[vous m'excuserez s'il y a des entorses au background général, notamment à propos d'Alonna ou de la baronnie, mais j'me suis efforcé de faire coller tout ça \\o/]
Nom/Prénom : Baudoin Ier d'Oësgard, de la maison de Heïnster.
Âge : 52 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Particularité : Porte un monocle, dernière merveille produite par les ateliers de Diantra. Il est de mise, en les terres d'Oësgard, de porter un monocle pour signifier son haut-rang. Qui plus est, il est de notoriété publique que le monocle est l'apanage des hommes habiles. Baudoin se considérant comme un homme habile, il porte donc un monocle.
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Alignement : Neutre (tirant sur le neutre bon, mais pas franchement)
Métier : Baron d'Oësgard
Classe d'arme : Défensif
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Équipement : Baudoin est de ces hommes qui n'apprécient ni le luxe, ni la luxure. Il ne s'attache donc peu à son port, si ce n'est pas du tout. L'élément le plus somptueux de son habit est une armure de plates, l'armure familiale. Loin d'être un objet d'apparat, c'est une pièce uniquement fonctionnelle ; sa beauté réside en la qualité exceptionnelle de son acier : un bel et bon acier d'Oësgard qui, dit-on, se suffit à lui-même. La damasquinerie, la toreutique, toutes ces fioritures ne sont que des trucs d'invertis, de lopettes, en somme. Cependant, et malgré sa netteté, les mauvaises langues s'accordent à dire que cette armure renferme des remugles innommables. En effet, le baron a pris l'habitude de toujours sortir apprêté pour la guerre, avec épée au flanc et bassinet dans les bras d'un page. « Ça me fait de l'exercice » soutient-il avec véhémence quand on lui fait remarquer que ce n'est pas un costume très commode. Bienheureux est celui qui pourra dire ce qu'il met sous cette cuirasse, et si cela l'a déjà quitté une seule fois ces dix dernières années.
Cependant, Baudoin reste assez civilisé pour prétendre à l'humanité. C'est pourquoi, quand l'occasion l'exige, il revêt parfois une soubreveste aux couleurs de sa maison (noir et blanc, pour les curieux) et une cape à l'avenant : usée mais assez proche du raffinement.
Ensuite, comme tout monoclé qui se respecte, Baudoin arbore crânement un monocle. Qui plus, il est évident que s'il ne portait pas de monocle il ne pourrait guère être un monoclé, ce qui prouve qu'il porte effectivement un monocle. Cette prothèse d'habitude médicale n'est, pour lui, que l'unique touche d'esthétisme qu'il s'accorde. L'objet est donc plutôt bien fait : cerclé d'argent et ferré à une chaînette dorée, il montre efficacement la richesse toute relative de Baudoin.
Puis vient son épée qui, à l'instar de son armure, lui a été transmise par ses illustres ancêtres. Cependant, aussi illustres qu'ils aient pu être, leur épée n'est qu'un vieux clou. D'une fabrication sommaire et d'un acier affreusement trivial, on la considère plus volontiers comme l'arme d'un pauvre pécore plutôt que comme celle d'un noble. Et pourtant, c'est elle qui a accompagné Baudoin dans la plupart de ses combats, c'est elle qui a fait couler le sang de ceux de ses ennemis qui ont eu le malheur de le rencontrer vivant, c'est elle qui, enfin, « donne tout son caractère à mes passes d'armes », déclarait récemment Baudoin à l'issue d'un duel victorieux. Après tout, peut-être est-elle réellement une bonne lame qui se cacherait sous une apparence peu flatteuse, de façon à ce que seuls les sages reconnaissent sa valeur et s'en servent (les malveillants diront que Baudoin étant tout sauf sage, cette arme est bel est bien un vieux clou)
Et la dernière, et non la moindre, de ses possessions notables est sa baronnie. La fière province d'Oësgard. S'étendant des confins les plus septentrionaux du duché de Serramire jusqu'aux pieds peu chatouilleux de la forêt d'Aduram, Oësgard n'a en fait plus de fière que sa légende. On dit qu'elle fut, jadis, créée sur une route commerciale importante et confiée à un preux qui s'attachait de manière insistante -et sûrement intéressée- à la santé des voyageurs. Mais les choses ont changé, et rares sont ceux qui songent à passer par Oësgard pour commercer : la baronnie est meurtrie par la dernière guerre, subit de fréquents raids et croule sous les cadavres. La population y est peu encline au négoce et passe le plus clair de son temps entre les charrues et les fauchards, quand ce n'est pas au fond d'une mine ou l'œil rivé à une enclume qu'elle s'occupe. L'esprit local est voué totalement à la chose militaire, parce que c'est une simple question de survie. C'est d'ailleurs de là que tire la baronnie sa plus remarquable facette : elle est réputée pour fournir des armes et des hommes du même acier et fondus dans le même moule.
Autrement, la baronnie n'est pas un endroit particulier. On y cultive le blé, parfois l'orge, et on y élève quelques animaux. Bien qu'ils se fassent parfois rares avec les généreuses ponctions qu'opère la Guerre, celle avec un grand G et qui tue des gens et, bien sûr, les bestiaux. Comme dit plus haut, la région est réputée pour ses armes, et sa ferronnerie quand les rares acheteurs s'avèrent être des esthètes. De ce fait, c'est sous cette forme que la majeure partie de l'impôt royal est payé, à fortiori quand le royaume bataille avec tel ou tel tyran démoniaque.
D'un point de vue purement physique, la baronnie est à l'image des terres qui l'entourent : plate. (la plaine d'Atral n'est pas vraiment réputée pour ses montagnes et leur air vivifiant) Le terrain s'autorise seulement quelques replis ci-et là, au creux desquels se nichent souvent des villages... fortifiés pour la plupart. A ce propos, c'est sûr eux que s'appuie réellement la défense du territoire plutôt que sur l'imposante forteresse d'Oësgard. Les siècles ont appris aux divers barons d'Oësgard qu'une multitude de petites fortifications pouvaient s'avérer efficaces contre les incursions. Baudoin ne déroge pas à la tradition et projette même de resserrer le maillage suite aux derniers événements... Au milieu de cette résille de petits forts et autres bourgs solidement défendus se dresse Oësgard, cité à la population honorable de sept milles âmes. Elle tire tout ce peuple de sa position autrefois stratégique, gardant l'une des routes commerciales les plus fréquentées de la région. Malin sera celui qui pourra convaincre les caravanes de passer à nouveau par cette ville.
Ceinte par un double-rempart et munie de l'une des plus imposantes citadelles qui soient, on dit que la chute d'Oësgard sera celle du royaume... Sûrement une divagation de poète inspiré à la fois par le vin et les hauts murs de la forteresse ; mais il est vrai que si Oësgard ne peut arrêter l'armée qui la prendra, on peut légitimement se demander quels murs et quels donjons le feront.
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Description physique : Un œil acéré, l'autre caché derrière un verre cristallin, un nez aquilin aux multiples cassures et une barbe envahissante, voilà ce qui pourrait le mieux décrire Baudoin. Son visage n'échappe pas à cette pensée selon laquelle Baudoin « n'est pas là pour faire joli », rongé par cette barbe qui fait sa renommé et affublé de traits secs, sculptés et resculptés inlassablement par les coups, il est ce que l'on pourrait qualifier de « fort laid ». Seuls ses cheveux qui, blanchis, se moirent de beaux reflets apportent une touche de subtilité et de charme à ce crâne vieillissant.
Mais le faciès reste altier, et mérite tous les titres de noblesse que l'on pourrait donner à son propriétaire. C'est un visage qui sait se faire respecter sans grogner, qui sait montrer son haut lignage derrière les touffes hirsutes et les cicatrices. Une tronche qui a l'étonnante faculté de pouvoir passer d'un sévérité froide à une jovialité non feinte en un instant. Jamais belle, elle se prêtera toujours volontiers à n'importe laquelle des situations.
Son corps, lui, suit la tête avec efficacité. D'une complexion robuste sans être épaisse, il est monté sur des jambes à la démarche noble et presque élégante. Les muscles qui jouent sous cette peau sont, malgré l'âge, encore vigoureux et rompus à l'exercice. Et ils ne s'encombrent pas de la graisse qui vient souvent gêner les hommes avec les années.
Description mentale :Baudoin est un homme aigri, sévère et rancunier. Son caractère est, dit-on, à l'image de son armure : inflexible et froid. Il se montre péremptoire avec ses sujets, laconiques avec ses égaux et défiant envers son suzerain : le duc de Merwyn. Quant au roi, il le méprise. Mais des années dans une contrée aussi hostile qu'Oësgard, ou, entre nobles, les épées fusent parfois bien plus vite que les mots, lui ont appris l'art de la dissimulation. Aussi son mépris est-il soigneusement dissimulé.
Pourquoi ce mépris ? La rancune : c'est l'un le principal élément constituant sa relation avec le reste du royaume. Pour lui, tout ce qui se trouve au delà de Serramire n'est que sauteries, décadence et faste inutile. Ses colères régulières sont connues pour être particulièrement impitoyables avec les « pourceaux » et les « sardanapales » du sud. Baudoin s'en méfie plus que de la peste, n'attend rien d'autre qu'un souverain mépris de leur part, et tolère à peine que les ost royaux viennent fouler ses terres. Il en veut à tous d'abandonner Oësgard à elle-même, face à tout ce qui peut être mauvais dans Miradelphia. Cela dit, on peut se douter que dans le cas où les armées royales patrouilleraient en permanence en sa baronnie, il prendrait offense d'une si insupportable ingérence.
Il est aussi intransigeant. Autant dans ses jugements que dans son attitude. Sa vie n'est en effet qu'une longue et interminable succession de combats de plus ou moins grande importance, d'épreuves aussi bien physiques que morales et d'entraînements spartiates. Aussi ne se permet-il aucune faiblesse, et n'en permet encore moins aux autres. Son entourage est totalement soumis à ses humeurs despotiques et son goût prononcé pour la discipline, la rigueur et toutes ces choses qu'il s'inflige lui-même, a cela s'ajoute l'arrogance naturelle de ceux qui sont bien nés et dont il entretient la flamme avec plaisir.
Malgré ces allures de tyran, on peut penser que Baudoin aime sincèrement sa baronnie et ses sujets, et un sens aigu du devoir lui fait prendre très à cœur le sort de ces derniers. Loin d'abandonner l'administration de ses terres à quelque conseiller véreux, il s'en préoccupe avec zèle, et même avec un intérêt non-feint. En fait, s'il est bien une chose au monde dont Baudoin prend soin, si ce n'est son armure et son monocle, c'est de sa baronnie.
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