Raviver le passé - Il s’appelait Celëbren

Résumé des rp précédents

Après une expédition de routine dans les ruines de Faeldoren, un carnet trouvé par quelques artisans tombe entre les mains d'Aegden. N'y voyant d'abord rien de particulier, si ce n'est d'étranges contes de Quatrième Saison, il accepte de le confier à son ami et mage, Malgelir. Celui-ci comprend rapidement qu'il s'agit de recherches à propos d'un héros peut être pas si imaginaire qu'il n'y parait. Grâce aux archives de l'armée royale, Aegden finit par découvrir la véritable identité de celui que les légendes nomment ''Erca''. Le mystère ne semble cependant pas encore totalement levé quand à son histoire.

Surpris, et encouragé par ses découvertes, en plus d’être sacrément curieux pour une fois, Aegden avait profité de ses quelques dernières heures libres pour continuer à fouiller dans les quelques documents à sa portée, démêlant grossièrement à quoi avait pu ressembler ce héros de contes finalement…

A à peine 300 ans, le dénommé Celëbren semblait s’être déjà pas mal fait remarquer par les autorités de l’époque. En bien…et aussi en moins bien. Talent allait souvent avec forte tête et cet elfe-là n’y avait pas échappé… La plupart des rapports qui se trouvaient là, pas bien nombreux cependant, faisaient mention d’incidents entre lui et ses quelques supérieur. Ce n’était jamais grave et il n’y avait rien d’étonnant à cela. On ne notait jamais que ce qui sortait de l’ordinaire après tout…

D’ailleurs, malgré ces quelques accrochages, celui qui avait gravé les petites tablettes, s’il était unique, semblait garder une certaine affection pour le jeune lancier et souvent ses blâmes semblaient avoir été rapidement oubliés, excusant le tout par la fougue de la jeunesse.

Cela laissa un bref sourire sur les lèvres du mainyth tandis qu’il en retranscrivait la majorité sur des supports plus récents dans le but de les étudier même en dehors des archives. Certaines choses semblaient bien intemporelles. Et au final... Il était difficile de comprendre a quel moment la vérité été devenue fantasme à la lecture rapide de ces simples rapports ci.

-Ces rapports-là. Cette fois c’était à Aegden de désigner quelques lignes à son camarade, ayant finit par le rejoindre dans la grande salle. Ils datent d’une petite cinquantaine d’année après son arrivée. Tu te rappelles le dessin de lance ? Je pense qu’il correspond à cette version-là du mythe. Il tira une page contant l’histoire du héros comme un être plus qu’elfique de par son pouvoir sur les éléments. Cette version-là du conte était plutôt légère quoi que plus adulte que quelques autres. Tu vois ? Ici le héros porte un grand bâton grâce auquel il passe au-dessus des vents. Évidement c’est métaphorique… Mais regarde l’’illustration, elle est presque identique à ce schéma-là. Et là…, Les rapport parlent d’exploit plutôt impressionnants. J’ai rarement vu des elfes capables de tenir autant d’adversaires à l’aide de sa seule arme, aussi talentueux soient-il…

-Peut-être qu’il était mage.

-Tu pourrais faire ça Malgelir ? Question rhétorique dont le soldat connaissait déjà la réponse.

-Pas avec une lance dans les mains. Il se mit à rire.

-Aucun document ne parle de lui comme d’un mage. Il est désigné comme fantassin sur son portrait officiel. Non, je pense qu’il était simplement extrêmement doué. Où qu’il avait un sacré avantage quel qu'il soit.

-C’est peut-être juste ça qui à commencer à alimenter sa légende tu ne crois pas ?Mais dans ce cas, pourquoi personne ne le connaît aujourd’hui ? Rien n’indique ce qui lui est arrivé. Ni les contes, ni les rapports…Tu ne trouves pas ça bizarre ?

Aegden mis un léger temps avant de répondre.

-Si… En tout cas, je suis étonné de ne pas voir de document concernant…Hé bien sa mort, ou l’arrêt de ses fonctions… Surtout aussi proche de la guerre, ça aurait dû être comptabilisé.

-Hé…tu crois que son équipement a été conservé ? Peut être que si il était si particulier, ça pourrait nous aider. C'étai peut être ce qu'il cherchait en venant ici notre ami...

-ça fait sept cycles Malg’... On peine déjà à entretenir nos équipements en un cycle.

Pourtant, la suite de leur recherche les mena à, de nouveau, envisager une autre possibilité. Les premiers dessins qu’Aegden avait remarqué lors de ses premières investigations, étaient accompagnés d’autres tentatives de recherches. Non seulement le mystérieux chercheur semblait persuadé d’être devant une découverte majeure quant à l’histoire du soldat, mais il semblait aussi persuadé que son arme, d’acier veladrien disait-il, pouvait encore être retrouvée. Voilà à quoi correspondaient les cartes.

-Qu’est-ce qui lui a fait noter ces endroits plus que d’autres… ?

-Les poèmes. Il avait déjà commencé à en traduire certain. 

Il leur fallu un peu de temps supplémentaire pour reconstituer le chemin de pensée qui avait mené à cette déduction mais une fois fait, cela leur paru d'une rare évidence. Comme si cela avait été sous leur nez depuis tout ce temps

-Il doit manquer une pièce au puzzle s’il n’a rien encore trouvé. En plus de ne pas avoir pu vérifier ici ses théories. ça à dû être horriblement frustrant tu ne crois pas? En plus, excuse moi mais je ne vois rien de particulièrement top secret ici...

-Cette partie là, il ne l’a pas traduite, ça ne correspond à aucune des cartes… Aegden ne prit pas la peine de répondre au commentaire de son ami, se préoccupant d’autres écrits. Il n’en a peut-être pas eu le temps où quelque chose l’en aura empêché… Attend...Je connais ce poème...

Soufflent, soufflent les vents,
Pleure le barde,
Lorsqu’Elenwë dans un souffle lui prend,
Et ses épines et sa liesse.

 

-Tient donc, tu t’y connais en poésie Aegden ?

-J’ai été élevée par une harpiste. Évidement que j’en connais un peu. Le soldat haussa les épaules comme s’il eut s’agit d’une évidence. Et puis j’ai passé beaucoup de temps avec les adeptes d’Arcamenel dans ma jeunesse…Mais ce n’est pas le sujet.  Cette version-là n’est pas complète j’en suis certain. C’est peut-être ça le chaînon manquant.

Plus il relisait les quelques vers, plus le soldat en était certain : il avait déja entendu ça quelque part. Peut être n'était qu'un souvenir déformé. Peut être était-ce un simple conte au motif similaire. Quoi qu'il en soit, jusqu'ici la grande majorité de leurs instincts ne les avait pas trompé alors il lui fallait être fixé.

-Comment tu comptes t’en assurer au juste ? Moi je n'y vois qu'une comptine sur Arcamenel et Elenwë c'est tout..

-En demandant aux principaux experts. Viens, de toute façon j'en ai assez de rester planté là.

Aegden se leva soudain. Cette fois c’était à lui d’entrainer son ami dans ses propres plans. Ce qui n’était d’abord qu’un mystère un peu étrange et sans grand intérêt, semblait avoir habilement saisit une grande partie de son attention…

-Tu sais que c’est une sacré demande Aegden ? Je ne connais pas tous les poèmes de ce monde...

Une grande femme à l’air distingué se tenait assisse sur les pierres de ce qui semblait être un vieil amphithéâtre miniature. Envahi par les racines, il ne servait probablement plus depuis bien des siècles et  pourtant quelques jeunes gens s’y trouvaient réunis. Certains palabraient vivement, assis à même le sol, d’autres gribouillaient sur des papyrus étranges. Aegden connaissait bien cet endroit, parmi lequel il avait passé bien du temps en compagnies d'autres artistes, quelques siècles en arrière. Il avait été certain de trouver la poétesse ici car si l'Amphithéatre des Teluimë restait le chef lieu par excellence pour toute démonstration d'art, cet endroit n'en était pas moins populaire pour beaucoup d'artistes lëandrin, en devenir ou non, brûlant d'échanger avec d'autres ses apprentissages du moment sans l'intimidant regard du public.

Les lèvres fines de la femme étaient tordues dans un rictus à moitié amusé à moitié ennuyé tandis que ses doigts venaient pensivement caresser un tatouage de corbeau au creux de sa gorge. Son regard,lui, se risquait à laisser poindre quelques signes d’amusement.

-Je sais Thindis. Le soldat soupira légèrement. Mais s’il y a une elfe qui peut me dire si j’ai raison ou tort c’est toi. J’ai besoin de comprendre ce texte.

Le visage de la poète se plissa un instant et s’illumina tout aussi vite. Au final elle semblait plus râler pour la forme qu’autre chose et les paroles de son interlocuteur avaient plus fait mouche qu'elle ne voulais bien le montrer.

-Très bien. Mais tu me devras un service mon cher, lorsque j'en aurais décidé. Et ne pense pas que tes flatteries y aurons changé quoi que ce soit.

-Avec plaisir. Répondit-il de bon cœur en lui tendant le poème qu’il lui avait demandé d’étudier.
Et pendant l’ennéade qui suivit, Aegden n’entendit plus parler ni du poème, ni de l’artiste, ni même de Malgelir occupé à une mission autre. Jusqu'au jour où il remarqua un vélin dont le sceau représentait un corbeau identique à celui sur la gorge de Thindis. Quant à son contenu, il ne l’ouvrit que pour la forme... D’ailleurs le sourire ravie qu’elle adressa au soldat quand il la retrouva voulait tout dire : elle avait trouvé.

-Pourquoi tu m’as donné cette œuvre au juste ? Avait nonchalamment entamé la poète, jouant avec quelques parchemins. Il doit sacrément dater vu son style. J’ai dû te le traduire dans un elfique un peu moins pompeux parce que franchement… D'ailleurs ça ma pris un temps fou à le retrouver dans des livres. J'ai dû aller chercher dans les vieux poètes de Faeldoren tu sais... Pas la partie la plus passionnante de notre art si tu veux mon avis.

-Il n’était donc pas entier ?

En silence, elle lui tendit ses précieux document sans se défaire de son petit air un peu arrogant. Il y avait en effet deux textes mis côtes à côte. Dont un qu’Aegden parvenait mieux à lire et qui correspondait au début de ce qu’il avait trouvé dans le carnet :

Soufflent, soufflent les vents,
Pleure le barde,
Lorsqu’ Elenwë dans un souffle lui prend,
Et ses épines et sa liesse.
Pleure le barde,
Qui avec lui emporte,
Sans hardiesse dans la brume l’hast traitresse,
Soufflent et pleurent les vents,
Qui constatent tristement
Que leur maitre jamais plus ne porte son pied
En les a-pic et les falaises embruinées.

-La plupart de mes pairs n’y verraient qu’une fable entre nos dieux sur la première partie. Finit-elle par lâcher, comme s’il elle administrait un cours au soldat. Mais il n’en est rien je suis formelle. Il n’y a aucune majuscule sur ‘’le barde’’. Impossible qu’il s’agisse d’I Bain Aran. Et puis jamais la capricieuse n’aurait pu lui apporter tant de malheurs bien sûr… Qui que soit ce barde, évidement je pense que tu as compris que c'est aussi l'auteur…Il a perdu quelque chose à cause d’Elenwë. J’imagine que c’est une métaphore. Peut-être parle-t-il de ses enfants. Mais qu’est-ce qu’il a perdu... Là je t’avoue que je n’ai aucune idée. Elle afficha une moue ennuyée

-Un Compagnon. Compris le soldat. « Ses épines »... Souffla-t-il pour lui-même.

-Ah ? Oui... J’imagine. En général on utilise autre chose comme image quand même. Enfin bref...ce qu’il emporte et où et bien… Si tu veux mon avis ça doit avoir un rapport avec les I Gorthad O'firn'nanên. Ce n'est pas très subtil mais c'est un ressort poétique plus qu'usité lorsqu'on parle de désespoir....

Mais Aegden ne l'écoutait qu'a moitié en relisant les lignes. Complet, cela semblait évident même sans l'aide de son interlocutrice... Si la fable se trouvait elle aussi dans le carnet c’est qu’il ne pouvait s’agir que des même éternels protagonistes. Sans doute ce poème avait-il été écrit par l'un de ses amis. Ou bien un frère? Les mêmes interlocuteurs que ceux de ses lettres sans doute.
Dans ce cas, ce texte était le seul à dépeindre ce qu’avais pu être sa triste fin. Erca avait probablement périt de la main des humains d’Unvan, comme trop d’autres. Mais pourquoi avait-il disparu de la mémoire de tous dans ce cas, s’il avait été aussi remarqué que ses dossiers le laissaient à penser ? Pourquoi n’y avait-il aucune information officielle ?  Etait-il réellement mort là bas ?

D’un autre coté il avait avec lui la dernière preuve d’existence non seulement du héros qu’il crut longtemps n’être qu’un mythe mais aussi de son arme. La retrouver permettrait-elle d’enfin établir toute la vérité sur le sort de cet étrange elfe ? Cette lance avait-elle vraiment été capable de ce que l’on en disait ?

-Tu sais quoi Thindis, je t’expliquerais tout d'ici quelques jours. Mais avant j’ai quelqu’un à voir. Je t'en doit une je ne l'oublierais pas c'est promis.

Et alors en un instant il fila sans qu’elle ne proteste.[/justify]