Rapport [Militaire]

Les nasaux de la bête laissaient à chaque souffles une légère trainée de vapeur dans l’air. Une brise fraîche et calme faisait pliée l’herbe avec douceur, le soleil pointant avec lenteur par-dessus les arbres de la forêt dont les contours devenaient de plus en plus francs. Le ciel était parsemé de quelques nuages et c’était une quiétude matinale qui était présente ce matin là.
Le regard de Veldrin se perdait dans l’horizon incertain et brouillé par l’astre brulant qui s’éveillait de sa torpeur. Son souffle était mesuré, son corps suivait les tambourinements frénétiques de l’animal qui galopait dans la plaine depuis plusieurs heures.
Les lueurs revêches et froides s’étaient mises à courir sur l’herbe couverte par le manteau de gel de l’hiver. Les sabots frappaient la terre à un rythme régulier et les premiers contours de l’imposante forteresse pointaient déjà. Les vêtements de l’hybride miroitait dans la lumière et flottaient avec difficulté dans le vent, se froissant à tords et à travers.
Il pressa le cheval lorsque celui-ci atteignit la dernière motte de terre à franchir, l’animal hennissant, il entama la montée à vive allure. Lorsque Veldrin put enfin dominer son terrain, il esquissa un sourire. Sa peau était fraîche et son corps plutôt endolorie par le voyage nocturne qu’il avait effectué, les températures saisonnières n’étaient pas vraiment avec lui.
L’importante fortification était découpée ça et là, ayant à plusieurs endroits des pans de murs entiers en construction. Les ailes étaient largement remarquables et la forteresse en elle-même représentait dans son aspect et sa grandeur bien plus à une forteresse digne de la royauté qu’à un simple étendard de Baron. Le Fort représentant un Bastion stratégique et Veldrin n’avait pas lésiné sur les moyens de défense et d’implantations. La hauteur sur laquelle était placée le Fort le rendait encore plus majestueux et féroce.
Aux alentours c’était une toile blanche sans fin qui s’étendait, des milliers de tentes plantées ça et là de multiples dimensions couvrant les nombreuses vues des Plaines alentours. Les hommes avaient émergés de toutes les directions et de tout le royaume. La plupart des gradés avait connus un vent de folie ces derniers mois, recevant de nombreux ordres, ils avaient pris conscience que quelque chose avant changé. L’émergence d’un nouvel homme avait quelque peu semés le chaos au sein des troupes. De surprises en surprises, cet homme avait changé de nombreuses habitudes autant que leurs visions des choses. Le vent qu’il avait engendré commençait à soulever une masse monstrueuse, les tambours commençaient déjà à battre et les armes se soulevaient peu à peu. Il se souvenait des premières réunions, des premières tensions et aujourd’hui c’était un battement à l’unisson, une admiration et un nouveau courage qui coulait au sein de l’armée. Veldrin inspira profondément, la bête avait déjà coupée, elle avançait au travers des rangées de tentes. A l’aurore seuls quelques hommes déambulaient au milieu des âtres, la garde, les valeureux. Leurs visages étaient brumeux mais leur esprit toujours aussi vivace, certains voyant l’hybride traversé la place sourirent à son passage. Il allait enfin avancé.
Veldrin finit par arrivé au creux de la grange à moitié ouverte dont la construction prenait plus de temps que prévu au vue d’une priorité toujours repoussée. Il descendit et laissa sa monture erré au cœur de la grange. Il s’avança dans l’allée et déboucha dans la cours du Fort. Il arriva bientôt sous l’Arche, l’Arche d’Azuria. C’était une immense Arche gravée qui servait de porte principale, il entra et monta par l’escalier central, assez petit, pour rejoindre le quartier des officiers.
Atteignant les dernières marches, sa vue plongeant déjà sur la porte des quartiers. Il avisa le garde du regard qui était en poste et se tenait droit comme un I. Celui-ci, le salua et ouvrit la porte à l’hybride. La plupart des Officiers étaient déjà debout, seuls quelques retardataires étaient encore sous les draps. Un climat de réveil et de fraîcheur planait dans la pièce, les différents gradés parlaient peu à cette heure, certains tentaient tant bien que mal de se réchauffé, d’autres se rasaient et d’autres encore prenaient la peine de manger. Tous vaquaient à leurs occupations et ne remarquèrent pas forcément Veldrin qui se tenait debout dans l’encadrement de la porte se trouvant face à la maigre fenêtre qui diffusait la lumière de l’orient. Un sergent à proximité qui semblait perdu dans les pensées croisa le regard de l’hybride par hasard, il lâcha avec brutalité la pomme et la dague qu’il tenait pour se redresser et se mettre au garde à vous, des ses mouvements brusques il bouscula la table ce qui attira bientôt l’attention. Et ce fut un balai qui eut lieu, les Officiers se levait un à un en croisant comprenant la présence du Maréchal. Le Commandant en Chef qui se trouvait au fond de la pièce entrain d’étudier des plans salua à son tour et lança les paroles de formes.

[color:f9ed=#000000]Garde à vous, Officiers, saluez !

C’est avec une voix grave et portante qu’il hurla de manière forte dans la pièce. Même les dormeurs étaient à présents debout et en position de salut. Veldrin observa ses hommes un à un, il devait Y avoir une centaine d’hommes dans la pièce. La présence de leur Maréchal semblait leur inspirer quelque chose de bien particulier. Veldrin s’avança de quelques pas dans la pièce et commença son inspection matinale. Il était sévère et souvent craint pour ses méthodes peu orthodoxes. Les premières actions militaires c’était déroulées avec un franc succès, mais la cruauté qu’il demandait était peu suivie par les hommes. Ceci dit lors de la découverte d’un troisième camp assez important, l’armée découvrit un tel spectacle d’horreur, que les hommes prirent le pas sur les initiatives de leur stratège.

[color:f9ed=#000000]Repos Messieurs.

Sa voix était douce mais clair et autoritaire. Il était devant le Commandant et esquissa un sourire.

[color:f9ed=#000000]Quelle est la situation ?

[color:f9ed=#000000]Vos ordres ont été suivies à la lettre les derniers campements de Drows remarqués par les éclaireurs se trouve plus enfoncés dans la forêt d’Aduram. Il semble qu’ils ont préparés plusieurs escarmouches. Les pertes ont été très faibles et ne se présente que par dizaine, les blessés sont un plus important cependant ils sont traités rapidement. Vos derniers ordres pris en compte sont le fait de la capture de trois Drows sur le dernier regroupement. Le point de ralliement à été fixé à onze heures…Autorisation de parler Monsieur ?

[color:f9ed=#000000]Accordée.

[color:f9ed=#000000]On leur à fait bouffer le pissenlit par la racine, Monsieur. Il n’y aura bientôt plus de Drow dans les terres humaines et dans les terres du royaume.

Une clameur s’éleva depuis la salle. Veldrin se mit sourire. Ce n’était pas lui qui était bon, c’était ses hommes.

Six heures plus tard...

Quelques heures plus tard, il déambulait au milieu des tentes avec sérénité et saluait ses hommes tour à tour. S’arrêtait et prenait des nouvelles. Tout semblait bien se passé. Arthuria ne serait tarder d’ailleurs.