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 Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir

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Farren de Lockrive
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Farren de Lockrive


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MessageSujet: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 22:23

Le soleil, astre rougeoyant de fatigue, mourait dans un dernier soupir à l'ouest d'une de ces longues journées d'été. Les bois se paraient alors d'or et de ténèbres et semblait nous surprendre d'une toute nouvelle beauté terrifiante. Le monde semblait alors s'arrêter à ce petit bout de foret, comme suspendu à son silence.

Un homme, seul, marchait sur un petit sentier de poussière. Le bruit sourd et monotone de ses pas résonnait tel un tambour, dérangeant le silence qui, offusqué, se faisait toujours plus lourd, oppressant...

Là, derrière un de ses bosquet de verdure, la bête attend son heure. Furtive et à l'affut, elle guette sa proie avec avidité. Le marcheur, insouciant, poursuivait sa marche d'un pas serein, son énorme sac ballotant faiblement au gré du balancement de ses épaules.

*Surement un marchand, et un gringalet en plus! Une aubaine !*

La bête salivait, s'imaginant déjà l'or coulant entre ses doigts crasseux. Minsk, tristement célèbre brigand de bas étage, pensait alors que sa bonne étoile lui sourit enfin... de toutes ses dents jaunes et cariées...

L'épée au clair, prêt à bondir, il attendait. Apparaître trop tôt et la proie s'enfuit, ce qui en soi n'est pas un réel problème mais assez contraignant. Tout est une question de timing... Maintenant ! Surgissant sur le sentier, il affichait une mine meurtrière face au futur détroussé qui étrangement n'affichait qu'une face quelque peu lasse.

« Pas de blague gamin, donne moi ton or et tu aura la vie sauve ! »

Le jeune homme ne répondait pas, posa son lourd sac sur le sol qui n'en demandait pas tant et y plongea la main, la mine soucieuse.

« Te fous pas de moi petit, ou tes tripe verront la lumière du jour ! Eh, tu m'écoute ? OH ! »

Le brigand esquissa un pas en avant, menaçant, et vit alors, battant contre la cuisse du garçon, une épée incroyablement longue.

« Hum, c'est ça sort la bourse et pas d'acte téméraire ! »

Semblant enfin satisfait de lui, l'inconnu sortit son bras du sac, un objet dans la main. Il l'ouvrit, laissant découvrir un petit sablier ordinaire.

*Il se fout de moi !!*

« - Hey gamin, j't'ai pas dem...

-Tu vois le sable? Je te laisse ce délai pour dégager de mon chemin... décide toi vite... »

Il avait une voix sereine et plate, comme vide de nuance, de vie...

« Crève ! »

Empoignant son arme, Minsk chargea, comme un fou furieux, vers l'insouciant dans un cri de rage. Et, alors que l'épée pourfendrice semblait fendre le fragile crane de l'inconnu, celui-ci esquiva, d'un rapide mouvement vers la droite, le coup que n'importe quel initié aux armes aurait qualifié de balourd et de largement anticipable. Minsk , rouge de fureur, écumait.

Et le dernier grain de sable glissa doucement...

« Ton délai est écoulé ...»

Tout n'avait duré que le temps de quelques battements de cœur... Un vif mouvement du poignet, et la lame édentée, dans un coup ascendant, fendit le visage du vaurien, de la mâchoire inférieure jusqu'au front. Minsk, hébété, lâcha son épée, et dans un dernier effort désespéré, tentait vainement de resolidariser sa face rougit de sang.

« ... tu dois mourir. »

Le brigand ne s »en rendait pas réellement compte, mais la mort avait déjà voilé ses yeux apeurés.

Le jeune homme nettoya son étrange lame en dents de scie sur le pardessus poisseux du bandit, prit son sac et continua sa route...
... A coté du cadavre, un sablier où tout le sable s'était écoulé...

.......................................................................

Dans une de cette taverne enfumée, un jeune homme, cheveux de jais cachant son visage, buvait seul une de ces savoureuses bières naines, l'esprit perdu dans ses songes...

Et toujours ce goût de sang...

Petit, Farren n'avait, pour ainsi dire, pas vraiment connu le bonheur d'être en vie. Né du viol de sa servante de mère par le baron local d'après le principe « juste » du « droit de cuissage », il n'a pas vraiment appris à connaître son vrai père.

Il vécu cependant une enfance paisible jusqu'à ce que son père adoptif, époux aimant et dévoué, n'apprenne la triste vérité. S'en suivit une révolte à l'encontre du gentil homme, immonde tyran de carrière. Bien évidemment l'évènement se termina par la pendaison haut et court du brave paysan, laissant derrière lui, une veuve, deux orphelin et un bâtard.
L'événement affligea profondément sa mère, qui, devenue quasi-folle, refusait à présent de voir le pauvre garçonnet. Il vécu alors dans la grange, participant au travaux dur de la ferme, encadré par deux frères haineux et violents.

C'est donc tout naturellement qu'à l'age de dix printemps l'enfant portait déjà sur ses mains du sang... du premier poulet qu'il avait égorgé.

Pour paré les coups rageurs de ses deux ainés, Farren apprit à afficher un sourire perpétuel, sourire qui, à défaut d'exprimer une réelle joie, avait le don de calmer la main leste de Gregory, le plus âgé.
L'été de ses quinze années misérablement passé dans la poussière, lui et ses frères furent, comme de nombreux jeune gens, appelés pour une guerre opposant deux baronnies local...

Assis sur un banc bancal, tremblant sous le fer rouillés de son casque, Farren, parmi des dizaines d'autre soldats réquisitionnés, attendait. Les rangées de soldats nerveux se serraient, subissant la fureur d'une pluie fine mais collante.
Un grand homme, tout vêtu de cottes de mailles scintillantes, distribuait parmi les troupes des gourdes contenant une étrange mixture. « Une potion de courage » qui leur donnerait au combat les faveurs de Othar, seigneur des guerriers.

«Un ramassis de conn*ries, si vous voulez mon avis, c'est juste de la drogue, pour nous transformer en braves soldats assoiffés de bravoure...»Ronchonnait un robuste personnage, la barbe grisonnante et le dos vouté.

« Tais toi donc vieux fous, tu fait peur au gosse ! Regarde-le il tremble comme une feuille d'automne ! Écoute gamin, c'est ta première bataille n'est ce pas ? ... »

Farren dans un mouvement furtif de tête acquiesçait au grand homme au teint mat qui lui adressait un sourire amicale.

« Je m'en doutait... Eh bien, jette ce truc, Othar n'a pas besoin que tu boive ça, tu es jeune, il reconnaitra ta valeur demain au combat. Reste près de moi et de ce vieux grincheux de Lorian tu restera en vie ! »

Il lui tendit sa main.

« -Mon nom est Ishba, enchanté...

-Farren, moi c'est Farren. »

Avait répondu dans un quasi murmure la bouche tremblotante du garçonnet. Il s'endormit une demi heure plus tard, sur une couchette informe mais confortable, du moins plus que son lit dans la grange...

Et alors que son verre vide ne semblait être qu'un pale reflet de son âme, il se souvint...

La brume matinale s'élevait doucement sur la plaine déserte. Les lieux demeurait vide de toutes âme humaine un tant soit peu sensée.

Les cohortes de soldats frissonnants, soufflaient des vapeurs de froid pur. Certains buvaient, d'autre, le regard perdu, serraient de toutes la force du désespoir, l'acier rouillé de leur lame. Et l'aube qui se levait doucement...

Farren, coincé entre Lorian et Ishba, ne tremblait plus vraiment, il était... ailleurs.

« Ne t'inquiète pas petit, je veille sur toi. »

Ishba... Quel étrange personnage, Farren, modeste môme, ne le comprenait pas . Pourquoi ? Pourquoi un inconnu lui prêtait plus d'attention que toute sa famille réunit...

Au loin, on voyait les bannières doré du comté de Varless, leur adversaire dans cette joute on pleuvra le sang. Une partie d'échec entre noble ou les pions sont sacrifiables... et sacrifiés...

Le plan était simple, trop simple... Au sud, l'armée ennemie attendait son heure. A l'est une forêt de pin décimé dans cet univers plat une sorte de verticalité tranchante. Le but de son escadron, constitué pour la plupart plus de fermiers que de soldats, était de passer à travers les bois et prendre l'ennemi en tenaille, ce qui permettrait à la cavalerie de faire son travail. Une mission suicide de diversion en sommes...

Un messager arriva vers le commandement. Ils discutaient, mais Farren ne pouvait entendre que les murmures des cliquetis des armes contre les cuirasses.

Un clairon au loin, le début de la bataille...

Il court, il court, il court comme un dératé, pour tenir la distance de Ishba. Les arbres noueux tentaient de l'écorcher de leurs branches basses et crochus, mais il n'en avait cure. IL court, c'est tout.

Trop simple... L'ennemi dans sa profonde créativité stratégique avait fait la même chose. Bientôt cet escadron de mouches plutôt de que de combattant en rencontra une autre, tout aussi inefficace. Dans les sous-bois, à présent, des fermiers s'entretuaient sans vraiment savoir pourquoi, pour qui ...

La guerre n'a rien de poétique, ce n'est qu'un massacre sans nom où seul le plus fort où le plus chanceux ont leurs places...A moins que ce ne soit les plus fous...

On venait à lui, et tout tremblant de peur, il tentait de repousser l'assaut de petites frappes futiles. Accumulé contre un arbre, tout semblait perdu.
Face à lui, écumant de fureur, un guerrier à moitié fou lui lança un coup au flanc. Cependant la lame d'Ishba le coupa en plein mouvement, tranchant le bras de l'assaillant avec une rapidité surhumaine. Hébété, l'autre ne pouvait que regarder sans comprendre son bras rougit sur le sol. La mort ne tarda pas. La bataille faisaient rage. Dans la fureur du massacre, Farren prit sa première vie, un vieillard, dont les mains tremblantes peinaient à tenir son épée. Ce fut âpre et malsain, mais étrangement Farren trouva cela profondément jouissif. Lui, le petit faiblard tremblant sous les coups de ses frères, lui le non-aimé, l'esclave, la créature à peine humaine. Il était enfin le maitre, il décidait de la vie de l'autre. Combien encore de battements de cœurs ? Avait-il une famille ? Des rêves ?

Il était Dieu ...

Et bizarrement il se releva assez doué pour ça, terriblement bon. Un petit sauvage, peinturé du rouge de ses ennemis, une machine à tuer...

Puis tout bascula...
Il tournait vers son prochain adversaire lorsque du coin de l'œil, il vit quelque chose tomber. Il se retourna et se précipita vers Ishba qui le souffle court, gisait sur le sol. Du vermeil au coin des lèvres et une entaille au flanc où s'échappait le précieux liquide de vie, il prit Farren par le bras.

« -Ce... C'est bien petit, tu te débrouille, mais... tire toi de là... Il cracha un peu de sang. Dit à Lorian qu' Othar m'appelle près de lui...

- Tu ne vas pas mourir, tu ne peut pas mourir !!

-Je... Non... J'ai peur... Je ne veut pas mourir,je ne vais pas mourir, pas maintenant...Tyra accorde moi ta clémence... Je... »

Et le silence d'une âme quittant son enveloppe de chaire se fit entendre... Triste mais digne fin...

« NOOOOOOOOOOOOOOON !! »

Déchirait par le chagrin, Farren pleurait. Il pleurait comme jamais il n'avait pleurait auparavant. SA fureur meurtrière, tel une ombre, s'échappait à l'image de son courage, ne laissant derrière elle que la peur. La vrai peur, le peur terrible et indicible, une terreur grondant au fond de ses entrailles, lacérant des lambeaux de son esprit. La Peur...

Il se pencha et le souffle court, pris le fourreau et l'épée d'Ishba, une arme peu conventionnelle. Longue et taillé en dent de scie, elle ne laissait place qu'à un style de combat purement agressif, sans finesse... Parfaite...Il examina rapidement la lame souillé de vie et pris la fuite à travers les bois...

Quelques mois plus tard, Ville de Diantra, non loin du marché...

Farren avait appris à se familiariser avec les quartiers malfamés de la ville. Sans devenir un nom parmi les voleurs, il tentait de survivre de ses maigres larcin. Le meurtre payait bien et quand il tuer la Peur disparaissait enfin, ne laissant que la soif assassin pure, délectable.

La journée était magnifiquement ensoleillée, c'était jour de marché. Farren comme à son habitude et celles de nombreux petits malfrats, se rendait dans les quartiers marchant, bondés de gens tassés dans les rues, et de bourses prêtes à changer de mains. A tomber dans ses mains...

Il avait empoché un petit pactole lorsque son œil fut titiller par un bric-à-brac étrange et scintillant d'une étale.

« Alors petit ça te plait ? »

Le vieux marchand, une barbe grisonnante et le visage amicale, le regardait avec un amusement non feint.

« Tu veux lequel ?

- Aucun, je n'est pas les moyens...

- Je vois et bien admire. Tu sais ce qu'est toutes ces choses ?

- Euh... pas vraiment. Répondit-il timidement

Le vieillard s'esclaffa.

« Ce n'est pas drôle.

- Non tu as raison.

- Dis moi ce que c'est au lieux de me faire attendre pour rien.

- Tu me plait petit. Hahaha tu as du caractère, c'est si rare de nos jours. »

Il essuya un petite larme qui roulée sur sa joue creuser par le temps.

« Tu sais petit, je me fais vieux, j'aurai besoin d'un apprenti.

- Ben prend moi !

- Hola jeune homme, qui me dis que tu n'es pas un de ses petits chenapans qui grouillent dans ces rues sales ?

- Engage moi, tu ne le regretta pas.

- C'est ce qu'on verra, mais tu sais rien n'est gratuit en ce monde...

- Je te paierais, ce n'est pas un problème

- Advienne que pourra... Je suis Tharin.

- Farren.

Bizarrement c'est ainsi que la vie de Farren bascula. Tharin, vieux marchant de babioles inutiles et étranges, principalement dans des buts astronomiques, astrologiques et de mesures diverses, se révéla être une sorte de vieux papy un peu déjanté. Excellent professeur, il donna enfin à Farren une éducation de base : marchandage, langues, arithmétique et des notions d'astronomie. Farren était un enfant curieux et particulièrement fasciné par les sabliers qui inlassablement laissait couler les sables du temps.

C'est donc tout naturellement qu'à l'age de 21 ans, le jeune homme quitta son maitre et décida de devenir un marchand ambulant de sablier. Endetté jusqu'au cou par les frais de son éducation et armé de sa lame originale,il parcourt à présent les plaines de Miradelphia...

...............................................

« Hey jeune homme, qu'ça va mon gars ? »

Avait lancé un vieillard puant l'alcool, tirant Farren de sa torpeur.

« T'es comme qui dirait pas d'ici, hein ?

- Euh en effet.

- Vu ce qui pend contre ta cuisse, t'es un de ces gars qui s'appelle « aventurier », hein ? Ça me rappelle le bon temps. Moi aussi je suis comme toi, un amoureux de l'aventure. »

Le poivrot souriait de toutes ses dents, c'est à dire, deux ou trois chicots cariés.

« Alors selon toi un aventurier est une sorte d'ivrogne solitaire ?

- Bien sur petit, sinon se s'rait pas drôle, PAS VRAI LES GARS ?!

- C'est ça Gortam, t'as trop bu »

Et Farren sourit, d'un sourire franc et sincère, un sourire qu'il n'avait pas fait depuis bien longtemps.

« Et bien je crois alors que je suis un ivrogne solitaire !

- Bienv'nu mon gars »

Et le vieillard offrit une tournée dans cette petite auberge perdu dans le voile de la nuit.
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Farren de Lockrive
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MessageSujet: Farren de Lockrive (suite)   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 22:25

Dsl pour le double post -.-' (et bien du courage pour la lecture ^^)

...................................................................................................

Nom/Prénom : Farren de Lockrive
Surnom : De part ses petits boulot de mercenaire, la populace, qui est comme on le sait toujours très inspirée, surnommèrent cet assassin en devenir "Le Temps", hommage au petit sablier qu'il laisse près de ses victimes (peu nombreuses en l'occurence).
Âge : 24 années
Sexe : masculin
Race : tout ce qu'il y a de plus humain


Particularité : Il possède un moineau qu'il a nommé Moineau. Un jour alors qu'il marchait sur un petit sentier, il vit un oiseaux blessé sur le sol. Malheureusement après l'avoir guéri, le petit animal ne sait pas envoler vers des cieux plus clément. En conséquence de quoi, Farren dut acheter une petite cage.

Noté bien cependant, qu'à par lui casser les pieds, Moineau ne sert pas à grand chose...



Alignement : neutre mauvais ( ce genre de truc c'est dans le sang )
Métier : Marchand ambulant de sablier et mercenaire à mi-temps ( faut bien gagner son pain)
Classe d'arme : Corps à corps



Équipement : Farren possède un gros sac, un très gros sac. Il y fourre un peu tout et n'importe quoi : nourriture (quand il en a), rechange (et oui il lui arrive de laver ses vêtements), sablier en kit et un peu d'or. Sur ce même sac sont accrochés des sabliers et une petite cage la plupart du temps recouverte par un tissus noir (ça braille un piaf). Biensur il a une bourse, une gourde d'eau et des bottes. Cependant, une bizarrerie chez les marchands, il possède une épée au flanc droit. Épée d'autant plus étrange que son fil n'est pas droit mais en dent de scie ( façon épée de gauche du gentil monsieur m'voyez ) et... c'est tout (et c'est déjà pas mal).

https://media.photobucket.com/image/prince%2Bof%2Bpersia/Samphotosformyspace/prince_of_persia.jpg

Description physique :

Alors là c'est on ne peut plus simple, le trait physique de Farren principale étant la banalité. Un homme qui fait son age, cheveux de jais encadrant un visage qui aurait pu être harmonieux, des yeux gris et froid et un rictus perpétuel qu'on appelle sourire accroché à ses lèvres. N'y voyez pas un sourire amical et joyeux mais plutôt un geste machinal et inconscient. Etant marchand de profession (principale) Farren est, cependant, capable d’être d’une amabilité exemplaire, courtois et vendeur, un petit vampire prêt à sucer tout votre or. Il mesure environ 1m80, une silhouette svelte voire maigrelette, il se tien plutôt courbé, comme si le poids de la Peur l’empêchait de profiter réellement de la clémence du ciel. Il porte une veste en toile plutôt simple, usé par le temps, ainsi qu'un pantalon de même et des mitaines trouées



Description mentale :

Farren est quelqu'un de... spécial. En effet il est d'une nature plutôt indifférent à tout ce qui est plus ou moins vivant. En revanche il est d'une curiosité maladive pour tout le reste, tel un gamin découvrant le monde (ce qu'il est encore). La gente féminine aura tôt fait de remarquer qu'il semble troublé en leur présence, la cause à une relation pour le moins étrange avec sa propre mère. Farren souffre perpétuellement d'un syndrome de peur tenace (traumatisme d'une lointaine baille), cependant un démon sommeille dans cette âme d'enfant. C'est simple, il aime tuer. Il aime voir le sang de ses victimes coulé sur le sol poussiéreux du monde. Lorsqu'il combat, et massacre ses adversaire, la Peur le laisse tranquille, et c'est pour lui un délice de plus.



~~~~~

Comment trouves-tu le forum ? : Vachement travailler et réfléchit, on sent les efforts pour créer un monde cohérent et original. C'est génial.
Comment as-tu connu le forum ? : C'est Malaurie Mytheiril qui m'en a parlé


Dernière édition par Farren de Lockrive le Jeu 19 Mar 2009 - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeJeu 19 Mar 2009 - 11:30

Bonjour et bienvenue Wink

Like a Star @ heaven La decription physique est un peu courte au vu du reste de la fiche, ce serait bien d'étoffer un peu Wink (parle de sa taille, de son poids, de sa corpulence Wink

Like a Star @ heaven Je tique un peu sur la guerre entre les deux seigneurs, mais bon, xomme cela s'est passé il y a des années, avant qu'une armée royale soit vraiment formée, je laisse passer (ouais parce que la royauté a décidé de former une armée pour justement éviter que les Nobles ne s'entretuent et pour repousser les drows mwahahahaha)

Donc en gros, y'a que la description physique à étoffer avant validation Wink
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeJeu 19 Mar 2009 - 18:32

Merci, je me suis dit que ça pouvait passer au vu des nombreux conflits entre seigneurs à ce type d'époque j'vais voir pour la description physique de ce pas ^^



Voilà c'est fait...
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeVen 20 Mar 2009 - 16:40

Oh pardon, j'avais lu ta modif hier, mais j'ai fais autre chose et j'ai oublié de repasser te valider T_T

Donc, je valide!

Voici quelques liens utiles :

Like a Star @ heaven Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Like a Star @ heaven Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}.
Like a Star @ heaven Le comptoir ~ Pour créer ton compte en banque et gérer l'argent que tu gagnes / que tu dépenses^^
Et enfin, si tu as des question, n'hésites surtout pas à demander de l'aide à un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.

Bon jeu Wink
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeVen 20 Mar 2009 - 17:14

Et bien milles merci !! ^^
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMar 24 Avr 2012 - 18:17

Il est toujours amusant, pittoresque, presque grotesque même, de lire le Passé au travers de la plume d’un enfant…
Quelque fois encore, on me réclame de reprendre ce conte, étrange épopée d’un illustre inconnu parmi d’autres, copie imparfaite et bancale d’un brave élève. Je ris tendrement de ces regards émerveillés d’enfants, attendant patiemment autour de moi que vienne le flot de ma parole. Il n’est rien de pire pour eux, que l’ennui, et, las, la vie ne leur apporte que peu de distraction. Voyons donc où mènent vos dangereuses curiosités.
Il était toujours une fois…



ACTE I : Oubli


« C’est une catastrophe ! »

Frère Hubert n’en pouvait plus. Alors qu’il ne cessait de gesticuler inutilement, l’esprit tourmenté par la terrible nouvelle, de grosses gouttes d’une sueur infâme suintaient sur son crane plissé par l’âge. Caché derrière une robuste robe de bure, son ventre bedonnant décrivait quelques cercles graciles à mesure de ses mouvements, ce qui ne pouvait empêcher une certain côté fascinant à ce piètre spectacle.

« - Mais enfin comment allons faire… Oh Sainte Néera ! Par les Cinq ! Nous voilà perdu !

- LA PAIX ! »

Instantanément le bon moine avait stoppé tout mouvement. L’œil apeuré comme une biche devant son assassin, il osait à peine respirer. Assis derrière un bureau de bois massif richement orné, celui que l’on nommait Mèstre laissa échapper un soupir lourd, avant de croiser les mains devant son nez, qu’il avait aquilin. Malgré une chevelure grisonnante et son air grave, l’homme dégageait toujours cet air de dignité et ce regard perçant. Quelques rides s’étaient entichées du contour de ses yeux et de sa bouche et la moustache, qu’il portait fine, s’éclaircissait quelques peu. De l’impétueux jeune ydrilain qu’il était jadis, ne restaient plus que les vestiges, mais il gardait encore ce caractère impérial et autoritaire des gens du Sud. Avec plus de douceur il continua…

« - Voyons Frère Hubert, gardez vos esprits, l’heure n’est pas à l’affolement vain. La partie n’est pas perdue…

- Mais avec Hengist mort nous… l’avait coupé le prêtre de Néera. »

Le vieux commerçant leva la main en signe de silence. L’atmosphère était lourde dans cette petite pièce étouffée par les teintures et les tapis. Dans le poêle, un charbon ardent craqua.

« - Ne soyez pas idiot, certes la mort de cette poche à vin n’est pas pour me plaire, mais nous avons un plan.

- Un plan ?

- Hélas le petit Youenn est mort voilà bien des années, vous le savez, cela n’arrange en rien nos affaires. Cependant, j’ai appris l’existence d’un autre fils voilà quelque mois.

- Un… Un autre fils ?

- Cela même, un bâtard certes, mais qu’importe.

- Je ne comprends pas bien, balbutia le pauvre prêtre.

- Le gamin en question se nomme Farren, il est l’un des fils illégitime de feu Hengist, mes hommes avaient perdu sa trace il y a quelques mois, mais je viens d’apprendre qu’il est réapparu dans les environs d’Alonna.

- Mais enfin…

- Nous allons le ramener ici, et le mettre à la place de son père.

- P…Pourquoi ne pas avoir pris un autre de ses bâtards dans ce cas ? Pourquoi lui ? »

L’Ydrilain en avait déjà assez, assez de ce crétin de prêtre qu’il payait on ne peut plus grassement pour qu’il ferme les yeux sur ses affaires.

« - Le gamin a à peut près l’âge qu’aurait dû avoir Youenn… Vous comprenez ?
Frère Hubert émit un léger sourire… »


Alonna. Une auberge terne. Un homme, Rolland, aubergiste à la mine grave, attendait, assis sur un tabouret pliant sous son poids, derrière un comptoir usé par le temps. Son visage était rongé d’une incroyable moustache broussailleuse d’un brun sombre et si cette pilosité était abondante en bas, cachant ses traits derrière un voile de sévérité, c’est bien parce qu’elle avait disparue plus haut, laissant le crane luisant de sueur du gaillard à la vue du voyageur fatigué. La salle n’était pas bondée de monde. Quelques ombres éparses occupaient les tables de bois vermoulu, toutes affairées comme s’il en valait de leur vie, devant une assiette crasse d’un pauvre potage. Non, définitivement l’ambiance n’était pas à la fête, comme on peut le voir dans l’imaginaire pauvre des aventuriers, ici, on sentait l’atmosphère poussiéreuse, l’air rance. Les flammes des torches tremblaient quelque peu, comme frissonnant à l’image de ce crépuscule grisonnant qui frappait contre les vitres froides. Il pleuvait. Parmi les pauvres âmes errantes dans cette taverne sans chaleur, un homme, jeune, presque un enfant, semblait plongé dans ses pensées plus profondément encore.

Farren, les traits tirés par la lassitude, rêvait, le regard braqué sur ces trois pommes de terre et ces quelques carottes qui flottaient négligemment dans leur jus. Il se souvint. La blancheur de ces cheveux, cette aura mystique qui ce dégageait de cet être et sa disparition, sitôt les marais derrière eux, un évanouissement radical, aussi étrange que leur rencontre, éphémère rencontre. Avait-il seulement vécu cela, ne l’avait-il pas seulement rêvé ? Il se souvint. La marche, rude et monotone. Seul, il était seul, dans ce désert d’herbe rase. Vraiment ? Il avait dû fuir souvent, ces tribus de sauvages à la peau couleur de terre, il lui fallait vivre. Vivre encore, un peu plus. Il est difficile de se cacher lorsque le paysage n’offre que quelque maigre bosquet d’arbres décharnés, quelques mares d’eau pure. Et puis il y avait eu l’affaire des reptiles. Maintenant que le souvenir remontait à son esprit, il en riait, il riait de toute la force qui lui restait, dessinant donc un timide sourire sur ses lèvres. On aurait pu le prendre pour un fou, mais dans cette pièce, on ne voyait pas les autres, ils n’existaient pas, il n’y avait que la conscience du voyageur pour seul compagnie.
Il se souvenait, quelle aventure ! Farren avait le don pour se mettre dans le pétrin, il n’avait pas pu s’échapper cette fois ci. Et, alors qu’il était attaché à un poteau de bois, regardant le spectacle d’un troupeau de kobolds rugissant devant lui, obnubilés par l’étrangeté de ce garçon à la peau blanche, il cru que son heure était venue, qu’il allait mourir là, dévoré par une tribu de reptiles idiots. Quelle fin pathétique. Et puis, par la volonté de Néera, une chose incroyable se produisit. Ils le détachèrent, comme pour mieux l’observer. Farren restait sans bouger, de peur de se faire croquer. De longues minutes passèrent ainsi, les kobolds tournant autour de lui, le reniflant, tirant ses vêtements, ses cheveux, comme on inspecte une rareté étrange. Il lui vint alors une idée. Quittes à mourir autant tenter le tout pour le tout. Son épée était trop loin, il lui fallait ruser, gagner du temps. Il attrapa une pierre. Les kobolds se méfièrent, ils reculèrent tous, montrant qui des crocs, qui des armes rudimentaires et pour le moins stupéfiantes, surtout celui avec cette sorte de grosse cuillère en bois. Mais Farren ne se démontait pas, il présenta le caillou à la vue des bêtes, au creux de sa paume, et, par une manipulation habile qui lui venait de ces temps anciens où il volait des pommes pour survivre dans les quartiers pauvres de Diantra, il fît disparaitre la pierre. Le monde retint son souffle… Autre tour de passe-passe et la pierre réapparut. Promesse, tour, prestige…

Quelques jours plus tard, il était toujours là, prisonnier de cette drôle de tribu. Ils l’avaient bariolé de peinture rougeâtre à l’odeur infâme et lui apportaient nombre de pierre à faire « disparaitre ». Oui Farren était devenu leur dieu, un dieu en captivité certes, mais un dieu tout de même. La situation se tassa quelque temps. Farren en était désespéré.
Hélas un beau jour, alors que le ciel offrait une chaleur implacable, que le soleil irradiait de lances vengeresses, le shaman du troupeau, par on ne sait quelle idée folle, se mit à montrer à ses camarades, avec moult cérémonies et gestes théâtraux, l’utilisation des glyphes de feu. Il s’en suivit un épisode désastreux où chaque reptilien fuyait pour sa vie dans ce qui n’était plus qu’un brasier ardent. Farren ne demanda pas son reste et s’en fût ainsi…

Alonna. Une auberge terne. Sous les larmes abondantes du ciel, deux hommes avançaient, capuches rabattues, vers la porte. On distinguait, derrière l’épaisseur du tissu, deux carrures bien distinctes.

« - Quel temps de chien !

- Allez Jean, on rentre et on fait ça vite fait. »

Jean, le costaud de service, acquiesça mollement. Il lui tardait d’en finir, son ventre imposant lui criait déjà l’ordre de le remplir. Lorsque la porte s’ouvrit, le murmure de la salle se tût quelques secondes, le temps de dévisager les intrus qui oser briser la quiétude du lieu, mais bien vite ils glissèrent parmi les ombres des voyageurs, dans l’indifférence totale. Jean l’aubergiste voulu grommeler une demande mais le plus petit des deux arrivants, celui qui, non sans surprise, semblait être la tête du groupe, lui indiqua d’un geste de la main que ce n’était pas la peine. Sans un mot, ils se dirigèrent comme un seul bloc vers le jeune Farren qui ne semblait plus se soustraire à sa léthargie. Alors que le colosse Jean restait debout, son acolyte s’assit à la table du mercenaire malchanceux.

« Hey donc, quel sale temps. »

Farren ne réagit pas tout de suite, levant un regard hagard sur le petit homme, dont la capuche rabattu sur ses épaules laissait à présent voir son visage surplombé d’un crâne nu. Drôle de visage d’ailleurs, creusé par une vie surement rude, une large cicatrice rosâtre brulant sa joue gauche et un regard ! Un regard à faire japper un chien, un regard si perçant qu’il en était malsain. Devant le silence du jeune homme, le chauve continua, un petit sourire aux lèvres…

« Dis moi Farren, elle est bonne cette soupe ? »

Il y eut un flottement.

Encore des ennuis… Farren chercha du regard la poignée de son épée et, alors qu’il tentait de l’attraper pour ce défendre de ces inconnus, le poing puissant du gros Jean vint rencontrer avec fracas son ventre vide. Le souffle coupé, Farren ne pouvait plus que s’affoler. Qu’avait-il encore fait ? Quel créancier l’avait retrouvé ? Comment ? Pourquoi ? Allait-il mourir ? Déjà ? ET MERDE ! Mais ces interrogations bien légitimes furent bientôt écrasées, à l’image de son crâne, qui avait, par la force d’un bras puissant, rencontré le bois de la table. Il sombra dans l’inconscience…
Aussitôt le paquet emballé d’un sommeil lourd, le duo repartait déjà, avec un Farren plus très frais sous le bras. A l’approche de l’aubergiste, qui voyait d’un mauvais œil tout ce tapage, le petit chauve jeta une bourse raisonnablement pleine sur le comptoir avant de lâcher un petit :

« Pour le dérangement. »

Saluant la courtoisie du balafré, Rolland accepta de bonne grâce le dédommagement et laissa les deux gaillards amener « l’agitateur » loin de ses murs.


Lockrive était de ces petits fiefs perdu dont les livres ne parlaient pas. Un territoire qui ne faisait pas vibrer le cœur des romantiques du Sud pour ces chaleureux paysages bucoliques, n’enflammait pas la passion guerrière, à tort cela va sans dire, des guerriers du Nord. Lockrive, ce bout de rocher affrontant continuellement la fureur de L’Eris, se trouvait sur la pointe du croissant de Rive, là où s’arrête la terre, là ou s’abat l’océan. Dans l’histoire de ce pays étrange d’Erac, Rive la rebelle, le fief de Lockrive tenait cependant une place importante, bien que parmi les plus petites en taille. C’était ici, racontait les histoires, qu’un événement majeur de la mythologie de ce fier peuple avait tenu lieu. Descendant du héros des histoires, la famille De Lockrive avait régné en maitre sur ce coin de terre, encastré entre océan et denses forêts. Derniers des fils de la maison, Hengist de Lockrive n’avait pas brillé par une réputation grandiose cependant. Bien que fier rivois de naissance, avec toute la part de traditions et de devoirs que cela impliqué, le bourru homme avait avec le temps sombré dans la frivolité quasi-sudéronne. Amateur de bonne chaire, de vin et de tendres courbes féminines, le gaillard avait largement entamé le trésor pour ses festins. On racontait que la mort de sa femme l’avait attristé quelque peu, si bien qu’il avait noyé cette perte derrière sa gourmandise. D’elle, il avait eu un fils, Youenn. Hélas, cette naissance, en sus d’avoir emporté sa femme, lui avait donné un fils d’une monstruosité abominable, difforme enfant. Le jour même de cette tragédie, le bon père avait étouffé l’affaire, confiant l’abjection aux soins du Frère Hubert, fidèle conseiller, car il ne supporter pas sa vue. Tous savaient que leur seigneur avait eu un fils. Pourtant, personne n’avait su son nom ou encore n’avait vu ses traits. Hubert l’envoya alors dans un monastère non loin de la capitale du royaume, dont il y connaissait quelques amis. On raconta aux gueux que le garçonnet eu été terriblement malade et qu’il fallait donc les meilleurs soins. Ainsi l’affaire fût mise sous silence et on l’oublia.

Le temps se distilla ainsi. Bien qu’indigne ivrogne, Hengist, cependant, ne put refuser l’appel aux armes lors de la guerre contre les félons et, bien que brave, il y laissa sa vie. Comme un présage du destin funeste de son père, le pauvre Youenn n’avait pût survivre de si longues année et s’était laissé emporter par Tyra quelques années plus tôt.

Frère Hubert semblait encore abasourdi. Sceptique.

« Mais, dit-il après avec dégluti péniblement, comment allez vous convaincre cet homme de coopérer ? Ne va-t-il pas, une fois le pouvoir entre ses mains, tout simplement nous évincer ? »

Mèstre Giovanni di Léon émit un léger soupir. Si le prêtre ne lui avait pas été d’une prime importance, voilà bien longtemps qu’il s’en serrait allégé. Il le payait assez grassement pour qu’il ferme les yeux sur son trafic. De la prime qualité, des esclaves wandres dénichés directement de leur nid de sauvages qu’il revendait à prix d’or sur les marchés estrévanien et mécalien. Lockrive constituait alors une escale nécessaire pour le ravitaillement. Une escale qui lui avait demandé beaucoup de tact et de ruse. L’Ydrilote avait profité de la réticence naturelle des rivois envers l’océan pour gagner l’exclusivité de l’utilisation du port lockrivois, s’invitant comme ami et conseiller du seigneur du lieu et offrant une large taxe à la citée. En outre il s’était assuré le silence du cloitre néerien par le biais du suant moine. Cette vieille tranche de lard diantrais n’avait, aux yeux de l’Ydrilote, qu’une piètre considération. En sus d’être d’une intelligence primaire, le bon prêtre avait cette manie exaspérante de s’affoler pour peu. Plutôt que s’échiner à user sa salive, le Mèstre fît un rapide mouvement des doigts. Répondant à l’appel, un homme sorti de l’ombre. Jusqu’alors adossé contre les tapisseries accrochées au mur, il n’avait pas prononcé un mot. Toujours en silence il posa sur la table un petit flacon de verre où transparaissait une poudre verdâtre. Frère Hubert regardait sans comprendre la mine grave du silencieux. Derrière la fine moustache qui couvrait ses lèvres, l’homme ne trahissait pourtant aucune émotion. Alberto Manéfeltre, maitre d’arme de Hengist conseillé par Giovanni lui-même, confortait bien sa réputation d’homme froid et placide. Anticipant sur les questions du moine, di Léon enchaina :

« Vous devez savoir ce que c’est, n’est ce pas ? La poudre de fée, une étrange substance qu’utilisent certains gens de peu de volonté. Une drogue puissante, mélange hasardeux de plante, de la sorcellerie. On raconte qu’elle permet d’avoir des visions fantasques du monde, de se rapprocher des Dieux. L’avantage voyez vous, c’est qu’elle est si puissante, qu’elle, si on la prend quotidiennement, permet d’estomper la mémoire, en sus de rendre totalement dépendant.

- La … poudre de fée…

- En ce moment même il doit être en route pour Lockrive, plongé dans le sommeil des fées.
Frère Hubert souriait bêtement. »


Une poignée de jours plus tard, une roulotte de saltimbanque arrivait discrètement entre les murs de Lockrive, livrant un colis bien étrange. On raconta au peuple que le seigneur était rentré mais que, toujours atteint par ce mal étrange qui l’avait étreint dès l’enfance, il devait demeurer parmi les draps et les coussins, tachant de se reposer sereinement. Les mois coulèrent...
Il ouvrit les yeux. Tout était flou, des moutons de couleurs tapissait sa vue de formes éthériques. La pièce tournait. Non, la tête lui tournait. Il avait froid. Terriblement froid. Il faisait si froid. Pourtant de manière sporadique et si désagréable, des frissons de chaleur pure remontaient depuis ses pieds jusqu’à sa nuque. Il sentait chaque vibration de son corps, comme amplifiées. La chaleur semblait se diluer si lentement, comme un liquide infâme et poisseux à travers chacun de ses muscles, de ses os, de ses entrailles. Si lentement… Il ne pouvait garder les yeux ouverts plus longtemps, il sentait son âme tenter de s’arracher à son corps par soubresauts incontrôlables. Si désagréable sensation. Tout n’était que douleurs vivaces et éphémères, douces bouffées délirantes. Son corps lui mentait, son esprit lui mentait, la vérité était morte. Elle n’avait jamais vécue. Il ferma les yeux. Ce fût pire. La sensation fût telle. Impossible à supporter. Respiration saccadées, forte, si forte. Silence.
Il vomit quelques litres de biles aigres dans une bassine de métal posée sur son lit. Il s’allongea. Inspiration… Expiration… Inspiration… Il se redressa subitement, et revomit encore… Inspiration… Le goût était ignoble, l’odeur insupportable, ses sens le trompaient, tout était si sombre, si aveuglant de clarté. Les coussins l’avalaient, il se sentait sombrer, sombrer dans son âme, dans son inconscience.
Il nageait, il nageait dans ses draps, il peinait à reprendre son souffle, trop submergé par le flot de ses rêveries. Les plis des drapés formaient des histoires étranges. Qu’avait donc ce visage implorant à dire ? A lui dire ? Il lui contait quelques merveilles fantasques. Il l’écouta quelques minutes, quelques heures. Et là juste contre le coussin, cet homme bravant un dragon de tissus pourpre alors qu’un monstre difforme lui souriait. Il avait peur…

Enfin, il s’endormit …

Rêvait-il ? L’image d’un vieillard lui venait à l’esprit… Une chouette argentée qui battait des ailes… L’obscurité…
Si les mois sous drogues avait eu un goût particulièrement amer, ceux qui suivirent furent bien pire encore. Le sevrage eu un effet dévastateur sur la santé du pauvre homme, ne le réduisant plus qu’à un vulgaire légume ne cessant de régurgiter ses entrailles… Appétissants moments…
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Farren de Lockrive
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMar 24 Avr 2012 - 18:25

ACTE II : Sueur


La période de convalescence s’étala sur de long mois. Long mois durant lesquels, Farren, gardant toujours le lit, vit son monde basculer. Amnésique, du moins embrumé entre souvenirs et hallucinations, on ne tarda pas à lui révéler, à force de discours bien huilés, son passé, fictif hélas, jusqu’à ce qu’il s’en persuade. Ainsi, il avait donc souffert toute sa vie d’un mal étrange, sous les soins attentionné d’un quelconque monastère obscur proche de la capitale et, bien qu’il n’en gardait aucune trace dans sa mémoire, on le convainquit. Un jour, alors que, comme à son habitude, il rêvait paisiblement, enfermé dans son corps allongé sous les draps et le regard braqué vers la vitre froide de la fenêtre, un bien étrange homme vint le distraire. Le visage peint par les années et l’œil pétillant d’une douce sagesse, il se présenta à lui… Erwan, son nouveau précepteur.

« Il me semble vous avoir vu en rêve. »

Farren lui avait adressé ces quelques mots d’un air absent. Et pour toute réponse, il reçut un éclat de rire. Bien qu’il aurait pu s’en offusquer, Farren ne se brusqua pas, tant la douceur presque paternel qui transpirait de sa voix l’avait apaisé.
« Lwar a veillé sur vous seigneur, dit-il, indiquant d’un hochement du menton un objet posé sur le chevet. Nous nous reverrons bientôt Talmeor. »
Et il se retira sur ces mots. Pensif, Farren contemplait l’objet posé là, à quelques centimètres de lui. Une statuette de chouette en argent.


Et le Soleil s’éteignit …
Le monde retint son souffle, et bientôt la panique envahit les cœurs. C’était la fin… La fin des temps… Dieux ! De Rive ou d’ailleurs pourquoi tant de haine envers votre peuple ? Vos serviteurs ?
Le monde se teint d’ombres, comme une terrible menace. Il était temps… Une ère mourrait, un Soleil mourrait. Et, sur les ruines de l’ancienne ère, sur les cendres du défunt astre, un monde nouveau allait naitre. Partout on priait. Partout on se bousculait vers les temples, il le fallait. Il fallait purger les âmes corrompues.
Priez ! Priez pauvres mortels ! Selei, le dieu soleil, ce corbeau enflammé, est mort pour vous, aux noms des Cinq, le Vainqueur est vaincu.

Voila bien des jours que la Malenuit avait abattu le cœur des hommes, bien des jours que les arbres n’étaient plus que de pauvres troncs provocants de nudités, bien des jours que les racines se recroquevillaient, que les animaux se terraient, bien des jours que l’on avaient faim, bien des jours que l’on mourraient. Pourtant, alors que Lockrive pleurait des larmes de sang, ce fût ce moment que choisirent les dieux, ce moment où Farren se leva. Il était prêt. Prêt à affronter cette vie nouvelle, avec toute la hargne dont il savait faire preuve. Ce jour, vraiment ?

Non, depuis quelques temps déjà, il avait retrouvé ses forces, déambulant dans le château encore comme une ombre, son château. Mais il était temps, temps pour le monde, son monde. Il était temps pour Lockrive de voir leur seigneur et maitre.
Avec un discours finement rédigé par le Mèstre ydrilain, Farren parla à la foule, pour la première fois, quelques pauvres hères qui s’entassaient mollement dans la cour du castel. Plein d’espoir et de rage de vivre, les paroles du bon seigneur eurent pour effet de panser quelque peu les espoirs meurtris de ses gens, maigre consolation durant ces temps troublés.
Trois jours plus tard, le soleil revint…


On ne laissa guère de temps au jeune homme pour languir. Bien vite, on l’inonda d’enseignement. Alors que di Léon lui conseillait en politique et en économie, frère Hubert l’assenait de théologie et autres études sur les Cinq. Mais, ce qui le passionnait le plus, n’était à en point douter, les enseignements de l’étrange vieil homme, Erwan. Il lui parlait des arts, il lui parlait des lettres, il lui parlait astres, mais avant tout il lui parlait de Rive. Rive et son histoire, Rive et sa culture, Rive et ses cultes. Bien que priant les Cinq avec autant de ferveur que n’importe quel diantrais, si ce n’était plus, les rivois avait un panthéon bien spécifique. Un panthéon de divinités mineures, vestige d’un culte ancien, qu’ils avaient greffé aux Cinq. Selei, le corbeau enflammé, figure du soleil, dieu conquérant, dieu-roi, y tenait une place de prime importance. On en trouvait myriade d’autres et une cosmogonie fantasque, des mythes, des théomachies, des légendes et tant de rites, de coutumes. Le vieux percepteur l’initia, non sans labeur, au patois local, le rivois. Et tant encore…

« Bien nous allons donc voir de quoi le seigneur Farren est capable, Armand approche !»

Un soleil timide éclairait un ciel en eau de lessive ce jour là. Il avait plu quelques heures auparavant et l’on sentait encore l’humidité dans l’air, alors qu’une légère brise achevait de faire frissonner les corps. Dans la cour du château, les pieds contre la terre boueuse, on se préparait pour l’entrainement. A mesure que Manéfeltre avait intimé son ordre, un jeune homme, une vingtaine d’années accrochée à ses frocs, s’était placé au milieu du terrain d’entrainement. Il portait le front haut qu’il cachait derrière de grosses mèches d’ébène bouclées. Un sourire narquois s’était entiché de son visage et, bien vite, il dégaina l’épée du fourreau qu’il tenait contre son flanc. Le gaillard, malgré son jeune âge, esquissait déjà la carrure de ces chiens de guerre, le muscle fort et saillant, le regard emplit d’envie d’en découdre. Un large tatouage bleuté mordait son cou jusqu’à l’épaule. Un page tendit une épée à Farren. Maladroitement, il s’approcha de son adversaire, manquant de glisser sur le sol fangeux. Le maitre d’armes soupirait déjà, le regard braqué sur ce seigneur qui semblait bien n’être qu’un piètre combattant. Intérieurement, il riait de la démarche débile de son jeune maitre, et le voyais déjà le séant au sol et la mine déconfite.

« Commencez. »

Le signal était lancé, il fallait lâcher la bête qui sommeillait dans les entrailles des combattants, canaliser sa rage, affronter l’adversaire. Farren s’élança. Comme à son habitude, ses mouvements n’avaient pas la grâce guerrière d’un fin bretteur, se résumant à quelques moulinets qui ne tranchaient que l’air. Armand esquivait habilement, plus fort, plus rapide, il attendait patiemment que son ennemi se fatigue pour assener le coup de la victoire.

Il se bat comme un brigand, n’arrêtait pas de penser Alberto. Ses coups était désordonnés, un peu gauche, mais avaient au moins le don d’être imprévisible. Et là, le drame… Ses pieds, embourbés de boue, glissèrent sur le sol, offrant une ouverture des plus enviables dans sa garde. Armand abattit son arme. Le combat semblait être achevé… Mais Farren, avec cette rage qui le caractérisé tant par le passé, ces années de galère infâme à vivoter au gré des rencontres et des mésaventures, plongea complètement au sol, évitant ainsi la défaite. Tournant sur lui-même, il tenta de renverser son adversaire d’un croc-en-jambe désespéré. Mais Armand avait vu le coup venir et sauta avec adresse vers l’arrière, se dégageant ainsi de la portée de son adversaire, avant de le frapper d’un coup de pied contre l’épaule. Farren fût renversé sur le dos, encore abasourdi par la rapidité de la contre-attaque. Ses yeux ne purent que contempler qu’un court instant l’intensité du ciel, avant qu’un frisson de métal vienne lui caresser la joue. Il était à la merci de son adversaire. Il avait perdu.

« Ca suffit pour aujourd’hui… »

Malgré les propos du maitre Manéfeltre, Armand tardait à retirer sa lame de la joue de Farren, jubilant derrières son regard frénétique.

« ARMAND ! Cela suffit ! »

A contre cœur, le guerrier éloigna la menace de mort, avant de se retourner et de partir calmement. Le corps souillé de toute part par la terre boueuse, Farren le regardait partir, encore hébété par l’affrontement, un goût d’amertume coincé au creux de sa gorge. Il serait mort, si cela n’avait pas été un entrainement, il serait mort… Il frissonna.
Bien vite, on vint l’aider à se relever, les épaules basses, Farren semblait un peu perdu, mais le maitre d’arme ne lui laissa pas de temps à la contemplation lui invectivant…

« Messire, il est temps d’apprendre l’art de la guerre… Commençons l’entrainement sans perdre de temps ».

Durant de longs mois, on lui apprit donc à se battre, à l’épée, la hache ou encore la lowa, cette sorte de tube de métal à peine forgé que l’on nommait aussi « fauchon rivois » non sans un brin de moquerie dans la bouche des étrangers. Durant de longs mois, on lui forgea son corps à l’exercice, on lui apprit à monter un cheval, tirer à l’arc et tout ces choses dont un noble, un seigneur guerrier devait être à même de savoir pratiquer avec excellence. Et bien que l’excellence ne peut jamais être atteinte, on tacha de l’en approcher.


Comme à son habitude, Erwan s’entichait d’errer paisiblement dans les couloirs étroits du château où il avait toujours vécu. Déambulant mollement, il respirait chacun de ses pas, l’air salé qui venait lui chatouiller les narines, cette odeur de poussières et de roches, de feu, de bois, de tapis lourds et de peintures aux vernis jaunissant. Il croisait quelque gens durant son périple, hommes, femmes, enfants, tous pressés par les taches et le travail de la journée. Souriant, il se permit à penser qu’il était bon d’être érudit, travaillant l’esprit plutôt que le bras.
C’est le regard toujours amusé qu’il aboutit à la salle principale, grande pièce réchauffée par quantité de bois crépitant sur le foyer d’une vaste cheminée de pierre. La surprise l’assaillit d’une douce étreinte. Là, devant lui, le spectacle de son jeune seigneur, pensif et silencieux, figé dans la contemplation d’une œuvre immense, mélange étonnant de pigments et de liants, de couleurs et de formes. Un tableau.

« Je ne savais pas que Messire goûtait aux choses de l’art. »

S’ébrouant d’un frisson de stupeur, Farren sortit de sa torpeur subitement. Le vieil homme ne pouvait s’empêcher de se souvenir du gringalet qu’il avait vu jadis, un homme en âge mais toujours un enfant. Frêle petit oisillon en cage. A présent cette silhouette avait disparue, laissant place pour une nouvelle. Bientôt la chrysalide deviendra papillon. Ses cheveux témoignaient des jours écoulés tant ils avaient poussé, attachés en arrière par une simple lanière de cuir grossier. On apercevait, cassant la monotonie de cette crinière, quelques mèches tressées. Plus bas une barbe brune mordait ses joues, ses lèvres, son menton. Cette broussaille aux couleurs terreuses encadrait un étonnant regard. Deux iris d’un gris glacial, plus froids encore que la cellule solitaire d’un moine de Tyra. L’entrainement militaire avait épaissi ses muscles et, bien qu’il ne puisse encore être comparé aux plus larges des guerriers rivois, il tenait là une silhouette bien gaillarde.

Il ne répondit pas, tournant à nouveau son regard de pierre vers la peinture. On y voyait un homme, le torse nu offert à la pluie violente, la crane lisse, un drapé rouge couvrant ses jambes. Cet homme semblait en lutte intense, les bras relevés, comme supportant un poids incroyable. Quoi de plus normal, lorsqu’on est pris dans la gueule d’un monstre. Un serpent effroyable, titanesque, tentait de refermer ses mâchoires sur le colosse de muscles blancs. Ses crocs suintaient la mort, son œil jaune luisait de haine alors que son corps, couvert d’écailles sombres, subissait l’assaut de la pluie.
En bas, sur le côté droit, presque timide, quelques courbes doré, une signature. Santegna.

Laurenzo Santegna, langecin de naissance, était un de ces artistes qui, bien que ne jouissant pas d’une reconnaissance immense comme ceux que l’on nomme Maitres, avait un talent certain. Grand baroudeur, voilà bien des années, siècles mêmes, que sa main agile demeurait reposée dans un tombeau de pierre, dans son village natale. Durant sa vie, errant au gré des contrats, il vint à être appelé dans un bien curieux endroit, un coin perdu d’Erac…

« Le Colosse affrontant le Serpent.

- Pardon ?

- C’est le nom de cette toile, Messire. Savez-vous ce qu’elle représente ?

- Je… Non… »

Il est une légende en Lockrive qui remonte à la nuit des temps. Une époque où les royaumes n’étaient pas encore nés, une époque de chaos où les Dieux, Les Cinq, éclairaient encore de leur présence le monde terrestre. En ces temps, en ce lieu qui deviendra Lockrive, une tribu d’hommes, presque primitive, vivait paisiblement, entre fureur des Vents et guerres contre les autres tribus. En ces temps, en ce lieu, existait un homme. Grand, fort, on le disait fils de géants. Cet homme était, par la voie des armes, de la politique et surtout grâce à son imposante présence, devenu le chef de ce village des falaises. Cet homme, on le nommait le Colosse, cet homme, fût l’ancêtre des De Lockrive. L’ancêtre de Farren.
La légende raconte, qu’un jour, alors que le ciel n’avait jusqu’alors qu’était d’une incroyable sécheresse, il plut. Pour la toute première fois. La Première Pluie. Effrayé par ce spectacle inconnu, les mortels plongèrent alors dans une panique bien compréhensible mais le Colosse ne fût pas de ceux là. Offrant son torse nu aux assauts des larmes célestes, il prouvait à son peuple qu’ils n’avaient pas à craindre cet étrange phénomène de la nature. C’est alors que, surgissant de l’abysse de l’océan rageur, un effroyable monstre apparut. Tout de crocs et d’écailles, le serpent titanesque scrutait du regard le littoral rocheux face à lui. Wagyl ! L’incarnation même du dieu-serpent se montrait aux yeux des mortels ! Et cet avatar n’affichait pas un regard serein.
Répondant à quelques mystiques commandements, il semblait comme en fureur. L’affrontement ne tarda pas. D’un mouvement, l’incarnation divine vint briser la roche humide, menaçant la pauvre communauté des mortels. Avant de s’arrêter net, jugeant l’étrange animal qui osait lui faire face. Il eut un silence, le moment se figea. Et, dans un élan commun, ils chargèrent avec vélocité l’un vers l’autre vers ce qui allait être un combat impitoyable. L’homme face au dieu. Le dieu face à l’homme. Du combat, on ne retiendra qu’une lutte titanesque qui fît trembler l’univers, ne laissant, comme seule vestige d’arène, un îlot rocheux encerclé par les flots. Du combat, on ne retiendra pas de vainqueur, pas de vaincu, seul l’honneur bafoué d’un immortel.
Avant de se retirer vers sa sombre demeure sous-marine pourtant, le Serpent maudit le fou qui avait osé se soulever contre les dieux. Lui, ainsi que chacun de ses fils, des fils de ses fils et de leur propres fils encore, et chacun de leurs descendants, jusqu’au dernier jour du monde, étaient bannis du royaume éternel de Tyra. Ils mourraient tous dans la douleur et leurs âmes impies erreraient à jamais au dessus des flots impétueux de l’Eris. Ainsi était le prix de son affront.


Farren déglutit péniblement. L’immense tableau l’avait appelé, fasciné, il n’en avait pu s’extraire. Désormais, il comprenait pourquoi. Devant lui la faute du père, devant lui était fixé sa propre mort. Sous le cadre de bois vernis un panneau du même matériau l’interpella. Sur la planche ouvragée, une phrase, écrite dans un dialecte étrange. Une phrase qui le hantait.

« Je veux voir la tombe de mon père. »

Il avait brisé le silence avec une voix calme, sereine presque monotone, extirpant à son tour le vieux sage à sa rêverie. Erwan mis un certain temps à réagir, comme analysant chacun de ces mots, avant d’hocher la tête et de se diriger vers l’extérieur, Farren sur ses talons. Les rivois ne sont pas, contrairement à leurs voisins de la Péninsule, enterrés suite à leur décès. Il est de tradition de bruler le corps pour que l’âme puisse s’y extraire, ne laissant comme trace de leur passage de mortel qu’une stèle de pierre froide, un nom, pour qu’on puisse les pleurer.
Le château de Lockrive s’était naturellement placé sur le rocher de la légende, relié au reste de la ville par un imposant pont de pierre. Erwan marchait vite, importuné par le crachin céleste, autre malédiction jetée par les sbires de Tyra. Pressant toujours un peu plus le pas, le vieil homme amena son seigneur devant une légère butte vêtue d’herbe grasse. A son sommet, une statue rongé par le temps et la mousse représentée un guerrier, casque ailé, longue cape et cotte de mailles parant son corps. Le regard tourné vers le sol il pointait de son épée un serpent, la gueule ouverte, enragé, qu’il maintenait au sol avec son pied. Sur le socle, gravé à jamais dans la roche, toujours ces mêmes mots…

Qaot Sonj Ez Merwelaot

« Souviens-toi que tu mourras. La devise de Lockrive, on dit que ce sont les dernières paroles qu’il prononça à son fils avant de mourir. Le Colosse lui demandait de rester humble face à la vie. »

Et Erwan, après ces mots, s’éloigna, laissant Farren seul face à la stèle funéraire. Seul, perdu dans ses songes. Seul, sous la pluie immonde.


Le temps se suspendit… Il pouvait tout voir, tout sentir.

Les quelques gouttes de boue figées dans l’air. Les étincelles de deux bouts de métal s’entrechoquant. La sueur perlant sur son front plissé sous l’effort. Le craquement de ses os. La brusque complainte de ses muscles se contractant. Le si désagréable fourmillement de ses mains subissant le contrecoup véloce. La naissance de ce grognement sourd, emplie de rage et de haine, au plus profond de ses entrailles. La pression de sa mâchoire crispée. Le frottement douceâtre du tissu contre sa peau moite. La chaleur des rayons solaires contre sa nuque.
Et il savait. Il savait qu’à cet instant précis, cette peinture arrachée à l’histoire, ces quelques mots inscrits sur la trame du temps… Il savait. Ils étaient égaux. Deux volontés raisonnant à l’unisson. Il n’y avait pas de vainqueur, pas de vaincu. Un équilibre parfait, éphémère. Le temps d’un battement de cœur.

Farren tendit son bras pour aider le jeune homme à se relever. Ses pieds avaient glissé sur le sol boueux. Désormais, il y avait un vainqueur, il y avait un vaincu. Caché derrière de grosses mèches noires dégoulinantes de honte et de violence, Armand lançait un regard noir à ce bras tendu alors que ses joues pales se rosissaient quelque peu. Dans un geste de frustration, il frappa du coude pour dégager le geste amical, avant de se relever poursuivi par un bruit de succion peu mélodieux. Un honneur venait d’être bafoué, un orgueil sali. L’œil méprisant et le front haut, Armand s’éloigna du terrain d’entrainement, loup blessé retournant tout penaud à sa tanière. Pour la première fois depuis ses longues semaines d’entrainement, Farren avait vaincu.
Alberto Manéfeltre laissa peser un regard lourd sur le lieu de l’affrontement. Finalement ce jeune seigneur n’était peut être pas irrécupérable. La transformation avait été radical, et l’échange un spectacle bien extraordinaire. Peut être était-il bien un de Lockrive... Farren arracha un peu de boue collée à sa joue avant de dessiner un sourire triomphant mais encore timide sur ses traits.


Frère Hubert avançait à grand pas, le pan de sa robe de prêtre virevoltant sous l’énergie de ces pas, son abdomen proéminent de même, avec moins de grâce toute fois. Un jeune page, peinait à le suivre, l’inquiétude peint sur son regard alors qu’il ne quittait pas des yeux la face rouge de son maitre. Malgré les plaintes du jeune homme, lui conseillant, non sans détresse, de calmer sa fureur sous peine d’un accident malheureux, le religieux ne semblait pas être d’humeur et accélérait même l’allure. Fureur ? Non, la sueur perlant à son front et son regard vitreux trahissait une angoisse bien mystérieuse. Il arriva devant une porte de bois travaillé par le temps et repris son souffle un instant, talonné par le jeune serviteur. Sous son impulsion, la porte s’ouvrit avec fracas.
Malgré la théâtralité remarquable de l’entrée les occupants de la petite pièce ne réagirent qu’à peine, tant le vacarme de sa démarche dans les couloirs avait précédé son arrivée. Le prêtre, avec une voix qui trahissait sa détresse, demanda alors…

« - Mais que ce passe-t-il donc ici ?!

- Poursuivez, indiqua Farren à l’homme devant lui. »

Assis sur un tabouret, le torse nu, Farren se tenait là, un linge serré dans son poing. Devant lui un vieil homme à l’allure mystique, une barbe clairsemée rongeant ses joues, tenait une aiguille. Plus loin assis devant une petite table fort simple, un homme tout aussi âgé, attendait, le regard tourné vers son seigneur, un livre à la main. L’homme à l’aiguille semblait hésiter.

« Enfin messire vous n’y pensez pas ! »

Hubert avait encore parlé. Il épongea son front de sa manche mais n’osait pas avancer plus, interdit. Farren poussa un soupir au travers de sa barbe qu’il commençait à avoir fourni.

« Frère Hubert, pourquoi une telle inquiétude ? Je suis rivois ! Et par les Cinq, je le ferais. Jamais, ne m’entendez-vous? Jamais je n’ai blasphémé, jamais je n’ai injurié les dieux. Chaque jour je prie les Cinq pour leur remercier de cette nouvelle journée. Alors s’il vous plait, s’il vous plait laissez-moi rendre hommage en mes dieux, mes croyances et cesser de salir mon nom et mon peuple. Procédons !»

Ses paroles ne tolérant aucune objection, il mit le linge dans sa bouche avant de le mordre fortement. Le rituel avait repris. Le vieil homme compris le signal et planta l’aiguille dans la chair de son seigneur au niveau de l’épaule gauche tandis que l’autre commençait à réciter une litanie étrange en patois locale. Drôle de magie. Le sort prenait effet, bien vite, la peau de Farren se colorait une teinte bleutée, formant d’étranges vagues se dispersant lentement depuis l’endroit de la piqure. Drôle de magie que celle du tatouage rivois. Farren mordait plus fort, étouffant un cri derrière le tissu. Peu à peu des dessins se formaient, ils se stabilisaient formant un motif d’entrelacs stylisés, une sorte de cotte de mailles bleutées qui naissait sous l’aisselle gauche, couvrait le cœur, remontait jusqu’à la base de son cou, recouvrait l’épaule pour mourir à l’omoplate. Ici il n’était pas question d’encre, c’était la peau elle-même qui changeait de couleur incrustant de manière éternelle la marque des motifs. Le tatouage devenait alors bien plus qu’une simple tache d’encre sous-cutanée, il était une partie du corps, il était une partie de l’âme. Lorsqu’il eu fini, le vieux barbu retira l’aiguille avant de la plonger dans une bassine d’eau claire. Le liquide transparent prit alors une teinte rougeâtre. Puis il piqua à nouveau, au creux du poignet droit cette fois ci. Là, une croix aux branches évasées, celle que l’on nommait pattée alésée arrondie dans les cercles érudits, se dessinait mollement, bientôt nimbée d’un anneau plus petit. La croix de Rive, symbole du monde des mortels. La douleur avait quelque chose d’insupportable, le torse de Farren s’était vue recouvert d’une sueur poisse, alors que ses muscles se crispaient de manière déraisonnée. Il sentait chaque grain de sa peau se désintégrer puis renaitre là où s’était stabilisé le tatouage, comme si on l’avait écorché à vif pour lui coller une nouvelle peau. Triste moment qu’il devait supporter. Un serpent naquit alors, s’enroulant autour de son bras droit et encerclant de sa gueule ouverte la croix. Le supplice dura quelques minutes mais il lui avait semblait passer des heures. C’était fini, il était enfin un vrai guerrier, un homme. Le tatoueur jeta enfin l’aiguille dans le bassin déjà souillé. L’eau devint d’un noir rougeoyant. Frère Hubert en était terrorisé.
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMar 24 Avr 2012 - 18:29

ACTE III : Pouvoir


Ce jour là, un puissant soleil régnait en maitre sur un ciel d’azur. Une chaleur presque étonnante rayonnait sur le territoire de Lockrive. Bien qu’un sudéron aurait trouvé le temps frisquet, pour un rivois, habitué de la pluie et du vent glaçant, il faisait bon. C’était l’été. Et Farren avait décidé alors d’aller chasser. C’est ainsi qu’ils se trouvèrent aux portes du petit village de Bruyann, modeste ensemble de masure, lui et quelque de ses gens, dont Mèstre di Léon, affublé pour l’occasion d’un manteau de fourrure ouvragé, peu propice, il est vrai, à l’activité du jour. Plus concerné, Farren avait opté plutôt pour une simple tenu de cuir de hanglyosi, un matériau très prisé dans ce pays d’Erac, semblable à sa tenu d’entrainement.

« Seanos qedema Loqrivem Farren talmeor ! »

Un vieillard s’était approché de la troupe à mesure qu’elle fût entrée dans le village. Accompagné d’un jeune garçonnet, tout de taches de rougeur affublé, il semblait saluer le cortège de son seigneur, un sourire édenté éclairant sa face.
Dans un soupir de lassitude, Mèstre Giovanni tira sur son gant, regardant depuis la hauteur de son cheval le vieil homme d’un œil méprisant.

« Encore un de ces gueux qui ne sait même pas parler convenablement, que ce maudit patois m’insupporte. M’est avis qu’il faudrait définitivement la bannir, cette langue de barbare.»

A mesure qu’il disait ses mots, Farren était descendu de sa monture, s’approchant de l’homme qui semblait être le chef du village. L’enfant qui l’accompagnait semblait être figé par la prestance du seigneur de sa terre ; Il cachait son anxiété par un habile jeu de jambe, frétillant d’un pied à l’autre, la mine défaite et les yeux braqués vers le sol. Il se plia en deux en signe de respect avant de balbutier ces quelques mots :

« - Monseigneur c’est… un honneur… de vous voir…Euh… Olwen, le… le… le chef du village vous salue. Il est confus de ne pas… connaitre la langue des diantrais. Aussi… je trad…

- Nea qedema, ozia Olwen. »

Farren n’avait guère laissé le temps à l’enfant de terminer, comme indifférent à son propos. L’ydrilote avait les yeux totalement écarquillés, comme sortant de leur orbite, étouffant un juron gêné derrière sa fine moustache. Le monde en était stupéfait. Seul le vieux chef de village semblait se réjouir de la réponse du jeune seigneur. Un court silence grave s’abattit sur les épaules. Les joues rougies par l’impair, Giovanni voulu se rattraper, les mots se bousculant contre ses lèvres. Mais Farren en rie au éclat, chahutant alors le bourgeois d’un,

« Allons bon, voila que maintenant, c’est vous qui ne savez plus parler Mèstre. »

On rie gaiment à la blague, forçant un peu le trait, comme pour évacuer le malaise.

« Bien, et si nous allions chasser. »

L’incident s’arrêta donc sur cette parole.

Giovanni voyait le jeune Farren s’éloigner chaque jour un peu plus de son influence. Et, cela va s’en dire, il en était fort contrarié. Partageant son désarroi avec le frère Hubert, les deux hommes s’inquiétaient de l’emprise toujours plus forte que le vieil Erwan exerçait sur leur petit seigneur. Une emprise se traduisant pour un goût prononcé pour les traditions rivoises et ses cultes. Quelle absurdité ! Alors qu’ils palabraient encore et toujours sur cette question essentielle, frère Hubert le surpris.

« Ses préoccupations religieuses m’indispose énormément, lâcha-t-il. Je suppose que la Mère pardonnera ses fils si ceux-ci tentaient de replacer un de ses agneaux dans le juste chemin. Erwan est un vieux fou empli de mysticisme, il ne serait pas étonnant qu’il rejoigne les royaumes éternels sous peu. Un accident est si vite arrivé… »

Pour une fois, le gras prêtre n’avait pas tort, il fallait se débarrasser de l’incommode précepteur.
Le mois suivant, on apprit la tragique chute du pauvre homme, qui avait glissé dans l’un des étroits escaliers du château. La cérémonie fût sobre. On brula son corps à la manière de Rive, face à l’océan, cette immensité grise. Erwan avait rejoint le domaine de Tyra, l’autre monde, dans un soupir de fumée. Si Farren en eu été attristé, il n’en montrait rien, pas une larme. Pourtant, il eu le sentiment que là, dans la danse langoureuse des flammes, c’était son âme qui se consumait paisiblement. S’enfermant durant quelques jours dans un mutisme endeuillé, le Corbeau de Lockrive semblait s’être éteint pour la seconde fois…

Las ! Si l’entreprise avait réussi un premier temps, les comploteurs ne purent que s’en mordre les doigts. Loin de renier son attachement à ses racines, Farren avait, bien au contraire, plongé plus profondément encore. Reprenant courage et goût de vivre, voila que le lockrivois s’animait d’une ambition nouvelle. Il prit contact avec ses voisins, visitant chaque fief qui constituait le territoire de Rive, s’entretenant longuement, un cercle intime, les seigneurs de la région. A ces entretiens, les deux conseillers n’étaient pas conviés, ce qui n’empêchait pas les deux hommes de suer à grosses gouttes. Pis encore ! Voila qu’il rencontrait régulièrement le seigneur du Lyron, un certain Léandre d’Erac, toujours en réunion privée. Non, finalement, tout allait de travers, il se préparait quelque chose d’effroyable assurément…


Nefir, citée rivoise, capitale d’un peuple tout entier. Nefir la grande ! Nefir l’opulente ! Elle s’étendait enfin là, devant ses yeux. La cité donnait un panorama des plus singuliers en ce jour, les rayons matinaux venant offrir à la pierre des murailles une teinte bleutée. Rocher isolé dans un océan d‘herbes grasses, elle pointait un nez arrogant vers la masse de soldats amassés là, patientant sous cette pluie très fine si caractéristique du nord-ouest eracien, comme pour mieux les défier. Farren observait le tumulte des gens d’armes s’affairant, son regard ne cessant de glisser vers La Dame Au Fer, longeant les plaines vallonnées. Pensif. Partout les couleurs des plaids flamboyaient, ici le bleu et noir lockrivois, là le sinople d’Alrhelm et là encore le noir et or alckariains et partout ces guerriers si particuliers, aux casques cornus et aux peaux tatouées. Partout ? Non, parmi les ruffians barbus, deux centaines d’hommes formaient une tache exotique à l’ensemble. Plus convenablement vêtu, à la diantraise, ces soldats ne semblaient pas vraiment à leur place, des chiens dans un troupeau de loups. Le renfort du Lyron. Depuis quelques temps déjà, Léandre d’Erac s’était rapproché de Farren, les deux hommes, le vieux, le jeune, s’entendaient quant à leur vision du duché, aussi il avait rejoint la révolte rivoise, avec quelques uns de ses hommes. Farren se détourna bien vite de cette vision pittoresque, dans la tente du commandement, on l’attendait impatiemment. Il avait réussit, réussit à fédérer ses frères, chefs des tribus d’autrefois, autour de sa propre figure, le rivois reconnaissait son seigneur, son roi.
Lorsqu’il entra dans la tente, un héraut vint l’interpeller.

« Messire, je vins à vous annoncer l’arrivée de cent hommes d’Ellyrick dans les jours prochains, mon seigneur Asgael II d’Ellyrick se rejoint à votre cause. »

Farren hocha la tête en signe d’acquiescement. Ellyrick, la dernière seigneurie de Rive, venait de reconnaitre en Farren leur nouveau suzerain, il avait déjà gagné… Jean de Champenoir pouvait se terrer dans sa citée offerte par Trystan l’Aveugle, plus personne ne le reconnaissait comme seigneur de Rive, seul ses quelques hommes, des étrangers qu’il avait emmené avec lui, lui restait fidèles. Farren salua les seigneurs présents, leur remerciant de leur loyauté envers le peuple rivois, puis vint à dicter une lettre à l’attention de l’usurpateur.

« De Farren de Lockrive, seigneur de Lockrive et défenseur du Rivois,
Messire Jean de Champenoir, par la présente lettre, il vous est demandé, au nom du peuple fier de Rive, de vous rendre, dans les plus brefs délais, et de remettre aux mains de son véritable seigneur, élu par ses pairs comme chef unique et véritable de Rive, la ville de Nefir, sa capitale historique. Sachez, Monsieur, que nul mal de sera fait en votre personne propre ou en vos gens si vous abdiquez de ce trône qui ne vous revient en rien.
Nous voulons bien croire, Messire, que vous saurez prendre la décision juste et digne.
Que La Mère éclaire vos pensées. »


Jean de Champenoir, chevalier du roi qui avait reçut la citée pour ses loyaux services durant la guerre civile, ne l’entendait, cependant, pas de cette oreille et se terra dans la citée, en appelant au gens de Rive d’abandonner le siège par la loi de Trystan Ier, roi des hommes. Chaque jour, on rapportait des soulèvements populaires dans la ville, que Jean tentait vainement de faire taire par l’acier.

Rien n’y faisait, la légende était déjà née. Partout on racontait l’histoire de Farren de Lockrive, l’homme choisit des dieux rivois, celui qui avait fait renaitre le Soleil, l’élu de Selei le Triomphant, descendant du Colosse qui avait défié le Serpent-Dieu.
Dix jours, il ne fallut que dix jours de siège pour voir la ville tomber et, alors qu’on chassait les étrangers félons hors de la citée, on acclamait déjà Farren comme seul et véritable Seigneur de Nefir, et par voie de conséquence de Rive toute entière.

En quelques trois dizaines d’années, il avait vécu plusieurs vies. Il avait été enfant de paysan, soldat éphémère, crève la faim dans les ruelles sordides de Diantra, apprentie érudit auprès d’un vieux fou, marchand itinérant de breloques inutiles, mercenaires sans le sous, le voilà à présent seigneur providentiel de tout un peuple. Il était Rive…

Ainsi se clos une nouvelle pièce…
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeVen 27 Avr 2012 - 11:52

Coucou ^^,
Je vais m'occuper de ta fiche. Alors, beaucoup de fautes, mais bon, c'est ce qui arrive quand on la rédige dans un très court laps de temps, non ?

Sinon, il va falloir revoir tous les champs situés avant l'histoire. Descriptions, équipement, métier, alignement, etc.
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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 13:52

Nom/Prénom : Farren de Lockrive dit le Corbeau de Rive

Âge : Environ 32 années

Sexe : Masculin

Race : Humaine

Particularité : Parle le rivois (patois locale) couramment. Divers tatouages rivois :

« Peu à peu des dessins se formaient, ils se stabilisaient formant un motif d’entrelacs stylisés, une sorte de cotte de mailles bleutées qui naissait sous l’aisselle gauche, couvrait le cœur, remontait jusqu’à la base de son cou, recouvrait l’épaule pour mourir à l’omoplate. […] Puis il piqua à nouveau, au creux du poignet droit cette fois ci. Là, une croix aux branches évasées, celle que l’on nommait pattée alésée arrondie dans les cercles érudits, se dessinait mollement, bientôt nimbée d’un anneau plus petit. La croix de Rive, symbole du monde des mortels. […]Un serpent naquit alors, s’enroulant autour de son bras droit et encerclant de sa gueule ouverte la croix »

Alignement : On le dira Loyal neutre

Métier : Seigneur de Lockrive, Seigneur de Nefir, et par conséquent Seigneur de la région de Rive

Classe d'arme : Corps à corps

Équipement :
Les possessions de Farren s’étendent tout au long du croissant rivois du par son rôle de suzerain. Plus particulièrement il garde par son sang la possession du fief de Lockrive, de par son bras celui de Nefir. Chevaux, vêtement, armes, tout cela est désormais sans importance, changeant au gré des situations.

Description physique :
« Le vieil homme ne pouvait s’empêcher de se souvenir du gringalet qu’il avait vu jadis, un homme en âge mais toujours un enfant. Frêle petit oisillon en cage. A présent cette silhouette avait disparue, laissant place pour une nouvelle. Bientôt la chrysalide deviendra papillon. Ses cheveux témoignaient des jours écoulés tant ils avaient poussé, attachés en arrière par une simple lanière de cuir grossier. On apercevait, cassant la monotonie de cette crinière, quelques mèches tressées. Plus bas une barbe brune mordait ses joues, ses lèvres, son menton. Cette broussaille aux couleurs terreuses encadrait un étonnant regard. Deux iris d’un gris glacial, plus froids encore que la cellule solitaire d’un moine de Tyra. L’entrainement militaire avait épaissi ses muscles et, bien qu’il ne puisse encore être comparé aux plus larges des guerriers rivois, il tenait là une silhouette bien gaillarde. »

Description mentale :
Hélas ici, il me faut écrire. Farren est devenu, au fil de ces années passés à l’endroit qui l’a vu naitre, une personne toute nouvelle. Déterminé à défendre l’honneur de son peuple et de ce qu’il pense être ses aspirations, le seigneur se maintient dans le strict usage de ses ancêtres. Très pieux, jamais il ne manquera sa prière quotidienne envers la Sainte Mère et de remercier ses dieux propres lorsque l’occasion s’en présente. S’il semble être devenu à l’aise sur le champ de bataille, il n’en reste pas moins quelque peu gauche en matière d’éloquence, en particulier lorsqu’il s’agit de gente de l’autre sexe, sans qu’il en sache réellement la raison. N’ayant côtoyé, pour seules maitresses, que des femmes de petite vie, cela n’arrange en rien la considération qu’il porte au sexe faible, bien que face à elles il soit totalement désarmé. Trace probable d’une ancienne vie…
Souvent ses gens se sont étonné de le rencontrer seul, immobile, observant l’océan déchiré d’Eris, une peinture ou tout simplement son bourg derrière les fenêtres du château, le regard vide, silencieux, l’esprit ailleurs. Vestiges de ses années d’addiction à la drogue, Farren vit quelque fois des élans de transe contemplative, ses Rêves, comme il aime à se l’appeler, entre hallucinations et délires.

HRPComment trouves-tu le forum ? : Toujours aussi pourri.
Comment as-tu connu le forum ? : Comme ça.
Crédit avatar et signature : Sylvia Fusetti, Barbarian Warior, avril 2007
Compte autorisé par : Premier compte mis à jour.

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MessageSujet: Re: Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir   Farren de Lockrive - Seigneur de Lockrive & de Nefir I_icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 13:59

Eh bah voilà ! Validé.

Code:
[Métier & Classe] : Seigneur de Lockrive & de Nefir

[Sexe & Race] : Masculin & humain

[Classe d'arme] : Corps à corps

[Alignement] : Loyal neutre
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