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 Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]

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Adélina
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MessageSujet: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 20:36




Tahiro, IIIe ennéade de Favriüs, An XX, Cycle XI
Alonna-les-trois-mûrs, Alonna, Péninsule




Quelques ennéades avaient passé depuis le couronnement du Roy et l’horrible accident qui avait le souffle de son aimé. Une fois que les festivités furent terminées, la jeune femme ne perdit pas une seconde et rentra en Alonna. Non seulement pour sa sécurité, mais aussi pour faire son deuil, chose qui prendrait probablement énormément de temps. Beaucoup plus qu’elle l’aurait voulu en soi et malgré tous les conseils qu'on lui avait donnés, la jeune femme n'avait guère pris une seconde pour elle. Au contraire, elle avait travaillé encore plus dure, se penchant sur les innombrables projets qu’elle avait pour l’Alonnan, ce qui tenait son esprit occupé. Un de ces projets était de renforcer les alliances qu’elle avait crées dans la dernière année. L’une d’elles, était notamment avec le duché de Soltariel. D’ailleurs, le Duc devait venir après la rencontre des trois couronnes. Elle aurait bien voulu l’accueillir avec un décor des plus divin, une tentative des plus maladroite pour tenter d’être au même standard que le palais Soltaar, mais cela aurait été un cruel échec. Le nord de la péninsule était reconnu pour une chose, non par son raffinement, mais sa culture martiale et Alonna n’en faisait guère exception. Alonna-les-trois-mûrs était reconnu pour être dans les plus puissantes forteresses de défense du Nord. Ces murs de plus de vingt mètres n’avaient jamais cédé, et les armes de siège qui ornaient les tours avaient le don d’enlever les envies à ceux qui auraient voulu essayer.


Un sourire accueillant illumina le visage de la baronne alors que les grandes portes s’ouvraient pour laisser entrer le Duc et sa fille. Un sourire franc, sincère, alors que son regard croisa celui d’Adriano. Elle n’osait pas l'avouer, mais son arrivée lui réchauffait sincèrement le cœur. La rassurait que la prochaine ennéade serait un peu plus tranquille. Une certaine protection en soi. Une fois que ces invités l’aient finalement rejoint, traversant la cour d’Alonnais qui les regardaient non sans une certaine curiosité, Adélina et sa suite firent une rapide révérence au Duc. Avant que la baronne lui tende la main, lui laissant le temps de la saluer et faire le baisemain protocolaire avant de finalement prendre la parole. « Votre Altesse, Dame Catarina, c’est un plaisir de vous revoir sitôt et un honneur de vous accueillir chez moi. J’ose espérer que votre séjour sera des plus agréables. » Adélina croisa de nouveau le regard du Duc, avant de continuer ; « Puis-je vous présenter mon oncle et sa femme; Charles et Elyanna de Lourbier, Seigneur et Dame de Mesnu » Dit-elle en présentant le couple qui se tenait à sa droite. Charles et Elyanna saluèrent rapidement le Duc et son héritière avant que la baronne ne reprenne la parole ; « Ainsi que mon cousin, Sir Aubry de Lourbier. » Le chevalier qui se tenait à gauche de l’alonnaise s’inclina à son tour, saluant le duo de suderon, non sans lancer un certain sourire à la jeune Soltarii qui lui faisait face, Adélina n’y prêtant guère attention, alors que son regard était toujours planté dans celui du Duc. « Je suis certaine qu’après un si long voyage, vous désirez vous reposer. Si vous voulez bien me suivre. »


La jeune femme descendit rapidement du piédestal avant de conduire le Duc et sa fille hors de la pièce. Les couloirs devaient paraître ternes au suderon, eux qui étaient habitué au luxe et aux murs ridiculement décorés. Le château, bien que considéré comme plus que confortable pour les nordiens paraissait comme austère face au luxe et faste du palais Soltaar. Quelques tapisseries, portraits ornaient les murs de pierre alors que les tapis moelleux guidaient les pas du trio. Du moins, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent aux appartements de la jeune Catarina. Abandonnant, cette dernière pour se reposer, la jeune femme et le Duc continuèrent leur marche avant que cette dernière s’arrête au bout du couloir, alors qu’un serviteur ouvrit une porte pour le duo. Adélina y entra la première s’arrêtant non loin de la porte, et laissa le Duc vaguer dans ses appartements. « Je suis consciente que ce n’est guère du calibre au palais Soltaar, mais j’ose espérer que vous serez tout de même confortable. » Ses mains se joignirent sur son estomac, alors qu’elle reprit la parole, clairement nerveuse ; « Je vous remercie d’être venu, Adriano. » Se risqua-t-elle en rougissant légèrement. « Je vous serais éternellement reconnaissante pour ce que vous venez de faire. » Il n’était pas dupe. Il devait certainement savoir pourquoi la baronne l’avait invité, elle avait besoin de support, de montrer une présence forte à ses ennemis, et avoir un Pair à ses côtés, un Soltarii, qui plus est, ne laisserait personne indifférent. L’alonnaise plaça ses mains sur son bas-ventre, avant de lui faire un énième sourire gêné. « Je vous laisse vous reposez. Je suppose que nous pourrons continuer cette discussion au dîner ce soir.» Adélina s’inclina de nouveau respectueusement avant de se diriger vers la porte, s’apprêtant à laisser le Duc seul.




Dernière édition par Adélina de Lourbier le Dim 20 Nov 2022 - 14:51, édité 1 fois
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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeVen 18 Nov 2022 - 2:47


Les nombreux évènements qui eurent lieu à Diantra eurent l'avantage de mettre la ville tout entière dans une ébullition agréable. L'on fit la fête, on dansait dans les rues, et les hommes et femmes de Péninsule s'éprirent d'une ferveur religieuse contagieuse. L'heure du conseil des trois couronnes approchait toutefois à grand pas, et le navire Suderon prit la route vers le Nord plus tôt que les autres. Mais pas pour se rendre au lieu de rencontre...

Mais bel et bien pour se rendre à Alonna. Là, il était attendu. Là, il devait s’y rendre, conformément à la parole qu’il avait donnée à Adélina, Baronne de ces lieux. Alors qu’à Diantra, la mort de Théodoric de Langehack, feu Baron d’Alonna aux côtés de la jeune femme, obligea la Dame de Lodiaker à faire un deuil plus que rapide, et à préparer une défense efficace contre celle qui, accidentellement, faisait le meilleur suspect, Adriano, lui, avait avancé ses pions.

Il était en réalité le commanditaire derrière la mort du pauvre jeune homme, pourtant Champion de Néera. Une mort rendue d’autant plus atroce encore par le fait qu’elle était accidentelle, au pied de l’hôtel particulier Langecin… Hôtel dans lequel résidait Prudence de Langehack, nouvelle Marquise après la mort de feu son paternel… Et, disait-on, personnage mauvais aux habitudes retorses. Si Adriano comptait en effet sur le côté « accidentel » de la mort du jeune homme, il ne s’attendait point à ce que Prudence soit fléchée comme suspecte.

Cette information rendait la Baronne d’Alonna encore plus intéressante en tant qu’alliée… Et, plus tard, sans doute, en tant qu’épouse. Car la jeune femme régnait sur une terre productive, et connue pour ses prêtres combattants, tout autant que la férocité de ses guerriers. S’ajoute à cela la grossesse d’Adélina, qui porte le fils de Théodoric, et donc… L’héritier du Marquisat de Langehack.

Puis, viennent les informations décrivant la nouvelle Baronne comme potentielle adepte d’une secte cultiste, comme la principale suspecte de la mort de son propre paternel, Griffon de Langehack… Et sa tolérance face aux autres cultistes qui ne cessent de gagner du terrain dans le Marquisat… Sans qu’elle ne fasse quoi que ce soit.

Adriano avait beau n’être Duc que depuis peu, et héritier de la nouvelle lignée Ducale que depuis quelques années, il possédait une ambition sans égale… Et celle-ci ne s’arrêterait point avant d’avoir obtenu les rênes de tout le Sud. Son envie profonde ? Que Langehack et Soltariel soient fédérés sous un vice-royaume vassal du royaume Péninsulaire et fidèle aux Cinq… Et pour cela, Adélina semblait être la clé de voûte parfaite.

Depuis le fleuve Sirilya, le navire Ducal, Le Lys Blanc fit bonne route et jeta l’ancre à proximité d’Alonna-les-trois-murs, que le Duc et sa suite rallièrent à cheval. Sous les clairons, leur arrivée fut annoncée, et quelle ne fut point la surprise du Pair lorsqu’il vit la jeune Baronne et sa famille là, droits comme des « i », attendant d’être présentés chacun leurs tours à celui qui, d’entre eux tous, était sans aucun doute le plus puissant. Face aux révérences protocolaires, Adriano offrit quelques sourires de circonstances, et quelques inclinaisons traditionnelles, en plus du baisemain de circonstance, à accorder à la maîtresse des lieux. Il ne manqua rien du petit regard lancé par Sir Aubry de Lourbier… Mais n’en fit rien. Il savait sa fille dotée d’atours physiques, et susciter l’envie chez un jeune homme ne semblait point déshonorant… Ni un affront à punir.

Aux ordres de leur hôte, Adriano et sa fille se mirent en route et traversèrent les couloirs lugubres d’un château pensé non point pour le confort, mais assurément pour la guerre et la défense. Le Suderon qu’il était ne put s’empêcher d’arquer quelques sourcils, et de décrire quelques moues réprobatrices. Lorsque vint le moment pour sa fille de rejoindre ses appartements, Adriano et elle partagèrent une bise sincère, après quoi, la jeune femme accepta le repos gracieusement offert. Si elle n’avait point participé aux débats lors de la rencontre des couronnes, l’attente, les voyages, et ces temps loin de chez elle, furent suffisamment épuisants pour la princesse héritière.

Puis vint le temps des appartements du Duc lui-même. De toute sa prestance de Duc, Adriano posa ses mires sur chaque pierre, chaque décoration simpliste, chaque aspérité des composants principaux de ces forteresses construites pour repousser un assaillant patenté. Les tapis étaient agréables à la marche, et sans aucun doute le seraient-ils lorsqu’il ôtera ces chaussures du plus bel effet. La literie semblait adéquate, et l’ameublement, bien que simpliste, était d’une efficacité redoutable. En signe de contentement, le Duc prit le temps de retirer la chaîne des fibules qui retenaient l’épais manteau de fourrure qu’il portait encore en ces temps frais d’un jeune Printemps qui n’avait encore point totalement effacé l’hiver. Sur ce qui était assurément un porte-manteau, il plaça sa fourrure, avant de se tourner vers Adélina.
« Ce serait vous mentir que de vous dire qu’il n’existe aucun dépaysement pour moi, en cet instant. Mais vous mentir à vous Adélina, et sous votre toit, serait un affront en plus d’une honte incommensurable. » Dit-il, offrant un sourire, avant de regarder à nouveau à literie, et un tableau qui se trouvait au-dessus. « Mais cela sera parfait pour un séjour chez vous. Je vous suis reconnaissant de votre effort pour m’accueillir si rapidement après votre départ de Diantra. »

Dit-il, offrant gracieusement ce compliment à la Baronne. Lorsqu’elle le remercie lui, Adriano baisse mécaniquement les yeux, avant d’offrir un semblant d’inclinaison respectueuse. Oui, il sait pourquoi il est là, au lieu de poursuivre sa route vers le Sud. Il sait pourquoi il ne rentre pas immédiatement pour reprendre sa guerre faite aux cultistes. Car ce qui se passe en ce moment pourrait lui offrir les clés du Marquisat de Langehack… Et Adélina avait besoin d’alliés.
« Ne me remerciez pas, Adélina. Du moins, pas tout de suite. De même que nous avons beaucoup de choses à faire dans le Sud, face aux cultistes… Maudits soient-ils… Nous avons beaucoup de chose à faire ici, chez vous. » Assumait-il. « Je puis vous assurer que la Péninsule toute entière saura bientôt ma présence en vos murs, alors que mon navire prit la direction d’Alonna, au lieu de Soltariel. » Confiait-il, bien qu’il assumait tout à fait que la jeune femme connaisse la topographie des lieux mieux que lui-même. « Et le Sud ne fera point exception. S’il vous appartient de demeurer forte face à vos ennemis, il m’appartient de me montrer être un allié de circonstance. Ensuite, vous me remercierez, très chère. » Dit-il, non point pour détruire l’élan de gentillesse de la jeune femme, mais pour lui montrer, au contraire, qu’il comptait être effectivement le soutien important dont elle avait besoin. « Ne partez pas, très chère. » Dit-il ensuite, pour la retenir de sortir de la chambrée. « Comment allez-vous ? Comment se porte votre enfant ? Désirez-vous vous asseoir avec moi ? »


Dernière édition par Adriano Cortès di Alcacio le Lun 21 Nov 2022 - 14:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeDim 20 Nov 2022 - 14:58





Adélina s’arrêta net, avant de se retourner vers le Duc, un air clairement surpris au visage. « Je… Oui… Si vous le désirez. » Répondit-elle tout simplement. « Peut-être voudriez-vous un rafraîchissement ? » Demanda-t-elle alors qu’un serviteur attendit patiemment que le Duc lui dise ce qu’il voulait, une fois que cela fut fait, ce dernier s'inclina devant le duo avant de refermer la porte, les laissant seule. Pendant ce temps, d’un pas léger, la jeune femme alla rejoindre le Duc et s’assit sur l’un des canapés qui ornaient la pièce, tentant tant bien que mal de ne pas montrer la gêne qui la tenaillait. Elle n’aurait jamais pensé se retrouver ainsi dans l’intimité du Seigneur Di Alcacio, et ce même si ce n’était pas la première fois qu’il la surprenait ainsi. Ses mains se joignirent sur ses genoux, alors que son regard azuré rejoignait celui d’Adriano. Elle lui fit un léger sourire, qui se voulait confiant, lorsqu’en réalité, elle était clairement intimidée par tout ce qui se passait à ce moment-ci. Elle avait l’impression d’être entré dans l’intimité d’un des hommes les plus puissants de la péninsule. À chaque fois que cela était arrivé, que cela soit avec la Marquise de Sainte-Berthilde ou le Marquis de Langehack elle avait failli en mourir. « Je vais bien, merci. Je dois vous avouer que je ne me suis guère laissé le temps de me reposer. De nombreuses choses demandaient mon attention dans la baronnie. » Son regard sembla s’illuminer pendant une seconde avant qu’elle ne reprenne la parole ; « Voyez-vous, j’avais un projet qui me tenait particulièrement à cœur lorsque j’ai repris les rênes de la baronnie. Cela m’a peiné de voir que les jeunes qui avaient des capacités intellectuelles aient à quitter l’Alonnan pour leurs études. Si certains ont les moyens, ce n’est guère le cas de tous le monde. J’ai donc eu ce projet de lancer quelques écoles dans la région, pour permettre d’éduquer quelques jeunes. » Elle sembla devenir de plus en plus passionnée alors qu’elle expliqua son projet avant de continuer ; « Cela permettrait à tous, d’apprendre au moins à lire et à écrire et si l’engouement continue, nous pourrons ouvrir quelque chose de semblable au collège langecin. » Elle s’arrêta un moment, l’air perplexe avant de rajouter ; « Sans la magie bien entendu. »




Un serviteur vint rapidement déposer le plateau avec les breuvages, avant de s’en aller aussi rapidement qu’il était apparu. Sans attendre, la jeune femme tendit un verre à Adriano, avant de prendre sa propre tasse de thé. « Il y a aussi une nouvelle législation sur laquelle je travaille, question de changer quelques traditions. » Car en effet, il y avait énormément à faire, l'un des premiers point était de réviser le code Duncanya, qui était maintenant souillé par le nom de sa prédécesseure. « Nous avons aussi commencé quelques travaux de restauration et d’aggrandisement au Val-Néera, j’ai bien hâte de voir ce qu’il en deviendra, cela risque d’être spectaculaire, je vous invitrai lorsqu’ils seront terminés ! » Continua-t-elle avec enthousiaste avant de prendre une gorgée de son thé. C’était assez évident à ce point que la jeune femme refusait de faire face à son deuil, se plongeant dans les devoirs qui était sien tout en évitant questions et commentaires sur ses plans à venir. Mais elle ne put guère éviter la question du compte sur son enfant à naître. « Quant à mon enfant… » Si le Duc l’observait, il pourrait voir assez vite un moment de tristesse qui venait de s’emparer de la jeune femme, avant qu’elle ne reprenne rapidement un air un peu plus solennel. « Les prêtresses m’ont dit qu’il se portait bien. Que la naissance devrait avoir lieu dans un peu plus d’un mois. » Adélina eut un léger sourire, avant de déposer sa tasse sur la table, mettant à nouveau une main sur un ventre qui commençait légèrement à se gonfler. « Je crois que je vais devoir dire adieu à ma taille fine. » Dit-elle, tentant tant bien que mal de repousser la douleur qui tentait de faire surface.« Et comment c'est passé votre voyage? J'ose espérer que vos affaire à Diantra se soit passé comme vous le souhaitiez. »



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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeLun 21 Nov 2022 - 15:38

Contre toute attente, la jeune femme accepta l’invitation du Duc. Une curieuse invitation, invitant à un bien curieux étonnement… Après tout, cette salle, cette chambrée, n’était-elle point possession de la jeune Baronne ? Comme tout le reste de ce château ? Et pourtant, en cet instant, l’invité demandait au propriétaire des lieux… De rester dans sa propre chambre. Les règles péninsulaires étaient pourtant belles et bien appliquées, ici. Lorsque l’on héberge un seigneur, d’autant plus si celui-ci est plus puissant que l’hôte le recevant, l’appartement cédé devient presque la propriété de l’invitée… Et donc, son intimité. Intéressant, donc.

Adriano masqua donc l’étonnement que l’acceptation d’Adélina provoqua chez lui. Lorsqu’elle s’installa, un serviteur vint prendre quelques commandes de breuvages chauds ou froids. Demandant un thé, noir de préférence, le Duc écouta ensuite les propos de la Baronne.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune veuve avait déployé des efforts presque surhumains pour pouvoir faire son deuil, ou du moins l’oublier, tout en s’occupant le mieux possible de ses terres. Réformes, constructions, agrandissements, améliorations, changements… La Baronne semblait être une dirigeante accomplie en plus d’être un esprit visionnaire et novateur. En tant que Sudiste, cette volonté de raffinement par l’ouverture et les changements de traditions vieillardes, faisait vibrer une corde sensible.

Le collège Langecin était, en effet, une étoile particulièrement scintillante dans le paysage Péninsulaire. Et avoir l’ambition de s’en approcher, si loin au Nord, était ô combien jouissif : l’influence du Sud en l’esprit de la Nordienne était indéniable. Une chose satisfaisante, d’une certaine manière.

Les mains réchauffées par une boisson chaude, le Duc était, pendant un instant, sur un petit nuage. Certes, l’air était froid. Certes, l’ambiance était humide. Certes, les pierres froides rendaient une impression lugubre à cette demeure martiale… Mais là, en cet instant, un breuvage chaud entre les mains, une assise confortable sous son séant, et une compagnie… De plus en plus agréable… Rendaient à cet instant, une aura douce et… Sincère. La douce et jeune Adélina parvenait bien malgré elle à s’immiscer sous la carapace du Duc…

Ressentait-il une quelconque amertume ? Une culpabilité quelconque ? Des remords ? Peut-être un petit peu… Mais point parce qu’il a ordonné la mort de l’époux d’une jeune femme superbe et innocente, et qui, en plus, s’était presque sacrifiée pour pouvoir apporter son aide au Sud… Non, ses remords naissaient surtout de la mort intentionnelle de celui qui n’était nul autre que le Champion de Néera. Sans doute devrait-il se confesser tôt ou tard… Mais le plus tard serait le mieux…

L’imminence de l’accouchement était quelque peu inquiétante… Un peu plus d’un mois avant que l’héritier Langecin ne vienne au monde. Un peu plus d’un mois, avant que la position de la Baronne ne devienne réellement dangereuse, attirant les yeux de la Marquise, sans aucun doute. Mais la Marquise savait-elle seulement ? Après tout, elle n’était point la véritable commanditaire derrière la mort de Théodoric, contrairement à ce qu’Adélina pensait…
« Diantra fut plus qu’une étape agréable, je dois dire. La dernière fois que je m’y étais rendu, c’était pour plaider la cause de mon paternel, lors de la guerre qui opposait ma famille à celle de Giacomo di Camarata… Je dois dire que découvrir la capitale pour en apprécier les évènements et les festivités, est une nouveauté. Et ce fut très agréable. » Dit-il, répondant à la question de la jeune femme en omettant volontairement le meurtre de son époux. « Et le voyage, jusqu’en vos territoires, fut tout aussi agréable. Le marin que je suis apprécie davantage les larges flots de la mer et de l’océan, mais remonter les fleuves reste une magnifique opportunité de découvrir de merveilleux paysages. » Ajoutait-il. « Et je dois dire que vous entendre ainsi annoncer tous vos projets, toutes les choses que vous mettez en mouvement par la seule insufflation de votre force et de votre honneur, est véritablement impressionnant. C’est avec joie que je me rendrais dans le Val-Néera, une fois vos travaux terminés ! » Dit-il, acceptant sincèrement l’invitation qui faisait appel à sa fibre religieuse. « Dans tous les cas, je suis heureux de vous voir aussi investie. Et je suis sûr que vos gens mesurent leur chance d’être dirigés par une Dame telle que vous… »
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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeSam 26 Nov 2022 - 20:29




Pour être honnête, Adélina n'avait aucune idée de qui était le dénommé Giacomo di Camarata, ou de ce que ce dernier aurait pu vouloir au précédent Duc de Soltariel. Elle eut un air gêné avant de reprendre la parole. « Je suis désolé Adri… Votre Altesse.» se reprit-elle, se rappelant de la différence de statut entre ce dernier et elle. « Je ne suis pas familière avec Messire di Camarata et ce qu’il aurait pu faire à votre père.» Un coup qu’un suderon aurait concocté, définitivement. La jeune femme se demanda un moment comment le Duc faisait pour naviguer à travers son duché. On aurait dit que ce dernier contournait avec aise tous les complots, grabuges qui se profilaient. Quant aux paysages, le visage de l’alonnaise sembla s’illuminer un moment. « Je comprends, je ne me lasserais jamais de revoir les montagnes enneigées. C’est définitivement l’une des visions que j’apprécie le plus. » Puis, vint le compliment, ce qui fit de nouveau rougir la baronne. Elle prit une gorgée de son breuvage comme pour mieux cacher les effets du compliment de la part d’un homme aussi puissant, puis déposa doucement le thé sur la table basse, joignant nerveusement ses mains sur ses genoux. « Je suis consciente que je suis encore jeune. Je viens à peine d’entamer ma vingtième année et je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre. Mais les seigneurs alonnais, on vu en moi ce que bien d’autres on ignoré. » Son sourire devint sincère, franc avant de relever légèrement le menton. « C’est mon devoir de ne pas les laisser tomber et leur prouver que leur décision était la bonne. » Bien que la baronnie lui revenait de droit, la jeune femme n’était pas dupe. Elle avait de la chance de se trouver à la tête de l’Alonnan. Si les Broissieux n’auraient pas tenté d’exterminer toute la lignée des Lourbier, elle n’aurait jamais été sur le trône., se contentant probablement de la petite Seigneurie qu’était Bransat et pas le monstre que pouvait sembler être l’Alonnan. « Et j’ose penser que mes décisions créeront un avenir meilleurs pour les alonnais.» Elle était sincère, et le Duc le verrait aisément.



Pendant un court instant, un frisson parcourut le Duc. Le climat humide et froid des contrées Nordiennes lui était tout à fait nouveau, et, bien que l’assise soit d’un certain confort, et la compagnie ô combien agréable, le froid vint lui saisir l’échine. Adélina ne manqua guère cedit frisson. Sans attendre, la jeune femme déposa sa tasse avant de se relever rapidement, elle contourna le Duc avant d’attraper le manteau de fourrure de ce dernier, pour ensuite le rejoindre, le tenant pour que ce dernier l’enfile aisément. « Je crains qu’il ne vous faudra vous avertir au printemps Nordien.» Commença-t-elle avec un léger sourire amusé; « Je demanderais au serviteur de s’assurer que le feu de vos appartements soit toujours alimenté. » Ce n’est qu’une fois le Duc paré de ses riches atours, que la Nordienne contourna de nouveau la table pour aller se rasseoir, évitant volontairement le regard du Duc.



Lorsque la jeune femme lui explique ne point connaître le Signore di Camarata, Adriano s’éprend d’un petit sourire amusé.

<< Milles excuses très chère… Je n’avais point pensé que les évènements passés si loin dans le sud, ne vous soient point parvenus aux oreilles… Il faut dire que vous étiez alors bien jeune… >> Dit-il, un sourire chaleureux aux lèvres. << Mon père fut l’instigateur d’un rassemblement de nobles Suderons, visant à renverser la lignée Ducale, pervertie et manipulatrice. Le Signore di Camarata, fut, une fois la lignée renversée, son principal opposant à la course pour le Duché. Nous l’avons combattu… Et avons prouvé à la royauté, que nous étions dignes d’en obtenir les rênes. >>



Pendant un instant la jeune femme s’en voulut de ne pas avoir suivi ses leçons sur le Sud avec un peu plus d’attention. Elle reprit rapidement sa tasse avant de finalement remonter le regard vers Adriano. « Vous me voyez heureuse que ce dernier n’ait réussi ses plans.» La suite continua à alimenter le sourire du Duc. Voir ainsi une jeune femme, naïve, certes, mais dont le coeur était empli d’une envie de bien-faire, et dépourvue d’un quelconque cynisme, était raffraichissant. Car, il le savait déjà très bien… Les velléités de pouvoirs provoquent bien souvent aigreurs de l’esprit, cynisme, attentisme… Et négativisme. Nombreux sont les hommes et les femmes de pouvoirs à se comporter avec désillusion, et à n’agir non plus par envie de bien faire pour le peuple, mais seulement pour briser la monotonie…
<< Les coeurs purs qui agissent avec honneur et sincérité, ne peuvent jamais faillir ni manquer à leurs tâches. >> Dit Adriano, un air solennel dans la voix, rappelant à sa manière quelques préceptes Pantiens. << Bienheureux soient ces gens qui virent en vous ce que d’autres ne purent même discerner. Tant que vous vous batterez pour les vôtres, vous ferez les choses bien. Mais prenez gare : le pouvoir, même petit, corrompt les coeurs les plus vaillants et les plus purs. Exercer l’autorité sur un peuple est une charge colossale, et les vicissitudes d’un tel exercice peuvent assombrir la vie et atténuer l’esprit. Surtout, lorsqu’une telle sensation vous étreindra le coeur, lorsque vous aurez l’impression de ne plus faire ce que vous faites pour autrui, mais par obligation, lorsque le pouvoir provoquera ce terrible poids sur vos épaules, n’oubliez jamais : à l’impossible nul n’est tenu. >> Dit-il, dans une diatribe qui, s’il ne s’agissait point d’une envolée lyrique, tenait tout de même du discours dit avec le coeur et la sincérité d’un moment intime. << Il vous sera alors nécessaire de prendre du recul… Physiquement, ou psychiquement. Et nul ne pourra vous l’interdire. >>




Adélina écouta avec attention les mots du Suderon, un air pensif au visage. Il faut dire que c’était quelque chose qu’elle n’avait jamais réellement envisagé. Peut-être plus par naïveté que par inexpérience. Elle avait toujours vu ses tâches comme un honneur, et non pas un devoir aussi pesant soit-il. « Et que conseillez-vous pour ne pas tomber dans ce piège? Outre prendre du recul évidemment. »




Le Duc, réchauffé par ce manteau qui lui fut si gracieusement rendu, s’enfonça dans sa chaise, réfléchissant soudainement avec intensité. Ses mots, il devait correctement les choisir, les peser, les préparer… Car il devint clair pour lui que la jeune femme allait écouter ses dires comme l’on boit l’eau d’une fontaine à l’eau claire. Se tromper pourrait l’emmener vers des chemins semer d’embuches… La fourvoyer pourrait la braquer, et faire perdre tous les acquis de ces dernières ennéades, depuis… La << tragique >> mort de Théodoric. Et cela, il n’en était pas question.



<< Eh bien…>> Réfléchit-il, passant une main sur son visage. << Il n’existe malheureusement pas de solution miracle… >> Lui dit-il, une moue déçue sur le visage alors qu’il aurait aimé lui dire plus. Cependant, il reprend. << Chaque personne est unique, sous le regarde la Bienveillante. Vous et moi n’avons pas les mêmes manières de penser et d’agir… Il vous faudra trouver vous même votre manière d’approcher ces situations, et, ce faisant, vos mécanismes pour vous adapter, vous défendre… Vous protéger. >> Dit-il, acquiesçant lui-même à ses propres propos, comme s’il réfléchissait en même temps à ses propres actes. << Personnellement, je fais particulièrement attention lorsque la colère me gagne. J’ai appris, avec les années, à l’enfouir, afin que l’esprit puisse demeurer actif et prendre le dessus sur l’émotion. Mais, lorsque tous ceci ne va plus… Je sors en mer. >> Avouait-il, bien que l’attrait de la mer, pour un Suderon, relevait davantage du cliché. << Je ne doute pas que vous réussirez à trouver les moyens de ne point tomber dans les vicissitudes du pouvoir. Vous devrez le faire seule, certes… Mais peut-être aurais-pu vous aider un peu, aujourd’hui. >>


La jeune femme resta un peu silencieuse, l’air pensive, comme si elle analysait encore et encore les paroles du Pair. Il fallait dire qu’elle ne s’était guère attendue à cela. Cela faisait à peine quelques ennéades que Théodoric était décédé, et ses conseillers lui avaient rappelé d’innombrables fois qu’elle devrait se remarier, accepter un prospect qui partagerait le poids de ses responsabilités, et voilà que le Duc lui disait tout le contraire, semblant même croire en ses capacités à diriger et à passer outre les nombreuses embûches qui entraveraient son chemin. Adélina déposa de nouveau sa tasse sur la table, avant de se redresser sur son siège. « Je serais sotte de ne pas prendre les conseils d’un pair. Un pair beaucoup plus expérimenté qui plus est. » Elle observa silencieusement Adriano pendant quelques secondes, se demandant ce qu’elle pourrait bien dire qui ne lui ferait pas douter de s’être alliée à elle. « Je dois vous avouer que cela est rafraîchissant de voir quelqu’un qui croit réellement en mes capacités. » Gênée, elle tourna son regard vers une commode, semblant la détailler avec intensité, alors qu’en réalité elle savait que trop bien qu’elle ne pourrait supporter le regard du Duc sans rougir. Elle eut un léger sourire triste, avant de reprendre; « Je dois vous avouer que certaines personnes, même certains membres de ma famille étendue ne croient pas que je peux y arriver seule. » Après tout, Charles et même Magnus de Terresang lui avait conseillé de se remarier rapidement, comme si elle n’était que bonne à cela. Elle eut un léger sourire triste, avant de poser son regard au sol, de nouveau gênée. « Pardonnez moi. Je crains que j’ai analysé un peu trop vos dires.»



Adriano écoutait attentivement, tentant de mêler la compréhension des mots à l’analyse de la posture, et du langage non verbal. C’était à la fois une habitude, et plus fort que lui… S’il ressentait naître une certaine tendresse pour la jeune Baronne, son for intérieur le poussait à toujours tenter de prendre le dessus sur son vis-à-vis, d’apprendre, de comprendre, d’anticiper… De calculer. Les confessions d’Adélina confirmaient une chose : la Baronne, bien qu’en terrain conquis, était peu sûre d’elle, et avait désespérément besoin de soutiens… Et sans doute un peu trop confiance en Adriano.



Car ce dernier n’avait pas tous les problèmes de la jeune Baronne. Mais il en possédait d’autres, assurément. Mais il jouissait d’une position de prince pendant plusieurs années avant de devenir Duc, et d’Amiral encore avant cela. L’assurance, et le fait de pouvoir avancer seul, envers et contre tous… Il connaissait déjà tout cela.

<< Point besoin d’excuses, Adélina. Je comprends. >> Lui dit-il pour la rassurer. << Si certains parmi les vôtres viennent à douter, c’est qu’ils ne vous connaissent pas assez bien, ou alors, qu’ils envient votre place, d’une quelconque manière que ce soit. >> Dit-il, jugeant certes à la hâte, mais faisant aussi part d’un état de fait qui, bien souvent, était réalité. << Aussi, il ne faut pas oublier le royaume dans lequel vous évoluez. En Péninsule, un puissant n’est jamais totalement puissant lorsqu’il est seul. Le mariage, et l’héritage, voilà tout ce qui importe aux regards des autres… >> Dit-il, se rappelant à lui-même qu’il lui faudra se marier à nouveau, lui aussi. << Rares sont les mariages d’amour… Nombreux sont les mariages politiques. Mais, parfois, l’amour naît de l’entraide. Mais vous avez encore le temps Adélina. Prenez-le. Et vous arriverez à différencier le crapaud du prince. >>



Adélina ne put détacher son regard du Soltarii alors qu’il parlait, qu’il admettait à son tour qu’il n’était pas aussi puissant qu’il ne le laissait paraître. C’était à la fois honorable et révélateur de sa part. La rose n’aurait jamais pensé qu’Adriano, aussi grand et fier dans son paraître, lui révélerait ainsi une quelconque faiblesse. La jeune femme n’osa l’avouer, mais cela la fit involontairement sourire, se sentant de plus en plus confortable avec son invité, comme s’il avait réveillé quelques choses. Adélina se releva faisant quelques pas dans le salon avant de contourner le fauteuil dans lequel elle était assise il y a quelques secondes. Ses mains se posèrent sur le dossier, alors qu’elle observait de nouveau le Duc. « Je crois que j’arrive déjà assez aisément à différencier qui est le crapaud et qui est le prince. » Elle lui fit un léger sourire, avant de rougir légèrement, baissant de nouveau le regard, gênée d’avoir été si entreprenante. Pour elle, il était inconcevable que le Duc ait un quelconque intérêt, après tout, elle n’était qu’une simple baronne. Néanmoins une nouvelle question vint occuper son esprit. « Comment faites-vous? » Adélina se remit à marcher, osant de nouveau s’approcher du Duc. « Je veux dire, vous êtes probablement un des meilleurs parti de la péninsule. D’innombrables femmes ambitieuses, aussi jeune que vieille doivent tenter de vous courtiser pour devenir Duchesse. » Elle s’assit au côté de son invité, l'interrogeant sincèrement du regard. « Comment faites-vous pour supporter tout ces gens ambitieux? »


L’attitude de la jeune femme eut de quoi surprendre le Duc qui, bien que coûtumier des protocoles nobiliaires, appréciait aussi l’élégance d’un instant sorti du carcan social. Il la suivit des yeux, lorsqu’elle se leva… Déposant à nouveau un regard curieux sur ces formes qui, bien que couvertes d’un tissus de qualité, et dissimulée par ces habits amples, pouvaient être devinées lors de certains mouvements amples, lors d’une cambrure prononcée, ou lorsqu’elle s’appuya sur le dossier de son assise. Relevant bien vite ses prunelles sur celles de la jeune femme, le Duc se ressaisit, raclant doucement sa gorge tout en feintant à nouveau une moue pensive.



Sa surprise fut renouvelée lorsqu’Adélina s’approcha de lui, un peu plus à chaque fois. Il semblait dorénavant évident qu’une étape avait été franchie dans la relation qui liait les deux nobles. D’aucun pourrait associer cela à une cour des plus dociles et protocolaires… D’autres, crieraient à l'abus de pouvoir de la part du Duc… Ou à l’ambition démesurée d’une jeune femme consciente de sa position. Nuls, toutefois, ne pourraient penser qu’Adélina représentait effectivement un excellent parti, de par ses terres… Et de par sa matrice. Et l’enfant à naître.


Légèrement gêné lorsqu’il fut qualifié d’un des “meilleurs partis” de la Péninsule, le Duc eut un sourire presque naïf, baissant la tête, repassant ses mains sur les plis de son pourpoint. Tel un enfant quelque peu surpris, il regarda la jeune femme, désormais à ses côtés.

<< Eh bien… Je ne sais pas réellement, Adélina. >> Dit-il, avant de reprendre rapidement tout en croisant ses mains devant lui. << Sans doute ai-je l’habitude, de par ma carrière militaire, et l’accession au trône. Mon paternel, feu Félipé Cortès di Alcacio, recevait régulièrement des femmes à la cour, depuis la mort de ma mère. Il les a toujours éconduites… Sans doute ai-je appris de lui, indirectement. Il faut dire aussi, très chère, que mon accession au trône Ducal est encore récente… Et, comme vous le savez, les enjeux qui secouèrent le Sud demandèrent mon esprit, mon courage et mon coeur. Un tel ouvrage, tel que celui que nous avons accompli, ne souffrait d’aucune entorse, ni d’aucun temps mort… >> Confit-il, bien qu’en son esprit, il ne faisait aucun doute qu’Adélina comprenne le but de ses propos, et l’essence dont ils proviennent. << Mais… Je sais que je dois songer à me marier. Sans doute n’ai-je point grande expérience de la chose aujourd’hui. Il me faut pourtant y songer… Et je sais que ma cour m’y presse un peu plus chaque jour. >>


Adriano ressentit alors un étrange sentiment. D’une certaine manière, cette situation-là, aujourd’hui, avec Adélina, lui rappela alors la cour assidue et passionnée qu’il fit avec sa première épouse, feu Catarina. Alors qu’il n’était que l’héritier d’une très petite seigneurie du Sud, il pu connaître la joie du mariage par amour… Avant que la maladie ne le lui arrache. Il connut ensuite le mariage par ambition et intérêts… Intérêts qui, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, n’allaient point totalement en son sens. Ambition qui n’était point venu de lui. Car c’était Victoria di Maldi, Comtesse de Sybrondiil, qui fut l’instigatrice de ce rapprochement entre le trône Sybrond, et le trône Soltaari. Aujourd’hui, qu’en serait-il ?
<< Je… Heum… Mes excuses, Adélina. Pardonnez mes songes que j’exprime à haute voix… Je ne souhaite pas vous gêner d’aucune sorte, ni réveiller en vous d’affreux démons… >>



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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeMar 6 Déc 2022 - 17:12


Adélina perdit pendant une seconde son sourire, alors que le souvenir de Théodoric lui revenait presque violemment. Ses mains se joignirent ensemble, tremblant presque nerveusement, avant qu’elle ne laisse s’échapper un léger soupir. « Je ne crois pas que je pourrais oublier Théodoric… Lui qui m’a choisi alors que je n’étais qu’une simple damoiselle. » Elle eut un léger sourire avant d’expirer rapidement. « Jamais je n’ai aspirer à marier le fils d’un Marquis. Je n’ai jamais eu d’autres ambitions que de reprendre ce qui me revenait de droit et pour être honnête avec vous, même quand je suis devenue Baronne j’ai toujours cru qu’il était trop bien pour moi. » Au même titre, qu’elle ne se croyait définitivement pas à la hauteur pour intéresser le Duc à ses côtés, surtout un pair du royaume. La jeune femme releva finalement le regard pour supporter celui d’Adriano. « Après tout, je ne suis qu’une simple baronne nordienne. Ma voix est loin d’avoir autant de portée que celle d’une Comtesse ou d’une Marquise. » Elle eut un sourire triste, avant de continuer; « Mais si je peux me rendre utile dans la quête qui est la nôtre, je tacherais de ne point vous décevoir et de combattre de nouveau à vos côtés. » Elle se mit à tripoter nerveusement ses mains, se rappelant de nouveau le visage de celui qui avait perdu son souffle de part ses mains. Elle ferma même les yeux pendant une seconde pour chasser ce souvenir, avant de les réouvrir, n’osant pas porter son regard sur Adriano.

Les mots de la jeune femme trahissaient le désarroi que la perte de son aimé avait pu provoquer. Une perte violente… Dûe à celui qui était aux côtés de la jeune veuve. Une chose insupportable, inhumaine, pour quiconque se rendrait compte de l’ignominie du Duc. Acquiesçant aux propos de la jeune femme, Adriano faisait montre d’un réel intérêt, et d’une véritable compréhension des propos et de la douleur de la jeune femme. Pourtant, il était loin d’être un dénué d’humanité.
<< Personne ne vous demandera d’oublier Théodoric. Moi-même, je n’ai jamais oublié ma Catarina. Mais La Mère est toujours pour nous pousser en avant. >> Avouait-il, à demi philosophe. << Pardonnez-moi, Adélina, mais je pense que vous faites fausse route. L’importance d’un individu ne se mesure point uniquement en titres et en terres. Vous vous dites moins importante qu’une Marquise ou qu’une Comtesse. Pourtant, je n’ai vu aucune Marquise, aucune Comtesse, pas même une Dûchesse, m’adresser une missive et proposer son aide, après avoir perdu toute ma famille. Vous êtes la seule a avoir assumer cette démarche. >> Dit-il, appuyant sur un fait qui, en soi, relevait de l’extraordinaire bonté de Souffle et de coeur. << Cela, très cher, vaut bien plus qu’un millier de titres. Vous, Adélina, valez bien plus que ce que vous pensez, et plus encore que ce que l’on peut croire, au premier regard… >>

Adélina releva son regard pour croiser celui du Duc, l’air incroyablement surprise par ce qu’il venait de révéler. Elle put sentir le rouge monter sur ses joues, alors qu’elle échappa de nouveau son regard, trop timide pour soutenir celui de l’homme qui venait de lui faire un tel compliment. « Je… eum. » Elle eut l’impression d’avoir perdu le contrôle pendant cet instant. Que répondre à de tels dires? Adriano le croyait-il réellement? Ou disait-il cela simplement pour flatter son hôte? Irait-il réellement si loin dans ses compliments ? Il était suderon, certes, n’avaient-ils pas la réputation d’être de grands flatteurs? Elle osa lancer un rapide regard sur le Duc, mais ne put guère le soutenir, se retrouvant de nouveau à examiner ses mains qui bougeaient nerveusement. « C’est qu’il n’y avait ni Duchesse, ni Marquise à cette époque. » Répondit-elle sans relever son regard, tentant maladroitement de faire un trait d’humour. Voyant que cela n’avait pas réellement fonctionné, la jeune femme reprit de nouveau la parole, évitant volontairement de reporter son regard vers son interlocuteur. « Je n’ai fait ce qui m’as semblé nécessaire à ce moment, Votre Altesse. Sans arrière pensée ni motif quelconque. Ayant perdu mon père récemment à cette époque, je croyais pouvoir vous apporter un quelconque réconfort. Maintenant que le deuil m’ait frappé à mon tour de nouveau, j’ai l’impression d’avoir été quelque peu naïve de croire que je pouvais comprendre votre peine. » Elle soupira, avant de reprendre; « Ce n’est rien qui mérite vos louanges en soi. » Après tout, c’était la plus normale des actions, et tous aurait pu le faire.

Le trait d’humour de la jeune femme eut l’avantage de faire sourire le Duc. Baissant la tête, comme légèrement gêné par cette parole dont l’humour trahissait la gêne, un petit hoquet de rire vint secouer son corps, et animer sa gorge d’un rire contenu. Relevant à nouveau le regard, Adriano fut… Silencieux. En son for intérieur, l’impression de déjà-vu s’accentuait encore et encore. Tout ceci, en effet, ressemblait davantage à un flirt, une drague, en bonne et due forme.

Seulement voilà, la jeune Baronne semblait ne pas comprendre tout cela. Ou du moins, elle semblait ne point le mesurer. Pourquoi ? Comment ? Le Duc ne savait point réellement… Quoi que… La proximité avec le deuil de son époux devait en être pour quelque chose, assurément. Et, pour être honnête, Adriano le comprenait. Lorsque sa douce et chère Catarina rendit son dernier souffle, terrassée par la maladie, rien ni personne n’aurait pu aider l’inconsolable veuf… Rien, ni personne. Et cela durant de longs, très longs mois. Sa fille, Catarina, lui rappelait sa magnifique et adorable mère, tous les jours que Néera lui permettait de vivre. Sans doute fallait-il aider la jeune femme, à voir ce que la tristesse en son coeur lui empêcher même de deviner.
<< Vous vous dévalorisez Adélina. Et cela, je ne peux le tolérer, ni le permettre. >> Dit-il, se levant alors doucement, repassant ses mains sur les plis de son manteau de fourrure et son pourpoint, avant de se placer dans le dos d’Adélina. Doucement, il posa ses mains sur les épaules de la Baronne. << Que cela ne se passe plus jamais, ma chère. >>

La jeune femme ne répondit rien alors que le Duc posait ses mains sur ses épaules. Trop nerveuse pour dire quoi que se soit, elle fixa un point devant elle. Mais à peine eut-il terminé cette phrase, que le Duc ôta le manteau précédemment rendu par l’hôtesse de ces lieux. Et, doucement, il déposa la fourrure sur les épaules d’Adélina. Cet acte était hautement symbolique : lors des mariages, l’époux symbolise sa protection en plaçant un manteau, ou une cape, sur les épaules de sa nouvelle épouse. Ainsi, il symbolise l’union et la protection. La symbolique était évidemment recherchée aujourd’hui, et Adriano savait qu’il devait se faire comprendre.

Une fois le manteau posé, Adriano revint à sa place, croisa ses jambes, et joignit ses mains devant lui. Et, regardant son vis-à-vis, offrit un sourire charmeur et bienveillant à la Baronne, attendant une réaction… Quelle qu’elle soit.

Adélina, quant à elle, ne réagit guère sur le moment, comme victime d’un choc. Sa respiration se fit plus profonde, comme si elle manquait d’air, comme si on venait de lui faire la plus incroyable des surprises. En soit, tout cela en était une. Elle avait compris la signification de ce que venait de faire le Duc. Elle expira doucement, fermant les yeux alors que ses doigts rejoignaient la fourrure, comme pour confirmer qu’elle était bel et bien sur ses épaules avant d’expirer de nouveau profondément. La baronne leva finalement le regard vers Adriano, observant ce dernier alors qu’il lui souriait. « Me demandez-vous réellement en mariage, Votre Altesse? » réussissa-t-elle à murmurer, comme s’il venait de faire la chose la plus incroyable qui soit.

Adriano profita de chaque seconde pour analyser les pensées et réactions de sa jeune vis-à-vis. Le souffle court… Les mires qui s’ouvrent grands à mesure que l’idée fait son bonhomme de chemin dans le cerveau de la Baronne… Cette petite palpation discrète, timide, du bout des doigts sur la fourrure du manteau, comme pour s’assurer que ce qui était sur elle, était bien ce qu’elle croyait. Un petit sourire en coin se dessina, subrepticement. Adriano avait montré son ambition, et s’était fait comprendre.

Lorsque la jeune femme posa la question fatidique, Adriano garda un sourire sincère et doux. Son faciès, toutefois, s’abaissa doucement, ses yeux regardant les pierres striées du sol de ce château fort. Un petit pouffement de nez le fit hoqueter, et, finalement, il entreprend une réponse.
<< Point tout à fait, ma chère. >> Dit-il, réalisant une petite pause, comme pour appuyer son futur propos. << Je ne peux nier en aucune façon, ni ne voudrait nier d’aucune manière, l’importance que vous avez pris en mes pensées et en mon être. Mais je connais trop bien les affres et les douleurs du deuil… Et je ne peux décemment point vous imposer une telle demande, alors que les cendres de votre époux voyagent encore dans les airs… >> Confie-t-il, avant de reprendre, assénant le dernier coup de grâce. << Ceci n’est pas une demande, car je souhaite avant tout votre bonheur. Ceci est… Une proposition. Il n’appartient qu’à vous de l’accepter, ou non. Et je vous promets, sur mon honneur, et sur l’amour que je porte pour les Cinq, que votre décision, quelle qu’elle soit, n’influencera point mon soutien pour vous face à l’adversité. >>

Adéline releva finalement le regard vers Adriano. Un mélange de peur, d’incertitude mais aussi d’excitation alors que le Duc dévoilait sa proposition. Elle resta silencieuse un moment, tentant tant bien que mal de remettre de l’ordre dans ses pensées. Elle n’avait jamais voulu être Duchesse, certes elle avait de l’ambition mais cette dernière s’était arrêtée à Alonna. Sa terre, celle pour laquelle elle s’était dévouée corps et souffle ces dernières années. Marier Adriano voulait dire tout abandonner ce travail pour lui. Elle ne savait que trop bien que le Duc de Serramire refuserait de laisser Alonna dans les mains d’un autre pair. Mais marier Adriano voulait aussi dire protection. Ce qu’elle avait désespérément besoin, surtout après le meurtre de son mari. Qu’est-ce que Solange d’Escault lui avait dit, De trouver un homme fiable, intelligent et raisonnable, des qualités qu’elle voyait bien en Adriano. De plus, Adélina ne pouvait nier ce début d’affection qu’elle avait pour le Duc. Si leurs relations n’avaient pas nécessairement bien commencé, elle ne pouvait nier qu’il lui avait sauvé la vie. L’alonnaise expira finalement, comme si elle avait retenu son souffle pendant ces longues secondes. Ses doigts s’enfoncèrent de nouveau dans la fourrure, glissant sur le luxurieux pellage, avant de finalement reprendre la parole; « Vous me flattez, Vo.. Adriano. » commença-t-elle avant de se reprendre « Je dois vous dire que je n’ai jamais aspirer à devenir Duchesse. Tout ce que je voulais est un mari qui me respecte et qui me voue une certaine affection. » Elle eut un léger sourire gene, baissant doucement les yeux pendant une seconde avant de reporter son attention vers Adriano. « Mais je ne peux nier que cette affection est réciproque… Et si vous consentez à me prendre comme je suis, imparfaite et peut-être un peu naïve. Alors je me vois mal décliner cette proposition.»

L’esprit du Duc fourmillait de mille et unes pensées. Évidemment, se remarier était dans ses pensées depuis la mort de Victoria… Une pensée qui, bon grés, mal grés, était tantôt acceptée, tantôt déclinée. L’avantage d’être dans la position d’Adriano, c'est qu’il était difficile d’imposer une relation quelconque, un mariage, un accord… Etant parmi les plus puissants, c’était à lui de choisir. Mais en avait-il seulement envie ?

Point jusqu’à maintenant. Et vint Adélina. Et vinrent les projets ambitieux, les ouvertures politiques, les machinations possibles qui, à eux seuls, reposent sur la jeune femme. L’ambition de faire du Sud une terre unie, et un vice-royaume, ne pouvait décemment se faire qu’avec l’aide d’Adélina, et de sa matrice… Et de l’héritier à naître.

Mais le Duc mentirait s’il disait ne point ressentir quelques attractions pour la jeune femme. Sa beauté ne le laissait point indifférent, tout comme son physique attrayant, ses yeux scintillants, et le caractère qui, bien qu’aussi trempé qu’une forge Nordienne, avait quelque d’envoutant pour le Suderon. Oui, Adélina était le parti idéal, et ce, de bien des manières… Alors, c’est un sourire sincère et doux qui se dessine sur son visage alors qu’il voit la jeune Baronne enfouir ses doigts fins dans l’épaisse fourrure du manteau qui protège ses épaules. Et c’est un petit geste de la tête qui vient ponctuer les mots d’Adélina, lorsqu’elle-ci avoue la naissance d’une affection sincère. Et, lorsqu’enfin, les mots sont prononcés…
<< J’y consens, Adélina. J’y consens. >> Dit-il, souriant alors à pleine dent. << Je ne souhaites point vous hâter, ma chère. Mais je suis fort heureux de savoir que l’affection que je vous porte n’est point à sens unique. Cela, Adélina, est d’un chaleureux réconfort pour mon Souffle. >>

La jeune femme sentit le rose monter à nouveau à ses joues alors qu’elle entendit les paroles du Duc. Elle eut l’impression qu’un poids énorme s’était enlevé de ses épaules. Toujours sur le choc, la jeune femme glissa de nouveau ses doigts sur la fourrure, semblant pensive pendant un instant, en regardant Adriano d’un regard un peu plus chaleureux. « Pardonnez-moi, je suis sous le choc. Je ne m’y attendais guère… » Elle eut un léger sourire avant de secouer la tête, se demandant si tout ceci était un rêve, avant de reprendre la parole un peu plus sérieusement cette fois. « Puis-je faire une autre demande? » Ses doigts lâchèrent finalement la fourrure avant de se joindre à ceux d’Adriano. « J’aimerais commencer ma nouvelle vie à vos côtés proprement. Pourrions-nous attendre que mon enfant soit arrivé? Cela me permettra de réellement me dédier à vous et non pas à un fantôme.»

Les mires de l’homme détaillent chaque traits du visage de la jeune Baronne. Ses petites plissures aux coins des yeux… Ses moues, tantôt de stupeur, tantôt de bonheur… Ces petits reflets scintillent dans les prunelles d’Adélina, alors que l’humidité trahit un tumulte d’émotions intérieures. Cette douceur dont elle fait preuve, lorsqu’elle passe ses doigts dans la fourrure… Avant de les crocheter autour de ceux du Duc.

Lorsqu’elle témoigne de son choc, Adriano sourit et baisse le visage, conscient qu’en cet instant, la chose pouvait être entendue… Ou au contraire, tout à fait rejetée. Il pourrait le comprendre, encore une fois… Mais son coeur saignerait assurément de devoir faire face à un refus.

Quand soudain, vient la proposition. Une proposition plus qu'honnête. Une proposition du coeur. D’un coeur de femme, d’un coeur de mère. Adriano le sait plus que quiconque : le temps d’un deuil peut être incroyablement long… Toutefois, la jeune femme semble prête à faire ce deuil, et à voir la naissance de son futur enfant, comme le signe d’une nouvelle vie bâtie sur l’amour de l’ancienne. C’est en serrant tendrement les doigts qu’Adriano lui répond.
<< Bien-sûr, mal chère. Concentrez-vous sur l’essentiel. Mon soutien et mon affection vous sont d’ores-et-déjà acquis… >>

La jeune femme eut un léger sourire avant de baisser humblement le regard. Si elle avait accepté la proposition du Duc, elle savait que fort bien qu’ils y avaient d’autres personnes à convaincre. Son oncle serait probablement le plus difficile, bien que ce dernier l’avait incité à se marier rapidement son choix s’était arrêté sur le fils aîné des de Rodem, se disant que cela solidifierait l’Alonnan. « Je dois avouer que l’idée d’abandonner Alonna m’est particulièrement difficile. » Elle eut un léger sourire rêveur, se rappelant de tout ce qu’il s’était passé ces derniers mois. La jeune femme savait pertinnement qu’elle pouvait être fière de ses accomplissements et qu’il y en aurait bien d’autre à réaliser dans le duché.  « Puis-je vous demander si vous avez déjà eu le consentement de mon oncle mais aussi du Duc de Serramire? Car j’aimerais bien faire partie de ces deux négociations. » Négotiations qui s'annonçait extrêmement difficiles. Soudainement, la jeune femme eut un air supris, se rappellant d’une autre personne importante;  « Et Catarina? » Commença-t-elle « Approuvera-t-elle notre union?  » Si les deux jeunes femmes s’étaient relativement bien entendues lors de son dernier séjour à Soltariel, elle espérait que le fait d’avoir une belle-mère d’à peine quatre ans son aînée ne vienne déranger la jeune Soltarii.  

La question de la jeune femme eut le mérite de faire se renfrogner le Duc. Du moins, légèrement. Evidemment, le Duc et Pair du royaume connaissait sur le bout des doigts, les us et coutumes des Péninsules. Il savait donc pertinemment qu’avant de demander la main d’une Dame, et ce, quelque soit son titre actuel, il fallait d’abord en passer par le paternel… Ou le mâle vivant le plus proche de sa lignée, au moment de la demande. Seulement voilà, les choses s’étaient accélérées à une vitesse impressionnante, même pour Adriano… Peut-être que, finalement, l’affection d’Adriano dépassait les calculs réalisés…
<< Je n’ai encore point eu le temps de m’entretenir avec l’un ou l’autre, très chère… >> Confia-t-il, perdant son regard dans le vide pendant un temps. << Votre participation à ma demande me semble correcte… Je veux dire… Il s’agit de votre avenir, et de vos terres. Je ne me vois pas vous mettre à l’écart de telles discussions.>>

À ce moment là, la jeune femme ne put s’empêcher d’avoir un sourire avant de baisser de nouveau les yeux. Elle se demandait comment elle avait pu tomber sur un homme aussi compatissant et surtout qu'est-ce qu’elle avait fait pour mériter autant de chance. Enfin, si l’on pouvait réellement considérer un deuxième mariage comme une quelconque chance. « Je vous remercie. Cela me touche profondément. » Dit-elle avant d’oser relever le regard vers ce dernier. « Je sais que vous m’avez interdire de dire de telle chose, mais tout me semble si surréaliste. » Le rouge vint envahir ses joues alors qu’elle baissa de nouveau le regard, semblant porter un intérêt particulier pour la main d’Adriano qui était toujours dans le sienne.

La question suivante, elle, eut le mérite de faire sourire puis rire le Duc, d’un petit rire courtois mais très sincère. Adélina était réellement surprenante, sur bien des points. Ce dernier, en particulier, à propos de la propre fille ainée d’Adriano, était aussi surprenant qu’il était d’une douceur insoupçonnée.
<< Et bien… Je ne lui en ai point parlé, pour être parfaitement honnête avec vous. Ma fille et moi partageons bien des choses, mais peu en ce qui concerne l’affection ou le mariage. Mais je crois comprendre que votre passage chez nous lui aura laissé une impression plus que positive. Et vous lui plaisez, d’une certaine manière. Je n’ai aucun doute sur son acceptation, ma chère. >>

« Vous me voyez rassuré. Je ne voudrais guère créer un quelconque malaise. » Surtout qu’il y avait à peine quatre années de différence entre elle et la douce Catarina. « Je suppose que vous voudriez avoir des conseils sur la façon de parler à mon oncle? » Demanda-t-elle. Après tout, cette discussion serait définitivement la plus difficile pour Adriano.

Le coeur de la jeune femme avait cela de candide et de pur, que même Adriano en fut impressionné. L’espace d’un instant, il aurait souhaité ne point être un tel individu calculateur et froid… Mais la chose était plus forte que lui. Toutefois, l’affection portée à la douce jeune femme avait cela d’intéressant qu’elle adoucissait un peu les moeurs du Duc.
<< Eh bien, personne ne connaît mieux votre oncle… Que vous même. Et bien que je sois Duc… Aucun titre ne demeure plus puissant, en pareille situation, que le lien du sang. >>

La baronne eut un léger sourire gêné avant de retirer doucement sa main de celle d’Adriano, semblant se rappeler de la réaction de ce dernier s’ils les trouvaient ainsi. « Mon oncle Charles, est le frère de mon père. Mon paternel et ce dernier ont repris mon éducation lorsque ma mère et mon frère sont morts. Et il a toujours agit comme un second père, une seconde figure protectrice. » Dit-elle en ayant un léger sourire rêveur. « Notre famille a toujours été très soudée, ne se cachant rien et supportant l’un et l'autre peu importe ce qui arrivait. Si vous lui montrez que vous m’aimez réellement je ne crois pas qu’il y aura de problème. » Enfin, en espérant que son oncle mette de côté son aberration pour les suderons.

Le retrait de la main d’Adélina eut l’effet d’une décharge électrique dans le bras du Duc. La chaleur de la jeune femme s’était envolée, et, par ce geste doux, l’importance et le sérieux de la situation lui revinrent en pleine face. La légèreté de la discussion fut bien vite rattrapée par le sérieux de la démarche, et les obligations derrière. Les explications furent fournies, et si limpides qu’Adriano comprit là que rien n’était ni calculé ni recherché. La jeune femme connaissait son oncle sur le bout des doigts, et ses informations, elle les maîtrisaient tout à fait. Mais le Suderon savait une chose supplémentaire : la différence entre elle et lui résidait principalement dans les territoires dans lesquels ils habitaient… Peut-être que sa condition de Suderon serait la pire chose à surmonter… Du moins le pensait-il.
<< Eh bien… La chose ne sera point difficile, ma chère. >> Dit-il, un sourire rassurant et un ton assuré dans sa voix. << Dès que vous vous sentirez prête, je m’adresserais à votre oncle. >>

Le voyant aussi assuré dans sa démarche, le jeune baronne se sentit légèrement apaisé. Au moins, il semblait savoir ce qu’il faisait, ou du moins, il avait assez confiance en lui pour continuer une démarche qui pourrait s’annoncer difficile. « Vous me voyez rassurée. » La jeune femme lissa sa robe, avant de se relever gracieusement. « Je vais vous laisser vous reposer avant cette rencontre. Je ne voudrais pas abuser en restant plus longtemps dans vos appartements. » Elle lui fit un sourire gêné, avant de se rappeler qu’elle portait toujours le manteau de ce dernier. Adélina caressa une dernière fois la fourrure, avant de baisser le regard, non sans laisser s’échapper un léger sourire, pour ensuite le retirer et le déposer sur le canapé où ils étaient installés. « Je vous dit à plus tard alors. » Adriano se releva à son tour, avant de l’attirer doucement vers lui, déposant un léger baiser sur son front. Ce qui n’aida guère la baronne à garder quelconque contenance. Elle sentit ses joues rougir, alors qu’une bouffée de chaleur sembla s’accaparer de la jeune femme. Elle lui fit un léger sourire, avant de faire une révérence protocolaire, après tout, il était toujours plus haut qu’elle dans la hiérarchie de la noblesse.
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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeMer 14 Déc 2022 - 22:32

***


Adélina laissa quelques heures à Adriano pour prendre du repos, après tout, c’est ce qu’elle-même aurait aimé après un si long voyage. Bien qu’elle se doutait que le navire ducal était plus que confortable. Elle eut bien du mal à réaliser que tout cela était en train d’arriver. Après tout, qu’un Duc, qu’un pair qui plus est, lui demande sa main lui semblait totalement surréaliste et après toutes ces ennéades à souffrir dans le deuil.


Adriano, lui, attendit que la jeune femme disparaisse derrière la lourde porte de bois cloutée de fer. Lorsqu’il se retrouva seul, le Duc soupira longuement, regardant le manteau de fourrure que la jeune Baronne avait laissé là. Son esprit était en ébullition. Voir l’attrait de la jeune femme pour lui avait quelque chose de passionnant… Mais aussi quelque chose d’intimidant. S’il n’était pas rare de voir un noble se marier en troisième noce, le faire si peu de temps après la mort de toute une famille, avec une Nordienne, et après que cette dernière soit elle aussi dans son veuvage, pourrait être mal interpréter. Et la naissance d’une attirance, pour le maître calculateur et l’être machiavélique qu’était Adriano, pouvait être un mauvais présage.


Après tout, les émotions pouvaient provoquer d’abominables effets destructeurs. Combien de décisions irrationnelles furent prises sous l’emprise de l’émotion ? Combien d’hommes perdirent la vie, sous prétexte de conquête amoureuse, de prouver une valeur quelconque ? Bien que le Duc connaissait ses forces et ses faiblesses, et ne doutait point qu’il puisse passer outre les sentiments qu’il éprouvait doucement mais sûrement pour Adélina pour poursuivre ses propres plans, l’inquiétude était de mise.


Réfléchissant à cela, Adriano installa ses affaires lui-même. Bien qu’il soit arrivé avec plusieurs domestiques, le Duc voulut organiser ses appartements privés à sa manière, contrôler son environnement, d’une certaine façon. Puis, bien que naviguer sur les eaux paisibles des fleuves Péninsulaires n’était point épuisant, les dernières ennéades, elles, le furent assurément. Aussi profita-t-il d’un lit confortable pour s’adonner à une sieste crapuleuse.


Une fois que le Duc fut prêt, cette dernière reçut ce dernier avec son oncle dans son bureau. Une pièce confortable, ornée de quelques tapis moelleux et meuble de bonne qualité. Un feu dansait doucement dans le manteau de cheminée alors qu’un portrait d’une famille bien connue ornait son manteau. Un homme sérieux, sans sourire, au côté d’une jeune femme qui ressemblait à Adélina, d’ailleurs, les deux femmes portaient le même collier orné d’un saphire. Les deux enfants, un garçon qui semblait légèrement plus vieux et une fille se tenaient devant leurs parents.


Charles était confortablement installé sur un des canapés près des flammes, un air légèrement suspicieux alors qu’Adriano s’avançait vers les flammes. Adélina, quant à elle, se trouvait debout à la droite de son oncle. Elle fit un léger sourire d’encouragement à ce dernier, avant de l'accueillir comme il se devait. La bienséance étant de rigueur durant cette rencontre entre Alonnais et Soltarii. « J’espère que vous vous êtes confortablement installé. Si nous pouvons faire quoi que ce soit pour faciliter votre séjour, vous pouvez nous en faire part.  »  Adélina baissa le regard comme gêné, avant de s’asseoir sur un des canapés. Le nordien quant à lui, observait le Soltarii devant lui, attendant que ce dernier soit confortablement installé avant de prendre la parole. « Je crois que c’est la première fois que nous avons l’honneur de nous rencontrer, Votre Altesse. Je vous souhaite la bienvenue en Alonna. Ma nièce m'a raconté vos mésaventures à Soltariel, et je tenais personnellement à vous remercier pour ce que vous avez fait.  »


Le rayonnement des flammes avait quelque chose d’agréable, tranchant presque crûment avec l’ambiance austère et humide de ce castel aux murs d’une incroyable épaisseur. La pierre se réchauffait sous les chausses légères d’Adriano, à mesure qu’il s’approchait de l’âtre. Ses vêtements de velours et de fourrures, accumulaient chaleur, rappelant presque le climat chaud du Sud à celui qui était très loin de chez lui.


Tout en restant protocolaire, Adriano offrit un léger sourire à Adélina, avant de reporter son attention sur celui qui, à l’image de la demeure, semblait aussi fort que rustre, aussi froid qu’attentif. L’introduction de la Baronne se suffisait à elle-même : l’homme n’était nul autre que le fameux oncle.
<< C’est une première fois en effet. >> Dit-il, inclinant ensuite la tête afin d’offrir une légère révérence, protocolaire, étant donné que l’homme était d’un rang nettement inférieur. << Et je suis ravi de vous rencontrer sur vos terres ancestrales. >> Ajoutait-il, souriant, avant de prendre place à son tour sur un canapé non loin de là. << Vos remerciements me touchent, mais je suis moi aussi reconnaissant pour ce que votre nièce a fait en mes terres. Non seulement elle m’a sauvé la vie, empêchant les cultistes de détruire un peu plus ma lignée… Mais elle, les siens et les prêtres du Val-Néera, ont permis d’arrêter la propagation de la parole impie et d’obtenir les noms d’hérétiques parmi mes terres. >> Expliquait-il, avant de tourner son visage vers Adélina, pour reprendre. << Soltariel vous doit beaucoup, Votre Honneur. >>


Si la réplique fit sourire la baronne, alors qu’elle baissa son regard vers le sol, ce ne fut guère le cas de son oncle. L’homme au visage sérieux ne bougea guère son regard, observant le Duc. Charles n’était pas dupe, il n’était pas venu en Alonna pour rien, et ce, même si sa nièce l’avait assuré autrement. Certes, les Lourbier avaient besoin d’alliance, mais les suderons avaient toujours eu la réputation d’être dépourvu d’honneur. Ne suffisait de penser qu’à Griffon qui n’avait su retenir sa fille. « Je m’en doute et c’est ainsi un honneur de vous recevoir sur nos terres et de pouvoir compter sur votre soutien. Mais soyons honnête, ce n’est guère pour cela que vous vous êtes arrêté n’est-ce pas? » Le nordien tapota rapidement ses doigts sur l’accoudoir de sa chaise. Il n’avait pas manqué la façon dont le Duc avait regardé sa nièce. Il avait vu la même - ou du moins, presque la même chez Théodoric et plusieurs jeunes hommes qui étaient venus cogner à leurs portes ces dernières ennéades.


L’attitude de l’oncle Lourbier était des plus désagréables pour le Duc. Ce dernier n’avait en effet plus l’habitude de se retrouver en telle position : une position d'assujettissement. En cet instant, tout Pair qu’il est… Tout Duc qu’il est… Il n’était qu’un prétendant de plus face à la porte de l’homme responsable de l’avenir sentimental de la jeune femme… Un prétendant repéré de loin…
<< En effet, messire… >> Dit-il, avouant ainsi que l’homme, plus vieux, venait de gagner du terrain sur lui. Et donc, que le Duc était bel et bien en mauvaise position, d’une certaine manière. << Vous avez été des plus clairvoyants, de toute évidence… Et vous abreuver de paroles fleuries et de compliments ne fera qu’accentuer vos soupçons, et, peut-être, détruire le peu de confiance qui aurait pu vivoter en vous, me concernant. >> Dit-il, introduisant son point. << La dévotion religieuse d’Adélina, sa propension à venir à mon aide, et à l’aide des miens et de mes terres, son courage, que cela soit face aux plans, aux recherches, ou face à l’ennemi, me touchèrent en plein coeur… Et aujourd’hui, en plus d’une admiration sincère, et que d’aucun dirait candide… C’est de l’affection que je ressens pour votre nièce. Une affection qui grandit… Je dois vous l’avouer… >>


Charles haussa un sourcil en entendant les dires du Duc. Il devait l’avouer, sa nièce avait définitivement un don innée pour attirer l’attention des suderons, ce qui ne lui plaisait guère. Ses doigts pianotèrent pendant un moment sur l’accoudoir, observant le Duc devant lui. Bien que ce dernier était différent du Marquis. Les horribles souvenirs qui remontaient à la surface ne l’enthousiasmait guère. « La dernière fois qu’un suderon a demandé la main de ma nièce, elle a failli en mourir. » commença-t-il, alors qu’Adélina fit une grimace.


« Mon oncle…»
« Non, Lina. Cela mérite d’être entendu par le Duc et surtout qu’il me promette une chose.»
La baronne eut un air ennuyé avant que son oncle ne retourne son attention vers le Duc.
« Le Marquis n’a pas pris la défense de ma nièce quand sa fille l’a fait poignarder en pleine rue. Alors dites-moi, Votre Altesse, en quoi êtes-vous si différent des autres suderons? Protégez-vous réellement ma nièce ? »


L’air du Seigneur de Mesnu était des plus sérieux. Adriano venait demander la main de sa nièce, une jeune femme qu’il avait vu grandir, qu’il avait aidé à l’éducation. Si les sentiments de Théodoric avait été sincère, sa famille, elle, était tout ce qu’il y avait de plus pourrie dans ce monde. Et il serait damné s’il laissait Adélina en joindre une autre qui pourrait lui faire du mal.


L’instant était… Unique. A mesure que Charles parlait, dévoilant des idées, ressentiments et des difficultés vécues par Adélina qui, de toute évidence, avaient également blessés le coeur de l’Oncle, le regard d’Adriano se fit plus dur et plus serré. A mesure qu’il comprenait, le Soltarii ressenti naître en son coeur et en ses entrailles, la force grandissante d’une colère sourde qui ne demandait qu’à sortir…


Fort heureusement, Adriano était un calculateur. Sa propension à vouloir maîtriser les choses, lui permettait d’atténuer ses sentiments quels qu’ils soient. En l’instant, cela lui était plus qu’utile… Pas sûr que l’oncle d’Adélina eut apprécier de voir le nouveau prétendant s’emporter en une violente colère…


Alors, il se renfrogna dans son assise. Passant ses mains devant sa bouche, le Duc se mit à réfléchir avec une intensité renouvelée… Et un intérêt grandissant. Prudence avait donc fait poignardé Adélina en pleine rue, tentant d’assassiner la jeune femme… Et Griffon, décidément, avait pris position pour sa fille, profitant de l’importance de son statut pour prendre le dessus sur la famille Lourbier, qui, après tout, ne sont que de simples Barons.
<< Sachez que… Je n’ai jamais rien su de tout cela… >> Dit-il, regardant soudainement Adélina d’un regard dur, mais qui se voulait surtout inquiet.Étonnamment, cette dernière semblait complètement perdue dans ses pensées, semblant fixer un point au sol avec une certaine intensité. << Savoir que celle qui, dorénavant, se trouve à la place de Marquise, est l’auteure d’une tentative d’assassinat contre celle dont mon coeur a bien voulut s’éprendre pour la première fois depuis bien des lunes, m’enrage à un point que je ne peux décemment exprimer ici. Griffon n’est donc pas le seul élément pourri de cette famille décrépie… >> Dit-il, insistant sur la haine ressentie en cet instant, et sur le manque de sentiment positif qu’il pouvait avoir à l’encontre de Prudence… Et de Griffon. << Rien de ce que je pourrais vous dire, ou vous promettre, n’adoucira votre peine, messire, ni ne fera naître en vous, une quelconque confiance me concernant. Je suis un Suderon… Et les seuls Suderons que vous avez rencontré dans l’intimité de votre famille, vous ont trahi de la pire des manières… Je ne peux vous promettre qu’une seule chose : dans l’intimité de la famille, comme dans l’ombrage des palais du Sud, au combat, comme dans la mission sacrée de propager la vraie foi, je serais toujours là auprès d’Adélina. Jamais, ô grand jamais, je ne laisserais qui que ce soit s’en prendre à votre nièce… >> Dit-il, insistant sur sa promesse en frappant légèrement du poing sur l’accoudoir de son assise. << Et la justice… tombera sur la nuque de Prudence… La Mère m’en soit témoin. >>


Charles observa le Duc pendant un moment. Silencieux, les mires détaillaient le noble devant lui. Sa réponse semblait l’avoir contenté. Il n’était pas dupe, le seigneur savait pertinemment pourquoi Adélina avait accepter, mais il se devait de le lui rappeler. Il se retourna finalement vers sa nièce qui lui rendit rapidement son regard. « Tu es au courant des conditions qui vont venir de ce mariage » La jeune femme hocha fermement la tête. « Vous savez comme moi que je ne puis refuser. Depuis la mort de Théodoric vous et le Comte m’avez rappelé sans cesse que je devrais me remarier, me présentant parti après parti qui viendrait solidifier notre maison. » Elle s’arrêta un moment avant de jeter un coup d’oeil à Adriano. Un léger sourire vint orner ses lèvres alors que son attention revint vers son oncle. « Et bien, il n’a pas de meilleur parti que celui-là qui est venu humblement devant vous. Un parti qui me respecte autant et qui me voit comme autre chose qu’un tremplin pour leurs ambitions. Je sais ce que cela veut dire pour l’Alonnan, mais mon but a toujours été de remettre à notre maison ce qui nous revenait de droit. Avec Soltariel à nos côtés, plus personne n’en doutera de Serramire à Langehack. » Adélina retourna de nouveau son regard vers Adriano, avant de lui faire un léger sourire, se faisant violence pour ne pas reprendre la main du Duc. « Qui plus est, l’affection que me porte le Duc est réciproque…» La jeune femme retourna son attention vers son oncle, avant de conclure; « Encore ce matin, vous me demandiez si j’avais fait un choix. Alors voilà mon choix.» Charles resta silencieux un moment, semblant analyser les paroles de sa nièce, avant de porter son attention vers le Duc; « Connaissez-vous notre Devise, Votre Altesse? »


L’échange entre Adélina et Charles était intéressant pour le Duc. Si ce n’était point déjà fait, il pouvait dorénavant mesurer l’étendue et la puissance du lien qui unissait ces deux êtres… En plus de l’importance de la situation qui naîtrait de ce mariage. La douceur de la jeune femme avait d’ailleurs quelque chose de surprenant et de rassurant, pour le Duc. Il pouvait le voir, le mesurer, le ressentir… La jeune femme ouvrait là son coeur, non seulement à son oncle, mais aussi à son futur époux, à Adriano.


Le sourire qu’elle lui adresse s’accompagne d’une réponse d’Adriano, qui lui rend un sourire doux et tendre, alors qu’il change ses mains de positions. Posant sa mâchoire droite dans sa main latérale, le Duc prend une pose d’attente et de contemplation. La question de Charles, toutefois, le fit se redresser pleinement.
<< Familia Supra Omnia, ce me semble ? >> Dit-il, souriant à sa réponse qu’il devinait correcte. << Mais ces mots, bien qu’importants, ne sont que des mots. Les devises des familles doivent être apprises par les nobles régnants. Ce que ces mots veulent dire pour vous, et la force de vos convictions, sont autrement plus importantes… Et ne s’apprennent pas dans les livres. >>


Le nordien hocha la tête, l’air sérieux avant que sa voix ne résonne à nouveau dans la pièce. « La famille avant tout… Comme vous l’avez si bien dit, elle vaut bien plus qu’elle ne le laisse entendre. De tous les Lourbier, nous ne sommes que trois survivants… Mon neveu, ma nièce et moi-même…» Il s’arrêta un moment, semblant pensif, avant que son regard ne semble s’aduoucir pendant un court instant. « J’ose espérer que vous ferez un effort pour comprendre l’importance du mot famille pour nous dans les prochains jours. » Adélina releva finalement la tête, ayant un léger sourire en coin, sachant pertinemment où ce dernier s’en allait avec cette réplique. « Puisque vous la rejoindrez sous peu…» Charles avait toujours cet air sérieux, même s' il venait de donner sa bénédiction à un nouveau suderon pour prendre sa nièce. Il se retourna finalement vers Adélina, avant de reprendre la parole; « J’ose espérer que le Brochant sera de bonne humeur… Au moins, Alonna est en sécurité avec une nouvelle génération de Lourbier. » Dit-il en regardant le ventre bombée de la jeune femme cacher sous d’innombrables couches de lourd tissus. Adélina attrapa la main de son oncle avant de la serrer dans la sienne, non sans lui faire un sourire rassurant. « Tu le sais bien que si c’est cela que tu as choisis je ne dirais pas non.» Adélina eut un léger rire: « Cela n’empêche pas que c’est une étape nécessaire…» Charles lança un sourire à sa nièce avant que son regard dur ne se retourne vers le Duc. « Je suppose que je dois vous souhaiter la bienvenue dans notre famille, Votre Altesse. »


La force de cette famille se ressentait au travers de cet échange. L’espace de quelques instants, le Duc pouvait repenser et revoir son passé avec son paternel et sa mère. Tous deux, lorsqu’ils n’étaient que les seigneurs d’Alcacio, étaient dévoués, raffinés, doux, et même gentils. Surtout Catarina, sa mère.


L’instant était donc digne d’un témoignage pour la postérité, en plus d’une démonstration de force pour le futur : qu’il le veuille ou non, Adriano aurait à faire avec les Lourbiers, et ce, même si Adélina vient à devenir Duchesse, loin de ses terres natales. Lorsqu’enfin, Charles conclut la discussion par une question ouverte, qui ne souffrait en réalité d’aucune réelle réponse, Adriano offrit un grand sourire avant de reprendre une position ouverte sur son assise, ses bras s’appuyant sur ses accoudoirs, ses jambes se déliant.
<< Si vous me donnez votre bénédiction, c’est avec plaisir, et avec un bonheur grandissant, que je rejoindrais votre famille. Vos valeurs sont, je crois, identiques aux miennes. >>


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MessageSujet: Re: Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano]   Faire alliance avec un homme puissant n'est jamais sûr [Adriano] I_icon_minitimeSam 7 Jan 2023 - 0:20

Le nordien se cala un peu plus dans son fauteuil, alors que ses mires se posèrent de nouveau sur le Duc. Il resta silencieux un moment, avant de faire un rapide signe de tête. « Vous avez ma bénédiction. Tant et aussi longtemps que vous respecterez le serment que vous avez fait il y a quelques minutes. » Car soyons honnête, le Seigneur de Mesnu ne laisserait pas un autre danger frapper sa nièce. Il se retourna vers Adélina, se mordillant la lèvre inférieure. Il ne voulait pas causer de scandale en mentionnant le premier mariage avec Théodoric, mais il se devait d’être ferme avec sa nièce afin que cela ne se reproduise pas. « Quand pensez-vous vous unir?. » Adélina regarda Adriano pendant une seconde avant de ramener sa main sur ses genoux, effleurant délibérément les doigts du Duc au passage. « J’ai convaincu le Duc d'attendre cet été. Je souhaite terminer mon deuil et donner naissance à mon enfant avant toute chose. Cela nous permettra de partir sur de bonnes bases. De tourner la page sur tous les drames en soi. Autant pour son Altesse que pour moi-même. » Car il ne fallait pas l’oublier, le Duc aussi était endeuillé, et lui aussi avait perdu récemment son épouse.« Rien avant? » La baronne planta son regard dans celui de son oncle, avant de reprendre la parole; « Non, mon oncle. Rien avant. » Le Duc pourrait aisément comprendre que la discussion était plus profonde qu’elle ne semblait l’être à prime abord. Puis, Charles sembla être contenté des réponses de sa nièce avant de se tourner vers Adriano. « Avez-vous discuté de l’endroit où la cérémonie aurait lieu? »

Adriano continuait à rester en arrière-plan. Pour lui, tout ceci était une discussion familiale d’une importance capitale. Si Charles semblait être un Nordien typique, Adriano, lui aussi, était un pur produit de sa région natale. Un point négatif en soi, si l’on connaît les différences qui opposent les régions entre elles… Et plus encore le Nord et le Sud. En pareille situation, Adélina était son meilleur allié… Aussi fallait-il lui laisser la première place dans ces négociations, et ce tableau familial.

La question de Charles, demandant si rien ne se déroulait avant la futures date des noces, interpella Adriano. Il comprit qu’il y avait quelque chose à comprendre dans cette question pleine de sous-entendue… Mais rien ne lui venait. Du moins, rien, à part peut-être l’importance de ne point se dévoiler l’un à l’autre avant les noces officielles, bien que la virginité de l’un comme de l’autre n’existait plus aujourd’hui. Mais Adriano soupçonnait autre chose… Qu’il ne comprenait point encore.

La question sur l’endroit des noces permit à Adriano de revenir sur le devant de la scène. Raclant sa gorge, repassant sa main droite sur son vêtement de velours, le Duc répondit tout de go.
<< Non point encore. Mais je suis ouvert aux propositions… Ce mariage serait, j’en suis certain, un magnifique message d’unification entre les territoires, présentés aux gens du Nord comme ceux du Sud. >>

Charles, l’air toujours de marbre hocha la tête, n’osant clairement pas dire ce qu’il avait en tête. L’unification du nord et du sud avait déjà eu lieu à Diantra. Et refaire la même analogie ne lui semblait guère de bon goût à ce moment précis. Ce fut Adélina qui reprit finalement la parole, comblant le vide que son oncle avait volontairement créé; « Peut-être devrions-nous faire cette union à Soltariel ou au Val-Néera. Réellement rapporter votre monde ou le mien dans la bulle de l’autre. » La jeune femme se retourna vers le Duc, l’observant quelques minutes du regard avant de reprendre la parole; « Nous n’avons peut-être pas de cathédrale comme à Soltariel, mais le Val-Néera pourrait être une façon de faire les choses en grand dans le nord. Qui plus est, une dernière façon de dire au revoir à ma famille. » Elle haussa les épaules. « Mais nous avons en effet, beaucoup de temps pour y penser. Notre union ne sera pas avant l’été de toute façon. Les gens viennent à peine de rentrer de Diantra, je me verrais mal de leur imposer un nouveau voyage seulement pour mon mariage. » Charles hocha la tête, avant de se relever du fauteuil. « En effet, c’est une idée valable. Si vous voulez bien m’excusez, je viens de me rappeler que j’ai oublié quelque chose de très important. » Il fit un rapide signe de tête au Duc avant de reprendre la parole; « Et vous apprendrez assez vite Votre Altesse, que l’on ne peut briser une promesse à une Nordienne… » Si Adélina eut un sourire, son oncle ne laissa guère son visage se détendre avant de sortir de la pièce. La baronne se détendit finalement, avant de se caler dans son siège avant de soupirer, allant même jusqu'à fermer les yeux pendant quelques secondes. Cette discussion ramenait de bien amers souvenirs. Elle posa ses doigts à ses temps, massant délicatement sa tête avant d’ouvrir ses yeux au bout de quelques secondes, posant finalement son regard azuré vers Adriano. « Je suis désolé, je suis une bien piètre hôte. Voudriez-vous quelque chose à boire? Ou peut-être une visite du château ou des environs? »

Décidément pièce rapportée dans la vie de la jeune Baronne, et invité, désiré, et non désiré, dans cette discussion familiale autant que dans cette question d’avenir, le Duc arborait un faciès calme et apaisé. Ses yeux d’un vert profond allaient tantôt se poser sur l’oncle Charles qui avait l’art de la manière de se poser en homme décisionnaire et fort, et sur la douce Adélina, laquelle semblait tantôt vaciller sous la pression, et s’élever grâce à celle-ci. Un semblant de frisson parcourut l’échine du Duc, et les poils de ses bras se hérissèrent sous son vêtement de lin. Ses plans, ses machinations, ses calculs… N’avaient point prévu qu’un réel attrait naîtrait de cette rencontre faite pour La Mère…

Finalement, Charles se leva, assoma une phrase aux sens puissants et… Ambigües, avant de quitter la pièce. Resté silencieux, Adriano eut le réflexe de repasser son habit avant de croiser à nouveau ses mains devant ses cuisses, offrant un léger sourire à Adélina lorsque cette dernière parvint à reprendre la parole, visiblement épuisée.
<< Point d’inquiétude. Cette discussion doit vous avoir épuisée, je sens encore le poids du chagrin du passé alors que nous préparons l’avenir. >>[i] Dit-il. << Peut-être un peu de repos pour vous ? Après tout… Le repas n’est que dans quelques heures, et d’autres discussions suivront, j’en suis certain. >>

Adélina eut un léger sourire avant d’acquiescer. Oui, elle était épuisée, elle avait l’impression d’avoir dû faire face à une terrible tempête. La baronne en avait eu des discussions difficiles mais rien ne semblait être aussi prenante que celles qu’elle avait généralement avec son oncle. Il fallait dire qu’elle l’avait en haute estime et détestait décevoir ce dernier de quelques manières qui soit. « Si cela ne vous dérange pas, oui. Je crois que j’ai besoin d’un moment pour digérer le tout. » Sur le coup, elle avait la vague impression que tout était allé très vite, et la fatigue de la grossesse n’aidait en rien. Elle passa doucement la main sur son ventre rebondi avant de prendre la parole; « Veuillez m’excuser, j’irais me reposer un peu avant le dîner. Comme vous l’avez dit, nous aurons beaucoup d'occasions de discuter dans les prochains jours… » La baronne osa finalement prendre la main d’Adriano avant de la serrer doucement dans la sienne. Légère preuve d’affection de la part de cette dernière, avant de faire au Duc un léger sourire.
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