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| Leilindel [Voyageuse] | |
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+5Dryae Andy Asa Dragan Anna Fauyeur Leilindel 9 participants | Auteur | Message |
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Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Leilindel [Voyageuse] Jeu 22 Mai 2008 - 5:11 | |
| Nom/Prénom : Leilindel
Âge : 38 ans (25 ans d’apparence)
Sexe : Féminin
Race : Demi-elfe
Particularité : Elle parle une langue étrangère développée par sa tribu plusieurs décennies auparavant. Elle ne connaît donc pas vraiment la langue parlée couramment sur Miradelphia. Bien sûr, elle en sait quelques bribes, mais rien de plus.
Alignement : Neutre, mais influençable si on sait comment s’y prendre avec elle. Elle pourrait donc finir par rejoindre n’importe quel camp et s’y dévouer entièrement.
Métier : Voyageuse
Classe d'arme : Corps à corps / A distance
Équipement :
-Une épée sur laquelle ont été gravés plusieurs symboles étranges dont peu peuvent se vanter de connaître la signification. La lame de cette arme a une forme assez particulière, tout comme son pommeau. (Voir image) -Un arc, un carquois ainsi que des flèches. Son arc n’est pas de la meilleure qualité et a appartenu à de nombreuses personnes avant elle, mais puisqu’il fonctionne relativement bien, Leilindel ne s’en plaint pas et ne compte pas s’en débarrasser. -Une cape noire et quelques vêtements faits de tissus diaphanes et légers. En général, la tenue de Leilindel est composée de voiles légers et assez courts, alliant de cette façon liberté de mouvement et beauté esthétique. Dans sa tribu, les femmes portaient toutes des vêtements semblables, sauf en hiver, où elles se couvraient plus pour éviter de tomber malade. -Un petit sac de toile pour transporter ses vêtements et autres choses utiles telles que des bandes de tissu servant de bandages, des vivres, etc.
Description physique : Disons-le immédiatement : Leilindel est jolie, très jolie. Bien que la beauté soit subjective, la majorité des gens s’entend sur le fait que les parents de la jeune femme ont dotée celle-ci d’une beauté rare. Tout d’abord, parlons de cette cascade rougeoyante que forme sa chevelure. Lui arrivant plus bas que les fesses et d’une couleur roux foncé tirant fortement sur le rouge, cette masse importante de cheveux brille de mille feux sous le soleil. Le plus souvent, les cheveux de Leilindel sont attachés et lui tombent sur le dos en une longue queue-de-cheval, parfois une tresse, peu importe, en autant qu’ils ne dérangent pas ses mouvements. Il arrive toutefois à la jeune femme de les laisser libres, mais cela se produit assez rarement. Selon la manière dont elle la coiffe, sa chevelure peut cacher ou non ses oreilles légèrement pointues, seul véritable trace de son sang elfique. Ensuite, plongeons dans ce regard intriguant, qui semble cacher mille et un secrets. Pers, les yeux de Leilindel changent de couleur aléatoirement, restant cependant dans les teintes de gris et tirant vers le bleu ou le vert. Ces iris, mystérieux et difficiles à déchiffrer, confèrent à leur propriétaire un regard énigmatique, parfois même hypnotisant et séduisant. Sa silhouette, quant à elle, est celle d’une femme mince et en forme. Ses courbes féminines, voluptueuses, suscitent bien de la jalousie chez les femmes moins gâtées par la nature de ce côté, et beaucoup de commentaires appréciateurs chez les hommes. Ses muscles, discrets mais fermes, cachent bien sa force, car en apparence, ils semblent peu développés. Côté taille, Leilindel est dans la moyenne : elle mesure environ 1m70.
Description mentale : Méfiante : voilà l’un des qualificatifs les plus frappants chez Leilindel. Constamment sur ses gardes, la jeune femme n’accorde que très difficilement sa confiance. Elle croit qu’il vaut mieux se méfier de tout le monde, car après tout, on ne sait jamais ce qui se trame dans l’esprit des autres. En fait, la demi-elfe se questionne souvent sur les véritables intentions de ceux qui l’entourent, sur ce qu’ils peuvent bien penser à tel ou tel moment, sur ce qu’ils disent et font quand elle n’est pas là… Ces questions, auxquelles il s’avère malheureusement impossible de répondre à moins d’être voyant, la rendent un peu paranoïaque, beaucoup si elle se trouve dans une mauvaise phase. Puisque l’on parle des étrangetés qui font de Leilindel la personne qu’elle est, il faut absolument mentionner son habitude à marmonner toute seule. En fait, la demi-elfe n’a pas l’impression de parler dans le vide, car il lui arrive d’halluciner le fantôme de son frère, et c’est à ce dernier que s’adressent ses paroles. Plusieurs le traiteraient sans doute de folle, mais Leilindel le voit vraiment, et elle est persuadée qu’il la hante et qu’il lui parle. Bien sûr, elle ne le crie pas sur les toits, mais dans sa tête, le fantôme de son frère, bien qu’immatériel et invisible pour tous sauf elle, existe.
D’un tempérament parfois sauvage, sa première réaction face à des situations qui la surprennent est souvent l’agression, plus physique que verbale. De ce fait, surprendre Leilindel par derrière n’est guère conseillé, car vous risquez de vous prendre un coup de poing sur le nez ou de vous retrouver avec une lame sur la gorge. Il faut aussi préciser que la demi-elfe pourrait être classée d’extrémiste : elle ne fait jamais les choses à moitié et elle se donne à fond quoiqu’il arrive. Cette attitude la pousse à dépasser ses limites, autant mentales que physiques. Ainsi, elle se privera de sommeil ou de nourriture si le besoin est, et, bien que ressentant les conséquences de ses actions, elle ne se plaindra jamais. Les faibles chignent ; les forts, les battants, les gens persévérants se taisent et endurent.
Fière et orgueilleuse, la jeune femme n’avouera jamais ses faiblesses à qui que ce soit, et encore moins à elle-même. Comme son cœur n’est pas sculpté dans la glace, il arrive à Leilindel de succomber à la tristesse et de pleurer, mais elle ne le fera jamais devant quelqu’un. Elle ira même jusqu’à se mentir à elle-même en se répétant inlassablement qu’elle n’a pas versé une seule larme, que ses pleurs n’avaient été que le fruit de son imagination ou d’un rêve quelconque.
Leilindel, même si elle peut sembler hostile, sait faire preuve de compassion, de générosité et de patience. Les seuls types de personnes qu’elle n’arrive pas à supporter sont ceux qui s’apitoient sur leur sort et ceux qui ne montrent pas une once de gratitude lorsqu’on leur apporte de l’aide.
Histoire : «Tout ce que nous voyons ou croyons n’est qu’un rêve dans un rêve.» -Edgar Allan Poe
Le vent souffla dans la nuit, les feuilles bruissèrent, brisant le silence qui emplissait les ténèbres. Un petit garçon aux oreilles pointues et aux yeux rieurs avança dans la sombre forêt, passant au travers des arbres et de tous les autres obstacles qui se dressaient sur son chemin. Aux abords d’une rivière, il aperçut une jeune femme à la chevelure de feu, allongée sur le sol tapissé d’herbe fraîche. Il s’en approcha et contempla ses traits sereins, endormis. Un sourire énigmatique se peignit sur son visage translucide, et il murmura :
-Höss, rav fëra, höss… [Dors, ma sœur, dors…]
La jeune femme se retourna, se blottissant contre son cheval couché près d’elle. L’enfant s’éloigna un peu en gambadant et fouilla dans le sac de toile de la demi-elfe. Il en tira un carnet parcheminé, qu’il ouvrit après s’être assis près de la belle endormie. Il la regarda un instant avant de baisser les yeux sur les pages parcourues d’une écriture fine.
Ce fut au cours d’un printemps particulièrement frais que Annael, un elfe de 120 ans, et Iria, une humaine de 16 ans, se rencontrèrent. C’était pendant l’un des nombreux déplacements de la tribu Märha, une tribu nomade fondée de nombreuses années plus tôt, bien avant la naissance d’Iria. Ce groupe, constitué uniquement d’humains, avait été créé après la destruction d’un petit village situé non loin de la forêt d’Aduram. Victime des flammes, la population avait dû évacuer leurs maisons, leurs terres. Après avoir cherché en vain un endroit où on les accueillerait tous, Darius, le chef du village, écœuré du manque de sympathique des villages avoisinants envers le sien, décida d’abandonner sa recherche et de partir voyager avec tous ceux qui voudraient bien le suivre, nourrissant l’espoir d’améliorer leur sort à tous là où les routes les mèneraient. Certains le suivirent ; d’autres préférèrent tenter leur chance ailleurs, ayant des familles et ayant peur de vivre une vie de vagabond. Enfin, Darius et une vingtaine de gens partirent à l’aventure, et après quelques années, ce qui était un simple groupe de voyage se transforma en une véritable tribu, avec des coutumes, des rites, et même une nouvelle langue, qu’un philosophe avait inventée. Selon les écrits, ce dernier avait proclamé la chose suivante : « On nous a oublié lorsque les temps étaient durs ; oublions les autres et coupons nous d’eux, car ils ne nous feront que du mal! Ensemble, nous sommes forts ; avec eux, nous sommes faibles. Oublions-les, et laissons-les nous oublier pour toujours. À présent, nous sommes une nouvelle civilisation, une civilisation à part entière! Longue vie aux Märah! » Cet homme fut le premier véritable chef de la tribu, élu à l’unanimité. Mais revenons à Iria et Annael, dont la rencontre ne se produisit que des décennies et des décennies plus tard. Ils firent connaissance suite à la désobéissance de l’humaine. Par tradition, les Märah n’étaient pas supposés entrer en contact avec les gens ne faisant pas partie de la tribu. Ils en croisaient tous les jours, mais ils n’étaient pas autorisés à leur parler, à moins qu’un danger de mort guette l’un ou l’autre. Cependant, Iria, en voyant Annael à travers les branches de la forêt elfe où était établi le campement, sentit son cœur battre à la chamade. Il était si beau, si gracieux… Elle en oublia même Eldeïs, le chef de la tribu auquel ses parents l’avaient promise. Son cœur emballé par la simple vue de cet être magnifique, elle manqua à toutes les règles, et dès que le soleil se coucha et que tout le monde fut endormi, elle courut à la rencontre de Annael. Elle avait seulement oublié un léger détail : elle ne parlait pas un mot de sa langue. Toutefois, l’elfe, dont la curiosité était piquée, essaya de la comprendre, et de son côté, l’humaine faisait pareil. Bientôt, ils furent capables de communiquer ensemble, mélangeant les deux langues. Et ils tombèrent amoureux.
Le garçon tapa légèrement dans ses mains avec joie, puis tourna la page.
Quelques semaines passèrent, et Eldeïs annonça aux Märah qu’ils changeaient d’endroit. Horrifiée à l’idée de quitter son amant, Iria décida d’avouer toute la vérité à ses parents. Ceux-ci, contrairement à ce qu’elle avait pensé, ne furent pas en colère ; ils lui firent cependant comprendre qu’elle était promise à Eldeïs. Dégoutée de devoir passer sa vie auprès de cet homme qu’elle n’aimait pas, Iria menaça de quitter la tribu. Cette menace secoua grandement ses parents, qui la supplièrent aussitôt de ne pas faire une telle chose, car elle était leur seule enfant, leur seul trésor. Iria maintint toutefois la menace. Son père, un ancien chef des Märah, céda et brisa la promesse de mariage qu’il avait faite à Eldeïs. Celui-ci ne se fâcha pas et accepta même que Annael joigne la tribu, à condition de prêter un serment qui impliquait qu’il devait suivre les règles comme tout le monde et que tout manquement à celles-ci serait sévèrement puni. D’ailleurs, la désobéissance d’Iria fut punie. Elle dut passer une demi-année complète sans échanger quelque contact physique avec Annael, punition qu’elle accepta avec humilité, sachant très bien qu’elle avait brisé les principes des ancêtres des Märah. Ces six mois écoulés, Iria et Annael furent enfin libres de se démontrer physiquement leur affection. C’est une année plus tard que leur premier enfant naquit. Il s’agissait d’une petite fille, et ils l’appelèrent Leilindel. C’était moi.
-Yalte fëra! s’exclama le petit garçon. [Grande soeur!]
J’étais la première demi-elfe de la tribu, comme mon père avait été le premier elfe à les rejoindre. La race n’avait pas d’importance chez les Märah, même si au départ, la tribu était constituée d’humains uniquement. Tous accueillirent ma naissance avec beaucoup de joie, sauf Eldeïs, qui restait un peu distant avec ma mère depuis que mon père avait rejoint les siens. Selon les dires de ma mère, le chef n’était pas aussi indifférent à la promesse de mariage brisée qu’il l’avait laissé croire. Et il n’aimait pas beaucoup Annael, avec qui il n’avait échangé que quelques paroles depuis son arrivée. Iria m’a raconté, il y a longtemps, qu’elle pensait qu’il avait uniquement voulu se donner bonne figure devant les autres membres de la tribu et s’assurer l’appui de tous lorsque viendrait le temps de choisir un autre chef ou réélire l’actuel en la laissant, elle et mon père elfe, vivre leur amour. Ce n’était pas bête, et la chose avait fonctionné les deux premières années. Mais tout le monde aimait beaucoup mon père. Il était beaucoup plus cultivé que la plupart d’entre nous, et il était bon. Il apprenait des tas de choses aux Märah. À moins aussi, lorsque je fus en âge de comprendre. Je me souviens encore ses enseignements sur la nature, sur la vie, sur tout. Ses yeux brillaient lorsqu’il expliquait un phénomène, et j’aurais pu passer des heures et des heures à l’écouter et à le regarder. Je me souviens également ses leçons d’escrime et de tir à l’arc, disciplines qu’il m’enseigna à mon adolescence. Il montra aussi à tous les autres membres de la tribu à se servir d’un arc et de flèches, car la plupart connaissait déjà le maniement de l’épée. Tout le monde accueillit cette transmission de connaissances avec plaisir, à l’exception d’Eldeïs, qui gardait encore ses distances. Cependant, lorsque mon père voulut apprendre la langue des humains aux Märah, le chef s’y opposa avec véhémence. Annael, peu désireux de se mettre à dos cet homme qui ne l’appréciait déjà pas, renonça donc à apprendre ce langage fort pratique aux autres. Toutefois, le soir, quand tous dormaient et que lui et moi n’y arrivions pas, comme cela se produisait souvent, il m’enseignait quelques mots par-ci par-là, et je buvais ses paroles avec admiration. Lorsque ma mère se réveillait, elle profitait également de ses enseignements, qui pourraient toujours s’avérer utiles.
Dernière édition par Leilindel le Ven 23 Mai 2008 - 5:21, édité 1 fois |
| | | Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 5:15 | |
| [Suite!]
Un jour, Eldeïs, qui occupait la place de chef depuis un long moment déjà, fut détrôné. En effet, peu après que j’aie atteint ma majorité, tous votèrent pour mon père au lieu de lui. Ce fut donc Annael qui devint chef. En fait, ma mère m’a dit que les Märah l’avaient voulu pour chef depuis plusieurs années, mais que mon père avait toujours laissé clairement savoir qu’il n’avait aucune envie de diriger la tribu. Peut-être avait-il espéré ainsi tisser de meilleures relations avec Eldeïs, à qui il avait volé la femme sans le vouloir et qui avait fait une exception en le laissant intégrer la tribu. Cependant, cette année-là, il accepta la place qu’on lui offrait, décidant sans doute qu’il ne valait plus la peine de s’accrocher à l’espoir de devenir ami avec Eldeïs. Ce dernier, rejeté pour la première fois depuis qu’il avait atteint l’âge de devenir chef, accepta la défaite avec calme et indifférence, réaction qui surprit l’ensemble de la tribu, mais que personne ne commenta. Le petit garçon soupira et secoua légèrement la tête avant de poursuivre sa lecture. Les années passèrent, mon père resta chef, et ma mère donna naissance à un petit demi-elfe. Je choisis son nom parmi ceux proposés par mon père, qui voulait lui donner un nom d’Elfe : je l’appelai Valar, ce qui signifiait « les puissants ». Dès que je pris le nouveau-né dans mes bras, je sus que je lui porterais un amour sans égal. Je me sentais un peu comme une seconde mère. Chaque jour, tandis que la tribu et moi-même voyagions à travers tout Miradelphia, je m’occupai de Valar, jouant avec lui, le nourrissant, lui racontant des histoires, le berçant… Apparemment, tout le monde trouvait l’amour que je portais à mon frère fort touchant, à l’exception d’Eldeïs qui ne parlait jamais de ma famille et ne discutait pratiquement qu’avec sa femme, Lysandra.
Je regardai les saisons défiler devant mes yeux, tout en continuant d’explorer tous les recoins du continent. Je vis mon frère grandir, notant chaque changement qui s’opérait en lui au fil des ans. Il grandissait si vite… Oh, il n’était encore qu’un enfant, mais je redoutais déjà le jour où il deviendrait un adolescent, même si cela mettrait encore plusieurs années avant de se produire. On aurait dit que j’aurais voulu qu’il reste éternellement un enfant, car j’aimais tant surprendre son visage émerveillé lorsque je lui montrais de nouvelles choses, quand je lui faisais découvrir une parcelle du monde qu’il ne connaissait pas encore. J’avais peur qu’il m’oublie en grandissant, car je sais bien que les adolescents n’en ont parfois rien à faire de leur famille. Après tout, je suis passée par là. Un jour, je confiai mes craintes à ma mère, et elle se contenta de rire de son rire cristallin, ce qui ne put que me faire sourire. Elle tenta de me rassurer, mais cela fonctionna plus ou moins. J’étais têtue. Un jour…
L’enfant cessa de lire et scruta le ciel sans étoiles en silence. Il caressa ensuite la joue de la jeune femme couchée près de lui. Sa main fit l’effet d’une légère brise sur le visage de la demi-elfe, qui tressaillit quelque peu dans son sommeil. Le garçon ferma ensuite les yeux avant de tourner la page. L’écriture était moins soignée, plus précipitée, comme si l’écrivaine avait tremblé en couchant sur papier ses pensées.
Un jour, le malheur tomba sur ma famille. Tandis que nous dormions dans une forêt aux alentours de Diantra, un serpent mordit ma mère à la jambe. Le cri qu’elle poussa réveilla la tribu tout entière, y compris moi-même. Ce fut la panique, et les hommes comme les femmes devinrent incontrôlables, apeurés par cette bête vénéneuse que personne ne pouvait apercevoir dans la pénombre. Mon père essaya de prendre soin de ma mère et de calmer tout le monde, mais la tâche s’avéra très ardue, et bientôt, il réclama mon aide. Je me précipitai vers ma mère, et mon père m’ordonna d’aspirer le venin qui se répandait sur la plaie. Il n’eut guère besoin de me le dire deux fois : je collai ma bouche contre la blessure et je tentai d’aspirer le venin. La peur me tenaillait : ma mère se faisait vieille, elle n’avait plus autant de vigueur que lorsque j’étais enfant. Et pourtant, elle devait continuer de vivre pour s’occuper de mon frère, qui était encore si jeune… Non, elle ne devait pas mourir. Cette nuit fut la pire de ma vie. Terrassée par le doute et la terreur, je n’osai plus bouger d’un cil après avoir exécuta ce que mon père avait exigé de moi. Tout le monde veilla et garda le silence cette nuit-là. Ma mère s’était endormie d’épuisement après avoir pleuré de douleur. Je la fixai longuement, mon petit frère dans mes bras. Elle devait s’en sortir. Elle le devait. Le matin, mon père annonça qu’ils allaient trouver un endroit où s’établir pour de bon. Le nomadisme avait assez duré selon loin. Plusieurs personnes comptaient de nombreux printemps et n’étaient plus aussi en forme qu’avant, et il considérait qu’il était dangereux de continuer ainsi. Il expliqua également à tous qu’il serait mieux de se mêler aux autres habitants de Miradelphia à présent. Eldeïs s’opposa avec colère à cette décision.
-Tu n’as pas le droit de faire ça! s’exclama-t-il. C’est contre les coutumes de la tribu! Nous partons dès aujourd’hui!
-Nous choisirons un endroit où tout le monde voudra vivre et nous y resterons, répondit calmement mon père.
-Non, nous partons! Tu n’as pas à changer les traditions! Tu as fait un serment!
-Ma femme est malade, bon sang! Il est hors de question que nous continuions à nous déplacer! Il lui faut quelqu’un de compétent pour la soigner, et il n’y en a pas parmi nous. Et puis, tu n’es plus le chef, Eldeïs, ce n’est pas toi qui décides. JE prends les décisions, et je n’ai pas besoin de ton accord pour faire quoi que ce soit.
Plusieurs personnes murmurèrent entre elles, et je serrai un peu plus mon frère contre moi. Eldeïs bouillait de rage. Il s’éloigna d’un pas furieux, et tout le monde crut qu’il allait ailleurs pour se calmer. Mais sans prévenir, il fondit sur mon père, une dague entre les mains. Le chef eut tout juste le temps de l’éviter.
-Tu es devenu complètement fou! lui hurla mon père.
-Tais-toi, sale Elfe! Je savais que je n’aurais pas dû te laisser entrer dans la tribu! J’étais jeune, et j’ai fait une erreur! Je vais maintenant la réparer!
Il tenta à nouveau de frapper mon père, mais celui-ci esquiva à nouveau le coup. Je voulus m’interposer entre eux, mais ma mère me retint. Ike, un homme d’une vingtaine d’années, s’avança vers Eldeïs et essaya de stopper sa rage. L’ancien chef était devenu complètement fou. Dans sa colère, probablement accumulée depuis de nombreuses années, il coupa le bras d’Ike, qui s’écroula par terre, horrifié. Tout le monde recula avec crainte, et mon père leva les bras en signe de paix. Il ne voulait pas risquer la vie de tous ces gens qui faisaient partie de notre grande famille.
-C’est bon, Eldeïs, on fait comme tu veux, dit-il calmement.
-C’est moi le chef! cria Eldeïs avec un air dément. Est-ce compris? Tout le monde va faire ce que JE veux. Et ce que JE veux, c’est qu’on s’en aille immédiatement. BOUGEZ-VOUS!
La tribu entière s’activa, et ma pauvre mère, qui souffrait, fit de même. Mon père marmonna quelque chose, puis nous emmena plus, Valar, Iria et moi. Nous aidâmes aux préparatifs, et nous travaillâmes dans un silence lourd, qui contrastait fortement avec l’habituelle bonne humeur qui accompagnait cette tâche. Nous recommençâmes donc à voyager. Personne n’osait désobéir à Eldeïs. On songea bien entendu à une révolte, mais certains s’étaient rangés de son côté, par peur sans doute, et on ne faisait pas le poids contre ce groupe de fous. Ma mère faiblissait à vue d’œil. J’avais mal aspiré le venin, et il continuait de se répandre dans son corps… Une nuit, mon père nous réveilla, Valar et moi. Il nous emmena à une certaine distance du campement, et il me chuchota ces paroles exactes :
-Leilindel, je veux que tu partes avec ton frère et que tu ramènes un remède à ta mère. Elle ne survivra pas sinon…
-Mais père, comment vais-je faire pour vous retrouver si vous êtes en constant mouvement? lui demandai-je. Et comment vais-je faire pour trouver ce remède?! Je sais à peine parler leur langue! Et Valar, pourquoi doit-il venir? Ne courez-vous pas un danger si nous partons?
-Leilindel, calme-toi. Tu sauras nous retrouver et te débrouiller, je te fais confiance. Je veux que tu emmènes ton frère avec toi parce que j’ai peur qu’Eldeïs s’en prenne à lui… et pour le danger, ne t’inquiète pas, je trouverai une excuse. Un enlèvement, n’importe quoi, tout est possible.
Valar, à moitié endormi, ne semblait pas trop comprendre ce qui se passait. Je le rapprochai de moi et posai une main rassurante sur son épaule.
-Combien de temps ai-je à ma disposition? le questionnai-je, l’air sérieux.
-Je n’en sais rien… Quelques jours, quelques semaines, quelques mois… Ce venin semble se répandre très lentement… Tu vas donc y aller? Tu vas faire ça pour ta mère, ma fille?
-Oui, père… Oui.
-D’accord… Tu prendras mon cheval… J’ai fait croire à Eldeïs qu’il s’est enfui il y a deux jours, alors aucun risque qu’il associe la disparition de mon étalon à votre fuite. À sa selle, tu trouveras un sac de toile qui contient tout ce dont tu auras besoin pour survivre une semaine ou deux… Voici mon arc, mon carquois, mes flèches… Tu as toujours cette épée que je t’ai donnée il y a cinq ans?
-Oui, murmurai-je la voix étranglée tout en me saisissant des objets qu’il me tendait.
Il m’embrassa sur le front comme il avait l’habitude de le faire lorsque j’étais enfant et serra mon frère contre lui.
-Allez, mes enfants… Votre mère vous embrasse et vous aime de tout son cœur, tout comme moi. Allez, et soyez prudents, pour l’amour des Dieux.
Je savais qu’il n’avait rien dit à ma mère, car elle n’aurait jamais approuvé un tel projet. Mais poussée par ce désir de la sauver, je m’éloignai en courant, traînant mon frère par la main. Je regardai derrière moi avant de monter en selle, dans l’espoir de pouvoir entrevoir mon bien-aimé père une dernière fois. Mais il n’était plus là. Une larme translucide coula sur la joue du petit garçon, dont la gorge se serrait au fur et à mesure qu’il poursuivait sa lecture. Je chevauchai sans relâche, mais je me perdis. Je me retrouvai sur un chemin effrayant, un endroit qui dégageait une odeur nauséabonde : celle de la mort. La route avait une aura malveillante, et je sentis mon frère terrifié. Plusieurs fois, j’entendis des bruits de pas, des cris, des sabots cognant contre le sol… J’hallucinais. Oui, la peur me faisait halluciner. Je crus aussi être victime d’hallucinations lorsque je vis ces silhouettes noires se dessiner au loin. Mais elles se rapprochèrent de plus en plus rapidement. Il y en avait six, et elles étaient toutes encapuchonnées. Par réflexe, je dis demi-tour et je mis mon cheval au galop. Les inconnus firent de même, et ils nous rattrapèrent, mon frère et moi. L’un d’eux parvint à nous dépasser, et il stoppa sa monture devant la mienne, qui nous désarçonna, Valar et moi. Je roulai dans un buisson épineux, mais mon frère tomba au milieu du chemin. Mon cheval était devenu hors de contrôle, et il sautait et piétinait le sol. Valar se trouvait à proximité. Je m’élançai pour le protéger, mais il était trop tard : mon propre cheval avait écrasé le corps frêle de mon frère sous ses sabots. L’étalon finit par se calmer, et les inconnus ne cherchèrent pas à m’agresser lorsque je me rendis auprès de Valar agonisant… Ils semblèrent même me considérer avec une certaine pitié.
-Je… m’excuse…, murmura Valar.
-Non… Non… Ne t’excuse pas, Valar… S’il te plaît… Reste… S’il te plaît…
Les inconnus ne comprenaient rien de ce que nous disions, et je les vis s’éloigner dans un silence bizarrement respectueux… Des bandits compatissants… On aura tout vu…
-Soigne mère, Lei… Soigne-la…
-Valar! m’écriai-je. Accroche-toi, je vais t’aider! Ne bouge pas! Je vais t’aider!
-Je… t’aime, Lei… Soigne mère… S’il te plaît…
Je vis son regard s’immobiliser, sa respiration cesser. Je collai mon oreille contre sa petite poitrine, les larmes roulant abondamment sur mes joues. Son cœur ne battait plus. Je hurlai et je partis à la poursuite des inconnus. Je les maudis, je maudis mon stupide cheval, je me maudis moi-même, je maudis mon frère, je maudis la vie! À la suite d’une course désespérée et effrénée, je tombai à genoux, et je me laissai aller contre le sol boueux…
L’enfant referma brusquement le carnet et essuya ses propres larmes.
-Hanwë… Hanwë, murmura-t-il en jetant le manuscrit par terre et s’enfuyant dans la forêt. [Désolé… Désolé…]
Leilindel se réveilla alors en sursaut et regarda autour d’elle.
-Valar? Kë leÿr te? [Valar? Où es-tu?]
Elle se leva et ramassa le carnet sur le sol. Celui-ci se désintégra dans ses mains et laissa des taches de sang. Leilindel écarquilla les yeux, et s’essuya sur ses vêtements. Ces derniers demeuraient intacts, mais le sang sur ses mains ne voulait pas disparaître. Elle sentit alors son esprit flancher, et elle se réveilla pour de bon, haletante. Plus de sang, plus de frère, plus de carnet. Un simple rêve dans un rêve.
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Comment trouves-tu le forum ? : Super XD À noter que ceci est mon deuxième compte, que Mister Galen himself a autorisé ^^ Comment as-tu connu le forum ? : Top site! |
| | | Anna Fauyeur
Ancien
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 13:05 | |
| Ayé, j'ai lu. (Et je sais qui tu es niarkniark) Personnage impeccable, histoire géniale. Vous pouvez valider je crois. ReBienvenue ! |
| | | Dragan
Elfe
Nombre de messages : 3120 Âge : 40 Date d'inscription : 11/02/2008
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 13:14 | |
| L'avatar *o* Bref, revenons à nos moutons^^ Bienvenue sur Mira! FICHE VALIDEE Je t'invite à consulter ces deux liens : Tu as le comptoir pour te créer un compte en banque La partie Parlons RP est aussi très importante pour t'intégrer, notamment pour rechercher des compagnons de RP Même si tu es déjà une habituée |
| | | Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 14:15 | |
| Ah, et tu sais qui je suis, Anna? J'ignorais que c'était si évident XD Enfin, merci pour les compliments XD
Merciiiii, Dragan! *profondément heureuse de ne pas avoir à recommencer* |
| | | Andy Asa
Humain
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| | | | Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 14:17 | |
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| | | Dryae Drydry l'Fonda'da'mûr
Nombre de messages : 9374 Âge : 33 Date d'inscription : 19/09/2007
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 17:50 | |
| C'est pas évident, mais un petit clique sur le bouton IP, et c'est bon ^^ Au fait, je t'ai que je lirai, je lis aujourd'hui donc. |
| | | Aliénor
Humain
Nombre de messages : 468 Âge : 29 Date d'inscription : 30/03/2008
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Ven 23 Mai 2008 - 19:03 | |
| Saluuut ! J'allais dire que c'était l'image à Amaya mais vu qu'elle change tout les trois jours Bienvenue et bon RP ! |
| | | Axel D'Anharan
Humain
Nombre de messages : 138 Âge : 33 Date d'inscription : 08/05/2008
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 1:15 | |
| AAAAAAAAAAAAAN J'ADOW L'AVA CHOUPINE *O* *en extase* et bravo pour ton histoire, c'est trop mignon =___= pauuuuvre petit frère |
| | | Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 3:47 | |
| @Galen: Ah oui, c'est vrai XD Je n'y avais pas songé @LilY: Merci! @Axel: Merci! Ouais, je l'ai un peu maltraité ^^" |
| | | Dryae Drydry l'Fonda'da'mûr
Nombre de messages : 9374 Âge : 33 Date d'inscription : 19/09/2007
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 5:38 | |
| Ouah ! J'adoore l'histoire =O
En plus c'est super bien mené :drunken: ! |
| | | Leilindel
En attente de validation.. Nombre de messages : 19 Âge : 33 Date d'inscription : 22/05/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 5:43 | |
| ... *lui donne les 20$ promis pour avoir dit ça* XD Non, je rigole Merci, c'est gentil =) |
| | | Anàrion Elentir
Ancien
Nombre de messages : 396 Âge : 33 Date d'inscription : 05/02/2008
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 6:11 | |
| En plus elle est sexy ! Dommage, je suis déjà prit... Huhu ! ^^' |
| | | Amaya Tinkalë
En attente de validation.. Nombre de messages : 1191 Âge : 37 Date d'inscription : 25/02/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] Sam 24 Mai 2008 - 9:51 | |
| Tiens donc , C'est mon ancien avatar ça XD Jolie fiche ! Bienvenue! |
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| Sujet: Re: Leilindel [Voyageuse] | |
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| | | | Leilindel [Voyageuse] | |
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