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 Mea maxima culpa [Solo - sous validation du staff]

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Shaheem Angharad
Sang-mêlé
Shaheem Angharad


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MessageSujet: Mea maxima culpa [Solo - sous validation du staff]   Mea maxima culpa [Solo - sous validation du staff] I_icon_minitimeLun 10 Juin 2024 - 16:56

2ème jour de la quatrième énnéade de Verimios, l’an 21 du XIème cycle.

Qyriah n’avait plus sa splendeur d’antan. Elle s’y était préparée depuis l’avant-veille, après sa discussion avec Ozkûn. Il était difficile de mesurer combien l’ingérence pouvait coûter à une province ; visiblement, si Maralina avait su mettre à genoux le Sénat et son Prince, elle n’avait pas brillé non plus comme protectrice. Les reconstructions prenaient du temps, mais il semblait que les efforts de celle qui se prétendait reine étaient bien insuffisants eut égard aux dégâts causés. Et bien qu’une pensée émue s’en alla aux braves tombés cette nuit-là, Shaheem ne pouvait se départir de ce sourire satisfait. Déjà parce que le dôme du Sénat sonnait comme une délivrance ; elle avait mal au cul d’avoir chevauché trois heures depuis Ashaï. Elle n’était pas excellente cavalière, et en plus les canassons avaient tendance à la faire éternuer. Mais ce qui mettait en joie la Princesse de Sel, outre la délivrance prochaine de ces petites irritations équestres, étaient de noter qu’elle arrivait pile au bon moment. L’art d’avoir l’exact temporalité n’était pas donné à tout le monde ; c’était un arcane propre aux grands de ce monde, qu’il fallait cultiver dès le plus jeune âge pour ne pas se voir, plus tard, couper l’herbe sous le pied.

L’Asharite l’avait appris à ses dépens. Elle se souvenait parfaitement de l’humiliation qu’elle avait ressenti lorsqu’elle avait trop tardé à demander à Mihai sa compagnie pour un bal. Les fillettes n’avaient que douze ou treize ans à l’époque. Cela était bien assez vieux pour apprendre une loi simple qui régit ce monde : celui qui n’arrive pas à l’heure est bon pour manger ses doigts. Lorsque Shaheem était arrivée ce jour-là, une poignée de fleurs coupées à la main, jamais elle n’aurait imaginé le visage incrédule de sa compagne rousse. Elle se rappelait encore de cette main, venue cacher pudiquement sa bouche, sûrement trop choquée pour balbutier autre chose que : « Hec… Hector m’a déjà demandé… Je… J’ai dit oui. Je suis si désolée Shaheem, je… ». La honte et le déshonneur, voilà ce qui avait frappé la jeune Princesse, les mots plus tranchants que des couteaux. Mihai avait dit oui à Hector. Ce pourceau d’Hector, le fils d’un Consul, membre de la Diète ! Il n’avait rien pour lui aux yeux de Shaheem : il était laid, terriblement ennuyant et dénué de toute intelligence. Depuis, on ne l’y reprit plus ; elle s’assurait qu’aucun autre Hector ne vienne mettre à mal ses projets, même les plus futiles.

Mais maintenant qu’elle enjambait le fleuve au son cadencé des chevaux, elle devait avouer que cette mission-ci n’avait rien de futile. Quoique la médaille était attrayante, le revers cachait un monceau de merdes qu’elle devrait pelleter, et au plus vite. Au moins les augures étaient plutôt favorables aujourd’hui, et elle pouvait bien concéder à se salir les mains un petit peu, si cela finissait par lui rapporter gros. [Tandis qu’elle progressait dans la ville, bien accompagnée par sa garde, elle continuait à dresser la liste des stigmates visibles de la guerre qui avait opposé la Princesse de Chair à Diolando. La Toute Mère lui pardonne ces pensées, mais n’aurait-il pu la pousser plus violemment et se rendre au moins utile en cela ? Au lieu de quoi, le pauvre ère avait perdu non seulement son titre, mais avait ajouté un joyau de plus à couronne maudite de la Maralina avec, en bonus, la naissance de ces enfants maudits. Tout ça parce qu’il n’avait pas eu le courage de la bousculer avec toute sa force. C’était quand même bien dommage… Bref, ses mires scrutaient chaque endroit avec attention. De-là, les pavés déchaussés, ici des boutiques en ruines, ou encore par-là un consortium de pauvres. Avec l’hiver rude qui s’annonçait, ces braves gens perdraient bientôt leurs doigts, puis cesseraient d’être un problème pour l’ordre public. C’était parfait.

Le conseil avait été réuni pour l’accueillir, sur les hauteurs de la cité. L’endroit avait dû être magnifique, mais aujourd’hui, il ne restait rien de la splendeur d’antan ; comme si un cataclysme avait rayé de la carte une partie de ce qui fût. Elle n’avait eu vent de ce qu’il s’était passé que par récits interposés ; mais elle devait bien avouer que pour une fois, l’ampleur de la catastrophe valait ce qu’on en racontait. A tel point qu’elle en perdit un peu de son sourire, se contentant maintenant d’une mine avenante, comme si le lieu ne se prêtait plus aux bonnes choses. Et puis, elle était conseillère ! De quoi raviver les plaies et souffler sur les braises, comme si elle pouvait s’en prendre à un animal blessé. Elle démonta, sa garde avec, et fût bien vite conduite dans une maison cossue qui faisait visiblement état de palais, depuis que l’ancien avait été soufflé par la naphte. Que cela était d’un triste ! Heureusement, elle se faisait porteuse de bonnes nouvelles. De changement. D’avenir.

« — Bienvenue à Qyriah votre Excellence. Nous espérons que la route fût bonne.

Le conseiller qui l’accueillait lui faisait face, comme la plupart de la Curie. Il avait la mine creusée de ceux qui s’échinent à la tâche, et l’air austère. Aucune joie n’avait transpiré de ses paroles, aucune bonhommie ; de simples platitudes d’usages, à croire qu’ils la préféraient loin de chez eux. Voilà qui était blessant.

Le trajet depuis Ashaï n’est pas dénué de charme. Et c’est à moi de vous remercier, messires les conseillers, de m’accorder cette audiance. Je sais que votre temps est aussi précieux que le mien, aussi, vous le voulez bien, nous pouvons commencer.»
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