s’arrêta net lorsque son regard tomba sur un jeune homme, agenouillé qui répétait une prière en boucle.


Adélina fit un léger mouvement de la main, signifiant à Clervie de les laisser seuls. Sans attendre, la jeune femme sortit de la chambre avant de fermer doucement la porte derrière elle, faisant le moins bruit possible. La damoiselle, elle, observait silencieusement le jeune homme qui, agenouillé répétait en boucle une prière pour la Damedieu. À ce moment précis, la jeune femme ne se sentit vraiment pas bien, voir quelqu’un dans un tel état de désespoir et de peur était une réalité qu’elle n’avait pas souvent fait face. Elle se souvenait du désespoir des gens alors que la peste ravagée la ville, mais rien ne semblait comparable au mal qui habitait l’homme qui lui faisait face. Rassemblant ses forces, Adélina fit quelques pas vers ce dernier, avant de s’agenouiller devant ce dernier, joignant ses mains, elle ferma doucement les yeux et finit doucement la prière; «… Créatrice et Fondatrice, accorde-nous ta pitié et préserve-nous du malheur. Ô Divine Patronne, Vierge Vénérable, apaise nos cœurs et veille sur nos enfants. » termina-t-elle avant d’ouvrir doucement les yeux pour croiser le regard du jeune homme perturbé. Ce dernier avait l’air d’avoir son âge. La jeune damoiselle n’osa pas le toucher, n’osa pas s’approcher plus que nécessaire. Il avait l’air d’un petit animal apeuré, et elle se devait de gagner sa confiance avant de tenter quoique se soit d’autres. Agenouillée devant ce dernier, elle lui fit un léger sourire, tentant de le rassurer de sa présence avant de prendre la parole; « Comment vas-tu? ». Mieux valait commencer doucement.

Owen ne s'attendait pas à de la visite. Il n'avait entendu personne entrer dans la chambre, et lorsqu'une dame, plutôt charmante et à peu près du même âge, s'était aussi mit sur les genoux face à lui et finissant la prière qu'il avait commencé, cela l'avait prit par surprise. Il ne croyait pas l'avoir vu auparavant, ce qui s'expliquait facilement par le fait qu'il n'avait jamais, ou alors très peu, sortit de cette chambre depuis son arrivé soudain dans la demeure. Face au sourire qu'elle lui donna, Owen ne voyait que seul alternatif de donner à son tour un sourire, qui était faible et forcé. Plusieurs questions se mirent à tourner en boucle dans la tête du pauvre jeune homme, notamment la raison de la venue de cette dame. Elle n'avait pas l'air de faire partie de l'Ordre Hospitalier. Mais qui était-elle alors ?

« Je... Je vais bien. »

Peut-être mentait-il, mais il valait mieux être poli et courtois dans cette situation. Étrange, comment il faisait la rencontre de beaucoup de damoiseaux depuis récemment. Peut-être avait-il plus d'effet qu'il ne l'aurait cru.Elle avait gardé cette distance comme si elle faisait face à un lépreux, ou quelque chose d'encore pire. Owen ne savait pas quoi réellement y penser, la mystérieuse femme avait ses raisons. Il fallait dire qu'il n'avait pas été le plus amical ou chaleureux au cours des ennéades qui avaient passé l'arrivé de l'Ordre et de leur blessés. Il baissa le regard, honteux et mal à l'aise de se retrouver ici. Serait-il malpoli de demander ce qu'elle venait faire ici ? Surtout pas ! Il fallait faire preuve de beaucoup de bonne manière, et questionner une dame sur ses agissement n'est guère bien vu. En plus, elle n'avait aucunement l'air d'une autre aide de soin, elle avait plus de charme et d'élégance. Pourtant, la curiosité l'emporta...

« Que... Que faites-vous là ? »

Il bégaya un court instant et son épaule gauche se crispa, essayant de formuler sa phrase sans que la peur l'encombre. L'envie de parler lui avait été brutalement coupé durant son temps sous l’esclavage de la noirelfe, parler signifiait quelque chose de mal. C'était comme s'il s'attendait que son dos soit cinglé par un coup de fouet douloureusement atroce lorsqu'une parole émane de ses lèvres. Ce fut une ennéade marquante, il serait difficile de l'oublier. Voir impossible. Il était marqué à vie.

Adélina eut un léger sourire alors que ce dernier tentait tant bien que mal de lui dire qu’il allait bien. Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte que ce n’était pas le cas. Son sourire était forcé, crispé, on voyait la douleur dans son regard, et il n’était pas bien difficile de deviner à quel point sa rencontre avec la noirelfe l’avait accablé. Et lorsqu’il baissa le regard, la jeune femme ne put empêcher son cœur de se resserrer. Tellement de douleur… Cela était à en briser des cœurs… Elle avança doucement sa main vers le jeune homme alors que son regard s’était baissé vers le sol. Adélina effleura doucement son menton, le forçant tout doucement à rencontrer son regard; « Tu n’as pas à me mentir, ou tenter de me rassurer. Je ne sais pas ce qu’ils t’ont fait… Mais je peux te garantir que tu es en sécurité ici. » Lâchant doucement le menton de l’homme, l’alonnaise remit doucement ses mains sur ses genoux, restant ainsi devant lui, un sourire se voulant des plus rassurants aux lèvres. « Je suis venue voir comment tu allais, tout simplement. » Elle baissa doucement le regard, comme gênée avant de reprendre la parole; « Mais je crains que je ne me sois guère présenter. » Elle releva doucement la tête, avant de reprendre la parole; « Mon nom est Adélina. Adélina de Lourbier. Je suis la dame des lieux. » Sans attendre, l’alonnaise se releva, ne détournant guère son regard du jeune homme. « Je veux te montrer quelques choses. Tu le permets? » Elle tendit doucement sa main vers ce dernier, l’invitant à se relever pour l’accompagner. Mais voyant l’expression de ce dernier, elle insista légèrement, descendant sa main encore plus vers ce dernier; « Je te promets sur mes ancêtres que rien de mal t’arrivera. Je le juste sur la damedieu. »  finit-elle en mettant la main sur son cœur. Adélina était une fervente pentienne, et jamais elle n’aurait osé jurer sur la damedieu si c’était pour briser cette dernière.

Elle voyait clair en lui comme de l'eau de roche. C'était inutile de cacher qu'il n'allait pas aussi bien qu'il le proclamait. Owen n'était pas un bon menteur de toute façon et surtout dans une telle condition déplorable. Elle était douce, attentionnée et de la bonté éclatait dans son regard et ses paroles, elle était bien différente de la noirelfe, car elle n'était pas dangereuse et ne lui voulait aucun mal. Il le savait. Lorsqu'elle effleura sa main sur son menton, il sentit un frémissement parcourir le centre de son dos, quelque chose qui le fit sursauter pendant un court instant, ayant prit peur d'avoir réagit d'une telle façon depuis trop longtemps. Les paroles de la dame lui suffit pour se calmer et se détendre. Owen essaya de nouveau de redonner un signe d'affection en retour, mais son sourire en était presque horrible et repoussant, il n'y avait rien de naturel et le coin de ses lèvres tremblotaient toujours. Mais ce n'était pas l'envie qui manquait, il souhaitait sincèrement montrer un tel signe de joie. Mais quelque chose, au fond de lui, l'empêchait toujours de s'exprimer correctement. Ses mains posé sur ses genoux serrèrent un peu plus fort, faisant grincer le visage du jeune homme qui tentait de trouver les mots justes pour exprimer son ressenti. Mais il s'y essaya, les lèvres tremblants et le regard de chien battu abaissé pour fixer le plancher de la chambre.

« Je... Je ne vais pas bien. J'ai peur... De tout... Je ne veux pas retourner là-bas ! Je ne sais pas du tout quoi dire d'autre ! Je ne veux pas retourné aux mains de cette prêtresse, et pourtant je crois que je vais y retourner tout le temps !»

Owen s'était un peu emporté à la fin, mais il reprit son calme assez rapidement pour ne pas l'effrayer ou la faire fuir. Un peu de compagnie ne faisait pas de mal, la solitude l'emportait souvent et même entouré des soigneuses. La dame mystérieuse finit par se présenter, se révélant être la dame des lieux et du château. Il ne savait pas trop comment réagir pendant un instant, il s'attendait à quelque d'important mais pas aussi important ! Il resta assit sur les genoux et inclina la tête, le regard était déjà bas mais son visage continuait de pointer vers elle. Pour quelque de basse naissance, il rencontrait certainement beaucoup de tête plus ou moins importantes dernièrement. Au moins, maintenant, le jeune homme était sûr de ne rien craindre ici, de la part de la prénommée Adélina. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de faire preuve d'une légère nervosité. Elle était devenue plus intimidante d'un coup.

« Je suis... Enchanté de faire votre connaissance, ma dame..! Votre présence m'honore... Oui ! Que souhaitez-vous me montrer ? J'accepte... De vous suivre ! »

Owen se leva, il tituba pendant un instant et faillit trébucher en relevant ses genoux. Son dos était légèrement courbé et sa tête pendante, par la gêne et l'angoisse. Il était plus grand qu'elle et pourtant elle restait plus importante, ce n'était pas facile pour lui de se faire petit. En tout cas, il était prêt à la suivre, car toute sa confiance reposait en elle maintenant.

La rose vit bien l’être devant elle trembler alors qu’elle le touchait, elle voyait la peur et l’horreur dans ce sourire forcé, et elle devait l’avouer que cela lui faisait mal au cœur? Comment aider quelqu’un qui avait autant souffert? Et l’alonnaise n’eut aucune réaction alors que ce dernier s’emportait, après tout, la colère n’était pas dirigée contre elle. Mais elle vit qu’un lien s’était brisé lorsqu’elle s’était présenté. Peut-être aurait-elle du attendre? Quoi qu’il arrive, il était trop tard, mieux valait avancer. Avec douceur, Adélina s’approcha de l’homme entourant doucement son visage de ses mains pour attirer délicatement son regard dans le sien. L’air confiant malgré le fait qu’elle soit légèrement plus petite que ce dernier, elle reprit finalement la parole; « Je te promets que tu es en sécurité ici. Elle ne te touchera pas et jamais je ne la laisserais mettre ses mains sur toi, tant et aussi longtemps que tu es chez moi. Je le jure sur la Damedieu. » Elle caressa sa joue de son pouce, dans un geste presque maternel en lui souriant, tentant tant bien que mal de le rassurer, avant de se détacher doucement de ce dernier. Sourire aux lèvres, cette dernière secoua doucement la tête avant de rencontrer une nouvelle fois son regard; « Tu peux m’appeler Adélina et laisse les Ma Dame dans cette pièce. Nous ne sommes que nous deux, nous pouvons laisser la bienséance pour aujourd’hui. Par contre… » dit-elle avec un air espiègle; « peut-être que tu devrais me rendre la pareil en te présentant. » Rien qui le forçait en soi, il s’ouvrirait bien lorsqu’il le voudrait.


Sans attendre, la jeune femme se retourna pour ouvrir la porte, l’encourageant à la suivre au travers des innombrables couloirs du château. Ils croisèrent d’innombrables gens et domestique, qui saluèrent respectueusement le duo, ou la châtelaine. Ce ne fût qu’après quelques minutes de marche que la jeune femme s’arrêta finalement devant de grandes portes, avant de se retourner vers le jeune homme pour lui sourire, s’assurant par la même occasion que ce dernier la suivait toujours. Elle fit un rapide signe aux deux gardes qui ouvrirent rapidement la porte, aveuglant quelque peu le duo qui s’engouffra à l’extérieur. Les jardins étaient fleurissants, et bien entretenus. Un immense rosier trônait au milieu d’une place pavée, un signe discret que ce dernier avait une importance bien particulière pour la jeune alonnaise. Ce ne fut que lorsque les portes se refermèrent qu’Adélina reprit finalement la parole; « Ces jardins ont toujours été mon havre de paix. Pour quelques curieuses raisons, ils ont l’effet de m’enlever tout le poids que j’ai sur mes épaules. » Elle se retourna doucement vers le jeune homme avant de lui sourire à nouveau; « J’ose espérer que cela aura le même effet sur toi. » Ensuite, la jeune femme s’assit sur un banc en pierre avant de questionner son invité; « Dis-moi, que fais-tu dans la vie? » Oui, elle l’avait demandé au présent, une tentative de lui faire comprendre que la rencontre avec la noirelfe n’était pas la fin. Qu’il pouvait toujours être la personne qu’il voulait ou qu’il était dans le passé.

« T-Très bien, Ma D... Très bien, Adélina. Je suis Owen de... Owen, un simple garçon de Cantharel. »

Owen acquiesça à la demande de la Dame et avec les paroles de dernière se trouvait rassuré, pour ce que cela valait. Il se leva donc, le bout de ses doigts collé à celle de l'autre main tremblant, il suivit timidement la dame des lieux à travers les nombreux couloirs du château. Malgré les récents événements qui l'empêchait de montrer un tel enthousiaste, le jeune homme était parfaitement émerveillé par l'intérieur des murs de la bâtisse de pierre, jamais n'avait-il été dans un castel auparavant. Il avait certes entendu des histoires autour d'un âtre de la part de son père parfois, lorsqu'il était d'humeur morose et prit de nostalgie, peut-être épris d'peu de regret, et venait lui raconter la vie quotidienne d'un noble ou d'un honorable chevalier. Mais être présent, en ce moment même, dans un immense château impressionnant était une expérience particulièrement mémorable pour un simple garçon d'écurie. Cependant, il se retrouva dans l’embarras en voyant que la demeure se retrouvait avec un nombre important de gens, différent de ce qu'il côtoyait tout les jours par leur habits et à peu près tout le reste. Gardant la tête baissé, opprimé par la présence de bon gens, il travers les innombrables couloirs restant près d'Adélina qui au sein du château, était le seul repère qui lui donnait un sentiment de sécurité.

Quand ils arrivèrent dans le lieu qu'elle souhaitait lui présenter dans l'espoir de faire disparaître ses peurs et craintes, Owen ne prononça rien et ne pensa rien de particulier, c'était un jardin. Rien de plus. Il ne s'attendait pas à quelque chose d’extravagant, il ne s'attendait à rien du tout mais il pensait que cela aurait un peu plus différent, sans qu'il ne puisse définir ce sentiment. En entendant les portes se refermer derrière lui, il eut un léger sursaut et se retourna immédiatement, seulement pour retourner vers l'avant en l'écoutant parler, encore dans une gêne constante. Son bras gauche se superposa sur l'autre, il se mit à frotter l'avant-bras et puis chercha dans sa tête un moyen de répondre sans paraître stupide ou que cela ne le vexerait pas. C'était un beau jardin, un magnifique et splendide jardin aussi ravissante qu'elle, mais il n'y voyait pas grand chose, qu'un simple jardin. Peut-être voyait-elle un havre de paix ou y trouvait-elle une signification rattachée à elle et qu'il ne pouvait comprendre. Owen se mit à balbutier un instant, avant de pouvoir formuler une phrase ayant du sens, s'asseyant auprès d'elle mais gardant une distance respectable.

« Je... Je n'exerce plus rien, je nettoyais les écuries et m'occuper des chevaux il y a un an, mais depuis, trop de choses se sont passé... »

Sa main se resserra sur son avant-bras, il grinça des dents et puis jeta son regard sur le rosier au milieu du jardin.

Cantharel… Si la seule mention de cette ville faisait grincer des dents à la jeune femme, elle n’en montra rien au dénommé Owen. Après tout, ce n’était point de sa faute. Ce n’était pas lui qui contrôlait la ville, il n’était pas son ennemi et de toute façon il était tellement en piètre état qu’elle doutait fortement que ce dernier puisse aller raconter quoi que ce soit à sa suzeraine. Néanmoins, la jeune femme l’écouta sans l’interrompre alors qu’il en dévoilait un peu sur lui. La route serait longue pour le jeune homme… Très longue… Mais elle serait définitivement là pour le supporter si ce dernier le souhaitait.  « C’est compréhensible… » commença-t-elle alors que son regard suivait celui d’Owen sur les rosiers qui ornaient le centre des jardins. Après tout, les atrocités que ce dernier aurait pu faire face avec cette sombrelfe pouvaient forcément vous faire changer votre vision de la vie. Avait-il seulement envie de faire quoique ce soit alors qu’il était si près de la mort? Adélina soupira avant de baisser le regard, la peine du jeune homme lui brisait le cœur, et elle espérait sincèrement qu’elle pourrait au moins tenter d’apaiser le sien. « Était-ce votre passion? Si c’est le cas, il me fera plaisir de vous accueillir à Lodiaker, nous vous trouverons certainement une place. Que cela soit près des bêtes ou dans toutes autres fonctions. Mais seulement lorsque vous vous sentirez mieux. »


Elle retourne son regard vers le palefrenier, léger sourire aux lèvres. « Sachez que le Lodiaker vous accueillera à bras ouverts. »  La jeune femme remarqua la main du jeune homme qui resserrait son avant-bras. Elle savait bien que ce dernier n’allait pas bien, et pourtant elle savait bien que le sujet qu’elle allait aborder serait difficile, l’alonnaise espérait sincèrement que ce dernier comprendrait. Suivant son regard vers le rosier, la jeune femme eut un léger sourire avant de prendre à nouveau la parole; « Une pièce surprenante n’est-ce pas? Il y a tellement de fleurs et de plantes plus importantes qui pourraient prendre cette place, mais cela n’empêche pas que les roses aient une place importante dans mon cœur… » Elle eut un sourire nostalgique alors qu’elle repensait au moment qu’elle avait passé dans les jardins de Bransat avec sa mère avant de continuer; « Elles m’ont toujours rappelé ma mère… C’était une personne hors du commun, pour qui j’ai encore une très grande admiration. J’ai rarement connu un autre souffle qui avait un cœur aussi grand que le sien. À chaque fois que je regardais dans ses yeux, j’avais l’impression de voir un paradis pour les justes et les glorieux. » Elle eut un léger rire avant de continuer; « Peut-être que c’est elle qui m’a inspiré à me battre pour les gens qui le méritait. » Le regard de l’alonnaise se porta sur Owen, alors qu’elle attrapait doucement sa main, un sourire triste au visage. « Je vous aie promis ma protection Owen et je n’oublierais jamais cette promesse. Tant et aussi longtemps que vous serez en Alonna ou en Lodiaker, je ne laisserais rien de mal vous arriver. Mais j’ai besoin de votre aide. J’ai besoin que vous me disiez ce que vous savez sur cette sombre. » Elle regrettait amèrement de raviver les souvenirs difficiles, mais elle avait besoin d’informations si elle voulait protéger ses gens et Owen pouvait certainement lui donner.

Sa contemplation des fleurs de rose fut interrompu par la douce Adélina vint lui poser une question et faire une offre surprenante. Elle avait était si gentille et clémente à son égard ces derniers jours et surtout aujourd'hui, le laisserait-elle réellement passer plusieurs autres ennéades à être une nuisance et une bouche de plus à nourrir sans rien lui demander en retour ? Elle venait de lui faire une offre, oui, mais elle avait aussi offerte de le laisser travailler seulement dès qu'il se sentirait mieux, c'était un acte d'altruisme auquel il ne s'y était pas attendu de la part d'une... noble. En général, ce genre de bonté était surtout présence de la part des fidèles d'un temple, et encore, beaucoup étaient très peu souple. Owen cessa de frotter son avant-bras et posa ses deux mains sur genoux, remarquant le regard qu'elle porta sur celui-ci.

« C'est... Ce serait un honneur d'accepter de servir votre domaine, mais... J'ai de la famille à Cantharel, une sœur et un père... Je ne suis peut-être pas très utile, mais ils ont besoin de moi là-bas. »

Son père s'était montré très peu actif ces temps-ci, et terriblement silencieux. Depuis le décès de la mère d'Owen, il avait remarqué que quelque chose avait changé au fond de lui mais cela c'était surtout démontré dernièrement, depuis son retour. Le jeune homme était triste de le voir dans un tel état, mais il ne pouvait pas faire grand chose. Le regard rempli larmoyant d'Owen regarda de nouveau vers le rosier, alors qu'Adélina se mit à parler à propos de sa mère et la valeur qu'elle portait à ses yeux. Se battre pour les gens qui le méritent, une cause qui valait la peine de soutenir, sauf qu'Owen se demandait qui étaient ces gens. Mais il n'eut le temps de deviner car elle remit un sujet douloureux à table et il tiqua à un simple mot, un mot qui empala un éclat de glace à son cœur, posant sa main sur celle de l'ancien palefrenier. « Sombre ».

« Non ! »

Ajouta Owen, se levant brusquement du banc et gigotant autour de lui-même debout. Il ne voulait pas y repenser, plus jamais. Il ne voulait plus du tout en entendre parler, plus, plus jamais ! Elle avait dit vouloir le protéger, mais que voulait-elle vraiment !? Elle lui voulait du mal, voilà ce qu'Adélina lui voulait ! Il recula, fuyant la dame comme la peste et tremblotant, sa tête enfoui sur le col de sa chemise. Les larmes commençaient à monter jusqu'à ses yeux et il eut du mal à les retenir du mieux qu'il pouvait.

« Je... Je ne veux pas ! Allez-vous-en ! Ouste ! Laissez moi tranquille..! »

Elle avait été trop loin, trop vite. La jeune femme se leva en même temps que le palefrenier alors que ce dernier semblait en panique. Adélina, l’air dévasté regarda le jeune homme alors qu’il reculait de plus en plus en tremblotant, lui hurlant de partir et de le laisser tranquille. Elle eut l’impression que le temps ralentissait alors que le jeune homme semblait de plus en plus paniquer. La nordienne avait fait une erreur, il n’était pas prêt. Peut-être le serait-il jamais… Peut-être mourrait-il avec les tortures qu’ils avaient dû subir… Et si tels traitements le mettaient dans un tel état, la jeune femme n’osait même pas imaginer ce qu’Owen avait dû subir entre les griffes de ce monstre… La peur semblait l’envahir alors qu’elle faisait face à cette horrible vérité. Elle prit une profonde respiration, tentant de prendre le contrôle avant de s’avancer d’un pas déterminé vers Owen. Sans attendre, évitant la panique du jeune homme, la jeune femme encadra doucement le visage du palefrenier de ses mains, caressant la peau de ce dernier alors qu’il tentait tant bien que mal de la repousser. « Owen, regardez-moi! » Si l’ordre lui permit d’attirer son attention, elle se doutait bien que cela ne serait pas pour très longtemps, et prit la parole d’une voix ferme, assurée, tentant tant bien que mal de camoufler les tremblements de sa voix; « Je vais vous laisser tranquille. Mais ne perdez pas votre temps à regarder en arrière. Vous n’allez pas dans cette direction.  Vous pouvez tenter de fuir ces horribles souvenirs, mais tout cela est arrivé pour une raison. Laissez la bienveillante vous guider. »


Elle lâcha finalement le palefrenier avant de se reculer de quelques pas, le regard triste, baisant les yeux au sol, alors qu’elle tentait tant bien que mal de retenir ses propres larmes. Elle ne pourrait pas le sauver, du moins, pas si ce dernier ne lui permettait pas. Adélina ne pouvait rien faire d’autres pour ce dernier outre que de le laisser partir. « J’espère qu’un jour vous pourrez me pardonner d’avoir ravivé ces douloureux souvenirs… Quand vous serez prêt ou mieux, nous pourrons organiser quelques choses pour que vous repartiez à Cantharel en sécurité. » Elle releva le regard, fixant Owen pendant quelque seconde, silencieuse, avant d’incliner doucement la tête. « Je vais vous laisser tranquille maintenant, si vous avez besoin d’aide pour retourner à votre chambre, n’hésitez pas à demander à l’un des serviteurs. » La jeune femme fit quelques pas de reculons avant de tourner les talons, laissant s’échapper un léger soupir, Adélina se sentait particulièrement coupable d’avoir réveillé d’aussi malheureux souvenirs. Peut-être qu’Owen lui pardonnerait un jour…

Elle l'avait promis qu'elle le protégerait... Elle l'avait promis... Owen se mit à marmonner des paroles insensés, ne portant aucune attention autour de lui et enfouissant sa tête entre les jambes et enroulant ses mains sur sa tête. Il se balançait légèrement, les lèvres tremblotant et toujours en train de balbutier, à pousser de faible geignement et se forçant de ne pas laisser les larmes couler à flot. Il était plus fort et brave que cela, il se devait de l'être. Mais c'était si difficile, dernièrement, surtout depuis la sombre. Beaucoup de question venait lui traverser la tête entre les images d'horreur et les souvenirs douloureux. Un homme pouvait-il être brave en ayant peur ? Allait-il redevenir « normal » un jour, en avait-il la capacité ? Le jeune homme y doutait, mais il espérait toujours. Et cette espoir, peut-être devrait-il le mettre en Adélina, elle dit ne vouloir que sa protection et qu'en connaître plus sur la sombre en serait le moyen. Elle avait son attention, Owen la regardait bien qu'il voyait à moitié l'ombre de la sombre. Pourtant, elle avait l'air sincèrement attristé de lui, si ce n'était pas de la pitié, le prouver ses mains froides posé sur son visage pour qu'il la regarde, elle, si belle et gracieuse. Lorsqu'elle se leva en s'apprêtant à partir et le prévenant de son départ, d'une voix faible, il larmoya :

« Je vais taire les rois... et me débarrasserais de tes dieux... Penses-tu pouvoir m’arrêter? Je suis née dans les hurlements... apparut dans l’agonie. Maintenant tu vas tomber, et tu apprendras à aimer cette... »

Il ne put terminer sa phrase, c'était trop douloureux. Owen n'arriva plus à se retenir, et puis une larme coula sur sa joue avant qu'une autre suivit. Il devait continuer, c'était pour le bien commun. Avoir une créature vicieuse et si sadique dans la nature le terrifiait et savoir qu'elle répandait encore plus le mal en ce moment, venait le rendre presque en colère. Il pouvait faire quelque chose, même s'il doutait de l'utilité de ses paroles.

« C'est ce que... la sombre... m'avait dit quand je l'ai croisé, je sais pas pourquoi ou comment j'ai retenu... Elle... Elle m'a dit cela avant de... De... J'ai essayé de la tenir tête ! J'ai essayé... Je ne suis qu'un couard, lâche... »

Le silence tomba, il ne rajouta rien. Seul les pleurs le jeune homme la tête entre les jambes s'exprimaient.

Adélina s’arrêta net alors qu’elle entendit les horribles paroles que le jeune homme prononçait. Elle se retourna doucement, le regard horrifié, fixé sur le jeune homme. Elle entendit la douleur alors que la voix d’Owen craquait, revivant sans le vouloir les horribles moments qu’il avait passé avait cette sombrelfe. Sans attendre, la châtelaine combla la distance qui les séparaient, avant de s’agenouiller à ses côtés. Faisant fi, de la bienséance, de l’étiquette, la jeune femme prit doucement le jeune homme dans ses bras, lui glissant doucement la tête sur son épaule, tentant tant bien que mal de le réconforter. « Tu n’es pas un lâche. » murmura-t-elle alors qu’elle posait doucement sa main sur l’arrière de sa tête, comme une mère qui réconfortait son enfant. « Au contraire, tu as été très courageux. Tenir tête à cette abomination est honorable. Tu es un survivant Owen, un héros. Peu de gens aurait pu tenir ainsi. » Caressant doucement ses cheveux, laissant ce dernier reprendre ses esprits, elle se détacha doucement de ce dernier, plongeant son regard dans le sien, attendant patiemment que ce dernier ne reprenne constance.


Prenant doucement les mains du jeune homme, la damoiselle caressa doucement le dessus de sa main, avant de reprendre la parole; « Je suis désolé de te faire revivre ces moments… mais est-ce que tu aurais appris quoique se soit sur ses plans? Pourquoi a-t-elle osé venir en péninsule? Et qui est-elle? » Elle savait que ces questions seraient difficile à répondre pour le jeune homme, mais si il pouvait lui fournir une quelconque information supplémentaire, elle le prendrait, après tout, elle devait réellement en apprendre le plus possible sur ce nouvel ennemi.

Le réconfort d'une femme valait tout l'or du monde et malgré le fait qu'elle devait être à peu près le même âge qu'Owen, elle agissait de façon protectrice et maternel avec lui. Sans montrer de la réticence, sa tête se retrouva dans l'épaule d'Adélina sans qu'il ne prononce la moindre chose. Elle vint lui réconforter avec ses paroles rempli de bonté, caressant l'arrière de sa tête et le jeune homme ne savait pas quoi penser ou si elle pensait réellement ce qu'elle disait. Avait-elle peut-être raison ? Il n'était pas l'outil le plus utile et se considérait lui-même - comme beaucoup l'ayant croisé - comme étant le dernier des pleutres. Mais en y repensant brièvement, avec les mots d'Adélina, la question suivante avait traversé sa tête. Combien avaient-fuit dès l'instant où la noirelfe était apparu face à eux ? Owen se mit à balbutier, la contre-disant, une partie de lui ne voulant pas la croire.

« Je bougeais pas... Je ne fessais absolument rien quand elle était venue, devant moi, et... »

Après tout, un vrai héro aurait foncé sur l'ennemi armé d'une épée et de son courage sans que la peur ne l'envahisse. Une sombre ne le ferait pas peur, pas même une armée d'eux. Il renifla un coup alors qu'il se retrouvait de nouveau en train de regarder dans les yeux Adélina qui s'était reculer. Il baissa le regard là où elle venait caresser sa main, cherchant les mots au fond de lui. La dame lui posait des questions dont il n'était pas sûr d'avoir les réponses, l'ennéade passé sous la torture de ses sous-fifres ne l'avait pas aidé à app... Les sous-fifres. Évidemment.

« Je ne sais pas grand chose, je... Elle avait un esclave, humain qui traduisait tout et... D'autres personne, ce sont eux qui...

Son regard se baissa encore plus sur son propre corps, qu'il était trop apeuré de voir.

Elle n'était pas seul ! Ces autres, ils... La suivait de façon étrange, comme s'ils faisaient parti d'un... culte ou je ne sais quoi... »

« Si elle est aussi puissante qu’on me la décrit, même si tu aurais tenté de fuir, elle  vous aurait arrêté… Probablement d’une façon encore plus… » La jeune femme avala difficilement sa salive, regardant le sol, tentant tant bien que mal de chasser les horribles pensées qui venaient de lui traverser l’esprit. Après quelques secondes, les prunelles azurées rencontrèrent à nouveau celles du jeune homme avant qu’elle ne continue; « … encore plus horrible que ce que tu as vu jusqu’à maintenant…. Les autres chevaliers m’ont raconté comment ils t’ont retrouvé, et c’est un miracle que tu es réussi à survivre… La damedieu t’as clairement accordé sa protection. » Elle eut un léger sourire, tentant tant bien que mal de rassurer Owen, il valait mieux ne pas lui raconter le récit que lui avait fait Sire Louis… Cet homme qui se décomposait… Ces archers qui hurlaient de douleur… tout semblaient surréaliste, comme le plus affreux des cauchemars.


Hochant la tête, alors qu’elle écoutait les paroles du jeune homme, cette dernière tentait tant bien que mal de rassembler tout ce qu’elle savait. Ainsi donc, l’humain qui l’accompagnait était bel et bien un esclave et elle avait des suivants, probablement des prêtres… Qu’es que Sir Louis lui avait dit déjà? Ah oui, c’était la Haute-Prêtresse de Biel! À moins que ça soit Kiel? Ah peu importe! Les drows et leurs noms à coucher dehors! Adélina se promit d’aller faire quelques recherches pour en apprendre un peu plus sur ce… dieu… Si l’on pouvait appeler cela un dieu. Néanmoins, le temps pressait, il fallait définitivement retrouver cette énergumène avant qu’elle ne fasse encore plus de ravage… Prenant doucement la main d’Owen, lui fit un léger sourire, comme pour le remercier avant de reprendre finalement la parole; « Merci Owen, cela m’aide beaucoup. Si tu as d’autres choses qui te reviennent en tête n’hésite pas à me le dire. En attendant, j’aimerais que tu restes à Lodiaker jusqu’à ce que tu te sentes mieux. Et lorsque le moment sera venu, et si tu veux réellement retourner à Cantharel, je m’assurerais que tu le fasses accompagner et en sécurité. Ça te va? » Elle serra doucement sa main, comme pour le rassurer, avant de lui faire un léger sourire. « Je dois aller m’occuper de certaines choses, mais je sais que Clervie est dans la cuisine en train de faire son fameux gâteau au miel. Je crois que tu devrais aller la retrouver rapidement. Car il part très rapidement. » lui dit-il avant de faire un clin d’œil. La jeune femme se releva, tendant la main au jeune homme pour l’aider à son tour, avant de le conduire rapidement à la cuisine. Une fois que cette dernière eut l’impression qu’il était entre de bonnes mains, la jeune femme se dirigea rapidement vers la bibliothèque. Elle avait quelques recherches à faire…

La mention de la DameDieu l'arracha un petit sourire aux lèvres. Peut-être disait-elle vraie après tout. Lorsqu'il fut secouru par l'Ordre Hospitalier, il n'avait vu que de très près peu la confrontation entre les adeptes de Néerite et la noirelfe, la vue d'une femme rousse à la joue balafré l'avait rendu confus. La vue d'une femme guerrière ne venait pas le perturber depuis un sacré bout de temps - malgré une certaine perplexité -. À Thaar, ce n'était pas chose rare de voir une femme porter une lame à la ceinture histoire de se protéger dans le meilleur des cas, bien que la plupart venait surtout la louer. Mais de ici au royaume, et surtout dans le Nord ? Au cours de la route jusqu'au château, Owen n'aperçu qu'à de rare occasion la femme, qu'il s'était contenté de sobrement surnommé « carotte », et il s'était vite résolu à ce qu'il ne la revoit probablement jamais. Il y a attachait sûrement une trop grande importance, peut-être avait-il simplement rêvé en la voyant.

En tout cas, le jeune homme ne pouvait que prendre la parole de la dame à propos de la monstrueuse force que la drow possédait. De toute façon, le palefrenier n'y doutait point. Le jeune homme sentit sa main se faire saisir et puis levant les yeux, ce fut comme si ses pupilles se mirent à étinceler ; Bien que peu enclin à l'idée de se retrouver seul et retourner dans ce qui lui servait de chambre - et se retrouver envahi par ses songes et ses propres peurs - il acquiesça aux paroles d'Adélina. Il espérait la revoir bientôt, ne serait-ce que l'espace d'une seconde et la voir elle et son doux visage.

« Merci... Adélina. »

Par la suite, Owen pu juger par lui-même le désert faite par ce dit Clervie et bien que pas un adepte des déserts, à vrai dire, un peu déconcerté par l'offre car il n'avait jamais goûté à un auparavant,il jugea aisément le gâteau au miel comme l'une des plus grandes merveilles de la Péninsule.