Serrer les rangs

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PNJ:

Tôt le matin, Kÿrianos, Ie ennéade de Bàrkios, An XX, Cycle XI
Alonna les-trois-mûrs, Alonna, Péninsule

« Comment est-ce que cela a pu arriver ?! »


Le pas lourd de Charles de Lourbier semblait résonner dans la pièce, alors que ce dernier marchait de long en large dans la grande pièce. Devant lui, Norian Hartebrot, Aubry de Lourbier ainsi que Gonthrand de Plessis se tenaient droit, l’air grave. Un peu plus loin, son épouse, Elyanna de Lourbier se tenait en retrait, clairement nerveuse par la situation. Le géant qu’était Norian fit un pas vers le Seigneur de Menu avant de s’éclaircir la gorge, sa voix grave emplit la pièce, presque autant que son imposante stature le faisait ;


« Son Honneur a été en promenade avec son étalon, seule. Au bout de plusieurs heures, Messire de Plessis m’a demandé d’aller à sa recherche avec un autre chevalier. Nous avons retrouvé sa monture, mais pas la baronne. Nous avons trouvé des sangles de la selle près d’un arbre, là où quelqu’un avait été attaché vraisemblement. Puis des traces de pas et d’une embarcation dans la boue près de la rivière. D’où nous, croyons qu’elle a été enlevée par les pirates qui s’étaient arrêtés la veille à Bransat. »
« Quoi d’autres ? » Gronda le patriarche de la famille de Lourbier
« Nous n’avons pas eu de demande de rançon, ou quoi que ce soit d’autre. On dirait presqu’elle s’est volatilisé. » Rajouta l’intendant, ce qui ne sembla guère calmer la colère de Charles.
« Adélina était malheureuse, certes. Mais jamais elle n’abandonnerait ainsi Alonna ! Vous la connaissez tous ! Elle avait un sens du devoir impénétrable. Si elle est partie, ce n’est pas de son plein gré ! » Rajouta Elyanna, la voix tremblante de colère.


Charles acquiesçat, signifiant qu’il était d’accord avec sa femme. Jamais la baronne ne se serait volatilisée ainsi. Elle aimait trop sa famille, trop l’Alonnan pour tout abandonner parce que son cœur était brisé. Qui plus est, il y avait son mariage qui arriverait bientôt, et son enfant. Tant de choses à vivre, tant d’expérience dont l’alonnais était certain que la jeune femme attendait avec impatience.


« Que savons-nous d’autres? »
« De ce qu’Adélina m’a raconté la veille de sa disparition, le capitaine qu’elle a sauvé était un Mécan répondant au nom du Rokvenha. Il a un équipage de mercenaires qui voyageait pour affaires. Ils ont été attaqués sur la Sirilya par des brigands, et se sont arrêtés à Bransat pour se faire soigner. Adélina a ordonné que ceux qui ne soient pas humains restent dans le navire et qu’ils repartent le lendemain sans exception. »
« Ce qu’ils ont fait. » Continua Norian. « Le Rokvenha est même venu au château pour tenter de saluer une dernière fois son Honneur avant de partir. Mais lorsqu’on lui a dit qu’elle n’était pas présente, il a fait une grimace avant de lui demander de lui faire parvenir ses respects. »


Aubry souffla du nez, clairement en colère. Il aurait dû être là. Il aurait dû accompagner sa jeune cousine dans sa promenade…


« Quoi d’autres ? »
« Norian et les Invertebre Sanguis ont interpellé deux membres de l’équipage qui sont restés derrière. Apparemment, ce dernier avait été payé par un Vaani pour le passage jusqu’à nos terres pour ensuite retourner à Meca. »


Charles laissa s’échapper un râle… La Méca. Probablement le pire endroit où il pourrait amener sa nièce. Les péninsulaires - et surtout les nordiens - connaissaient à peine cette île maudite, là où toute la racaille des mers se tenait. Si Adélina s’y trouvait... Ils ne pourraient rien faire…


« Alors prenons un navire et allons à la Méca! » Tonna Aubry
« Personne ne sait où est la Méca Aubry, à moins d’être Mécan. » Coupa Charles.« Si Adélina s’y trouve, la seule personne qui peut faire quelque chose pour elle, c’est Adélina. »
« Je ne laisserais pas ma suzeraine et ma cousine dans un nid de serpents comme celui-là ! Il doit bien y avoir quelque chose que l’on peut faire ! » Ragea le chevalier.


Charles resta silencieux un moment avant de s’asseoir sur le bureau, semblant perdu dans ses pensées par un moment. Tentant tant bien que mal de faire un semblant de plan d’action. Si les nordiens ne connaissaient rien au Mécan et au pirate, il connaissait au moins une personne qui le savait.


« Mon cousin a déjà été en Ydril, et il me racontait que cela jasait beaucoup de la Meca dans certaines tavernes du coin. Des légendes autant que des ouï-dire. »
« Alors j’y vais avec Norian. Si cela peut nous apporter des indices, nous devons le faire rapidement. »


Charles leva la tête, avant de planter son regard vers son neveu.


« Sinon, il y a une personne qui doit les connaître encore plus que nous… » Aubry fixa son oncle pendant un moment, incertain. « Et comble de la chance, ce dernier veut faire partie de notre famille… » Aubry eut un sourire, avant d'acquiescer.


« Alors, je ferais un arrêt à Soltariel avant de me rendre à Ydril. » Charles acquiesçat avant de se retourner vers Gonthrand de Plessis et Elyanna


« Je vais envoyer une lettre au Duc de Soltariel et à la Comtesse d’Odélian. Si le navire passe par Isgaard, nous n’avons pas de marge de manœuvre pour attendre plus longtemps. Elyanna… Envoie une missive à ton frère. Peut-être qu’il pourrait nous aider de quelques façons qu’il soit. Peut-être même que ta tante connaît le Rokvenha. Messire de Plessis, interogger les gens de Bransat. Je veux savoir tout les mouvements de ces pirates. Ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont bu, combien de personnes étaient présentes et leurs descriptions. Nous nous devons de connaître notre nouvel ennemi. » Tous se mirent à la tâche, après tout, il n’y avait pas une minute à perdre…