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| Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] | |
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+3Trystan de Diantra Lilianna Urien Portelame 7 participants | Auteur | Message |
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Urien Portelame
Humain
Nombre de messages : 143 Âge : 40 Date d'inscription : 27/02/2009
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| Sujet: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Ven 27 Fév 2009 - 12:28 | |
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Nom/Prénom : Portelame Urien Surnom: Le Juste Âge : 38 ans Sexe : Masculin Race : Humain Particularité : Boite de la jambe droite de façon plus ou moins prononcé. Ôte son gant droit lorsqu'il doit combattre en duel.Animal de compagnie : Un berger blanc du nom de Flocon
Alignement : Loyal neutre Métier : Chevalier du Lys d'Or/Duelliste Classe d'arme : Corps à corps/Défensif
Équipement : Urien possède une lame qui lui fût forgée par le maître-forgeron émérite de sa propre famille, Belenör Portelame, le frère de son père. C'est une épée longue à double tranchant. La lame, droite, fait un peu plus d'une soixantaine de centimètres, posséde une dépression longitudinale, communément appelée "gouttière" entre les deux tranchant. Le dernier tiers de la lame, le plus proche de la garde, est ciselé de manière à tracer un sillon représentant le Lys, symbole de l'appartenance au Roi du Chevalier et de sa lame. La garde, quand à elle est composée de deux quillons en or brut, perpendiculaires au corps de l'épée et lui donnant cet aspect de croix propre à la plupart d'entre elles. Les quillons sont manufacturés de tel façon qu'ils représentent une gueule de lion sertie de deux minuscules éclats de rubis pour leurs yeux. La poignée est un assemblage de nacre, de soie ocre et brune ouvragé avec soin, permettant une bonne prise de la main et éviter ainsi toute maladresse inopportune. Le pommeau, enfin, est un alliage d'or et d'argent. Incrusté en son centre, d'un rubis écarlate, rappelant les armoiries de la maison Portelame. Contre-poids efficace permettant de moins fatiguer le poignet et peut, à l'occasion, servir de masse d'arme. Urien est équipé également d'une cotte de mailles sous sa chemise en lin blanche qui lui recouvre tout le haut du corps. Il réajuste pardessus un pourpoint en cuir sombre délavé quand il n'utilise pas sa propre cuirasse. Au niveau de sa taille il est équipé de trois sacoches*, d'une ceinture noire en cuir ferme à laquelle est rattaché un magnifique fourreau. Habilement manufacturé, il est composé d'une base en cuir ferme pour la sécurité de la lame et recouvert de cuir souple pour garder son étanchéité face aux intempéries. Soigneusement ornementé avec de fins liserés brun dessinant un arbre aux milles ramages. Urien a rattaché son fourreau par une lanière de cuir supplémentaire à sa jambe gauche afin de limiter les frottements indélicats. Il porte deux brassards en plaques lui recouvrant la moitié de l'avant-bras et le poignet. A ses mains, une paire de gant en cuir sombre. Dans son dos, arnaché solidement le long de sa poitrine, un écu en fer forgé, ciselé sur le pourtour, d'un renfort en argent. On y distingue vaguement des armoiries, mais le dessin est beaucoup trop effacé pour s'en rendre vraiment compte. Lorsqu'il est en permission Urien se promène avec un pantalon de sa fabrication. D'un simple pantalon brun en laine, il a rajouté dans la doublure, au niveau des cuisses, deux plaques de métal et rajouté deux jambières apparentes, facilement dérobées à la vue par sa paire de bottes. Lorsqu'il est en service, il arbore un pantalon en maille recouvert par des jambières en plate, lui assurant une protection optimale. Possède également un petit couteau de lancer, dans un étui rattaché à sa botte droite. Pour finir, il porte un long manteau en cuir bleu nuit délavé par le temps et les intempéries.
*Contenu de ses sacoches: Des baumes médicinaux, des bandages, de l'alcool, son argent, une bague portant le sceau de son Ordre, une carte et un petit livre en cuir souple.
Description physique : Urien est bâti d'une façon que l'on pourrait qualifié communément de "belle charpente". Du haut de son mètre quatre-vingt six et de ses quatre-vingt onze kilos, il en ressort un sentiment de puissance, d'intimidation certain. Ses épaules sont larges, sa musculature saillante sous ses vêtements. Il a le corps d'un homme repu de combats, de travaux manuels. Certains, pour l'avoir connu, vous diront qu'il ne vaut mieux pas sentir son poing, aussi gros qu'un roc, vous arriver sur le portrait car vous finiriez par ne plus ressembler à grand-chose. Son visage, taillé à la serpe dans de l'écorce brut, est à la fois dur et prévenant. Sa mâchoire carrée se termine par un menton assez large, caché par un bouc taillé avec soin. Ses joues sont légèrement creuses faisant naître les contours de ses pomettes. Son nez busqué, est légèrement courbé vers l'extérieur, possédant une saillie large et imposante. Ses yeux, d'un bleu azuréen, sont profondément enfouis sous d'épais sourcils broussailleux. Son regard est tout le paradoxe de cet homme. Toute sa corpulence est intimidante mais c'est son regard qui est le plus troublant. Reflet de son âme, il est aussi bien avenant et doux, que sombre et colérique. Bon nombres de femmes se sont retrouvées sous son charme indomptable, qu'il ne considère d'ailleurs pas à sa juste valeure. Elles vous diront que c'est un homme aux manières exquises mais que son coeur s'avère beaucoup moins abordable que sa personne. Sa bouche est discrète mais néanmoins charnue et pâle, réhaussée d'une moustache rejoignant, le long de ses lèvres, son bouc. Ses cheveux châtains aux reflets d'ambre tombent négligemment à hauteur de ses épaules, à la base de sa nuque. Ondulant discrètement, il les coiffe généralement d'un bandeau en cuir sombre, laissant naître quelques mèches "folles" devant son regard. Si l'envie lui prend, il les cache sous une capuche incorporée à son manteau. Il a tendance à balader son poids sur sa jambe valide lorsqu'il est à l'arrêt. Sa jambe droite ne s'étant jamais vraiment remise d'une vieille blessure. Gares à celui qui oserait le lui rappeler.
Description mentale : Urien fût autrefois un grand Chevalier. Honoré et respecté par ses pairs, il défendait ses convictions avec dévotion, courage, bravoure et sacrifice. Téméraire, arrogant, droit, étaient les mots qui venaient à la bouche des concitoyens à l'évocation de son nom. Son sens probant de la justice lui valurent le surnom du "Juste". Désormais, Urien, ne vit plus que dans les méandres de son passé. L'ombre de lui-même. Acerbe, sarcastique, amer, un brin susceptible, il n'a plus rien à voir avec l'homme qu'il a été autrefois, dans une autre vie. Sa blessure lui rappelant sans cesse ce qu'il a perdu et ce qu'il n'aura, sans doute, jamais plus. Pourtant c'est un homme cultivé, passionné, qui n'a pas perdu les valeures qui lui furent inculquées. Son regard s'illumine d'un véritable brasier lorsque l'on évoque son passé et ses talents de bretteur incontestable. Sa fierté et sa volonté de croire en un avenir qui lui serait plus juste le force à continuer à vivre. Il ne demande qu'une seconde chance. ~~~~~
Comment trouves-tu le forum ? : Très complet, très riche, avec une communauté rôliste qui me semble des plus exemplaire. Comment as-tu connu le forum ? : Après avoir cherché sur google un site JDR. Crédit avatar et signature (lien vers l'image d'origine et nom de l'artiste dans la mesure du possible) : L'image vient de l'artiste Ignacio Bazán Lazcano.
Dernière édition par Urien Portelame le Mar 3 Mar 2009 - 23:24, édité 1 fois |
| | | Urien Portelame
Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 18:31 | |
| Histoire
Prologue C'était un jour comme un autre. Le soleil était haut dans le ciel, les oiseaux survolaient la ville, dansant au rythme du vent, piaillant une douce mélodie dans un conciliabule frénétique. Le printemps s'était niché dans la belle cité de Diantra et l'avait recouverte de ses plus beaux atours. Dans une grande masure, non loin du quartier commerçant, une femme venait de perdre les eaux. Son mari, son beau-frère, et le médecin de la famille l'entouraient dans ce pénible cheminement. Tous attendaient patiemment la venue du nouveau-né. Tous attendaient patiemment la venue de ce fils si ardemment désiré, qui viendrait mettre un point d'orgue à sceller la descendance de la famille. Lorsque le bébé naquit et prit sa première inspiration, il ne vit pas le regard satisfait et calculateur de son père, il ne vit pas le regard chaleureux de son oncle ni même celui, si tendre, de sa mère. Lorsqu'il prit sa première bouffée d'air, il ne prit nullement conscience que sa vie était déjà toute tracée. Ou peut-être que si, car il ne pleura pas, pas un cri, pas une larme. Rien. Il avait les yeux bleu de sa mère, très largement ouvert et contemplait ce monde d'un oeil las. Peut-être savait-il que nul n'échappe à son destin. " Urien, tel sera son nom. " Clama le père haut et fort, brandissant son enfant avec verve, l'oeil pétillant de projets et d'ambition. Voilà c'était écrit. Urien Portelame venait de voir le jour.
I Qu'est-ce qu'un nom si ce n'est une suite de syllabes prononcées de manière à produire un son ? C'est un mot permettant de nommer un être ou une chose. En effet. Mais ce nom peut-il avoir une ascendance sur le restant de votre vie ? Vous dicter sa manière de la vivre, de l'appréhender ? Un nom n'est qu'un nom ! Mais pas aux yeux de mon père.
* J'étais petit garçon, je devais avoir six ans, tout au plus, je venais de rentrer de la forge de mon oncle, tout dépenaillé, la chemise collante de sueur, les cheveux en bataille, de la suie plein le visage, un sourire radieux illuminait mon visage: " Mère ! Mère ! criais-je à tout va, regardez ce que j'ai confectionné et sans l'aide de personne ! clamais-je pas peu fier en lui tendant un petit couteau de pêche. Elle le toisa avec intérêt, les bras sur les hanches, la bouche formant un "o" d'exclamation. - Et bien mon fils ! Quel talent, me dit-elle en me prenant l'objet des mains et le regardant sous toutes les coutures, mais c'est du très bon travail que tu as fait là Urien. Tu as ça dans le sang c'est indéniable."Et elle déposa un baiser sur le sommet de mon crâne. Elle sentait si bon. Un parfum doucereux de coriandre. Et elle était belle. Rien que ce mot sonne creux lorsque je l'évoque pour parler de ma mère. Elle avait toujours ce si joli sourire sur le visage, celui qui vous redonne confiance, celui qui vous valorise, qui rassérène votre âme de par sa sécurité et sa sérénité. Elle avait de long cheveux couleur de blé qui lui descendait en cascade dans le milieu du dos. Ses yeux aussi bleu que l'océan n'affichait jamais une once de méchanceté, on eût dit qu'elle était empli d'amour et de compassion. Elle avait un petit grain de beauté juste en dessous de l'oeil droit, endroit que mon père affectionnait d'embrasser. Je ne comprenais pas pourquoi à l'époque. Elle avait pour habitude de passer ses journées à cueillir des fleurs et travailler notre potager, quand elle n'allait pas à la fontaine laver notre linge. Nous habitions dans la magnifique cité de Diantra, dans l'un des quartiers les plus aisés d'après ce que mes oreilles arrivaient à entendre lors de mes nombreuses pérégrinations. Il faut dire que mon père était au service du Roi, rien que ça. Un chevalier: " Si c'est l'art de faire la guerre, alors oui il a ça dans le sang Eleanör." Mon père venait de rentrer lui aussi, toujours aussi resplendissant dans son armure de plate, son heaume sous le bras, sa cape écarlate volant à chacun de ses pas. Il s'avança vers moi et m'ébouriffa les cheveux. Il était grand, bien bâtie. Ses cheveux châtains étaient toujours coiffés en une queue de guerrier et sa barbe, irréprochablement taillé. Il embrassa ensuite ma mère quelque peu confuse, tentant de cacher à ses yeux ma si belle confection. Il alla directement déposer son heaume sur la table du salon, puis ôta sa feutrine d'un geste ample et commença à défaire les lanières de son armure. Je regardais ma mère avec envie. Mon couteau la suppliais-je intèrieurement, montres-lui. Mais elle ne répondit pas à mes pensées et s'empressa de retourner à sa cuisine: " Alors mon fils, qu'as-tu appris aujourd'hui ? - J'ai appris la base du maniement de l'épée. Conrad n'a pas réussi à esquiver mes attaques et je lui ai mis une belle volée. Mon père s'esclaffa. - J'ai toujours su que le fils de Gülwan était un moins que rien, encore heureux mon fils que tu lui ai mis une trempe. Je n'aimais pas quand il parlait des autres comme ça, je m'en trouvais rabaissé plus qu'autre chose. S'il voulait me faire un compliment c'était raté. - Ensuite j'ai passé la fin de matinée à écrire et lire comme toujours...Cela ne m'emballait pas mais c'était un passage obligatoire dans mon éducation et je m'y pliais. - Et ton après-midi fils ? Il venait de terminer d'ôter le haut de son armure. Ce devait être une sacrée charge à porter. - Je l'ai passé avec mon oncle dis-je tout sourire, mère montrez à père ce que j'ai confectionné là-bas et tout seul ! Lorsque mon regard revint se poser sur mon père celui-çi me toisait d'un oeil noir. - Tu es resté en compagnie de Belenör durant l'après-midi entière ?! Je sentais le ton de sa voix se durcirent. Je ne trouvais rien à ajouter. Il se pencha vers moi de toute sa hauteur et m'attrappa le bras fermement. Qui t'as octroyé le droit d'aller voir Belenör, qui ? N'oublie pas qui tu es mon fils ! N'oublies pas le nom que tu portes et tes obligations ! Son visage rubicond de colère se tourna vers ma mère, c'est toi qui lui a autorisé ça n'est-ce pas ? - Non père j'y suis allé moi...Je ne pus terminer ma phrase qu'il me gifla violemment. J'entendis le claquement qui se répercuta dans toute la pièce. - Alastair je t'en prie ! cria ma mère. - Ecoutes-moi bien fils, il me serrait si fortement le bras que j'en avais des fourmis. Je sentais également la brûlure de ma joue me picoter affreusement. Les larmes me gagnèrent rapidement. Il me secoua plus vivement encore. Ne pleure pas ! Il leva la main en signe d'avertissement. Je ravalais mon sanglot comme je le pouvais. Je ne veux pas d'une fillette à la maison tu m'entends. Et je ne veux plus que tu ailles voir Belenör et encore moins que tu ailles gaspiller ton temps à ces choses futiles ! Si mon frère à jugé bon de gâcher sa vie, qu'il en soit ainsi mais il n'en sera pas de même avec toi tu m'as bien compris ?! Il m'avait attrappé les deux bras et me dardait d'un regard noir. Je hochais la tête imperceptiblement. Et toi...Il me lâcha sur le côté et se dirigea vers ma mère, le visage dur. Que je ne te reprennes plus jamais à l'encourager de la sorte...Plus jamais. Donnes-moi de suite cette...chose. "Il s'adressait à elle d'une voix si empli de reproche, si froide que j'en eus la chair de poule. Comment pouvait-il être aussi terrifiant ? Ma mère ne lui céda en rien, lui disant que je ne lui avais rien donné. Il la gifla une fois, puis deux, puis trois. Elle s'écroula, il la releva et recommença. Chaque fois qu'il la giflait de plus belle c'était un coup d'estoc porté en mon coeur. Pourquoi ne lui donnait-elle pas mon couteau ? Pourquoi endurait-elle cela ? Je voulus aller vers elle, la soulager de ce fardeau qu'elle portait inutilement mais j'en étais incapable. J'étais pétrifié par cette fureur qui n'avait pas lieu d'être, par ce déchainement de haine, de colère. Lorsqu'il eût enfin fini, ou plutôt que ma mère gisait sur le sol, incapable de se relever, il prit ses affaires et sortit de la maison sans un regard. Je me précipitais vers elle, ne pouvant retenir mes larmes plus longtemps. Je la relevais du mieux que je pûs, l'adossant à la commode. Elle avait le visage meurtrie, sa lèvre entrouverte était éclatée, son oeil était boursouflé. Je serrais la mâchoire, contenant ma peine et mon manque de courage. Je pris un chiffon et l'humidifia dans le seau d'eau qui servait à arroser les plantes. Lorsque je le posais sur son visage, elle gémit. Puis me regardant de son oeil valide, elle me caressa les cheveux et me dit doucement: " Tu n'as rien à te reprocher Urien. Tu es un ange. Mon fils. Et une mère se doit de protéger sa progéniture quoi qu'il lui en coûte. Elle sourit, du moins je pris sa moue comme un sourire. Elle me tendit mon couteau qu'elle referma dans le creux de ma main. Ne laisses personne te voler ce qui te revient de droit, pas même ton propre père, tu m'entends."J'acquiesçais d'un signe de tête, contemplant ce si petit objet, celui qui avait déclenché pareille fureur. Comment pouvait-on en arriver là pour si peu de chose...si peu de chose. Je l'aidais à se relever et quand elle me fit signe que tout allait au mieux, je partis en courant dans le jardin. Je crois avoir pleuré tout mon saoul, me maudissant devant ma couardise, me maudissant d'avoir désobéi. J'adorais mon oncle, j'adorais son travail mais pour le bien de ma mère je devais changer, et vite. Je me devais de prendre conscience de mes responsabilités, de prendre conscience du poids de ce nom que j'arborais."Ton père t'aimes tu sais, il donnerait tout pour toi. Ma mère s'était approché de moi en silence, respectant mon moment de solitude. Elle me regardait sur le perron, un regard attendrissant qui m'ému. Il n'a pas les mots pour le dire, il est maladroit mais je sais qu'au fond de lui il t'aimes pardessus-tout." Si c'était vraiment le cas, il avait une drôle de façon de le montrer. Mais je l'aimais moi aussi, j'étais même très fier de lui. Je contemplais ma création un long moment puis je pris la décision de l'enterrer à l'ombre de notre prunier en fleur, en même temps que mon innocence et ma lâcheté.
Dernière édition par Urien Portelame le Mar 3 Mar 2009 - 23:19, édité 3 fois |
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Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 18:33 | |
| II
Vivre une vie par procuration n'est-ce pas ce qu'il peut y avoir de pire pour un homme ? Ne pas avoir l'opportunité de se confronter au choix de sa destinée, ne pas pouvoir prendre une décision de son propre chef...Je plains les hommes pour leur manque de courage et je continuerais de les plaindre tout au long de ma vie car ce ne sont là que les regrets d'un homme qui aurait voulu gagner sa liberté.
*
C'était le jour de mon anniversaire. Dix ans. Maman m'avait fait un bon gros gâteau aux prunes qu'elle avait décorée de telle manière que les fruits formaient mon âge. J'étais tout sourire. Non seulement parce que le gâteau avait l'air délicieux mais également parce que ni mon père ni mon oncle ne manquait à l'appel. Mon grand-père n'avait pu se libérer de ses obligations, chose auquel père répondait d'un air suffisant: " C'est lui qui a raison, comme toujours. Un homme ne devrait jamais avoir à se soustraire à ses obligations et ce, quelqu'en soit la raison." Oui c'était lui tout craché. Tel père, tel fils. Mon grand-père, pour ne l'avoir vu que deux fois, et encore "vu" est un grand mot, était un homme-lige du Roi. Quelqu'un de sa garde personnelle je crois. Je l'avais croisé lors de mes entraînements quotidiens. Il m'avait à peine adresser un regard. C'était un homme puissant. Un Chevalier lui aussi, mais d'un grade supérieur à celui de mon père. Enfin c'est ce qu'on m'en a toujours rapporté. Je dardais ma famille d'un oeil impatient, attendant sous le regard placide de mon père, les cadeaux que j'espérais tant depuis déjà une bonne semaine. Mon père s'approcha de moi et rompant le silence pesant me dit: " J'ai une surprise de taille pour toi fils. Tout le monde se regardait avec des yeux ronds attendant patiemment la suite. Mon père prit une pause un peu trop théâtrale. J'ai réussi à t'assurer une place en tant que palefrenier dans les écuries de notre ordre, n'est-ce pas un cadeau digne de mon fils ? J'en restais coi. Je pense que mon manque de réaction le prit au dépourvue car il se redressa sur sa chaise et ajouta, je prends ton silence comme une marque de consentement. J'en aurais fait de même à ta place crois-moi. Ne t'en fais pas tu seras pris en charge par un maître en la matière. Je suis honoré que mon fils suive les traces de son père. - Je ne sais pas quoi dire...Et c'était bien vrai. J'étais abasourdi par cette nouvelle. - Ne dis rien, c'est ton anniversaire, c'est normal que je te gâte de la meilleure façon. Il exultait. C'était un cadeau qu'il se faisait à lui, mais certainement pas à moi. Je surpris le regard inquiet de mon oncle vers ma mère. Cette dernière se détourna de lui et vint s'assoir auprès de moi, un petit paquet entre les mains. - Tiens Urien, j'espère qu'il te plaira. Je sentais sa tension en même temps que son impatience. Je m'empressais d'arracher le paquet et découvrit avec joie ce qu'il contenait. Essayes-la, vas-y." C'était une magnifique tunique à manche courte noire en coton, avec des bordures aux manches et au cou, de couleur or. J'ôtais ma chemise en lin et l'enfilais à brûle pourpoint. Elle m'allait comme un gant. Je réajustais ma ceinture et levait les bras en croix pour que l'on me contemple. " Tu es magnifique mon neveu ! Un vrai jeune homme. Quelle allure ! Quelle prestance ! Et il fit une petite courbette de la tête qui me fit sourire. J'embrassais aussitôt ma mère qui me prit dans ses bras en me susurrant un "je t'aime" qui bondit dans ma poitrine. A présent voici mon cadeau. Bon je n'ai pas pu te l'empaqueter à cause de son aspect un peu...rudimentaire, mais je pense que cela devrait te plaire." Il me tendit un magnifique pendentif à tête de lion, l'apanage de la noblesse. Il m'expliqua tout ce qu'il avait fait pour en arriver à pareille degré de réalisme et les différents alliages qu'il avait utilisé. Il y avait du cuivre, du fer, de l'or, de l'améthyste, et du mithril, métal presque introuvable en ces contrées. " C'est pas grand chose je sais mais j'ai quand même mis un mois entier à le forger et je te passe le nombres de jours pour recueillir tout les ingrédients. Je n'en revenais pas. Il tenait dans le creux de ma main. Je sentais sa froidure, son poids délicat, restant contemplatif devant ses yeux féroces et protecteur. C'était le plus beau cadeau que l'on m'ait fait de ma courte existence. Je lui adressais un faible sourire, ne méritant pas tout ce qu'il avait du enduré. - Tu ne pouvais pas lui forger une arme au lieu d'un vulgaire bijou de femme. Mon coeur s'émietta dans ma poitrine. Vraiment Belenör, ta naïveté m'écoeure. - Je ne forgerais une arme à ton fils que s'il daigne venir me la quémander, ce qui je l'espère n'arrivera jamais. - Tiens donc. Crois-tu que mon fils est voué à jouer les oenuques ou les apprentis forgerons pour ton propre plaisir ? Mon oncle soupira. J'avais déjà entendu cette querelle maintes et maintes fois. - Tout ce que je veux Alastair, c'est le bonheur du petit, et ce n'est pas en le bassinant de tes haut-faits que tu parviendras à le rendre heureux. Mon père se renfrogna, le visage sombre. - Non ce que tu veux Belenör, c'est mon fils. Tu aurais préféré être père à ma place. Je le vois chaque jour, tu essayes de l'éloigner de moi, mais tu te trompes lourdement. Je ne laisserais jamais mon enfant se salir les mains dans un travail aussi bas et avilissant que le tien, il mérite beaucoup mieux ! Il tapa du poing sur la table violemment. Mon oncle se leva d'un bond suivit par mon père. - Entends-tu tes paroles Alastair. Que t'ais-je fait par le passé pour qu'aujourd'hui tu me craches ton venin à la figure devant femme et enfant ? Quel est donc ce nouveau prétexte pour me rabaisser plus bas que terre ? Tu crois que tes mots me blessent, non petit frère et tu sais pourquoi ? Parce que je sais où est ma place et ce que je vaux. J'ai suivi mon coeur et ma raison, j'ai choisi ma voie ce que tu n'as jamais pu faire, trop aveuglé par les belles paroles de notre père et regardes-toi à présent, tu es plein de rancoeur. Oui ton fils mérite mieux que ça. - Oublies-tu à qui tu t'adresses Belenör. Mon père avait le timbre glacé. Il était à quelques centimètres de lui, beaucoup plus grand et imposant que son grand frère. - Comment pourrais-je l'oublier Alastair, tu me le rabâches sans cesse. - Veux-tu que l'on règle ça dehors, d'homme à homme... - Je me ferais une joie de te botter les fesses." La tension était palpable, beaucoup trop pour ma petite personne. Je tremblais sans même m'en rendre compte. Ma mère se leva, et jeta un regard noir sur les deux hommes: " Comment osez-vous vous quereller ainsi devant nous, devant ce petit ! Avez-vous oubliez que ce jour est le sien ! Vous n'êtes que des imbéciles, tout les deux ! " Elle quitta la table, en pleurs, sous le regard honteux de Belenör, et celui, furieux de mon père. Ce dernier prit son gilet et quitta la maison aussi sec. Belenör s'approcha de moi et d'une petite voix me dit: " Pardonnes-moi...Je ne voulais pas que les choses tournent mal. C'est ton anniversaire aujourd'hui. Que pourrais-je faire pour me laver de cet affront ? Je le regardais longuement, il avait les traits de mon père, mais en beaucoup plus affinés. Il n'avait pas ce regard froid et impassible bien au contraire. De plus il avait le crâne rasé de près. "C'est pour éviter de les forger sur une lame" mavait-il dit en rigolant. Cet homme vivait sa vie comme il l'entendait, sans se soucier des autres. Comme je l'enviais. Alors jeune homme ? Sa question me sortit de ma rêverie et tout penaud je luis dis du bout des lèvres. - Tu ne peux rien faire pour moi...Personne ne le peut." Et j'accrochais son pendentif autour de mon cou.
Dernière édition par Urien Portelame le Mar 3 Mar 2009 - 23:16, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 18:54 | |
| III S'il y a bien une chose que j'ai appris, c'est qu'il faut se méfier des femmes plus étroitement que les hommes. Elles sont prédatrices et prêtes à tout pour parvenir à leurs fins et croyez-moi j'en ai fait les frais à maintes reprises. Il faut dire que c'est un tel délice que d'être pris au piège entre leurs mains expertes.
* Quinze ans. Cinq années passées à m'occuper de chevaux. A leur prodiguer des soins, les brosser, les lustrer, les curer, leur changer les fers, les seller...Non pas que cela me déplaisais mais je trouvais cette activité un peu trop rébarbative à mon goût. Sans compter que je continuais de m'entraîner aux différents maniement d'armes blanches et que je venais de débuter l'équitation. Autant vous dire que je n'avais plus une minute à moi. La plupart des maîtres étaient content de mes soins prodigués à leur monture et je recevais facilement quelques piécettes en remerciement de ma dévotion. Il faut dire que j'avais appris à les aimer. Je m'occupais de douze chevaux. Et c'était un réel plaisir que de me retrouver seul en leur compagnie. Je ne pensais à rien lorsque je les brossais, plus rien d'autre ne comptait que leur bien-être. Plusieurs fois j'ai envié leur place, à me faire cajoler de la sorte, mais je me suis vite rendu compte que leur vie était loin d'être aussi différente que la mienne. Ils étaient tous sous la tutelle d'un maître, et aucuns d'entre eux n'avaient choisies sa voix bon gré mal gré. Néanmoins, une certaine empathie était née à leur contact. J'arrivais à ressentir leur peur caractérisée par les oreilles vers l'arrière, les yeux grand ouvert ainsi que les naseaux frémissant. Leur contentement révélé par leur lèvre supérieure qui apparaît plus longue que la lèvre inférieure, ainsi que leurs yeux rêveurs et doux, sans compter les oreilles à demi-pendantes totalement décontracté. Leur colère: oreilles couchées, naseaux qui ne cessent de s'ouvrir et de se refermer, bouche très largement ouverte. Et il en était de même pour moi. Quand je n'allais pas bien il n'était pas rare que l'un d'entre eux frotte son museau contre mon visage. Nous étions comme liés par un lien invisible. L'homme et l'animal, une marque de respect et de confiance mutuelle. Mon père désespérait de me voir prendre autant de plaisir à soigner un animal qui ne m'appartenait pas et y mettre autant de volonté. Je crois qu'il n'avait pas imaginé que je puisse rester aussi longtemps à ce poste. Et pour tout dire, je ne faisais pas le moindre effort pour me faire remarquer. Je faisais mon travail rien de plus. Jusqu'au jour où mon destin me rattrappa en la personne de Camomille. Comment vous la décrire...Elle était plus vieille que moi, de quatre ans mon aîné. Belle comme un coeur, cheveux d'un noir d'encre relevés élégamment, décolleté plongeant et serré dans son corset prêt à déborder, taille fine, jambes longues à n'en plus finir et sourire mutin en permanence sur son visage. C'est bien simple, à chaque fois que je la voyais, j'en perdais mes moyens. Je trempais ma botte dans le seau qui servait à ôter le fumier des fers des chevaux, je jetais la paille dans leur abreuvoir...enfin, en un mot: catastrophique. Un véritable adolescent en pleine puberté. Elle était venue me voir un soir, alors qu'elle venait de terminer son service, et nous avions fait connaissance. Elle m'avait dit clairement qu'elle me trouvait mignon. En quoi ? Aucune idée. Je n'étais pas l'archétype du beau prince. Je ressemblais bien plus à un bon forgeron qu'à un homme de la cour. J'avais des épaules déjà très large, des bras aussi gros que deux des siens, un torse saillant sous ma chemise trop petite, et quelques poils duveteux qui se bataillaient une place au soleil. Charmant n'est-ce pas ? Toujours est-il qu'elle me trouvait mignon. Camomille, c'était son prénom, rien à voir avec la fleur. Elle était l'une des domestiques d'un des chevaliers dont j'entretenais la monture, du moins ce qu'elle m'en a contée. Autant dire qu'elle avait là une place de choix. Je restais là, à l'écouter me raconter son existence palpitante, adossé à mon balai plein de crottin. Je soupirais. J'aurais voulu être quelqu'un d'autre en cet instant. Peut-être, si moi aussi j'étais l'un de ces chevaliers, pourrais-je fonder l'espoir futile d'intéresser des dames de cette envergure. Vraiment je ne voyais pas du tout pourquoi elle bâvassait avec moi. Les jours passaient, les semaines et tout les soirs nous nous retrouvions. J'arrivais à terminer mon office de bonne heure pour pouvoir profiter pleinement de sa compagnie. Nous nous baladions dans les rues de Diantra, la nuit, à la lueur des lanternes, contemplant les étoiles, ou s'émerveillant devant un avenir incertain. Elle était très attentive à tout ce que je pouvais lui raconter. C'était merveilleux de pouvoir s'adonner aussi librement au plaisir d'une discussion banale. La plupart du temps, la discussion je la faisais tout seul, mes colocataires équidés n'étant pas très bavard. Plus nous passions de temps ensemble, plus je la désirais le jour suivant. C'était comme si elle faisait partie intégrante de ma vie. Mon coeur était en liesse quand je la voyais apparaître au coin de mon écurie et il était en berne quand elle ne pouvait pas se libérer. Etait-il possible que je sois amoureux de cette fille ? J'aurais répondu oui sans hésiter jusqu'à ce jour. Elle était venue me chercher aux écuries comme à l'accoutumée. Elle était encore plus belle que d'habitude, l'éclat opâle de la lune se reflétant dans sa longue chevelure de jais. Elle posait sur moi, un regard de feu qui m'intimidait, me consumait. Elle s'approcha de moi et posant doucement une main sur mon torse, approcha son visage du mien. Son odeur m'enivrait, réveillant tout mon être, faisant naître cette étincelle au creux de mon bas-ventre. Elle avança ses lèvres et les colla aux miennes. Un baiser qui m'enveloppa tout entier de sa saveur exquise, qui me fit frissonner de la tête aux pieds. Je sentais son autre main caresser ma nuque, entortillant mes cheveux. Je pris mon courage à deux mains, en même temps que sa personne, la serrant plus fortement contre moi. Je sentais sa poitrine contre mon coeur, sa taille fine sous mes mains rugueuses. Je n'arrivais pas à décoller mon être du sien. Elle m'allongea dans le foin derrière nous, à l'intérieur d'un box vide. Elle défit son corsage sous mon regard conquis. Deux seins à la rondeur parfaite se présentèrent devant moi réveillant une ardeur que je ne mesurais pas. Elle attrappa mes mains et les posa contre son corps. Ma respiration était forte et puissante, tout le contraire de la sensation que j'éprouvais à la toucher aussi ouvertement. Elle était d'une douceur incomparable. Je pouvais sentir ses exhalaisons de plaisir à mesure que je la caressais, ses tétons se durcirent et peu à peu elle se laissait aller à des va-et-vient cadencé sur mon entrejambe. Dans un élan de fougue que je ne me connaissais pas je la pris dans mes bras et l'embrassa de toute ma passion dévorante. Notre étreinte dura quelques minutes, nos langues se mêlant l'une à l'autre dans un ballet onctueux. Elle me projetta de nouveau dans le foin, défit mon pantalon, ôta son dessous et délicatement guida mon être au travers du sien. Je n'avais encore jamais ressenti pareille sensation. Elle était là sur moi, à califourchon, s'adonnant à un plaisir de la chair que je ne connaissais pas. Elle, si belle en était magnifiée. Je la tenais fermement par les hanches, retenant des râles de plaisir que la décence m'interdisait de pousser. Elle ne s'arrêtait pas une seconde pour me laisser souffler. Un moment elle m'ôta ma chemise et se mit à embrasser mes lèvres, mon cou, mon torse avant de reprendre la cadence. Un véritable feu m'embrasait l'entrejambe, une déferlante de jouissance balaya tout mon être à mesure que je m'épanchais en elle. Que c'était bon ! Elle se lova tout contre moi, visiblement satisfaite de ce moment d'intimité partagé. Je ne pensais plus à rien, je me laissais juste gagner par cette immense félicité, profitant de ce petit instant de vie commun.
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Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 18:58 | |
| Je fus réveillé par un bac d'eau froide, le lendemain. Rien de tel pour vous mettre de bonne humeur. Surpris, je balayais des yeux l'endroit, cherchant ce conspirateur qui m'avait sortie de mes songes si doux. C'était Albert. Un Chevalier de l'Aube d'argent. Je cherchais ma chemise et la remit aussitôt, bien conscient de mon erreur. Il me regardait, un léger sourire en coin. Il amena la longe de son cheval jusqu'à moi et m'adressa un clin d'oeil:
" Je vois que la nuit à été courte Urien. Il me tapota l'épaule amicalement. Ne t'en fais pas je n'en parlerais pas à ton père. Tu as bien le droit de passer du bon temps toi aussi, et puis, une femme après une dure journée de labeur, y'a rien de mieux pour vous requinquer un homme ! " Il partit en s'esclaffant tout le long du trajet. Je le regardais s'éloigner, honteux et confus, un sourire benêt sur les lèvres. Tout au long de la journée je ne pensais qu'à elle. Je n'avais qu'une seule envie la retrouver. Alors que je donnais à manger aux chevaux je me retrouvais face au lieudit de notre relation, que d'agréables souvenirs dans cet endroit si incongrue. Soudain quelque chose m'apparue clairement alors que je contemplais le tas de foin face à moi. Ma main se porta aussitôt au niveau de mon cou. Mon pendentif n'y était plus. Je me mis à fouiller tout le box, mais difficile d'y trouver quelque chose quand celui-ci est occupé. Je sortais donc le cheval en prenant soin de ne pas l'agiter puis me remis à mes fouilles. Une demi-heure s'écoula sans que je ne trouve rien. J'étais dépité. Comment pouvais-je avoir perdu ce cadeau si précieux...Je m'en voulais terriblement. Camomille ! Peut-être sait-elle où il se trouve, peut-être l'a-t-elle en sa possession. Les questions fusèrent toute l'après-midi jusque dans la soirée lorsque personne ne vint me chercher. Et cela dura plusieurs jours. Je me demandais le pourquoi de ce soudain revirement. Avais-je été si médiocre qu'elle ne daignait plus m'accorder le moindre intérêt ? Non elle ne devait pas avoir de temps pour elle rien de plus. Des semaines passèrent et toujours aucune trace de Camomille, ni de mon pendentif. Un jour alors que j'avais perdu tout espoir de les retrouver, je la vis descendre la cour principale dans les bras d'un autre homme. Elle ne me vit pas mais moi si. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me suis caché à l'ombre de l'écurie les regardant passer. Mon coeur s'arrêta de battre lorsque mes yeux se posèrent sur l'objet de ma convoitise. Elle portait mon collier. Qu'est-ce que tout ceci signifiait ? Non seulement elle se baladait au bras d'un autre homme mais elle paradait avec MON pendentif ! Je ne pus le supporter davantage. Jetant ma brosse avec fureur, je me mis à courir pour les rattrapper. Lorsque je fus à leur hauteur, j'attrappais le bras de Camomille, l'obligeant à me faire face, sans autre préambule que ma poigne ferme je lui dis:
" Ce pendentif que tu arbores m'appartient. J'aimerais le récupérer. Je lus la détresse dans son regard mais aussitôt son mâle apparut devant moi. - Qui êtes-vous donc pour oser vous interposer de la sorte entre cette damoiselle et moi-même ? Et quelles sont ses manières de rustre et ses mensonges éhontés à son propos. Venez très chère. Je lui agrippais de nouveau le bras. - Je ne désire que mon pendentif, vous pouvez garder cette...femme. J'avais articulé cela avec toute l'amertume de mon coeur meurtri. - Mais enfin lâchez-moi monsieur, vous me faites mal. Elle feignait de ne pas me connaître. L'homme s'interposa un peu plus violemment entre nous. - Je ne vous le redirais pas une troisième fois. Retournez à votre fumier misérable et laissez cette dame en paix ! Savez-vous ce qu'il advient aux sournois de votre espèce. Je me fichais éperduement de ce qui pouvait bien m'arriver je ne désirais qu'une chose, retrouver mon bien. - Cette femme m'a volé, savez-vous quel traitement est réservé aux voleurs ? dis-je sans le moindre ambages. Elle se renfrogna. - Cessez vos simagrés jeune homme. Elle ne vous connaît même pas. Il était à présent devant moi, le visage camouflant mal son appréhension à mon égard. J'étais plus grand que lui d'une tête alors qu'il devait avoir le double de mon âge. Et j'étais presque deux fois plus large. - Je maintiens que cette dame m'a volé, je veux récupérer mon bien. Alors qu'il s'apprêtait à me gifler une voix puissante résonna sur les pavés. - Que se passe-t-il ici ? Je vis aussitôt l'homme gagner en confiance et afficher une mine réjouie. - Monseigneur, cet homme nous cherche querelle depuis tout à l'heure et proclame des mensonges éhontés à l'encontre de ma douce épouse. Ce mot m'arracha un hoquet de stupeur. Elle était donc marié. Jusqu'où n'allait pas ma macabre découverte. Je fis demi-tour pour me trouver face à ce nouvel arrivant, et encore plus stupéfiant que tout ce que je venais d'apprendre, cet homme n'était autre que mon grand-père. Aussi grand et imposant que moi dans son armure de plate magnifiquement entretenue. Ses cheveux grisonnant lui tombait sur les épaules et ses favoris lui mangeaient une bonne partie du visage. Il montait un magnifique cheval à la robe noire soyeuse qu'il tenait fermement par la bride. Il me jeta un regard glacial. - Ce n'est qu'un palefrenier, quel mal peut-il bien vous causer. Il parlait d'une voix qui semblait sortir des tréfonds de son âme, résonnant dans ma poitrine comme l'écho dans la vallée. - Monseigneur, dis-je d'une humble révérence, je ne fais que valoir mon droit de possession sur un objet de valeur qui m'appartient. Il pesa chacun de mes mots avec attention. - Et quel est cet objet qui a tant de valeur à vos yeux pour que vous alliez jusqu'à interrompre ma course ? Je sentais poindre le sarcasme derrière ses belles paroles. - Ce pendentif monseigneur, dis-je en lui montrant le collier. - Enfin monseigneur, ce n'est qu'un garçon d'écurie comment pourrait-il avoir les moyens de se procurer pareille création. Il y avait de la suffisance dans le ton de ce nobliaud et je le lui aurais, volontiers, fait ravaler. Mon grand-père s'arrêta sur le collier, jaugeant sa valeur avec intérêt. Il renifla longuement se passant une main le long du menton. - Bel ouvrage c'est indéniable. Qu'est-ce qui me prouve qu'il vous appartient ? - C'est un cadeau de mon oncle, il est forgeron, son nom est Belenör...Il me coupa d'un geste de la main. Cela lui suffisait amplement. Apparemment mes deux comparses étaient abasourdis, ils venaient donc de réaliser à leur tour que je connaissais moi aussi du "beau monde". - Et bien allons montrer cette oeuvre à ce forgeron et nous verrons ce qu'il en dit. - Ce ne sera pas utile monseigneur, j'en ai assez de toute cette histoire. Si ce palefrenier désire ce collier qu'il le prenne. Elle me le jeta nonchalamment au visage. Je lui adressais un sourire courtois. - Bien cette histoire est close. La jeune femme que je connaissais sous le nom de Camomille me méprisa et s'en retourna son bellâtre à ses basques. Je m'en retournais également à mon travail, m'inclinant respectueusement devant mon juge. Attends un peu Urien. Je m'arrêtais, perplexe. Il descendit de cheval et me tendit sa longe. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas été choyé par une main experte. On m'a dit beaucoup de bien de ton travail. Il me tutoyait. Je n'en revenais pas. Je pris la longe et flattais l'encolure de la bête. Encore une chose. Ta loyauté envers mon fils est exemplaire, j'aimerais qu'il en soit de même envers ton père. Il leva la main en signe de dénégation. Je sais pertinemment à quoi tu es confronté mais tu verras qu'un beau jour, tu ne regretteras pas d'avoir emprunté ce chemin. Tu feras un grand Chevalier Urien Portelame."
Et il s'en alla. Je n'aurais su dire si je rêvais ou non, mais ses paroles me touchèrent bien plus que je ne l'aurais souhaité. Et je vis une nouvelle porte s'ouvrir, une porte que je n'escomptais jamais franchir.
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Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 22:19 | |
| IV
La chevalerie est un mode de vie plus qu'un titre. Etre chevalier représente beaucoup plus que servir le Roi ou son peuple. C'est faire l'abnégation de soi au profit de l'autre, c'est n'exister que pour servir des idéaux, des préceptes digne de foi. Etre chevalier c'est être un homme au sens moral stricte, guidé par sa vertu, sa clairvoyance et son sens inné de la justice. Tout le monde peut-il prétendre au titre de chevalier ? Oui. Tout le monde peut-il prétendre être un chevalier ? Non.
*
Depuis cette rencontre hasardeuse, fortuite, quel qu'en soit le nom qu'on lui donne, j'ai gravi les échelons sociaux très rapidement. De simple palefrenier, je suis devenu page pendant un an, puis je suis passé écuyer de mes seize ans à mes dix-neuf. J'ai eu une éducation très sévère, astreint à une discipline de fer. J'ai appris les nobles règles qui régissent le code de conduite d'un chevalier, je me suis fortifié au maniement des armes, à l'équitation, à la lutte, à la nage, j'ai appris comment traquer et chasser le gibier et j'ai toujours eu ce sampiternel apprentissage des arts et des lettres. Je faisais la fierté de mon père qui ne me quittait plus d'une semelle quand il le pouvait. Si s'occuper des chevaux était un travail harassant, ce n'était en rien comparable avec tout ce que j'ai enduré. Levé aux aurores, couché aux crépuscules. Je n'arrêtais pas. Mais au fil des années, à cotôyer ce milieu, ainsi que d'autres chevaliers, je fus surpris de voir que je me plaisais à suivre cet enseignement. J'avais soif de connaissance. La géographie, la politique, le commerce, l'art de la guerre, les us et coutumes des différents peuples de Miradelphia, je dévorais chaque livre que l'on me conseillait et j'occupais mon temps libre à cette tâche. Je n'allais pratiquement plus jamais voir Belenör à sa forge et cela me manquait. Mais j'eus l'opportunité de lui rendre visite lorsque l'on m'appris que dans trois lunes j'allais être adoubé chevalier. Trois lunes. Pour mes vingt ans. Je fus soudain pris d'angoisse à cette idée et tout excité. C'était un cadeau digne de ce nom. Je repensais aux paroles de mon père à mes dix ans. Il avait raison finalement, je m'étais montré digne de lui. C'est avec un sourire nostalgique sur les lèvres, et avec l'aval de mon père, aussi surprenant cela soit-il, que je me rendis auprès de mon oncle.Il était tard, nous étions en plein mois de Verimios, et l'hiver battait son plein. J'avais revêtu une tunique épaisse en laine blanche pardessus ma cotte de maille, tout en étant étroitement enroulé dans ma feutrine bordeau. Je m'étais laissé poussé la barbe et coupé les cheveux en brosse. J'étais certain qu'il ne me reconnaîtrait pas ainsi affublé.Je fis le tour de sa forge. Il y avait encore des braises fumantes dans le foyer, il devait avoir terminé il y a peu. Je le trouverais sûrement en train de ranger ses outils dans son établi. Je passais derrière le grand soufflet et le vit, effectivement en train de ranger ses ustensiles de travail:" Bonsoir mon oncle. Comment allez-vous par cette rude soirée d'hiver ? Il s'arrêta, laissant tomber ses outils de coupe sur la table.- Urien ? Parbleu c'est toi ? Il s'approcha de moi lentement, posa ses deux mains sur mes épaules et me contempla un long moment. Il esquissa un large sourire et m'étreignit avec force. Qu'il est bon de te revoir en si bonne forme, mais quelle allure ! Quelle prestance !- Tiens cela me rappelle vaguement quelque chose, lui dis-je tout sourire. Je suis heureux de te revoir aussi en si bonne forme mon oncle. Comment se passe le travail à la forge ?- Oh et bien comme tu peux le voir, je ne croûle pas sous la demande, il fit le tour de sa forge et ramassa tout ce qui trainait. Je l'aidais dans sa besogne, mais je ne me plains pas. Un forgeron ne manque jamais de travail ! Il brandit son marteau bien haut.- Je n'en doute pas. Je regardais cet endroit qui m'était si familier mais qui m'apparaissait aujourd'hui comme si étranger. Je caressais une poutre de la main. Elle va me manquer.- Pourquoi cela ? - J'ai une grande nouvelle. Il posa ses deux grosses mains sur ses hanches dans l'expectative. Je vais devenir chevalier. Il ne broncha pas. Je ne distinguais plus rien sur ses traits. Cela n'a pas l'air de te réjouir...dis-je quelque peu déçu par son manque d'enthousiasme.- Non, ce n'est pas ça, je suis très fier de toi saches-le.- Mais...- Mais est-ce vraiment ce que tu désires Urien ? Toute ta vie a été régie par mon frère, comme il en a été pour lui par mon père et je ne voudrais pas que d'ici quelques années tu regrettes d'avoir fait ce choix.- J'entends bien chacun de tes mots mon oncle et je te remercie pour ta sollicitude et ta franchise. Je n'ai jamais eu à choisir cette profession, il est vrai, elle me l'a été imposée. Mais j'ai appris à vivre avec, j'ai appris à la découvrir, à lui laisser l'opportunité de me choisir puisque moi-même je ne pouvais pas le faire et je me suis rendu compte que ce choix, je l'avais déjà fait Belenör. Je veux devenir chevalier. Il resta planté devant moi, le regard plein d'admiration devant ce jeune homme, cet homme qu'il avait sous les yeux. Il s'approcha de moi et me tendit la main, je la serrais.- Alors chevalier tu deviendras Urien Portelame, fils d'Alastair Portelame, et grand ton avenir sera. J'aimerais t'offrir un cadeau pour que tu n'oublies jamais cette discussion et ce choix que tu as fait. Rallumes le feu, prépares mon enclume et remplis le bac de sable. J'ai une épée de chevalier à forger ! "Et nous y passions la nuit, lui et moi, à forger ce qui deviendra sa plus belle oeuvre connue à ce jour, mon épée: Anguìrel, qui signifie en langue commune "Destinée".
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 22:34 | |
| Le jour suivant notre longue nuit, j'attendais impatiemment le colis que Belenör m'enverrait. Je l'avais vu confectionné la lame de ma future épée et il y mettait tellement de coeur et de sueur que je savais, au fond de moi, que cette épée allait être une vraie merveille. Seulement rien n'arriva ce jour, et il me fallu attendre la veille de mon adoubement pour recevoir d'un jeune page, l'épée si ardemment désirée, enroulée dans une étoffe en soie.
Je donnais quelques pièces au jeune garçon, par respect pour sa course et sa dévotion, et entrepris de découvrir l'oeuvre de mon oncle. J'en restais coi. Une pure merveille. Qui aurait pu croire que mon oncle avait autant de talent dans la confection d'arme de cette qualité. Je la tirais de son fourreau et la lame glissa le plus naturellement du monde reflétant la clarté éblouissante de cette pâle journée d'hiver. Je ne pouvais ôter mes yeux, hypnotisé que j'étais, de sa ligne parfaite, de ses fils si tranchant, de sa prise en main si facile. J'en eus les larmes aux yeux. Un tel cadeau était beaucoup trop pour mes modestes épaules.
" Messire Urien, si vous voulez bien me suivre. "
Voilà, le rituel venait de commencer de la bouche de ce jeune homme venu m'accompagner et m'initier à ce rite si particulier. J'avais revêtu une longue toge brune, sobre. Je suivis le page avec circonspection, le coeur battant à tout rompre contre ma poitrine, serrant fortement ma lame contre moi. Il m'emmena dans une petite pièce où se tenait un prêtre et un bac rectangulaire remplie d'eau. Il y avait de petites chandelles tout autour du point d'eau ainsi que dans différentes alcôves de la pièce. Un long drap de soie était suspendu entre la porte et l'officiant. Le page tendit une main, je lui remis mon épée. Il m'invita à passer derrière le rideau de nacre et m'aida à ôter ma toge. J'étais entièrement nu. Le prêtre me fit signe de prendre place dans le bac à propos. Je m'exécutais. L'eau était chaude et c'était un vrai plaisir que de s'y installer, mais je n'étais pas là pour mon propre plaisir. Le prêtre s'approcha de moi et trempant le bout de ses doigts dans l'eau les amena sur mon front. Il fit un léger signe et apposa sa main sur le sommet de mon crâne. Il se mit à psalmodier un long pamphlet dans une langue que j'avais du mal à reconnaître tant il chuchotait avec gravité. Il m'invita à m'immerger entièrement dans ce "bain purificateur", selon ses termes, ce que je fis. Je le voyais, miroir trouble de la réalité, agiter sa main. Il la passa ensuite à la surface de l'eau et je pus ressortir. Le page était déjà prêt et me tendait une serviette, une longue tunique blanche et une ceinture en corde.
" Il vous faut jeûner à présent mon fils, et faire pénitence de vos fautes passées. Ce soir nous nous retrouverons à la chapelle et vous pourrez prier les dieux, leur demander leur bénédiction. "
Cela ne me ravissait pas, mais je devais le faire. Après tout c'était sans doute grâce à leur approbation que mon coeur s'était ouvert à ce nouveau monde qui s'étendait sous mes pieds. La journée s'écoula lentement, la faim se faisant sentir surtout au moment du dîner. Mais pour moi c'était l'heure de prier. Je me rendis donc à la chapelle. Le prêtre était déjà là, officiant sur d'autres hommes:
" Par ici mon fils, me dit-il en me désignant un petit banc à l'écart, recouvert de feutrine écarlate. Je m'agenouillais dessus et joignit les mains à hauteur de mon visage. Priez mon enfant, ouvrez votre coeur et votre âme et laissez vous guider par votre ressentie, votre foi. En ce lieu, nulle crainte n'est permis."
Et il s'en retourna à son office. Je n'avais que très rarement prié tout au long de ma vie et je me voyais mal faire l'apologie de ma vertue à des Dieux que je considérais comme futiles jusqu'à présent. Mais je fis l'effort de la prière. Ce n'était pas de véritables prières en soi mais plus des pensées tournées vers ceux que j'aimais. Ma mère, Belenör, mon père, mon grand-père. Les gens que j'avais pu croiser et qui avait su gagner mon amitié. Je ne sais pas combien de temps je suis resté ainsi, agenouillé dans cet endroit austère et froid, j'avais perdu toute notion du temps. Ce n'est que lorsque les premiers rayons du soleil commençèrent à filtrer par les vitraux de la chapelle que je me rendis compte que j'y avais passé la nuit. L'oeil bienveillant du prêtre se posa sur moi et il m'invita à me lever:
" Il est temps mon fils. "
Son regard était posé juste au-dessus de mon épaule droite. Je me retournais et aperçu deux silhouettes dans l'embrasure de l'immense voûte. Je les aurais reconnu entre mille et ce malgré le contre-jour qui m'aveuglait. Mon père et mon grand-père. Ils avaient revêtus une magnifique armure de cérémonie, d'une blancheur immaculée. Le tabard de l'ordre de Diantra trônait fièrement sur leur poitrine. Jes les regardais tout deux, et je pus lire toute la fierté, l'honneur que cela représentait à leurs yeux. C'est en ce jour que je sentis tout l'amour que mon père me portait. En ce jour seulement que je compris la grandeur de ma destinée. Mon grand-père était déjà bien vieux et ce devait être une sacrée charge que de se voir vêtu d'une armure de la sorte mais il ne broncha pas une seule fois, ni ne se plaint. Il nous accompagna, mon père et moi, jusqu'à l'autel de la chapelle. Mes oreilles captèrent d'autre cliquetis d'armures dans la salle. Un coup d'oeil rapide en arrière et je la vis se remplir d'autres chevaliers. Mon coeur se serra dans ma poitrine. Je déglutis péniblement et fis face au prêtre. Lorsque la salle fut redevenue silence il proclama:
" Mes enfants ! Fils et filles de Diantra ! Aujourd'hui est un jour particulier pour l'un d'entre vous. La majorité d'entre vous se souviendront toujours de cette place qu'ils avaient occupés, et c'est désormais le coeur rempli de liesse que cet homme va la partager avec vous. Il se retourna et fit signe à un jeune page de venir jusqu'à lui. Ce dernier portait mon épée, la lame au clair, sur un couffin brodé d'or et d'argent. Le prêtre trempa ensuite le bout de ses doigts dans de l'eau bénite, situé dans un bol que tenait un gamin à sa gauche, puis envoya quelques gouttes sur ma lame. Par cet acte de bienséance, je bénis cette arme pour qu'à jamais elle soit l'instrument de notre Seigneur, de sa bonté, de sa compassion, de son courroux. Il revint face à moi. A genoux fils. Toute la salle s'agenouilla en même temps que moi. Pour quelle raison désires-tu entrer dans la chevalerie ? Si tu recherches les richesses et les honneurs tu n'en es pas digne ! - Je souhaite servir mon Roi et défendre mon peuple en portant bien haut l'étendard de ma patrie. - Si tel est ton souhait Urien Portelame, fils d'Alastair Portelame, prête serment devant tes frères et devant tes dieux. Le prêtre me tendit un petit livre en cuir relié à l'enluminure vermillion, représentant l'entrelacement des différentes divinités qui régissent notre monde. Et d'une voix claire et concise, puissante et ferme, il énuméra le serment du chevalier. Tu croiras à tous les enseignements de l'Eglise et tu observeras ses commandements. - Je croirais à tous les enseignements de l'Eglise et j'observerais ses commandements. - Tu protègeras l'Eglise. - Je protègerais l'Eglise. - Tu défendras tous les faibles et les opprimés. - Je défendrais tous les faibles et les opprimés. Je voyais du coin de l'oeil mon père récitant lui aussi ce serment qu'il avait juré de servir tout au long de sa vie. - Tu aimeras le pays où tu es né. - J'aimerais le pays où je suis né. - Tu ne fuiras jamais devant l'ennemi. - Je ne fuirais jamais devant l'ennemi. - Tu combattras les infidèles avec acharnement. - Je combattrais les infidèles avec acharnement. - Tu rempliras tes devoirs féodaux. - Je remplirais mes devoirs féodaux. - Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole. - Je ne mentirais jamais et je serais fidèle à ma parole. - Tu seras libéral et généreux. - Je serais libéral et généreux. - Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal. - Je serais toujours le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal. - A présent lèves-toi chevalier Urien et reçoit ton épée en symbole de ton appartenance à la chevalerie du Roi. Deux jeunes pages vinrent m'habiller d'une cotte de maille, d'une cuirasse, de brassards, d'un pantalon en maille et d'une paire de botte de cavalier. Le jeune page au couffin m'apporta ma lame dans une révérence qui me fit soudain prendre conscience de mon importance. Je la saisis fermement et la portais à mon visage, puis m'agenouillant à nouveau, je pointais la poignée vers le prêtre. Par cette épée, reçoit chevalier Urien, la collée qui scellera ton appartenance à jamais. Il me donna trois coups du plat de la lame sur mes épaules et sur le sommet de mon crâne en clamant haut et fort. Au nom de notre Roi et souverain, de nos dieux, et du peuple de Diantra, je te fais chevalier. Sois vaillant, loyal et généreux, Urien Portelame ! "
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Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 22:58 | |
| V
La vie peut s'avérer injuste et cruelle à qui ne s'y est pas préparé. Elle est si éphémère, si fragile que nous devrions tous prendre le temps de nous en rendre compte. Prendre conscience du simple fait que nous vivons. Car viendra le temps où ne nous pourrons que pleurer sur nos amères regrets. *
Trente et un an. Onze années de bons et loyaux service. Onze années à me battre pour le trône, pour le peuple, onze années à parcourir les terres dans ce vaste océan de guerre pour la sauvegarde des peuples libres. Onze ans passés à défendre l'opprimé, à clamer justice et droit pour les démunis, onze ans de chevalerie qui m'ont appris que l'amitié, le courage, le sens du sacrifice sont des vertues qui peuvent accomplir de grandes choses. Durant toutes ces années j'ai vu périr bon nombres d'hommes et de femmes, j'ai vu mourir mon grand-père sur son lit de mort. J'ai vu mon père tomber sous le coup de ces Drows, amputé à vie de son bras droit. J'ai lu sa détresse et son affliction dès lors qu'il ne servait plus à rien. Je l'ai vu sombrer dans l'alcool, la dépression. Ni moi, ni son frère, ni même sa femme, ma propre mère n'ont réussi à lui ôter du coeur cet immense chagrin. Seul la déesse Tyra y est parvenue. J'ai perdu les deux hommes qui comptaient le plus à mes yeux durant ces onze années qui m'ont vu grandir et mûrir.J'ai moi-même pris bon nombres de vies. Sous le couvert de la justice, de l'équité, de l'honneur, de la loyauté, il y avait toujours une bonne excuse à cela. Je ne suis pas quelqu'un de sanguinaire qui aime voir le sang couler, je fais simplement mon devoir en tant que chevalier, en tant qu'homme. Toujours est-il que durant ces onze années, j'ai beaucoup changé. Mon coeur s'est vu emmuré derrière une épaisse muraille, le protégeant des assauts de la tristesse, de la pitié, de la lâcheté, de l'amour. Le masque de mon visage ne reflétait jamais ni la joie, ni la douleur. Il était désormais impassible.C'est à cet âge-là que je me suis vu être affublé d'un écuyer. Il avait quatorze ans et se prénommait Alric Lograd. Je n'avais guère le coeur à lui faire profiter de mon expérience, surtout quand je le regardais. Il avait le visage d'un angelot, des joues bien rebondies, un nez mutin et fin, des yeux légèrement en amande de couleur noisette, une bouche fine et bien dessinée, et une touffe de cheveux châtains étonnamment bouclée. Il n'avait rien de ces guerriers que je cotoyaient d'ordinaire. Même certaines femmes de mon entourage apparaissaient beaucoup plus sauvage que lui. Ce fut donc dans une grande perplexité que je me pliais aux ordres. Je n'avais jamais eu de femme, et donc aucune descendance, ce qui ne m'avantagait pas dans son éducation. J'étais quelque peu maladroit avec lui, lui parlant trop rudement, le tuant à la tâche. A dire vrai, moins je le voyais mieux je me portais. Je lui assignais donc des tâches, sachant pertinemment qu'il en aurait pour la journée, bien trop difficile pour sa frêle carcasse. Par exemple, faire l'aller-retour en courant du palais jusqu'à la porte Sud avec des entraves aux pieds de cinq kilos chacune. Couper du bois avec une épée bâtarde deux fois plus haute que lui. Porter ce bois, dans un panier à dos, jusqu'à la forge de mon oncle et le donner à son apprenti. Tout les jours je lui assignais des tâches ingrates de ce genre dans le but de l'éloigner de ma personne, et tout les jours il me revenait avec le sourire, en âge, fier d'avoir accompli ses missions en mon nom. Je fus forcer de constater que ce garçon était beaucoup moins fragile qu'il n'y paraissait. D'autant plus qu'au fil des semaines et des mois, il prenait de plus en plus d'ampleur, me rappelant au bon souvenir de ma propre jeunesse. Tout le monde pensait qu'il abandonnerait ou demanderait à être muter vers un autre chevalier mais rien de tout cela n'eût lieu. Au contraire il en redemandait et chaque jour cela lui apparaissait comme beaucoup trop aisé. Il était donc temps pour moi de lui accorder de mon temps. Il l'avait largement mérité.Je lui appris donc tout ce que j'avais à lui enseigner. Lui parlant de mon propre parcours, de mon expérience personnelle, de mes batailles. Nous passions des journées et des nuits entières à bavarder au coin du feu, au bout d'une table, à l'ombre d'un chêne. Il était si attentif que j'en éprouvais une certaine gêne. Je crus même déceler un soupçon d'admiration à mon encontre. Il n'arrêtait pas de me dire qu'il voulait devenir un grand chevalier lui aussi et qu'il y arriverait s'il suivait tout ce que je lui disais à la lettre:" Tu dois écouter ton coeur Alric, en premier lieu. C'est lui qui te guideras sur le chemin le plus juste. Apprends à te forger ta propre opinion et à voir au-delà des choix qui te seront proposés ou imposés. Il n'y a que comme cela que tu arriveras à te démarquer des autres."Il buvait littéralement la moindre de mes paroles, ce qui m'agaçait et en même temps, me flattait. Deux ans passèrent. Alric et moi-même ne nous quittions plus. Il m'accompagnait dans tout mes déplacements, lui et son chien, Flocon. Il l'avait reçu de ses parents alors qu'il venait de passer écuyer mais son chien étant trop jeune il dû attendre avant de l'amener avec lui. C'était un magnifique berger blanc, aux longues oreilles et au museau très élancé, rappelant celui des loups. Il avait deux ans à l'époque. Je m'étais habitué à sa présence mais certainement pas Suie, ma jument. Elle renâclais sans cesse lorsqu'il lui tournait autour et je devais bien serrer sa bride pour l'empêcher de l'écraser. J'avais eu Suie deux ans après mon adoubement. Mon père me l'avait offerte parmi tout les cheveaux disponible à l'écurie. C'est elle qui m'avait sauté aux yeux. Sa magnifique robe noire, son maintien plein d'orgueil, sa fougue et son tempérament de feu lui avait valu mon approbation. J'ai mis un certain temps avant de l'apprivoiser et gagner sa confiance, mais aujourd'hui je ne le regrettais pas. Je regrettais seulement ce chien qui me sautait constamment sur les pieds. * * *
Quatre ans plus tard. Mon jeune écuyer venait d'être adoubé chevalier à son tour. Quelle grande fierté que de l'avoir conduit à l'autel où dix-sept ans plus tôt, moi-même me faisait adoubé de la sorte. J'étais très fier de lui et de son parcours. Envolé le petit être angélique et famélique, il était devenu un homme costaud et robuste. Son visage n'avait pas énormément changé. Toujours imberbe, il continuait de cultiver son côté angelot avec ses cheveux bouclés. Sa mâchoire était plus marqué et son nez un peu plus épaté mais sa bouche et son regard restait les même que son adolescence, ce qui lui valait une certaine côte auprès de la gente féminine.C'était un jour de fête, et comme tout parrain qui se respecte, je lui avais organisé un grand banquet, ayant loué une auberge pour la soirée. J'y avais mis une grande partie de mon salaire mais j'étais tellement honoré que j'aurais fait n'importe quoi pour lui. La plupart des chevaliers étaient invités, bien évidemment. Il y avait aussi les parents et la famille du "petit", son chien, ma vieille maman et mon vieil oncle. Tout deux avaient finis par se marier, avec mon approbation, après la mort de mon père. Je savais depuis bien longtemps que mon oncle avait des vues sur ma mère, mais je ne le lui avais jamais reproché. Et les voir tout les deux, aussi heureux, me comblait de joie. Je savais très bien que tout cela ne durerait pas mais je m'accrochais à ce présent qui me fuyait entre les doigts, comme une poignée de sable. Le temps ne peut être contrôlé, et il continue sa route, immuable, nous emportant tous avec lui. Je voyais toutes ces personnes boire, rire, s'amuser et je ne pouvais que constater que moi aussi je faisais partie de cette ancienne génération. Désormais mon savoir était entre les mains de ce jeune homme, mon "fils" par procuration. J'en étais pas peu fier mais je me sentais aussi léser par rapport à lui. Il avait encore toute sa jeunesse et moi..." J'aimerais porter un toast à mon maître. Sans qui je ne serais sûrement pas là aujourd'hui à boire et chanter à vos côtés ! Sans qui la chevalerie serait rester un doux rêve inaccessible ! A Urien Portelame ! A l'homme, au maître, au chevalier, au frère et père qu'il a été pour moi ! En mon coeur et à jamais ! "Tous levèrent bien haut leur chope et dans cet élan de bonté, de gratitude, je fus gagner par les larmes. Je n'avais plus pleurer depuis ma plus tendre enfance et voilà que "mon garçon" venait de percer un trou dans ma muraille. Sacré Alric. La fête battait son plein, beaucoup de personnes n'ayant nullement été conviés se retrouvaient à nos côtés. Le peuple se mêlait à ce cérémonial avec envie, partageant, profitant des mets délicats cuisinés en cette occasion. J'avais déjà bu une bonne vingtaine de chopes et défiais quiconque oserait se revéler plus grand buveur que ma personne. Le chevalier Albert, aussi vieux que mes parents s'approcha de moi la mine enjoué et aussi rouge que la mienne." Je te défie mon vieil ami ! J'éclatais d'un rire gras.- Tu vas mourir noyé si tu comptes espérer me vaincre Albert ! - On verra bien ! "Et c'était reparti pour un tour. Je crois en avoir bu neuf avant de m'écraser sur la table. Albert quand à lui était déjà tombé à la renverse à la septième. Je fus réveillé par Alric, le regard compatissant face à ma gueule de bois d'outretombe:" Allez venez mon maître, il est temps de rentrer, la fête est terminée.- Cesses donc de m'appeler comme ça Alric...C'est moi où cette auberge à été bâtie de travers ? Tu es un Chevalier à présent ! Il me prit le bras et le passa autour de son cou.- C'est vous qui avez été bâti de travers. Et nous éclations de rire. Pour moi vous serez toujours mon maître."
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 23:12 | |
| Et tout deux, enfin tout trois avec le chien, nous sortîmes de l'auberge. La neige avait recouvert la plupart des toits et des rues de la cité. Il s'avérait donc assez difficile de marcher, surtout lorsque l'on s'avère être plein comme une barrique. J'avais l'alcool morose et ne parlais pas beaucoup alors que le jeune Alric, lui, devait supporter tout mon poids. Je ne fis pas attention aux grognements incessant de Flocon, lui disant de se taire et le traitant de tout les noms parce qu'il me donnait mal au crâne. Je ne me rendis même pas compte du coup brutal que je reçus derrière la nuque. Tout ce dont je me souviens, c'est la froidure agréable du lit de neige dans lequel je venais de m'allonger.
Lorsque je sortis de mon inconscience, j'avais la tête prête à exploser. Je parvins à m'assoir tant bien que mal, le dos contre le mur d'une bâtisse en pierre. Je passais une main sur l'arrière de mon crâne. Cela raviva la blessure. Du sang seché collait mes cheveux. Que s'était-il donc passé ? Mes yeux parvinrent peu à peu à s'habituer à la clarté de l'aube, ce qui rendait la neige encore plus éblouissante. Je fis l'inventaire de mes possessions, je n'avais plus rien. Ils m'avaient tout pris. Argent, épée, médaillon, tout ce qui avait un tant soit peu de valeur, envolé. Devant moi se tenait une forme indisctincte. Pas bien réveillé, la gorge sèche et la langue pâteuse, je m'avançais doucement vers elle. Ma main entra en contact avec de la neige rouge, je relevais la tête, posais une main sur le corps que j'avais sous les yeux et le tournais lentement vers moi. Je poussais un gémissement d'horreur. Ma main se retira presque convulsivement sous le choc. Alric. Mon bon Alric, gisait là, les entrailles répandues à même le sol, une expression funeste gravée à jamais sur son visage d'ange. Cela ne pouvait pas être la réalité ! Je devais encore dormir !
L'air glacé avait du mal à se frayer un chemin au travers de mes poumons. Je n'arrivais pas à réfléchir convenablement, je ne voyais que ce corps, sans vie, son regard vitreux se posant sur moi, au-delà même du simple regard. Je m'avançais à quatre pattes vers lui, passant une main dans sa chevelure bouclée. Je lui pris la nuque, le torse et le serra fortement contre ma poitrine hurlant toute mon impuissance, ma frustration, ma colère. Lorsque mon regard, embué de larmes, se posa autour de son cadavre, je vis une trainée de sang s'éloigner du tumulte de la bataille. Il y avait également de nombreuses traces de pas. Trois ou quatres hommes, pas plus. Seulement leurs empreintes partaient dans différentes directions. Je m'attardais sur la trainée de sang. Déposant Alric, doucement sur le pavé enneigé, refermant ses paupières lentement, je me mis à suivre ma seule piste. Elle menait dans un cul-de-sac et je n'y vis rien au premier abord. Puis un tas de neige, dans le coin, se mit à tressaillir, respirant faiblement. Flocon ? C'était son chien, une vilaine entaille lui parcourait tout le flanc gauche. Je maudissais ces enfants de putains, ils avaient même oser toucher au chien. Ils regretteraient de m'avoir laisser la vie sauve. Je me penchais au-dessus de lui, le caressant doucement pour le calmer. La blessure n'était pas profonde, heureusement, et il avait eu le bon sens animal de la lécher pour éviter l'infection. J'avais de quoi la panser efficacement. Aussitôt que j'eus terminer, le chien parvint, après trois tentatives, à se remettre debout. Petite satisfaction. Il alla voir son maître, lui léchant le visage, le caressant du bout du museau. Il s'assied auprès de lui et hurla à la mort. Je me penchais à sa hauteur:
" Flocon, regardes-moi. Retrouves la trace de ceux qui ont tué ton maître. Aides-moi à les retrouver. Ensemble nous allons rendre justice, toi et moi. Allez le chien ! Par pitié, entends ma prière ! "
Je savais très bien que ce n'était qu'un chien et que ma demande aurait très bien pu rester sans suite mais les oreilles du chien se dressèrent subitement. Son museau se mit à humer le vent. Il renifla d'abord le cadavre d'Alric, puis il fit le tour, s'imprégnant de chaque empruntes sur le sol. Il commençait à s'éloigner du cadavre, toujours le nez dans la poudreuse. Devais-je laisser le corps ainsi à la vue de tous...C'était peut-être mieux. Quelqu'un le trouverait et alerterait de suite les autorités. De toute manière, il n'y avait plus rien à piller sur lui. Cette pensée me fit horreur mais c'était la réalité. Ceux qui lui avaient fait ça lui avaient également tout volé, en plus de sa vie.
Il accéléra l'allure, j'avais du mal à le suivre. Il s'arrêtait souvent pour ne pas se laisser distancer et me jetais des regards que je considérais comme des reproches. J'allais au plus vite, mon esprit était vif mais mon corps refusait de m'obéir. Après une bonne demi-heure à zigzaguer au travers des différentes ruelles de quartiers, le chien et moi arrivâmes devant une petite bâtisse en piteux état. Ce quartier je le connaissais pour y avoir mis les pieds une bonne centaines de fois pour des troubles de l'ordre public ou des affaires plus louches encore. C'était là que résidaient la plupart des malfrats de la ville, les parias, les criminels et autres engeances maudites. Parfois ils sortaient de leur tanière et venaient vagabonder dans les quartiers plus riches à la recherche d'une victime potentielle. Ils venaient de s'attaquer à du lourd cette fois. C'était leur erreur. Le chien grattait à la porte avant même que je m'en aperçoive. Me plaquant contre le mur aussi sec, j'entendis le cliquetis de la porte s'ouvrir:
" Qu'est-ce que c'est que ça ? Ma parole ce serait pas le chien de... "
Mais avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase je lui envoyais mon poing en pleine figure. Son nez se fractura sous l'impact, emportant sa tête en arrière dans une gerbe écarlate. Il s'étala de tout son long renversant sa chaise. Deux autres hommes, habillés de pourpoint sombre et d'une chemise ample se levèrent de table brusquement, arrêtant leur répartition du butin de choix qu'ils venaient de collecter. Avant même que je ne leur laisse le temps de dégainer, j'attrapais le pied de la chaise et la jetais sur le plus proche de moi. Alors qu'il était en train de dégainer, il laissa choir son épée pour se protéger le visage. Il recula de trois bon pas sous le choc. Le deuxième homme, était à l'opposé de la table, la lame au clair, le visage furieux. J'avais le choix, une épée était déjà sortie sur ma droite mais trop près de mon adversaire et l'autre était encore dans son fourreau mais facilement utilisable sans danger. J'optais pour cette solution. Je me penchais vers l'homme gémissant au sol, dégainais sa lame et d'un coup de botte bien placer le fit taire. J'avais deux hommes furibond à abattre désormais. Les deux essayaient de me prendre en tenaille. La pièce n'était pas très grande. Il y avait un feu dans l'âtre de la cheminée, cette maison ne devait pas leur appartenir, ce qui renforça mon aversion à leur encontre. Je restais non loin du foyer ardent bien conscient que le second devrait m'aborder de face si il ne voulait pas se brûler les miches. Le troisième, à ma droite, attaqua le premier suivit de suite par le second. Je parais sa lame facilement d'un revers du poignet et pus revenir aussi sec parer l'attaque du second tout en parvenant à lui asséner une contre-attaque qui le rata de peu. Il avait eu la sagacité d'esprit de ne pas trop s'approcher de moi connaissant la portée de son arme et de la mienne. Je devais faire quelque chose et une idée me vint.
Je fis une large fente en avant dans un cri rauque et puissant. Feintant une attaque frontale, je vis le troisième en profiter pour allonger son bras. Au moment où le mien allait se diriger vers le second je le rabattis en arrière et percuta violemment sa lame qui alla se planter dans le sol. Le second m'attaqua aussitôt et utilsant mon pied de pivot, je fis pivoter mon buste et le reste de mon corps en évitant sa lame. Je lui assénais derechef un coup de pommeau en plein visage qui le fit vaciller. D'un coup de botte je fis voler la lame du troisième et le frappa violemment du coude alors qu'il tentait de me sauter dessus. Le second poussa un cri de rage et charga à mon encontre. Je me retournais vivement, et, saisissant son bras meurtrier de ma main, je lui enfonçais ma lame dans le plexus jusqu'à la garde. Puis je la retirais violemment d'un coup vif faisant face à mon adversaire, le bruit lourd du corps s'écrasant sur le sol derrière moi. Tout s'était passé en l'espace de quelques secondes et face à cette vivacité, je ne sentais plus la même verve désormais dans le regard de cet homme. Ces deux compagnons gisaient sur le sol et il n'avait plus d'arme. Il reculait lentement, soucieux de trouver la porte, de trouver son échappatoire. Tout ce qu'il trouva c'est un chien enragé qui lui mordit le mollet jusqu'au sang. Il se retourna pour botter ce dernier mais ma lame lui apparut juste sous le sternum, le coupant dans son élan. C'est tout ce qu'il vit avant que Tyra ne s'empare de son âme.
Je caressais le chien entre les oreilles pour sa bravoure. Puis contemplant mon oeuvre, je soupirais. Justice était rendue. Je jetais la lame rougie de sang sur le sol. Puis me dirigeant vers la table, j'entrepris de ramasser tout les objets que je reconnaissais. Je ceins de nouveau ma lame à mon flanc, mon médaillon à mon cou, mon argent dans ma besace. Je récupérais ce qui appartenait à mon chevalier: son argent, sa lame, son livre, sa bague. Une fois terminé, j'enjambais le corps du premier et me dirigeais vers la sortie. Un détail d'importance me sauta aux yeux. Je n'avais pas tuer cet homme-là et je n'avais pas souvenir qu'il avait une épée à la main. Avant que je pusse laisser tomber ce qui m'encombrait pour l'achever, je sentis une vive douleur éclater au niveau de mon genou droit. Je vis sa lame ressortir de ma jambe et son rictus écoeurant déformer ses traits. Je m'affalais sur le sol, le sang coulant abondamment de ma plaie. Je pestais contre mon manque de vigilance. Ma main se porta à mon épée mais je sus que je n'avais plus le temps pour la dégainer. Le bras meurtrier de mon assassin se jeta de nouveau vers moi, j'arrêtais mon geste et attrappa ses bras de mes mains. D'une force que je ne soupçonnais pas, je le plaquais sur le sol. Il résistait le bougre; il m'envoya une ruade dans les côtes mais mon armure encaissa à ma place. Je lui assénais un coup de tête au milieu du front mais cela ne l'arrêta pas. Le nez ! Je devais lui enfoncer le nez davantage. Il me frappa du plat de sa botte là où sa lame m'avait déchirée. Je hurlais sous la douleur qui se répercutait tout le long de ma colonne vertébrale tel un brasier dévorant la soie. Il me frappa une nouvelle fois, puis une autre, mais je ne le lâchais pas. Le chien arriva à la rescousse lui mordant la jambe violemment. Il se mit à hurler à son tour. Quand à moi je saisis l'occasion, pris mon élan et lui infligea un violent coup de tête qui lui fracassa le nez. Je sentis la faible résistance, que son crâne meurtri m'opposait, voler en éclat. Je m'étais enfoncé bien plus loin que la normale. Il ne bougeait plus que par spasmes nerveux. Et moi je ne voyais plus qu'une bouillie informe devant moi parsemés de petites étoiles blanchâtres qui s'amusaient à danser sous mon regard à demi-clos.
Flocon vint près de moi, me léchant le visage. Je ne devais pas rester là, il le savait aussi bien que moi. Dans un ultime effort, je ramassais ce que je pus et sortit de la maison en traînant la jambe lourdement. Dans un ultime effort je parvins à sortir, le soleil presque entier dardant sur nous ses rayons protecteurs et chaleureux, de ce quartier nauséabond et vicié. Je ne sais par quelle magie je suis parvenu jusqu'au lieu où Alric fût retrouvé. Mais lorsque je vis des hommes en armure se diriger vers moi, mes forces me quittèrent et les ombres me drapèrent de leur manteau d'obscurité. |
| | | Urien Portelame
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mar 3 Mar 2009 - 23:22 | |
| Epilogue Je comprends mieux toutes les raisons qui ont pousser mon père à se donner la mort. Etre invalide ou handicapé est une tare énorme pour la profession que j'exerce. Je ne sais pas si jamais je me remettrais véritablement de ma blessure, mais toujours est-il que je cultive cet espoir insensé. Pour moi, pour mon père, pour Alric...Je suis un chevalier et à jamais, je le resterais, voilà mon serment. *
Un an après ces terribles évènements, me voilà de retour en Diantra. J'ai parcouru tout le Royaume afin de trouver un quelconque guérisseur, magicien, qui pourrait m'aider à retrouver l'usage de ma jambe mais personne n'y pouvait plus rien. Je peux marcher à présent, ce qui n'était pas le cas il y a de cela quelques mois, mais j'ai perdu de ma vivacité, de mon adresse. Je ne peux plus courir sur de longues distances sans me fatiguer, sans sentir le poids de ma jambe meurtrie. Je n'ai rien perdu de mes qualités de bretteur, heureusement, mais là aussi je dois faire attention à me ménager. Me ménager. Rien que ce mot m'horripile. Savoir que mon avenir sera désormais lié à cette jambe me donne envie de vomir tripes et boyaux. Mais j'ai promis de tout faire pour continuer de garder la tête haute, même si cela s'avère bien difficile...Ce que j'ai perdu, je l'ai gagné en la compagnie de Flocon. Il a sept ans désormais et il est en très bonne santé. Plus vif que je ne l'étais auparavant, il veille sur moi comme un chevalier sur son jeune écuyer, comme un père sur un fils, comme un chien sur son maître. Voilà ce que je suis devenu à ses yeux et ce qu'il est aux miens. Mon chien. Mon Flocon. Une relation étroite nous lie désormais, plus que la perte d'un être cher, c'est le sang que nous avons partagé pour lui rendre justice qui nous rapproche. Je ne suis plus seul. Il me redonne confiance quand je ne vais pas bien, et j'espère que d'ici quelques temps je pourrais récupérer ma place de chevalier. Elle me manque cruellement... |
| | | Lilianna
Ancien
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 9:54 | |
| Oh =3 Un vrai Chevalier tout en muscle et en... AHEM. Bienvenue \o/ Superbe fiche , rien à dire , je te valide sur le champ ! Quelques petits liens à visiter : Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}. Le comptoir ~ Pour créer ton compte en banque et gérer l'argent que tu gagnes / que tu dépenses^^ Et enfin, si tu as des question, n'hésites surtout pas à demander de l'aide à un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet. N'oublie pas de lire les règles sur la Magie, de choisir tes Sorts, de les réclamer dans la partie demande, et de les entreposer dans l'Inventaire ! C'est Charles et Trystan qui vont être contents ! Bon jeu ! |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 10:28 | |
| Un chien nommé Flocon? Oo Pour un chevalier? Ahum, c'est... pas commun xD (Flocon, Flocon!!! Ah non, c'était pas Flocon xD *Ace Ventura nuit gravement à la santé* xD) Bienvenue *va se pendre après ce délire personnel et incompréhensible pour les autres * |
| | | Hélios Dilandro
Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 11:23 | |
| nan reviens Tantrys! j'y ai pensé aussi ptdr!
Bref, Bienvenue Chevalier! |
| | | Urien Portelame
Humain
Nombre de messages : 143 Âge : 40 Date d'inscription : 27/02/2009
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 11:56 | |
| Je n'aime pas la banalité mouarf XD En tout cas merci pour votre accueil ! @Trystan: Si tu veux je te passe la corde autour du cou moi-même |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 13:23 | |
| T'es Chevalier du Lys d'Or, t'es censé me protéger mon ptit père :court: |
| | | Urien Portelame
Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 13:30 | |
| Mais je ne fais qu'aider mon Roi à poursuivre ce qu'il avait entrepris. |
| | | Valentin
Elfe
Nombre de messages : 1844 Âge : 31 Date d'inscription : 23/05/2008
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 13:31 | |
| Huhu Bienvenue. Et si tu veux un coup de main pour la corde, je suis là :dehors: |
| | | Lilianna
Ancien
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 13:36 | |
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| | | Valentin
Elfe
Nombre de messages : 1844 Âge : 31 Date d'inscription : 23/05/2008
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 14:03 | |
| C'est la reine cruelle qui nous dit ça ? Et puis pour la pendaison, on ne fait que s'inspirer des traditions de notre souveraine... |
| | | Tauril
Ancien
Nombre de messages : 2410 Âge : 30 Date d'inscription : 12/09/2008
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 16:31 | |
| Vindiou qu'est-ce que ça floode ! O_O
En tout cas :bienvenue:
Charles va être content c'est sûr ^^ (sûrement une satisfaction à peu près semblable à celle de Garmin quand je lui est annoncé que j'allais faire un double compte ^^ sauf que tout le monde s'en fout parce qu'ils ne sont pas au courant. Mais maintenant ils le sont mais ils ne comprennent toujours pas parce qu'ils ne connaissent pas encore les détails donc maintenant j'arrête de flooder et j'essaie de me reposer parce que l'oral m'a crevé... en gros je flood, je raconte ma vie et tout le monde s'en fout >.<) |
| | | Alex
Humain
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Mer 4 Mar 2009 - 18:59 | |
| - Tauril a écrit:
- Vindiou qu'est-ce que ça floode ! O_O
Hé voui, t'as encore des progrès à faire avant de pouvoir rafler la médaille d'Isil... Moui, Charles va être content... P.S.: Tu comptes faire un nain ? |
| | | Tauril
Ancien
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| Sujet: Re: Urien Portelame [Chevalier du Lys d'Or] Jeu 5 Mar 2009 - 11:37 | |
| Et ouais ! Un nain, un vrai de vrai. 100% pur porc (qu'est-ce que je raconte ? ) avec ronchonneries et franche nature à toutes les sauces (En fait j'en ai marre de bouffer de la salade ) Mais bon, c'est pas vraiment le sujet adéquat >< Encore bienvenue, histoire de faire sérieux |
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