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| Dans l'oeil du cyclone. | |
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| Sujet: Dans l'oeil du cyclone. Dim 29 Aoû 2021 - 13:56 | |
| Quatrième jour de la Première ennéade de Karfias, An Dix-Neuf du Cycle XI, Diantra
Leurs armures, reconnaissables entre toutes, fendaient la foule en cette soirée teintée de doute, d’espoir et de tension. Les hommes du Baudrier d’Argent battaient le pavé, escortant une carriole mandant aux passants de s’écarter céans de leur chemin. Depuis la veille, le peuple des hommes était agité, inquiété, mais nombre de cœurs courageux semblaient s’être éveillés, qu’ils eussent été issus de la noblesse comme du petit peuple. Cependant, l’on ne savait jamais de quoi les foules inquiètes étaient capables, aussi l’un des officiers de la garde royale se présenta en personne à la porte du manoir de l’ancienne Duchesse de Soltariel chez laquelle séjournait la ferneloise ayant fait sensation lors du Conseil des Pairs.
Faisant mander la dame et l'un de ses gardes du corps, ils eurent tôt fait de l’emmener jusqu’au palais après qu’elle n’ait pu prendre que le strict nécessaire avec elle. Loin de l’aile qui l’avait accueillie lors de sa première venue, elle fut menée dans des quartiers somptueux, quant Enguerrand on lui avait réservé une couche dans la salle de repos des gardes du palais.
Athanase de Cley, Grand Chancelier du Royaume, était installé confortablement dans l’un des fauteuils disposés aux côtés d’une petite table sur laquelle trônait un chandelier aux bougies flamboyantes. L’homme jouait aux échecs, contre lui-même. Lorsque son invité fit irruption, il délaissa son fauteuil ainsi que le plateau sans même avoir terminée sa partie. La teneur de ses propos était fort simple : la Dame de Fernel pourrait se servir dans les armoires de la chambrée et emporter les vêtements qu’elle jugerait nécessaires, quant à ses deux fidèles hommes de main ils bénéficieraient du même traitement, car dès le lendemain à l’aube, tous partiraient pour Port-Royal et embarquerait dans un bateau affrété sur ordre du Grand Amiral en observant une discrétion certaine, compte tenu de la tourmente dans laquelle se trouvait la stabilité du Royaume.
Neuvième jour de la Quatrième ennéade de Karfias, An Dix-Neuf du Cycle XI, Thanor
Les flots furent relativement calmes et les vents favorables. En un peu plus de deux ennéades, voilà que le navire aux couleurs du Roy approchait de la gueule béante de la montagne semblant avaler l’eau des mers froides du Nord. Et en son cœur, Thanor. Cité prospère et puissante dont les navires marchands ne cessaient de longer les côtes du Royaumes, et ce, depuis bien des décennies.
Athanase avait fait envoyer un messager dès la fin du Conseil s’étant tenu au palais, leurs hôtes avaient été ainsi prévenus deux ou trois jours à l’avance de leur arrivée imminente. Cependant, le Chancelier, malgré sa capacité à se faire de marbre, restait soucieux de l’accueil qu’on leur réservait.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Lun 30 Aoû 2021 - 14:31 | |
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- Je suis certain qu’ils vont tous très bien et qu’ils ont rejoint Fernel sans dommages, ma Dame.
La voix grave et posée d’Enguerrand l’extirpe un bref instant de ses réflexions, son regard noisette terni par le manque de repos et une immense anxiété coule sur le seul et unique homme qui l’accompagne dans ce voyage. Enguerrand. La faculté de cet homme de guerre à déterminer, avec justesse, ce qui la préoccupe l’émeut beaucoup même si elle n’en montre rien. Un pâle sourire, un bref soupir, et le regard de Louise se perd à nouveau sur les flots gris d’une mer peu agitée. Il a raison. Sa pensée du moment va, toute entière, vers ses hommes, son escorte et vers Fernel. Ils doivent avoir accompli la moitié du chemin à l’heure qu’il est, escortant le jeune Harven vers sa nouvelle résidence aux pieds des Monts d’Or. Une douleur lui étreint la gorge en pensant à Lasgalen. Jamais elle n’a été si longtemps éloignée de son cheval, sa monture, son ami silencieux. Elle sait que les chevaux ne sont guère les bienvenus au Zagazorn même s’il y a fort à parier que même les destriers seraient sans doute bien mieux accueillis que ne le sera cette délégation dès qu’elle aura posé le pied en territoire Dawi.
- J’ai confiance en Aymeric, il saura prendre les bonnes décisions, souffle-t-elle alors que le vent marin agite quelques boucles marrons sur sa nuque.
En y songeant, les choses se sont déroulées extrêmement vite, c’est miracle que d’avoir eu le temps d’écrire à Elazar pour donner les ordres et recommandations essentielles tout comme d’avoir pu parler à ses hommes une ultime fois avant de quitter la Péninsule. Les soldats du Baudrier d’Argent ne lui ont guère laissé le temps de la surprise et du questionnement, c’est à peine si elle a eu le temps d’emporter le nécessaire. Elle n’a même pas pu écrire à Dante, ne serait-ce que pour chercher un réconfort, un apaisement dans le fait de poser des mots sur un parchemin. Cela lui aurait pourtant fait beaucoup de bien de dire certaines choses à son frère de cœur avant d’embarquer pour un voyage dont elle n’est pas certaine de revenir.
Elle a un regard de biais pour les présents sur le pont, pour la pompeuse silhouette de cet Athanase qui lui déplaît souverainement. En tous lieux et en toutes heures, depuis plus de deux ennéades, Louise ne peut plus s’exprimer librement. Elle n’a que peu de conversation avec le diplomate, un échange qu’elle ne cherche pas à provoquer tant il ne lui inspire que peu de confiance. De son côté, le noble Péninsulaire ne semble pas désireux de lui demander son avis. L’avis d’une femme dont le seul avantage ici, en cette heure, est de porter un titre qui n’a absolument aucune valeur aux yeux des Péninsulaires mais qui a le mérite d’ouvrir la porte du Zagazorn. Louise sait très bien qu’elle n’est qu’une clé. Une fois la porte ouverte, elle aura juste le droit de se taire et de peut-être rester en vie. Même avec un statut particulier comme le sien, elle ne se sent pas particulièrement à l’abri. Sans doute avec raison. Tête basse, elle finit par passer une main sur son front, froissant la manche de sa chemise beige en un doux bruissement.
- Tout cela à cause d’un épais de Suderon incapable de gérer sa Cour ou de seulement faire preuve d’un peu de bon sens…Faut-il être crétin pour agir de la sorte…Et dire qu’il est Pair du Royaume…Cette explication au conseil…A plaidoyer égal, j’aurais sans doute fini au cachot…Il mentait sur bien des points, j’en suis absolument convaincue.
Enguerrand esquisse un sourire en coin, avant de croiser les bras sur son torse. Il approuve en silence, d’un acquiescement de la tête. Un hoquet vient alors secouer la châtelaine, sa main se place devant sa bouche. L’homme d’arme fronce immédiatement les sourcils.
- Dame Louise ? Vous voulez un peu d’eau ?
Elle agite brièvement la tête, les yeux fermés, inspirant profondément pour faire passer la nausée.
- Je n’aurai jamais le pied marin. Au moins n’avons-nous pas eu à subir, cette fois, une traversée par une mer déchaînée…
Quoiqu’il en soit, dès l’instant où elle a posé le pied sur le pont mouvant du navire royal, Louise s’est sentie mal. Royal ou pas, le navire n’est jamais qu’une grosse coque de noix avec des voiles, soumise à tous les caprices conjugués du vent et des flots. Ils n’avaient pas encore quitté le port que l’on pouvait parfaitement distinguer la tête de Louise rendant un reste de tisane et de petit déjeuner tout en s’étouffant. Hors de question de s’assommer avec du vin, il lui fallait garder autant que possible les idées claires même si cela impliquait de rester cloîtrée dans sa cabine à attendre que son estomac cesse de se rebiffer. Après une semaine d’isolement, la châtelaine est apparue en chemise, en braies et en bottes souples sur le pont, les cheveux totalement dénoués, le teint pâle et l’œil si noir que bien téméraire aurait été celui qui lui aurait fait la moindre remarque à propos de ses habits. Les vomissures et les velours ne font de toute façon pas bon ménage.
- Peut-être devriez-vous vous asseoir en votre cabine Dame Louise. Le voyage est loin d’être terminé, il serait opportun de vous reposer un peu.
Les deux mains posées sur le bastingage, Louise regarde les planches du pont, impeccablement entretenues, avant de se redresser.
- Vous avez raison. J’ai encore des choses à faire et des vêtements à reprendre avant notre arrivée. Au moins cela m’empêchera-t-il de trop songer à ce qui nous attend là bas. - Dame Louise…Pensez-vous que nous aurons à défendre nos vies ?
Enguerrand était présent à Kirgan, il est de ceux qui ont participé sans compter aux banquets, en compagnie des Dawis qu’il a appris à connaître, tout autant qu’elle. Pour autant, même s’il apprécie les Nains, il reste un Nordien. Et s’il doit défendre sa Dame, il le fera. Louise esquisse un sourire.
- J’espère que non, Enguerrand, parce que si cela devait advenir…il ne nous restera plus qu’à espérer une mort rapide.
Louise tapote gentiment l’épaule de son maître d’arme et tourne les talons pour rejoindre sa cabine, Enguerrand la suivant de près. A l’intérieur, une plume court sur du parchemin, pendant de longues heures, des aiguilles sillonnent des tissus, sans discontinuer. Il n’y a rien d’autre à faire de toute façon et cela vaut bien mieux que de s’engager dans une conversation avec ce vaniteux Athanase dont elle se méfie plus que tout.
Quelques jours plus tard…
Thanor est en vue.
C’est la seconde fois qu’elle aperçoit les lieux et l’effet est toujours le même : un incroyable saisissement face à l’ingénierie des Dawis. Depuis la petite fenêtre de sa cabine, elle aperçoit l’enclave sans prononcer un seul mot. Elle est seule dans cette petite pièce, assise sur une chaise fixée au sol, la lame de Thaar offerte par son frère entre ses mains. Elle la regarde longuement, passant ses doigts sur les gravures, avant de la ranger dans son fourreau et de la disposer sous sa couche, à l’abri des regards indiscrets. La lame est inutile, il s’agit d’une délégation diplomatique après tout, même si cela lui arrache le cœur de devoir la laisser. Elle se sent nue sans elle, après l’avoir portée durant de si nombreuses ennéades.
Un choc ébranle le navire qui s’immobilise enfin à quai. Enguerrand heurte doucement la porte en disant :
- Dame Louise, il faut y aller.
Elle n’a pas mieux dormi ces derniers jours. Elle a les traits tirés de ces personnes constamment en manque de sommeil mais qui font de leur mieux pour n’en rien laisser paraître. Louise se lève et replace correctement les habits qui seront les siens pour les jours prochains. Une chemise de tissu simple aux longues manches nouées aux poignets d’un seul lien de tissu tressé sous un gilet de velours marron et orné des armes de sa seigneurie. Une cape de laine bleue à capuche tombant à ses pieds chaussés de ces bottes qu’elle utilise toujours en déplacement, une paire de pantalon confortable…Point de robe, non. La seule concession à sa féminité sera celle qu’elle s’accorde toujours : ce cercle de métal martelé, le même qu’elle portait au conseil, maintenu par une coiffure tressée et pratique, un collier d’argent et de pierre de lune à sa gorge, l’anneau sigillaire de Fernel à sa main gauche. Rien de plus, rien de moins.
Elle ouvre la porte et observe Enguerrand, habillé pratiquement de la même façon. Louise lui désigne alors une petite caisse de bois dont le couvercle n’est pas scellé.
- Emportez-ceci s’il vous plaît. Il me faut toujours quelques instants quand je touche la terre ferme et je crains de tomber. J’aimerais que ceci arrive intact à son destinataire.
Elle sort alors de sa cabine pour apercevoir le reste de la délégation péninsulaire sur le pont. Bien sûr, des sourcils se lèvent, on chuchote, il est même certain qu’on se moque au lieu d’appréhender toute la gravité de la chose mais Louise s’en fiche. Elle a un regard pour Athanase avant d’aviser la passerelle et, déjà, les soldats nains qui les attendent à trois mètres, armés de pieds en barbe. Elle siffle entre ses dents, tout en plaçant correctement ses mitaines de cuir :
- J’imagine que vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je descende la première, Messire. Après tout, c’est bien la seule raison de ma présence ici, n’est-ce pas…
Elle avance alors, de son petit pas léger, les armes de Fernel bien visibles sur son gilet de sorte qu’il soit impossible de les ignorer. Son pas est chancelant, comme l’est celui de toute personne humaine ayant navigué durant de longs jours sans interruption. Il lui faudra d’ailleurs quelques instants sur le sol de Thanor pour que le tangage auquel elle s’était habituée disparaisse et qu’elle ne lève les mains en signe de paix.
- Barruk ! Je suis Louise de Fernel, Ongrumthrong du clan Barbe-de-fer.
Elle laisse quelques secondes s’écouler avant de reprendre, d’une voix claire et posée :
- Mes compagnons et moi-même avons-nous l’autorisation d’entrer au Zagazorn afin d’y tenir des pourparlers de paix ?
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Lun 30 Aoû 2021 - 18:09 | |
| Glumtol était dans son bureau comme à son habitude, il y passait ses journées, et même ses nuits à faire les 100 pas depuis que la délégation avait été annoncée quand enfin un garde vint le prévenir que le bateau venait d’arriver.
« Ainsi donc ils sont arrivés Varri à épargne leur navire ? Mauvais signe….C’est donc maintenant que l’on commence à jouer le destin de deux royaumes….. »
Glumtol se rendit sur le port avec une grande escorte et une fois sur place, il vit Louise qui attendait seule sur le quai.
« Nous devoir parler Louise, seul à seul, si qui que se soit tente de quitté navire celui si sera abattu et le navire brulé. Maintenant, toi me suivre »
Glumtol avait perdu toute chaleur pour devenir aussi froid et imperturbable qu’un glacier, en effet pour l’instant, il n’avait aucune idée s’il recevait encore une amie ou non.
Ils se dirigèrent vers la capitainerie qui se vida aussitôt que Louise entra, une fois encore le légendaire accueil de Glumtol était absent, nul plateau de charcuterie, nulle pinte de bière, rien que deux sièges, certes confortable, mais qui ne donnait aucune chaleur à la rencontre.
« Je vais être direct, en t’en que quoi vous être ici ? En t’en que amie de moi ou bien pour servir de laisser passé à un de vos thane ? Pour que celui si cherche à nous mentir pour tenter de sauver vie d’assassins ?
Je te prévenir, tu repartiras vivante d’ici peu importe t’a réponse, car jamais la loi de l’hospitalité ne sera enfreinte alors je te conseille d’être honnête avec moi, car mon amitié ne te protège que toi pour l’instant. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Lun 30 Aoû 2021 - 21:22 | |
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Il est un peu difficile pour la châtelaine de se trouver là, toute seule, à se dresser entre une rangée de Dawis aux visages fermés et la délégation péninsulaire qui attend derrière. Finalement, cela résume plutôt bien sa propre position dans tout ce marasme politique. Elle est seule entre deux superpuissances et le moindre faux pas ne lui sera pas pardonné. Elle est vulnérable, absolument sans défense aucune et personne ne répond. Un vague malaise l’étreint, ce silence lui revenant en pleine face avec la violence d’une gifle. Elle savait que les choses ne seraient guère aisées mais elle avait gardé un petit espoir, tout petit sous les couches de logique et de raisons, que l’accueil ne serait pas aussi brutalement silencieux. Au-delà d’un accueil armé, c’est surtout le silence de Thanor qui la peine beaucoup, même si elle sait qu’il est parfaitement justifié. Quoiqu’il en soit, elle ne dit rien, elle attend, sans bouger d’un centimètre.
Elle a vu l’un des Dawis sortir des rangs, sans doute pour avertir la Voix de Thanor. Une Voix qui ne manque pas de se manifester au bout de très longues minutes, encadrée par une rutilante et solide escorte. S’il fallait encore démontrer à cette délégation péninsulaire qu’une guerre avec le Zagazorn ne serait qu’épouvante et mort, il lui suffirait de montrer les armes, les armures, le soin et la précision apporté à toutes ces défenses montrées sans pour autant, jusqu’à présent, être franchement hostiles. L’accueil est glacial, certes, mais pour l’instant personne n’a bouté le feu au navire.
Lorsque Glumtol apparaît enfin, Louise s’incline de la même façon qu’elle l’a toujours fait avant de croiser ses mains sur le devant, attendant poliment qu’il termine de s’exprimer. La voix du Thane est probablement aussi glaciale que le vent qui s’engouffre sous sa cape. La tristesse qui s’empare de Louise n’est tout simplement pas exprimable. Seuls d’affreux jurons en cette langue apprise grâce à son frère de cœur sont mentalement adressés à ce paon vaniteux de Langehack, le maudissant en secret sur quinze générations.
La Voix de Thanor a dicté ses conditions et elle les sait non négociables. Elle glisse jusqu’à la passerelle, demande à Enguerrand d’approcher d’un geste de la main. Le maître d’arme s’avance sur la passerelle, elle tend les bras pour récupérer la caisse et sourit, au moins un peu, pour dissiper les gros nuages noirs qu’elle voit se dessiner au-dessus de sa tête.
- Enguerrand…Regardez-moi.
Le quarantenaire a beaucoup de mal à prendre sur lui mais il y parvient, dévoré d’inquiétude à l’idée de savoir sa Dame seule là-bas.
- Donnez cela, je vous prie. Et regagnez le navire. Remontez la passerelle. Et par tous les Dieux…Je vous en conjure, empêchez ces hommes de sortir du bateau. S’ils tiennent à leur tête, ils feront très exactement ce que Glumtol demande. Pas de pied à terre, aucune exception. Vous les assommez s’il le faut. Je compte sur vous. - Soyez prudente, Dame Louise, dit-il en déposant délicatement la lourde caisse de bois sur ses avant-bras.
Louise opine de la tête, croise fugacement le regard d’Athanase puis fait un geste du menton, en direction du bateau. Enguerrand ne bougera pas du pont, elle le sait. Si l’un d’entre eux tente de passer outre l’interdiction, il fera le nécessaire, elle le sait également. C’est donc les bras encombrés que Louise suit Glumtol, s’accrochant à ces petits panneaux de bois comme s’il s’agissait de boucliers. De bien fragiles et illusoires boucliers en comparaison de tout ce qu’elle voit et de tout ce qu’elle ressent. L’hostilité. Et une certaine forme de dégoût qui se manifeste à son entrée à la capitainerie. Tous les Dawis présents sortent comme si elle dégageait une odeur pestilentielle. Louise ne dit rien, elle se contente de déposer cette caisse sur le sol, non loin de sa chaise sur laquelle elle s’assoit, le dos droit, les mains nouées, presque crispées sur ses cuisses.
Les propos de Glumtol sont directs, elle n’en attendait pas moins de lui. La réponse viendra, tout aussi directe.
- J’ai toujours été honnête avec toi. C’est une des raisons sans doute qui a fait que tu m’as honorée du titre d’Amie des Nains. Il n’y a aucune raison que cela change, sauf si tu décides que je n’en suis plus digne.
Elle porte la main à sa gorge, serrant la pierre de lune qu’elle porte, avant de reprendre :
- En Péninsule, je ne suis personne Glumtol. Cet homme que tu as vu sur le bateau, celui qui se tient droit sans rien dire, est l’un des hommes les plus puissants du Royaume. C’est lui, l’important, c’est lui qui veut négocier avec toi, avec le grand roi Harald. Moi…je ne suis qu’une femme, pour tous ces hommes puissants je ne suis pas grand-chose. Il y a de cela trois ennéades, ils ne savaient même pas que j’existais…
La voix de Louise est secouée par l’émotion intense, non feinte, qui transparaît dans chacun de ses mots.
- Lorsque j’ai entendu les rumeurs à propos de ces horreurs survenues à Langehack, j’ai proposé mon aide à ces hommes qui me méprisent pour ce que je suis. Ils ont ri. Ils se sont même moqués mais ils ont accepté parce que c’est le seul moyen de tenir des pourparlers. Cela a du couter cher à leur orgueil, d’accepter l’aide d’une femme. Et tu sais pourquoi j’ai fait ça ?
Elle est sincère, il ne pourra pas en douter une seconde s’il est attentif.
- Je l’ai fait parce que je ne veux pas d’une guerre. Je ne veux pas de ça, ni pour la Péninsule, ni pour le Zagazorn. Pourtant, ce qui est arrivé à Langehack est absolument inqualifiable et demande réparation, je le sais.
Louise regarde un instant ailleurs, le cœur battant à tout rompre.
- Je suis ici pour tous ceux qui, comme moi, n’ont pas ou peu de voix pour se faire entendre. Et ces voix ne veulent pas d’un conflit. Voilà pourquoi je suis à Thanor, entre des Hommes qui n’ont que peu de confiance en moi et des Nains qui n’en ont plus beaucoup. Est-ce que cela fait de moi ton ennemie, Glumtol ?
Il n’y a que la vérité dans ces propos-là. Elle espère sincèrement qu’il l’entendra.
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Mar 31 Aoû 2021 - 16:42 | |
| Les paroles de Louise frappèrent Glumtol et brisèrent ses certitudes comme un marteau brisant la glace, il ne doutait plus de Louise maintenant, par contre il doutait que la guerre puisse être évitée….Glumtol se dirigea vers la porte et interpella le garde dans leurs propres langues.
« Fait venir de la boisson et de la nourriture, mais discrètement ! Personne ne doit le savoir. »
Ainsi donc les péninsulaires se servait de Louise et de son titre pour entamer des négociations, mais sans la nommée ambassadrice ? Ils avaient nommé un autres humain, un mâle soit disant important pour négocier avec eux une fois que Louise leur aurait ouvert la porte ?
Cela ne se passerait pas ainsi ! Il était hors de question de négocier avec cet inconnu sorti d’on ne savais où et que n’avais jamais mis les pieds en territoire nain avant aujourd’hui ! De plus, Louise était semblable à Glumtol, elle pensait avant tout au petit peuple qui à n’en pas douter devait souffrir du jeux des puissants en péninsule.
Le titre qui lui avait offert pour l’honorée était finalement devenu un fardeau, car s'il lui donnait une voix au chapitre, il lui permettait aussi de se sentir coupable si jamais une guerre devait se mener….
« Je être désolé d'accueil que toi avoir subi, mais moi pas avoir le choix. »
Glumtol retrouva un peu de sa chaleur habituel maintenant qu’il savait à qui il parlait.
« Ainsi donc ta peuple se servir de toi pour nous atteindre ? Homme sur bateau être seul ambassadeurs que péninsule avoir envoyé ? Un seul homme ? Et même pas un ami de ma peuple ?
Je comprendre que toi pas avoir eu le choix, toi être comme moi, nous penser à préserver des vies et guerres pas être bonne choses pour nous peuples. Mais moi me sentir insulté que ta peuple ne pas t’avoir choisi toi comme ambassadrice !
Toi être amie de moi et donc toi avoir une voix ici lui rien être pour nous ! Toi devoir participer aux négociations de paix si lui refuser cela, alors votre navire pouvoir repartir pour péninsule. Ça être première et seule condition pour aller voir grand roi Harald.
Toi devoir aller lui parler pour que lui accepter, mais d’abord prenons collation. »
Un serviteur entrât par la porte de derrière avec un plateau de charcuterie et deux pintes d’une bière blanche douce et fruitée qui convenait mieux à un palet féminin. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Mer 1 Sep 2021 - 16:31 | |
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La châtelaine n’en mène pas large quand elle voit Glumtol s’éloigner pour parler en cette langue qu’elle ne connait que peu à quelqu’un qu’elle ne voit pas. Pour autant, elle reste bien droite sur sa chaise, attendant qu’il revienne et s’exprime enfin. Il semble plus serein, moins glacial, c’est ce que constate Louise qui n’en peut plus de crisper ses mains sur ses braies. Plus il parle, plus elle retrouve le Dawi qu’elle a rencontré. Un peu de couleur teinte à nouveau son visage aux traits fatigués. Cette valse émotionnelle est violente, même pour elle qui pourtant a l’habitude de devoir gérer des sentiments forts et puissants, constamment, sans pouvoir les exprimer. Louise finit par laisser retomber la pression peu à peu, ses épaules s’affaissent légèrement, ses yeux se ferment un bref instant, elle répond, dans un souffle : - Je sais que tu n’as pas eu le choix. Ce n’est pas important, à mes yeux. L’important c’est que tu me croies.
Elle pose les deux coudes sur ses genoux et passe une main sur son visage avant de regarder Glumtol.
- Les choses en Péninsule ne se déroulent guère de la même façon qu’au Zagazorn. Ici, les femmes sont respectées et il n’y a pas de titre de noblesse au sens que les péninsulaires l’appréhendent. Au Zagazorn, la « noblesse » s’acquiert, par l’honneur…C’est ce que m’a expliqué le roi Harald quand nous avons discuté à Kirgan. En Péninsule, on naît avec elle. Et même en naissant dans ce milieu, nous ne sommes pas tous égaux.
Elle place ses mains en pyramide et ajoute : - Pour te donner une idée de ma place au royaume de Péninsule…Tout en haut, où mes doigts se joignent, il y a cet homme qui attend sur le navire. Moi…Je suis tout en bas. A peine un cran au-dessus du peuple. Ces hommes n’ont absolument aucun respect pour ma personne. Pour eux, je suis à peine plus qu’une paysanne qui a eu de la chance, c’est tout.
Louise se lève avant de faire les cent pas. Sa cape de tissu bleu suit le moindre de ses mouvements fluides et souples, ponctuant d’un bruit étouffé les petits pas de la châtelaine qui réfléchit.
- Il ne voudra jamais confier cette responsabilité à une femme. Une femme qu’il ne connait pas. Si tu te sens insulté parce que je ne mène pas cette ambassade, il en ira de même pour lui d’être éconduit au profit d’une simple châtelaine. Et même s’il accompagnait, compte tenu de ce que tu me dis, il aurait juste le droit de se taire…Une perspective qui me plaît, bien évidemment, mais je ne suis pas bien certaine qu’elle soit diplomatiquement acceptable. Même si je dois bien admettre que, dans le cas présent, un demi-pain vaut mieux que pas de pain du tout…
Elle arrête sa lente progression, avisant le Nain de retour avec de la charcuterie et de la bière. Un large sourire illumine le visage de Louise. Elle attendra que le Dawi soit parti avant de revenir vers Glumtol et de poser sa main sur son épaule.
- J’ai quelque chose pour toi.
Louise a un regard pour la caisse laissée au sol et s’en empare, pour la déposer sur sa chaise, juste devant lui.
- Je t’avais fait une promesse, tu t’en rappelles ? Je t’avais dit qu’un jour je te ferais goûter les spécialités de Péninsule, d’une façon ou d’une autre. Alors…voilà.
Elle le laisse ouvrir la caisse et sourit en coin à la vision de son contenu. A son arrivée au palais, Athanase avait dit qu’elle pouvait emporter ce qu’elle jugerait utile dans la chambre mise à sa disposition : habits, nécessaire de toilette, baumes, lotions, en somme tout ce qu’une Dame peut emporter lors d’un déplacement. Elle n’en a rien fait, préférant ses propres habits et cette huile merveilleuse dont elle pare ses cheveux, une recette d’Elazar. Alors, à la nuit tombée, dans les couloirs du palais, une silhouette s’est faufilée aux cuisines pour en revenir avec un gros jambon fumé, deux ou trois saucissons et un peu de fromage. Il y a aussi un petit rouleau de plusieurs parchemins.
- Les gardes royaux ne m’ont pas laissé le temps d’emporter ce que j’avais prévu d’emmener doooonc…j’ai visité les cuisines du Roi. Voici quelques spécialités diantraises et…ceci, dit-elle en montrant un petit rouleau. Ce sont les recettes que je préfère, je pense que tu peux les faire préparer avec des produits équivalents…
Elle lui glisse le rouleau dans les mains, les petites recettes écrites pendant le trajet sur le bateau.
- Je tiens toujours mes promesses, d’une manière ou d’une autre. J’espère qu’un jour nous pourrons goûter tout cela ensemble, ici ou en Péninsule, entre Amis.
Louise a un petit rire du nez avant de prendre une bière, qu’elle lui tend, puis de prendre la sienne et de trinquer avant de littéralement engloutir la moitié de sa chope. Un hoquet suivra, contenu, avant qu’elle ne murmure : - Diantre…J’avais oublié comme ça pique.
Elle attrape un morceau de saucisson et s’en délecte avant de revenir au sujet brûlant, la bière à la main, dans une décontraction contrastant singulièrement avec la gravité de la situation. Nul doute que le digne Athanase désapprouverait cela, elle en est absolument convaincue.
- Il faut que j’aille avertir les hommes qui sont sur ce bateau, en songeant au dignitaire. Il y en au moins un qui doit s’inquiéter et j’imagine qu’il n’a pas bougé d’un pouce…
Elle dépose la bière sur sa chaise et replace correctement ses habits.
- Je suis bien consciente que tu es toi-même dans une position délicate vis-à-vis de tous les Dawis présents. Alors accompagne-moi, avec ton escorte jusqu’au bateau.
Une fois dehors, entourée de toute l’escorte de Glumtol, elle avance jusqu’au bateau, grimpant sur le pont pour apercevoir le regard d’Enguerrand qui s’approche d’elle à toute vitesse.
- Dame Louise… ? - Je vais bien Enguerrand.
Le soulagement s’affiche sur le visage du quarantenaire mais pas sur celui de Louise qui avise Athanase un peu plus loin. Elle fait quelques pas en sa direction et inspire profondément avant de dire, d’une voix posée : - Si vous voulez bien me suivre, Messire, je pense que nous serons plus au calme à l’écart.
Ce qu’elle a à lui dire n’est pas anodin. Elle attendra donc que le vide se fasse autour d’eux avant de reprendre la parole, toujours de cette même voix posée, dans un souci de discrétion : - Il semble que le dialogue soit possible même si je ne vous cache pas que les Dawis sont doublement méfiants désormais, ce que l’on ne peut guère leur reprocher. Quoiqu’il en soit, mon Ami ici présent est fort peu au fait de toutes les lois, les us et coutumes de Péninsule. Il ne sait pratiquement rien de nos traditions. Je viens de lui apprendre, de la manière la plus explicite possible, qui vous êtes et ce que vous êtes, ici.
Elle replace ses mains en pyramide, en songeant une fois de plus à Fernel. Dire cela à haute voix devant cet homme-là qui s’est moqué et qui l’a aussi menacée coûte très cher à son orgueil mais elle prend sur elle pour dire : - Vous êtes tout en haut, je suis tout en bas. Vous êtes la voix du Conseil et du…roi. Glumtol voudrait que je m’exprime au même titre que vous, ce que nous savons tous les deux être totalement impossible.
Louise marque une petite pause avant de regarder le quai et la Voix de Thanor bien visible au milieu de toute son escorte.
- Le principe même de hiérarchie nobiliaire n’existe pas ici, Messire. C’est pourquoi la Voix de Thanor ici présente demande que je vous assiste lors de votre déplacement à Kirgan parce qu’il a confiance en moi. Si je ne puis m’exprimer au même titre que vous, peut-être puis-je au moins tenter d’améliorer la communication entre les Dawis et vous-même. Qu’en pensez-vous, Sire de Cley ?
- La hiérarchie nobiliaire, peut-être pas, cependant hiérarchie il y a. Tout comme chacun à une place à tenir en notre Royaume, je suis convaincu que même au Zagazorn l'on en possède une aussi. Il marque une pause, tapotant lentement sa tempe de l'index, puis d'un signe de tête à l'homme qui l'accompagne, il indique la passerelle. Faisons ainsi ma Dame, menez-nous à votre ami, que nous puissions entamer des discussions.
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Sam 4 Sep 2021 - 14:08 | |
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Sur ces mots, l’homme accompagnant le Grand Chancelier vint se placer à ses côtés, cependant légèrement en retrait. L’heure des premiers contacts est venue, invitant Louise à se joindre à la marche, la délégation diplomatique qu’ils représentent descend du navire, posant ainsi enfin le pied en terre étrangère.
Le Grand Chancelier ouvre la voie et se dirige d’un pas lent et assuré vers le nain représentant la cité thanorite et ses intérêts.
- Vous traduirez tout ce que je dirai au mot près, si vous ne savez pas traduire vous me le dites et n’improvisez rien. Compris ?
L’interprète se contente d’un hochement de tête, tandis qu’Athanase ne lui accorde même pas un regard pour s’enquérir de la compréhension de son injonction, car son attention à lui est focalisée sur le nain qui les attend.
- Voix de Thanor, commence le Grand Chancelier tandis que son interprète traduit en oliyan, moi Athanase de Cley, porteur de la parole de sa Majesté Bohémond de la maison d’Ivrey, digne héritier de la lignée bénie de Néera, au nom du Roy, vous salue.
Athanase porte une main sous son cœur et incline le buste dans une salutation codifiée parfaitement exécutée.
- Je porte la parole de sa Majesté auprès de votre Roi Harald Barbe-Sanglante, aussi vous demanderai-je le passage, Voix de Thanor. Termine-t-il en coulant un regard discret en direction de Louise.
Ainsi commencent le périple de la délégation diplomatique sur les terres ancestrales des nains.
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Lun 6 Sep 2021 - 17:05 | |
| Glumtol observa l’umgi descendre la passerelle et se prit même à espérer le voir tomber à l’eau, il vit que Louise était derrière, il écoutât la traduction qui lui fût faite et prit de longues secondes avant de répondre, il avait repris la chaleur d’un bloc de glace et son regard était froid et dur.
« Je salout vous ! Je avoir donné conditions à Louise pour pouvoir entamer voyage diplomatique jusqu’à Kirgan.
Je vais vous expliquer ma choix pour que sujet soit clair. »
Il laissa un moment au traducteur puis commença.
« Vous venir ici pour négociation suite à odieux meurtre…. Vous vous servir Louise laissée passer pour pas navire à vous être coulé ou vous exécuter comme notre exécuté chez vous.
Je être clair, pour négociation avoir lui, il doit y avoir minimum confiance, nous pas confiance en vous, sauf en Louise, donc si Louise pas participer à négociation inutile de mener négociation »
il fit un grand geste des mains à plat pour appuyer son propos
« Nous avoir compris que thane de peuple de péninsule pas avoir confiance en Louise donc si vous représentent des thanes de péninsule pas présent à négociation peuple de péninsule pas avoir confiance en négociation »
Cette fois, il ouvrit les bras et haussa les épaules comme pour montrer que ce qu’il disait était évident.
« Nous tous devoir faire compromis pour que négociation puisse avoir lieu, quelle réponse être la votre ? »
Glumtol attendait, et la tensions parmi les nains était palpables, aucun d’entre eux n’aurait agressé la délégation sans en recevoir l’ordre, mais tous avait en tête l’odieux meurtre de deux des leurs et leurs cœurs criaient vengeance. |
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Mar 7 Sep 2021 - 12:17 | |
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- Illustre Voix de Thanor, il me semble que certaines différences entre nos peuplades ne nous permettent pas réellement de saisir la mesure de la situation. Il marque une pause avant de porter sa main à son poitrail. Moi, Athanase de Cley, Grand Chancelier du Royaume et membre du Conseil de Régence me présente à vos portes afin d’amener la parole du Roy Bohémond de la maison d’Ivrey à votre Roi Harald Barbe-Sanglante.
Le Grand Chancelier coule un regard en coin à Louise l’espace d’une seconde avant de revenir à Glumtol. De ce regard ne s’était dégagé rien de plus que ce qu’il dégageait habituellement.
- Je conçois que les structures hiérarchiques de nos royaumes puissent porter à bien des confusions. Cependant, personne dans toute la Péninsule aujourd’hui n’est en mesure discuter avec votre Roi, hormis ma personne porteuse de la parole de sa Majesté. Cela n’est point une question de confiance car personne en notre Royaume, pas même ses plus éminents représentants qu’ils soient ducs ou marquis, ne peuvent prétendre à parler au même titre le Roy. À cela il n’y a point de compromis, il est des choses que seules les paroles royales sont à même de décider. Conclut-il avant de s’enquérir des attributions du thanorite. Cependant, dois-je conclure que votre prise de position et votre décision, Voix de Thanor, sont prises au nom de votre Roi Harald Barbe-Sanglante ? Parlez-vous en lieu et place de votre Roi ?
Athanase n’avait plus quitté le nain des yeux depuis, car la réponse à cette question lui paraît être des plus importantes. Et si la tension est à son comble, le Grand Chancelier n’affiche qu’un visage de marbre, tandis que le traducteur qui l’accompagne termine son office oliyanne.
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Mer 8 Sep 2021 - 19:43 | |
| « Vous vouloir voir Harald ? Vous vouloir parler à Harald ? Vous pas être déçu…..
Je pense, vous pas apprécier hospitalité dawi pour jours à venir, je promettre emmener vous devant harald sains et sauf, je pas promettre vous revenir…. »
il se mit alors à beugler ses ordres en Khazalid
« Emmener le dans un endroit sécurisé, aucun mal ne doit lui être fait, que personne n’entre ou ne sorte de la pièce sans mon autorisation directe, toute infraction à ses ordres sera sanctionné d’une amputation ! »
il reprit en Oliyan en s’adressent directement au traducteur
« Toi ! Bande lui les yeux immédiatement ! Lui partir avec nous ! »
Les nains laissèrent juste le temps au traducteur d’expliquer brièvement la situation et de lui bander les yeux avant de l’escorter jusqu’à sa chambre pour la nuit, il respectèrent les ordres et bien que l’envie ne leur en manquait pas ne firent aucun mal à l’ambassadeur.
« Louise, toi donner consigne à équipage, vous pas avoir droit de quitté bateau, toi seule à le droit de mettre pieds à quai pour demander à parler, toute autres personne sera exécuté »
Glumtol parti ensuite retrouver l’ambassadeur qui avait été installé dans une chambre avec le strict minimum, c’est-à-dire deux lits confortables, un à taille humaine l’autre à taille naine un bureau simple et deux chaises elle aussi à taille différente. Glumtol entra avec un nain qui se chargeât de traduire ses propos.
« Glumtol dire que demain, vous partirez en bateau pour Kirgan, pour votre sécurité, vous voyagerez dans la cale, ordre du roi, vous aurez les yeux bander jusqu’à se que vous être dans la cale, je serais constamment avec vous, vous devrez passez par moi si vous vouloir quoi que se soit.
Glumtol ajoute qu’il tiendra sa promesse et que vous n’avez rien à craindre vous arriverez devant le grand roi Harald sains et sauf. Un repas va vous être apporté pour la soirée. »
Sans même lui laisser le temps de répondre Glumtol parti en laissant l’ambassadeur avec son nouveau compagnon, un nain d’une centaine d’années qui une fois Glumtol parti sorti un livre et allât lire dans son lit.
Plus tard dans la soirée Glumtol retourna sur le quai où se trouvait le bateau péninsulaire, mais cette fois il n’était pas accompagné par la garde de Thanor mais par trois des ventre de fer, ses irréductibles compagnons de gloutonnerie qui cette fois cependant était quand même armée
Il fit alors signe aux membres d’équipage qui voulais parler. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Mer 8 Sep 2021 - 21:48 | |
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Louise ne répond rien au Chancelier. La châtelaine a bien compris qu’elle n’est effectivement rien du tout à l’échelle nobiliaire et diplomatique qui se joue là, présentement, juste sous son nez. Au mieux aura-t-elle le pire rôle qui soit dans cet échange à venir : celui d’une équilibriste marchant sur des braises et maintenant un seau de plomb dans chaque main. Chaque pas qu’elle fait, chaque parole qu’elle prononce risque de la faire pencher soit dans un gouffre de feu, soit dans une mer déchaînée. Et pas seulement sa personne, la délégation en entier. Il y a de quoi rendre fou le plus patient de tous les hommes, de quoi agacer la personne la plus résiliente, de quoi baisser les bras en silence devant les difficultés qui s’annoncent. Pourtant, la devise de Louise est « Jamais ne renonce ». Jamais en toute sa vie elle n’aura eu autant d’occasion de la mettre à l’épreuve.
Elle reste donc un pas dernière le Grand Chancelier, suivie de près par Enguerrand. Il lui aurait été impossible de demeurer en retrait plus longtemps, elle le sait très bien, donc elle lui donne son accord d’un léger mouvement de la tête. Il la dépasse d’une tête, il n’a pas d’arme à son côté, ainsi qu’elle le lui a recommandé, par contre il porte le même blason qu’elle, les armes de Fernel brodées sur le devant, de manière à ce que cela soit parfaitement visible de tous. Une précaution sur laquelle elle a été intransigeante, dès le départ de Diantra. Elle ignorait – et ignore toujours – ce qu’il adviendra d’eux au Zagazorn. Elle a donc pris le soin de faire afficher ses armes sur son seul et unique compagnon de voyage, le seul en lequel elle a toute confiance sur ce navire. Ainsi vêtu, peut-être que les Dawis veilleront à ne point le blesser si les choses venaient à s’envenimer. Peut-être…Comment prévoir leur réaction quand ce diplomate dont elle ne sait rien avance vers Glumtol d’un pas décidé, sous le regard franchement haineux de toute une cohorte de Nains armés ?
Une suée froide parcourt tout son dos alors qu’Athanase se penche tout en se présentant. Enguerrand en fait de même, reconnaissant le Dawi avec lequel Louise a beaucoup discuté à Kirgan, lors du mariage royal. Pourtant, ce n’est pas tant la solennité du moment qui l’incommode, non. C’est surtout la méprise du Chancelier. Louise ne peut s’empêcher de regarder Athanase d’un air glacial qu’il ne remarquera même pas.
« Porteur de la parole de sa Majesté Bohémond de la maison d’Ivrey, digne héritier de la lignée bénie de Néera ». Une méprise énorme, aussi grande que le navire, peut-être même plus, qui pourrait les placer dans de sérieux embarras. Certes ils sont partis très vite après la miraculeuse apparition de la Bienveillante et ses annonces fracassantes, peut-être cette rapidité jouera-t-elle en leur faveur. Peut-être. Cela étant, une telle nouvelle a certainement du se répandre comme une traînée de feu, dépasser les murs de la cité, du domaine royal, voire même de la Péninsule. Que de telles révélations parviennent à une oreille Dawi, peu importe laquelle, qu’elle soit colportée jusqu’au Zagazorn, et les Nains sauront que le diplomate péninsulaire s’est présenté sous de faux-semblants parfaitement assumés. Une erreur qui pourrait être fatale tant les Dawis ont un sens développé de l’honneur. Qu’un diplomate se présente en mentant n’est donc absolument pas une bonne idée. A quel jeu joue donc le Chancelier ? Il n’a donc pas compris que le mensonge est totalement inadapté en ces circonstances ? S’il ne pouvait révéler une telle information à de potentiels ennemis, ne pouvait-il alors tourner sa phrase autrement, de manière à se conformer à la réalité et à ne pas s’attirer la réprobation de la Bienveillante ?
Lorsqu’Athanase coule ce regard vers elle, elle le lui rend, toujours aussi glacial, avant de reporter son attention sur Glumtol. S’ils parviennent à passer, il serait opportun de lui glisser un mot ou deux, en toute délicatesse, afin de l’éclairer davantage sur ce qu’il convient de faire au Zagazorn et ce qui ne convient pas.
Et visiblement, ce qu’il fait ne convient pas du tout. Glumtol a de nouveau ce faciès froid et dur qui lui glace le sang. D’instinct, elle sait que la situation va se compliquer, ce que les paroles de son Ami ne manquent guère de confirmer. Le choix des mots est assez clair, impossible de se méprendre sur les intentions de la Voix de Thanor. S’il est assez direct, il y a pourtant un point qui attire tout de suite l’attention de la châtelaine. Glumtol parle de compromis, un mot généralement absent du vocabulaire dawi pour le peu qu’elle en sait. Il fait preuve, ici, d’une souplesse surprenante. D’autres, elle le sait – il suffit d’observer les Nains tout autour d’eux – n’auraient sans doute pas manqué, après de telles paroles, de proprement s’emparer du diplomate et de l’envoyer saluer le fond de mer, pieds et poings liés, les poches garnies de granit. Il s’agit donc ici d’une opportunité à saisir qui ne se présentera peut-être pas.
Le Chancelier la regarde une fois encore à sa seconde intervention. Elle ne peut alors s’empêcher de secouer très légèrement la tête en signe de dénégation. Ce chemin là n’est pas le bon. Athanase s’entête dans une direction qui ne peut qu’aboutir à un désastre. Se présenter en territoire hostile avec un titre et un drapeau blanc implique également de respecter les règles du sol qui reçoit. Ils sont au Zagazorn, ils doivent se plier aux règles du Zagazorn. Le fait de pouvoir discuter plus ou moins posément est déjà une chance que semble ne pas bien appréhender le Chancelier. Cela étant, elle n’a pas la parole. Elle ne peut donc que lui faire ce petit signe de tête pour lui recommander de changer tout de suite sa façon de faire. En espérant qu’il le comprenne.
- Messire de Cley, puis-je suggérer…
Ils entendront à peine sa voix à dire vrai. Dans cette guerre des nerfs qui se joue là, la Voix de Thanor vient d’opérer un mouvement décisif et non des moindres. Et de suite Louise se tord les mains, le dos parcouru par d’ignobles frissons glacés. L’entendre parler en Khazalide n’annonce rien de bien réjouissant non plus. Enguerrand s’approche de Louise et pose sa main sur son épaule, la tirant d’un pas en arrière, tandis que le Chancelier est emmené, les yeux bandés, vers une chambre loin de ses hommes et du reste de l’équipage. L’image est absolument surréaliste pour la châtelaine dont les paupières papillonnent à toute vitesse. Vient-elle de voir le diplomate être emmené comme un criminel ? Un criminel serein et secrètement satisfait sous son bandeau …Elle pose sa main sur ses yeux, puis sur sa bouche, la gorge toute sèche, le cœur battant à un rythme alarmant. C’est un réel miracle qu’elle parvienne encore à se tenir droite…
Lorsque Glumtol donne ses instructions, elle se contente de hocher la tête, la mine soucieuse.
- Venez, Enguerrand.
La Voix de Thanor s’éloigne déjà, elle remonte donc sur le navire s’accrochant à la rambarde de toute ses forces. Le maître d’armes, lui, l’observe, très inquiet.
- Dame Louise ? - Enguerrand…Je…Je vais dans ma cabine quelques minutes…Dites aux hommes que le premier qui tente quoi que ce soit, je lui taille les oreilles en pointe avant de le jeter moi-même sur le quai. Je reviens.
Un pas, puis un autre, et encore un autre, plus rapide, jusqu’à ce qu’elle parvienne dans sa cabine et ferme la porte en un grand claquement. Là, les yeux clos, le souffle court, le cœur au bord des lèvres, elle n’y tient plus. Elle fonce vers la petite lucarne, l’ouvre et rend le peu qu’elle a pu ingurgiter avant de s’asseoir sur la chaise fixée au sol, la tête entre les genoux. Maintenant qu’elle est seule, elle a le droit de craquer et de laisser son corps rendre toute la violence morale encaissée ces derniers jours, ces dernières heures, ces toutes dernières minutes.
Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que la châtelaine sort de sa cabine. Elle semble aller mieux, le teint encore un peu brouillé mais l’œil un peu plus vif. Elle s’aperçoit aussi que les instructions données sont respectées. Enguerrand garde la passerelle, les bras croisés, les autres sont assis sur le pont, tandis que les matelots sont également à l’arrêt dans les coursives ou dans leurs hamacs. Il n’y a que peu de bruit, si on excepte le doux clapotement de l’eau sur la coque du navire et le bruit de la vie qui reprend dans l’enclave thanorite. Pour l’instant, il n’y a rien à faire à part attendre. Et se rafraîchir un minimum, ne serait-ce que pour changer de chemise…
Bien plus tard, à la nuit tombée, des flambeaux ont été allumés sur le quai de manière à ce que le navire soit toujours bien éclairé. Il est étroitement surveillé bien sûr, sans discontinuer et Louise, retenue au même titre que les autres en a profité pour dormir. Un sommeil profond et sans rêve, un repos bien mérité après tout cela, un repos troublé par quelqu’un qui heurte la porte. Un matelot.
- Ma Dame…Y a des Nains qui font des signes sur le quai. J’crois que c’est pour vous…
Louise sort la tête de son mince oreiller, la mine toute chiffonnée et dit, la voix encore toute enrouée de sommeil :
- J’arrive.
Elle s’était endormie toute habillée. Elle replace ses cheveux correctement, tout autant que ses habits, passant un peu d’eau fraîche sur son visage avant de sortir et d’aviser Glumtol sur le quai en compagnie de trois autres Nains. Enguerrand approche.
- Je sais que je vous en demande beaucoup, Enguerrand, mais j’ai besoin de vous ici. Surveillez ces hommes, dites-leur bien que le risque est immense pour leur vie s’ils s’aventurent sur le quai. Je reviens dès que possible. - Dame Louise, soyez prudente…
Louise opine simplement de la tête et avance sur la passerelle de son petit pas tranquille avant de toucher le sol et d’approcher les Dawis. La châtelaine s’incline poliment, ainsi qu’elle le fait toujours, puis croise les mains devant elle, en observant les ventres de fer. Il y a beaucoup de fatigue dans les yeux noisette, de la fatigue et une petite lueur d’espoir.
- Tu désires me parler, Glumtol ?
Sur le navire, l’équipage, Enguerrand en tête, ne perd pas une miette de la scène.
- Le Chancelier…où l’as-tu emmené ? Va-t-il bien ?
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Sam 18 Sep 2021 - 7:32 | |
| « Il va bien, accompagne moi, marchons un peu... »
Ils partirent en direction de la jetée, que tous les deux, les trois amis de Glumtol se contentèrent de rester devant le bateau.
La nuit était magnifique, pas un nuage, la lune et les étoiles scintillaient et leurs reflets sur l’eau du port donnait l’impression de pouvoir plonger parmi elle et de partir les rejoindre.
«Louise je tenir a ce que nous parlions seul a seul….. Je avoir beaucoup d’affections pour toi, et je comprendre que toi pas être dans bonne situation, mais je vouloir que toi savoir que toujours je resterais ton ami. »
Ils arrivèrent au bout de la jetée, et passèrent le mur de défense qui protège l’entrée du port. De là, ils avaient une magnifique vue sur l’océan et ses vagues qui semblait mourir à mesure qu’il entrait dans le port pour ne donner qu’un léger clapotis qui frappait doucement les bateaux.
« Je toujours aimé lumière de étoiles et lune, je trouve cette lumière douce et agréable, lune est comme mère qui veille sans juger, toujours là peu importe se que nous faire…. Toi venir à Kirgan Louise, je vouloir que toi puisses admirer Kirgan au moins une fois encore car les dieux seuls savoir ce qui pouvoir se passer. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Sam 18 Sep 2021 - 20:16 | |
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Enguerrand fronce les sourcils tout en suivant la silhouette de la châtelaine qui s’éloigne en compagnie de Glumtol avant de reposer son regard sur les trois compagnons de la Voix de Thanor, les bras toujours croisés sur sa poitrine. Il a confiance en la châtelaine mais la situation est bien différente qu’à leur dernière venue en ces lieux. La tension est palpable, partout, et personne n’est à l’abri d’un fanatique, Humain ou Dawi.
Louise, elle, ne dit pas un mot même si elle note qu’ils sont seuls, les trois ventre-de-fer étant restés devant le bateau, probablement pour surveiller que personne n’en descende. Une précaution inutile, elle a bien insisté auprès de chaque passager. Se rendre sur le quai équivaut à signer son arrêt de mort et si les humains sont téméraires ils ne sont pas pour autant stupides, ni candidats au suicide. La châtelaine se drape dans sa cape, à cause du vent du soir mais aussi à cause des paroles de son compagnon, qui lui vont droit au cœur.
- C’est une épreuve, Glumtol. Une vraie épreuve pour moi. C’est difficile et je ne souhaite cela à personne. Je suis contente de savoir que tu seras toujours un Ami. L’inverse est tout aussi vrai.
Le visage de Louise s’éclaire enfin. Un sourire, le premier vrai sourire depuis bien des jours, s’affiche sur ses traits un peu tirés et encore brouillés par le sommeil qui lui fait défaut. La nuit est vraiment belle, le décor est splendide et elle peut en profiter un peu pour souffler, loin de tous ces yeux hostiles ou méfiants posés sur elle.
- Je me sens un peu comme ces gens que j’ai vu à Thaar et qui font des tours pour amuser les passants…Ceux qui marchent sur un fil tendu entre deux points d’ancrage avec dans les mains des objets enflammés…Ils marchent sans tomber…Et s’ils tombent, personne ne les retient…cela amuse les gens là-bas. Cela ne m’amuse pas du tout. Je me sens prise au piège, je me sens impuissante. J’aimerais aider, apporter des solutions, apaiser les choses en réparant ce qui a été commis là bas…C’est atroce Glumtol…Ce qui est arrivé à Langehack est impardonnable et je le sais bien.
Arrivés au bout de la jetée, Louise ne s’embarrasse guère de formalité ou de bienséance. Elle s’assoit au sol, les jambes croisées, toute couverte par sa cape. Elle inspire profondément et a un regard vers l’arrière, vers l’enclave de Thanor, superbement éclairée.
- Quoique nous fassions, nous serons toujours jugés, tu sais. Par les étoiles, la lune, nos pairs…par tout le monde. Tout ce que j’espère, c’est que le Roi ne me jugera pas trop sévèrement, à Kirgan…
Elle finit par baisser la tête et par regarder ses mains, pensive.
- Ta position n’est pas plus confortable que la mienne. Je ne ferai rien qui pourrait te porter préjudice, jamais. Mais…Et si le Roi Harald m’en veut ? Et s’il décide de se venger sur moi, sur toi, d’une façon ou d’une autre, parce que j’ai amené un des miens ici ? Tout ce que je fais, je le fais aussi bien pour vous que pour nous. Je n’ai pas d’autre objectif que celui de voir de bonnes relations entre le Zagazorn et la Péninsule. J’ignore bien des choses, après tout, il est vrai…Et même si je viens avec d’honnêtes intentions, il peut les ignorer…Crois-tu…
Elle plisse les lèvres et murmure :
- Crois-tu qu’il pourrait nous faire du mal, là-bas ? Nous tuer ?
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| | | Glumtol Barbe-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Dim 10 Oct 2021 - 18:59 | |
| Glumtol n’était pas serein, non pas d’être avec Louise, mais bien de ce qui pouvait se passer.
Il ne saurait pas dire pourquoi, mais il s’était attaché très vite à Louise, un simple humain pourtant, mais il l’aimait bien et tenait à elle, un peu comme s'il avait découvert un parent lointain.
Mais ce qui le dérangeais le plus s‘était le risque de voir éclater un conflit, son cœur la voulais cette guerre, il réclamait vengeance mais son esprit savais que ce n’était pas la bonne voie à suivre, il maudit intérieurement Mogar d’avoir créé les Umgis par sa négligence, si il avait fait attention peu être s’eux si aurait pu être corrigé et ainsi être une race respectable….
« Non, rien t’arriver à Kirgan, Harald retirera peu être toi titre, mais rien de plus, lui pas osez toucher toi tête, ça est trop grave. »
Glumtol observa un moment Louise, en souriant même si il avait l’âge d’être un de ses ancêtres, il se sentait proche d’elle, elle lui ressemblait par bien des points et eux deux bien que de race radicalement opposée, était finalement semblable.
« Je venir à Kirgan moi aussi, je avoir prévu depuis longtemps de parler Harald d’une affaire ….. Personnel comme ça vous dire ? Quand affaire être pour peu de gens ? » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Dans l'oeil du cyclone. Lun 11 Oct 2021 - 18:58 | |
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On ne peut jamais être certain. Jamais. Surtout quand on n’a pas toutes les cartes en main et quand on sait qu’on risque beaucoup, que tout peut être balayé d’un geste de la main, d’un froncement de sourcil, d’une seule parole. Ce voyage est épuisant à bien des titres mais devoir lutter contre soi est sans doute la plus rude de toutes les batailles. Elle est ici dans un souci de justice et avec une très réelle envie d’aider, de trouver un compromis, de trouver une solution afin d’éviter une guerre totale entre la Péninsule et le Zagazorn. Vraiment. Elle n’a pas d’autre ambition, pas d’autre objectif que celui-là et elle craint plus que tout d’échouer, d’être repoussée, d’être haïe alors que ses intentions sont parfaitement sincères et honnêtes.
Assise sur le ponton, elle triture longuement ses doigts, pensive, inquiète, fatiguée.
L’on méprise souvent les ravages que produit un seul geste, une seule parole. Cela semble peccadille, grotesque, futile, niais même, un comportement enfantin qui consiste à être pétri d’incertitude, d’angoisses, de chagrins à chaque geste, chaque parole vindicative, condescendante ou haineuse. La plupart des gens parviennent à passer outre ces attitudes, par habitude, par convention, par choix. Louise, elle, n’y parvient pas. Elle n’oublie pas, jamais, quand on a eu un geste déplacé, une parole difficile à son égard. Et tout ce qu’elle retient en elle depuis si longtemps, toute cette colère, toute cette passion, toute cette envie de faire avancer les choses, d’aider, tout cela est constamment repoussé. L’envie de faire ses preuves est constante en elle. Parce qu’elle est une femme. Parce qu’elle en a besoin. Parce qu’elle n’a pas d’autres choix si elle veut un peu, ne serait-ce qu’un tout petit peu, obtenir un respect de ces hommes de Péninsule qui la traitent souvent fort mal. Et cela aussi, ce désir de montrer de quoi elle est capable, est repoussé. Très souvent. Trop souvent.
Alors, arriver ici et voir tous ces regards là posés sur elle, c’était vraiment compliqué à gérer pour Louise. Difficile de faire ses preuves quand tout ce qu’on a, côté péninsulaire, c’est un rappel du fait qu’elle n’est ici qu’à titre de « clé » et, côté dawi, un mélange de haine, de mépris et de dédain absolu. C’est un peu comme si elle était un mal nécessaire, un bagage encombrant, comme ces lointains cousins qu’on invite par politesse à une réunion de famille mais sans jamais leur adresser la parole tout en les regardant avec indifférence. Elle doute, elle doute énormément d’elle-même et n’a confiance en personne…Jugez donc de son état d’esprit, alors qu’une seule parole amie pourrait la faire défaillir, dans ce contexte tendu. Et comment elle reçoit les paroles de Glumtol, le cœur tout fondu à l’idée de ne plus le revoir.
- S’il me retire ce titre, je ne pourrai plus jamais revenir te voir ici, Glumtol. J’ai beaucoup de respect pour les Nains, pour votre culture et vos arts…Cela m’attristerait profondément de ne plus pouvoir te parler comme je suis en train de le faire en cet instant. Toutes ces choses d’argent, tout cela n’a aucun intérêt pour moi. Fernel vivait bien sans les Dawis, après tout. Ce qui m’intéresse, c’est vous. Pas vos richesses, vos pierres ou vos armes. C’est pour cela, en tout premier lieu, que j’ai envoyé mes meilleurs hommes ici. Apprendre à vous connaître.
Elle regarde un instant ailleurs.
- Fâcher le roi Harald te mettrait dans de très sérieux ennuis…Et je n’ai pas envie que cela arrive. Alors je ferai de mon mieux…pour ménager tout le monde et ne pas dire de sottise. De toute façon, je doute sincèrement qu’on me laisse dire quoi que ce soit de pertinent…C’est une discussion de couronne à couronne…C’est déjà bien beau de pouvoir y assister. Même si je voudrai dire des tas de choses sans aucun doute.
Pourtant, après avoir évoqué cette sombre perspective, Louise a un tout petit sourire. Les paroles de Glumtol la tirent de ses tristes réflexions.
- Une affaire personnelle ? Tu penses qu’il acceptera de te recevoir, alors que c’est toi qui m’as conféré cet honneur d’être Amie des Nains ? Peut-être sera-t-il fâché…peut-être même qu’il ne voudra pas te recevoir.
La châtelaine a un autre sourire.
- Dis moi, Ami…Tu m’as donné un titre et je rougis un peu quand je songe que je connais fort mal votre langue. J’ai juste retenu un mot ou deux, à force de les entendre, mais je ne vous comprends pas…Crois-tu que je pourrais l'apprendre ? ou alors…peut-être est-ce interdit ?
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