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 Quand la vérité rend libre [Adriano]

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Adélina
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MessageSujet: Quand la vérité rend libre [Adriano]   Quand la vérité rend libre [Adriano] I_icon_minitimeLun 27 Nov 2023 - 12:10




Arkuisa Huitième ennéade de Favriüs,
Soltariel-la-ville, Duché de Soltariel.




Le médecin sortit rapidement de la pièce non sans faire un sourire bienveillant à la jeune femme. C’était la deuxième fois qu’il la rencontrait ainsi. La première fois, lui annonçant une nouvelle qu’elle s’attendait, cette fois-ci, ce fut une réelle surprise. Adélina avait été prise d’un léger malaise lors de sa promenade au port. Elle et Aubry - fraîchement revenu d’un de ses voyages - étaient en pleine discussion, jusqu’à ce que cette dernière s’arrête. Prise de nausée aussi rare que peu agréable, la promenade ainsi écourtée - la duchesse alla faire quérir Sire Torras, l’un des guérisseurs officiels du palais ducale. Bien que peu enthousiaste, à l’idée que quelqu’un utilise de la magie sur elle, Adélina devait avouer que ce dernier trouva rapidement la cause de ses maux, qui au final, n’était rien d’inquiétant. Enfin… Pour le médecin. Adélina, elle, ne put s’empêcher de marcher de long en large dans les appartements ducaux, attendant son mari avec impatience. Elle savait que le Duc était en discussion avec son chancelier, et en général, la duchesse ne l’aurait jamais dérangé ainsi, mais toutes les nouvelles qu’elle avait apprise aujourd’hui - une rencontre avec ce dernier lui semblait absolument nécessaire. Ne pouvant attendre plus longtemps, la jeune femme se mit en marche, traversant les innombrables couloirs richement décorer du palais. Même après toutes ces ennéades dans le palais, et son nouveau titre, elle n’avait toujours pas l’impression d’être chez elle… Tout était trop… Trop exubérant, trop décoré. La nordienne se disait qu’elle s’y habituerait, que les froids murs de pierre ne lui manquerait plus, mais c’était beaucoup plus difficile à passer outre. Au bout de quelques minutes, la jeune femme arriva devant le bureau de son mari, là où un garde prit la parole;



« Le Duc est avec le chancelier, Votre Altesse… » Déclara le garde. Adélina hocha rapidement la tête et ce dernier ouvrit rapidement les lourdes portes de bois pour la laisser entrer.
« Votre Altesse? » Commença le chancelier en voyant la duchesse entrer. Ce dernier s’inclina rapidement avant de reprendre la parole ;
« Pardonnez-moi, mais nous sommes en réunion. Peut-être pourriez-vous revenir plus tard…»



Adélina s’arrêta net en entendant le discours du chancelier. Haussant un sourcil, cette dernière croisa les bras sous sa poitrine alors que son regard acéré ne se porte sur l’homme à la moustache ridicule. « Et rappelez-vous à qui vous vous adressez. Sortez immédiatement. J’ai besoin de parler à mon époux. » Oui, définitivement, elle avait bien du mal à se sentir chez elle… Adélina attendit que ce dernier ne sorte, non sans manquer le regard suppliant de ce dernier vers le Duc, comme s’il tentait d’obtenir un quelconque gain de cause, ce qui ennuya encore plus la duchesse. Son regard passa ensuite sur son mari, observant ce dernier d’un air neutre. En réalité, elle se demandait réellement comment aborder tout cela. Ce n’est qu’une fois que le bruit des lourdes portes du bureau se refermèrent que la nordienne s’approcha d’Adriano pour s’asseoir en face de ce dernier.



« Je suis désolé, mais il y a deux sujets dont je voulais vous parler et je ne peux attendre plus longtemps, surtout que je pars pour Ydril demain. » La date fatidique de son voyage vers Ydril approchait, et il aurait été injuste de ne rien dire à Adriano jusqu’à son retour. Ses mains se rejoignirent sur ses genoux, nerveusement. Adélina se mordilla l’intérieur de la lèvre avant de finalement oser reprendre ; « Devrais-je commencer par la bonne ou la mauvaise nouvelle ? »

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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Re: Quand la vérité rend libre [Adriano]   Quand la vérité rend libre [Adriano] I_icon_minitimeLun 27 Nov 2023 - 14:44


« Votre mariage, votre Altesse, fut d’une grande réjouissance ! Toutes mes félicitations à vous, son Altesse Adélina et son Altesse Catarina. » Dit alors le Chancelier ducal. « Outre le financement de ces activités –Je n’ai aucun doute sur le fait que l’Argentier vous aura déjà tout présenter – il me faut m’entretenir avec vous sur les conséquences positives et négatives que votre union avec une Baronne Nordienne auront sur vos terres. » Reprit-il, introduisant simplement le début de son propos. « Vous n’êtes pas sans savoir que le Nord et le Médian eux-aussi subissent les affres d’évènements que d’aucun qualifient de divins. Malédiction divine, ou épreuve divine selon les points de vue… Ajoutez à cela l’invasion, ou du moins, les actions perpétrées par les Drows, et certains de nos nobles – et vous-mêmes – obtiennent toutes les raisons de s’inquiéter de cette union. Oh, bien-sûr, le fait que son Altesse ait abdiquer ses terres au Nord aux profits de son premier né, pourrait nous protéger… Toutefois, son Altesse reste une femme du Nord, avec son propre lignage… Charles… Elyanna… Autant de gens qui pourraient obliger Soltariel à réagir à une agression et offrir un soutien. Ajoutez à cela, votre Altesse, votre politique martiale menée contre les pirates, et nous obtenons une faible marge de manœuvre en cas de demande insistante d’Alonna, si, par hasard, elle mandait un soutien militaire ou financier. »

« Vous avez raison messire Chancelier… » Répondit alors Adriano, enfoncé dans son fauteuil, une main passant devant ses lèvres, grattant son menton et sa joue gauche, en signe de réflexion. « Rassurez-vous concernant le coût des festivités : l’immense majorité aura été couverte par nos fonds personnels et familiaux. En ce qui concerne le Duché, seuls les frais liés à la mobilisation de la Guardia et des soldats supplémentaires, lui ont été imputés. » Ajoutait-il, avant de reprendre. « En ce qui concerne votre inquiétude liée à ce que nous nommons l’Afflux, et ses conséquences pour le Nord et le Médian, je vous rejoins également… Convoquez notre Sénéchal et notre Amiral de la flotte : qu’ils nous listent nos effectifs courants et ceux mobilisables, et estimez ensemble les coûts qu’une mobilisation partielle pourrait demander. J’ai ouïe dire que le Nord s’en sortait très bien tout seul… Mais préparons le pire et espérons le meilleur. »

Le chancelier allait reprendre alors le cours de ses discussions, l’ordre du jour étant plutôt charger. Durant cette période qui suivait les tous premiers conseils ducaux et… Autres conseils importants, durant lesquels le couple ducal apprenait à fonctionner ensemble et à réorganiser le duché, la moindre information devait être partagée par les membres du conseil Ducal, notamment au Duc. Mais, bientôt, Adélina aurait elle-aussi la joie de vivre ces réunions parfois imprévues, souvent plus longues que prévues, à toute heure du jour ou de la nuit. Et, Catarina, maintenant jeune adulte, aurait elle aussi son lot de moments longs, difficiles et ennuyeux.

Alors qu’il s’apprêtait à reprendre, donc, une voix se fit entendre au-delà des portes de la salle du conseil. Puis une seconde, bien plus connue aux oreilles d’Adriano… Il s’agissait de sa tendre épouse. Puis, très vite, la grande et lourde porte s’ouvrit. Le Chancelier se leva, bien-sûr, car le rang d’Adélina lui commandait de le faire. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que son attitude était… Différente. Sans laisser une once de marche de manœuvre au Chancelier, et sans être obligé de dire le moindre mot, Adélina fit sortir le Chancelier qui tenta de se raccrocher au regard d’Adriano, trop amusé face à telle scène pour le soutenir d’aucune manière que ce soit.

Face à cette scène amusante, Adriano se remit au fond de son assise, jambe droite croisée au-dessus de l’autre, et patienta. Elle prit place face à lui, là où était le Chancelier plus tôt. Et, à nouveau, Adélina ne fit point dans la dentelle… Et annonça directement le motif de sa venue.
« Point nécessaire de vous excuser ma chère. Il n’y avait rien d’urgent à cette réunion. Et puis, vous recevoir et m’entretenir avec vous sera toujours une priorité, soyez-en sûre. » Lui dit-il, un doux regard planter dans ses iris. « Eh bien… J’ai confiance en votre jugement. Dites-moi ce que vous avez à me dire, et nous trouverons les solutions ensemble. Et, peut-être même, nous réjouirons ensemble. »
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Adélina
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MessageSujet: Re: Quand la vérité rend libre [Adriano]   Quand la vérité rend libre [Adriano] I_icon_minitimeMar 28 Nov 2023 - 9:50



Adélina soupira, avant de prendre les devants. « Alors commençons par la mauvaise…» Les mains de la jeune femme se séparèrent, avant de pianoter sur le cuir de son fauteuil. « Il serait un horrible mensonge de vous dire que les événements qui se sont produits à Meca ne m’ont pas marqué. » Son regard se planta dans celui de son époux. « Comme vous le saviez déjà… » Le regard bleuté de la jeune femme se déplaça rapidement au sol, semblant chasser les douloureux souvenirs qui lui venaient en tête.  « Mais je vous ai caché des choses Adriano. Des choses que je n’était guère capable de vous avouer jusqu’à maintenant. » Adélina soupira avant de fixer le Duc et elle reprit la parole; « Autant certaines personnes sur cette île sont des être méprisables, autant certains d’entre eux ont relativement un bon fond et j’ai gardé secrètement contact avec deux d’entre eux. L’un d’entre eux est un marchand nommé Holden. Ce dernier m'a donné des informations il y a quelques ennéades qui m’ont laissé perplexe. Le wagyl serait apparu sur les côtes de Meca… » Adélina haussa les épaules; « Vous comprendrez que j’ai demandé des preuves après tel dire… » Adélina s’arrêta un moment, tentant de replacer ses pensées, puis retourna son attention vers le Duc; « Mais je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait arriver à notre flotte si les Mécans avaient réellement cette arme entre leurs mains. »  La nordienne laissa un silence s’imposer avant de reprendre; « Malheureusement, je crains qu’Holden ait disparu. Peut-être que cela est révélateur, peut-être m'a-t-il menti ou peut-être que quelqu’un a voulu le faire taire… Quoi qu’il en soit. Je tenais à ce que vous soyez au courant, car je n’ai guère l’intention de perdre encore plus face à Méca. »


Face aux révélation de son épouse, l’esprit et l’attitude d’Adriano passèrent par une foultitude d’émotions. Au départ très attentif et à l’attitude ouverte, ses mains se joignirent bien rapidement devant sa bouche et ses yeux se firent serrés, encadrés puis ceint par deux sourcils fins qui s’affaissaient à mesure que les mots de la duchesse passaient ses lèvres nacrées. Inutile de connaître alors parfaitement Adriano pour comprendre une chose : cette révélation, en effet, était une mauvaise nouvelle. Et ce, sur deux points : il avait été trahi, d’une certaine manière ; Méca s’était dotée d’une arme qui pourrait être fatale pour tous les dignes marins de ce monde.


Savoir que l’un des deux contacts d’Adélina était potentiellement décédé était une satisfaction en soi, Adriano ayant déclaré une guerre ouverte contre les corsaires et n’étant point connu pour sa magnanimité face à telle situation. Toutefois, une chose vint en écho : les mots prononcés par Adélina, Catarina et Michail - qu’il soit puni pour son outrecuidance - lors des débats houleux qui apparurent au retour d’Ydril. Avoir des yeux et des oreilles là où l’adversaire se réunit, ou là où il vit, est plus efficace que toutes les démonstrations de violence et de sang… Alors, peut-être Adélina avait-elle eu raison de faire cela.
“Hum…” Grondait-il, ses mires quittant alors Adélina pour se poser dans le vide. “Le Wagyl…” Répétait-il, perdu dans ses pensées. “Et quid de votre second contact ? Que vous a-t-il dit ?”


Adélina n’avait guère manqué la réaction de son époux. Elle savait bien qu’il était ennuyé par de telles actions, mais parfois avoir des yeux un peu partout pouvait s’avérer des plus révélateurs… « Elle ne m’a pas donné de nouvelle. J’avais espéré la voir à Siriac lors de ma visite chez mon oncle Galyn, mais elle ne s’est pas présentée…» commença-t-elle l’air le plus sérieux au monde. « Cette dernière est une aventurière, et je n’ose point imaginer où elle est en ce moment, mais elle n’a pas répondu à mon appel. Je ne crois pas qu’elle mettrait les pieds en Soltariel, mais son avis pourrait nous donner une nouvelle perspective sur ces racontars. C’est pourquoi je vous en parle aujourd’hui. Le jour qu’elle mettra pied en péninsule et qu’elle répondra à mon appel - j'irai la rencontrer. » La soudaineté des propos d’Adélina semblait ne laisser aucune marge de manoeuvre à Adriano, qui, selon son impression, devait composer avec les décisions et choix de son épouse… Quand bien même ceux-ci étaient des plus déroutants.


“Elle ?” Demandait-il, conscient que des femmes vivaient et agissaient parmi les pirates, mais curieux face aux propos d’Adélina. “Qui est-elle ? Qu’est-ce qui, selon vous, vous fait croire qu’elle aurait des informations plus fiables et solides que votre premier informateur ?”


Adélina fit un vif signe de la tête. « Oui, elle. Il n’y a pas que des Mécan qui savent diriger des navires j’en ai peur. » Ce n’était pas une pique, après tout le rôle de la femme en péninsule était bien différent de ce que les mécanes pouvaient vivre. « Son nom est Bella. Je l’ai rencontré lorsque nous avons mis pied à terre à Meca. Cette dernière a probablement été l’un des visages les plus rassurants sur cette île. » Répondit-elle. Puis haussant les épaules. « Et m’a donné une arme pour me défendre… » Adélina soupira avant de continuer; « Je ne peux vous dire pour sûre si elle me dirait la vérité ou non, mais les Mécans sont des être si fiers, que parfois flatter leur orgueil peut nous donner beaucoup d'informations. »


“Hum…” Grommela-t-il à nouveau. “Bien.” Conclut-il, gigotant alors dans son assise comme pour reprendre contenance, redressant par la même son regard vers son épouse. “Je dois vous avouer que savoir mon épouse en lien avec ceux-là même qui l’ont arrachée à sa terre ; qui ont manqué de déclencher une guerre ; contre lesquels je suis moi-même en guerre ; ne me plaît en aucun cas. D’aucun y verrait là une trahison tandis que d’autres pourraient y voir un acte de folie. Sans doute, même, certains vous accuserait de plus aimer ce peuple que le vôtre, désormais.” Dit-il, regardant alors Adélina droit dans les yeux de ce regard froid qu’il maîtrisait si bien lorsqu’il s’agissait de prendre des décisions et d’arbritrer. “Ai-je votre parole ? Ces… Mécans, ne sont pour vous que des contacts ? Des informateurs ? Ou sont-ce un moyen de revivre ce que vous avez vécu là-bas ?”


La nordienne eut l’impression que son coeur s’arrêta pendant un moment. Son attitude devint glaciale, alors qu’elle ouvrit de nouveau la bouche; « Je ne connais personne sur cette terre qui voudrait revivre encore et encore les viols et les tortures qu’ils ont subis. » La jeune femme leva le menton, supportant le regard du Duc avant de reprendre la parole; « Au contraire… Je veux la justice et si cela veut dire avoir quelques informateurs mecan - alors soit. »


Voyant les yeux écarquillés d’Adélina et la tension dans son corps, Adriano comprit qu’elle ne mentait point. Ou alors, qu’elle ressentait suffisamment d’émotions pour parler avec franchise, quand bien même cachait-elle encore quelques informations bien senties.
“Bien.” Dit-il à nouveau, quittant sa femme du regard, passant sa main sur son visage comme pour se réveiller, ou l’aider à reprendre une autre contenance que celle de la froideur. “Alors la justice, c’est ce que vous aurez, ma chère.” Lui dit-il, s’adoucissant un peu. “J’informerais l’Amiral de la flotte du Soltaar de cette terrible nouvelle, et ordonnerais la diminution des patrouilles au large. Jusqu’à nouvel ordre, nous nous limiterons à nos côtes, nos ports et nos enclaves.”


Adélina haussa un sourcil à la réponse du Duc. Disons que ce n’était pas la stratégie qu’elle aurait imaginer… Mais il était le marin, peut-être que sa relation et surtout ses croyances autour du Wagyl étaient différentes des siennes. En réalité, tout ce qu’elle avait espéré était la possibilité de chercher Holden sans se cacher. Elle acquiesça au bout de quelques secondes, avant de reprendre ; « Je fais confiance en votre jugement quant à la flotte du Soltaar. Si je réussi à retrouver mon informateur, je vous le ferais part. » La jeune femme soupira avant de se laisser tomber sur son siège comme si la pression était finalement tombée; « Je ne peux vous cacher cette information. Je sais pertinemment que cela ne vous enchante guère , mais pour le moment, cela me semble la meilleure des solutions. » Puis, retournant son regard vers le Duc, cette dernière devint soudainement très nerveuse. « Devrais-je vous dire la suite? »


“Cette nouvelle… Ne m’enchante pas, non. Je dois même dire qu’elle m’inquiète, que ce soit le fait que des Mécans se promènent librement sur mes terres ou vos anciens fiefs, ou le fait qu’un Wagyl voguerait aux côtés de ces bêtes. Mais que puis-je y faire ? Vous semblez décidé à retrouver ce Mécan… Eh bien soit. Je compte toutefois sur votre discrétion… Mais vous avez réussi à me cacher cela tout ce temps, alors que nous planifions un mariage sous des auspices peu radieuses… Vous parviendrez sans doute à garder cela secret face à n’importe qui en Péninsule.” Lui dit-il, trahissant la gêne que cela occasionnait chez lui. “Eh bien… Vous parliez d’une bonne nouvelle ? Je vous écoute.”

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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Re: Quand la vérité rend libre [Adriano]   Quand la vérité rend libre [Adriano] I_icon_minitimeMer 29 Nov 2023 - 23:14

Adélina lui fit un léger signe de tête. « Tout cela n’est que pour nous protéger… Nous préparer à ce qui pourrait venir sur nos côtes. Mais je vous promets la plus grande discrétion.» Soudainement, extrêmement nerveuse, la jeune femme se releva d’un bon, avant d’aller derrière sa chaise, posant ses deux fines mains sur le dossier de la confortable chaise recouverte d’un velours les plus lustré. « Je me promenais ce matin dans le port… et j’ai le malheur de vous annoncer que j’ai souffert d’un certain.. malaise. » Son regard azuré se porta sur son époux avant de continuer; « Aubry m’a rapidement ramené à nos appartements, et l’un des guérisseurs est rapidement venu à mon chevet pour m’ausculter. » Sa respiration se fit plus profonde, alors qu’un léger sourire apparut sur le coin de ses lèvres. « Il m’a confirmé le doute qui s’est installé… À savoir que dans quelques mois, notre famille s’agrandira d’un nouveau membre. »

Dire qu’Adriano allait avoir l’esprit occupé, embrumé même, durant les prochaines minutes ou prochaines heures, était un euphémisme. Le Duc allait avoir besoin d’un peu de temps pour pouvoir penser à autre chose, et surtout, accepter pleinement et définitivement l’idée que son épouse était toujours aux contacts de ceux qu’il avait juré de détruire, pour le bien de celle qui était alors sa promise… Et maintenant sa femme.

Mais la nouvelle qui allait suivre était tout sauf inattendu. Sans doute espérait-il une nouvelle comme quoi les bandits sauvés en revenant d’Ydril par leur intervention, avaient parlé et permis d’infiltrer les réseaux de contrebande ? Ou, alors, avait-on capturer suffisamment de corsaires pour affaiblir leurs rangs ?! Mais non… Non, la nouvelle était autrement plus grande, autrement plus belle, autrement plus… Surprenante : Adélina était enceinte. La famille allait s’agrandir.

Au début, Adriano resta mué. Son regard porté vers Adélina, ses iris semblaient pourtant vidées de toute vie. Durant une ou deux secondes, c’est comme si toute vie, mais aussi toute inquiétude, toute temporalité, avait cessé d’exister en l’esprit et le Souffle du Duc. Mais, finalement, à l’issue de cela, il se redressa d’un bond. Il ouvrit alors ses bras et, sans rien dire, s’avança de sorte à prendre Adélina dans ses bras avec une douceur inégalée jusqu’ici. L’étreinte, il la voulait durer toute sa vie… Lorsqu’il sentit la tête d’Adélina venir dans le creux de son épaule, Adriano put ressentir alors une immense détente dans son corps, ses muscles et son esprit. Ainsi… Il allait être père, à nouveau. Il laissa finalement un peu d’espace entre eux, s’écartant afin de laisser à la jeune femme de quoi respirer et de quoi réagir aussi.
“Vous êtes enceinte ! Que Néera soit louée ! Soyez bénie d’entre toutes !” Sans pouvoir se contrôler plus longtemps, il reprit à nouveau Adélina dans ses bras avec un peu plus de fougue, cette fois. Lorsqu’il s’écarta une nouvelle fois, sa main droite se plaça doucement sur le ventre encore plat d’Adélina. “Comment vous sentez-vous ? Avez-vous besoin de quelque chose ? Dois-je faire quérir un met ? Une boisson ? Quoi que ce soit ?”

La nouvelle semblait avoir profondément choqué le Duc, qui sembla avoir besoin de quelques minutes pour enregistrer ce que la jeune femme venait de lui dire. Puis, il se leva avant de venir prendre délicatement sa nouvelle épouse dans ses bras. D’abord surprise, la nordienne ne sut quoi faire, semblant - elle aussi sous le choc de telle attention. La duchesse se détendit finalement, posant doucement sa tête sur l’épaule d’Adriano. Ses paroles lui réchauffèrent le cœur, ce dernier semblait extrêmement heureux de la nouvelle, ce qui rassura grandement la duchesse. D’ailleurs Adriano n’hésita pas à l'étreindre de nouveau avant de poser sa main sur son ventre. Adélina ne put s’empêcher de sourire. « Je n’ai besoin de rien pour le moment. Je dois vous avouer, que tout cela est très prématuré… Sire Torras, croit que notre mariage aurait été béni dès notre nuit de noce. » Enfin, c’était difficile à dire selon ce dernier, mais l’enfant, ou enfin, ce qui serait bientôt un enfant n’était pas très avancé. « Et je vous rassure, je vais très bien… Je n’ai eu que quelques nausées, rien de plus. L’odeur du poisson, il faut croire. » Dit-elle en haussant les épaules, un léger sourire aux lèvres.
“Louée soit-Elle, vous êtes en pleine forme et en bonne santé ! Puisse-t-Elle vous bénir et vous protéger aujourd’hui et pour le restant de votre vie !” Dit Adriano, la voix se réchauffant à mesure que passait l’adrénaline du choc et qu’advenait la joie d’une telle nouvelle. Sans crier gare, il déposa sur les lèvres de son épouse, un baiser d’abord fougueux qui devint plus doux de seconde en seconde. Puis, posant son front contre le sien, il reprit : “Vous faites de moi le plus heureux des hommes ! Je chérirais cet enfant et vous protégerais quoi qu’il m’en coûte, amour.”

Amour… Le nom sembla résonner aux oreilles de la jeune femme qui ne put s’empêcher de lever le regard vers le Duc. Ses prunelles le regardait, incertaine de comment réagir. Dire qu’il y a quelques ennéades ce dernier n’avait même pas répondu à ses avances, et la jeune femme avait abandonné l’idée d’avoir un mariage quelconque passionnel. Mais au fur et à mesure que les ennéades passaient, elle pouvait voir le changement dans l’attitude de son époux, comme si ce dernier commençait réellement à avoir quelconque sentiment pour elle. À moins que cela soit l’idée qu’elle accomplisse finalement son devoir. Qu’elle lui donne de nouveau héritiers le plus rapidement possible. La nordienne fit un léger sourire à son mari, avant de rétorquer: « Je suis heureuse d’avoir pu vous procurer cet effet. » Dit-elle timidement, elle déplaça doucement une mèche du front du Duc, avant de poser sa main sur son épaule; « Peut-être devrions nous attendre mon retour avant de l’annoncer? À moins que vous vouliez que l'entièreté du Duché apprenne la nouvelle? »
“Attendons, très chère.” Lui répondit-il tout de go, lui donnant un doux sourire avant d’apposer sa main libre - la gauche - contre la joue d’Adélina, la caressant doucement du bout des ongles. “Vous allez vous rendre en Ydril, un territoire en proie aux bandits depuis l’arrivée de la lignée d’Ydril au pouvoir… Et mes derniers rapports mentionnent d’étranges évènements au large des côtes, sans doute liés à… Ce que vous m’avez appris aujourd’hui. Vous, enceinte, devenez la second personne la plus importante de notre monde, derrière notre Roy bien aimé. Vous seriez alors une proie de choix… Et je ne peux me résoudre à vous perdre de nouveau. Nous n’étions point encore mariés, mais j’étais prêt à remuer ciel et terre pour vous retrouver… J’imagine sans peine que tous les corsaires et bandits de nos terres et des flots, seraient prêts à tenter quoi que ce soit pour vous retenir, sachant qu’une large rançon leur serait offerte pour vous. Face à de tels bénéfices, les risques valent le coût d'être entrepris… Peu importe à quel point je pourrais remuer ciel et terre, à nouveau.” Lui dit-il à nouveau, illustrant sa pensée. “Acceptez toutefois, je vous prie, que votre garde soit augmentée. Cela soulagerait mon esprit…”

La jeune femme fronca les soucils alors qu’elle entendit la replique de son époux. « D’étranges événements? » demanda-t-elle en penchant sa tête sur le côté, interrogeant Adriano du regard. « J’avais dans l’idée de prendre la mer pour me rendre en Ydril… Vous croyez qu’il y ai de véritables risques? » Quant à la garde, la jeune femme secoua la tête. « J’ai confiance en ma garde rapprochée. Ils ne laisseront personne m’approcher. » Lui dit-elle en faisant un sourire réconfortant au Duc. Nombreux Invertere Sanguis avait abandonné Alonna lorsqu’elle avait abdiqué - se mettant sous le service de la nouvelle duchesse. Adélina avait trouvé cela rassurant. Oui rassurant. Savoir qu’elle avait un tel niveau de personne dédié à elle, à sa cause était la preuve d’un bon souverain. La jeune femme avait ainsi crée sa propre garde personnelle, composé de chevalier d’elite. Des gens qu’elle connaissait tous personnellement, et en qui elle avait la plus grande des confiances. « Mais si cela peut vous rassurez- je demanderais à Aubry de m’accompagner. » Après tout, ce dernier aussi était resté derrière. Il n’avait pas suivi le nouveau baron qui était en route pour Alonna. Un séjour de quelques mois pour le bambins, qui était nécessaire selon sa mère, malgré le trou béant que cela avait laissé chez elle. La duchesse retourna son regard vers le Duc avant de reprendre: « Devrais-je prendre la mer? Ou préférez-vous à cheval? »
“L’on ne parle pour l’instant que d’une tempête approchant à vive allure et effrayant suffisamment de marins pour diminuer la fréquence des sorties en mer… Je n’en sais point plus, mais quelque chose se passe depuis la mer. Sans doute serez-vous en sécurité sur le navire, sur les flots de faible profondeurs de nos fleuves… Je vois mal une créature comme le Wagyl capable de remonter les fleuves, et une tempête ne pourrait faire échouer une caraque. Si vous descendez le Garnaad, je vous sais en sécurité, sans plus que sur les terres, étant donné les bandits… Faites tout de même monter vos chevaux et de quoi changer d’itinéraires… Si besoin.”

« Une tempête… » Dit-elle alors que son regard s'aggrandissait. Elle avait compris. Son visage se referma un instant alors qu’elle se séparait d’Adriano, allant observer la vue de la fenêtre. L’océan semblait bien calme là- devant eux. Bien qu'à des kilomètres du palais, on pouvait aisément voir l’horizon bleuté qui se dévoilait sous un couché de soleil radieux. Adélina resta silencieuse un moment, avant de reprendre; « Les marins ne racontent-ils pas que les tempêtes sont une représentation de la colère du Wagyl? » La jeune femme se retourna vers le Duc, l’air quelques peu effrayée à l’idée. « Je dois vous avouer que je voulais longez la côte, le temps de voyage aurait été particulièrement écourté. » L’idée de voir ce qui se passait la démangeait, mais elle savait pertinemment qu’Adriano refuserait, préférant - et avec raison de protégé sa femme ainsi que sa progéniture. Si sa nouvelle femme avait une soif d’aventure, le Duc ne semblait guère apprécié l’esprit libertains de la nordienne. Adélina acquiesça, avant de rétorquer « Mais je comprendrais que vous insistiez pour que je passe sur le Garnaad. Après tout, les trois voix pour rejoindre Ydril représentent un certain danger. »
“Les rumeurs concernant le Wagyl sont nombreuses… Et, comme beaucoup de créatures légendaires, on ne connaît point la naissance de ces rumeurs, ni leur véracité partielle ou totale. Toutefois, je ne puis consentir à risquer votre vie plus avant… Je vous prie de ne suivre que les fleuves, et les routes sécurisées si nécessaire. Cela me rassurerait.”

La jeune femme eut un léger sourire avant de s’approcher de nouveau d’Adriano. La duchesse s’arrêta à quelques centimètres de ce dernier, avant de lui prendre doucement la main, pour la serrer dans la sienne. Si son regard semblait incertain, comme si elle se demandait si elle avait commis un impair - il devint graduellement plus doux alors que les prunelles azurées se portaient sur le Duc. Adélina lui avait fait plusieurs avances avant leurs mariages, et Adriano n’y avait presque pas répondu. Après cela, elle avait cru comprendre que leur mariage serait dénué d’affection, dénué d’attention, mais plus leur relation avançait, plus Adriano devenait attentionné. Maintenant plus que jamais après l’annonce d’un héritier supplémentaire. « Alors, je passerais par le fleuve. » La duchesse serra légèrement la main du duc, lui faisant un léger sourire. « Je ferai mon possible pour vous faire honneur là-bas. Avec un peu de travail, je suis certaine que nous pouvons rétablir l’ordre dans ce comté. » Baissant les yeux pendant une seconde, elle les remonta rapidement, avant de reprendre; « Et vous me voyez ravie que la nouvelle vous rende aussi heureux. »
“Ainsi soit-il.” Conclut alors Adriano, déposant un baiser sur le front d’Adélina avant de glisser doucement vers ses lèvres, s’en saisissant avec une douceur surprenante avec les siennes, déposant alors un baiser doux et affectueux. “Je suis heureux que cette nouvelle vous comble vous aussi de bonheur. Préparez-vous ma chère. Ce voyage risque d’être déplaisant, et il vous faut maintenant penser pour deux. Je mettrais ma garde et mes meilleurs éléments à votre disposition.”

Chose qu’il n’allait point lui dire, Adriano avait prévu une petite troupe d’espions. Quelques-uns se feraient passer pour des gardes, d’autres pour des serviteurs, palefreniers et autres têtes innocentes qui vadrouillent toujours autour des nobles sans que ceux-ci ne leur prête réellement d’attention. Il voulait tout savoir… Car la confiance, en ce monde, est plus souvent source de malheur qu’autre chose.
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