Le Conseil des Leader VS Ajilah

[2e étage de la Cambuse]

PNJ Dean et le Conseil

Le court trajet entre l'endroit ou les Intercepteurs ont... intercepté l'Onirique, Dean reste silencieux. Machinalement, parce que l'âge lui a glacé les mains, il les frotte pour tenter en vain de les réchauffer. C'est une manie qu'il a prit depuis qu'il sent le poids des années. Depuis qu'il a cédé son navire à son second... qui est maintenant capitaine. C'était le bon vieux temps.

On détache l'Onirique des intercepteurs et on l'amarre au quai. On jette la passerelle, puis Dean débarque, suivi d'Ajilah de de Josuah... et des sbires occasionnels de Dean. Escorté avec précaution vers la cambuse, la population de Meca, ou du moins la partie présente à ce moment là observe l'étrange procession. Un murmure s'élève dans la masse. Parce qu'un murmure s'élève toujours dans la foule quand deux types sont escortés par Dean. La population, perfidement conseillée par le Conseil des Leader a toujours été le juge impitoyable de Meca.

Leur entrée dans la partie taverne de la Cambuse met fin à une rixe, parce que malgré tout, l'humain est curieux de nature. On escorte Ajilah et Josuah jusque dans la salle de réunion du conseil. Qui ressemble à s'y méprendre à l'étage inférieur, sauf qu'il y a nettement moins de tables, une grande baie vitrée qui donne sur l'océan, mais l'arrière zinc est aussi, sinon plus fourni que celui de l'étage inférieur.

Le Conseil est composé de pirates, la plupart d'anciens capitaines, de grosses bourses et de personnes influentes. Ils sont 9 en tout, l'amiral comprit, place où s'installe Dean. Les sbires occasionnels de l'amiral font une ligne armée devant la porte, l'unique sortie... à moins de passer par la baie vitrée... c'est toujours une possibilité.

- Moi ça m'étonne qui soit encore vivant.
- On a vraiment choisit de le garder vivant ?
- Non, s'pas encore une décision finale. Faut savoir ce qu'il a pour se racheter avant.
- Il a encore la rose des Vents ?

La question posée par une vieille dame dont la réputation et la raison de sa présence au sein du Conseil est encore nébuleuse semble intriguer le Conseil. D'un bloc, ils tournent la tête vers Ajilah et le dévisagent, silencieux, ce qui rare.

- Ajilah, ne les fait pas attendre. Montre leur la Rose des Vents.
- Qui va tamponner ?
- Ostrea ?
- Allez chercher Ostrea !
- Alors, t'as quoi pour racheter ta faute ?
- Impossible, son bateau aurait coulé parce que trop lourd.
- Mais il doit bien avoir quelque chose, sinon, il aurait pas prit le risque de venir ici.
- C'est peut-être juste un imbécile.
- Nan, il est encore vivant, il doit avoir quelque chose.
- Bon, allez, Ajilah, crache, t'as quoi ?

Impitoyable Conseil.

Et il était enfin là où il devait être… En face d’un Conseil faible et jacassant comme une vieille femme. La chose était peut-être aidée par la présence de la vieille mégère qui s’intéressa à sa Rose des Vents. Qu’ils attachent autant d’importance à un simple tatouage prouvait bien tout ce que pensait Ajilah à leur sujet. Ils s’attachaient aux apparences ? Eh bien soit… Tirant sur sa tunique, il dévoila son cœur et l’objet de leur intention. Sur sa peau trônait fièrement la Rose des Vents, magnifique comme au premier jour. Bien sûr qu’il l’avait gardé… Ce n’était pas parce que quelques idiots lui disaient qu’il n’en était plus digne qu’il allait les écouter. Il avait toujours eu un caractère contradictoire. Tournant son regard vers Dean, il esquissa un rictus ironique.

« Les désirs du Conseil sont des ordres. »

Relâchant le tissu, qui vint recouvrir l’encre insinuée dans sa peau, il s’intéressa à Joshua, qui ne devait pas vraiment comprendre tout ce qui lui arrivait.

« J’espère que tu aimes, parce que tu risques d’avoir le même bientôt. »

Et ils recommencèrent à parler, tous en même temps. Les discussions étaient animées, forcément, ils étaient partagés entre l’envie de le pendre et la curiosité. Mais pourquoi donc revenait-il ici ? Pourquoi prenait-il le risque de s’exposer à leur colère qu’il avait évité pendant quatre longues années ? La réponse était simple et il la connaissait : parce que la donne avait changé et que le demi-elfe avait dans ses mains de nouvelles cartes assez intéressantes pour leur faire oublier leur ire. Et ils avaient diablement raison.

« Honorables membres du Conseil… » Par un quelconque effort de volonté, il était parvenu à ne pas laisser transparaître toute l’ironie de cette introduction. « Vous et moi savons que quelques incidents ont fait que nos routes se sont séparées. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons l’occasion d’effacer les tords du passé et de repartir sur des bases… plus saines. Dean peut témoigner que je viens, fort de bonnes résolutions. Le don que je vous ai fait par son intermédiaire doit parler pour moi. »

Il parlait de l’or, bien sûr. Beaucoup trop d’or pour ce qu’il voulait faire, mais il avait décidé d’être généreux. Autant ne pas prendre de risque, il refusait l’éventualité de mourir de la main de tels pirates à la retraite.

« Et comme vous l’avez si bien compris, j’ai un autre présent pour vous. Une chimère derrière laquelle vous courrez depuis bien des années. » Il se tût, observant les réactions. Devinaient-ils, les fous, qu’il avait réussi là où ils avaient échoué ? « Je peux vous offrir l’intérieur des terres de la Péninsule. Il ne tient qu’à vous de saisir cette opportunité. »

PNJs Conseil

Ajilah dévoile son tatouage et tout le monde regarde. Mais tout le monde n'a pas l'expertise de garantir l'authenticité du dessin. Tout le monde attend Ostrea, mais elle n'est pas loin, elle viendra en peu de temps. En attendant, ils écoutent Ajilah... et commentent allègrement.

- Honorables membres du Conseil…

Déjà, le Conseil se méfie... honorables ? Depuis quand le Conseil est honorable ? Ajilah est un vil flatteur. Quelques uns s'échangent des regards sarcastique, se moquant du discours à l'introduction pompeuse d'Ajilah.

- Vous et moi savons que quelques incidents ont fait que nos routes se sont séparées.
- Il parle de l'échec lamentable de la mutinerie contre Footwater ?
- Wais...
- Je pense qu’aujourd’hui, nous avons l’occasion d’effacer les tords du passé et de repartir sur des bases… plus saines. Les pirates se jettent un oeil, tout et chacun. Ils ne sont pour l'instant pas très convaincu. Dean peut témoigner que je viens, fort de bonnes résolutions. Le don que je vous ai fait par son intermédiaire doit parler pour moi.
- J'ai envoyé Piass' faire le décompte. Il vous arrivera avec le détail sous peu.

Dan savait que le sort d'Ajilah était déjà scellée. Le Conseil n'avait pas l'habitude d'épargner les faiseurs de mutineries ratées. Par contre le Conseil aimait bien voir l'accusé patauger pour tenter d,offrir quoique ce soit que le Conseil récupèrera de toute façon une fois le type mort par leurs soins délicats.

- Et comme vous l’avez si bien compris, j’ai un autre présent pour vous. Une chimère derrière laquelle vous courrez depuis bien des années.

Le Conseil cesse de murmurer. Leur regards se posent sur Ajilah. Comme la question de la vieille pirate plus tôt, ça semble attiser leur curiosité. Même Dean dévisage Ajilah avec intérêt.

- Allez, parle.
- Fais-nous rire, un peu.
- Hâte d'entendre ça, dit-il sans trop de conviction.
- Je peux vous offrir l’intérieur des terres de la Péninsule. Il ne tient qu’à vous de saisir cette opportunité.

Il y a un silence, durant lequel tous les pirates s'interrogent sur la manière dont Ajilah pourrait offrir l'intérieur des terres. Il a tout un duché sous sa botte ? Il a trouvé un passage pas gardé ? Il a éliminer toute la force militaire ? Chacun y va de ses pensées quand Ostrea entre dans la pièce. Certains se demandent si l'intervention d'Ostrea est finalement nécessaire... avec une telle offre, même si la Rose des Vents est contrefaite, ne pourraient-ils pas passer outre ? Les autres pensent plutôt à faire parler Ajilah pour qu'il dise c'est quoi son truc, le faire sauter à la corde avec ses intestins, puis suivre son truc.

- Dean !
- Je suis au courant pour le trésor, mais pas ça.
- Il semble que le type soit nul en mutinerie, mais doué pour les surprises.
- Enfin, il a raté sa surprise une fois...
- ...C'est un vieux, il est tout pâlot, mais c'en est un vrai de vrai. C'est c'que vous vouliez savoir ? clame soudainement Ostrea après son inspection.
- Merci, Ostrea.
- Et toi ? T'en as un aussi ?
- Excellente idée, inspecte-le lui aussi.
- Allez, Aji, crache qu'on en finisse ! J'ai une dose en distillation, j'ai pas toute la journée !

Lorsque Joshua entra dans la taverne nommée la Cambuse, il se demanda si tout ça n’était pas une simple plaisanterie et qu’ils allaient boire un bon verre d’un quelconque alcool fort autour d’une table et qu’ils parleraient des aventures de chacun jusqu’à aujourd’hui. Une réflexion longue pour le peu de temps qu’ils passèrent dans la taverne a proprement dit. Ils montèrent au second étage, pendant que les quelques clients de l’endroit observaient Ajilah. Le mercenaire ne savait pas vraiment ce qui les attendait et il fut surpris de voir que dans une taverne siégeait réellement le conseil des pirates. Il y avait en tout neuf personnes et d’après ce qu’il entendait, elles connaissaient le Capitaine de l’Onirique.

Ajilah retira un tissu qui laissa apparaître une encre et lui dit d’étranges paroles au sujet de cette mystérieuse chose sur son corps. Pourquoi disait il qu’il allait avoir le même ? Joshua ne désirait pas tellement se faire déformer par une telle chose.

Une femme rousse s’approcha et vint confirmer l’authenticité du tatouage du pirate de l’Onirique. Que d’étranges coutumes chez ces pirates. Il retourna son attention vers les membres du conseil, jusqu’à ce qu’il s’aperçut que la rousse voulait savoir s’il avait un tatouage. Il eut un mouvement de recul et l’observa. Qu’est ce que cette personne lui voulait à la fin, il n’avait aucun tatouage et il n’en voulait. Dean incita Ostrea dans sa quête aux tatouages.

-« Je n’ai aucun tatouage, Dame. »

Ajilah commençait à se demander s'il avait bien fait de venir. Non pas qu'il eut peur, non... Mais il avait l'impression d'avoir affaire à des gosses sans aucune dignité. La seule qui, au milieu de ce troupeau bavard, était à sa place était la vieille, un vrai paradoxe quand on connaissait les moeurs des pirates et leur répugnance à accepter les femelles, peu importe leur espèce, sur leur navire. Dire qu'il était venu enterrer la hache de guerre avec... ça. Il ne fit pas plus attention que ça à la rouquine qui lui inspecta sa Rose des Vents - il avait déjà une telle créature sur l'Onirique, et elle lui suffisait amplement - mais ne peut retenir un sourire quand elle s'intéressa à Joshua. Voilà un détail qu'il n'avait pas envisagé. Il décida de couper l'herbe sous le pied au Conseil

« Pas la peine de fouiller, il dit la vérité. »

Même si la patience commençait à lui manquer, il ne fit pas l'erreur de le montrer. Il esquissa même un léger sourire à l'adresse de la rousse, oubliant un instant les vieillards incapables qui rêvaient de savoir ce qu'il cachait. Il observa ensuite Joshua, s'amusant de sa situation peu enviable. Et il allait se faire un plaisir de l'enfoncer encore plus. La rousse allait pouvoir s'amuser...

« Au lieu de perdre ton temps à chercher ce qui n'est pas, réfléchis plutôt à l'endroit où tu voudras l'ajouter. »

L'insolence a ses vertus, mais il vaut mieux ne pas en abuser. Ajilah était assez intelligent pour le savoir, aussi reporta-t-il son attention sur la raison de sa venue... Il retint un soupire désabusé. Si c'était ça qui dirigeait Meca, la raison de son succès les deux années passées lui apparaissait d'un coup bien plus clair. Pour ce qu'il en savait, Dean était bien le seul à valoir encore quelque chose. Une confrontation aurait pu être intéressante, dommage qu'il ait renoncé à la mer si tôt. Il appartenait à une autre époque, et rien n'aurait fait plus plaisir au sang-mêlé que de fermer cette page d'un grand coup de sabre.

« Vous voulez savoir où je veux en venir, et je vous comprends bien. Serais-je à votre place que je réagirais pareil. »

Il ménagea son public d'un sourire, les regardant un par un. Eris, qu'il aimait les avoir, pendus à sa langue ! C'était jouissif, et ça effacé quatre ans de fuites. Les rôles, désormais, étaient inversés.

« Voilà ce que je vous propose. Vous effacez mon passé tumultueux, et je vous livre... »

Il laissa le silence planer, se remémorant ce qui l'avait amené ici. Un coup de chance, encore. Un énorme coup de chance aussi improbable que génial. La capture de l'embarcation qui l'aiderait à ouvrir une nouvelle page de sa vie de pirate infâme et sans âme. Il en arrivait presque à regretter de devoir l'abandonner à ces mains rendues tremblantes avec l'âge... Heureusement que contrairement à eux, les terres ne l'intéressaient pas. Finalement, il le lâcha, son gros poisson, avec un sourire triomphant.

« La première embarcation fluviale de la Marine Marchande. »

PNJs Conseil

Les 9 du conseil sont tous des gens très occupés. Ils ont leur petit monde à faire tourner. Ils n'aiment pas être dérangé pour rien et ils trouvent qu'il n'y a pas assez de rhum pour discuter convenablement. Et ce petit con d'Ajilah met des siècles à répondre à une question simple. QUOI ? D'ailleurs, le plus jeune de la bande se lève et fait glisser trois ou quatre bouteille sur la table, tandis que Ajilah parle. Chacun remplissent leur verre, même la vieille ou ils prennent une gorgée à même la bouteille. Ça réfléchit beaucoup mieux avec la gorge humide. Les pirates, malgré leur mauvaise réputation, ont toujours été convivial. La bouteille passe même dans les mains d'Ajilah.

Parfois, Ajilah a l'impression qu'ils ne l'écoutent pas vraiment, parce qu'ils n'ont pas vraiment de réaction, mais quand le quoi est annoncé, ils se figent tous. Ils dévisagent Ajilah, cherchant à voir s'il se fout de leur gueule ou non. Certains oublient même de boire. Puis le premier commentaire fuse.

- Fluvial, c'est pour...
- Les fleuves ?
- Les fleuves des Terres Royales ?
- Oh...

Y a un moment de silence, que la vieille brise d'un ton tranchant, autant qu'une guillotine.

- Il ment.
- Ouais, son bateau, c'est pas un fluvial.
- Et où il est ? Dans ta poche ? ricane-t-il. Les autres ricanent aussi.

Comme s,ils allaient avaler un truc pareil.

Ajilah avait beau être un personnage sûr de lui, il préféra ne pas accepter la bouteille de rhum qu’on lui tendait. Où plutôt, comme refuser ne se faisait pas, il mima d’y boir. Bon, il en but, un peu, mais pas autant qu’à son habitude. Mais le rhum est une religion en soit, et on ne se parjure pas quand il s’agit des puissances mystiques. Mais jamais une gorgée de rhum ne lui procura une jouissance semblable à la vision de tout un Conseil mouché par son verbe. Leur réaction, unanime, lui arracha même un rire sarcastique.

« Remettez vous, pitié. On dirait que je vous annonce que le volcan gronde. »

Et, quand ils se remirent enfin, ils le déçurent encore. Leurs commentaires étaient d’une niaiserie… Il ne le laissa pas paraître, bien sûr, mais il aurait voulu envoyer la bouteille qu’il tenait encore dans la tête du premier qui lui passait sous la main. N’importe lequel, histoire de le soulager. A la place, il préféra sagement la faire passer. Les commentaires fusaient, à une vitesse impressionnante. Fluvial, pour les fleuves ? On atteignait des sommets… Il n’intervint pas, les laissant « débattre » à leur rythme. Lui avait fait son travail, à eux de suivre son exemple. Un des leaders vient à son secours, se tournant vers lui et lui demandant où se trouvait sa merveille. Voilà qu’on lui posait une question intéressante. Enfin.

« Ma poche n’est pas aussi grande, malheureusement. » Il esquissa un charmant sourire, avant de revenir sur la vieille pie. « Mais je ne mens pas, promis. »

Ils en venaient à la partie la plus intéressante, celle où il allait énoncer ses exigences. Celle où il allait les révolter. Celle où, au bas mot, il jouerait sa vie et celle de son précieux Onirique. Qu’attendait-il ?

« Avant le où, laissez moi fixer le comment, voulez vous ? Parce que je ne suis pas encore assez stupide pour vous donner toutes les clés sans certaines garanties. Je vous offre mon nom, ma réputation, mon or et mon embarcation fluviale. En échange, vous stoppez vos poursuites futiles et vous me laissez faire ce que je sais faire de mieux : être un pirate. »

Bien entendu, réintégrer la Marine Marchande avait un autre avantage : pouvoir proposer sa coopération à d’autres flibustiers. Plus on était de fous, plus on riait, non ?

PNJs Conseil

Les pirates ne parlent plus. Ils ont écouté les exigences d'Ajilah avec un mélange d'indifférence parce qu'ils se partagent les bouteilles et ne se gênent pas pour la demander à haute voix et surtout de ne "pas tout prendre sale égoïste". Seul l'Amiral intérimaire accepte la bouteille en silence, le regard rivé sur Ajilah. Mais il ne faut pas être dupe, les pirates, c'est brouillon, mais c'est attentif.

- Laisse-nous discuter un moment.

Et ils se rassemblent en cocus serré. Les bouteilles continuent de passer d'une main à l'autre, d'une bouche à l'autre. Les pirates, ça partage tout ou rien... tout sauf leur trésor, évidement. Ajilah peut aisément entendre le murmure des pirates, la voix rêche de la vieille et le bourdonnement de la voix de ténor de Dean. Mais il n'arrive pas à entendre les mots. Probablement que c'est parce que les pirates qui font la ligne derrière eux se sont mis à jacasser bruyamment avec Ostrea. Ça tousse, ça rit, ça bavarde et tout ça très fort. L'air de rien, c'est vachement efficace. Le cocus se défait et le silence se fait. Le maire s'avance, dévisage Ajilah et renifle.

- Écoute, Monsieur Aji, dit-il en exagérant la politesse, Ton nom, on s'en fiche. Ta réputation, on en a rien à faire. Tu sais, les terrestre sont trop cons pour voir la différence entre la Marine Marchande et toi qui pille les côtes. Pour eux c'est des pirates. Alors on s'en fiche de ta réputation et de ton nom. T'es un pirate, ça fait des histoires à notre faveur. Tes conneries, ça nous a servit pour faire peur au terrestres.Qu'ils sachent que maintenant, t'es bien de la Marine Marchande, ils en ont rien à foutre. Et il sourit. Un sourire aux quelques dents noires, mais dont la plupart sont en or. Il lève un doigt. Par contre, t'as raison, ton bateau de fleuve, ça nous intéresse. Et pis bon, ton or... ben plus on en a, plus on en veut, on est comme tout le monde, dit-il, franchement, en haussant les épaules. La plupart des pirates se foutent pas mal des bonnes manières et des bonnes moeurs. Ils ne font pas non plus semblant qu'ils sont des types bien. Ils savent très bien qu'ils n'ont rien de bien... sauf ce qui n'est pas bien... ça ils l'ont bien... bref. Alors ouais, pour ça, on va te laisser revenir au sein de la Marine Marchande. Il sourit. Un autre sourire noir et doré. On va même te laisser pirater comme tu veux et on ne te collera plus aux fesses pour te défoncer la gueule. Même, qu'on va te donner une promotion. Et ils sourit encore. Un sourire encore plus grand. Le genre de sourire de celui qui a encore un tour dans sa manche. Dean, il est trop vieux pour ces conneries d'amiralité. Toi, par contre, t'es encore jeune pour ton espèce. Et pis t'as ramené un bateau fluvial et de l'or. Ça vaut bien une place d'amiral. Tu aura des tas de paperasse à remplir et coordonner tous les navires, mais t'es brillant, t'es pas un crétin et tu vas bien t'en sortir. Le conseil commence à trépigner et à se dissoudre. Quoi ? comme ça ? Allez, amuse-toi bien. Bon retour sur Meca, lance-t-il, presque hilare, en administrant une massive et très vigoureuse claque dans le dos d'Ajilah.

Le mambres du conseil passent à côté de lui, les uns apèrs les autres et lui tapotent l'épaule, ou eux aussi lui collent une claque. Ils ont tous ce soupçon d'hilarité dans la voix quand ils le félicitent. Seule la vielle passe à côté de lui et lui tapote le bras, de manière particulièrement vigoureuse pour son âge.

- Bonne chance, minaude-t-elle d'une voix rêche.

Il ne reste que Dean qui reste à sa place. Il a un subtile sourire en coin. Visiblement, il est satisfait de son état.

- Être le bras droit de l'amiral ne signifie pas que je vais me taper toute la paperasse. Je fais beaucoup trop d'arthrite pour ça.

Me semble, ouais...