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 Thaar attendra [Solo]

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Thaar attendra [Solo]   Thaar attendra [Solo] I_icon_minitimeMar 8 Fév 2022 - 23:50

Début Favriüs
An dix-neuf du onzième cycle

On frappa à la porte de ma chambre en fin d’après midi où, comme à mon habitude, je flânais tranquillement. Je ne répondis pas et profitai du temps que Kamis me laisserait pour émerger. Ce faisant, je sentis le corps chaud de Sashi contre le mien et me rappelai avec un sourire comment s’était écoulée la nuit. Un bâillement que je gardai silencieux me prit mais je n’osai bouger, ne voulant pas rompre le moment. Je faisais attendre mon serviteur plus qu’il n’était raisonnable mais il en avait l’habitude. La seconde série de coups vint et la demi-drow marmonna quelque chose d’inintelligible tout en se pressant un peu plus contre moi. Nous étions toutes deux couchées au centre de la pièce, sur une petite épaisseur de couvertures qui ne nous couvrait pas le moins du monde, à même le sol, et je décidai de faire comme ma compagne un instant plus tôt, lui apporter un peu plus de ma chaleur. La troisième série de coups ne vint pas, et à la place je vis s’ouvrir la porte sur un Kamis surpris par la nudité de la jolie Sashi plus que la mienne.

« Je… Sashi… ahem… Pardonnez moi Princesse, j’ai un message urgent de la part de votre intendant. »

Il fournissait un véritable effort pour ne pas donner l’impression de détailler qui que ce soit du regard mais je remarquai tout de même les coups d’œil qu’il jetait à Sashi qui se réveillait et ne tarderait pas à tempêter. Il ne suffisait pas de remonter le regard vers le plafond quand il se reprenait pour qu’on ne se rende pas compte qu’il lorgnait vers le sol. Ma compagne remua et je choisis ce moment pour la repousser légèrement et me redresser, tout en signifiant d’un geste qu’il n’avait qu’à déposer la lettre qu’il tenait dans ses mains sur le lit. Il ne me fallut que toucher l’objet et détourner l’attention de mes suivants pour que la jeune femme se mette à invectiver l’homme tout en s’enveloppant des couvertures. J’aurais bien participé au jeu, reprocher son indécence à l’homme et me moquer de l’agitation de Sashi, mais le tube que je déroulai était le premier message que mon intendant argenté m’ait envoyé depuis plusieurs mois et pour cette raison je le savais important. D’abord assise au bout du lit, je m’allongeai en tenant au dessus de ma tête le petit parchemin surprenant.

Le premier mot était un bien hideux « je » barré d’un trait qui contrastait avec un « Geresh » si joliment écrit.

Je me redressai quasiment d’un bond mais les deux qui se querellaient ne s’en rendirent pas compte. Je savais ce que je devais faire, et je ne souffrirais pas de tout ce qui me ferait perdre mon temps. « Fermez-la ! » L’ordre, plus haut qu’ils n’en avaient l’habitude mais aussi plus sec, les prit de court. « Kamis, je veux que tu partes chercher ma tenue de voyage et la ramène ici cet instant. » Il obtempéra aussi vite que je le souhaitais, et je tournai mon attention vers Sashi. « Va t’habiller, tu pars avec moi. » Je savais qu’elle avait des plans pour la journée mais je m’imposai quand elle tenta d’opposer à mon ordre une opinion qui n’avait aucune valeur. « Tais-toi, je te retrouve aux écuries. » Quand je fus enfin seule et que je n’eus plus qu’à attendre le retour de Kamis, je tournai mon attention vers le balcon et les jardins au-delà. Je ne pouvais pas savoir exactement ce que mon drow argenté me voulait, mais cela avait à voir avec Geresh et il avait besoin de moi alors que c’était lui, plus tôt, qui m’avait imposé de la quitter.

Je serais absente lors de mon rendez-vous avec Cylhran, il lui faudrait s’en remettre.

***

Le soir commençait de tomber et la silhouette de Geresh se découpait déjà au loin. J’étais agrippée à la taille de Sashi qui conduisait un bel animal qu’on avait dû acheter à mes hôtes, à Thaar. Mes écuries personnelles se trouvaient loin du palais où je résidais et j’étais pressée alors une bourse avait aisément réglé mon problème. Depuis que j’avais envoyé un navire à Naelis je craignais les représailles eldéennes alors recevoir un message inachevé semblait être un très mauvais signe, mais il n’en était rien. Geresh tenait debout et aucune fumée ne s’élevait au dessus d’elle. Elle était toujours aussi belle, et voir le soleil couchant la faire passer du plus parfait des blancs à un magnifique rouge m’émouvait presque. Je pressai néanmoins Sashi, nous n’avions pas le temps d’observer le paysage, Geresh m’attendait. Elle obtempéra mais ne me répondit pas, et je devinai que son mutisme observé toute la durée du voyage était dû à la façon que j’avais eue de lui imposer des ordres. Ce qu’elle avait manqué devait être pour elle autrement plus important que mon rendez-vous galant ne l’était pour moi. J’aurais pu trouver quelqu’un d’autre, peut-être, mais servir venait parfois avec des désagréments.

J’étais sa Princesse.

***

Quand je le retrouvai dans l’ancien bureau de mon père Ulk m’accueillit avec un sourire un peu trop chaleureux, ce qui eut le dont de m’agacer très rapidement. Il ne sembla pas s’en rendre compte et commença à vouloir échanger tranquillement quelques mondanités, comme s’il ne m’avait pas juste fait venir de Thaar au galop. Je ne l’agressai pas tout de suite mais dus faire beaucoup d’efforts pour lui laisser le bénéfice du doute avant de lui sauter à la gorge. D’ailleurs, consciente que je ne parviendrais pas réellement à me calmer et à lui laisser le temps de se décider, je m’exprimai finalement d’une voix que je voulus aussi chaleureuse que son sourire. « Ulk, ça peut attendre que je passe aux bains ? Je te retrouverais après. » J’aurais voulu qu’il me retienne, qu’il me dise que je devais le suivre jusqu’à un endroit où il pourrait m’exposer son problème, mais il n’en fit rien et me laissa partir avec une simple courbette, exacerbant mon envie de l’étrangler. Il ne m’avait jamais fait ça, il avait toujours été très direct, trop direct même, et je m’inquiétais. Passer aux bains me permettrait d’approcher le problème plus calmement, j’espérais.

Je traversais le palais relativement tranquillement bien que légèrement torturée par des pensées étranges. Quelque chose semblait avoir changé mais je ne pouvais mettre le doigt sur quoi. Est-ce que ce pot de plante était là, la dernière fois ? Ce tableau était nouveau ? Ce serviteur qui s’éclipsait, avait-il un air un peu surpris ? Je décidai de mettre ça sur le compte de cette impression de voir le fantôme d’un père qui parfois me prenait mais aussi de mon inquiétude pour la supposée indécision du drow argenté. Il avait voulu écrire deux messages différents sur le rouleau de parchemin, il se comportait comme s’il avait décidé de ne finalement pas me parler de ses problèmes… Oui ce devait être ça. Il voulait me dire quelque chose mais pour une raison qui m’était inconnue il n’arrivait pas à s’y résoudre. Je n’aurais dû l’en blâmer, étant experte en la matière, mais il était censé être sage que je ne l’étais, comme il aimait le dire, alors je le supportais moins. J’avais besoin de parler, et la seule personne qui ferait l’affaire était Sashi, alors quand le visage d’un serviteur se leva vers moi, je m’adressai à lui.

« Vous, trouvez moi Sashi et envoyez-la aux bains. »

« Princesse ? Qui est Sashi ? »

« La jeune femme qui est arrivée avec moi, à la chevelure blanche. »

« Oui Princesse, pardonnez-moi, Princesse, j’y vais de ce pas Princesse. »

Et avant que je ne puisse lui demander s’il était nouveau, il s’enfuit.

***

Quand je passai l’arche qui m’amenait aux bains, je me rassurai en me disant qu’eux, au moins, n’avaient pas changé. La chaleur douce qui émanait d’eux était si attirante que je décidai de ne pas attendre Sashi. Ni attendre qu’un serviteur accoure pour me déshabiller, j’imaginai, constatant que ces incapables avaient manqué mon arrivée. Ç’aurait été un drame, quelques années plus tôt, mais j’avais appris à ne pas m’offusquer d’avoir à me débrouiller seule parfois, avec comme première justification celle de ne pas vouloir passer pour une idiote face à Sauveur. Je retirai mes vêtements de voyage puis me dénudai donc avant d’entreprendre de faire ma toilette dans un des bassins les moins chauds. Ma monture avait beau avoir fait tout le travail, je me sentais trop sale après mon court voyage pour négliger cette étape. C’était un peu humiliant tout de même, de devoir me débrouiller toute seule, d’être négligée par ses propres servants. C’était idiot, je pensai, mais j’eus un instant l’impression que je n’étais simplement plus chez moi. Voire, pire, et cette impression était franchement ridicule, que je n’étais même pas la bienvenue ici.

Sashi ne vint jamais, et bientôt je fus dans le bassin le plus chaud de tous, prête à m’endormir.

***

Je me réveillai dans une eau désagréablement tiède, au milieu de la nuit, en comprenant que les serviteurs avaient cessé d’alimenter les feux servant au chauffage. J’aurais besoin de me plaindre, après tout, de tout ce que cette horrible journée m’avait réservée. Je devais retrouver Sashi et m’excuser d’abord, pour avoir une épaule sur laquelle pleurer. En sortant de l’eau je me rendis compte que les serviteurs avaient fait une partie de leur travail au moins, en ôtant de ma vue ces vêtements de voyage sales, mais l’absence de change autant que celle de quoi que ce soit qui aurait pu me servir à me sécher me fit comprendre que je ne m’étais pas trompée. Je n’étais ni chez moi, ni la bienvenue ici. Pour la première fois, une peur sourde m’emplit. Il se passait quelque chose dans ma Geresh, dans mon palais, et je pris conscience que tout ça n’était peut-être qu’un piège qu’on m’avait tendu. Quel avait été le rôle de mon argenté ? Qu’était-il arrivé à ma Sashi ? Que me voulait-on ? J’appelai Sashi, huit fois, avant de m’accroupir devant le bassin dont je venais de sortir. Avant de me mettre à pleurer doucement.

J’avais peur, trop peur, et je cessai de fonctionner.

Je restai là une heure, peut-être deux, et les braseros s’éteignirent quelque part dans ce laps de temps, me plongeant dans des ténèbres auxquels mes yeux ne s’habitueraient pas. J’étais seule, pour de bon, même la lumière m’abandonnait, et si je m’étais presque attendue à en voir un, nul fantôme ne vint m’expliquer que j’allais être jugée pour parricide dans un instant. Il n’y avait rien de surnaturel dans cet abandon, même s’il était peut-être mérité. Il y avait une trahison que je ne m’expliquai pas, et elle m’amenait dans les ténèbres. Mes pleurs se tarirent finalement et je me redressai doucement. Tout pouvait se régler, j’irais voir Ulk, j’irais lui demander quel était son prix, j’irais lui demander ce qu’il voulait pour se retourner contre celui qui était derrière tout ça, j’irais lui demander quel otage il fallait libérer pour qu’il se libère lui-même. Je renouais avec l’espoir – un espoir ténu mais un espoir quand même – et me préparai à affronter les ténèbres du palais pour aller à lui au lieu de rester là où l’espoir n’existait pas. J’entendis deux pas de pieds nus sur le marbre.

« Sashi ? »

Des bras se croisèrent sur ma poitrine pour m’étreindre.

« Tu ne m’en veux pas ? »

Le corps qui se colla au mien était froid.

« Sashi ? »

Les doigts qui se replièrent sur mes épaules étaient trop longs.

« Toi ? »

« Aerianna. »

La voix qui me répondit était trop grave.

« Qu’est ce qu’il se passe ? »

« Je suis désolé. »

C’était de la tristesse, dans sa voix ?
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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Re: Thaar attendra [Solo]   Thaar attendra [Solo] I_icon_minitimeMar 8 Fév 2022 - 23:53

Milieu Favriüs
An dix-neuf du onzième cycle

« Tu es mourante, Aerianna. »

L’annonce du drow argenté m’était tombée dessus comme une masse. Tout ce temps, il m’avait gardée là, dans le noir, figurativement comme littéralement, car il n’arrivait pas à m’annoncer ça ? Je comprenais mieux cette grande fatigue qui m’avait clouée dans un lit au plus profond des quartiers d’Ulk, sous mon propre palais, mais il restait tellement de points d’interrogation que chaque moment passé éveillée était concentré sur le sens que je ne parvenais à attraper. J’étais mourante, peut-être, et les larmes se mirent à couler au fur et à mesure que j’en comprenais le sens, mais où était Sauveur, où étaient mes belles suivantes, que faisais-je ici, que faisais-je seule, pourquoi personne d’autre que lui n’était là pour me tenir contre lui quand mes pleurs provoquaient maints soubresauts ? J’étais mourante, ça allait finir comme ça, dans le noir. Sa peau glaciale n’arrivait pas à me réchauffer, mais j’étais quand même aussi heureuse que je pouvais l’être dans ces conditions de l’avoir lui.

Les dernières ennéades avaient été atroces. La première fois que je m’étais éveillée dans le noir, seule, je n’avais rien eu d’autre comme compagnie qu’un pas traînant dans le couloir devant la porte de la pièce dans laquelle je me trouvais. Je me souvenais être rentrée à Geresh, j’avais à peine conscience d’avoir perdu Sashi et pas du tout d’avoir croisé mon mentor de toujours dans les bains. J’avais hurlé, j’avais appelé à l’aide, je m’étais redressée sur le lit où l’on m’avait déposée, et en tentant de m’en éloigner je m’étais écroulée sur des jambes défaillantes, dégoutante de faiblesse. Alors, la face contre le marbre froid, j’avais pleuré jusqu’à ce que le sommeil vienne me prendre. Ce que j’imaginais être le second jour, j’étais restée prostrée là où j’étais tombée, avec le sentiment d’avoir été abandonnée par le monde tout entier, ce qui s’avèrerait être particulièrement proche de la réalité. Glissant ce qui parut être une éternité de la conscience à l’inconscience autant que de l’inconscience à la conscience, je restai là. Jusqu’à, finalement, que l’argenté apparaisse et me porte sur le lit, jusqu’à ce qu’il me fasse avaler je ne sais quelle immonde pitance.

L’extrême affaiblissement dans lequel je me trouvais m’empêchait de protester. Je n’avais plus de mots, plus de gestes, juste de quoi permettre à mon corps de survivre, un corps dans lequel je dus habiter comme une étrangère pendant de longues ennéades terribles. Un corps qui ne subsistait que grâce à l’attention et au soin quotidiens de l’argenté, mon esprit se demandait dans ses courts moments de lucidité ce qui avait bien pu m’arriver. Les autres moments, il les dédiait aux foules de rêves qui avaient décidé de faire de moi leur réceptacle. Certains ne faisaient aucun sens, d’autres essayaient de préserver ma sanité en me créant un paradis dans lequel je pouvais m’abriter du monde, d’autres encore étaient moins avouables et je me réveillais d’eux le cœur battant la chamade. Dans les derniers, de plus en plus fréquents, où je devenais une autre personne. S’il n’y avait eu personne pour m’accueillir dans la réalité quand j’arrivais à m’y ancrer quelques heures, je me serais demandé si ce n’était pas ça, la mort, alors l’entendre en parler ne me surprit pas le moins du monde. Je fermai mes yeux, me désintéressant de lui.

« Je ne parviens pas à te guérir, tout juste à te maintenir en vie, je suis désolé. »

***

Les jours continuaient de suivre leur cours en silence, la présence de l’argenté se faisait plus rare, et contre toute attente, je me sentais mieux. Je cherchais à trouver un sens dans ces changements, et l’espoir gagnait. Il n’avait plus tant à venir entretenir un corps qui était prêt à accueillir son esprit. Les rêves changèrent en même temps qu’ils se raréfièrent et les visages familiers s’y bousculaient. Pas ceux qui m’emplissaient de douleur, les autres, ceux auxquels j’associais la joie, ceux de mes conquêtes passagères, ceux de mon entourage paisible, ceux de ses filles, à lui, mais surtout le sien. Sauveur, qui les protégeait en cet instant même en ne me rendant pas visite. Il serait heureux de me revoir, et nous pourrions choisir une nouvelle date. Peut-être. C’était la seule tâche d’ombre. La folie qui poignait à la seule approche d’un jour qui devait être beau. La peur, puis la destruction.

Mais il y en avait une autre, d’ombre, le silence de l’argenté.

Il ne vint que deux jours plus tard, mais il n’était pas là pour me prodiguer le moindre soin. S’il vint s’asseoir à mon chevet, il n’avait aucune intention de se pencher sur moi comme il l’avait si souvent fait. Ses longs doigts s’agitaient doucement et il se résolut à plaquer ses mains contre ses genoux. Avec son immobilité la pièce se gela et j’en eus presque froid. Allongée sur le dos, j’avais penché la tête dans sa direction et tenté un salut qui resta inaudible, je ne pouvais parler. L’esprit était bien ancré, le corps avait du mal à lui rendre les pleins contrôles. Ebranlée mais résolue à l’écouter jusqu’au bout, j’attendis qu’il commence. J’allais attendre longtemps, de longues dizaines de minutes, jusqu’à me demander s’il n’était pas à rien de s’en aller à nouveau et de laisser ce qu’il avait à me dire en suspens dans la chambre. Et puis, sa tête se pencha dans ma direction, dans un spectacle assez terrifiant je l’assimilai à un insecte qui se demandait comment dévorer sa proie.

« Tu n’es plus, Aerianna.
Quoi ?

Je t’ai donné toutes les chances dont tu avais besoin.
Je sais… Je t’en suis reconnaissante…

J’ai laissé passer tant de tes erreurs.
J’ai toujours su que tu me protégeais…

J’ai essayé de te façonner, je t’attendais à Thaar, je t’attendais au Conseil. »
J’y arrive, une fois que j’irais mieux, arrête…


Tu n’es plus, Aerianna… Avait-il perdu la tête, ne se rendait-il pas compte que j’allais mieux ?


« Tu n’es plus, Aerianna.
Encore ça… Arrête, je vais mieux…

Aerianna était la princesse qui voulait toujours plus, celle qui voulait le monde.
Je n’ai jamais cessé de l’être, j’ai juste…

J’ai brûlé son corps, hier, ils ont célébré sa disparition comme tu ne le méritais pas.
Ça ne veut rien dire, je suis encore ici…

Tu n’étais pas malade, je t’ai écartée.
Ce n’est pas possible…

Geresh a une nouvelle princesse, et j’espère ne pas me tromper à nouveau. »
Non…


Qui ? Gedra ? Il allait tout détruire pour elle ? Il pensait qu’elle était meilleure que moi ?


« Tu n’es plus, Aerianna.
Tu es un monstre.

Ta première vie est un échec.
Je t’ai tout donné.

Je vais t’offrir la même chance que j’ai eue, jadis.
Cache-toi, c’est bien, cache-toi derrière ton symbolisme.

Rachète-toi, mais ne reviens pas ici.
Je reviendrais si tu ne me tues pas…

Tu n’es plus Aerianna.
Tu te moques de moi…

Regarde. »

Sans cœur, il n’avait bougé qu’avec ce dernier mot, brandissant un miroir comme s’il s’agissait d’un bouclier. Il n’y verrait pas mon reflet, il n’y verrait rien pour l’accabler lui. Pour lui, le méfait qu’il préparait depuis tant de temps n’existait que dans ce miroir, et ce monstre avait raison. Le corps reprit soudain vie avec une seule intention, me communiquer toute sa souffrance. J’eus mal, partout, dans chaque fibre de mon corps, le genre de mal que je n’avais jamais ressenti, toujours préservée par la douleur exquise. Ce mal là n’avait pas de contrepartie doucereuse, ce mal là accélérait un cœur qui se retrouvait tout à coup au bord de l’explosion, ce mal là m’empêchait tout à fait de respirer. La colère impuissante n’était plus, elle avait été remplacée par une détresse sans nom qui allait emplir de larmes tous les jours qui suivraient jusqu’à ce que je découvre comment encaisser le choc. Une main agrippa mon poignet, une main hideuse aux doigts trop longs, et sans me regarder, l’argenté corrigea les symptômes et me laissa disparaître dans des songes sans espoir.

Je n’étais plus Aerianna.

Je n’étais plus la jolie princesse de Geresh, j’avais l’hideux visage d’une hideuse roturière.
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MessageSujet: Re: Thaar attendra [Solo]   Thaar attendra [Solo] I_icon_minitimeMar 8 Fév 2022 - 23:56

Début Bàrkios
An dix-neuf du onzième cycle

Llari descendit de la petite embarcation avant d’entreprendre de la tirer sur la plage. Le voyage jusqu’à cet endroit près des Septmonts avait été désagréable, plus par ses circonstances que son déroulement, vraiment, et le spectacle de Sashi regardant le fond de la barque ne l’enchantait pas plus. Elles auraient besoin d’être fortes pour ce qui arrivait, et si le courage leur faisait défaut, il leur faudrait prendre la pire décision de leur vie. « Sashi, s’il te plaît, aide-moi. » L’intéressée leva un regard vide dans la direction de son amie avant de se redresser mollement, un bras pendant sur son flanc. Elle ne montra pas énormément de volonté en aidant Llari à déposer une malle qui avait l’air plus lourde qu’elle ne l’était vraiment à même le sable, et les deux femmes poussèrent un long soupir. Ce que renfermait le coffre allait demander d’elles deux plus d’efforts qu’elles n’auraient dû être prêtes à consentir mais elles n’avaient vraiment pas le choix. « Non, ne l’ouvre pas maintenant ! » La jeune femme à la chevelure d’ivoire grommela avant de s’asseoir. « Pardon, je veux juste dormir un peu avant de la réveiller, je m’occupe du camp. »

Llari disparut, laissant tout le loisir à Sashi de se morfondre sur la tournure de sa vie.

Et il y avait de quoi, depuis ce jour, plusieurs ennéades plus tôt, où la convocation de sa princesse la privait de l’anniversaire d’un frère disparu. Depuis ce jour où elles avaient toutes les deux été trompées et enlevées par un homme présumé de confiance, l’intendant de Geresh. Depuis ce jour où elle avait essayé de le tuer, perdant un bras dans l’échange terrible qui n’avait valu qu’une estafilade au drow argenté. Les ennéades étaient passées et dans un retournement de situation incompréhensible pour la jeune femme, le serpent les avait toutes deux libérées. Tout avait été si soudain d’ailleurs qu’au-delà d’une curiosité mal placée, elle ne savait pas encore pourquoi Llari était impliquée, ni comment cette dernière, captive elle aussi, avait pu envoyer le message qui leur offrirait refuge auprès de la sœur d’Ehni. Plus elle y pensait et plus elle se rapprochait de la réalité de cette ultime provocation. Le serpent jouait avec sa nourriture, et cette dernière ne pouvait savoir si elle avait déjà touché le fond ou si elle pouvait s’enfoncer encore plus loin.

Une main couleur ébène glissa sur l’épaule de la pauvre demi-sang.

« Magyaok a dû quitter Geresh, Yna sera prête à nous recevoir, on avisera ensuite. »

Il s’avérait donc qu’elles pouvaient toutes creuser encore un peu.

La princesse dans la boîte n’avait comme seul refuge que la Dross ?



Vraiment ?
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MessageSujet: Re: Thaar attendra [Solo]   Thaar attendra [Solo] I_icon_minitime

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