L'Or de l'Œuvre | Une grande pointure à remplir

Fin de la 4e ennéade de Karfias
19e année du Onzième Cycle
Atelier de la tisserande Edraëla Kielandar

- Tu penses que tu pourrais me faire quelque chose qui me tienne d’ici à ce que ça se calme ?

- Ce devrait être possible. la tisserande soulève un sourcil Mais tu imagines bien que ça risque d’être difficile de faire quoi que ce soit de particulièrement élégant.

- Ne t’inquiètes pas pour ça. Je t’en demande déjà beaucoup.

L’artisane enroule une dernière fois un ruban autour de tes hanches, avant de se reculer, et de t’observer, la mine perplexe. Plus encore que ne l’avait été ton épouse, Edraëla était rendue confuse par ce qui se jouait devant elle. Non pas qu’elle ait du mal à accepter que cela se produise, l’Œuvre lui avait offert de vivre des choses bien plus étranges, seulement se posait toujours la question de ce que tout cela pouvait véritable signifier. Et de ce qu’une telle transformation de leur Aran pourrait provoquer au sein du peuple Taledhel.

- La question que je me pose dans cette histoire maintenant quand même… elle chiffonne son mètre en ruban machinalement …c’est si tout ça veut dire que finalement d’une manière ou d’une autre, tu auras réussi à attirer l’œil des dragons sur nous.

- Ahem… tes sourcils se soulèvent, exprimant ta surprise C’est vrai que je n’y avais pas réfléchi de cette manière. Probablement oui. Mais je pense sincèrement que s’il doit y avoir un « nous » alors il nous dépasse. tu marques une pause Il nous dépasse nous elfes je veux dire.

- Comme quoi… comme si protéger Anaëh au nom de La Mère n’était pas suffisant, maintenant c’est à nous de ramener la paix dans le monde au nom de ses Fers de Lance.

- Heureux soit le Premier Peuple ! Tu ris doucement Après, j’ose me dire que s’il y a espoir c’est qu’il y a pouvoir.

- Certes. Espérons tout de même qu’à terme ils finissent par faire plus que juste surveiller. elle se permet de lâcher, cinglante J’apprécie qu’ils t’aient offert – si je comprends bien - une minuscule fraction de leur pouvoir pour « aider » mais je doute que ça suffise à mettre un terme à toutes les menaces qui pèsent sur nous.

- J’en doute aussi, mais pour peu que je m’en serve correctement, ce pourrait déjà être un début.

- Pour ce qu’il s’agit de faire de ton mieux au service de l’Œuvre, je te fais confiance. elle t’offre un grand sourire, avant de froncer les sourcils et de s’en retourner à son atelier Pour ce qui est de ma tranquillité par contre… elle rit à nouveau …je sens que je risque de passer les prochains mois à te faire beaucoup de raccommodage.

Tu ris avec elle, mais tes pensées ont vite fait d’être attirées ailleurs. Mettre correctement en œuvre la force qui t’a été offerte… tirer au mieux parti de ce qu’il t’a été donné… travailler à obtenir la Paix. D’abord pour Anaëh, et pour le monde ensuite… le défi était de taille.