Audience avec le Roi [PV]

[Privé, Trystan]

[Je me suis permis quelques libertés mineurs concernant Thibault, n'hésite pas à me demander si je dois corriger]

Inquiétude... C'était sans doute ce que ressentait Arthur en ce moment, autour de ce tout les évènements qui gravitaient au côté de ce groupe, l'Armée des Divins... Il y avait d'abord eu l'Edit Ancenois, la première décision d'un baron d'interdire ces terres à ces soldats étrangers. La nouvelle avait fait grand bruit quand Sire d'Actellys avait envoyé, malgré l'edit, un messager afin de demander au Seigneur d'Ancenis de revenir sur sa décision, ce dernier avait rûdement maltraité le pauvre message. Il n'y avait pas eu beaucoup de diplomatie, des insultes même au compétences du baron... Sur ces affaires, c'était sans doute le premier manque de courtoisie du dirigeant au multiples rangs de ce groupe indépendant. Le baron Semoras d'Olyssea avait également prit cette décision, mais étrangement, fort heureusement en fait, il n'y avait eu aucune vague. Et l'on en vient à la suite d'évènements la plus grave, celle la même qui conduisait Arthur devant sa Majesté pour audience... Serramire.
D'abord la visite d'Aranel d'Actellys en Oësgard et une rencontre où se succèderont les offenses faites au seigneur sous son toit qui se terminerait par un nouvel edit comparable à l'ancenois... L'Armée des Divins chassée de ses terres. Cela n'avait néanmoins pas eu le même impact qu'en Sainte-Berthilde et après une série d'échanges de missives, la situation en était arrivée au plus mal... Merwyn, duc de Serramire préparait une réaction agressive sur la baronnie après une succession de menaces qui ne cherchait pas à mener à la moindre négociation.
C'était un bon résumé de ce qui conduisait ses pas... Les réactions des barons face à la présence de cette armée indépendante, la double facette et le caractère du duc de Serramire menait les hommes à se battre entre eux. Si le Roi ne pouvait agir d'une quelconque façon dans cette histoire, ça n'était pas à lui de le faire, ce n'était pas ce qu'Arthur avait en tête en allant voir sa Majesté.

L'audience, à la demande d'Arthur, aurait lieu dans les appartements du Roi, il importait à son sens que cette discussion, avant une éventuelle décision de Trystan, ne fasse pas le moindre bruit qui saurait parvenir à des oreilles indiscrètes. Il était accompagné de l'un de ses hommes, il était sans doute trop prudent, mais il tenait particulière à la discrétion alors placer un de ses hommes devant la porte pour éviter les fouineurs s'avéraient être une bonne idée. Dans les couloirs, il continuait d'éprouver quelques inquiétudes... Si il ne se montrait pas convainquant, la guerre en Oësgard allait durer et aurait des conséquences néfastes, mais c'était là l'un de ses arguments, d'ailleurs.
Portant l'une de ses habituelles tuniques borbeaux, il ne portait là aucune arme, inutile en ces lieux.
Parvenu à la porte, il salua les gardes présents et d'un signe de la tête, ordonna à son homme de prendre sa place, ce qu'il fit en allant se poser contre un mur, bras croisés, attentif aux allers et venus dans le couloir. Frappant deux coups, il fut acceuillit par Thibault, le valet du Roi... Sans le connaître en détail, il en savait assez sur lui. Il lui sourit poliment et sans s'incliner il fit jouer son timbre mélodieux et grave, s'adressant avec courtoisie au jeune homme.

- Bonjour Thibault... Sa Majesté peut-elle me recevoir ?

- Oui Sire de Melasinir, si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer. Il referma la porte derrière le Chef des SSR et repassa devant lui. Si vous voulez bien me suivre.

Il le conduisit jusqu'au petit salon où l'attendait le Roi devant lequel il s'inclina bien plus bas que devant quiconque, car sa loyauté et son obéissance n'allait qu'à sa Majesté. Il s'adressa avec courtoisie mais n'usait pas de ce ton légèrement pompeux qu'il avait coutûme d'utiliser avec de nombreux courtisans, ses services lui avaient permit de se rapprocher du Roi et sans être familier, il se passait des lourdeurs qui se trouvait dans les manières de la cour.

- Bonjour votre Majesté... Je vous remercie d'avoir accéder à ma demande d'audience et de me recevoir aussi vite.

Oui, les remerciements étaient de vigueur... Il n'y avait que quelques jours que la dernière lettre de Merwyn, son contenu et ses mots, lui était parvenu ici, à Diantra. La réaction avait été rapide et fort heureusement, Trystan avait accepté de le voir assez tôt.

Cela faisait un moment que la noblesse était en effervescence et que certains nobles s'amusaient à jouer de leurs droits et privilèges pour créer des tensions. Trystan était persuadé que certains n'avaient qu'une envie : se battre. Aemon avait été le premier à interdire l'AD et en tant que duc suzerain, le roi était intervenu en lui signifiant que c'était son droit mais que frapper et retenir prisonnier un messager était une faute grave et grossière. Que son vassal ne veuille pas d'une armée indépendante sur ses terres, passe encore, mais qu'il en vienne à oublier les règles les plus élémentaires en était une autre.

Puis, Semoras d'Olyssea avait suivit l'exemple, mais cette fois, Aranel d'Actellys n'avait pas protesté. Olyssea devait moins l'intéresser stratégiquement qu'Ancenis.

Et enfin, l'apothéose... Baudoin d'Oesgard avait décidé de bouter l'AD hors de ses terres, malgré les menaces de son suzerain qui appartenait à cette guilde. Et cela menait à une guerre... Comme si les hommes avaient bsoin de cela! Trystan se massa les tempes alors qu'on frappait à la prote et que Thibaut faisait entrer le chef des services secrets, Arthur de Melasinir, qui parla avec déférence au roi. Celui-ci ne répondit pas tout de suite. Le jeune valet comprit le message et s'éclipsa, laissant les deux hommes seuls. Le roi fit un geste compliqué avec les mains et l'air sembla soudain changer, plus ouaté et confiné.

- "Maintenant sommes-nous définitivement à l'abri des oreilles indiscrètes."

Le sort jeté empêchait quiconque à l'exception des deux hommes d'entendre la conversation. les murs avaient des oreilles et même les espions des SSR pouvaient être des traitres. Il se méfiait de tous. Quant à Arthur, il réservait son jugement, mais le noble était quelqu'un de compétent et dévoué. En apparence. Tous ces jeux de pouvoirs finissaient par rendre le jeune monarque paranoïaque et il savait qu'il devait se raisonner et ne pas le montrer.

- "Je vous en prie Arthur, asseyez-vous et expliquez-moi les faits."

Le roi était occupé, mais savait s'aménager des temps libre spour certaines affaires et certaine spersonnes. Arthur en faisait partie. La clé du pouvoir était l'information. Il dvait connaitre ses ennemis, ses amis, leurs ambitions et en jouer pour les garder sous contrôle. Le baron d'Oesgard avait-il défié son Seigneur pour affirmer ses droits ou pour déclencher une guerre? Il fallait envisager toutes les possibilités...

Absolument toutes.

Trystan sourit en coin alors qu'Arthur semblait lui envier sa magie. Oh oui, c'était des plus utiles et ce petit sort était d'une simplicité enfantine mais très pratique et efficace. Mais trystan en avait de bien plus dangereux et puissants dans son arsenal, simplement, il n'avait pas vraiment l'occasion de faire étalage de ses "talents". Sauf à Alonna. Et encore, étant aveugle, lancer des sorts lui demandait une prudence extrême.

- "Je ne suis pas un puissant guerrier, laissez-moi au moins être un mage redoutable. Même si je reconnais que ce tour de passe passe n'a rien d'effrayant, bien qu'il soit très utile. Mais vous êtes un outil bien plus précieux que cette magie Arthur, les informations que vous récoltez sont bien plus puissantes encore."

Il se tut, attendant que le chef des espions lui fasse alors son rapport. Rapport qu'il écouta sans l'interrompre, silencieux, impassible. Il savait tout cela, bien évidemment. Il connaissait le problème avec l'AD et connaissais ces nobles méfiants et fermés à toute ouverture avec les autres races. l'alliance avec nains et elfes ne plaisaient pas à tous qui voyaient là une avancée de mauvaise augure. On disait les elfes arrogants et racistes, mais certains hommes ne valaient pas mieux. Certains étaient attachés à la pureté de la race et voyaient très mal les bâtards inter races. Ou les batards tout courts, songea-t-il avec une pointe d"ironie. Il savait qu'il ne faisait pas l'unanimité, loin de là. Bâtard aveugle et indigne de la couronne. Il n'avait plus qu'à faire ses preuves et s'imposer en provoquant le respect ou la peur chez ceux qui le dénigraient.

Arthur termina son rappore, non sans exprimer son point de vue. Trystan laissa un bref silence succéder à ce long compte rendu, puis rompit le silence :

- "Si Merwyn de Serramire avait eu une once de bon sens, il aurait demandé à Baudoin de le seconder sur certaines décisions et lui aurait donné une place honorifique. Le Baron d'Oesgard n'est peut-être pas homme de Cour, mais il sait s'occuper d'une armée et nous avons bien besoin de cela."

Il soupira et se massa de nouveau les tempes. Cette affaire était délicate... très délicate. Trystan n'avait pas relevé les dires d'Arthur concernant la façon dont le Duc gérait son armée. En théorie, il n'avait pas à intervenir là dessus non plus, même s'il se faisait la réflexion qu'en cas de conflit armé, Baudoin avait de fortes chances de remporter la victoire, même avec beaucoup moins d'hommes. Mais les hommes n'avaient pas besoin de perdre des soldats, pas en ce moment, surtout pas.

- "Et Merwyn de Serramire devrait prendre un peu de plomb dans la tête au lieu d'agir vivement à chaque offense ou contrariété."

N'avait-il pas envisagé d'attaquer la Dross pour les punir d'avoir abriter le drow qui avait enlevé Katalina? Il avait demandé des troupes au roi pour l'aider et se les étaient vus refuser avant de se faire conseiller de façon ferme, mais définitive par Trystan de ne pas attaquer au risque de perdre beaucoup.

- "Merwyn est membre de l'Armée des Divins, il semblerait que ses vassaux ne lui fassent pas assez confiance pour que cela les incite à accepter cette armée..."

Et c'était déjà là un problème et une faille importante.

- "Que préconisez-vous Arthur?"

Je me doutais que si l'homme était devant moi, c'était parce qu'il avait des solutions à proposer ou des idées à émettre.

Face à cette situation, trystan en venait à s'interroger sur le bien fondé d'une noblesse hréditaire. Malheureusement, naître noble ne donnait pas forçément les qualités nécessaires pour régner. Il avait quelques exemples en tête et Merwyn venait s'y ajouter. Bien des gens du peuple étaient des gens capables... Mais il était très difficile de s'extraire de sa condition pour entrer dans une autre caste. Il eut une petite pensée pour Keshem, le jeune bûcheron qui lui avait sans doute sauvé la vie et était devenu un chevalier du Lys d'Or. C'était amplement mérité, mais mal vu. Il pensa aussi à Johann et son sale caractère, mais à l'esprit martial et vif. Ce n'était qu'une femme, sans noblesse, mais plus capable que bien des hommes malgré son jeune âge. Là encore, elle ne faisait pas l'unanimité, loin de là, surtout parce qu'elle était femme. C'était injuste et il aurait aimé faire évoluer les mentalités, mais il devait le faire prudemment et ne pas tout chambouler en imposant.

- "Il est bien dommage que Merwyn n'ai pas un conseiller qui saurait lui faire voir l'évidence, une évidence que même un aveugle ne peut louper..."

Trystan soupira, se moquant de lui-même sans pouvoir se départir d'une pointe de lassitude. Merwyn ne lui était pas infidèle, il était juste trop impulsif et orgueilleux. Attaquer Oegsrad était une grave erreur stratégique... La baronnie venait à peine de sortir d'une guerre qui avait ravagé ses campagnes et le duc ne trouvait rien de mieux à faire que d'attaquer son baron? Et les paysans dans tout ça? Les pauvres gens qui avaient essuyé les attaques des drows et risquaient la famine avec une guerre sur leur terre? Sans oublier qu'attaquer une terre frontalière, rempart contre les drows, était d'une stupidité sans nom... Trystan maugréa :

- "Je n'ai en effet pas à intervenir, mais cet imbécile va laisser une porte ouverte aux drows pour pénétrer sur nos terres. J'espère quand même qu'il ne trouvera pas d'alliés pour cette folie insensée... Alonna ne peut se permettre cette vendetta, ils on trop souffert, ils doivent se renconstruire... Erac et Langehack ne lui viendront pas en aide, c'est évident. Soltariel reste un mystère pour moi... Mais si le conflit prend une dimension plus importante, alors là, évidemment, je me dois d'agir..."

Un rictus retroussa ses lèvres à cette perspective. Il ne pouvait tolérer une guerre civile maintenant. Il prit une mine pensive aux paroles d'Arthur. Destituer Merwyn, confier le duché à quelqu'un de confiance et laisser Baudoin faire son travail. C'était séduisant, très séduisant même.

- "Je risque de m'attirer les foudres des nobles s'il s'avère que je peux éjecter ainsi un des leurs, sans remords... C'est à double tranchant : j'affirme mon pouvoir sur eux et leur fait comprendre que je ne tolérerais nulle incartade, mais je m'attire aussi leur inimitié... Déjà qu'être un bâtard aveugle ne m'avantage pas..."

Il se passa une main sur le visage, soudain las, avant de reprendre d'une voix sévère :

- "Il faut poser à Merwyn un ultimatum : ou il cesse sa folie et revient à la raison en préférant occuper son armée à surveiller les frontières qu'à satisfaire ses caprices ou bien la couronne trouvera quelqu'un de plus censé pour accomplir la tâche qu'il semble si aisément oublier au profit de ses passions."

Emporté, lubrique... il avait vraiment tout pour conduire son duché à sa perte. Et Trystan lui apprendrait à assumer son rôle et à agir en duc plutôt qu'en gamin capricieux... ou il perdrait son duché.

- "Prenez une plume Arthur et notez ceci :

Nous, Trystan Ier, roi des Hommes et duc d'Erac, vous sommons, Merwyn de Serramire, duc de Serramire, de revenir à la raison et de cesser toute velléité d'attaque sur votre vassal, le Baron d'Oesgard. Ce conflit naissant prend des proportions trop importantes pour que la couronne se garde d'intervenir. Serramire a déjà été l'attaque de nos ennemis, les drows, Alonna et oegard ont subi de lourdes pertes humaines et de graves dommages et nous ne saurions tolérer que des luttes intestines affaiblissent la frontière et permette à la menace drow de pénétrer nos terres.
La sécurité de nos gens priment avant la fierté et nous sommes certain que vous comprendrez notre position quant à ce conflit. Mais votre appartenance à l'Armée des Divins et votre désir de protéger sa légitimité et son nom ne doivent pas vous faire oublier que vous servez avant tout votre royaume et devez agir pour le bien de celui-ci, qu'importent les offenses subies.
Baudoin d'Oesgard manque peut-être de diplomatie, mais il est un guerrier chevronné et des plus capables et nous vous conseillons de prendre avis auprès de lui pour assurer la défense du territoire, plutôt que de chercher à le faire plier en combattant et en sacrifiant ainsi des hommes.
Plus que jamais, nous nous devons d'être unis et ce n'est qu'à ce prix que nous obtiendrons la victoire et écarteons définitivement la menace drow.
Nous espérons que nos paroles trouveront un chemin jusqu'à votre conscience et votre honneur et que vous saurez faire le bon choix.

Nos salutations."

Trystan attendit quelques instants, avant de reprendre la parole :

- "Je ne veux pas d'une guerre civile. Espérons que la diplomatie nous permettra d'y échapper une fois encore. Cependant Arthur, je vous demanderai à vous et vos hommes de garder un oeil sur ce qu'il se passe en Serramire et de me faire des rapports réguliers. Ce sera tout."

L'entretien était terminé pour cette fois, mais Trystan se doutait qu'il entendrait encore parler de Serramire.

[Désolée Arthur, je clos pour ne pas te bloquer pendant deux semaines ]