[Chantier] Fil d'Ariane [Solo]

3ème jour de la 6ème ennéade de Favriüs, Premier mois de l'Automne.
Les Hautes-Terres – « Le Vallon Hurlant »

Profondément enfoncés dans les Hautes Terres, suivant le chemin principal emprunté à deux reprises par des expéditions dawis ces derniers temps, ce ne sont pas moins d'une cinquantaine de civils escortés par un contingent d'autant de nains en arme qui s'arrête finalement en plein cœur du Vallon Hurlant.

Située à distance raisonnable des combats menés jadis par la première expédition qui se dirigeait vers les scories lors de l'ascension primaire, leur emplacement actuel est un endroit relativement sûr, ou du moins l'est-il pour le temps qu'ils comptaient initialement y rester : 4 ennéades, soit jusqu'au début de Barkios avant la tombée des premières neiges.

En théorie, un campement devrait être établi ici même et si l'endroit est jugé sécurisé sur une durée plus longue, une partie de cette expédition de civils redescendra vers Thanor avant d'être relayée par de vrais spécialistes de la construction naine afin de débuter les travaux, selon bien évidemment ce qui sera trouvé sur place. S'ensuivra ensuite une rotation chaque mois, soit 9 ennéades afin que tous les corps de métier se relaient et que chacun puisse rentrer à la maison, comme il avait été stipulé par Glumtol.

Différents civils clé, notamment Hjolgrim ainsi que les mineurs, resteraient ici afin de s'assurer que tout se passe comme il était prévu et ne redescendraient pas avec la première expédition. Le Thane du clan accueillerait et guiderait les nouveaux arrivants afin de faire le lien entre les différentes étapes ; de fait et si tout se passait bien, il ne redescendra plus tant que le chantier n'était pas achevé.

Cette première phase allait avoir pour but plusieurs objectifs clairs qui étaient marqués sur un plan de chantier :

• Monter le camp temporaire
  
• Trouver des filons ou une mine, a défaut en creuser une
  
• Observer le terrain et sa solidité, prévoir de le consolider le cas échéant
  
• Dresser un plan des lieux détaillé, constater la faisabilité des plans
  
• S'assurer qu'aucune mine ou poche ne passe SOUS la future forteresse
  
• Trouver une source intéressante de granit sur les sommets et débuter un plan d'extraction
  
• S'installer dans la mine et consolider son entrée
  

Le vallon était un endroit parfait afin de réaliser ces objectifs, raison pour laquelle Thanor avait tenu à s'y projeter. S'étendant entre deux monts dont le sommet était tout de même lointain, il serpentait sur plusieurs kilomètres tout en étant a peu près plat au premier abord. Malgré tout, les vallons montagneux étaient des machines à avalanches car ils n'étaient jamais totalement plats mais légèrement pentus.

3ème jour de la 6ème ennéade de Favriüs, Premier mois de l'Automne.
Les Hautes-Terres – « Le Vallon Hurlant »

Le groupement de nains s'étendait en une longue file encadrée par le contingent ; au centre, des béliers s'étaient vu accrocher sur leur selle des outils, haches, pioches, et de tout le matériel indispensable au début des travaux. Ces derniers ne tractaient rien, car les passages étaient trop accidentés et trop étroits afin d'y faire évoluer des chariots chargés. Ainsi une dizaine de béliers bâtés avaient sur eux une quantité raisonnable de matériel.

Visible dans le vallon qui se dresse devant eux, une forêt d'arbres tordus par la force des avalanches se dresse fièrement, bien que malmenée par les éléments. Le paysage semble désolé, mais emprunt d'une certaine force propre aux montagnes les plus hautes. Des deux côtés, les monts couverts d'un lourd manteau de poudreuse laissent parfois entrevoir leur chair grise ou noire.


L'horizon est embrumé, comme si les nuages étaient prisonniers des bras éternels de cette partie des hautes-terres, l'on y voit difficilement de très loin et la brume épouse les plus hauts sommets. Quelques petites gouttelettes fondues se déguisent déjà en flocons, se couchant sur le manteau neigeux déjà bien épais. Parfois là ou la poudre est la plus lourde, l'on peut trouver des plaques de verglas profondes rendant la progression dangereuse.

Des aigles survolent les tristes bois à la recherche de quelques mulots ou d'autres oiseaux, leurs cris résonnent de temps à autre, se répercutant en un puissant écho entre les parois abruptes et avertissant le voyageur de la nature puissante régnant en maître dans ces lieux. Ces cris rythment sans le savoir le chant des nains, le chant rappelant les légendes dont les fruits occultés aux yeux de tous n'ont plus que quelques vers pour témoigner de leur existence et de la gloire qu'ils apportèrent jadis au peuple du Zagazorn.

Non-loin d'ici se situait les derniers instants de vie de bien des nains ayant bataillés afin de récupérer de droit ce petit territoire, et bien qu'ils festoyaient désormais avec leurs ancêtres, beaucoup aimaient à penser qu'ils veillaient sur leurs frères.

Il faudra du temps afin de dénicher les mines oubliées de leurs ancêtres, pour trouver des ruines ou n'importe quel signe de vie du temps jadis. Il leur faudra de la patience afin d'extraire des minerais plus ou moins riches et suivre les filons qui s'étendent sous la montagne jusqu'en son cœur, mais d'aucun ne perdait espoir face à ce spectacle à la fois imposant et terrifiant, car tout autours d'eux, la place semble assez vaste pour accueillir le début des travaux.

Les pas du corps expéditionnaire semblent lourd, progresser dans de telles conditions semble peser sur les muscles et les guiboles pourtant endurantes du fier peuple. Ce n'est qu'après dix minutes supplémentaires de progression que tous s'immobilisèrent, sur ordre à la fois d'Hjolgrim mais aussi de l'avant-garde : Aller plus loin serait dangereux, et il allait falloir se contenter de rester a distance raisonnable de la forêt menaçante.

Autours d'eux, l'on pouvait malgré tout trouver assez d'arbres éparses pour obtenir une quantité de bois raisonnable et ainsi, il fût décidé que leur campement se trouverait sur cette frontière au pied du mont situé à gauche. Pourquoi à gauche ? Car la courbe naturelle descendait vers la gauche et ainsi ils seraient protégés par la montagne d'une éventuelle avalanche, se situant du côté faible de cette dernière et non a son extrémité la plus dévastatrice située en face.

Ce n'est qu'une fois arrivé sur un sol particulièrement enneigé là ou ils devaient dresser le camp qu'ils décident de s'arrêter. Il allait falloir commencer à inspecter les lieux par l'envoi d'éclaireurs en groupe de trois pour s'assurer que cet endroit soit convenable.

- Déchargez les bêtes pis laissez les a nos plus savants éclaireurs. Quat' groupe d'trois suffiront, deux qui partent a gauche sur nos pas afin d'vérifier les alentours pis le bas de la montagne, deux à droite avec les mêmes trucs a faire. Couvrez une surface d'deux kilomètres maximum dans toutes les directions avec c't'endroit pour point central. Vous d'vez chercher des mines, des caves, des grottes, n'importe quoi qui puisse nous faciliter la vie.

Les troupes s'activaient déjà afin de procéder aux premiers ordres qui étaient cruciaux pour la suite de leur expédition.

- C'que vos mirettes doiv'voir c'est la couleur d'la roche, si vous voyez d'la roche comme si elle était parsemée d'neige mais que y'a pas d'neige dessus, notez l'emplacement et la densité pis pr'nez un échantillon. Si vous voyez une grotte n'y entrez pas, pas d'échantillon mais gardez vos mirettes ouvertes pour voir si c'pas blanc aussi. N'importe quel'aut'couleur doit être notée. Risquez pas vos caboches pour un échantillon si c'est trop dur d'atteindre ou trop pentu. Et pis je répète, n'entrez nulle part seuls et isolés, si vous glissez ou que ca s'casse la tronche vous vous réveillerez dans les halls avec vos ancêtres, c'pas l'moment ni une façon honorable d'casser sa pipe parce qu'y vont bien rire d'vous en ces conditions. Enfin même si vous trouvez rien, bah prenez quand même des échantillons là ou la roche est d'une aut' couleur, notamment si c'est noir, orange, vert pis c'est noir et blanc, qu'ce soit rayé ou taché.

C'était des consignes globales permettant a n'importe quel amateur de reconnaître de riches filons de fer ou aurifères, ce qui était finalement le plus présent dans les montagnes. Les quelques géologues présents n'étant pas en éclaireurs s'activaient déjà, leur expertise était plus pointue et plus savante que celle des mineurs. Ils n'avaient pas attendu de consigne pour déjà discuter au loin et ramasser quelques pierres qui trainaient afin de les fendre d'un coup de marteau pour en voir la composition.

Que cherchaient-ils ? Des roches témoignant de propriétés aurifères du terrain, a savoir du Gabbro, Porphyry, Trachyte, Diorite, Quartz bleu, de l'Ophite ou encore de la Rhyolite, bien que ce ne fussent pas les seules. Toutes ces roches différentes remontées par hasard en surface témoignent de conditions prospères en sous-terrain et peut être même d'une activité magmatique (en cours ou éteinte) plus bas, ce qui rassemblait des conditions pour beaucoup de gisements à la fois de minerais mais aussi de pierres précieuses.

- Il serait sage de regarder bien au centre du vallon, l'eau y ruisselle au pic des saisons les plus chaudes et elle peut avoir porté des informations sur les gisements en amont, lança l'un des géologues sur place.

Un autre un peu plus loin sembla acquiescer a cette idée puis lui fit signe et tous deux s'écartèrent après avoir pris leur barda. D'autres initiatives furent prises, certains dégageaient la neige du pied de la falaise les surplombant désormais afin de commencer à creuser les premières couches pour prospecter.

De minutes en minutes, d'heures en heures, la situation se précisa dans le vallon et tous les différents partis se retrouvèrent rassemblé à leur point de départ initial. Les géologues avaient achevé l'inspection de l'endroit et prirent la parole, alors que les éclaireurs venaient à peine de revenir avec quelques pierres de différentes couleurs qu'ils remirent directement aux spécialistes avant de se réchauffer une bière en main.

- Les inspections sur les abords directs de la falaise montrent qu'il y'a la présence d'argent, mais la quantité est infime alors ca veut dire qu'il va falloir creuser un bon moment pour trouver le filon, par contre y'en a peu, mais un peu partout alors ça doit être une quantité qui vaut le détour.

Un autre géologue acquiesça mollement, cela voulait aussi dire qu'il y'avait peut-être plusieurs filons modérés éclatés dans la zone, c'est lui qui poursuivit.

- Il a bien raison, mais y'a aussi du calcite et d'autres formations, alors y'a sûrement de l'or, mais par contre y'en a pas dans le vallon alors ca veut dire que c'est pas plus haut dans le vallon.

L'activité volcanique battait son plein beaucoup plus loin et l'or n'avait peut être pas eu le luxe de couler en contrebas, mais peut-être qu'il faudrait inspecter le vallon encore plus en bas de cette montagne afin de voir si il y'a des traces d'or. C'était en revanche beaucoup trop long de redescendre assez alors ils allaient devoir s'y mettre et suivre la trace des formations. Ils étaient déjà sur une montagne, dans une vallée, et même si ils n'étaient pas à la cime d'un des monts la composant, ce serait suffisant pour faire une excavation et descendre en profondeur, quoi qu'il y'aura, ce sera en dessous.

Chacun prit une petite gorgée de bière d'un petit tonnelet sortit pour l'occasion, l'un des géologues examinant les pierres rapportées par l'expédition semblait concentré, jetant certaines pierres et en ouvrant d'autres. Ce n'est qu'a l'ouverture d'une des dernière qu'il lança un cri surpris.

- Y'a de l'Or là.

Il montra la face coupée de la pierre, cette dernière est traversée de part en part par un très fin filet d'or d'un demi millimètre d'épaisseur. Pas de quoi assommer un nain, mais assez pour confirmer qu'il y'avait un peu de richesses dans le coin. La quantité ? Impossible de le savoir sans avoir déniché le filon qui devait débuter en amont.

L'information fut d'ailleurs confirmée par les éclaireurs étant redescendus légèrement dans le vallon pour contourner le mont.

- Y'a une p'tite grotte plus haut, mais c'est plus une crevasse. Un nain y rentre pas et on voit pas l'fond, y'a rien qui brille de blanc mais c'était zébré d'noir comme du charbon.

Un des spécialistes se caressa la barbe, il était commun de trouver un pourcentage d'argent dans une mine d'or, a peu près à hauteur de 15% sur un filon commun. Dans le cas présent, ce que décrivait l'éclaireur était potentiellement une veine d'argent pur, l'or devait se trouver quelque part en dessous et avait été séparé par un tremblement de terre ou l'érosion.

- C'est loin ?  demanda ensuite Hjolgrim

Le nain en face de lui haussa mollement les épaules.

- A ptet vingt minutes de marche avec le matériel.

Les autres éclaireurs venus de la gauche n'avaient rien trouvés de plus, ceux venu de la droite prirent donc la parole.

- Y'a une belle caverne mais c'est au dessus d'ici, les béliers peuvent pas monter on la voit du contrebas, j'ai un peu escaladé pis j'ai vu qu'elle descendait bien profondément, j'ai pas vu de trace de coup de pioche ou de supports, pis c'est assez étroit mais ça semble s'élargir quand ça descend. C't'assez pour faire passer des nains.

Chacun discuta un bref instant alors que des plans immédiats étaient dessinés à main levé sur du papier de mauvaise qualité ; c'était suffisant et cela ne prit que quelques minutes. Au vu de la caverne découverte d'un côté et la fissure de l'autre, et de leur hauteur respective, il serait plutôt ingénieux de creuser tout droit en partant de leur position en espérant tomber sur une artère, ce qui était fort probable. Hjolgrim prit finalement la seule décision sensée pour assurer que tout le monde soit installé sur une durée modérée.

- Bon, montez l'matériel à la caverne la haut qu'on s'abrite pis coupez du bois qu'on s'chauffe, la garde passe d'abord, les civils ensuite, l'autre partie de la garde ferme la marche. Les mineurs on va commencer a piocher ici pour essayer d'rattraper la cavité. On va laisser les béliers attachés ici pis on va s'l'relayer jour et nuit pour creuser.

Il pointa plusieurs mineurs du doigt, au nombre de sept, soit la moitié de l'effectif disponible pour cette première expédition.

- Riflïn, Homir, Bilbin, Caiïn, Heltar, Thimlok et Throll, allez donc vous reposer pis r'garder ce que y'a la haut un peu, nous aut' on va creuser comme si y'avait une cuve de bière la d'dans.

Les sept autres restant auraient tout de même une protection avec un quart de l'effectif guerrier restant ici, soit 12 nains en arme.

Dernier jour de la dernière ennéade de Favriüs, Premier mois de l'Automne.
Les Hautes-Terres – « Le Vallon Hurlant »
Dernier jour de la première expédition

Avec force et acharnement, le tunnel reliant l'extérieur à la première pièce avait été construit et l'entrée haute condamnée. Plusieurs expéditions souterraines avaient été menées dans les profondeurs de la caverne et leur profondeur était si importante qu'il fût décidé de ne pas pousser trop loin afin d'éviter de tomber dans de potentielles embuscades.

Le gros œuvre avait été achevé dans la salle primaire qui serait le hall d'entrée, et la totalité du groupe avait passé son temps ici-même en intérieur. Ils avaient déployé une partie des tentes pour se tenir chaud, avaient brûlé le bois destiné à la construction de postes temporaires afin de ne pas manquer de feu ; en contrepartie, ils avaient fait en sorte que la pièce soit assez lissée pour accueillir les ateliers primaires nécessaires aux autres corps de métier.

Dans cette salle déjà avait été placés une dizaine de fours rudimentaires à l'aide de pierre et d'argile, parfois avec d'autres matériaux selon ce qu'ils avaient emportés. Ces derniers avaient été chauffés et durcis par la chaleur afin d'être prêts à l'emploi. Le sol avait été aplanit et les parois agrandies, les premiers piliers taillés de façon rudimentaire.

Tout avait été mis en place sauf le tunnel d'entrée qui n'avait été agrandi que pour faire rentrer les bêtes, car il allait falloir cacher l'entrée pour éviter que des hordes ne viennent s'installer. La porte sera le travail de la seconde expédition, c'est à dire dès l'instant ou les fours commenceront à fumer.

Aujourd'hui était le jour ou les deux expéditions s'étaient rencontrées, la liste établie par Hjolgrim avait été remplie et même plus que nécessaire tant elle était basique. Tous partageaient leur dernier soir ensemble avant le départ de la première expédition le lendemain.

Le contingent présent était plus massif que le précédent et comptait une centaine de civils pour une centaine de soldats. Majoritairement, le convoi était composé de mineurs, d'une poignée de forgerons et le reste était des bâtisseurs. Du gros œuvre pur et dur, assez pour élargir les passages et l'entrée dans le temps établi, mais aussi pour paver la première salle et la rendre digne d'une salle naine.

Le matériel emporté est à la hauteur du convoi, excepté que toute la roche sera désormais extraite sur place, de même que les matières premières nécessaires à la forge. Cependant, l'on trouve beaucoup de bois afin d'éviter que la forêt à distance intermédiaire ne soit exploitée pour des raisons de sécurité.

La technique employée par Hjolgrim était simple : L'on extrayait le maximum possible pendant plusieurs jours, assez pour que les travaux débutent quitte à tailler en gros, et ensuite l'on se terrait dans le plus grand secret et on s'activait sous terre, profitant parfois pour tailler des blocs directement dans les galeries profondes.

Le terrain était dangereux, très dangereux. Ils étaient en zone inexplorée et il allait être primordial de ne pas faire trop de vague les premiers temps si ils ne voulaient pas réveiller la fureur des habitants, et cela allait inévitablement passer par des sorties courtes et intenses.

Hjolgrim était le seul nain à faire la transition et a rester avec toutes les expéditions à chaque fois, piochant dans ses effectifs propres souhaitant rester afin de donner une plus grande impulsion au projet.

Ce soir, l'on chantait et buvait autours de plusieurs petits feux, bien que l'espace soit tout de même restreint pour accueillir les quelques trois-cents dawis présents. Certains s'établissaient déjà dans des poches a proximité de la salle principale pour s'y détendre. Plus le groupe grossissait et plus le chaos l'emportait dans la supervision de chacun, mais la nature s'appliquait très bien chez les nains et le dicton Ordo Ad Chao prenait ici tout son sens.

Déjà, l'on entendait des pioches frapper la pierre à quelques mètres de la salle d'entrée, des initiatives diverses, des discussions et des rires. Hjolgrim ne pouvait pas tout ordonner, et ainsi l'esprit de groupe et la solidarité naine se faisait moteur de tout ceci. Chacun connaissait son rôle et de fait, chacun y allait de son expertise et piochait là ou il souhaitait étendre le lieu de vie. C'était le temps d'une soirée, une fourmilière en pleine activité avec pour but unique de tracer les prémices de ce qui serait finalement une cité souterraine.

- Qu'y piochent qu'y piochent, c'chez eux. lâcha Hjolgrim avant d'achever de vider sa choppe dans sa gargante.

Lui, ne faisait plus rien et profitait de la soirée pour se reposer. Il n'était plus aussi motivé ni aussi frais que ceux qui venaient de débarquer fraîchement. Cela ne concernait pas que lui mais aussi une bonne partie de la première expédition, quoi que tout le monde discutait des plans passés et des plans à venir, ainsi que du travail réalisé et celui qu'il restait à faire.

Les conversations tournaient autours de la stabilité des pièces, autours de certains piliers mal taillés, autours du sol parfois hasardeusement aplanit et du double-travail que cela engendrerait. Le plus gros sujet ce soir était le fait que l'entrée haute ait été condamnée afin que personne ne soit prit en tenaille, car cela avait été fait avec les moyens du bord et il allait falloir réfléchir à la sceller pour de bon.

Des plans étaient posés ci et là sur le papier et la bonne ambiance régnait dans l'entrée. Une ambiance naine typique qui se formait autours du projet en cours.

Hjolgrim lui entre chaque bière restait silencieux, il débutait déjà à étudier les plans, les idées des uns et des autres et aussi, il établissait la liste des priorités pour la seconde expédition qui durerait quant à celle-ci, 9 ennéades. Une bagatelle. Bagatelle qu'il faudra nourrir et abreuver d'ailleurs avec quelques aller-retour de convoi de ravitaillement, qui profiteraient pour descendre les blessés potentiels et ceux voulant rentrer voir leur famille, tout en ramenant de l'effectif frais.

Demain, ils seront cent de moins dans le ventre de la montagne, et débuteront alors les vrais premiers travaux de la future cité.