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| [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} | |
| | Auteur | Message |
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Kalgar de Systolie
Humain
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| Sujet: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Mer 29 Avr 2009 - 10:46 | |
| Quelques rayons de soleil traversaient les fentes de volets, éclairant faiblement la pièce, projetant des lueurs mordorées sur les meubles de la chambre. Kalgar de Systolie se redressa dans son lit ; à ce moment, il était encore un simple noble sans réelle influence sur le monde - mais cela allait bientôt changer. Très bientôt. Lui et sa suite, conseillers et garde rapprochée étaient arrivés la veille. L'ancien comte d'Ydril avait été enlevé par les Drows, et le chambellan lui avait expliqué la situation : ils avaient besoin d'un homme puissant, symboliquement fort pour reprendre la ville en mains. Tous ces souvenirs se bousculaient dans sa tête pendant qu'il s'habillait ; ses vêtements avaient été préparés avec soin et, bien qu'il ait insisté pour que l'ensemble reste sobre, les valets lui avaient tout de même choisi des atours luxueux - mais confortables. Sa cuirasse l'attendait, montée sur un mannequin de paille. Brillante et ciselée de frais, elle dégageait un certain halo. Il fit glisser son doigt le long des ciselures, pensivement. Une fois harnaché, Kalgar se saisit alors de son épée, et ouvrit d'un coup sec les volets .
La ville portuaire d'Ydril s'étendait sous ses yeux. Le soleil se levait, projetant sa lumière dorée sur la ville encore endormie, nimbée des brumes matinales. Les toits, encore humides de rosée, réverbéraient les rayons et donnaient l'impression d'une seconde mer dans la ville, de couleur orange... Déjà les dockers et commerçants s'affairaient, tels de nombreuses fourmis au travail. Quelques serviteurs se trouvaient déjà sur le pas de sa porte, prêts à répondre au moindre besoin. Deux soldats de sa garde rapprochée l'escortèrent jusqu'à la salle des fètes. La cérémonie d'intronisation commencerait dans la matinée, et des nobles venus de toutes les contrées avaient passé la nuit au château, impatients de voir le nouveau successeur. Connaissant le triste sort qui avait été réservé à son prédécesseur, l'attraction n'en était que plus savoureuse. Cependant, à cette heure, les invités devaient en majorité être en train de se préparer pour la cérémonie.
Les mains dans le dos, le futur Comte, toujours suivi de ses gardes, commença un rapide tour d'inspection des remparts du château. Certes, cela faisait une certaine distance à parcourir - mais un peu d'exercice matinal pour commencer la journée n'a jamais tué personne. Silencieux, le futur Comte marchait rapidement, rythmé par les saluts militaires des gardes des postes de guet. Cette ville... Il lui faudrait la connaître dans ses moindres recoins. Distinguer les personnes dignes de confiance, savoir de quelles organisations il faut se méfier... Les premiers jours s'annonçaient chargés. Heureusement que ses conseillers travaillaient déjà sur les différents aspects de la ville. Ses frères et son père étaient aussi venus avec lui ; ils restaient ses plus précieux conseillers.
Cependant, Kalgar ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine fierté ; prendre en charge une telle ville... C'était un véritable honneur, une consécration dans sa vie. Il ferait tout possible pour se montrer digne de la superviser. Le soleil commençait à monter haut dans le ciel. L'activité de la ville se faisait de plus en plus importante, elle aussi ; un cortège de navires et de bateaux de pêche entamait un va et vient régulier entre les docks et la haute mer, et le futur comte plongea son regard sur la ville, la scrutant pensivement, les deux mains posées sur les remparts. |
| | | Aemon d′Ancenis
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Sam 2 Mai 2009 - 10:23 | |
| Voir Ydril et vomir, dit le dicton.
Les embruns d'Eris venaient fouetter visages et volets de la ville portuaire, et le borgne les humait, du haut du balcon de sa chambre, jusqu'à en être dégoûté. Cette atmosphère marine le plongeait dans les souvenirs, quand il n'était qu'un chevalier jeune, c'est-à-dire sans femme ni fief. Ayant rejoint des bandes d'autres chevaliers errants, il courait les tournois et les joutes, sus à la fortune et la renommée. Vainqueur ou perdant, peu importait à Ydril, où les auberges savaient recevoir les deniers des chevaliers, et où les bourgeois n'avaient pas peur de faire crédits.
Ah ! Satanés bourgeois ! Satanée époque ! soupira le baron, un sourire de nostalgie ranimant son visage encore endormi. Et dire qu'aujourd'hui, le haut baronnage couronnerait l'un de ces chevaliers jeunes. Comme lui, le nouveau comte de Systolie, à présent comte d'Ydril, avait parcouru les chemins à l'aventure, imposant par son style et sa carrure, arrachant, le glaive au poing, les étendards déchirés des ennemis, et la gloire.
Le baron ancenois cria quelque chose à son page, Orderic, qui vint avec ses vêtements. Des habits d'une certaine richesse, et d'un vert smaragdin qu'il serait difficile de ne pas voir. La chouette argentée d'Ancenis n'apparaissait nulle part, mais le grand chevalier borgne était assez reconnaissable. Une fois bien mis, il descendit en trombe, descendant jusqu'à la salle commune, où une poignée de ses vassaux l'attendaient avec ses gars.
Comme il faisait bon et que l'on préférait discuter à l'ombre mais dans l'une des cours intérieures, on se dirigea vers la plus grande de toutes, où l'on trouva des écuyers qui s'exerçaient à la quintaine. Habillés d'un haubert usé pour la plupart, et d'un casque souvent déformé, ils fonçaient sus au dangereux mannequins, qui mirent plus d'un écuyer à terre. Parmi eux, il en était un plus hardi et plus vif. Son cheval, qui semblait pourtant insoumis, suivait l'ordre que lui prodiguait la main leste et gantelée de l'apprenti chevalier.
Ce dernier touchait souvent la cible, défonçant le quintin. Mais ce qui faisait sa spécificité, c'était qu'à chaque nouvelle frappe qu'il recevait de l'ignoble mannequin, il repartait à la charge avec une énergie redoublée. Le baron borgne, qui avait été rejoint par le père du futur comte, criait des invectives exaltées et des félicitations au gredin, qui s'en tirait comme un diable. Et puis l'écuyer tomba une dernière fois et ne se releva pas. Ses compagnons se précipitèrent vers le corps inanimé.
On le porta jusqu'au parvis et on lui arracha à grand-peine son heaume. Le retrait soudain du casque aveugle révéla le visage de Beaucent, le benjamin d'Aemon d'Ancenis, qui avait été envoyé à Ydril pour devenir un chevalier. Aemon, interdit, considéra un instant ce visage inanimé qui reprenait peu à peu ses couleurs. Le jeune homme grimaça, toisa son père et le salua. Aemon partit d'un rire franc, et le père comme le fils retournèrent à leurs occupations. Les retrouvailles, après plusieurs années d'absence réciproque, n'avaient pas duré longtemps. |
| | | Kalgar de Systolie
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Sam 2 Mai 2009 - 15:04 | |
| Kalgar poussa un long soupir, son regard plongé vers l'horizon. Puis, il se remit en marche ; ses hommes le suivirent d'un simple geste de la main. D'une démarche ample et assurée, le Comte arpenta encore ses remparts pendant quelques minutes. La matinée avançait à ce qui lui semblait une vitesse folle, et bientôt il devrait aller se préparer pour la cérémonie. C'est en revenant vers ses appartements que, du haut du rempart, il vit la scène qui se déroulait dans la plus grande cour de son château : le jeune Beaucent s'était de nouveau poussé jusqu'à ses limites... Descendant les marches menant au terrain, il vit qu'un petit attroupement s'était déjà formé autour du jeune homme qui se remettait petit à petit. Le comte reconnut immédiatement le rire qui s'éleva, et arrive à hauteur de l'attroupement. Ecuyers et autres pages s'inclinèrent à sa venue, et le Comte se pencha vers Beaucent, après avoir adressé une hochement de tête respectueux à Aemon.
" Lève toi vite, Beaucent. Fais nous honneur, à ton père et à moi-même. Ne montre pas de faiblesse, et reprends ton entraînement. La matinée sera longue, et je veux que mon écuyer sont présentable lors de la cérémonie ; ne traîne pas. "
Puis, il se tourna vers le Baron Aemon, et l'invita à marcher à ses côtés d'un geste souple. Les deux nobles marchèrent quelques temps en silence ; cela faisait déjà quelques temps qu'ils ne s'étaient pas vus, et on pouvait voir un léger sourire défrayer le visage du Comte qui, à son ordinaire, n'affichait pas vraiment d'expression. Les deux hommes s'appuyèrent contre un solide mur de pierre de taille, regardant les écuyers continuer leur entrainement intensif... Kalgar était satisfait que la Baron Aemon soit venu. Il était sûrement une des personnes que le comte estimait le plus, autant pour son sens de l'honneur et de la noblesse, que pour les moments qu'il passèrent ensemble quand ils se connurent.
" Les dieux seuls auraient pu deviner, il y a de cela bien longtemps, quand nous étions encore jeunes sots courant après la gloire, que j'attendrais le trône d'Ydril. Mon vieil ami, ma vie prend un tournant pour le moins inattendu, mais cependant plaisant. " Il marqua une pause, et se remit en marche en direction du château, à pas lents, soulevant de petits nuages de poussière chaque fois que ses lourdes bottes retombaient sur le sol.
" Me feras-tu l'honneur de m'accompagner pendant que je me prépare pour la cérémonie ? " |
| | | Aemon d′Ancenis
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Dim 3 Mai 2009 - 12:28 | |
| "Si fait, beau seigneur." ironisa le borgne, un sourire complice aux lèvres. Bientôt, cet homme qu'il avait souvent accueilli à Ancenis comme un simple chevalier errant serait deux fois plus puissant que lui, et dix fois plus riche. Ils se dirigèrent vers l'intérieur de la demeure comtale. L'intronisation était proche. Bientôt, il serait béni par les dieux et chargé de diriger cette cité comme se doit de le faire un bon seigneur, de mener la gueusaille avec la tempérance et l'indifférence bienveillante du bon père de famille. Ils échangèrent quelques mots sur les différentes familles de leur seigneurie réciproque, s'étonnant parfois d'un puîné entreprenant qui avait réussi à conquérir la main d'une fille de famille bien dotée, riant sur les déboires d'un chevalier malheureux au jeu qu'ils connaissaient un peu et mâchant avec un peu d'amertume la mort d'un neuve ou d'un cousin dans la bataille d'Alonna.
Puis le seigneur, au détour d'un couloir, prit un air plus grave et dit : "Les temps sont difficiles, Kalgar, tu le vois bien. Depuis quelques mois, on a sacré un bâtard aveugle, qui a pris les terres d'Erac, lui qui n'a pas une seule goutte de sang de cette noble maison, spoliant là les droits de sa soeur, la seule héritière d'Erac. Partout autour de nous, la noblesse semble s'abâtardir, s'affaiblir. Certains nobles se parent comme les damoiselles seules devraient le faire. On ne sait même pas si le chevalier Hélios, seigneur de Missède, est femme ou homme."
"Tu es un vent de fraicheur pour nous autres, de la vieille race. Tu es un vrai chevalier, qui a parcouru la Péninsule et capturé de nombreux chevaliers. Tu es un homme de guerre et d'honneur, et cela est bien. Maintenant que ton sang t'appelle aux tâches les plus hautes, aux distinctions les plus nobles, tu ne dois point faire fi du danger pour la noblesse. Il te faut te marier avant que tu ne deviennes le vieillard que je serai, moi, dans si peu de temps. J'ai six fils et quatre filles, qu'as-tu, toi ? Tu as la puissance d'Ydril. Mais quelle descendance ? Où est le fils qui perpétuera ton nom ?"
"Tu dois prendre une épouse au plus vite. Ton cousin a fini sans héritier ; tu ne peux pas te permettre une telle faiblesse. Nous ne le pouvons pas. Tu dois le faire pour ta maisonnée et pour toutes les nobles familles, qui te regardent. Maintenant, tu es riche et puissant, et personne jamais ne pourra t'insulter de félonie ou de couardise. Tu trouveras facilement une bonne dot, une alliance profitable qui t'offrira puissance et postérité."] |
| | | Kalgar de Systolie
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Dim 3 Mai 2009 - 15:12 | |
| Kalgar écouta Aemon d'un air concentré, acquiesçant silencieusement de temps à autres. Il n'était que trop bien conscient de la gangrène, de la faiblesse et du vice qui se répandait sur la noblesse comme la misère sur les peuples en guerre. Il laissa échapper un léger rire à l'évocation du nom d'Hélios. Tout en marchant, les deux hommes passèrent dans les longs couloirs de pierre claire du château, croisant ici et là des serviteurs, valets et pages s'affairant dans les salles et en cuisine. Déjà, dans la salle des fêtes, d'imposantes pièces de viande étaient mises à rôtir dans les impressionnantes âtres tandis que des mitrons suaient toute l'eau de leurs frêles corps à tourner les broches. Les décorations étaient riches et au blason des Systolie. Déjà des couronnes et autres guirlandes de fleur étaient accrochées par de jeunes servantes, les tables commençaient à être montées. De délicieuses effluves et senteurs de viandes rôties s'échappaient des cuisines, et l'odeur s'estompait au fur et à mesure que les deux hommes montaient dans les appartements.
" Tu as raison, comme toujours. Les temps changent, les vraies valeurs tombent dans la décrépitude. Les Nobles s'affaiblissent, et bientôt ne tiendront plus leurs terres, qui tomberont toutes cuites directement dans les mains des brigands, de la misère, et du chaos. Et un roi invalide... Que deviendra-t-il si on ne le respecte plus ? Il ne sera même plus capable de reprendre ses droits des félons. Il ne peut voir ! Il ne saurait appliquer son pouvoir. Et... sa légitimité... Est à remettre en cause. Pour moi, la véritable héritière est, comme tu le disais, spoliée. "
Les deux hommes montèrent alors les marches menant à la chambre du Comte. Des servants l'attendaient déjà, avec tous les habits de cérémonie, bijoux symboliques et atours frappés au blason des Systolie. L'habillage se fit alors dans le bruissement des étoffes ; l'ensemble était certes luxueux, comme se doit l'être tout habit de cérémonie, mas aussi pratique en ce qu'il ne gênait pas les mouvements. De toutes façons, il lui faudrait aussi porter sa cuirasse, rénovée pour l'occasion ; elle serait ornée de toutes les décorations arrachées durant les nombreuses batailles livrées par le comte.
" Et je dois aussi reconnaître que tu as une fois de plus raison. Je devrais prendre femme d'ici la fin de la saison ; les temps sont incertains, les Drows sont à nos portes, et mon imprudent prédécesseur... Je ne dois pas finir comme lui. Je ne peux pas. Et je ne finirai pas comme lui, les Dieux m'en sont témoins. Nous devons remonter la tête de nos terres hors de l'eau, mon bon. Et prestement. "
Dans un grognement, le Comte tendit les bras tandis que les pages accrochaient des manches de velours pourpre. L'ensemble serait composé de deux couleurs maîtresses : Du pourpre, et du noir, couleurs de la famille. Une tête d'ours par-dessus le tout pour représenter le passé guerrier de la famille, et le tour était joué : simple, concis, mais efficace et représentatif. |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Dim 3 Mai 2009 - 17:09 | |
| « – Au château d’Ydril ! » La voix de la duchesse avait raisonné comme un long filament claquant, trépanant les esprits. Le carrosse magnifique prenait une allure douce, à l’aurore des anges, et les femmes y étaient bercées par le pas des chevaux immaculés. Les murmures, pourtant, emplissaient d’une brume mystique la cabine blanche, aux banquettes dorées. La duchesse souriait, belle, et conservée par la vie. Son corps encore frais et émettant les parfums les plus doux se réchauffait à la pale lueur du soleil levant. Seule sa fille l’accompagnait dans son périple jusqu’au couronnement du nouveau comte d’Ydril, ignorant tout de ce monde noble qui l’entourait. La jeune ingénue au regard bicolore était d’une douceur délicate, et avait tant fait l’objet de la convoitise de son père, que le couvent et les mœurs rigoureuses avaient savamment échafaudé son esprit dans une droiture morale irréprochable. Douce, délicate, et soumise à l’éducation et à l’apprentissage intellectuel, la fille du feu du de Langehack était la perle des océans, nymphe de l’espoir et dryade des cieux, hantant encore les abysses de l’esprit funeste de son père.
« - Ashenie, je sais bien que l’accident tragique de votre père vous mine, trésor, mais ne soyez donc pas si maussade… Nous nous devons de représenter haut la dignité de Langehack, et exposer au monde combien notre peine n’affecte en rien notre dignité, n’est-il pas?
- Je ne saurais vous contredire, ma mère. Le preux comte d’Ydril semble être un homme de tout honneur, méritant la chaleur de notre considération la plus juste, à vos dires…
- Ah ! Mais vous n’avez sans doute aucune idée de l’identité de cet homme. Laissez-moi donc vous instruire… Ah, oui ! Il y a bien longtemps déjà, lorsque Melissandre, votre tante, et moi-même, faisions notre apparition éclatante dans le haut monde. Nous étions encore jeunes… rêveuses et puériles, tandis que quelques vers suspendaient les hommes à nos lèvres. Kalgar De Systolie était encore sous le joug de son père, mais nous entendions le plus grand bien de son éducation, si l’on daignait s’y intéresser. Cultivé et d’un intellect développé, l’homme a suivi une carrière militaire honorable, chevalier, me semble t-il, tout comme votre frère…
- Si la droiture et la virilité bercent le comte, alors Ydril s’éclaire, sacrée sous la lumière de cet homme. Sa prestance et sa carrure ne doivent qu’imposer un respect des plus prompts, j’ose l’imaginer… Aussi, me devrais-je sans doute d’honorer tant la mémoire de mon père par la dignité dont vous me mandez la nécessité, que l’éducation saine du Sire De Systolie. Que son avènement soit bénit des dieux…
- Votre voix douce et votre teint frais sauront sans doute lui rendre l’éclat dont il semble rayonner, afin de vous illuminer ainsi… En revanche, je ne saurais que trop bien vous conseiller de rester en retrait ma fille. Ne parlez que si l’on vous parle, et contentez vous de sourire et de vouer au comte le respect le plus prompt. Montrez donc les raffinements de Langehack à l’intellect de cet homme, et ravissez ses yeux…
- Bien, madame. »
Les murmures s’épanchaient, à bien des égards, sur la froide complicité liant la mère et la fille. Et la noblesse était lentement épurée, au long du voyage, tandis que la duchesse épanchait ses plus vive connaissances sur les tenants des différents pouvoirs. Là, L’aveugle roi Trystan, et sa sœur enceinte et encore damoiselle, cousins déchus de la famille. Ici, les vassaux repliés de Langehack, comprenant Morgause De Merval, l’immonde, et l’énigmatique Baron Dilandro. Enfin, la virilité se mêlait à l’aristocratie du raffinement, en une savante discussion, que la jeune damoiselle subissait à tort. Si ses aléas délicieux, et ses rêves idéalistes conservaient les caresses de la pureté et de la considération du pardon, elle apprenait les fins indélicates des hommes, et leurs ruses, quoi que La Sœur Bonté les lui ait enseignés avec plus d’interdit et de véhémence. Dévolue à la compassion, elle jugeait chaque mot, visant à laisser un songe s’éprendre de chaque corps de la noblesse, alors que la radieuse duchesse se complaisait à percer à jour la nudité masculine.
Le carrosse arrivait à bon port, près du château d’Ydril, escorté dignement par la cavalerie d’apparat de Langehack. Les écus hauts et fiers, Langehack imposait sa présence, et laissait les têtes se tourner à leur passage. Le carrosse blanc étincelait de mille feux, rayonnant, semblable à une étoile en plein soleil. Sa porte s’ouvrait, tandis que les deux femmes De Langehack daignaient s’avancer vers les portes du château.
La duchesse était somptueusement vêtue dans une teinte andrinople, mêlée aux sombres dentelles. Un lourd décolleté dévoilait sa poitrine jusqu’à sa pointe, qu’un corset à lacet noir tendait à remonter habilement, dissimulé sous la robe. La soie douce qui constituait sa robe se parsemait d’or, et d’incrustations d’obsidienne. De lourdes cascades d’organdi ondulée tombait au niveau de ses coudes, laissant apparaitre de grandes manches bouffantes, offrant une vue évidente sur les divers bracelets d’or et d’argent qui décoraient ses avant-bras. La robe tombait sur une crinoline, et prenait une dimension grandiose, en forme de cloche. Des voiles sombres se superposaient et s’abattaient sur la robe aux tons rouges. Enfin, de longues bottes de cuir, à talon pointu, ornaient ses pieds, et émettaient un claquement sourd et légèrement discret à mesure de ses pas. Magnifique, la duchesse arborait diverses parures d’or et d’argent, de multiples colliers, se superposant à la soie et aux tissus raffinés de Langehack.
Sa fille la suivait, en retrait. Son garde du corps, absent, avait été prié de rester au château, contre sa volonté, et les deux femmes étaient encadrées par les soins de la garde. Le pas feutré d’Ashenie, doux et subtile, contrastait avec l’apparition de sa mère. Ses chaussures étaient tissées de pétales de rose, et adhéraient doucement à son petit pied. Elle était, elle aussi, vêtue d’une somptueuse robe aux tons étranges, aux coloris changeants : Une merveille de couture. Habilement dessinée, comme si elle fut tissée selon les courbes de son corps, et afin de les mettre en valeur, la robe affichait un teint Rose pâle, qui tendait aux reflets argent, se métamorphosant en un mauve feutré suivant les courbes du regard, et la luminosité. Les mains d’artisanats avaient délicatement achevé la robe de voiles et de dorures. Pourvue d’un décolleté, ou la dentelle blanche saillait, la naissance opale de la poitrine de la jeune femme apparaissait doucement aux yeux du monde. Sa peau juvénile et claire s’illuminait au soleil. De fines arabesques argentées dessinaient des motifs envoûtant, mystiques, sur sa poitrine. De longues manches d’organza tombaient le long de ses bras, et jusqu’au sol, laissant ses mains découvertes, et fébriles, légères en somme. Les voiles aux bordures dorées se superposaient sur sa robe blanche, elle aussi soutenue par une crinoline, donnant tout l’aspect et le volume de la noblesse. Une traine en pétale de roses pâles complétait l’apparat magnifique. Sur son front, trônait « le cœur noir », dont les vertus d’attractions étaient affirmées. Un voile blanc aux bordures dentelées couvrait sa longue chevelue, lâchée, tombant en une cascade blonde cendrée jusqu’à ses cuisses. Divers bijoux, raffinés et riches, ornaient la pucelle Ashenie. La douceur de l’enfant transparaissait même sur son visage tendre et ingénu, doux et délicat. Ses yeux rêveurs conquéraient la magnificence du ciel…
Radieuses et illuminées, la duchesse et sa fille se dirigeaient vers les portes du château, et s’apprêtaient à entrer, afin d’irradier la présence masculine d’une délicatesse féminine intense. |
| | | Semoras d'Olyssea
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Lun 4 Mai 2009 - 18:23 | |
| Le baron s’octroya une grande bouffée d’air saumâtre tandis que son regard, perdu dans la brume, s’évertuait à dénombrer les navires amarrés dans le port d’Ydril. De ces côtes sans charme, napées d’un sable morne piqueté de coquillages, le sire d’Olyssea espérait beaucoup. En ce jour, Kalgar de Systolie, un chevalier avec lequel il entretenait de vagues liens de cousinage par la grâce d'un aïeul commun, devenait Comte de cette province. Un espoir ? La houle qui agitait l’océan d’Eris avait, sur Semoras, le même effet que nombre des grands feudataires du Royaume. Bientôt, si rien n’était entrepris, la noblesse finirait tel un navire abandonné trop longtemps à quais, rongée de toutes parts, trop faible pour entreprendre quoique ce soit. Un rire sans joie fit s’étirer ses lèvres que les embruns avaient recouvertes d’une fine pellicule de sel. Qui aurait cru, il y a quelques années encore, que le trône de Diantra finirait entre les mains d’un bâtard, un bâtard infirme, qui plus est…
« Sire, l’heure approche » murmura Malrys, son jeune écuyer. Le baron eut un hochement de tête. Il n’éprouvait aucune sympathie pour Langehack et tenait les Sephren pour partiellement responsables de la décadence du royaume. Néanmoins, les droits du sang étaient en leur faveur. Il soupira puis, d’un geste impérieux, fit signe à deux jeunes pages de s’approcher afin de le vêtir. Une noble cotte pourpre, afin de souligner son lien de parenté, rehaussée de fils d’or, fut passée sur les épaules du sire d’Olyssea. Des douleurs, issues de ses récentes activités, se réveillèrent. Il ne s’en formalisa pas. Mieux valait se maintenir en forme…après tout, la bataille d’Alonna ne marquait peut-être que le début d’une époque troublée.
« Le baron d’Ancenis est déjà aux côtés du comte, messire. » prévint Malrys. L’espace d’un battement de cœur, le regard de Semoras parut s’altérer. « Vos sujets sont réunis dans la salle commune, ils n’attendent plus que vous. » continua l’écuyer. D’une onomatopée, son suzerain lui ordonna de lui quérir son épée. Une belle lame, issue des forges de Kahark, rangée dans un fourreau d’un noir de jais qui, malgré sa sobriété, uniquement relevé de quelques clous d’ornement, dénotait une certaine élégance dans les goûts du baron.
D’un pas assuré, il rejoignit ceux de ses feudataires qui avaient fait le voyage, dont certains, pour tuer le temps, avaient sorti des dés afin d’entamer une partie de Kjall. Semoras les salua sobrement et, désormais suivi de sa coterie, entreprit de rejoindre le futur comte. |
| | | Aemon d′Ancenis
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Ven 8 Mai 2009 - 12:21 | |
| "Les dieux t'entendent, Kalgar", conclut le baron borgne en époussetant une épaule du vêtement de son ancien compagnon d'armes. Un sourire aux lèvres, il n'arrivait pas à penser autre chose qu'à la chance qu'eurent les cadets dans cette génération. Il avait succédé à son père à la place de son aîné, mort dans son lit, Kalgar prenait Ydril, lui qui n'était promis qu'à une vie de vieux chevalier, sur ses arpents, loin des cercles du pouvoir. Et il y en avait eu bien d'autres, des puînés prenant la tête de leur maisonnée, foulant de leur pied fébrile le cadavre encore chaud d'un frère mort et à peine enterré. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on.
Une fois le comte prêt, les deux seigneurs descendirent rejoindre la noble gent. On se demandait bien qui était le plus excité des deux, tant Aemon souriait. On aurait dit un enfant. Un enfant gouailleur et borgne, certes, mais un enfant tout de même.
On arriva dans une grande salle du château, où déjà attendait une petite foule de la noblesse de la péninsule. Il reconnaissait beaucoup de ses vassaux, qui l'avaient accompagné, sachant l'importance qu'avait Ydril et la proximité du futur seigneur et maître des lieux avec leur propre suzerain. Mais il était aussi ici une bonne partie de la noblesse locale, ainsi que les féaux du baron d'Olyssea, ce cher voisin avec qui il avait une querelle successorale sur le feu.
Il salua le futur comte pour aller s'enfoncer dans cette noble foule, disputant un peu avec des chevaliers de sa connaissance et toucher deux mots avec le baron sur la situation exécrable de Hautval, livré à lui-même. Il était en train de raconter pour la centième fois comment il avait défait le terrifiant chef des brigands de Beauxbois, il ya de cela quelques années, dans un duel acharné lorsque la duchesse de Langehack fit son entrée.
Accompagnées des froufrous et des ornements complexes que l'on connaît à la famille de Sephren, les deux femmes de l'orient, sûrement les deux femmes les plus riches de la péninsule, étaient venues assister à l'accession au pouvoir d'un homme qui régnerait sur l'opulent port d'Ydril. Quittant la jeune société qui écoutait, bavant, les rodomontades du baron, ce dernier se dirigea vers la duchesse, la saluant comme il est de coutume, et félicitant la gent de Langehack sur leurs atours, comme il était également de coutume. |
| | | Hannibal de Roch
Ancien
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Sam 9 Mai 2009 - 11:54 | |
| "-Mon cher Hubert, j'ai toujours dit qu'Ydril était une ville délicieuse ! On y trouve de tout : vins, femmes, soieries, épices ! Toutes les marchandises qui entrent et sortent de notre Royaume passe par ici : les navires sont bien plus rapides que les piétons, et la forêt d'Aduram est très peu sûre depuis la guerre pour les caravanes. Aussi, Ydril est une ville qu'il faut tenir en grande considération, de même que son comte...tu n'imagines pas les montagnes de souverains qui s'échangent ici...holà cocher nous y sommes !"
Hannibal de Roch descendit d'un pas élégant du carosse, après qu'un valet eut déplier une petit marchepied. Un court instant, l'aristocrate resta sur les marches, inspirant à pleins poumons l'air d'Ydril.
"-Hum, me voilà un peu frippé par ce voyage," grogna t-il à son attention.
Frippé voulait dire chez cet homme que sa tenue n'était pas parfaite comme d'habitude mais seulement excellente. Un fin pourpoint gris souris coupé sur mesure bombait avantageusement son torse musculeux, tandis que l'étoffe délicate d'un baudrier d'apparat, sur lequel était enfilé quelques pierres précieuses ça et là, mettait en valeur l'épée de cour passée à son flanc. La barbe blanche d'Hannibal avait été coupée avec une précision et une élégance diabolique le matin même par un barbier des plus réputés. Une toque de feutre noire enjolivé d'une plume rouge mettait en valeur son visage de vétéran assagi, soutenu par une plantureuse fraise d'un blanc immaculé. Sur ses épaules, aggrafé par deux broches dorées, une sobre capeline qui lui arrivait aux reins.
Hannibal mit le pied sur le pavé, s'appuyant négligeamment sur son bâton de cour : une longue et fine tige d'acajou, rehaussé par un pommeau d'argent finament ouvragé. L'objet était aussi une redoutable arme, car refermant une longue aiguille incassable de soixante centimètres...
Un domestique en livrée -la quarantaine peut être ?- cheveux gominés, habbilé de noir, descendit à la suite de son maître. Le dénommé Hubert. Son visage immobile, à la bouche obséquieuse et aux yeux à moitié fermés, laissait respirer le serviteur fidèle et efficace. Le courtisan se pencha d'ailleurs vers lui, désignant rapidement l'entrée du château de son bâton :
"-Voilà déjà du monde...et si je ne trompe pas, ça doit être... -La duchesse de Langehack monsieur, compléta lentement Hubert d'un ton neutre. -...et sa charmante fille ! Regarde Hubert, regarde discrètement mais regarde ! A t-on déjà vu plus délicieuse enfant ? Oh oh, et à côté Aemon d'Ancenis...un homme a ménager mon cher Hubert, oh oui..."
Aussi, s'approchant lentement pour exprimer son respect mais avec suffisamment de bruit pour qu'on remarque son arrivée, avec la maitrîse du courtisan accompli, Hannibal se retrouva à hauteur de la duchesse de Langehack, sa délicieuse fille et le redoutable borgne. L'aristocrate entama une révérence grave, son visage se peignant d'une même expression :
"-Votre Grâce...je suis tout à fait confus de n'avoir pu rendre les derniers honneurs à Monseigneur le Duc de Langehack, retenu que j'étais dans le Nord par mes fonctions. Le Royaume Humain a perdu un de ses plus grands hommes...mais sa grandeur et pureté est immortelle", ajouta t-il en hochant lentement et respectueusement de la tête en direction d'Ashenie. |
| | | Kalgar de Systolie
Humain
Nombre de messages : 17 Âge : 35 Date d'inscription : 27/04/2009
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Dim 10 Mai 2009 - 19:16 | |
| Songeur, le Comte descendit vers la salle des fêtes, le baron d'Ancenis à ses côtés. Il n'était pas spécialement familier des grandes réceptions et autres joyeusetés de la noblesse, mais il 'était pas inquiet. Cela se passerait comme ça devrait se passer. Le bruit de ses bottes retentissait dans les grands escaliers de pierre, et le comte descendait les marches d'un pas leste et précis. Le visage grave, il arriva enfin devant la porte le menant à la salle des fêtes ; là encore, quelques servants l'attendaient pour les derniers atours, brosser quelques poussières sur son plastron déjà étincelant, et enfin lui attacher une lourde cape noire satinée brodée aux armoiries des Systolie. Juste avant de rentrer, un écuyer lui apporta le lourd collier de bronze symbolisant le pouvoir du comte d'Ydril sur sa ville et les alentours. Une fois appareillé, il pénétra dans la pièce déjà bien agitée ... Que de beau monde. Nombre de gens s'inclinèrent à son passage, le saluèrent respectueusement, ou firent un élégant geste ; le tout en fonction du rang, de l'intimité, ou encore du statut. Kalgar rendait des saluts de ci, de là, faisait des baise-mains, adressant quelques mots à de vagues connaissances. Serein, il cherchait avant tout à voir le plus de visages, à s'approprier cette foule venue pour son couronnement.
Doté d'une belle stature, le comte dominait de se taille beaucoup de personnes de l'assemblée. Entouré de ses pages, il vit quelques unes de ses connaissances et quelques personnes particulièrement réputées. Son lointain cousin Semoras, par exemple, ou encore les sublimes dames De Sephren, voire le réputé maître du Librium. Cet homme l'intriguait, il ne le connaissait pas vraiment, et avait surtout entendu de fameux hauts faits à son sujet. Il lui faudrait établir un entretien avec lui tantôt... Quand aux dames De Sephren. Les paroles du baron d'Ancenis résonnaient dans sa tête, et semblaient ne vouloir partir qu'une fois leur besogne achevée. Il avait raison, et de plus ces dames étaient on ne peut plus attirantes ; cependant, la récente mort du Duc de Langehack assombrissait le tableau.
Kalgar marcha alors dans leur direction, le visage toujours aussi neutre. Les dames De Sephren pouvaient clairement voir que le comte allait dans leur direction, quand celui-ci se fit héler par le Baron d'Olyssea.
" Ah, mon cher Semoras. C'est un plaisir autant qu'un honneur que de te voir ici, parmi nous. Ta présence à mes côtés en ce temps de fête est une bénédiction. " Le comte affichait un petit sourire ; ils n'étaient certes pas particulièrement proches, mais Kalgar appréciait néanmoins l'homme. Il avait certes une réputation d'homme aimant la "détente" sous toutes ses formes, mais restait cependant un noble honorable selon ses critères.
" Joins-toi à moi. J'allais justement de ce pas aller présenter mes salutations aux deux ravissantes de Langehack non loin, et je ne saurai les offenser en les faisant attendre plus avant. " Devisant allègrement, les deux hommes arrivèrent enfin à hauteur des dames.
" Mesdames. Votre présence en ce castel illumine cette demeure centenaire et lui redonne un éclat disparu depuis longtemps. Au nom de tout Ydril, soyez les bienvenues. Au vu de votre beauté et de l'éclat avec lequel vous vous présentez à moi, j'ai bien peur que le faste de la cérémonie ne paraisse bien pâle en comparaison. Me ferez-vous le plaisir de vous installer à mes côtés lors du déjeuner ? Les Barons Olyssea et d'Ancenis seront à ma droite. Soyez à ma gauche, vous ne sauriez me faire plus honneur. " |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
Nombre de messages : 980 Âge : 33 Date d'inscription : 29/08/2008
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| Sujet: Re: [Chateau : Salle des fêtes] Intronisation du nouveau Comte {Libre} Mar 12 Mai 2009 - 19:18 | |
| Les dames De Sephren avaient figé l’assemblée attendant le comte, et les regards s’éprenaient du relief de leurs courbes ondoyantes, sculptées dans la brume la plus délicieuse. Semblable à deux astres de l’orient, les yeux s’aveuglaient lentement sur leurs parures douces et délicates, et tombaient le long de l’ingénuité de l’une, de la prétendue pureté embrasant les sens de l’autre. Ashenie dévisageait sereinement ces longues armées, où la chevalerie côtoyait une aristocratie de dentelle, où la virilité mêlait sa tempête à l’écume de la délicatesse incarnée. Sainte, elle était l’incarnation même d’une douceur de porcelaine, à la longue chevelure de rêve : étincelle de vertu d’une chevalerie amoureuse de divines créatures, et ouragan même des brasiers fougueux des hommes. La pale douceur opale de sa peau, à la texture soyeuse, rayonnait faiblement à la lueur du regard masculin, dans un bûcher des plaisirs des sens, atteints par le rayonnement vertueux du cœur de la petite De Sephren. Son regard bicolore, pourtant, se perdait dans les aléas de la puissance des créatures masculine, à la stature imposante, et elle contemplait ces visages tournés vers elle. La duchesse se penchait doucement à l’oreille de sa fille, avec une grâce et une candeur laissant onduler les plis de sa robe, suivant une courbe agréable. Son éventail noir voilait ses lèvres sulfureuses et pulpeuses, et elle instruisait sa fille sur le monde. Magnifique et belle, sa voix s’épanchait aux oreilles de l’ingénue, détaillant l’un ou l’autre des chevaliers, nobles et dignes égéries sociales, sous quelques anecdotes honteuses, viriles, et personnelles. Si les rumeurs laissaient Ashenie perplexe, elle découvrait lentement l’identité des étoiles de cette constellation rayonnante et magistrale. Là, le chevalier De Lohois et son page, les frères d’armes, ou encore le baron d’Olyssea…
« - Portez vos yeux sur cet homme, ma fille. Voilà le chien d’une cour assidu à chaque damoiselle qu’il croise. Ce baron n’est nullement émérite, et dessine les courbes de la séduction comme si elles furent l’encre de son écume baveuse… Ah, ah ! Mais quel homme, une telle courbe, un tel grain de peau… si distingué, croyez moi, mon enfant, le baron d’Olyssea est d’un embrasement échaudé et semblable à fouet fougueux extrême, prêt même à faire tomber les plus hautes vertus entre ses doigts habiles… Ah, s’il n’était pas si délicat à nos yeux… paré dans ces magnifiques tenues, quoi qu’un peu ternes…
- Ma mère, pourquoi tant d’égards au propos d’un homme que vous décrivez avec tant de vilénie, que la pureté semble l’éviter d’elle-même… ne pouvons-nous pas détourner nos yeux aux aurores de ses apparentes beautés ? L’ingénuité cristalline de la damoiselle se trahissait dans les aléas doux et aigus de sa voix féminine. Semblable au chant du rossignol, elle avait, un instant, exaspéré la duchesse avec cette juvénile caresse, dont elle voulait éperdument la débarrasser.
- Il est délectable, et cela suffit bien à le contempler, ou le recevoir. Quoi que, je ne garde pas un souvenir enivrant de lui… Oh ! Et voici le baron d’Ancenis, se dirigeant vers nous. Gardez vous de paroles superflues, ma fille ! »
Sa voix s’était faite autoritaire sur ces dernières paroles, promettant une souffrance exécrable à quiconque eut osé franchir le seuil de son ordre. La damoiselle dévisageait le baron, reconnaissant quelques une de ses caractéristiques. Ses robustesses et sa virilité submergeaient la féminité de la jeune Ashenie, et laissait ses yeux suspendus en apesanteur, plantant sur les courbes et les traits du baron. Son vol était plus délicat que celui d’une colombe, se posant sur le visage pourtant dur de cet homme, avec toute la douceur de la vierge, et les suavités de son regard. Le statut de borgne laissait la damoiselle à ses songes féériques et épiques, imaginant la puissance au combat de l’homme, et son habilité à l’épée. Une aura de compassion émanait de la petite poupée, figée dans cette expression d’une candeur cristalline, naïve et délicate.
La duchesse s’inclinait avec grâce et volupté, émettant une révérence lourde de respect devant le baron d’Ancenis. Elle souriait habilement, plongeant son regard luisant dans le sien, après les quelques compliments.
« - Oh, Baron ! Votre subtilité si douce et si sucrée ne cesse de chanter vos louanges à mes oreilles… Laissez moi vous présenter ma fille, que vous n’avez sans doute pas eu l’occasion de rencontrer… Ashenie.
- Veuillez accepter mes plus précieux hommages, baron. »
La voix douce de la damoiselle avait emplit l’air d’une délicatesse suave et fragile, ingénue dans tout son sens. Elle s’était longuement inclinée en une superbe révérence gracieuse et légère, descendant avec souplesse afin de dégager toute l’avenance et tout le respect du au baron. Ses yeux se perdaient entre le vert smaragdin de son vêtement, et la douceur de son bleu d’argent, captivant, la laissant prisonnière sous les barreaux de contemplation. Mais déjà, l’arrivée de l’aristocrate Hannibal de Roch détournait les yeux de la duchesse et de sa fille. D’une carrure suffisante, petite et conservé, sa dignité interpellait les sens de la duchesse, s’épanouissant au brasier sulfureux du soleil. Elle admirait son raffinement, et particulièrement cette plume, qui jouait avec son regard, l’espace d’un instant. Elle eut un regard tristement sincère aux condoléances de l’aristocrate, feint l’abattement. Noir, son regard émanait une peine presque réelle et sincère, sous l’adroit masque de l’hypocrisie. Sa voix s’élevait plus grave et plus désespérée, gardant cette même emphase des lèvres, et cette sensualité incarnée.
« - Votre compassion me touche droit au cœur, et Langehack a bien pleuré la mort de mon époux, en digne et grand homme qu’il était… Que les dieux bénissent votre attention, sir De Roch. Ashenie et moi sommes unies dans une même douleur… Je puis en effet constater que votre œil n’a pas perdu de sa superbe, et reste toujours aussi perçant de vérité.»
Ashenie s’était contentée de lancer un regard tout d’abord ému à l’Aristocrate, visant à rendre compte de son émois pour son père tant chéri. Elle détournait cependant rapidement son regard brillant d’émotions sous ses compliments, se contentant de s’incliner avant que ses joues de s’empourprent très légèrement. Elle relevait doucement la tête, tandis que la duchesse continuait à exprimer sa peine, et toute la joie qu’elle avait de contempler le soutien des deux hommes, ainsi que leurs viriles carrures à ses cotés. Là, elle reconnaissait le désigné Baron d’Olyssea, et le contemplait d’un regard doux, discutant avec un homme d’une dignité apparente.
Massif, et imposant, l’homme contrastait directement dans une complémentarité tendre avec la fragile et délicate damoiselle de Sephren. Ses yeux bicolores se perdaient sur ses courbes, et sa carrure de roc, semblable à une statue de marbre résistant même aux foudres des dieux. Son endurance soulignait une puissance masculine indéniable, émanant même aux yeux de la pucelle. Elle le caressait d’un suave toucher du regard, ingénu et compatissant. Elle s’interrogeait, un instant, de l’identité de l’inconnu. Il se dirigeait vraisemblablement vers les dames De Sephren, et le cercle masculin formé autour d’elles.
« - Oh, Sir De Systolie ! S’exclamait la duchesse dune voix délicatesse et presque embrasée. Vous nous voyez honorée de votre présence rayonnante, et je gagerai que c’est votre propre lumière que vous voyez s’épancher sur moi, ainsi que ma respectable fille, Ashenie.
- L’honneur de votre rencontre me ravit, tant j’ai entendu de vous de si délicates considérations… Mes respects au comte de Systolie, Sir, Ydril est, j’ose l’espérer, en voie prospère entre vos puissantes et vertueuses mains…
La musicalité de la voix de la douce damoiselle, semblable à un chant sirénien, contrastait pleinement avec celle de sa mère. D’une douceur fébrile, ingénue, et d’une sincérité transparente, elle s’accordait directement avec ses regards tendres et vertueux, heureux de cette nomination d’un chevalier digne. Un fin sourire arborait son visage de poupée avec une finesse extrême, l’illuminant d’un éclat nouveau, comme si l’aurore éblouissait le monde nocturne au travers de ses lèvres rosées. Elle s’était inclinée avec cette même grâce et cette candeur insouciante, ingénue et travaillée, soulignant la souplesse de l’art de la danse, complémentaire à son chant. Son regard céruléen et lime se perdait dans la dureté de Kalgar de Systolie, et contemplait ses yeux sombres et profonds, éminemment opposés à ceux de la damoiselle vertueuse. La virilité brute se tenait face à la fragilité féminine, et Ashenie se laissait envelopper de cette présence qu’elle croyait rassurante, par la vertu de l’homme qui lui avait été contée. Mais, dès lors que ses paroles revenaient en mémoire de la jeune pucelle, elle détournait de nouveau son visage ingénu, n’en soutenant pas l’audace. La duchesse reprenait d’un ton charmeur et hautain, sous l’emphase de sa poitrine et de ses lèvres, mouvant son corps avec grâce et sensualité.
- Nous serons honorées de partager votre gauche, Sir, et d’assister avec honneur à vos discussion. Je vous remercie de votre courtoisie si douce… »
La duchesse entreprenait une courte révérence en guise de remerciement, et hochait la tête en direction des hommes, le sourire aux lèvres. |
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