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| La chute du faucon gris [ Olo ] | |
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Lindorie Sith'Ael
Elfe
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| Sujet: La chute du faucon gris [ Olo ] Jeu 4 Juil 2024 - 4:50 | |
| 9ème journée la 8ème ennéade de Verimios d’Hiver, an 21 du XIème cycle
- Ayez du nerf! Cherchât à se faire entendre la Sith’Ael, la voix enterrée sous l’intensité de la borée soufflante.
Tapissée en totalité par de bien alarmants nimbo-stratus, la voûte céleste subissait les affres du mauvais temps, faisant s’abattre à ses pieds l’une des plus sauvage tempête hivernale de l’année. En toute abondance, les nuages se délestèrent du poids de la neige, tandis que la galerne soumettait la cime des arbres ainsi que leurs robustes rameaux à se plier sous sa toute-puissance. Non, d’aucuns ne pouvait cultiver le désir de s’exposer volontairement à pareil intempérie. Pour autant, les Baar’Ane faisaient acte de présence et battait la neige nouvelle sous leurs pas éprouvés. C’est que, partis depuis trop longtemps déjà de leurs pénates, ils avaient redoublé d’ardeur et s’étaient laissés prendre de court par la colère céleste. Affamés, détrempés, éreintés à outrance, certains vinrent même à se demander s’ils allaient sous le joug de ce blizzard pousser leurs derniers souffles. Les épaules voûtées, recroquevillés et engoncés dans leurs affublements les plus humides, la Noss cheminait difficilement dans l’espoir de trouver un refuge pour la nuitée à venir. Tenant pour position celle de tête, Lindorìe bravait la tempête au même titre que ses comparses, s’assurant par quelques œillades assidues qu’aucuns ne viennent à faiblir de trop. Les joues rosies par la froidure, mais aussi débarbouillées par la neige de toute impureté visible, point n’en faudrait plus d’une heure pour que le derme de son faciès s’en voit meurtri par sa morsure.
- L’Effirïe! Haliëlindë s’est effondrée! Mugit comme il le put l’un de ses compères, s’élançant aux pieds de la pauvresse. À l’effroyable énoncé, l’Ornedhelle fit virevolter la neige sous ses larges enjambées, tant elle fût pressée de s’enquérir de l’impotente. Une main doucereuse, quoi qu’engourdie par la froidure, vint caresser son visage et y chercher si la chaleur d’un souffle quittait ses narines. Sans faire ni une ni deux, elle se redressa dare-dare, puis s’adressa à trois autres Baar’Ane, dont les airs hélas, n’avaient rien de plus avenant que les autres.
- Vous trois! Partez, maintenant! Partez à l’ouest, à l’est et au sud! Dénichez-nous un abris au plus preste, avant que la mort ne nous attrape!
À la mesure des plus vaillants soldats, ils quittèrent la Noss sans houspiller les ordres, sachant qu’il en allait de la survie de leurs semblables. Jamais ils n’avaient été confrontés à pareil climat et bien qu’ils n’étaient pas en souffrance par la qualité du froid, sa morsure n’épargnait guère leur peau, la fatigue les engourdissaient, leurs muscles peinaient à se contracter convenablement et la faim les tenaillaient comme jamais …
Une heure semblait s’être écoulée jusqu’à ce que retentisse le hurlement de Falgorn, qui cherchât à se faire entendre à travers le tumulte des bourrasques. Porteur d’heureuse nouvelle, le bougre avait déniché une auguste grotte dans laquelle ils auraient tout le luxe de se tenir à l’écart de ce bouillonnement céleste. Cette fois massés tel un essaim d’abeille qui cherchait à faire rétention de leur chaleur, ils emboitèrent le pas sur le sentier déjà effacé par la neige nouvelle. Enfin, ils aperçurent à l’horizon une caverne à l’entrée certes lugubre, mais qui conviendrait tout à fait pour la nuit … Dévalant la pente qui menait à cette dernière, les Baar’Ane s’engouffrèrent dans ladite antre et eurent enfin le luxe de souffler un peu. Détrempés de pieds en cap, tous se laissèrent choir sur le sol humide, lessivés de leurs plus récents efforts déployés.
- Euh, l’Effirïe … On a peut-être un problème, souffla Falgorn, la voix tout aussi incertaine que la mine qui planait sur son faciès aux traits tirés.
- Quoi, encore ? Souffla-t-elle désespérément, les deux mains placardées contre son propre visage, de sorte à préserver le peu de contenance qui lui restait.
- Je crois que nous ne sommes pas seuls, termina l’oiseau de malheur, en pointant là, gisant plus loin, le frêle corps d’un elfe qui avait tout l’air d’avoir passé l’arme à gauche.
Dernière édition par Lindorie Sith'Ael le Sam 13 Juil 2024 - 12:01, édité 1 fois |
| | | Olossûr Taenion
Ancien
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Jeu 4 Juil 2024 - 12:15 | |
| Hlàpemàr, se nom résonnait tel un bourdonnement sourd dans ses oreilles. Carrobrelian n’était plus, le défunt tombeau verdoyant, transfiguré en cité flottante aux flux emplis de chaos. Aucunes explications à se phénomène antédiluvienne ne résonnait avec assez de contenance pour qu’Olossûr lui accorde crédit ; des années, des siècles, des cycles, seraient nécessaires à la parfaite réponse. On viendrait bientôt de partout pour en fouler la terre maudite, croyant converger vers un nouveau lieu de pouvoir et qui se souviendrait alors des malheurs que renfermaient ses pierres flottantes ? Cette idée glaçante, l’avait troublé avec la précision d’une lame qu’on remue dans la plaie et pourtant, trouver les raisons du pourquoi, agissait sur lui comme un terrible aimant, mais parviendrait t-il à faire abstraction de la blessure qui couvait toujours ? Ce fut des pensées identiques qui l’avaient accompagné, alors qu’il fendait l’air en direction de Quatrième Saison, poussé par les vents et son Art. Mais lui, qui maîtrisait pourtant son élément, avait sous estimé l’impact d’une telle dualité sur la concentration nécessaires à ses actions.
Alors qu’il survolait l’orée de la cime, se targuant d’y trouver plus favorable courant, il se fit surprendre par un déchainement de bourrasques typique à la saison. Une erreur de néophyte, qu’il aurait put aisément contourner en adoptant plus adapté positionnement. Mais quand on usait de sa magie de telle façon, rare était les fois ou la faute s’en trouvait pardonné et tout bon tempestaire qu’il était, il ne put retrouver le contrôle des Vifs qui le soutenaient. Ainsi, chuta l’Ancien Gris. Sa méditation psalmodique brisé, son focalisateur décentré, il fit une première embardé dans les hautes branches, fendant la couronne de chêne multi centenaire comme un grêlon aux proportions hors du commun. Dans sa débâcle, son corps chétif percuta la ramée, brisant branchages et fourrées, dérangeant les habitants des hauteurs d’une manière insoupçonnée. Et comme toute chose qui vole sans en avoir le talent, finit indubitablement par retomber, sa course effrénée en direction de la mort, ne fit que continuer. L’instinct fut la seule chose qui lui sauva la mise, quand au détour d’une travée d’écorce parsemé, il put reprendre un contrôle certain mais mal assuré, sur le collier météorique qui lui permettait de conjurer. Alors, de simples mots vinrent à ses lippes ensanglantées et c’est de cette action, qu’il put dans un dernier élan, manifester le Vif en dirigeant une brise suffisamment forte pour lui servir en urgence. Elle agit comme un frein qui vint le percuter, coupant son souffle et sa logorrhée, mais ce fut grâce à elle, que Yanasindë sauvegarda sa vie en finissant par s’écraser dans la neige en tapis. La manière était loin d’être belle, mais suffisamment efficace pour éviter que son échine ne se brise à jamais.
Combien de temps il resta ainsi allongé ? Une réponse qui sera à jamais oublié. Quand il reprit conscience, il savait qu’une terrible course contre le temps venait de s’engager. Incapable de se repérer, il erra sur une distance et un moment non quantifiable, poussé par sa seule volonté. Son corps meurtri, entaillé et aux membres pour certains sans doute cassé, ne semblait que souffrance et douleur. Ses mises dépareillés ne se vantaient de plus aucuns luxes, et à quoi bon maintenant ? Son salut vint d’une cavité dissimulé sur laquelle il jeta son dévolu. Elle fut pour lui l’unique abri, le dernier fil de sa survie. Dans se repaire sombre et humide, il réussit à s’abreuver de l’eau ruisselante et parvint à se nourrir de quelques insectes. Des reflexes qui lui provenait d’un passé plus fringant, sur les routes des échauffourées qu’il avait traversé. Mais ce petit répit, ne serait que de courte durée, car sans un temps s’améliorant, il serait tout bonnement incapable de quitter la gangue qui le protégeait. Hors à l’extérieur, rien ne promettait le contraire et c’est, à la lueur d’un jour sans nom, qu’il perdit connaissance, recommandant son Souffle à la Mère. Était-ce le venu le temps de la fin ? Le pensait-il certain. Hors ses mires s’ouvrirent une dernière fois, lui dévoilant dans le flou de sa grotte, les trognes de quelques êtres vêtus sauvagement. Ses chances de survie, venait de considérablement augmenté. Tendant un bras rachitique, il murmura.
« A….boire. »
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| | | Lindorie Sith'Ael
Elfe
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Jeu 4 Juil 2024 - 18:44 | |
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S’étant laissée choir aussi durement, la simple idée de reprendre sitôt équilibre sur ses échasses l’horripila de plus belle. Ainsi, elle n’eut guère autre choix que de reprendre l’aplomb sur ses jambes ramollies, plissant le regard en direction du curieux personnage, de sorte à mieux en distinguer la charpente. Elle s’approcha de se dernier, planta douloureusement genoux en terre, et s’accroupie à son niveau. Sans que de douceur en ponctue le mouvement, sa main se posa contre le front du mourant, puis ses joues, terminant sa course près de ses lèvres desséchées et de son nez gelé.
- Il s’accroche à la vie, affirma la meneuse, en direction de ses comparses. Dénudée de la moindre empathie pour ce qui semblait être ce vénérable anëdhel, son regard glissa sur le restant de son corps inanimé, comme si elle cherchât quelque chose à même d’en identifier l’individu. Les affublements en haillons, déchirés de parts et d’autres, le bras positionné dans un bien étrange axe : fort était à parier que le bougre avait subit l’accident d’une vie ou s’était frotté à bien plus fort que lui … Mais son faciès, si singulièrement prostré par les affres du temps, lui fit douter que le bonhomme eût été capable de tirer l’acier d’un quelconque fourreau. Vu l’état du cadavre en devenir, impossible d’en déceler si ses creuses racines étaient faites du bon bois ou de pierre blanche.
Pour la sauvegarde de cette vie aux abords du précipice, elle prit décision de ne pas déployer outre mesure d’efforts. Tout de même, pour assouvir la curiosité de certains d’entre eux et, peut-être, dans l’espoir que le souffreteux leur apporte distraction le temps d’un repos mérité, Lindorìe retrouva son aplomb de tantôt et s’adressa à ses pairs.
- Occupez-vous du feu ; nos défroques doivent être séchées et nous devons décongeler de nos havresac la nourriture séchée et nos gourdasses. Quant à toi, Lahëllìnd, occupes-toi du moribond et attèles-toi à son bras. Il est très certainement cassé ou son épaule est disloquée. Assure-toi également de le dépouiller de tout ses biens, au cas où …
Ainsi s’attelèrent l’escouade toute menue de la Baar’Ane, puisant dans les ultimes retranchements de leur constitution le nécessaire pour mener à bien ces tâches incombées.
Quelques heures plus tard …
Les paupières alourdies comme jamais, le regard au trois quart clos, Lindorìe veillait à ce que l’âtre ne manque de bois et continue à chasser de l’antre de fortune l’oppressante froidure hivernale. À deux doigts de céder à l’éreintement, plongée entre deux mondes, une plainte à peine audible vint se mêler au crépitement des charbons incandescents et la choppa hors de sa torpeur. Sa paire d’agate sonda les alentours, dubitative que son esprit lui ait joué un mauvais tour. À la vue de ses compères assoupis, elle vit ses nerfs de suite apaisés par l’expression de leurs faciès sereins, à l’unisson détendus par le confort des langues de feu que crachaient le brasier. Puis, son attention se buta sur le pérégrin, qui semblait remuer laborieusement le bout de ses doigts dans la plus triste des requêtes ; celle de mouiller ce bien désertique gosier. Loin d’être enchantée de faire le partage de ses rations de flotte, l’Effirïe consentit tout de même à sa requête et, s’approchant à son niveau, l’aida gauchement à humidifier ses lèvres à sa gourde. La manœuvre exécutée, la Noss posa son séant non loin de ce dernier et le questionna du regard, sans lui offrir ne serait-ce qu’une once de réconfort dans la voix.
Non, définitivement, sa curiosité à elle ne cultivait en rien de questionnements en son égard. Plutôt, elle serait bien aise d’accéder à ses autres requêtes, dans l’unique mesure où le géronte lui quémanderait d’abréger ses souffrances. Là, oui, elle serait à même de faire preuve de sa plus vaste dévotion.
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| | | Olossûr Taenion
Ancien
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Sam 6 Juil 2024 - 10:08 | |
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Bien curieuse était la situation pour un adepte du mouvement et de la prose aux vents, qu’ainsi se trouver prisonnier de sa propre gangue alité ; incapable ne serait-ce que de mouvoir un membre, se pensant définitivement cloué au pilori statique de l’inerte existence. Un véritable cauchemar en somme pour celui qui une vie durant n’avait été que déploiement et ballotement avec les instances éphémères du Vif qui parcourait le monde. Dans cette torpeur qui était la sienne, dans ce cercueil immobile que représentait sa carcasse, Olossûr essayait à grand mal de se réfugier dans les abîmes de sa propre conscience afin de fuir une réalité qu’il n’osait pas affronter. Ses rêves chimériques et fiévreux ne lui envoyaient que de terrible représentation de lui-même, condamner à errer avec les roches jusqu’à l’éternité, incapable de vivre et de mourir. La souffrance était présente, mais relégué à un plan second, comme une amie infidèle qu’on acceptait sans pour autant la laisser prendre place dans ses pénates. Et pourtant, c’est d’elle que vint la délivrance, car elle ne poussa à reprendre corps dans le monde éveillé. Ce fût sa soif que l’avait tiré de sa transe comatique, mais c’était belle est bien la douleur de son bras, de sa myriades de lacérations et des hématomes de ses jambes, qui agirent sur lui comme un sévère rappel à l’ordre.
On lui partagea une outre, avec une parcimonie qu’il fut incapable de mesurer, tant le liquide aqueux qui traversait d’amont en aval son corps fut une bénédiction. Se sentant comme le lit du ru à l’approche des premières pluies d’automnes après un long et dévastateur été, il reprenait vie telle une plante grisonnante. Les mouvements incontrôlés de son corps, lui rappelaient alors qu’il n’était point paralytique et que sa démence rocailleuse n’était en réalité, qu’une projection de ses terreurs enfouis. Il possédait toujours le mouvement et le Vif, il possédait toujours l’essentiel. Se redressant avec la peine du parchemin trop longtemps roulé, il réussit à s’adosser aux murs humides du cloaque caverneux qui lui avait sauvé la vie. Dans un sommaire âtre, s’agitait les flammèches d’un feu presque mourant et il le contempla un temps trop long avant de distinguer la tisonnière qui était en charge.
Une foule de borborygme ligneux s’échappèrent de ses lippes avant qu’il ne put prononcer le moindre mot et il dut refouler une quinte de toux afin d’éviter de perdre définitivement son bras. La, il se rendit à l’évidence : on avait prit soin de lui. Ses blessures pour la plupart pansées, son bras démis doté d’une attelle sommaire. Bien qu’il restait sur une certaine défensive, il ne pouvait qu’être reconnaissant.
« Heri. » commença t-il par murmurer en politesse. « Merci. Sans vous, je serais mort en cet instant. Je vous en suis, grandement….reconnaissant. Mon nom est Olossûr Taenion de la cité de Quatrième Saison et, il m’est impossible de renier l’œil que la Mère posa….sur moi. Afin que vous me trouviez dans si sordide endroit. »
Il tenta une esquisse de salut crânien censé être empli de respect et de reconnaissance, mais la courbette rachitique d’on il se targua le fit plus ressembler à un épouvantail mal rembourré. Autours, le reste de la troupe dormait ou se réchauffait, seule l’unique femme était encore éveillé et il la contempla avec plus d’assiduité.
« Me partageriez-vous votre nom afin que je puisse vous rendre réel… hommage ? »
Tandis qu’il prononçait ses mots, la vue auparavant trouble de Yanasindë, s’éclaircit légèrement. Sur les mises de ses compagnons cavernicoles, il distingua d’abord quelques affres les répertoriant comme ceux des bois ; chose on ne peut plus évidente pour tout esprit sensé. Hors, son observation s’affina, avant de se muer en un profond et terrible sentiment d’effroi ; il lui parcourut l’échine avec autant de puissance que la frénésie glaçante qui frappait au dehors. Sur l’appareillage de ses sauvages, se dessinait les signes et insignes d’une appartenance ne promettant aucunes clémences ; car Olossûr était bien là en compagnie d’éminents membres des Baar’Ane, les protecteurs sanglants de la terrible hydre. L’Ancien Gris ne put dissimuler son dégout, se préparant déjà inconsciemment à la suite qu’il jugeait bien sombre ; ceux qu’ils pensaient être ses sauveurs, venaient de prendre l’apparence de bien mauvais tourmenteurs.
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| | | Lindorie Sith'Ael
Elfe
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Sam 6 Juil 2024 - 18:47 | |
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Les jambes recroquevillées contre elle-même, elle allongeât le bras et se saisit d’une buche encore humide de cette neige nouvelle qui l’en avait recouverte. D’un geste leste, elle balança le boqueteau contre le monticule de braises ardentes, puis redressa le menton en contemplant l’envolée sulfureuse de tisons et d’éphémères flammèches volantes. Placée à une enjambée à peine de l’importun personnage, bien que la flotte semblât avoir différé son agonie, elle ne plaça en lui point plus d’intérêt. Elle préférait vouer ses pensées aux reliefs dansants, à ces boléros enflammés crachés par l’âtre de fortune. Elle y trouvait là fort bien plus agréable paysage à admirer que les ridules qui parcouraient en toute abondance le faciès de la carne à trois-quarts crevée. Elle partageât la quiétude des lieux avec le crépitement des brandons incandescents, mais aussi avec les respiration lourdes et harassées de son commensal. De sa main dextre elle quérir présence de son havresac et en tira un bout de viande séché, qu’elle vint d’ailleurs croquer et mâchouiller d’un geste éhonté envers le souffreteux. Ainsi s’invitèrent dès l’abord les jérémiades intestinales de ce dernier, l’estomac étriqué qu’il devait se trouver! Pour autant, alors qu’il se trouvait chambranlant sur le précipice de sa tombe, il trouva force à ne point quémander l’aumône. Et en ce geste de peu de mots, Lindorìe y accorda un certain respect, car se contentant des ingrates gorgées d’eau qu’elle lui offrit, il n’avait guère trouvé à redire depuis.
Elle soupira de lassitude en observant le restant de protéine séché qui dormait dans le creux de sa patte. Après tout, c’était bien peu lui donner : de ce don désintéressé, elle n’allait pas être plus en souffrance qu’elle ne l’était déjà. Elle s’en alla lui faire la gratuite étrenne, puis en musela le geste de suite après que le bougre se soit présenté. Aussitôt que la nature de ses racines fût dévoilée, un frisson vint lui secouer l’échine et commença à faire bouillir son sang. Engoncés dans leurs monuments de roche, à se complaire de l’immaculé de la pierre, ils ne vivaient dans la belle Anaeh de plus détestables et exécrables Taledhels que les Quatréens! Heureuse s’en verrait la sublime forêt de voir disparaître de ses frondaisons ces sangsues destructrices, pensât-elle. Et n’eût été du tumulte qui mettait en difficulté sa Noss, elle aurait volontiers réglé les problèmes digestifs de son invité en lui gavant le museau de son coutelas. Mais pour l’heure, rien n’était moins nécessaire que d’attiser les représailles que pourraient soulever la disparition du Quatréen, qui qu’il fusse. Aussi se contenta-t-elle seulement de lancer, bien à la vue de son ami du jour le morceau de barbaque dans les entrailles du feu, qu’il comprenne l’ampleur du déplaisir qu’elle avait à être en sa compagnie.
Autour de brasier sommeillait une meute et Olossur, la patte cassée, jouait ce jourd’hui le rôle du mouton, car une fois que les loups auront flairer l’odeur de l’hémoglobine quatréenne, il s’en verrait d’emblée privé de ce salut si prisé.
- On me nomme Lindorìe Sith’Ael, quatréen, répondit l'Effirïe froidement, autant sinon plus que les brises qui s’invitèrent encore et toujours dans l’humidité de leur grotte. S’il est hommage que tu veux me rendre, fais-le silencieusement, car ici tu n’es pas plus en sécurité que dehors, la prévient-elle. À ce bien triste avertissement, elle laissa couler une œillade vers ce dernier tout en lui laissant voir les signaux les plus clairs de sa Noss ; ceux des traces sanguines et multiples à son cou, par exemple, ou d’une petite écaille, aussi singulière qu'étincelante, épinglée subtilement contre le lobe de son oreille handicapée.
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| | | Olossûr Taenion
Ancien
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Mer 10 Juil 2024 - 12:23 | |
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La prose était posé, le ton donné et bien qu’il ne lui en aurait fallut que moitié moins, Yanasindë sut qu’il se trouvait là dans bien sacré pétrin. Les expectorations des rêveurs allongées produisaient bien curieux effets ; comme si ces derniers solidifiaient petit à petit l’air et l’atmosphère de la cavité confinée. Son souffle déjà court c’était encore entaillé de quelques empans et sa perception du Vif n’en avait que souffert d’avantage ; évoluer au milieu des êtres qu’il considérait comme les plus vils et dangereux habitants qu’accueillait la Sylve produisait sur sa psyché dégâts semblable au tranchant de la hache attaquant la grume. Lui qui l’instant suivant s’en trouvait empli de félicité et reconnaissance, se trouvait maintenant transis et acculé comme une bête prête à subir la curée. Son instinct le poussa à jouer des doigts, cherchant le réconfort froid du fer météorique qui accompagnait chacun de ses pas et une nouvelle fois, il s’en trouva poignardé pantois : on l’avait dépouillé. Nerveusement il scruta d’une œillade folle les ombres et les recoins, pensant pouvoir y déceler le signe de précieux focal, sans succès. Canaliser ainsi l’ether de façon sauvage, convoquer l’Art sans la manière, n’était pas impossible, mais au combien destructeur et instable ; aussi, il n’était point sûr d’y arriver même avec les meilleurs des conditions, alors ainsi blessé et diminué, reviendrait à jouer avec la mort dans un concours de dés pipé.
Dominant enfin ses sentiments, Olossûr s’étendit en conjoncture rapide ; bien qu’il se pensait toujours au menu de la prochaine barbaque ; voir pis encore, la cible du futur des enlèvements qui scarifiaient Quatrième Saison depuis un année maintenant, un murmure intérieur, psalmodique et répétitif lui servit de phare : pourquoi ne t’ont-ils pas encore tué ? Auraient-ils prit le temps de partager soin et eau pour un Souffle qu’ils auraient décidé d’ôté juste en suite ? Cela ne se targuait pas de bon sens, à moins, que l’elfe sauvage qui le dévisageait possédait d’autres plans bien plus ombrageux. Soit les Baar’Anes, avaient réellement décidé de le sauver, soit, ils l’apprêtaient pour quelques obscures rites ou son cœur sanglant serait à l’honneur. Le quatréen décida de se raccrocher à l’infime première option, sans pour autant réussir à en refouler toute sa morgue.
« Baar’Ane. » commença t’il par cracher plus venimeux qu’il ne l’aurait souhaité. Pas forcément la meilleur des entrées quand, dans la détresse vous souhaitiez tenter d’amadouer vos supposés geôliers.
« Est-ce la menace que tu partages à tout mes semblables avant de leurs faires goûter de ta lame, Lindorìe Sith’Ael ? Quelle gloire y a-t-il donc à préserver sa proie pour mieux l’achever en suite, dit moi…donc ? Ou cela fait-il parti d’un de vos sanglants rites ? Si je dois partager le sort des Souffles que vous avez honteusement capturé dans vos reitres, plongeant ainsi des pères, des mères, des sœurs et des frères dans une tristesse sans nom, je le ferais. Mais ne me considère pas comme un vulgaire élaphe qui patientera sagement face à la mort. »
La quinte de toux qui le secoua mit à mal la rogne qu’il avait voulu imprimé dans sa prose, néanmoins, il ne mentait pas. Olossûr était prêt à faire exploser cette caverne entière, lui y comprit, si jamais cela pourrait préserver d’autres elfes parmi ceux du protectorat. Un dernier baroude d’honneur, emportant avec lui qui sait, les ravisseurs tant recherchés.
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| | | Lindorie Sith'Ael
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Jeu 11 Juil 2024 - 3:20 | |
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Lorsque que la momie avait soufflé le nom de sa Noss, elle s’était enquit du coin de l’œil de l’expression de son visage. Le dégoût, évidemment, mais aussi la peur, contenue comme il le pouvait, d’être ici, gisant dans la plus vulnérable des positions. Elle perçût, parmi les ombres projetées par les rayons enflammés, une lueur fielleuse animer les mires du souffreteux. Ses lèvres trouvèrent à s’étirer pour dessiner sur sa bouille fangeuse un sourire satisfait. C’était chaque fois un réel plaisir que d’admirer ce genre de reliefs sur ceux qui n’étaient pas siens. À l’image de la plus féroce, terrifiante et dangereuse calamité dont ils vivaient pour en défendre l'ire, les Baar’Ane épousèrent avec les années cette même appétence que l’Hydre avait de terrifier ceux qui osaient darder la moindre lorgnade sur lui. L’occasion aidant à la frousse qu’elle pouvait offrir présentement au malchanceux qui s’y trouva, ils ne donnaient pas d’avantage leur place en temps normaux. Réputés pour leur amour du baroud, de leur sang bouillant, mais plus encore de leurs rituels insolites, rares étaient ceux qui désiraient volontairement croiser les membres de la Noss. L’ancêtre fît exception à cette règle, mais n’en avait encore conscience : sans leur présence, il aurait été laissé pour mort, baignant dans ses urines avec pour seule compagnie sa raideur cadavérique. En cette nocte, de sang Lindorie n’avait désir de recouvrir les murs de leur sordide prison humide : ses esprits étaient ailleurs, voguant à la recherche d’une place où se poser, loin des maux que lui apportaient nuitamment Daëmaris, le chef de sa Noss.
Elle prêta à son voisin immédiat l’oreille qu’il cherchât, sans jamais adopter de position qui laisserait croire à la moindre idée hostile. Plutôt, elle semblât tout à fait calme et sereine, profitant de tout ce que pouvait procurer de bon la proximité qu’elle partageât près de l’âtre de fortune. Ses lèvres s’étirèrent sordidement et cela, de plus belle! Elle avait pleine conscience que les Taledhels cultivaient envers sa Noss toute sorte d’avis, de préjugés et même, souventefois, d’histoires à faire peur aux petits enfants. Ces chroniques, à force d’être ébruités ont fait gage de vérité, s’immisçant même dans la psyché des esprits les plus aiguisés. Un pied dans la tombe, Olossur divaguait ou exposait-il au grand jour ce que tous pensaient d’eux ? En étaient-ils réduits à de vulgaires araignées, qui conserveraient dans leur toiles elfes en tous genre pour mieux se repaître de leurs chairs une fois que la lune pleine viendrait dorer le firmament ? Si d’éreintement elle n’était pas conquise jusqu’à la moelle, elle se serait sans aucun doute esclaffé d’amusement, pour sûr! Mais sa mine goguenarde calancha à brûle-pourpoint lorsque le patriarche fît mention des disparitions …
Elle pouvait avec ravissement prendre sur ses épaules les mythes et légendes à propos des siens, qu’elles fussent réelles, absurdes ou déraisonnablement idiotes, mais cautionner les actes de félonies de son chef était bien au-delà de ses forces. Aussi soudainement qu’était disparue sa fugace et bonne humeur de tantôt, sa sénestre s’enserra sauvagement contre le poignard qui dormait jusqu’à présent à sa ceinture. Elle se positionna d’un mouvement vif du bassin près du sorcier et de sa patte libre, cherchât à se saisir de la joue d’Olossur afin d’y ancrer les ongles pour raffermir son emprise. La chose faite, elle cherchât à présenter la pointe de l’immense dent animale qui lui servait de lame avec l’œil du Quatréen, se préservant toutefois d’en embrasser l’organe. Les dents serrées à s’en faire péter les molaires, Lindorìe cherchât à s’exprimer tout en muselant ses envies barbares.
- Nous n’avons jamais… JAMAIS commis ces crimes, se trouva-t-elle à hurler, bien malgré elle. À l’alerte involontaire qu’elle donna, ses compères ouvrèrent l’œil, concernés par l’urgence de leur réveil.
- Relâche-le l’Effirïe. Tu ne peux pas le priver de son Souffle parce qu’il est ignare. Pas plus que tu ne le peux parce que tu n’es pas en mesure de juguler ta rage envers Daëmaris, sermonna Falgorn, posé plus loin, contre une stalagmite.
- Nous ne sommes pas responsables de ces disparition, Quatréen, corrigeât-elle plus calmement, après l’avoir délesté de sa prise griffue.
- Et non tu ne mourras pas ce soir, vieillard. Personne n’a le cœur à boustifailler une viande aussi rancie que la tienne, plaisanta le même Noss.
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| | | Olossûr Taenion
Ancien
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Ven 12 Juil 2024 - 8:07 | |
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Dire qu’il l’avait vu venir, était un réel euphémisme ; en l’espace d’un temps plus court qu’il ne le fallait pour expirer, la Noss qui le toisait, s’était mué sous un aspect félin, toutes griffes et crocs aux dehors. Sans pouvoir rebondir ni réagir, Yanasindë patienta son sort qu’il imaginait bien peu reluisant, prêt à offrir sa vie en flaque de sang. Si les secondes le lui permettraient, pour sûr qu’il convoquerait une dernière fois son Art, dans un imbroglio dangereux qui aurait pour finalité de vider complètement l’oxygène de cette caverne. Ô, il périrait comme les autres, emporté par sa propre création, les poumons complètement sec, vidé de la moindre once d’air. Un comble pour l’aéromancien maîtrisant qu’il se targuait d’être ; sans point douter, pas une balade que l’on compterait aux descendants frivoles prêt à embraser la branche pour prendre leurs envols. Mais qu’importe, l’effet escompté supplanté la manière et comme l’on disait souvent : aux grands maux les grands moyens. Sous le jouge de la sauvage sylvaine, il commença à fredonner entre ses lèvres, la psalmodie fatidique qui l’emporterait au trépas. Cherchant à peine à deviner le moment ou le croc se refermerait sa mire en pleine merci, son but était clair et ne devrait souffrir d’aucuns salmigondis. Ses doigts se mouvaient sans grands succès, manipulant son focal disparu dans une pittoresque pantomime ; question d’habitude.
Son sauveur prit curieusement la forme d’un autre membre du clan sauvageon ; le bougre retint l’hallali par une avalanche de mot concis. Olossûr ne distingua pas bien son faciès mais de sa prose il perçut chacune des intonations. Comme un archer ayant troué le centre de sa cible, il retint le courroux de la vengeresse ; pis que ça encore, par ce lapidaire échange, les Noss s’étaient confiés de quelques vérités ignorées. Souffrant toujours dans son propre corps, sa dernière altercation n’ayant rien amélioré, Yanasindë s’en trouvait néanmoins, plus que surpris. Dans la bile déversée par Lindorie, il perçut les relents d’une souffrance qui était propre : comme ci, les accusations portées, lui était plus qu’insupportable.
Décochant une mince courbe de l’échine à son protecteur inattendu, il tenta de reprendre quelques contenances en s’époussetant. Rien n’aurait réussi à lui sauver la mise en cet instant, mais disposant de l’assurance – fusse t-elle éphémère, de ne point finir au repas, Olossûr, choisit de se raccrocher, aux choses qui pour l’instant, le dépassait. Manifestement, à l’intérieur même de la Noss, se jouait quelques mauvais concours et le quatréen comptait bien en lever le voile.
« Tu me l’affirmes ici Baar’Ane, et pourtant, partout dans la sylve, on vous accuse vous. Si tu n’es pas en cause, certains parmi les tiens doivent l’être. Dans la Cité des Lueurs, ont murmures votre noms avec peur et effroi. Si vous avez été de prestigieux gardien, vous n’êtes plus aujourd’hui dans l’imaginaire commun, que des tourmenteurs que les citadins redoutent de croiser aux détours d’une sente. Ô, j’imagine bien que tu en fais peu cas, mais si tu dis bien la vérité, pourquoi ne pas être venu te disculper, toi et les tiens, alors que se poursuivaient les rapts ? Nous quatréen, ne souhaitons qu’une chose, le retour sauf de nos frères et de nos sœurs et si pour cette entreprise, il avait fallut vous venir en aide nous…l’aurions fait.»
La parole lui coutait, mais il disait vrai. Les choses n’étaient semblerait-il, pas aussi extrapolé qu’il le pensait. Dans la profonde sylve, se jouait un jeu bien plus gris et Olossûr, devait en avoir le cœur net. L’occasion était trop belle, il ne pouvait s’en défaire. Après une nouvelle quinte de toux, il reprit place, dos à la pierre et lâche dans un souffle précautionneux.
« Qui est ce Daëmaris ? »
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| | | Lindorie Sith'Ael
Elfe
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Sam 13 Juil 2024 - 5:03 | |
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Pourquoi ne voulait-elle pas la quitter, cette violence caustique, qui la consumait de l’intérieur? Les charbons incandescants ne lui avaient jamais parru si ardents : des sueurs commençaient à se manifester à son front, à ses tempes. Ses poings se refermaient sur eux-mêmes, ses ongles cherchaient à s’insérer et se tailler une place dans le creux d’icelles. Ses mâchoires souffraient par tant de pression : elle lutait, corps et âme, pour ne céder à cet opiniâtre animosité. Elle l’écouta psalmodier sa mercuriale, tandis que chaque mot énoncé sembla meurtrir son cœur aussi efficacement que la pointe d’une lame acérée. L’impuissance l’avait plongée dans ce désolant état. Oui, désarmée face à ce fléau, la flamme qui l’incitait aux matines à se lever de sa couche s’amenuisait toujours un peu plus à chaque jour qui passait. Ses épaules furent couvertes d’une bien pesante chappe de responsabilité, dont usuellement s’affuble le chef de la Noss … Ses pairs s’en remettaient à elle, lui vouait leur confiance ainsi que leurs espérances … On attendait tant d’elle, alors qu’elle n’avait rien de plus que les autres. Et si étroitement comprimée entre l’arbre et l’écorce, son sentiment d’impuissance ne s’en voyait que décuplé. Eut été d’elle, elle aurait fédéré toutes les forces des Baar’Ane sous la même bannière, de sorte à juguler dare-dare les cabales de leur chef en déroute, déchu jusqu’à la moelle. Mais la colossale créature qu’était l’Hydre, quand bien même fusse-t-elle faite de pierre plutôt que de chair, rappelait à ses défenseurs leur prime mission et les asservissait au guet. Ainsi les membres, déjà amputés en nombre par les félons qui sillonnent désormais dans l’ombre de Daëmaris, se devaient de se mouvoir en de bien restreints groupuscules. Mener à terme si auguste mandat que d’endiguer les forfaitures du foldingue relevait de l’improbable, voir même de l’impossible … En finalité, cet âpre constat, indigeste à souhait, était la source de la tempérance de Lindorïe face à Olossur. Elle lui avait certes sauté à la gorge, mais son poignard en était resté sec d’hémoglobine, car au même titre qu’Olossur en souffrit de l’avouer, ils avaient très évidemment besoin l’un de l’autre.
- Sensées et véridiques, tu as enfin réussi à maugréer quelques paroles sur lesquelles nous nous entendons : nous n’avons que faire de ce que pensent les Citadins de la Baar’Ane. Et bien que tu me crois insensible aux ravissements des tiens, sache qu’il n’en est rien, bien que ce soit pour de toutes autres raisons. Pour le coup, elle s’était refusée de s’asseoir, démontrant involontairement l’étendue des émotions qui la harassait par quelques pas perdus, ici et là, autour du feu toujours aussi réconfortant. Daëmaris est notre chef. Ou du moins ce qu’il en reste, après que son esprit ait été complètement rongé et corrompu par celui de Baar’Ane l'invulnérable. Tous, sans exception, se signèrent solennellement en léchant le sol du regard pendant quelques secondes dans un geste, peut-être, de soumission envers l’Hydre ou de reconnaissance face à sa toute-puissance. Qu’importe le discours qu’il tient, ses desseins ne sont plus ceux d’un Noss, mais bien ceux de l’Hydre, telle que décrite dans les chroniques. Il est l’auteur de tous les maux qui perturbent la sylve ; les disparitions, les monstruosités retrouvées et éparpillées parmi les sept terres ancestrales, les irrégularités dans la Symphonie ainsi que son altération … Tous, il est la racine de toutes les tribulations dans lesquelles nous sommes plongés. Pendant un moment, dans sa marche aléatoire, elle se trouva à faire dos au Quatréen de sorte à couvrir son faciès de ses deux pattes et ainsi, endiguer le désespoir qui cette fois, était peint d’une limpidité totale sur ses traits. Après un temps, elle roula des épaules pour retrouver un semblant de contenance, puis se retourna vers le maître du mistral. Ainsi sache que les tiens ne sont pas morts ; point encore, mais jouent désormais un rôle dans ce cataclysme à venir. Qu’ils en aient conscience ou pas, de leur vie ils prêtent main forte au retour fatidique de l’Hydre. Et le jour venu, Olossur … Aux malheureux qui poseront les yeux sur lui, de lendemain il n’y aura, cela je peux te le promettre, acheva la sentinelle, la mine aussi grave que celle de ses compères restés muets pendant le récit.
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| | | Olossûr Taenion
Ancien
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Sam 13 Juil 2024 - 7:53 | |
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En tant que fils de la tempête, maître tempestaire et enfant des tornades, Olossûr, connaissait les ravages des vents, des bourrasques et autres ouragans. De sa vie entière, il n’avait fait que fleureté consciemment avec le chaos mouvant, cherchant à en définir et classifier les formes pour mieux l’appréhender, mieux le contrôler. De ce travail acharné, il avait été l’apprenti assidu et infatigable, toujours prêt à se remettre en question pour constater un échec et en tirer des leçons. Dans l’œil du cyclone il avait évolué, naviguant sous les rafales qui en auraient terrassé des plus vaillants. Aussi, se targuait-il aujourd’hui de figurer parmi les référents de se savoir sous l’antique cime ; domaine qui était loin d’être le plus usité, du fait de son inconstance et du caractère frivole qu’on attribuait à ses déités. Pourtant, malgré cela et en dépit de tout son savoir sur l’orage et la foudre, les nouvelles que lui annonçait ici la meneuse sylvaine, le terrassaient sous le fracas d’un tumulte qu’il aurait été impossible de diriger. Ses lippes se séparèrent, sa bouche s’entrouvrit, frappé par la stupeur et l’effroi. Le réel effroi.
« Par la Mère et tout les dieux…Ce mal ne peut être gardé secret par votre unique pouvoir. »
Il prononça ses mots, avec une foule de sentiment liée, son esprit recollant petit à petit les fragments éparpillés que la Sylve elle-même lui avait dissimulé jusqu’ici. Tout semblait enfin prendre corps et structure ; les choses s’incrémentant avec précision tout en dévoilant un constat terrifiant, plus encore que les projections les plus sombres que sa psyché avait anticipé. Le schisme de la Noss révélait une réalité abjecte aux conséquences, qu’Olossûr pouvait à peine imaginer. A-t-elle point, qu’il ne réalisa qu’en second temps l’unique bonne nouvelle de cette tirade au goût d’apocalypse : les quatréens disparus, étaient toujours en vie. Cherchant à reprendre contenance, il commençait à percevoir Lindorie n’on plus comme une simple et sanglante sauvage, mais peut être comme la clé de la porte qui les sauveraient de la corruption. En elle, devait se jouer un combat intérieur dantesque, face à la corruption qui agitait ses rangs. Yanasindë répugnait à l’ouvrage, mais en toute évidence, il se devait de coopérer autant que faire ce pouvait.
« Ce jour, ne peut arriver, Lindorie Sith’Ael. Face à la corruption que tu énonces et à ses implications, nous devons faire front commun. Ô croit moi que ses mots, me coûtent autant qu’à toi, car à l’évidence, nous partageons la même aversion commune, l’un pour l’autre. Mais face à de tel temps, l’adage de l’ennemi de mon ennemi est mon ami, fait plus que sens. Je ne serais prendre ta place face au danger qui menace tes ouailles, mais ce même danger, atteint directement les miennes, ainsi, laisse moi te venir en aide. Ensemble, nous ne pourrons être que plus résilient et efficace, face à la ruine et à la mort de toutes choses qu’annonce le réveil du Baar’Ane. »
Prononcer ses derniers mots, lui transit l’échine d’un froid glacial, bien plus mordant que n’importe lesquels des flocons qui s’égaillaient au dehors. Olossûr avait conscience d’être une bien faible figure actuellement aux yeux de la sylvaine, mais une fois Quatrième Saison regagné et ses forces retrouvées, il mettrait tout en œuvre pour faire profiter de son pouvoir à cette cause.
« Si comme tu le dis, les disparus sont toujours en vie et font partie du plan fou de Daëmaris, alors il est de mon devoir de leurs apporter aide. Dans le cas contraire, je serais bien indigne de mon rang de siégeant au Conseil de la cité. »
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| | | Lindorie Sith'Ael
Elfe
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Dim 14 Juil 2024 - 3:13 | |
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Depuis sa plus tendre jeunesse on lui avait inculqué l’importance de cracher sur ces adorateurs de blanche pierre. Maîtres hypocrites qu’ils étaient, d’aucuns des Baar’Ane ne pouvait se vanter avoir un jour côtoyer amicalement un Quatréen. C’était ainsi : aussi profondément qu’étaient enfouies les racines des arbres maîtres, l’égide du monstre multi-tête cultivait une haine viscérale et totale envers les Haedhrim. Et cela était plus vrai encore à propos des Quatréens, si infiniment engoncé sous leur pelisse de roc. Alors aujourd’hui, au travers les bâillements de ses comparses, du perpétuel crépitement du bois désormais en charbon, boire d’aussi solennelles paroles que celle d’Olossur laissa l’Efférïe bien pantoise. Elle s’était figurée que fort de ces nouvelles informations le rossard s’en aille battre la quête seul de son côté, n’ayant pour les principaux concernés que sa plus totale indifférence à leur conférer. Des deux, il fût le premier à tenter de briser la glace, épaisse et durable à souhait, qui empêchait de voir naître sous sa pesanteur les premières pousses d’une entente probable. Ses jades ténébreuses s’en allèrent chercher sur l’agencement de ridules que formaient le faciès d’Olossur l’expression qui s’y trouva, de sorte à supputer le sérieux de ses propos. Le désespoir : voilà ce qu’elle lut sur le miroir de ses mires éreintées. Un sentiment bien capable d’exhorter quiconque en était sous le joug aux actes les plus héroïques, qu’il soit question de se droit contre la plus terrifiante des menaces ou même, simplement, de tendre la main à quiconque en aurait le plus besoin.
La langue de l’Effirïe tourna dans sa bouche, les lèvres cousues par le fil de son animosité, elle sembla proscrite à toute paroles, alors que posée près de l’âtre et de son invité, elle captait l’intérêt de ses compères qui étaient évidemment à l’unisson dans l’attente de ses directives.
- Lâche le morceau, Lindorïe. Le problème nous dépasse depuis bien longtemps et tu auras beau chercher nuitamment la solution à tous nos maux, tu n’y parviendras pas. Pas seule, termina Falgorn, dans son flegme habituel.
Ainsi, la première sentinelle inspira profondément, puis s’accroupit près d’Olossur, de sorte à ce qu’il soit à son niveau et qu’ainsi, il puisse nettement la comprendre sans ne rien omettre.
- C’est entendu, grand et illustre conseiller, exagérât-elle. Nous sommes prêt à faire front commun de sorte à enrayer ce mal qui guette l’Anaeh, mais garde ceci en tête : Daëmaris ne peut mourir ailleurs qu’à l’endroit de sa naissance : c’est-à-dire au sein de sa Noss. Et il ne peut encore moins trépasser par la main d’une autre personne qu’un Baar’Ane. La passation de l’esprit vengeur qui le ronge doit absolument, catégoriquement et impérativement être fait dans les rites de son clan, sans quoi tous nos efforts auront été vains. Est-ce que tu comprends ce que je viens de te dire, Olossur Taenion ? Oui, la manière de s’exprimer s’était montrée directe à souhait et dans sa forme la plus simple, mais elle avait cherché dans sa jactance à faire montre de l’importance de ses propos.
- Tes semblables se sont faits avalés par la folie de Daëmaris et de celle du Baar’Ane, continuât-elle sèchement, peut-être pour l’agacer et le blesser dans cet espoir vain que de retrouver les siens. Par un procédé qui m’échappe et, aussi surprenant que cela puisse paraitre … Nous croyons que c’est grâce au sang de l’Invulnérable qu’il a excité la Symphonie et en a altéré le cœur. J’imagine, oui, que nombres d’entre vous sont sourds d’oreille face à ses plus tendres chuchotis. Qu’ils n’ont jamais, par l’entremise d’une brise cajoleuse, ressentit ses plus profonds sentiments. Envoûtante a-t-elle dût se montrer à ceux qui en ont savouré les notes pour la première fois…
Elle se redressa, reprenant son aplomb, puis s’en allant retrouver sa place de tantôt, où à côté de son havresac, jouxtait un second contenant de cuir lassé. Elle en saisit la poche et la déposa de manière nonchalante près du vieillard, de sorte à ce qu’il puisse recouvrer ses effets personnels.
- Conseiller, dis-tu ? Elle détourna son attention vers la sortie de la grotte, ou sévissait la pesante tombée de la neige et le grésillement de la glace. Nous aurons au moins tiré du bon de cette damnée journée : ta voix trouvera son chemin plus avant que la mienne pour prévenir tes pairs. Nous pensons que ce sont les machinations de notre chef qui ont fait saigner Malereg et Ridanim. Aussi certain que l’ondée détrempe les ramilles de l’Anaeh, les autres cités en pâtiront également, j’en suis désormais certaine.
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| | | Olossûr Taenion
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Mer 17 Juil 2024 - 7:46 | |
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Le flot d’informations transmis en cet instant par la sylvaine, avait tout d’un véritable torrent indomptable aux esgourdes d’Olossûr. S’il avait pensé capables les Noss de terribles forfaitures et de bassesses bien peu recommandables pour des gens de bon aloi ; ceux que Lindorie énonçait comme le simple récit de la pluie fendant la voûte pour venir s’écraser sur terre, résonnait pour lui, comme les trompes apocalyptiques de quelques sombres prophéties. Il n’avait jamais porté le peuple autochtone dans son cœur : pour lui, les elfes des forêts étaient plus proches sous certains aspects, qu’une meute grognarde irraisonnable ; et la ou le loup chasse le cerf pour se nourrir, respirant au rythme de la Prime Œuvre, les Noss eux, n’étaient bon qu’à quelques imitations plutôt pathétique en se dissimulant derrière les fanaux d’idéaux qu’ils jugeaient véridique à travers leurs propres prismes de pensées. En d’autres termes, pour la pluparts des fanatiques appréciant se vêtir de feuilles et de cornes. Pourtant, bien qu’il méprisait cette vision des choses, Yanasindë se surprit à se remettre lui-même en question face aux discours de la meneuse des Baar’Ane qui lui faisait face. Dans sa prose, on distinguait clairement la complexité bien plus profonde de sa quête et du rempart qu’elle souhaitait ériger face à la folie d’un seul. Bien qu’il arborait son apparence, il se mit sous un certain point, à partager quelques communs avec elle – chose bien sûr, qu’il se garderait d’annoncer en cet instant.
« C’est entendu. Daëmaris, vous reviendra. »
Lapidaire comme toujours, mais précis ; Olossûr comprenait la nécéssité à ce que les affaires internes à la Noss, soient réglées, par ses membres. Aussi, il pensait que leur propre justice serait bien plus expéditive que ne pourrait l’être celle de tout les elfes de pierres ; ses compatriotes avaient parfois, bien trop de respect pour la vie pour ne serait-ce que penser à l’intenter. Et pourtant, ne devait-on pas parfois supprimer pour voir renaître ? Un processus que l’on pouvait observer, jours après jours sous la sylve. Il doutait donc que Lindorie soit aussi clémente avec son rival : en somme, un Noss, mettant fin à l’existence d’un autre, ne pouvait être pour lui, qu’une bonne chose.
« S’il ne reste qu’un mince espoir de sauvegarder l’existence des disparus, il me faut m’y tenir, Lindorie. Pour cela, j’aurais donc besoin de ton aide quand le moment sera venu, mais je ne serais pas uniquement celui qui demande, croit le. »
Une quinte de toux handicapante le transperça de long en large, il crut que son torse allait exploser, néanmoins, quand il se ressaisit, il affichait toujours la même détermination sur ses traits de silices. C’est volontairement qu’il tût sa surprise quand à cette curieuse annonce concernant Malereg et Ridanim, mais les choses étant ce qu’elles sont, il aurait bientôt tout loisir d’en détricoter la trame.
« Parmi les citadins, les choses se meuvent. Ma présence sera bientôt recuise dans une assemblée, ou je porterais la voix de Quatrième Saison, soit donc sûr que j’y porterais ta vérité que je juge, comme la bonne. Une fois se Conseil terminé, nous nous retrouverons alors et je le jure, je participerais avec toutes les forces et pouvoirs en ma possession pour te seconder dans ta traque. »
Ainsi affolé, le corps presque brisé, il était sûrement difficile de penser que Yanasindë serait d’une aide quelconque, pourtant, en lui luisait l’énergie de l’ether et même le moins sensibles des pratiquants de l’art, pourrait juger de l’aura qu’il dégageait. Mais, forcé de constater le risible spectacle qu’il offrait, il crut bon de préciser.
« Mais avant cela, il me faudra encore votre aide…quand la tempête se sera tût, afin de regagner les murs de la Cité des Lueurs, votre escorte sera la bienvenue. Mes demandes outrepasse sûrement le ténu lien que nous venons de tisser Lindorie, mais j’arpente la sylve depuis presque un cycle et mon recul sur certaines choses, me font penser que notre collaboration, sera fructueuse. »
Jusqu’à que tu décides de me planter ton os à ronger dans les côtes. Une pensée qui ne franchit pas ses lippes, mais qui aurait presque put se lire sur son visage.
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| | | Lindorie Sith'Ael
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| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Sam 20 Juil 2024 - 5:10 | |
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Une fois rentrée, elle allait décidément devoir s’entretenir avec la Chamane, qu’elle scelle en épiques chroniques ce qui venait de se passer. L’hallali entre les deux camps s’était tût au profit de la promesse de la bonne entente. Elle avait aux oreilles de tous les Baar’Ane une bien étrange et désagréable tonalité, mais tous l’avaient entendu et dû désormais s’y tenir maintenant que la première Sentinelle en avait consenti son existence. Il se lisait encore et toujours l’agacement le plus palpable sur la vilaine bouille de la chasseuse, mais au moins, son envie de tuer s’était mu en quelque chose d’assez distant pour que le conseiller puisse enfin trouver le repos. Un sommeil oui certes gras de quiétude, mais qui s’annonçait comme fort peu douillet. Sa couche formée de la pierre rêche et humide de la caverne, il n’avait, au même titre que les cannibales, pour seul réconfort la chaleur du feu fumant et crépitant.
- Je crois que tout a été dit, cherchât l’Effirië à achever sèchement leur bien antipathique entretient. Tu devrais fermer l’œil, Conseiller. Je prédis que la nuit sera bien trop courte pour la si longue journée qui t’attend, termina Lindorie, décrochant de son ceinturon son outre de flotte pour la lui balancer aux pieds et qu’il puisse donner suite aux maigres gorgées qui lui avait été offertes plus tôt.
Désormais que les choses étaient dites et bien dites, elle s’approcha de Falgorn qu’elle bouscula bien fermement du pied, recevant pour toute réponse le grognement d’un homme qui était sur le point de retourner se blottir dans les bras de Morphée.
- C’est ton tour de garde. Je veux que le feu crépite encore à mon réveil ; si jamais la tempête devait perdurer nous patienterons l’accalmie pour escorter le Quatréen. Si faible qu’elle est, la vieille écorce ne survivra pas au voyage si tant est que nous devions nous-même affronter la tempête. Et sur ces ordres on ne peut plus clairs, elle alla à son tour trouver un recoin solitaire pour fermer l’œil.
Potron-minet n’avait pas encore révélée sa venue, que la vie semblait reprendre dans la grotte. Certains Noss entreprirent quelques messes basses, tandis que d’autres grignotaient silencieusement en fixant l’amoncellement de braises ardentes et incandescentes, comme s’ils pouvaient y lire ou y apercevoir quelques augures. La lumière au dehors restait close, bien que sa profondeur en était amoindrie par la venue imminente du jour. Les paupières collées par ces heures de sommeil carencées, la première sentinelle reprit vie et s’octroya quelques minutes de silence avant de manifester sa présence par la première de ses directives.
- Oathaël et Taìëlle, partez en quêtes de branches solides ; il nous faut un traîneau pour transporter ce vieil âne à moitié crevé, adjura-t-elle sans plus de politesses, bien qu’elle alla elle aussi les reconduire jusqu’à la sortie. À l’orée de la sortie de leur cage de pierre, le bon sort voulu qu’aussi beau paysage s’offre à ses yeux encore engourdis et pesants de fatigue. La tempête s’était mue en une fresque immaculée, dont les reliefs et les coups de pinceaux n’avaient laissés sur la toile aucune imperfection. Les amoncellements habillés d’un blanc pur, les lames de neiges épaisses et durables, poussées par la brise : il y avait quelque chose de beau et d’admirable dans ce que la nature pouvait offrir de pire et de meilleur. Mais ce qu’il y avait de plus doux au regard de la sentinelle, de si agréable qu’un sourire véritable, rare en son genre, vint illuminer son visage. Près de l’entrée s’était endormie sous un arbre aux branches appesanties et tordues par le poids de neige, sa plus fidèle alliée et plus encore, son ami fidèle : Ktäla, la faïra d’obsidienne. N’y avait-il pas personne en Anaeh capable d’arracher à la vilaine arachnide d’aussi belles façons ?
Une heure fût suffisante pour que le luxueux palanquin formé de rameaux, de brindilles et de terre gelée soit livré, prêt à accueillir son fringuant prince. Sous les fermes recommandations de Lindorie, on transporta Olossur vers son char de fortune sans que quiconque n’ait d’égards envers ses maintes et moult meurtrissures. Ses geignements, s’ils étaient, amusèrent certains, tandis que d’autres offraient autant pour la présence du conseiller que ses plaintes leur plus vaste désintéressement. Falgorn, après que la luge ait annoncé son départ, ôta de sur ses épaules une pelisse qu’il offrit au vieillard. Il y avait, peut-être, dans le fond de cette Noss, quelques cœurs battants et reconnaissant de l’aide offerte du Quatréen.
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| | | Olossûr Taenion
Ancien
Nombre de messages : 21 Âge : 33 Date d'inscription : 30/04/2024
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 999 ans Taille : 2m16 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: La chute du faucon gris [ Olo ] Jeu 25 Juil 2024 - 12:25 | |
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L’avait-elle réellement qualifié de « Vieil Âne » ? Trop épuisé à la fin de cette conversation primordiale, il avait brûlé dans la bataille orale ses dernières forces de la journée. Les annonces et découvertes que lui avait partagé Lindorie, possédait bien plus de poids que moult des fardeaux qu’il avait eu à transporter jusqu’ici. Quand elle accepta son offre et clos la discutions, il lui sembla que les bourrasques qui le frappaient à répétition jusqu’à la, se calmèrent pour donner lieu à une plaine placide sans la moindre brise. Et cet effet eu sur sa propre personne bien plus d’utilité que n’importe lequel des narcoleptiques alchimiques qu’auraient pu réaliser les Noss en sa présence. Il plongea sur cette dernière annonce quand à sa condition de bourrique trop usée, dans un sommeil profond et pourtant, agité de cauchemars insidieux. La douleur ne l’avait pas quitté et elle lui tordait toujours l’être alors même qu’il gambadait librement dans son propre royaume de songe ; ici les choses n’avaient plu ni forme, ni odeur, mais Olossûr pouvait sentir peser sur lui la menace d’une myriade de regards serpentins. Il savait maintenant et ce simple fait, faisait de lui une cible de puissance qui le dépassait sûrement. Sa vision de la Noss quatréenne, s’était apaisée et pourtant, ils restaient en même temps les principaux coupables des affres qui l’avaient tourmenté jusqu’ici. En lui, jusqu’à dans ses rêves, se déroulaient une lutte perpétuel entre différents pans de ses propres croyances.
Dire qu’il avait vu quelque chose de la nuit et du jour à venir, était trop en dire. Son corps endolori lui faisait l’impression d’une prison carné d’on il était le seul otage ; fluctuant continuellement entre de bref réveil et une opacité de la pensé d’on rien ne pouvait le soustraire. Seule la souffrance restait et Olossûr, devrait sans douter passer entre les mains expertes de quelques manieurs de la Vie prêt à lui sauver la mise. Il avait déjà chuté par le passé, mais rarement avec tant de violence ; l’âge semblait le rattraper et il était loin d’être le faucon de sa jeunesse, ayant laissé place à une vieille rouke décrépi. Dans cette transe, il senti à peine la fourrure qu’on lui enfilait et bredouilla quelques mots inintelligible à l’encontre de la bonne branche qui lui était venu en aide. Puis le pire commença : le voyage de retour.
On prit soin de lui avec un pragmatisme brut, sauvage, mais on lui évita de calancher pour aller nourrir la petite faune de la Sylve. Le temps perdi tout son sens et se mêla en un imbroglio d’on il ressortait rarement clair d’esprit. Les contrées blanches qu’il connaissait pourtant, avait revêtis un tout autre manteau et lui semblait à son œil fiévreux, comme de curieuses étrangères. Pourtant, des signes vinrent à arriver qui ne pouvait pas le tromper : la végétation, commençait à se clairsemer. Après combien de temps ? Difficile à dire, mais il le sentait en son sein, la Cité des Lueurs approchait.
A la limite du Tarwa de Quatrième Saison, il se redressa dans son traineau de fortune, qu’il avait apprit à haïr depuis. Les hauts murs de pierres s’élevaient au loin, attisant quelques ferveurs en son cœur.
« Ô belle Rocheuse, jamais souffle ne fut plus heureux d’en percevoir ta rocaille. » Clama-t-il à haute voix et à sa seule adresse, bien qu’on l’entende promptement. Il ne sut dire, comment ses paroles seraient interprétées, espérant qu’elles ne passaient point pour une insulte. Se tournant vers Falgorn, partageant un signe de grand respect envers celui, qu’il considérait comme le plus de son côté jusqu’ici. Puis, il toisa Lindorie de sa position d’infirme, moins stoique que durant leur échange dans la caverne.
« Tu m’as sauvé, Lindorie Sith’Ael et je m’en souviendrais. Les mots que nous avons eu entre les pierres seront honorés. Nous ne serons peut être jamais du même bord, mais je serais respecter ma parole. A mon retour du Conseil, nous partirons à la chasse. Je ne te ferais pas l'offense de t'inviter dans ma demeure, mais sache, que tu y trouveras quand même ta place, toi, et les tiens. »
Il avait pesé avec précision ses derniers dires, car son invitation ne dégoulinerait pas hors des forces présentes. Lindorie avait gagné sa confiance, mais tout les fidèles de Daëmaris, restaient encore des ennemis.
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