|
| Les premiers pas dans le sang | |
| | Auteur | Message |
---|
Ranadath A’Daroavae
Hybride
Nombre de messages : 44 Âge : 30 Date d'inscription : 30/11/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 315 ans Taille : 1m92 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Les premiers pas dans le sang Mar 2 Jan 2024 - 8:54 | |
| Julas de la première ennéade de Barkios, An 21 du XI Cycle, Aux abords de l’arène clandestine de la Basse-Ville,
“Qu’est c’que ça peut m’foutre à moi ? Hein ? C’est les risques et c’est comme ça ! Dégage de là maintenant avant qu’tu finisses toi aussi là dedans !”
L’homme à l’embonpoint chasse de ses mains un jeune homme à l’allure misérable en agitant ses mains devant lui. Le pauvre adolescent se détourne lamentablement et s’écarte de quelques pas avant de se poser aux côtés d’un corps poussiéreux et dont le sang s’écoule lentement sur le pavé. Il s’agissait de son frère aîné, qui pensait pouvoir gagner quelques souverains en combattant dans l’arène, mais qui avait eu le malheur de rencontrer le champion actuel pour ne servir que de chair à canon pour divertir les quelques parieurs et passants.
Dans le même temps, Ranadath déambule au milieu des employés et des futurs combattants qui s’entraînent avant d’entrer en lice. Vêtu comme à son habitude d’une tunique finement ouvragée à la mode Puysarde, les mains jointes dans son dos et le port altier. Il observe chacun des présents et détaille chaque mouvement que font les guerriers en s’échauffant. Ceux qui croisent son chemin s’arrêtent tous un bref instant pour l’observer et tous se questionnent sur la présence d’un tel être en ces lieux, mais aucun n’ose un commentaire ou le couper dans sa course.
L’Hybride remarque alors le jeune homme en pleurs devant le cadavre de son frère et hausse un sourcil en s’arrêtant. Pourquoi pleurer la mort d’un être qui avait visiblement désiré risquer sa vie ? Pourquoi se plaindre d’une mort qui, certes n’avait rien de glorieux, était tout de même honorable car digne d’un guerrier, les armes à la main. Le sombre grimace alors, plissant son nez, dans une moue de dégoût en voyant le jeune adolescent agir ainsi et, n’ayant pas le temps de s’en approcher, remarque l’arrivée soudaine de l’organisateur de ces jeux.
“Ah hé… hum… Mes salutations” L’homme s’incline respectueusement en direction de Ranadath, ce qui lui arrache une moue de surprise devant tant de cérémonie à son égard. “Veuillez m’excuser de vous presser ainsi, mais… Vous devriez vous échauffer, les prochains combats vont être annoncés et vous en ferez partie comme vous me l’avez demandé.” Le jeune drow hoche alors la tête sans un mot de plus et commence à s’éloigner. L’organisateur change alors radicalement de regard à son encontre, devenant noir et un fin sourire se dessine sur ses lèvres, puis en se frottant les mains murmurent pour lui-même. “La mort d’un être de ce genre va me rapporter gros… La surprise sera de taille quand il rentrera dans l’arène.”
|
| | | Ranadath A’Daroavae
Hybride
Nombre de messages : 44 Âge : 30 Date d'inscription : 30/11/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 315 ans Taille : 1m92 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Les premiers pas dans le sang Ven 5 Jan 2024 - 8:40 | |
|
Les cris d’excitation en provenance des spectateurs résonnent dans le cul-de-sac servant ainsi d’arène provisoire. Là, à l’écart de l’effervescence et du tumulte des combats, Ranadath se prépare dans un calme et une sérénité palpable.
A ses côtés se trouvent quelques hommes et femmes qui eux, ne semblent pas autant résolu à combattre. Certains tremblent de peur, d’autres font les cent pas en priant leur dieu et pour tenter de se calmer. Il les observe, levant un regard curieux à leur encontre. Ce sont des pauvres ou des esclaves, il ne saurait le dire, tout ce qu’il remarque est que chacun de ces combattants ne semble pas en être un et qu’une personne tierce ou une raison externe les pousse ainsi à se jeter dans l’arène. L’Hybride expire sèchement et continue de manière presque cérémoniale sa préparation, si ces êtres méprisables avaient décidé de mourir aujourd’hui, ce n’était pas son problème et il ferait ce qu’il avait à faire quoi qu’il en soit.
Le Sombre se tient à genoux, tête baissée et les yeux clos. Autour de lui, le vacarme s’estompe peu à peu et il isole alors son esprit. L’adorateur du Père des Batailles reste ainsi silencieux, les mains jointes sur ses cuisses et seule sa respiration lente et maîtrisée montre qu’il n’est pas une statue. Ceux qui passent à côté de lui jettent un regard curieux à cette scène, entre la nature de la créature et son calme apparent, tous semblent décontenancés par cette scène et à mesure que les secondes et minutes s’égrainent, tous commencent à douter de le rencontrer dans l’arène.
Il ne sait pas quel combat l’attend, sûrement pas quelque chose de glorieux ou de bien compliqué. Il ne sait pas qui se tiendra face à lui dans l’arène et qui aura l’honneur d’ainsi périr l’arme à la main. Il ne sait rien de tout ça et pourtant, il reste calme, serein, continuant d’adresser ses prières au Créateur, implorant ce dernier de poser Son regard sur lui en ce jour. Chacune des vies qui Lui seront offertes le seront dans le Feu et le Sang.
Soudain, une nouvelle ferveur monte des arches entourant la ruelle. Un autre Souffle vient de s’éteindre et un autre guerrier vit un jour de plus. La foule en délire acclame le vainqueur et l’applaudit. Puis, le silence revient.
Un homme s’approche de Ranadath qui ouvre lentement les yeux en l’entendant. “C’est l’moment, on t’attend dans l’arène, bouge toi.” Il s’agit d’un individu qui sert de sécurité, rustre qui semble voir les combattant comme du simple bétail. L’Hybride lui offre un regard noir avant de refermer les yeux encore quelques secondes.
Finalement, il se redresse, délasse son veston et le range dans le sac en cuir qu’il a prévu à cet effet. Son corps ainsi tracé et musculeux se dévoile, arborant des tatouages semblables à des scarifications symbolisant son appartenance, sa religion, mais aussi sa servitude. Il serre fermement autour de ses poignets des bandelettes de cuir et finit de se préparer en ajustant son catogan ainsi que la fine broche.
Puis, il avance en direction de l’arène, son air angélique ayant disparu sous une sévérité et une dureté sauvage. Il est enfin prêt, impatient, après tous ces jours d’attente pour combattre et ressentir l’adrénaline de prendre un Souffle ou de risquer le sien.
|
| | | Ranadath A’Daroavae
Hybride
Nombre de messages : 44 Âge : 30 Date d'inscription : 30/11/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 315 ans Taille : 1m92 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Les premiers pas dans le sang Mer 24 Jan 2024 - 16:04 | |
|
Là, devant les grilles de l’arène de fortune, il patiente. Son esprit est clair bien que ses pensées sont vives et fusent dans tous les sens, cherchant ainsi à acclimater ses instincts à ce nouvel environnement. Il patiente encore, pendant que l’organisateur chauffe la foule et présente les prochaines combats à venir, lui, s’enfonce dans un silence religieux, les yeux mi-clos, cherchant alors à s’adresser à Lui une dernière fois.
Le Père des Batailles, le Créateur, voilà pour qui vont les derniers appels en pensée de Ranadath. Pour qu’Il puisse le voir affronter son adversaire et ainsi recevoir en offrande le sang de ses ennemis. Il n’offrira pas le Souffle - ou qu’importe le nom que donne ces vermines à leur âme - à son Père, car elles ne sont pas suffisamment dignes pour ça, mais le sang et le spectacle d’un combat bien mené suffiront pour l’heure.
Peu à peu, il entend de nouveau les cris des spectateurs et sa vision s’éclaircit. La grille s’ouvre alors devant lui et le laisse enfin pénétrer dans l’arène. Un pas, puis un autre. Ses pieds nus foulent lentement l’étrange mélange de paille et de sable, servant surtout à imbiber le sang des défunts. Il avance alors et regarde face à lui. Son corps torse nu roule alors qu’il avance encore jusqu’au tiers de l’arène. Il n’est pas armé, du moins, aucune arme n’est visible sur lui. Après tout, il est un Immortel d’Elda à lui seul, il est une arme aux yeux de ces êtres inférieurs. La surprise et la confusion se lit, se voit et s’entend dans la foule devant sa nature. Chacun semble y aller de son commentaire, de son avis, mais tous sont impatients de le voir en action, les yeux rivés sur cet hybride étrange. Les premiers paris fusent déjà quand le grincement de la grille d’en face se fait à son tour entendre.
Ranadath observe alors et voit entrer dans l’arène non pas un, ni deux, mais bien trois adversaires qui à mesure qu’ils avancent s’écartent en demi-cercle. Ses yeux vont de l’un à l’autre et il les détaille tant qu’il le peut. Ils sont jeunes, maigres et apeurés. Ce ne sont là que des pauvres humains venus ici dans l’espoir de gagner quelques pièces, mais Tesso a fait son œuvre et les a envoyés au-devant de la mort, sans aucune chance de s’en sortir. Ils sont armés. Deux d’entre eux portent des dagues et le dernier une épée courte. La qualité est médiocre et leurs emprises sur les gardes le sont tout autant. Ce moment de calme, d’observation, où les trois jeunes tournent autour de Ranadath semble durer une éternité. Aucun d’eux ne semblent vouloir approcher, tant la peur les saisit au cœur.
Puis soudain, porté par une bravade fugace, l’un des jeunes vaani se lance à l’assaut, poussant un cri pour se donner du courage. Les deux autres lui emboîtent le pas et les trois individus assaillent de trois directions bien différentes. Les armes levées depuis le début de leurs courses, les frappes qui vont suivre sont ainsi clairement attendues et Ranadath, légèrement baissé sur ses appuis, patiente jusqu’au bon moment pour s’élancer. Dans un pas vers l’avant, aussi rapide qu’agile, il brise la distance avec le premier assaillant, le surprenant alors. Sa main gauche monte saisir le poignet du jeune garçon tandis qu’il pivote sur le côté pour s’écarter de l’axe de frappe de la lame. Un craquement résonne, le membre de l’humain a cassé sous la force de la poigne, mais il ne lâche pas son emprise. L’Hybride reste ainsi, tenant encore le poignet tordu dans un axe non naturel, forçant l’homme à s’abaisser devant lui et à lâcher sa lame. Attendant les deux autres, qui se sont arrêtés, surpris et de nouveau apeurés en voyant leur “meneur” ainsi désarmé.
La foule crie alors de continuer le combat, invitant les jeunes humains à poursuivre leurs assauts, mais aussi à Ranadath d’achever son adversaire. Son regard se baisse un instant sur celui qu’il maîtrise et qui est désarmé, celui-ci pleure de douleur et le supplie de l’épargner. Ranadath grimace devant cette démonstration et dans un geste tout aussi vif et maîtrisé récupère la dague de la main brisée et l’enfonce dans la gorge de l’homme, le relâchant aussitôt. Le corps s'effondre alors au sol et bouge encore sous l’effet de spasme musculaire alors que le sang se déverse rapidement de la plaie au cou.
Les cris reprennent plus fort, la vue du sang harangue la foule tandis que le drow lui sent monter à ses narines l’odeur des effluves sanguines. Il se redresse alors et pose ses yeux sur les deux derniers combattants, cette fois-ci il n’attend pas et se rue vers l’un.
L’homme recule d’un pas, mais se fait rapidement rejoindre par l’Hybride. Il tente un coup d’épée à hauteur de tête à l’horizontale mais manque la cible, quand Ranadath se baisse pour esquiver le coup se retrouvant alors à portée. Une main en sécurité sur le bras tenant l’arme, la seconde remonte alors sous le menton de son opposant, il profite de sa vitesse et de sa force pour le faire basculer vers l’arrière et le faire ainsi chuter à terre sur le dos. La main posée sur le visage se détache alors et avant qu’il ne parvienne à porter un coup, il entend des pas derrière, le troisième ayant profité d’être dans son dos pour se jeter sur lui. Il bascule alors, plaçant l’homme allongé entre lui et le dernier adversaire et finalement bondit après que le coup de dague soit parti en fendant l’air sans rien toucher.
Ranadath passe vivement dans le dos, remontant ses mains au cou et le serre dans une prise d’étranglement, pensant avoir le temps de le faire lâcher son arme. Cependant, le second reprenant ses esprits, Ranadath décide d’abréger le combat et brise alors la nuque de l’homme qu’il retenait et n’étant qu'à quelques pas du dernier survivant s’avance vers lui en ramassant l’épée en premier.
Les spectateurs exultent encore plus et invite l’Hybride à achever l’homme qui rampe à terre sur les coudes. Celui-ci l'implore, le supplie même de le laisser en vie, invoquant Néera ou tout autre divinité miséricordieuse de son panthéon. Enfin, La lame s’abat dans un sifflement, transperçant l’air et vient se planter dans le torse du dernier jeune homme qui s’étale sur le pavé.
L'Ilythiirii se redresse alors et observe autour de lui. Ce combat n’est pas ce qu’il pensait être et une grimace se dessine sur son visage. Il cherchait à combattre, pas à mettre à mort des individus qui n'opposent aucune résistance. En silence, sous les acclamations de la foule, il se dirige vers la porte de la grille et pensant à la voir s’ouvrir se retrouve nez à nez avec le gardien des lieux.
“C’est pas terminé.”
|
| | | Ranadath A’Daroavae
Hybride
Nombre de messages : 44 Âge : 30 Date d'inscription : 30/11/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 315 ans Taille : 1m92 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Les premiers pas dans le sang Mar 6 Fév 2024 - 11:07 | |
| “C’est pas terminé”
Le garde qui se tient derrière la grille empêche l’hybride de sortir de l’arène. Il lui porte un regard semblable à celui que l’on donne à un simple animal, une bête de foire, un chien de combat. Ranadath soutient ce regard et n'essaie même pas de forcer le passage, une lueur s’embrase au fond de son Souffle, vive et fugace. Un “chien de guerre” voilà tout ce qu’il est aux yeux du reste du monde ; Une arme vivante simplement là pour donner la mort. Si cette sensation ne l’avait pas dérangé en Elda, voyant ce même regard dans les yeux de son Père et des autres Ilythiiri, il a du mal à l’encaisser quand il s’agit d’être aussi inférieurs et méprisables que des humains.
Alors qu’il reste en place, il entend le grincement métallique de la grille opposée. Ses oreilles se dressent et pivotent alors en direction de l’origine du son, des pas et de vives acclamations. Le Sombre se tourne alors et à sa surprise, deux nouveaux hommes pénètrent dans l’arène. Plus âgés que les précédents, mieux équipés et probablement plus aguerris. Il leur fait face et profite de la distance pour les observer.
L’un d’eux tient une lance, le second un glaive et un bouclier rond de petite taille. Leurs prises sur les armes sont plus assurées et leurs postures plus déterminées.Ces deux-là sont de vrais combattants, ou du moins, pas de la simple chair à canon comme l’étaient les trois adolescents juste avant. D’ailleurs, les iris bicolores de Ranadath glissent lentement sur le sang qui tâche le sable et le gravier à ses pieds, les corps des trois jeunes hommes ne sont plus et l’hémoglobine commence déjà à sécher.
Les deux humains avancent alors, à pas lents, étrangement ils prennent une sorte de formation ou le lancier caché derrière l’homme au bouclier joue de sa longue portée pour couvrir les deux. Des habitués du combat en binôme probablement, ou simplement un instinct de survie. Ils avancent et approchent dangereusement avant de s’arrêter au centre de la scène de combat.
Ranadath cherche du regard une ouverture, une faille dans leur défense, puis son attention se porte au sol à la recherche d’un objet, d’une arme laissée à terre. Rien. Il grimace et soupire, inspirant ensuite profondément en signe de résignation. Il ne souhaite pas en arriver là, mais l’idée lui traverse l’esprit avant d’être chassée par une détermination soudaine. Ses pieds glissent alors sur le sol et ses mains se lèvent dans une sorte de garde propre aux immortels du Vatna dans les combats non armés. Après tout, ce ne sont que de piètres combattants en face, lui et les siens en valent une bonne dizaine bien plus expérimentés.
La foule crie et encourage les combattants. Certains louent le duo quand d’autres hurlent au “Ghadish” qui signifie “Le Bizarre” en Olyan. Surnom ainsi donné à la volée pour l’Hybride. La foule de spectateurs amassée contre les grilles appelle au sang et les paris fusent de tous les côtés sous les rires gras du propriétaire des lieux.
Les deux combattants humains avancent alors, un pas après l’autre, leurs regards sont déterminés, mais ils démontrent une certaine appréhension, une peur quant à leur adversaire qui semble les attendre à mains nues. Puis, se pensant alors une fois à distance d'attaque, le premier coup est lancé.
La lance, assez longue, frappe droit devant elle dans une estocade directe. Attentif Ranadath glisse d’un pas sur le côté pour éviter d’être touché, agile et rapide, il esquive le coup et pivote alors, faisant tourner par la même occasion le binôme devant lui. Une seconde frappe revient, la même, et un nouveau pas chassé pour l’esquiver. L’Hybride patiente, tourne et semble attendre le moment opportun pour frapper. Il n’avance pas, car l’homme au bouclier est là pour l’intercepter dans sa course s’il venait à essayer de gagner dans l’espace vitale.
Finalement, après quelques piques sans réelles convictions, Ranadath se lance à son tour. Quand l’arme longue passe une nouvelle fois à côté de lui, il s’en saisit fermement et tire alors à lui sèchement. Le guerrier qui tient la lance s’écrase dans le dos de son camarade et les deux hommes chancellent sur quelques pas. Profitant de cette brève ouverture, le Sombre avance alors, remontant le long de la hampe en bois et vient frapper de son pied contre le bouclier devant lui. A la surprise, il ne cherche pas à tuer sur le coup, mais semble satisfait de l’effet obtenu. Et pour cause, les deux hommes se sont détachés l’un de l’autre et se retrouvent maintenant séparés, Ranadath se trouvant au milieu des deux, les empêchant de reprendre leurs positions.
L’ilythiiri maintient sa position et sa garde, ses yeux vont de l’un à l’autre attendant la moindre attaque portée à son encontre. Il le sait, les deux hommes vont chercher à se retrouver, les pas de l’hybride s'harmonisent avec les leurs dans une sorte de danse mimétique, essayant de rester à distance de la lance tout en se positionnant au centre.
Un cri rageur provient de sa droite, en une fraction de seconde il tourne la tête et remarque alors le glaive levé s’abattre vers lui dans une série de coups rageurs. Il recule, agile dans ses pas vers l’arrière, zig-zag de droite et de gauche, laissant l’acier siffler dans l’air quand soudain, une drôle de sensation s’empare de son corps. Froide et piquante, alors qu’il marque les derniers pas pour s’éloigner de son assaillant, Ranadath baisse le regard vers l’origine de ce vif ressenti. Son épaule saigne, une entaille fraîche s’y trouve et la pointe du glaive ensanglantée finit de lui faire comprendre la situation. Il est touché, pas grièvement fort heureusement, mais c’est bien suffisant pour que son sang viennent abreuver le sable de cette arène.
A cet échange de coups, la foule s’embrase à nouveau. Voilà donc à quoi ressemble le sang du “Gadish”. Il peut saigner comme tout le monde et voyant ça, les spectateurs et les guerriers humains s’enhardissent, sans se soucier de la suite.
Ranadath quitte alors sa blessure fraîche du regard et porte son attention sur celui qui l’a blessé. Son visage se ferme, ses yeux se plissent. C’en était trop, même si la blessure est légère l'humiliation s’empare de son cœur. Faisant quelques pas, encore, vers l’arrière, l’Eldéen laisse son Souffle s’ouvrir à la Trame. Il la ressent, la recherche et s’en saisit. Peu à peu, il laisse les fils se tisser autour de lui et jouant de son poignet, il la modèle peu à peu. Tout ceci est invisible tout d’abord pour ceux qui regardent, mais lentement, ils remarquent que la main qui oscillent se retrouve nimbée d’une certaine aura floue, pareille à des effluves de chaleur. Alors, à la vue de tous, les fils de la Trame s’enroulant autour de l’avant-bras du guerrier s’embrasent et forment finalement une longue chaîne enflammée pareille à un fouet magmatique.
Le silence tombe autour de l’arène pendant une seconde, qui semble être une éternité. Puis les cris reviennent encore plus forts et plus nombreux. Les deux guerriers quant à eux restent interdits devant cette scène. Personne ne s’attendait à ce revirement de situation et voilà donc que celui qui est surnommé le Bizarre montre enfin ses réelles capacités.
Le fouet de flamme ainsi formé vient lécher le sol qui se noirci à son contact. Ranadath le fait claquer une première fois devant lui et s’avance alors pour frapper. Rien ne peut l’arrêter à cet instant, maniant avec expertise cette arme arcanique et élémentaire. D’un coup dirigé vers le porteur de la lance, l’arme de feu s’enroule autour du bois et le consume immédiatement, désarmant l’homme qui n’a pas le temps de réagir alors qu’en une fraction de seconde les flammes viennent s’enrouler autour de son visage pour le brûler dans un cri de douleur qui se mélange au crépitement de la chair brûlée.
Tirant vivement sur son arme pour se défaire la prise, Ranadath pivote vers le second, marqué par la stupeur de voir son camarade ainsi achevé. Il perd son calme et recule devant le guerrier du Vatna qui le suit d’un pas lent, faisant à nouveau claquer son fouet dans le vent pour l’intimider. L’humain appelle à la clémence, se rendant, essayant de prévoir ou l’arme viendra le frapper en plaçant son bouclier devant lui, mais Ranadath ne semble vouloir faire preuve d’aucune pitié. Il est un chien de guerre, une arme vouée à donner la mort et il le prouve.
Faisant tournoyer la chaîne de magmatique, il l’abat alors vers le bas. Les flammes serpentent alors vers les jambes et s’enroulent autour des bottes de cuir. Faisant chuter le vaani dans un cri vif de douleur sous la morsure de la brûlure. D’un coup sec, il ramène à lui son arme et les pieds ainsi rongés se détachent du reste du corps ou tiennent encore à quelques fins liens de muscles et de ligaments. Ranadath s’approche de l’homme à terre qui ne le remarque pas tant il hurle sous la douleur. Le Sombre observe le blessé, le contourne et jette un dernier regard à la foule qui attend avec impatience la mise à mort.
A la surprise de tous, les flammes disparaissent peu à peu et s’évaporent, libérant son avant bras duquel s’échappe une fumée noire et chaude, sans aucune trace de brûlure. Il libère alors la Trame, la laissant elle aussi s’échapper de son corps et retrouver sa place. Puis lentement, il se baisse, s’empare du glaive et d’un geste sec vient le planter dans la trachée de l’homme qui agonise, mettant ainsi fin à ses souffrances dans un gargouilli sanguinolent.
Alors que les spectateurs exultent, lui, quitte le centre de l’arène et se dirige à nouveau vers la grille, silencieux, le buste droit. Le garde qui auparavant portait un regard dur sur lui ouvre alors la porte et le laisse sortir, baissant les yeux sur son passage comme pour ne pas subir le même sort que les deux pauvres individus.
“Ghadish” déambule alors entre les gens qui le félicitent, tapent sur son épaule ou l’insultent - ayant perdu quelques souverains au passage -. Il erre en direction de ses affaires qu’il retrouve finalement. Et commence alors à se rhabiller comme si tout ceci était le plus anodin.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Les premiers pas dans le sang | |
| |
| | | | Les premiers pas dans le sang | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |