A la découverte du marché et de ses surprises ::clos::

Depuis la fin de sa légère collation de midi, Salem n’avait qu’une idée en tête : sortir pour respirer le pur air estival et passer un bon moment dans cette ambiance qu'il aimait tant. Il avait donc donné un pourboire à l'aubergiste et s’en était allée vers le dédale des rues de la ville, espérant rencontrer du monde dans la grande cohue qui régnait en permanence sur le marché de Diantra. Le pirate, qui avait plus l'air d'un jeune vagabond sans cause voulant prendre du bon temps qu'autre chose, se laissa entrainer par une petite foule d'habitués qui prenaient la direction du marché en question.

Un véritable défilé, qu'il s'empressa de quitter très vite pour ne rien rater des rayons de fruits qui s'offraient à lui, juste devant. Vadrouiller ainsi en plein jour de marché lui rappellait sa jeunesse, la vie qu'il avait connu avant de prendre la mer et de parcourir les eaux du monde entier... En effet, Diantra était sa ville natale, le berçeau de sa vie. Et il n'y avait pas remis les pieds depuis au moins... quinze ans. Une éternité. La moitié de sa vie.

- Hep garçon ! Que diriez-vous d'une visite guidée ?
-"Non merci, pas maintenant."

Jeune et beau, Salem attirait inéluctablement l'attention. Les nombreux regards qu'il capta, sans être pour autant insistants ou inconvenants, trahissaient l'envoûtement que pouvait produire le jeune homme sur son entourage. Quant il tomba sur un spectacle tout aussi réjouissant que le marché ; Une jeune femme, visiblement noble, qui possédait un charme inouï, se baladait seule. Une incroyable présence qui apparament ne passait pas inaperçu en ces lieux.

-"Magnifique."


Arrêtant là sa marche, et ses pensées au passage, il se permit d’observer la dame aussi ouvertement qu'il l'aurait fait avec une amie, voir bien plus. Surtout que la dame était d’une beauté admirablement soulignée, donc automatiquement pour Salem une source d’intérêt. Il reprit ses esprits et l'aborda alors de sa voix douce et sucrée, presque hésitant, son sourire charmeur restant un poil contenu.

-"Excusez mon impolitesse, gente dame, mais... je dois bien avouer qu'aucun bijou à ma connaissance, aussi flamboyant, aussi étincelant qu'il soit, n'égale votre beauté." lui murmura t-il à l'oreille, faisant référence à la table devant laquelle elle se situait.

Presque embêté de devoir lui parler au milieu de tant de personnes, il lui offrit un grand sourire pour accompagner ses compliments et fit mine de s'intéresser aux produits étalés sur la table voisine, sentant toujours la présence de la femme à ses côtés. L'aisance relationnelle dont faisait preuve le pirate reflétait assurément une grande capacité d'adaptation quelque soit l'interlocuteur. Son comportement, ses gestes, sa façon de parler, tout tendait à penser que non seulement l'homme était doté d'un charme et d'une beauté qui ne laissaient pas indifférent, mais qu'il semblait aussi faire preuve d'autres qualités, moins physiques et plus intellectuelles.

-"Êtes-vous d'ici ? Une habituée du marché, sans doute... J'admet que Diantra dégage une aura particulière."

Il s'interrompit le temps d'observer un magnifique collier de perles, avant de continuer :

-"Elle fait partie des cités qui font rêver et envier bien des hommes … et des femmes."

Il l'écouta parler avec sur le visage une légère marque d’attention que les femmes aimaient souvent à voir sur le visage des hommes, et qui dérogeait à leur machisme primaire, puis il répondit tranquillement :

-"Je serais on ne peut plus déçu d'avoir à me frotter à une rose épineuse. Mais vous êtes si belle que je n'hésite pas la moindre seconde à prendre le risque."

Et il n'était pas homme à se laisser piquer facilement. Si jamais cette femme était "venimeuse" comme elle le laissait sous-entendre, la logique des choses fera qu'il passe son chemin et s'intéresse à quelqu'un d'autre. Mais ce charme et cette volupté ne le laissait pas insensible. Il avait rarement vu une noble aussi courtoise avec un garçon de son rang, qui plus est... En même temps, il n'avait pas l'habitude d'en croiser dans l'Ocean d'Eris, ou alors il se contentait de les dépouiller sous les ordres de la Marine Marchande. Mais ici, c'était une toute autre mentalité et un autre aspect de son caractère qu'il faisait prévaloir.

Il s’avançait toujours d’un pas alerte et souple, un sourire affable soigneusement dessiné sur les lèvres. Salem était quelqu'un de spontané et qui aimait la vie. Si il avait su que cette femme avait été mariée à un homme qu'elle ne connaissait que très peu (autrement dit un mariage sûrement "forcé"), il serait sûrement sortit de ses gonds... En effet, l'amour vrai ne se résumait pas à un accord commun, quelques signatures et une loyauté indéfectible. Des obligations, et puis quoi encore... La moindre des choses était de vivre librement. Rester fidèle à sa moitié, certes, mais ne pas lui obéir aveuglément et faire passer le bonheur à la trappe. Son cousin Ossian lui disait souvent que la femme était le plus beau présent que pouvait leur faire les Dieux.

Qui plus est lorsque celle-ci possédait un tel raffinement. Il ne se lassait décidément pas de la regarder, si bien qu'il bloqua un peu la file qui se trouvait derrière lui et qui attendait, patiemment, que Salem se décide à bouger. Il reprit très vite ses esprits, faisant mine de s'intéresser à quelques babioles futiles qui lui rappellaient ses épopées au nord du royaume, lorsqu'il devait survivre avec peu de choses. Son flair l'avait donc trompé. Elle n'était pas d'ici. Pourtant elle lui faisait penser à ces femmes de la Cour de Diantra, belles et insaisissables, qui prenaient le temps de faire valoir leurs atouts autour d'elles, dans des lieux où une population de tout horizon affluait.

-"Je connais un peu Diantra, pas forcément pour y être installé depuis longtemps, mais plutôt pour y avoir fait de longs séjours à multiples reprises. C'est une ville de commerce, fort riche, et donc une ville de pouvoir."

Son regard perdu sur les tables du marché, à cet instant, trahissait un soupçon d'amertume et de nostalgie qu'il prit soin de masquer très vite en continuant :

-"Mais le pouvoir ne m'a jamais interessé. Mes activités me mènent à avoir une vie quelque peu nomade... "

Salem marqua une pause, effleurant quelques breloques au prix inaccessible, puis reprit :

-"Je vous rejoint sur le fait qu'on ne peut aisément accorder sa confiance à une personne, quelle que soit sa condition. Et les atouts qu'offre une telle Cité peuvent aussi bien attirer les gens aisés que... les nécessiteux."

Le jeune homme avait volontairement marquer un temps d'arrêt avant ces derniers mots, comme pour mettre en avant le fait qu'à ses yeux le pouvoir et l'influence n'étaient pas une affaire exclusive de la noblesse. En effet, il connaissait beaucoup de baladins, d'artistes et de forbans en tout genre qui usaient d'un language châtié pour bien se faire voir, comme lui. Jusque là rien de bien vilain. Mais ensuite le profit était souvent recherché, surtout lorsqu'on parvenait à mettre une jeune noble dans sa poche et à lui faire faire ce qu'on voulait. Mais ce n'était pas le genre de Salem... Oh non, que le ciel le préserve de ces stupidités. Il préferait tuer cent hommes qu'abuser une femme, de quelque sorte.

-"Mais loin de moi l'envie de faire perdre son précieux temps à une femme de votre rang. Si vous voulez, je peux me contenter de vous admirer pendant que vous profitez de cette promenade..."

Salem, esperant qu'elle soit sensible à ses flatteries et autres marques d'attention, lui fit une brève révérence sans toutefois prendre congé d'elle, restant à quelques mètres d'elle, si jamais elle souhaitait converser. C'était probable, il n'y avait pas un tas de choses à faire lorsqu'on était seul à Diantra, elle recherchait sûrement de la compagnie, surtout si elle était nouvelle. Il existait donc sur cette Terre des gens avec qui il ne désirait pas prendre de pincettes et aux yeux desquels il agissait avec une aisance peut-être un peu trop flagrante, mais qui n'en demeurait pas moins sincère.

-Quelques écus seulement pour cette bague neuve et flamboyante. Approchez, mon garçon.

-"... Je vous vois venir. Le prix va monter jusqu'à atteindre une petite fortune, et vous ne cesserez de me complimenterer sur ma tenue. A d'autres."

-Allons allons. Vous parlez comme si vous me connaissiez depuis la nuit des temps... Allons, venez, venez. Vous êtes d'ici, ma parole ? Votre visage m'est familier... Approchez donc...

-"Je..."

Il passa rapidement son chemin, se rapprochant involontairement de la belle jeune femme. Il ne voulait pas se confronter à nouveau à son passé. Il ne faudrait pas qu'il se mette à détester cette atmosphère, tout de même.

C’est avec un plaisir évident que Salem redécouvrait les lieux de son enfance. Son existence s’était partagée entre Ydril, domaine de sa mère, et ses vagabondages à Diantra, et si ses souvenirs les plus vivaces demeuraient auprès de sa mère, il n’en demeurait pas moins que la capitale des hommes avait été le décor de bien des péripéties mémorables. Le détour d’une ruelle étroite (mais bondée) lui rappela les indiscrétions qu’on commettait à l’abri des regards, toujours jouvenceau ; la façade d’une parfumerie le renvoyant aux premiers présents offerts à la damoiselle à qui on rêvait de faire la cour comme ces gens aisés… et à la gifle qui nous était octroyée lorsqu’on osait lever le nez sur la dite damoiselle.

C’était cependant un regard d’homme fait, aux motivations fort différentes de celles d’alors, qu’il posait sur les endroits qu’il avait connu, accompagné de la belle Anthinéa. Au moins était-il délivré de la pénible tâche de veiller sur un frère pour lequel il ne ressentait aucune affection, un poids que seule l’espérance du retour d’une vie moins nomade avait su lui faire porter. Dégagé de ces devoirs aussi astreignants que fastidieux, il avait pu en revenir à ses premiers amours, découverts à Ydril et développés depuis. La tâche qui le ramenait à Diantra relevait de ces loisirs, car rien ne lui paraissait plus délectable que nouer des liens avec les autres, cultiver son esprit et admirer chaque recoin des lieux.

Il aimait le regard émerveillé de la femme qu'il accompagnait se posant sur chaque petit objet du bazar. Oh, Salem restait quelqu'un de simple et fut tout naturellement flatté par les compliments de la belle noble... A tel point qu'il ne put répondre qu'un seul mot :

-"Merci."

Un mot lourd de sens pour un homme qui ne se sentait jamais tributaire de quelqu'un au point de le remercier, fierté de l'écumeur oblige. Mais il avait été touché par ces paroles.

-"Je tiens ça de ma mère... C'était une femme de principe qui, malgré ses faibles revenus, respectait chaque personne qui croisait sa route, et lui offrait un semblant d'amour. Son rêve était de m'emmener voguer sur les mers... J'ai fini par y aller, mais seul. Et sans cette éthique qui la caracterisait."

La faim, une considération plus terre-à-terre, rappela au pirate, qu’il n'était pas du genre à se livrer ainsi. Il s'interrompit donc, s'intéressant à un tonneau qui n'avait pas le moindre intérêt. La bonne humeur revint très vite sur ses traits lorsqu'elle lui proposa d'être son "guide".

-"Eh bien, puisque vous me faites l'honneur de me laisser rester en votre compagnie, et que nous sommes bientôt au bout du marché, j’opterais pour la promenade le long de la cathédrale de Sainte Deina…"

Puis, sans attendre de réponse, il lui prit discrètement le bras avec un sourire et un regard qui le feraient sûrement passer pour un courtisan de renommée au bras de sa conquête. Mais loin de lui cette idée. Oublier son rang, c'est ce qu'il faisait, non ? Il appréciait cette ouverture d'esprit de la noble qui savait qu'elle n'avait pas à faire à un beau parleur forban qui profiterait d'elle.

-"Enchanté, Anthinéa. Je me nomme Salem Aldiss, d'Ydril. Itinérant ayant servi quelques temps à bord des navires de la marine marchande, mais ceci est une autre histoire..."

Il lui offrit un de ses sourires les plus charmeurs. Puis il haussa les sourcils à la vue d’un couple unissant un négociant en tissus et la fille d’un vicomte, symbole de l'ouverture qu'avaient commencer à adopter les castes dominantes, il y avait quelques décennies déjà. Et il aimait ça. A l'image de son duo avec Anthinéa. Bientôt, Salem pourrait peut-être prétendre à la tête d’un duché, qui sait, ou entrer dans la lignée d’une illustre famille! Une mixité qui mettait tout le monde au même rang, on pouvait comparer ce phénomène à un remède qui guérissait lentement la noblesse, pervertie par l'argent selon lui, et qui pouvait lui promettre un avenir radieux.

-"J'admire votre humanité, Anthinéa... Un titre n'est rien de plus qu'une démarquation inutile entre deux communautés qui ont pourtant un tas de choses en commun, à commencer par le sang. Nous faisons tous partis de la race humaine, à preuve du contraire. Mais bref, passons."

Il allait sans dire que les gens comme lui pouvaient être considérés comme des agitateurs qui devaient être châtiés pour avoir proféré de telles insanités, visant à établir le chaos et renverser les pouvoirs établis. Mais bon dieu, quand est-ce que les castes supérieures ouvriront-elles les yeux ? Sur l'égalité entre les hommes ? Fort heureusement, un peu de raison, de bon goût et de valeurs éclairées subsistaient en ce bas monde. Cette femme en était l’exemple même, puisqu'elle le traitait avec courtoisie ne sachant pas grand chose de lui jusqu'à présent. Il s’étonnait presque que la Providence fasse si bien les choses.

-"Bien sûr, si vous avez une autre idée de promenade, je suis tout ouïe."

[ excuse moi pour le retard, mais comme je bosse et j'ai des horaires compliquées... lool ]

Si il y avait une chose à retenir jusque là, c'était qu'être accompagné était plaisant, avoir un ami, bien que le terme soit encore un peu fort. La rencontre était nouvelle et il y avait beaucoup à faire pour gagner la confiance d'un individu, surtout celle d'Anthinéa. Il ne fallait pas se fier à ses politesses et ses sourires, cela ne signifiait pas le moins du monde que cela était acquis, néanmoins, elle n'en était pas moins une femme courtoise avant tout. Aussi loin qu'elle se rappelle, la jeune femme n'avait point d'amis. Les seuls gens qu'elle fréquentait était les membres de sa famille. Haaaa! Elle se souvenait avec regret les années de son enfance, quand elle pouvait encore rire avec son frère Thanos avant qu'il ne soit plus égal à lui même. Elle avait fortement aimé ce frère qu'elle perdit au fil des années. Mais le poids du nom de Nar'Pheliar, les idéaux guerrières avaient transfiguré le petit garçon en un hideux soldat. Lui qui autrefois dans leur âge tendre lui avait promis d'être son protecteur, il avait fini par briser le lien qui les unissait. Ce fut une chose terrible pour elle, mais la demoiselle était impuissante dans cette situation, trop jeune ou peut-être trop éloignée de la politique de son oncle.

Quoiqu'il en soit, elle n'avait nul ami à pleurer si ce n'était ces professeurs ou ses domestiques qui se montraient pour la plus part plus affectueux que quiconque. Là, elle avait le goût de ce que cela pourrait être si Salem en devenait un, en espérant qui ne cherchait pas aller plus loin qu'une amitié sincère, seule chose qu'elle était capable de donnée dans sa condition. Mais qu'importe toutes ses questions, le temps d'une humaine était court, il fallait donc en profiter. Peut-être que cette vie éphémère était une bénédiction, car elle poussait les hommes à connaître la valeur d'une vie plus que quiconque. Dans leur éternité, est-ce que les elfes pourraient prétendre mieux le savoir? Peut-être dans leur infini sagesse, car il aurait tôt fait de mentionner que beaucoup d'humain négligeait leur propre vie et celle des autres, les piétinant comme des feuilles mortes. Anthinéa ne pourrait rien trouver à redire... aussi triste soit cette vérité.

Aussi banale soit la conversation que les deux jeunes gens avaient, la princesse déchue y tenait beaucoup, elle se sentait normale dans un monde normal. C'était un sentiment qu'elle appréciait. Elle avait toujours eu horreur que les gens ne la prennent point au sérieux quand elle parlait, ou que l'on se ployait devant elle avec frayeur à cause de son nom et sa parenté avec son oncle tyrannique. Discuter simplement avec Salem était agréable de part sa simplicité et les tabous n'existaient pas.

Ce fut avec d'autant plus d'attention qu'elle écouta chaque mot que la voix douce de son camarade lui conta, lui parlant alors de sa mère. Ce la fit sourire car il était toujours émouvant de voir un homme parler de la femme qui l'eut mis au monde. Il y avait quelques innocences qui brillaient dans les yeux des fils, et ce qu'elle en comprit, c'était que cette femme devait être un sacré personnage, bienveillant et aimant. Etant donné qu'il employait le passé, Anthinéa se doutait que celle-ci se devait d'être disparue depuis un temps maintenant, mais si le cas avait été contraire, sans doute qu'elle aurait aimé la rencontrer.

" Elle devait être une femme intéressante... j'aurais aimé pouvoir en conter autant sur ma mère à mon tour, mais je crois que le temps nous a manqué pour bien nous connaître. Je n'ai que de vagues souvenirs, et les dires peu objectifs de mon père à son sujet. Mais elle était une femme aimant ses enfants et pour l'instruction qui plus est. Je lui dois beaucoup. "

Il était vrai qu'Anthinéa semblait parler de sa génitrice avec bien peu de sentiment, mais comme une personne qu'elle admirait simplement. Cela venait sans doute du fait que les liens familiaux n'étaient pas aussi fort que l'on aurait pu le croire car comme on l'avait si bien compris maintenant, l'amour n'avait pas sa place dans sa famille.

Puis voilà qu'un nouveau souffle vint enchanter les deux jeunes gens, un excès de fougue de la part de Salem qui entraîna la demoiselle par le bras vers un autre pas joyeux. Anthinéa sourit avec allégresse et suivit donc son guide. La cathédrale? Voilà une forte belle destination et la princesse ne trouva rien à redire sur le sujet. Elle attendit alors que les présentations fussent fini pour lui répondre, pouvant alors l'appeler comme un ami par son simple prénom.

" Et bien Salem l'itinérant, je vous suis sans attendre. L'idée d'aller me promener le long du saint bâtiment m'enchante beaucoup, puisque, comme vous l'avez souligné, le marché arrive à sa fin. J'espère qu'un de ses jours, vous m'en conterais plus sur vos aventures dans la marine marchande, je suis sure que beaucoup de chose vous y est arrivé. Allez savoir, peut-être que je pourrais dédier un ouvrage en votre nom? Hahaha! Moi qui est du temps à perdre et l'amour des histoires, cela devrait être fort intéressant. "

Anthinéa eut un grand sourire, elle ne pouvait pas être plus sérieuse. Elle aimait tellement les livres qu'elle espérait qu'un jour, elle pourrait en écrire quelqu'un quand elle aurait de quoi conter. Mais n'ayant point parcouru le monde si vaste, elle préférait s'abstenir et faire preuve de patience.

Au fil de la conversation, la jeune femme fut ravie de constater que leur avis convergeait, Salem pensait donc de manière identique, voilà quelque chose de formidable. Il y avait trop de gens qui avait peur du changement pour venir chambouler leur statut, et les gens de privilèges seraient sans doute rétissant à les perdre. Mais qu'importe, dans l'immédiat, c'était la fameuse cathédrale qu'elle souhaitait voir.

" Allons, allons, cher guide. Dit moi donc où est cette fameuse cathédrale? Je n'en vois pas le clocher d'ici? Elle doit être bien petite. "

Regardant d'abord le ciel avec une main en visière, elle finit par tourner son regard ambré en direction de son camarade, le sourire aux lèvres avec malice. Elle espérait bien que cela soit au dessus de ce qu'elle pouvait imaginer.