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 Festin au château (suite)

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Fergus d'Hautval
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MessageSujet: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeDim 18 Oct 2009 - 20:41

Le château de lord Bulwer était petit mais solide, avec des murailles épaisses et des portes de chêne cloutée. Il se trouvait placé sur une éminence au milieu d'un vallon, sur lequel on n'apercevait aucune trace des soins qu'on prend ordinairement pour orner les environs de l'habitation d'un gentihomme. Un enclos ou deux, séparés par des murs en pierre, ainsi que sur tout le reste du domaine, sur les lisières étroites qui bordaient le ruisseau, quelques champs semés d'orge, constamment exposés à être dévastés par les troupeaux de vaches et de moutons qui paissaient sur les hauteurs voisines. Le lord Bulwer en question se tenait à cheval devant les portes. C'était un homme grand et corpulent aux imposants favoris blancs, sa taille, quoi que forte pour son âge, était cependant bien prise ; sa démarche ressentait le poids des années. Il attendit que la troupe arrive à sa hauteur et souhaita la bienvenue au jeune seigneur et à sa suite. Le reste de la troupe franchit les portes et pénétra dans le château, et la cour intérieure devint un véritable bazar encombré de garçons d'écurie, de cavaliers et de serviteurs. Le tout agrémenté par les imprécations des hommes et les aboiements des chiens.

Avant d'entré dans la salle du festin, on vint présenter à Eskevar le bassin pour se laver les pieds ; cette offre patriarcale n'était point à dédaigner après le voyage qu'il avait fait à travers forêts et bruyères. La tâche de l'ablution ne fut accomplie par une jeune beauté qu'Eskevar se rappela être l'une des filles de son hôte. Le jeune seigneur avait revêtit pour l'occasion un costume typique de sa région : le plaid
. le plaid constituait le seul vêtement de la plupart des Highlanders. C'était un grand morceau d'étoffe rectangulaire, ou de laine, pour les plus riches. La nuit le dormeur l’enroulait autour de lui; le jour, pour le revêtir, les montagnards le posaient d’abord sur le sol, la ceinture en dessous. Ensuite, ils le plissaient avant de s’allonger dessus. Ils enroulaient l’étoffe autour de leur corps, attachaient la ceinture et se relevaient. Ils endossaient le manteau, puis formaient une boucle sur l’épaule gauche avec le reste de tissu qu’ils fixaient à la ceinture. Le résultat n’était pas sans évoquer une toge, ou une ébauche de kilt, car le kilt est une version réduite du plaid.

Il pouvait se porter de différentes manières, en fonction du temps et des circonstances. Parfois, la partie supérieure du plaid tombait sur les deux épaules, comme une cape. D’autres fois, pendant les combats, les heldirois enroulaient le surplus de tissu autour du bras gauche, en guise de bouclier. Le guerrier pouvait également s’en servir comme couverture, atout non négligeable lorsqu’il s’agissait de se dissimuler en pleine nature des membres d’un clan rival. En revanche, il pouvait se révéler encombrant pendant les corps à corps, et les guerriers jetaient leur lourd plaid pour combattre en chemise, puis parcouraient le champ de bataille en quête de leur bien. Eskevar portait le sien enroulé autour de la taille, comme un kilt, et rejeté sur l’épaule gauche, à l'aide d'une broche en or.

La salle du festin occupait tout le rez-de-chaussée de l'habitation. Une énorme table de bois de chêne y régnait dans toute sa largeur, et d'autres tables, moins conséquentes, ainsi que des traitaux, étaient disposées dans les longeurs de la salle. Le dîner était copieux, et les convives étaient nombreux, jusqu'à former cohue. Au haut de la table était placé Eskevar, en sa qualité de noble le plus important, avec le lord et ses deux invités à ses cotés.
Les boissons furent distribuées dans le même ordre et avec les mêmes gradations. On servait aux plus proches voisins du seigneur d'excellent vin et de la bière forte désaltéraient les convives assis plus bas. Chacun savait que son goût devait être régler suivant son rang.


_ Soyez les bienvenus dans nos foyers, déclara lord Bulwer avec un ton cérémonial, et permettez-moi de vous offrir le pain et le vin en l'honneur de notre amitié.

Eskevar s'inclina, tandis que ses vassaux hochaient la tête d'un air non moins cérémonieux et levaient leur coupe en l'honneur de la dite amitié.

_
Chaneil facal agam dhuib ach taing*, déclara-t-il lentement.
*"Je ne trouve pas d'autre mot à dire que merci."

Eskevar proposa une santé en l'honneur de leur hôte, le digne ami de sa respectable voisine et alliée, Helderion. Et tout le monde but, approuvant hautement la générosité du lord. Leur hôte fit signe à quelques musiciens et on sortit les instruments, la douçaine, les violons, le luth, le fagotto et la viole de gambe. L'ensemble se mit à jouer et les chanteurs à chanter, les voix des amateurs se joignant à celles des professionels. Les serviteurs apportèrent les plats et les jongleurs firent leur apparition, portant leurs vêtements bouffant en soie et en santin. Tous trois avaient quatre torches chacun, qu'ils se mirent à jeter dans les airs, l'une après l'autre. Les lames de feu tourbillonnantes semblaient prendre vie entre leurs mains, devenant des oiseaux de feu flamboyant décrivant des figures au-dessus de leur tête. Les jongleurs s'écartèrent et les torches passèrent de l'un à l'autre, quittant leurs mains si rapidement que l'on aurait pu croire que qu'ils n'avaient pas besoin de les toucher. Fasciné par la dextérité des artistes, Eskevar applaudit des mains et il fit signe à l'un des jongleurs d'approcher pour lui exprimer sa satisfaction quand à la qualité du spectacle. Il plongea ensuite la main dans une bourse qu'il portait à la ceinture et en sortit une douzaine de pièces qu'il remit au troubadour. Il se tourna ensuite vers Etheldred.


_ Vous m'avez dit faire route vers Diantra ? Pourrais-je vous questionner sur l'humeur de nos provinces ? Car je suppose que vous avez traverser le nord, pour ainsi emprunter nos forêts. L'on y parle de plus en plus d'une guerre civile m'a-t-on dit..

Il tendit derechef sa coupe et un page apparut derrière lui, la remplissant aussitôt. La saveur fruitée de la boisson sur ses papilles lui mit aux lèvres un sourire de satisfaction.

_ Fameux vin que celui de Hautval, en vérité. Dit-il d'un air songeur.

Le jeune seigneur se cala confortablement dans son siège, et prit un air intéresser.

_ Vous même avez beaucoup voyager, comment... comment le peuple a-t-il perçut l'édit du roi? Car c'est bien là la cause de toute cette agitation, ne nous y trompons pas. Y est-il favorable?

Il se pencha vers l'elfe Fäardrill, de l'autre coté de son siège, et ajouta.

_ Croyez m'en, bienheureuse la paix des elfes...

Savez-vous qui dirige à présent Alëandir ?




[Pour ceux qui voudrait savoir à quoi ressemble le plaid :
- http://a912.ac-images.myspacecdn.com/images01/48/l_26d57115328bf1869de09cd30b218c07.jpg
- http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5f/Flora_MacDonalds_Farewell_to_Bonnie_Prince_Charlie.jpg/200px-Flora_MacDonalds_Farewell_to_Bonnie_Prince_Charlie.jpg]


Dernière édition par Eskevar Helderion le Mar 3 Nov 2009 - 11:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeLun 19 Oct 2009 - 17:14

Une journée à cheval. Quand Etheldred s'en rendit compte, elle dû faire un gros effort sur elle-même pour ne pas faire demi-tour en courant. Tout d'abord, c'était du temps passé à faire autre chose que rentrer chez elle. Quelques mois plus tôt, cela ne lui aurait posé aucun problème, mais, à présent, son apprenti l'attendait seul à la maison et elle ne voulait pas laisser le jeune garçon trop longtemps livré à lui-même. C'était déjà difficile de tisser un lien avec lui, disparaitre ainsi plusieurs jours n'allait pas l'aider. Ensuite, la jeune femme ne savait pas monter à cheval. Oh, elle n'en avait pas spécialement peur, mais elle n'avait jamais eu l'occasion d'apprendre l'équitation et le trajet s'avéra quelque peu éprouvant pour elle, même si elle s'efforça de faire bonne figure et ne dit rien pour ne pas ennuyer Eskevar.

Quand - enfin - le château apparut devant eux elle eut un soupir de soulagement discret. Elle commençait sérieusement à être fatiguée de toute cette agitation. Seulement, elle savait que vu le milieu dans lequel elle se trouvait, il n'allait pas vraiment être question de se reposer. De fait, elle était plutôt tendue, ne se sentant pas vraiment à sa place parmi tous ces nobles et elle se fit aussi discrète, quoique souriante, que possible. Elle ignorait nombre des coutumes et façons de faire de ces gens, mais elle comprit tout de même quel honneur on leur faisait en les plaçant près de leur hôte au haut bout de la table. Faisant attention à manger en même temps que les autres convives, elle calqua son repas sur celui d'Eskevar afin de ne pas commettre d'impair.

Toutefois, lorsque les musiciens vinrent égailler l'assemblée, Etheldred se détendit un peu. Elle n'avait plus ni faim (combien de plat allaient encore défiler ?!), ni froid et la musique était agréable. Elle n'avait jamais vu certains de ces instruments et les observa de sa place avec curiosité tout en battant la mesure du bout des doigts sans même s'en rendre compte. Si elle se sentait encore en décalage avec les nobles, elle n'en était pas moins heureuse d'être là.

Lorsqu'Eskevar s'adressa à elle, la jeune femme perdit son sourire. Le sujet était bien sombre...


" Je regrette, je ne saurais vous dire ce que l'on pense en province car je voyage en évitant les villages. Cependant, à Diantra, la rumeur enfle de jours en jours. C'est ce qui m'a décidée à sortir par ce temps, et aussi loin, pour faire provision de simples... au cas où. "

Elle prit le temps de réfléchir à la seconde question, consciente que ce genre de discussion pouvait très vite dégénérer selon les personnes qui la menaient.


" Pour être honnête... Je crois qu'il y a trois catégories de personnes : celles qui y croient et ont donc beaucoup d'espoir quand à cette nouvelle façon de rendre justice ; celles qui ont ricané en disant que le roi pouvait toujours prétendre être juste mais que cela ne l'engageait à rien ; et enfin, la majorité des gens qui ont vaguement écouté l'édit d'une oreille et l'ont oublié aussi vite, car leur vie quotidienne n'en a pas été bouleversée pour autant. "

Elle n'avait pas dit ce qu'elle même en pensait et elle haussa légèrement les épaules, précisant :


" Je me base sur ce que j'entends dans mon herboristerie, les commérages et autres bavardages des uns et des autres. Les paroles s'envolent, les écrits restent, hors, la plupart des petites gens ne savent pas lire. On en parle beaucoup, mais c'est tellement déformé au final... Enfin, quoique souhaite voir appliquer le roi, il n'en demeure pas moins que ce n'est sans doute pas chose facile à mettre en place. "

Avec un sourire légèrement ironique, elle conclut, donnant enfin le fond de sa pensée :

" Pensez-vous sincèrement que si nous avons ce soir un différent j'aurais la moindre chance de l'emporter contre vous ? Le roi peut publier tous les édits qu'il souhaite, il faudra du temps pour que les mœurs changent. C'est un beau geste, s'il est sincère, mais cela reste des mots sur un papier. "

C'est à ce moment qu'elle prit conscience de ce qu'elle venait de dire. Oh, elle avait réfléchit chacun de ses mots et n'avait pas parlé à la légère, c'était loin d'être une bavarde qui parlait plus vite qu'elle ne pensait ! Mais elle se rappela tout à coup qu'elle venait de balancer à la figure de son hôte que leur roi état sans doute bien gentil mais pas forcément très efficace ! Tout ça assortit d'une pointe de désillusion sur les privilèges de la noblesse. Pas vraiment le genre de chose à dire à un noble et encore moins à quelqu'un qui venait de vous inviter à sa table ! Elle sentit le rouge lui monter aux joues et s'absorba dans la contemplation de son verre, soulagée que la conversation dérive sur les elfes.
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Mina de Hautval
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeJeu 22 Oct 2009 - 16:17

Le voyage jusqu'au lieu où Eskevar, ses hommes, la jeune herboriste, et Fäardrill allaient passer la prochaine lune était sur le point de se terminer. Au loin, on pouvait voir un vallon, qui semblait être le domaine d'un noble. Les hommes d'Eskevar pointaient du doigt un château. Le jeune elfe crut entendre qu'il appartenait au lord Bulwer. La motivation soudaine du convoit mit quelque peu de gaité pendant les dernières minutes de cette longue chevauchée.

Le lord en question les attendait à l'entrée de sa grande demeure. En passant devant lui, entrant dans la cour basse, Fäardrill s'inclina légèrement, en signe de respect, puis continua son chemin. Dans la plus grande politesse, il demanda une salle où il pourrait quelque peu épousseter ses vêtements. C'était le minimum, car il n'avait pas sur lui les vêtements qu'il portait habituellement pendant ce genre de banquet. On lui accorda.

A l'heure du festin, le jeune elfe, vêtu de longs vêtements noirs, portant un collier elfique, et muni de sa sacoche renfermant sa flûte traversière, rejoignit Eskevar au rez de chaussée. Il portait un étrange vêtement, qui pour autant lui allait à merveille. Celui-ci plaça ses invités, Etheldred et Fäardrill, à ses côtés. L'elfe y vit un honneur qu'on leur faisait. Il s'appliqua donc - tout comme l'herboriste, semblait-il - à adapter chacun de ses actes en fonctions de ceux d'Eskevar. Ne connaissant que peu de coutumes, il valait mieux calquer ses gestes sur ceux d'une personne habituée à ce genre d'évènements.

Alors que les plats commençaient à défiler devant eux, on demanda des musiciens. Ceux-ci ce mirent à jouer. La musique humaine avait une touche aussi étrange que prenante. Leur théorie musicale, quelque peu différente de celle des elfes, était très complexe, et l'on s'étonnait toujours dans le royaume sylvestre de la rapidité d'apprentissage des hommes. Cette musique festive était réjouissante. Fäardrill applaudit longuement la prestation. Il aimait cette musique. Il en avait toujours été admiratif.

Après avoir dit quelques mots à Etheldred, Eskevar se pencha vers Fäardrill. Le noble et l'herboriste semblaient s'entretenir sur le vaste sujet de la politique actuelle, ce qui expliqua les premiers mots du noble.


" Croyez m'en, bienheureuse la paix des elfes... Savez-vous qui dirige à présent Alëandir ? "

L'elfe tourna la tête vers son interlocuteur, ce qui écarta les cheveux de son visage. Son longs yeux bleu fixaient ceux du jeune noble.

" Rima Marcil est toujours l'intendant de notre royaume, monseigneur. J'ai un jour eu l'honneur de jouer devant la haute noblesse, et de lui échanger quelques paroles. Il me semble être une personne très sensée. Il dirige on ne peut mieux nos terres depuis ... "

L'elfe se tut, et baissa la tête. Il n'aimait guère parler de cet évènement qui avait navré (au sens ancien !) la population elfique. Tentant de combler le léger silence qui essayait de s'installer, il reprit la parole.

" J'ai cru entendre tout à l'heure que vous êtes le propriétaire des terres de Hautval ... Pouvez-vous, si cela vous divertit, me parler de la manière de diriger une si grande contrée? Je ne suis qu'un ménestrel, et je ne sais que peu de choses, en matière de commandement et de gestion. Néanmoins, tout ceci m'intéresse grandement. "
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeJeu 29 Oct 2009 - 23:09

" Je regrette, je ne saurais vous dire ce que l'on pense en province car je voyage en évitant les villages. Cependant, à Diantra, la rumeur enfle de jours en jours. C'est ce qui m'a décidée à sortir par ce temps, et aussi loin, pour faire provision de simples... au cas où. "

Plissant le front, Eskevar tapota sa lèvre supérieure d'un long doigt fin. Sa bouche se détendit, s'incurvant légèrement avant de s'exprimer d'un ton caustique.

_ Je ne serai pas surpris d'apprendre qu'ils se trouvent déjà en route pour Diantra avec la totalité de leur armée... Il ne faut pas les sous-estimer. Contrairement au Roi, ils ont fait leurs classes dans diverses campagnes sur le continent et ils ont croisé le fer avec plus d'un. Pendant que les conseillers du Roi, eux, livraient tranquillement leurs petites guerres oratoires...

Il sourit. Les jointures de ses doigts étaient blanches sur le pommeau de son siège. Ses yeux fixaient le vide devant lui, perdus dans quelques sombres pensées.

_ L'affrontement aura lieu dans les mois qui suivent, j'en gage ajouta-t-il en feignant l'indifférence.

Elle prit le temps de réfléchir à la seconde question, cherchant ses mots et il attendit patiement qu'elle reprenne la parole. Son avis l'intéressait réellement et il avait à cœur d'apprendre ce que le commun pensait de cet édit qui avait fait tant jaser.

" Pour être honnête... Je crois qu'il y a trois catégories de personnes : celles qui y croient et ont donc beaucoup d'espoir quand à cette nouvelle façon de rendre justice ; celles qui ont ricané en disant que le roi pouvait toujours prétendre être juste mais que cela ne l'engageait à rien ; et enfin, la majorité des gens qui ont vaguement écouté l'édit d'une oreille et l'ont oublié aussi vite, car leur vie quotidienne n'en a pas été bouleversée pour autant. "

Eskevar sourit et hocha la tête d'un air approbateur, tout à l'écoute de la jeune fille. Il était admiratif d'une telle perspicacité. La guérisseuse était futée, voyant les choses d'un regard désabusé. Cette perspicacité, il l'en aurait sincèrement complimenté, si elle n'avait pas conclut d'un sourire ironique le fond de sa pensée.

" Pensez-vous sincèrement que si nous avons ce soir un différent j'aurais la moindre chance de l'emporter contre vous ? Le roi peut publier tous les édits qu'il souhaite, il faudra du temps pour que les mœurs changent. C'est un beau geste, s'il est sincère, mais cela reste des mots sur un papier. "

Pantois, le seigneur d'Helderion tourna son regard vers la jeune guérisseuse avec un étonnement qui n'était pas feint. Comment osait-elle remettre en cause directement devant lui l'autorité du roi ? Un incompétent ? Pis, elle suggérait qu'il n'était pas obéis dans son propre royaume. Voilà qui relevait de la sédition. Mais plus encore, elle l'avait abaissé à sa condition. Elle c'était placé à égalité avec lui en suggérant un différent entre elle, fille du commun, et lui, Eskevar, fils d'Angelemir, chevalier oint, lord titré, souverain et maître des clans et seigneurs d'Helderion. Tenir de tels propos devant lui était suffisant pour qu'il lui fasse couper la langue...

Le jeune homme ouvrit grands les yeux et la bouche. Et resta un instant figé sur place. Puis se fendit d'un sourire. Ses doigts se mirent à pianoter sur son genou, et il dévisagea Etheldred de son œil gris scrutateur. Il était nettement plus jeune que tous les autres nobles réunit ici, et il arborait un sourire charmeur creusant deux belles fossettes dans ses joues charnues et lisses.

Il haussa les épaules et esquissa une moue dépitée. Suivit d'un petit ricanement rauque.

_ Je dois réellement vous prier de vous tenir un peu tranquille. Il me serait facheu qu'il vous arrive quoi que se soit. Par chance, je doute que l'on ait entendu vos paroles plus loin qu'à cette partie de la table.

Retrouvant son sérieux, il poursuivit.

_ La sincérité. Je doute qu'elle l'intéresse. Quand à votre... "question", nous partageons je crois, le même avis.

Un petit sourire cynique se dessina au coin de ses lèvres.

_ Comme vous l'avez si bien démontrer, le monde est une comédie. Et les hommes en sont les spectateurs. C'est l'une des premières choses que j'ai apprise, après la mort du seigneur mon père.

Ainsi, vous comptez faire route sur Diantra. Vous avez donc l'intention d'offrir vos services en tant que guérisseuse ?

" Rima Marcil est toujours l'intendant de notre royaume, monseigneur. J'ai un jour eu l'honneur de jouer devant la haute noblesse, et de lui échanger
quelques paroles. Il me semble être une personne très sensée. Il dirige
on ne peut mieux nos terres depuis ... "


Eskevar en revint à son second invité. Constatant que
l'elfe s'était tut pour prendre un air navré, il hocha à nouveau la tête.

_ L'évocation de ce souvenir doit vous être fort douloureux.

" J'ai cru entendre tout à l'heure que vous êtes le propriétaire des
terres de Hautval ... Pouvez-vous, si cela vous divertit, me parler de
la manière de diriger une si grande contrée? Je ne suis qu'un ménestrel, et je ne sais que peu de choses, en matière de commandement et de gestion. Néanmoins, tout ceci m'intéresse grandement. "


_ Très certainement. Avez-vous une question en particulier ?
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeVen 30 Oct 2009 - 8:38

" Je ne serai pas surpris d'apprendre qu'ils se trouvent déjà en route pour Diantra avec la totalité de leur armée... Il ne faut pas les sous-estimer. Contrairement au Roi, ils ont fait leurs classes dans diverses campagnes sur le continent et ils ont croisé le fer avec plus d'un. Pendant que les conseillers du Roi, eux, livraient tranquillement leurs petites guerres oratoires... "

Etheldred blêmit. Elle se doutait que les choses allaient mal tourner, mais à ce point... Elle ne savait que trop ce qui allait en découler et cette idée l'atterrait. Eskevar souriait et elle supposa qu'un noble devait voir la situation autrement. Il avait évidemment une vue sur les événements bien plus étendue que la sienne. Certes, il lui avait posé des questions sur ce qu'elle avait pu remarquer à Diantra, mais en soi, ce que pouvait penser la populace était secondaire tant que cette dernière restait à sa place. Il ajouta que l'affrontement aurait lieu dans les mois suivants et elle ferma les yeux un instant pour conserver un semblant d'indifférence comme lui arrivait si bien à le faire. Pour sa part, c'était raté, il était inutile d'être fin psychologue pour voir que cette idée la touchait. Un beau massacre en perspective...

En revanche, lorsqu'elle finit par se montrer plus sincère, elle comprit qu'elle avait définitivement fait une erreur. L'expression de son hôte et le temps qu'il mit à répondre, alors qu'il devait avoir la répartie facile la fit se maudire d'avoir parlé trop vite. Aussi, quelle idée avait-elle eu d'accepter cette invitation ? Elle n'était certes pas bavarde, mais elle n'aimait pas non plus tourner autour du pot en belles formules courtoises et hypocrites. On lui demandait son avis, elle le donnait si elle jugeait que ça en valait la peine... Joli résultat !


" Je dois réellement vous prier de vous tenir un peu tranquille. Il me serait fâcheux qu'il vous arrive quoi que se soit. Par chance, je doute que l'on ait entendu vos paroles plus loin qu'à cette partie de la table. "


Tiens, elle ne se faisait pas jeter hors de table - ou pire - et elle osa relever les yeux vers Eskevar, légèrement surprise et visiblement désolée. Elle lui rendit son sourire, quoiqu'il fut un peu indécis :


" Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas vous insulter. "

Le pire, c'est que c'était tout à fait sincère. Quelques soient ses pensées vis à vis du roi, ou de la noblesse en général, elle n'en voulait pas à Eskerion lui-même qui s'était toujours montré aimable. Ni même au roi, qui jusque là avait conservé un calme relatif sur ses terres. En même temps... Maintenant qu'elle était là, il ne pouvait pas non plus s'imaginer qu'elle allait agir comme une petite potiche noble à tourner autour du pot en faisant de belles phrases et en papillotant des cils. Elle avait beau trouver que certains privilèges étaient excessifs, elle n'aurait choisi cette vie pour rien au monde : elle tenait bien trop à sa liberté et elle savait à quoi était réduit le rôle de la femme dans ce milieu. Elle s'en passait volontiers ! Enfin, elle pouvait patienter sans lui dire ses quatre vérités, il ne fallait rien exagérer. Seulement, qu'il n'aille pas la tenter en lui demandant son avis !

Elle écouta la suite et hocha la tête lentement à sa dernière question :


" J'habite Diantra, à présent et je crois que c'est la moindre des choses de ne pas regarder les gens mourir sans agir... Je ne me réengagerai pas dans l'armée, c'est devenu hors de propos, mais je ferai mon possible, oui. "

Elle avait l'air plus sombre, tout à coup et elle finit par avoir un petit sourire triste en ajoutant :

" Vous devez trouver cela dérisoire... "

Il y avait une pointe de colère dans sa voix quand elle ajouta :

" Peut-être pourriez-vous m'expliquer pourquoi les humains se divisent alors que les drows menacent ? Faut-il être suicidaire ! Je comprends bien qu'ils profitent de la période troublées, mais ensuite ? Quand les drows attaqueront de nouveau, que deviendrons-nous une fois divisés ? "

Cet état de fait l'affligeait.


" Alonna n'était qu'un avertissement. Même vainqueurs, les pertes ont été terribles. Et maintenant il va falloir revivre ça ? "

La question était plus pour elle-même, cette fois, étant donné qu'elle n'y changerait rien et qu'Eskevar discutait à présent avec Fäardrill. Comment diriger une si grande contrée ? L'interrogation était légitime, notamment vu l'âge de leur interlocuteur, à plus forte raison du point de vue d'un elfe. Enfin, lorsqu'on voyait que les nobles plus âgés s'entredéchiraient joyeusement, il n'y avait pas tellement plus d'inquiétude à avoir. La noblesse n'était-elle pas sensée défendre la populace ? Vu les circonstances, la jeune femme commençait à se poser de sérieuses questions. Après Alonna, elle y avait cru en soignant nombre de chevaliers blessés. A présent...
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Mina de Hautval
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeMar 3 Nov 2009 - 9:57

Eskevar suivait habilement les deux conversations, passant rapidement de l'une à l'autre. Malgré les efforts de Fäardrill, lorsque le jeune seigneur s'adressait à l'herboriste, il n'arrivait pas à suivre, et était plutôt attiré par la singulière musique des hommes. Mais lorsqu'il s'adressait à l'elfe, celui-ci se retournait vers son interlocuteur pour lui répondre rapidement.

" Très certainement. Avez-vous une question en particulier? "

Voyant que le jeune ménestrel ne se décidait pas, il se retourna vers Etheldred, et continua une conversation musclée, semblait-il. Fäardrill, ne connaissant que peu de choses en matière de politique, ferma les yeux, et tenta de tout mettre en ordre. Une contrée, probablement quelques découpages en cantons, des villes/villages, des habitants, un seigneur. Les questions se bousculaient dans sa tête, mais il ne fallait pas se presser; certaines pourraient peut-être offenser Eskevar, ou du moins, être impolies. Attendant que le noble se retourne vers lui, l'elfe but une gorgée d'eau et continua d'écouter les musiciens qui ne cessaient de jouer. Lorsqu'Eskevar se retourna vers lui, après une légère hésitation, il prit la parole.

" Monseigneur, sans mettre en cause vos capacités à gouverner, je me demandais si vous aviez des vassaux dirigeant des divisions de la contrée Hautval. Des cantons, si je puis dire. Si ce n'est le cas, veuillez m'excuser. Mes connaissances en matière de politique sont assez limitées. Une fois encore, je ne suis qu'un modeste ménestrel. "


Observant plus précisément le visage d'Eskevar, Fäardrill vit qu'il cachait une sorte de colère, ou au moins de mécontentement, probablement dû à sa conversation avec Etheldred. L'elfe n'osa néanmoins rien dire. L'expérience lui avait montré qu'auprès d'un noble, mieux valait ne rien dire lorsque l'on hésite à s'exprimer.

Attendant une réponse du jeune seigneur, l'elfe détourna son regard, et observa. Juste à côté de lui, du côté opposé à Eskevar, était assis un homme. Il avait le crâne rasé, et portait une longue barbe grise. Ses vêtements bleu et blanc n'étaient pas sans rappeler les couleurs d'Erac. Il discutait avec deux autres hommes, relativement plus jeunes que lui. Plus loin, au bout de la table, un vieil homme regardait dans la direction du jeune elfe. Celui-ci, gêné, détourna le regard, et se remit à observer les musiciens, au centre de la pièce.


[HRP] J'espère que ça ne dérange pas trop que mon RP' soit aussi court, dans ce message ... Parfois, l'inspiration me manque. De plus, certaines phrases sont assez maladroites. Mes excuses. [/HRP]
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Fergus d'Hautval
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Fergus d'Hautval


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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeMer 11 Nov 2009 - 6:00

Elle releva les yeux vers lui d'un air coupable, légèrement surprise et visiblement désolée, et lui rendit son sourire quelque peu indécis.

" Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas vous insulter. "

Eskevar se radoucit en apercevant l'embarras de son invitée, prenant tout à coup de la position dans laquelle elle se trouvait. Il lui adressa un sourire engageant.

_ Ne prenez pas à mal, ma dame, j'apprécie sincèrement votre franchise.

Il prit un air soudain las.

_ Il s'agit d'un don tellement rare chez les gens de ma qualité...

" J'habite Diantra, à présent et je crois que c'est la moindre des choses de ne pas regarder les gens mourir sans agir... Je ne me réengagerai pas dans l'armée, c'est devenu hors de propos, mais je ferai mon possible, oui. "

Etheldred prit un air sombre, et finit par avoir un petit sourire triste en ajoutant.

" Vous devez trouver cela dérisoire... "


Eskevar lui répondit doucement, sa main se posant de façon apaisante sur son bras.

_ Je trouve cela courageux.


Soudain quelque chose se frotta contre sa jambe, sous la table, et des yeux châtain foncé, de forme ovale et de taille moyenne, lui adressèrent une prière muette. Il tendit la main vers une cuisse de poulet et le laissa choir entre ses pieds. Avec un petit sourire, il se pencha pour ébouriffer la fourrure fauve de l'animal qui, un instant, s'interrompit pour lui mordiller doucement la main.

_ En aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix.

Le chien lui lécha la main, puis se coucha à ses pieds.

_ Mon père et mes précepteurs m'enseignaient que la guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté. La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens.

La mention d'Alonna réveilla en lui une vague de souvenirs, et lorsque, tout en maudissant la fumée qui lui piquait affreusement les yeux, Eskevar s'offrit une nouvelle lampée de vin, perdue dans ses pensées, c'est d'une voix lasse et pleine de mélancolie qu'il murmura, promenant sur la salle un regard couvert, tourné vers le passé.

_ Oui... Mon père partit pour Alonna, et sa maisonnée ne le revit jamais. Pour parler de la guerre, il n'y a que des larmes.

Sur un signe de lui, les serviteurs apportèrent le plat suivant, une croustade de rognons à l'ail aux herbes.

_ Qu'une guerre soit réellement juste, nul, je pense, ne saurait l'affirmer avant la paix, si ce n'est ceux qui l'a font de part et d'autre. Ce sont les paix justes qui font les guerres justes. Dans notre cas, la guerre n'est rien d'autre que l'art de tuer en grand et de faire avec gloire ce qui, fait en petit, conduit à la potence. Car c'est là le triste chemin de la félonnerie.

Eskevar secoua la tête.

_ Et de tout cela il n'est jamais qu'un seul et grand perdant, les Petites Gens. Le chevalier tire profit de la guerre, à travers la rançon. Ce sont les pauvres qui meurent...

Il soupira. C'était bel et bien de la folie. Des dizaines de milliers de personnes étaient mortes; leur sang inondait la terre; leurs cris restaient vains. Et pour quelle raison ? Pour l'ambition d'un roi et l'orgueil de quelques nobles de robe. Eskevar essaya de repousser ses idées rebelles. Les félons affirmaient que les conseillers du roi cherchaient à anéantir la noblesse. C'étaient des traitres, mais ils l'étaient devenus à cause de la vanité du roi.

_ Tous les hommes portent en eux la violence. C'est dans leur nature. On aurait peut-être dû trouver quelque intérêt à prévenir notre bon roi que la guerre n'était pas un jeu, avant qu'il ne projette ses édits, ricana-t-il d'un ton amer.

Au bas de la table, une plaisanterie fit s'esclaffer l'un de ses oncles. Un jeune écuyer se lança dans des querelles d'écurie. "Ton destrier, mon vieux, hé bien, c'est pas l'idéal pour jouter. Tu peux me croire, pas pareil, oh non, pas du tout pareil." Des arguments cent fois rabâchés. Drumond, Jacks et ses propres cousins, Douglas, se mirent à le huer. Le jeune Geordie Chisholm réclama du vin. Ce tranche-montagne de Keith et Alyn, qu'on allait armer chevalier sous peu. Il les regarda tous avec envie, assis là à rire. Il aurait volontier échanger sa place pour la leur.

Il avait attendu impatiemment le jour de ses seize ans, sa majorité, afin d'être libéré de ses obligations envers son père, d'être libre de connaître le bonheur, libre de vivre tout simplement. Et pourtant, trois ans plus tard, il était là, seigneur, le coeur gros et empli d'un sentiment de solitude indescriptible.


" Monseigneur, sans mettre en cause vos capacités à gouverner, je me demandais si vous aviez des vassaux dirigeant des divisions de la contrée Hautval. Des cantons, si je puis dire. Si ce n'est le cas, veuillez m'excuser. Mes connaissances en matière de politique sont assez limitées. Une fois encore, je ne suis qu'un modeste ménestrel. "

Une lueur d'amusement traversa le regard d'eskevar, agréablement surprit qu'il était devant la curiosité de l'elfe et la déviation qu'il lui offrait, sur un sujet plus gai.

_ Il n'y a nulle offenses, Messire, sourit-il en levant la main en signe de paix.

_ Loyers et mannerentes sont encaissés par les tacksmen, comme on les appellent dans mon pays. Ce sont de petits nobles faisant office de régisseurs qui allouent les terrains, prêtent semences et outils aratoires et organisent les transhumances, moyennant une part prélevée sur les sommes versées aux nobles du clan, la "fine". C'est eux aussi qui mobilisent l'Oste du clan pour la guerre, les mariages, les funérailles et les chasses du mois d'août - qui sont pour nous l'occasion d'organiser nos Jeux des Highlands, c'est à dire le tug o'war et le Toss the caber, le lancer de tronc d'arbre et la cornemuse, et qui sont pour chaque seigneur l'occasion de proposer une place dans leur garde aux plus braves.

J'emploie moi-même un tacksmen, ou régisseur comme vous préférerez, pour s'occuper de mes champs et des métayers, surtout quand je suis accaparé par d'autres affaires. L'homme administre mes domaines, surveille les plantations, organise les récoltes et règles les problèmes des métayers quand je suis au loin
.

Le jeune seigneur prit un air songeur. Les coutumes pouvaient être très différentes entres les basses et hautes-terres de Hautval. Comment Charles s'y prenait-il ? Serait-il à sa hauteur si, comme devait l'y emmener son plan, il lui succédait à la tête de la baronnie ?

_ Le baron employait ce me semble lui aussi des régisseurs. Mais d'une façon plus large, dans les royaumes humains, chaque seigneur est tenus d'entretenir les terres qu'il tient de son suzerain en échange de son fief. Sinon de courir le risque de s'en voir confisquer.

Eskevar sirota un doigt de vin et lança un regard torve à leur hôte. Prenant un air narquois et haussant le ton suffisamment pour que celui-ci entende.

_ C'est ce qui arrive à notre cher Lord Bulwer et qui l'a poussé à me prêter si gracieusement ses épées et ses relations.

Le lord Bulwer en question s'enferma dans la contemplation de son assiette en grommelant quelques phrases inintelligibles. L'homme pouvait se flatter d'avoir quelque influence dans les maisons nobles de Hautval, en échange de la promesse de garder ses terres, Eskevar n'avait eu aucuns mal à convaincre le lord d'œuvrer à rallier les seigneurs hautvalois qui n'avaient pas suivit Audoin à sa cause. Le moment venu, ils lui apporteraient le concours de leurs épées.

_ Le seigneur recevant son fief d'un seigneur plus puissant, son suzerain, il se trouve par là en situation de dépendance vis à vis de ce dernier. Aussi il lui doit foi et hommage, en échange d’une assistance de son suzerain dans certains cas.


HRP: Désolé pour le retard, j'avais tout écrit il y a plusieurs jours mais.. fausse manip et plus rien... dur. Festin au château (suite) Fresse
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeMer 11 Nov 2009 - 17:05

Etheldred ne savait trop que penser des réactions de leur hôte. Il lui paraissait tantôt engoncé dans des convenances qui échappaient quelque peu à la jeune femme, tantôt plus spontané et doté d'un caractère avenant. Son geste, lorsqu'il avait jugé son choix courageux, l'avait surprise et touchée, elle s'était attendue, au mieux, à de l'indifférence. Maintenant, si elle ne se sentait toujours pas à sa place, parmi l'assemblée, elle n'était plus vraiment mal à l'aise et elle lui en était reconnaissante.

Elle écouta les explications avec intérêt : elle savait avoir une vision tronquée de ce qu'était la guerre. Elle était de ceux qui la subissaient sans jamais en connaître les raisons ou si peu que c'en était grotesque. Pour une fois qu'elle avait l'occasion de parler avec quelqu'un ne résumant pas sa vision des combats à « une boucherie pour que les nobles se croient utiles », elle était toute ouïe.

Etheldred se demanda un instant si le père du jeune homme était passé entre ses mains. Peut-être... elle en avait tant vu mourir ! Possible, donc, mais ils ne le sauraient sans doute jamais. Elle murmura un « Je suis désolée » on ne peut plus sincère et le laissa poursuivre.


" Pour parler de la guerre, il n'y a que des larmes. "


La jeune femme hocha doucement la tête : elle avait eu son content de pleurs et décidé qu'ils étaient révolus. Cependant, Eskevar continuait à la surprendre : elle aurait supposé qu'un jeune noble était friand de batailles où il pourrait espérer se distinguer. Non, elle avait mal jugé : finalement, ils n'étaient pas si différents et dans un sens, c'était rassurant.

L'arrivée du plat suivant lui fit ouvrir de grands yeux, juste avant qu'elle ne se reprenne pour garder un air neutre. Mais comment pouvait-on faire un tel repas ? Elle avait pourtant toujours mangé à sa faim. Mais là, le menu était à la hauteur du lieu et elle ne pouvait qu'être impressionnée.


" Et de tout cela il n'est jamais qu'un seul et grand perdant, les Petites Gens. Le chevalier tire profit de la guerre, à travers la rançon. Ce sont les pauvres qui meurent... "

Etheldred était on ne peut plus d'accord, mais, ne souhaitant pas avoir une vision aussi tranchée, elle remarqua tout de même :

" Cependant, sans chevaliers, des terres seraient bien mal protégées... Eux aussi risquent leur vie et meurent, il serait ingrats de ne pas le reconnaitre. "

Face à un noble méprisant la populace elle aurait sans doute tenu un autre discours – ou du moins, elle l'aurait pensé sans oser le dire – mais elle avait soigné aussi bien des chevaliers que des pauvres hères et tous avaient donné leur sang dans le conflit. Ils méritaient que l'on pense à eux avec bienveillance. Quant aux autres, à ceux qui envoyaient leurs semblables à la boucherie avec indifférence... Elle préférait ne plus y penser.

" Tous les hommes portent en eux la violence. C'est dans leur nature. On aurait peut-être dû trouver quelque intérêt à prévenir notre bon roi que la guerre n'était pas un jeu, avant qu'il ne projette ses édits. "

Etheldred laissa échapper un petit rire, à la fois amusée et surprise, avant d'avoir pu se retenir. Lui qui un instant plus tôt semblait s'offusquer de ses paroles, prenait à son tour les armes contre leur roi ? Il avait donc une volonté propre, voilà qui était rassurant ! Elle fit tout de même en sorte de répondre de façon mesurée, donnant encore une fois le fond de sa pensée et se disant que décidément, elle avait bien du mal à ne pas s'exprimer si le sujet lui tenait à cœur.

" Seulement, si le roi refusait de prendre des décisions en craignant sans cesse les réactions de ses vassaux, il n'aurait de roi que le titre. "

Sans doute aurait-il pu réfléchir d'avantage avant de lancer ses édits, mais elle doutait que cela ait suffit à mener à la révolte. Que cela ait été le déclencheur, elle voulait bien le croire, mais autrement, la guerre aurait éclatée tôt ou tard.

La suite de la conversation aurait pu l'ennuyer à mourir, mais elle choisit au contraire de s'y intéresser. Elle ne connaissait rien au fonctionnement d'une baronnie et justement, c'était le moment ou jamais de s'instruire sur ce sujet. De plus, les coutumes propres à ces terres différaient de celles de Diantra et ajoutaient une pointe d'originalité agréable. Pour le reste, elle savait déjà que le suzerain d'une terre attendait de son vassal qu'il la fasse fructifier convenablement... Néanmoins, une question lui vint assez rapidement à l'esprit et elle demanda, perplexe, lorsqu'il eut terminé :


" Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas... Qu'en est-il de cette guerre ? Ceux qui se révoltent contre le roi ne devraient-ils pas lui être soumis, que ce dernier ait ou non publié des édits contraignants ? Le système que vous avez évoqué paraît pourtant exclure ce risque. "

Le sujet l'intéressait vivement car, d'une certaine façon, savoir les raisons de toute cette agitation donnerait peut-être un sens à ce qu'elle jugeait comme étant une vaste folie. Elle s'était déjà donné une raison d'agir en décidant de sauver autant de vies que possible, mais, à Alonna, elle se souvenait avoir puisé son courage dans l'idée de s'opposer aux drows. Si Diantra était attaquée par des humains, quel sens tout cela aurait-il ?

Néanmoins, la jeune femme espérait ne pas ennuyer par ses questions qui devaient paraître à Eskevar quelque peu ignorantes. Enfin... on n'a l'air idiot qu'une fois; disait la sagesse populaire et elle avait beau s'être promis après ses propos inconsidérés d'être plus mesurée, elle n'en demeurait pas moins curieuse. La présence de l'elfe n'arrangeait rien car Etheldred s'évertuait à se comporter normalement en sa présence. Elle en avait pourtant déjà vu, soigné, même, mais n'avait jamais discuté autant avec l'un d'entre eux. Seulement, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait eu un grand-père de cette race et était tentée de se rappeler ses rêves d'enfant quand à un voyage vers leurs territoires. Pensées hors de propos, qu'elle s'efforçait de repousser. Elle ne voulait en aucun cas le dévisager et préférait donc se concentrer sur la conversation.

De fait, elle ne regrettait pas, pour le moment, la compagnie d'Eskevar et Faärdrill. L'un et l'autre était agréables, le premier était avenant, bien plus courtois qu'elle ne l'aurait espéré et le second soulevait des questions intéressantes.
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Mina de Hautval
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MessageSujet: Re: Festin au château (suite)   Festin au château (suite) I_icon_minitimeSam 21 Nov 2009 - 11:24

Le jeune Fäardrill, las d'observer la cour du lord Bulwer, décida de s'intéresser un peu plus à la discussion qui liait Eskevar à Etheldred. Néanmoins, sa curiosité l'ayant poussé, au début du festin, à examiner les comportements des Hommes, ce qui jusque là ne lui avait été que trop peu souvent possible, il n'arriva pas de suite à suivre les propos des deux locuteurs. Eskevar se retourna une énième fois vers l'elfe, qui l'écouta avec attention.

" Il n'y a nulle offenses, Messire. Loyers et mannerentes sont encaissés par les tacksmen, comme on les appellent dans mon pays. Ce sont de petits nobles faisant office de régisseurs qui allouent les terrains, prêtent emences et outils aratoires et organisent les transhumances, moyennant une part rélevée sur les sommes versées aux nobles du clan, la "fine". C'est eux aussi qui mobilisent l'Oste du clan pour la guerre, les mariages, les funérailles et les chasses du mois d'août - qui sont pour nous l'occasion d'organiser nos Jeux des Highlands, c'est à dire le tug o'war et le Toss the caber, le lancer de tronc d'arbre et la cornemuse, et qui sont pour chaque seigneur l'occasion de proposer une place dans leur garde aux plus braves. J'emploie moi-même un tacksmen, ou régisseur comme vous préférerez, pour s'occuper de mes champs et des métayers, surtout quand je suis accaparé par d'autres affaires. L'homme administre mes domaines, surveille les plantations, organise les récoltes et règles les problèmes des métayers quand je suis au loin.

L'elfe ne disait mot, mais n'en était pas moins intéressé. Souriant à son locuteur, il hocha gracieusement la tête en signe de compréhension

" Le baron employait ce me semble lui aussi des régisseurs. Mais d'une façon plus large, dans les royaumes humains, chaque seigneur est tenus d'entretenir les terres qu'il tient de son suzerain en échange de son fief. Sinon de courir le risque de s'en voir confisquer. "

A ces mots, une question vint à la bouche de Fäardrill, qu'il s'empressa de formuler.


" Je vois. Mais Monseigneur, puis-je vous poser une nouvelle question? Êtes-vous, vous-même, le vassal du roi des hommes? Tenez-vous ces terres de son pouvoir, ou vous appartiennent-elles? "


Il s'arrêta quelques secondes, et médita sur ses propos, ce qu'il n'avait pas fait avant de les exprimer. Il ressentit alors une forte gêne. En effet, un seigneur aussi puissant, s'il ne tenait ses terres de personnes, n'apprécierait sûrement pas que l'on le voie comme inférieur hiérarchiquement à un autre homme. Eskevar était le premier noble non-elfe qui portait de l'attention envers Fäardrill, et celui-ci espéra alors que cela ne change pas, malgré la faute qu'il venait de commettre. Il s'empressa d'ajouter :


" Si vous pouviez éclairer cet obscurité dans mon esprit, j'en tirerais une grande joie, monseigneur. "


Il lui sourit à nouveau. Ce geste, qui pouvait sembler on ne peut plus naturel, était forcé. Il laissa Eskevar continuer ses explications.
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