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 Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]

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Aureane KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeSam 1 Mai 2010 - 10:19

Le marchand arrivait à l'instant, aussi Aureane donna-t-elle de suite sa liste au chevalier, non sans avoir sursauté en le voyant surgir derrière elle. Bien, ils avaient quelques emplettes à faire en perspective. En réalité la jeune fille avait pensé que Nicolaï, après avoir validé les achats, la laisserait se débrouiller toute seule, mais il semblait décidé à s'occuper lui même du commerçant. Ce n'était pas de refus : Aureane n'ayant jamais tellement aimé marchander, les achats auraient risqué tourner court.

Le marchand commença par gaffer de façon assez maladroite et Aureane réprima un petit sourire devant son embarras. Non pas qu'elle aimât se moquer des gens, mais cet homme était désagréable tant il suintait l'hypocrisie. Quand il reporta son attention sur elle, le visage de la jeune fille se ferma instantanément. Si Nicolaï avait pu la trouver timide, là il avait une bien meilleure idée de la façon dont Aureane pouvait se montrer distante. Visiblement, les commentaires sur sa prétendue beauté la laissait de marbre et de toute manière elle aurait bien aimé qu'on ne lui fasse pas remarquer à quel point sa tenue était usée. Oui, sa robe avait des années et la jeune fille la tenait de ses sœurs ainées, mais ce n’était pas un crime, c’était normal, chez elle, merci bien ! Elle ne répondit pourtant rien, se contenant de détourner le regard, mal à l'aise, et de croiser les bras après avoir reçu un baise main dont elle se serait bien passé.

Le marchand ne se démonta pas pour autant et commença à exhiber de nouvelles robes devant Aureane qui passait plus de temps à regarder autre chose que ce qu’il lui proposait. Ces commerçants étaient pires que la peste ! Elle se souvenait de ceux qui passaient parfois par chez elle : on envoyait le plus jeune de la fratrie farfouiller à un bout de la carriole et, quand le marchand se retrouvait occupé à se plaindre du garnement auprès d’une des sœurs ainées, le reste de la famille pouvait réfléchir en paix à ses achats. A voir que Nicolaï en profitait pour regarder la marchandise, la jeune fille finit par se dire qu’elle jouait le rôle du gamin infernal. Bon… il y avait de jolies robes, d’accord, mais elle avait avant tout besoin d’une tenue pratique. Ce qu’il lui fallait vraiment, c’était de quoi se changer étant donné qu’elle n’avait rien apporté avec elle. Il aurait peut-être été meilleur marché d’acheter la matière première et de coudre elle-même, mais elle savait qu’elle n’en aurait pas le temps au manoir.


Aureane crut un instant être débarrassée du marchand lorsque celui-ci se préoccupa des chaises de Farles, mais il revint bientôt à la charge, proposant de nouvelles robes. Du coin de l’œil, la jeune fille vérifia que Nicolaï avait au moins la possibilité de réunir ce dont il avait besoin, mais elle n’en fut pas moins soulagée quand Planteur la laissa en paix. Bien, elle allait pouvoir réellement réfléchir à ce qu’elle voulait acheter, parce que si elle n’osait pas envoyer promener les commerçants, personne n’avait encore réussi à lui imposer de payer quoi que ce soit… la situation aurait pu s’éterniser !


Dès qu’elle eut le champ libre, Aureane repéra ce qu’elle avait envisagé d’acheter, des vêtements d’occasion mais en état correct : longue chemise et chausses. La robe, c’était vraiment secondaire, tant qu’elle pouvait changer ce qu’elle portait en dessous. C’était aussi moins cher qu’une nouvelle robe et ça n’allait sans doute pas plaire au marchand, mais c’était bien le dernier des soucis de la jeune fille. Son choix fait, elle reporta son attention sur le marchandage, horrifiée par les prix donnés par le commerçant. Il se moquait vraiment du monde celui-là ! Mais Nicolaï semblait bien s’en sortir et, au final, le budget redevint raisonnable. Si on comptait les deux chaises récupérées, c’était relativement correct.
Planteur s’occupant à nouveau d’elle, Aureane montra ce qu’elle avait choisi, gardant un air impassible devant l’avalanche de protestation du commerçant : quoi ? Pas de robe ? Et blablabla…
Si elle ne se forçait pas à dire quelque chose, il n'en finirait jamais...

" J’ai besoin de ceci mais je n’ai pas de quoi payer plus d’une robe, donc je suis obligée de m’en tenir là. "


Aureane avait parlé calmement, semblant énoncer une évidence, mais elle était en train de réfléchir et se rappelait ce que disait sa mère à propos du marchandage : parfois, on peut marchander à l’insu du commerçant. C’était ce qu’elle tentait de faire, agacée par son insistance. Ce dernier sauta d’ailleurs sur l’appât qu'elle lui lançait : elle avait donc de quoi acheter une robe ! C’était mieux pour ses affaires que de refiler chemise et chausses usagées qui ne coutait quasiment rien.

" Eh bien, il suffisait de le dire, voyons ! "


Aureane le dévisagea, de l’air de celle qui ne voit pas du tout où il voulait en venir, n'ayant en réalité qu'une envie : s'enfuir en courant pour qu'il la laisse tranquille.

" Achetez une robe, je vous offre le reste ! "

Il disait ça, sur le ton de celui qui fait un cadeau magnifique alors que dans l’histoire il gagnait tout de même un achat bien plus conséquent que celui prévu, ce qu’avait choisi Aureane au début ne coutant presque rien. Il devait être bien content de lui avoir forcé la main, mais elle avait finit par se dire qu’il lui faudrait une seconde robe tôt ou tard et que c’était l’occasion ou jamais. Elle eut droit à un nouveau couplet sur sa supposée beauté exceptionnelle qu’elle n’écouta pas vraiment et put enfin choisir une tenue. Une robe bleu pâle, avec un fin galon jaune autour du col et des manches. Le genre de robe jolie, mais avant tout pratique et puis surtout… de seconde main mais à l’état neuf, ce qui était une grande première pour la jeune fille. Elle avait toujours récupéré les affaires de ses sœurs ainées par mesure d’économie, alors avoir une robe bien à elle était merveilleux !


Elle paya ce qu’elle devait au marchand et entreprit d’aider Nicolaï et quelques villageois à transporter à l’intérieur les emplettes. Il y avait de quoi faire la cuisine, nota-t-elle avec satisfaction. D’ailleurs, après avoir rangé ses propres achats dans sa chambre, jetant un coup d’œil à la salle principale, elle finit par demander au chevalier :


" Serait-il possible de dire aux gardes qui restent de prendre les chambres libres en haut, messire ? J’installerais de quoi cuisiner ici, étant donné qu’il y a la cheminée. "


Un peu d’organisation, tout de même ! Et puis, ce serait plus simple de se lever le matin sans réveiller les pauvres hommes en préparant le petit déjeuner. De toute façon, Aureane n’avait pas trop de choix sur l’endroit où cuisiner, si elle voulait avoir un foyer. Elle installa le chaudron, les ustensiles… Pour le moment, tout le monde avait encore des rations, mais bientôt elle pourrait proposer mieux : sans faire de festins, ils auraient de vrais repas. En attendant, ça laissait le temps de voir avec Nicolaï comment elle devait gérer la nourriture.

" Je voudrais savoir combien de repas je dois prévoir par jour et en quelle quantité, aussi. "


Si elle s’en tenait à ses critères familiaux, ça risquait de beaucoup râler…

" Et… je commence à prendre les repas en charge quand ? "

Il y avait les rations, certes, mais les villageois n’en avaient pas. Ils pouvaient apporter leurs propres casse-croutes, cela dit. Enfin, de toute manière, Aureane comptait déjà mettre en place la cuisine, allez chercher de l’eau, maintenir des braises utilisables et installer un garde manger qui permette de conserver aussi longtemps que possible les denrées périssables : il y avait de quoi s’occuper. Et puis, quand elle en aurait terminé avec tout ça, il y avait le reste des achats à répartir dans la bâtisse de manière à ce qu’ils ne soient pas perdus ou gâchés. Nicolaï avait suffisamment à faire avec la remise en état du manoir pour ne pas l’embêter avec des détails de la vie quotidienne dont elle pouvait se charger.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 6:20

Tandis que Nicolaï et Aureane affrontaient Plenteur sur le grand échiquier de la guerre économique, et tentaient de récupérer des fournitures pour Dyriet à un prix à peu près raisonnable, les ouvriers terminaient leur journée de travail. Le soleil commençait déjà à baisser sur l’horizon, et ils avaient tous prévu de rentrer à Sigamar afin de dîner et de dormir chez eux. Leur travail avait bien avancé, et l’allée menant du manoir au quartier des domestiques était quasiment dégagée.

Dans le quartier des domestiques, justement, les meubles achetés au marchand avaient trouvé leur place afin de rendre réellement habitable quatre chambres à l’étage : une pour Nicolaï, l’autre pour Aureane, et les deux dernières que se partageraient les soldats lorsqu’ils ne feraient pas leurs rondes. D’autres problèmes se poseraient lorsqu’il faudrait loger les ouvriers d’Arcani, qui devaient arriver sous peu, et les ouvriers venant de villages plus lointains si Nicolaï décidait de faire appel à eux. Tout ce petit monde tiendrait difficilement dans le quartier des domestiques, qui en s’y serrant pouvait accueillir tout au plus une quinzaine de personne.

Le soir tomba sur Dyriet, accompagné des chansons paillardes de Plenteur qui reprenait la route, la bourse remplie des écus de Nicolaï. Une bonne journée pour le marchand, même si son pigeon… euh son client… avait négocié bien plus âprement que prévu. Peu à peu, le calme se fit, et les deux gardes assurant les patrouilles sur le domaine furent les seul être vivants visibles.

L’un de ces gardes, le dénommé Orum que nous connaissons déjà, accomplissait son tour de ronde vers le manoir délabré lorsqu’il entendit un craquement. Levant les yeux, il vit une poutre à moitié calcinée lors de l’incendie bouger légèrement. Peu rusé certes mais pas idiot, Orum recula précipitamment, et bien lui en fit. La poutre céda d’un coup sec, entraînant avec elle un pan de mur déjà fragilisé, le tout s’effondrant dans un grand fracas et dégageant un épais nuage de poussière.

S’approchant précautionneusement pour évaluer l’étendue des dégâts, Orum constata que l’éboulement restait heureusement assez limité dans l’espace, et que les murs porteurs du manoir, eux, tenaient toujours. Pourtant, à la lueur de sa torche, alors qu’il fouillait les lieux du regard, il constata quelque chose d’étonnant.

Le soldat se trouvait dans une salle du rez-de-chaussée du manoir devant servir de resserre, juste en dessous de la poutre ayant cédé. Celle-ci, dans sa chute, avait traversé le plafond avant de venir s’effondrer violemment au sol. Et ce faisant, elle avait fendu plusieurs dalles… étranges d’ailleurs qu’une simple resserre ait eu un dallage de cette qualité. Il s’agissait du même type que celui utilisé pour les quartiers d’honneur, et Orum se demandait pourquoi Farles avait bien pu faire daller une pièce si peu importante.

Abaissant sa torche vers le sol, le soldat constata en regardant la flamme que l’une des dalles fracassée laissait passer un mince filet d’air. De plus en plus surprenant… Sa curiosité éveillée, il écarta un peu les décombres pour mieux observer sa découverte. Tripatouillant la dalle suspecte, Orum tenta de la soulever. Trop lourd. Mais ses efforts désordonnés ne furent pas sans résultat. Alors qu’il passait la main sur un coin, tentant de trouver une prise, il sentit son pouce appuyer sur une sorte de renfoncement. Mue par un mécanisme interne, la dalle se souleva d’un coup, laissant apparaître un escalier qui descendait dans les ténèbres.

Que faire ? Descendre ? Mais les dieux seuls ce qui se cachait là-dessous. Et en bon soldat, Orum repassait les problèmes à son supérieur lorsqu'il ne savait pas les résoudre. Sa décision prise, le soldat sortit du manoir au pas de course et prit le chemin vers le quartier des domestiques afin de prévenir Nicolaï. De fait, il n’eut pas besoin d’aller bien loin puisqu’à peine sorti des ruines, il tomba sur le seigneur de Dyriet venu aux nouvelles, probablement alerté par le bruit de la poutre lorsqu’elle était tombée.

Monseigneur, vous devriez venir voir ce que j’ai trouvé.
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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 10:22

Nicolaï n’était pas mécontent de voir partir cet espèce d’escroc ambulant. Cela le ravissait en fait. Aidé de quelques personnes, ils transportèrent tout le matériel à l’intérieure du bâtiment et le disposèrent pour meubler un peut. Nicolaï ne parvenait pas à savoir si Aureane était très contente de ses achats ou si elle aurait préférer se passer de nouvelle robe. Dans tout les cas, le vêtement bleu avec le léger galon jaune lui irait très bien.

Juste après avoir monter ses achats, Aureane c’était dors et déjà poster en cuisinière en chef et c’était fixer pour tâche d’organiser la cuisine.


" Serait-il possible de dire aux gardes qui restent de prendre les chambres libres en haut, messire ? J’installerais de quoi cuisiner ici, étant donné qu’il y a la cheminée. "

Cette demande fit apparaître un nouveau problème dans l’esprit du jeune homme. Puisque le seul foyer se trouvait dans cette pièce, il n’avait pas d’autre choix que d’y faire de la place. De plus, la présence des soldats pourrait se révéler un peut problématique lorsque la jeune femme voudrait préparer les petits déjeuné. La majorité des chambres se trouvaient dans le corps principal du manoir. Y comprit un certain nombre de chambres réservées aux domestiques. Pour le moment, tout allait parfaitement s’arranger puisque tout les ouvriers travaillant sur le chantier avaient décidé de retourner dormir chez eux. Pourtant, il n’y aurait pas la place pour loger tout le monde dans le bâtiment lorsque les ouvriers envoyé par Gregor viendront. Se qui ne saurait tarder d’ailleurs.

Heureusement qu’il avait déjà pensé à cela. Le problème de répartition des chambres serait assez vite réglé s’il utilisait sa tente. Enfin, l’ancienne tente de Farles qu’il s’était approprié. Elle était très vaste et pouvait loger huit personnes à condition de se serrer un peut. Ainsi, il pourrait loger tout le monde en attendant que les choses s’améliore et qu’ils puissent commencer à occuper les pièces dans le manoir sans crainte que se qui restait du toit ne leur tombe dessus.


" Je voudrais savoir combien de repas je dois prévoir par jour et en quelle quantité, aussi. "

Autre élément important à prendre en compte : la taille des rations. Si les soldats et Nicolaï pouvait parfaitement se contenter des rations assez réduite qu’on leur attribuait en temps de guerre, se n’était pas forcément le cas des ouvriers. On mangeait en général un peut plus dans les campagnes que dans une armée en marche.

« Oui, je vais m’occuper de dégager la salle pour la cuisine, assura Nicolaï. Quant aux nombre de repas, autant en préparer pour dix personnes. Les restes seront plus faciles à conserver que les denrées elles même. Les ouvriers ont tous prévu de rentrer chez eux pour dîner. Il faudra cuisiner pour une vingtaine de personne au déjeuné. Autant prévoir un peut plus que le nécessaire. »

La journée finissait bien vite. Alors que Plenter quittait le manoir en chantant à tu tête un chant paillard, la journée se finissait. Le chemin était presque entièrement dégagé. A la fin de la journée, les ouvriers vinrent prendre congé et Nicolaï les renvoya chez yeux en leur souhaitant de passer une bonne nuit et de les revoirs le lendemain.

Pendant qu’Aureane s’activait au fourneau, le sergent, Arak, un homme d’expérience, exposa à Nicolaï son plan pour les rondes autour du manoir. Deux soldats qui patrouillaient en permanence durant la nuit. L’itinéraire des rondes serait toujours différent afin de paraître aléatoire et d’éviter un schéma clairement défini et une routine qui mènerait à une trop grande confiance en sois et donc à une certaine vulnérabilité. Le plan était bon. S’ils étaient surveillé par les bandits dont avait parlé Harnyll (se dont Nicolaï ne doutait pas), ils mettraient un bon moment avant de comprendre qu’ils ne pourraient pas prévoir les rondes des gardes car il n’y avait pas de répétition là dedans. Et s’ils n’étaient pas observer, alors tant pis. Mieux valait être trop prudent que pas assez.


« On met ça en place des ce soir, décida Nicolaï. »

Ils prirent ensuite leur repas. Tous assis à la même table (normal, il y en avait qu’une). Au début, les soldats avaient parut un peut embêter de la présence du chevalier. Mais l’ambiance c’était rapidement détendue. Bien que n’oubliant pas qu’ils étaient aux ordres du jeune seigneur, ils l’intégrèrent à leur petite troupe comme si cela faisait un certain temps qu’ils se connaissait. Nicolaï ne ressemblait pas au seigneurs distant qui prennent facilement les gens de haut. Cela dut grandement faciliter les choses.

Le repas qu’avait préparé Aureane était tout simplement délicieux. S’aurait presque été un crime d’avoir engager quelqu’un pour faire ce travail alors qu’elle y parvenait aussi bien. Les compétences culinaires de la jeune femme lui attirèrent de nombreux compliments de la parts des soldats comme de celle de Nicolaï. Décidément, elle était pleine de surprise. Déjà, elle savait lire et écrire, elle arrivait bien à enseigner ces matières. Elle jouait les intendantes et les cuisinières à merveille. Que demander de plus ? En effet, pleine de surprise.

La soirée ne se prolongea pas longtemps. Orum et l’un de ses amis partirent prendre leur poste et le petit groupe restant ne tarda pas à se disperser dans les chambres.

* * *

Alongé dans son lit, Nicolaï se reposait calmement. Se reposait, car il n’avait pas encore réussi à trouver le sommeil, lorsqu’un craquement sonore et un bruit de fin du monde retentit. Immédiatement sur se pieds, le jeune homme scrutait l’obscurité, son poignard à la main. Mais il n’y avait rien. Après les fracas, tout était étonnement calme. Etaient-ils attaqué ? que c’était-il passé ?

Rapidement, Nicolaï passa une côte de maille sur sa chemise et ses chausses. Il ne lui falut ensuite qu’une seconde pour enfiler ses botes et passer son épée à sa ceinture. Il sortit en courant de la chambre, ne faisant que peux attention à Aureane qui passait la tête par la porte de sa chambre pour voir se qui se passait. Il passa devant elle en trombe. Les soldats étaient tous parfaitement réveillé et se lançaient vers le rez-de-chaussée. En un rien de temps, ils étaient tous dehors, prêt à en découdre avec un adverssaire abscent.


« Sa venait du manoir, cria le soldats qui faisait les rondes avec Orum. »

L’homme se ruait pour voir se qui était arrivé à son compagnon.

« Non, reprend tes rondes, ordonna Nicolaï en le rattrapant. Trois autres restent ici et sécurisent le quartiers des serviteurs. Jix, tu viens avec moi. »

Les soldats opinèrent du chef et prirent leur position. Jix s’élança derrière Nicolaï, épée au poing, les deux hommes courraient… Aureane sur leur talons. La jeune femme avait peine à suivre le rythme, mais elle faisait tout se qu’elle pouvait pour ne pas se laisser distancer. Ils trouvèrent Orum alors que celui-ci sortait du manoir.

Monseigneur, vous devriez venir voir ce que j’ai trouvé.

Intrigué, Nicolaï suivit le soldat qui lui expliqua rapidement se qui c’était passé. Lorsqu’ils furent arrivé devant le fameux passage secret, Nicolaï fronça les sourcils devant l’escalier. Une chose était certaine. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Il devait savoir se qui se trouvait la dedans. Même s’il n’était pas certain d’apprécier se qui s’y trouverait. Les pillards n’avaient pas du pouvoir accéder à cet endroit. Cela signifiait que se qui se trouvait à l’intérieure était resté dans l’état dans lequel Farles l’avait laissé. Autant dire que se n’était pas une perspective des plus rassurante.

« Une torche, ordonna Nicolaï d’un air fermé. »

Jix lui tendit la sienne. La prenant dans la main droite, Nicolaï tira son épée de la main gauche et s’enfonça dans le tunnel sombre. Il se retourna un instant pour faire face à Aureane, Orum et Jix qui le regardaient les deux soldats s’apprêtaient à suivre leur seigneur dans les ténèbres.

« Non. Vous, vous restez là. Personne ne rentre là dedans. Attendez mon retour. Si à l’aube, je ne suis pas revenu, que l’un de vous aille chercher les autre. »

Il les fixa un à un.

« Et c'est un ordre. »

Quoi qu’est put faire Farles de ce passage secret, il ne voulait pas qu’ils soient trop nombreux à le savoir. On ne savait jamais se qu’on pouvait y trouver. Il avait prévu de les appeler s’il n’y avait rien de particulier. Mais il en doutait.

Levant bien haut sa torche, il descendit les marches. Ventre noué et main crispé sur son épée. Il avait un peut peur, mais sa volonté dominait cette peur.

Enfin, l’escalier prit fin. La torche ne devait plus être visible depuis le haut de l’escalier. Nicolaï la brandit en l’air, écartant les ténèbres.
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Aureane KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 12:52

Aureane s'était donc mise à la cuisine, retrouvant avec plaisir des gestes quotidiens durant lesquels elle pouvait prendre le temps de se retrouver un peu. Elle était tranquille, dans la salle commune, même s'il y avait du va et vient, on ne s'occupait pas d'elle. Les sorties pour aller puiser de l'eau au puit lui permettait de voir l'avancement des travaux : l'activité au manoir était encourageante. La jeune fille prépara le repas comme prévu, puis elle participa à l'organisation des quartiers des serviteurs tout en surveillant régulièrement la soupe qui mijotait.

Manger à la même table que Nicolaï et les gardes paraissait étrange à Aureane, mais elle passait assez de temps à faire le service pour ne pas se sentir gênée étant donné qu'elle ne cessait de s'occuper. Les compliments la firent rougir mais elle fut heureuse de voir que sa cuisine était appréciée. Elle finit tout de même par s'asseoir et manger avec les autres, ne disant pas un mot, mais plutôt satisfaite de la tournure que prenait la vie à Dyriet.

Aureane passa le début de la soirée à faire tranquillement la vaisselle, puis, dès qu'elle eut terminé, estimant qu'on n'avait plus besoin d'elle, elle se retira dans sa chambre - sa propre chambre ! Elle n'en revenait toujours pas... peut-être lui faudrait-il la partager avec les ouvriers qui arriveraient ensuite ? En attendant, elle alluma une chandelle et feuilleta un instant l'un des livres que lui avait remis Nicolaï. Un plaisir qu'elle abrégea assez vite, dans un soucis d'économie de bougie, une vieille habitude, et parce qu'elle comptait se lever tôt le lendemain.

***
La jeune fille dormait à poings fermés lorsqu'un craquement sonore retentit, la tirant brusquement du sommeil. Qu'était-ce ? Les yeux grands ouverts dans l'obscurité, elle essaya de deviner. Elle n'entendait plus rien si ce n'était les battements de son cœur... Pas les brigands, tout de même ? Puis elle perçut du bruit dans les chambres voisines et décida d'aller voir. Elle passa rapidement sa robe, enfila ses bottines et alla jeter un coup d'œil dans le couloir. Nicolaï passa en courant devant elle, se dirigeant vers le rez-de-chaussée. Peu rassurée par toute cette agitation, Aureane hésita. Elle entendait mal les voix de Nicolaï et des gardes en bas mais crut comprendre que tous allaient au manoir. Hors de question qu'elle reste seule dans ses conditions !

Se mettant à courir derrière les gardes qui se dirigeaient vers le manoir, elle arriva bientôt sur les lieux du remue-ménage. Nicolaï semblait décidé à descendre dans une sorte de passage secret. Muette, Aureane observait, les bras croisés pour ne pas attraper froid dans l'air frais de la nuit. Tout cela l'inquiétait : pourquoi n'attendait-il pas le jour pour aller voir de quoi il retournait ? Elle lui aurait bien posé la question, mais n'osa pas dire quoi que ce soit, encore moins pour s'opposer à sa décision devant tout le monde. Mais enfin, attendre jusqu'à l'aube avant d'aller l'aider ? C'était de la folie ! Elle se demanda avec anxiété combien d'heures il restait avant que le soleil ne se lève.


Le jeune homme finit par disparaitre dans le noir et Aureane jeta un coup d'œil inquiet aux gardes : il n'y en avait pas un qui voulait bien braver les ordres ?
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Harnyll de Hetalia
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 15:28

Nicolaï descendit lentement le vieil escalier abrupt. La poussière en suspension dans l’air le faisait tousser et cligner des yeux, rendant son avancée difficile, car les marches étaient raides et le moindre faux pas aurait pu être mortel. Lorsqu’enfin il arriva en bas des marches, il se retrouva dans un petit couloir souterrain donnant sur une salle à moins d’une dizaine de mètres de là. A voir les murs et le style de la voûte, il se trouvait dans une partie des caves antérieures à la reconstruction du manoir.

D’après les informations qu’il avait glané en route auprès du baron, Nicolaï savait que Dyriet avait été ravagé par un grand incendie près de deux siècles auparavant. Cette cave devait dater de l’époque de l’ancien donjon, puis avait probablement disparue lors du chantier de la reconstruction. Selon toutes vraisemblance, Farles était tombé dessus par hasard et avait du décider de s’en servir pour y entreposer des biens précieux.

La main serrant la poignée de son épée, le nouveau seigneur de Dyriet pénétra dans la salle et s’immobilisa. A sa gauche, toutes sortes d’armes étaient entreposées. Des épées, des haches, des arcs, des arbalètes, et bien d’autres. Nul doute que l’ancien maître de Dyriet s’en servait comme armurerie secondaire pour éviter d’avoir à trop en stocker ouvertement, et pour disposer du moyen d’armer rapidement des brigands à sa solde si le besoin s’en faisait sentir.

Sur le mur du fond, deux coffres massif contenaient une partie du butin des razzias du traître : coupes, vaisselles, tissus, outres de vin… tout cela réunis dans un joyeux fatras. Très peu d’or toutefois, juste un coffret placé sur le côté. Farles avait du envoyer le reste dans des comptoirs marchands loin d’Ysari, afin de l’y placer en sécurité, ou bien il s'en était servi pour réaliser des travaux dans son fief.

La partie droite de la pièce était de loin la plus intéressante. Un massif bureau s’y trouvait, contenant rouleaux et parchemins. La plupart étaient soigneusement rangés, mais l’un d’entre eux était ouvert et posé à plat sur le bureau. Étonné, Nicolaï s’approcha et se mit à le lire, non sans mal, les leçons d’Aureane ne lui permettant pas encore de parcourir couramment ce genre de texte au jargon juridique. Mais ce qui s’y trouvait était trop important pour que quiconque d’autre que lui le voit.

De fait, il s’agissait d’un document datant de près d’une quinzaine d’année, lorsqu’Harnyll était encore mineur et sa mère, Clothilde Enimia, régente d’Ysari. Apparemment en grande difficulté financière, la régente avait emprunté une forte somme à Henouin de Baupierre, l’oncle de Farles et à cette époque l’un des hommes les plus riches d'Ysari. Le prêt avait été fait à un taux ridiculement bas, bien inférieur à tout emprunt qu’elle aurait pu souscrire auprès des guildes de marchands. Si ridiculement bas qu’il devait y avoir une autre condition…

Les yeux du chevalier s’écarquillèrent lorsqu’il lut les lignes qui suivaient : si la régente d’Ysari ne pouvait rembourser ses dettes, elle s’engageait à…

Dieux tous puissants !

Elle s’engageait à déchoir les droits de son fils, Harnyll de Hetalia, sur Arcani, et à reconnaître Henouin de Baupierre comme seul seigneur de ces terres.

Fouillant sa mémoire, Nicolaï tenta de se souvenir de ce que Gregor racontait à propos de Henouin de Baupierre. Un rapace… un usurier de la pire espèce… mais dont la fortune s’était brutalement écroulée et qui avait fini ses jours dans la misère. Gregor avait ajouté qu’à l’époque, tout le monde s’étonna de cette chute brutale. Et pour cause…

L’explication de cette chute, Nicolaï la connaissait désormais. Henouin s’était fortement endetté pour remplir le trésor d’Ysari en échange de l’espoir d’un jour gérer ses propres terres. Mais il n’avait jamais été remboursé, le contrat signé par la régente ayant disparu. Volé par les hommes de Clothilde peut être ? Mais comment donc Farles l’avait-il ensuite récupéré ? Quels sombres secrets avaient entourés ce papier ? Combien d’hommes avaient soufferts ou étaient morts pour le détenir ?

Certes, du point de vue juridique, ce document n’avait strictement aucune valeur légale, Clothilde Enimia n’ayant pas autorité à destituer seule les droits de l’héritier légitime d’Ysari sur une part de sa baronnie. Les textes étaient clairs sur ce point. Mais révélé au public, ce document porterait un coup terrible à la famille du baron, et bien sur à Harnyll en premier lieu. Cela pourrait entraîner des troubles profonds à travers tout Ysari, voire peut être même faire chuter la famille de Hetalia.

Avant d’aller à ce dernier conseil à Arcani, où il fut finalement démasqué, Farles avait-il désiré une dernière fois vérifier l’atout maître dont il disposait dans son jeu ? Avait-il voulu relire avec plaisir le document qui pouvait lui permettre en cas de besoin de faire pression sur son seigneur ? Possible, mais quoiqu’il en soit Farles était mort et ne serait plus jamais en mesure d’utiliser cette arme.

Le destin semblait décidément doté d’un sens de l’humour assez ironique : ignorant l’existence de ce document, Harnyll avait fait exécuter Farles avant que celui-ci n’ait eu le temps de s'en servir. Ou bien le connaissait-il ? Qu’avait donc révélé Farles au seigneur d’Ysari dans les salles de torture du château d’Arcani la nuit précédant son exécution ? Et l’ancienne régente, qu’avait-elle révélé à son fils de cette sombre affaire ? Que savait réellement le baron ? Connaissait-il l’existence du parchemin ? Des énigmes dans le noir…

Seul dans ce souterrain, Nicolaï KalonErc’h savait être à un tournant de son histoire. Pour l’instant, lui seul connaissait l’existence du parchemin qu’il tenait à la main. Ce qu’il en ferait ensuite… ne dépendait que de lui.

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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 20:26

Nicolaï avait accroché sa torche à un des anneaux du mur et parcourait encore et encore les lignes tracées sur le parchemin. Si les leçons d’Aureane ne lui permettaient pas de comprendre la totalité de ce qui était écrit, il saisissait pourtant l’importance cruciale du document. Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser avec horreur ce qui aurait pu se passer. La révélation d’un tel contrat aurait porté un coup terrible aux Hetalia. Nicolaï n’osait pas imaginer ce qui se serait passé si Farles avait eu le temps de se servir de cela.

Et qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire de ça ? Harnyll était-il au courant ? Cela faisait-il partit du test ? Il n’en savait rien. Cherchant dans sa mémoire, Nicolaï ne parvenait pas à trouver quelque chose qui puisse lui indiquer comment se comporter. Bon sang, qu’est-ce qu’il devait faire avec ça ?

Le jeune homme commença à fouiller le bureau pour trouver d’autres documents qui pourrait avoir une quelconque valeur indicative. Quelque chose qui pourrait l’aider à comprendre la façon dont Farles c’était procurer ce document, ou si Harnyll était au courant de quelque chose. Le baron savait certainement qu’un tel contrat avait été signé. S’il n’en avait pas eu connaissance au moment où cela avait été fait, possible que sa mère lui en ait parlé. En fait, il y avait tant de possibilité que Nicolaï en avait le tournis. C’était infernal. Comment une telle chose avait put se produire ? Et pourquoi est-ce que cette tuile devait forcément venir se fracasser sur sa tête à lui alors qu’il n’avait rien demandé de tel à personne.

Malheureusement, tous les autres documents étaient des lettres traitant du complot auquel avait été mêlé l’ancien seigneur de Dyriet. Rien qui puisse indiquer quoi que ce soit au jeune chevalier.

Partit dans son élan, il inspecta le reste de la pièce. Il y avait assez peu d’or, mais les marchandises qui restaient devaient encore pouvoir se monnayer à bon prix. Les armes quant à elles étaient d’une qualité et d’une diversité assez étonnante. C’était du bon acier, bien forgé par un artisan doué. Elles n’auraient pas dénoté entre les mains des membres de la garde personnelle d’Harnyll. Ces armes valaient en revanche bien plus cher et avaient du être achetées à prix d’or par Farles. Mais il y avait là de quoi équiper de manière plus que correcte une bonne vingtaine d’hommes.

Mais toute ces réflexions ne changeaient rien au fait que Nicolaï avait un choix plus que difficile à faire. Ce maudit parchemin était une véritable bombe à retardement. Le genre de chose qui pourrait amener le jeune seigneur à se balancer au bout d’une corde. Il ne doutait pas que des hommes étaient morts pour ce simple morceau de papier et que d’autres pourraient bien périr encore.

Il prit le parchemin dans ses mains et regarda la torche. L’idée d’en finir tout de suite lui plaisait assez. Mais est-ce qu’il devait vraiment faire cela ? Après tout, si cela faisait partit du plan d’Harnyll, il pourrait croire que Nicolaï avait gardé ce fameux parchemin pour lui afin d’avoir un moyen de pression sur son suzerain.

Dans ce cas, la meilleure solution serait de faire revenir Harnyll à Dyriet. Afin d’en avoir le cœur net et de conserver la confiance de son seigneur, si celui-ci ne le traitait pas en traître pour avoir seulement prit connaissance de ce qui était écrit là-dessus.

La meilleure chose à faire était de demander à Harnyll de venir. Mais le baron ne se déplacerait pas pour rien. Il fallait une raison. Le message ne pouvait pas expliquer la situation réelle. Au cas où il serait intercepté avant de parvenir à son destinataire. Non. Il allait devoir faire preuve de plus d’intelligence que cela et faire venir le baron sous un faux prétexte. Qu’Harnyll soit trompé sur la raison de sa venue jusqu’à son arrivé à Dyriet.

Nicolaï replia méticuleusement le parchemin de le dissimula dans sa botte. Personne ne devait savoir de quoi il s’agissait à part lui. Il allait interdire l’accès à cet endroit. Mais un curieux pourrait toujours avoir envie de venir fouiner. Si quelqu’un faisait cela, il ne devait pas tomber sur le parchemin. Et la meilleure façon de savoir en permanence où était celui-ci était de le garder sur soit.

Nicolaï récupéra la torche et remonta précautionneusement l’escalier. Arrivé à l’extérieure, Orum et Jix s’ avancèrent vers lui, une expression de curiosité peinte sur le visage.


« Alors seigneur ? Qu’est-ce qu’il y a à l’intérieur ? »

Nicolaï ne répondit pas. Il remit la dalle en place, camouflant à nouveau de manière parfaite le passage secret.

« Seigneur, nous… »

« Il n’y avait rien et il n’y a jamais rien eu. Il n’y a pas de passage secret, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. »

« Mais… »

« Non. Pas de mais. Pour votre propre sécurité et pour le service de la baronnie, faite vous cette fleur et oublier ce que vous avez vu. »

Il regarda ensuite tour à tour Jix, Orum et Aureane. Les deux soldats avaient parfaitement comprit et hochèrent la tête. Aureane quant à elle semblait un peu perdue, ou pas très sure d’elle en tout cas.

« Jix, tenez vous prêt à partir. Aux premières lueurs de l’aube, vous partirez pour Ysari en galopant aussi vite que possible. Vous remettrez un message à Harnyll. Il se peut que le baron ne soit pas de très bonne humeur et vous pose des questions. Dans ce cas, dites la vérité : vous n’êtes que le messager. Retournons voir les autres. Et gare à vous si quelqu’un parle de cet endroit. »

Ils retournèrent aux quartiers des domestiques. Les soldats attendaient leur retour avec impatience. Nicolaï expliqua que c’était juste une poutre qui avait céder et c’était écrasée au sol. Il n’y eu pas de question sur la longue absence du jeune seigneur, de la demoiselle et des deux soldats. Les hommes retournèrent dormir, sauf les deux qui restaient de garde, pour ce qui restait de la nuit.

Tous les soldats étaient entrés dans leurs chambres. Aureane allait fermer la porte de la sienne lorsque Nicolaï se glissa à l’intérieure, lui faisant signe de ne pas faire de bruit. Nicolaï ferma la porte derrière lui et se tourna ensuite vers la jeune femme. Difficile de voir l’expression de son visage avec le peu de lumière. Mais il préférait que ce ne soit pas le cas. Elle se demandait très certainement ce qui était en train de lui arriver.


« Aureane, il faut que tu m’écrives une lettre. C’est de la plus haute importance. »

* * *

Aux premières lueurs de l’aube, Nicolaï tendit à Jix la lettre destinée à Harnyll qu’Aureane avait rédigée. Elle était fermée d’un simple sceau de cire pour lequel Nicolaï avait utilisé sa grosse chevalière.


« Il faut que le baron ait cette lettre le plus vite possible. C’est bien comprit ? »

Jix hocha la tête et talonna sa monture.

Le jeune seigneur le regarda s’éloigner. Harnyll n’allait pas aimer du tout le contenu de cette fameuse lettre. Et d’un certain côté, c’était tout à fait ce que Nicolaï espérait. Il avait pu l’observer il y a peu, la colère du baron d’Ysari pouvait être terrible et lui donner des ailes. C’était ce qu’il espérait.

Il se remémora alors les mots qu’il avait dicté à Aureane il y a peu.


¤¤¤¤¤¤¤¤

A Harnyll de Hetalia, baron d’Ysari

Très aimable baron. Vous m’avez, il y a peu, confier le fief de Dyriet et la tâche de le remettre sur pied.

C’est donc avec le plus grand des plaisirs que je vous annonce que c’est chose faite. Dyriet a à présent retrouvé toute sa gloire.

C’est donc avec le plus grand plaisir que je vous invite à venir par vous-même et au plus vite constater ce qu’est à présent le fief de Dyriet. Je puis vous assurer que les plafonds passés à l’or fin sont du plus bel effet.

De Nicolaï KalonErc’h, Seigneur de Dyriet

¤¤¤¤¤¤¤¤


Heureusement que cette lettre était purement factice et qu’elle n’avait pour seule et unique mission que de provoquer l’énervement du baron. A tous les coups, lorsqu’Harnyll lirait cela, il serait persuadé que le jeune seigneur de Dyriet se moquait de lui. Le baron accourrait alors ventre à terre pour passer sa colère sur Nicolaï. Dans un sens, c’était l’objectif, le baron serait alors présent et Nicolaï pourrait lui remettre ce fichu contrat qui pourrait être si destructeur et qu’il gardait pour le moment dissimulé dans l’une de ses bottes.

C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Harnyll comprendrait lorsque Nicolaï lui expliquerait.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 3 Mai 2010 - 18:40

Aureane resta debout près de l’entrée à se demander que faire. Ce n’était pas ses affaires, elle aurait mieux fait de rentrer se recoucher. En plus, sans sa cape, elle avait trop froid… mais elle ne bougea pas, fixant le passage secret. Elle s’inquiétait et le fait que les gardes restent eux aussi à proximité comme s’ils s’attendaient à entendre un appel à l’aide d’un moment à l’autre, n’était pas pour la rassurer. Et s’il arrivait quelque chose de fâcheux à Nicolaï ? Eh bien, si c’était le cas, se raisonna-t-elle, elle n’y pourrait malheureusement pas grand-chose ! Elle allait se résigner à aller s’imaginer le pire dans sa chambre lorsqu’un bruit la fit sursauter : le chevalier revenait.

L’un des gardes se chargea de poser la question que la jeune fille n’osait pas laisser échapper. Sauf que Nicolaï coupa court pour une raison connue de lui seul. Quoiqu’il y ait là-dedans, il ne voulait pas en parler. Lorsqu’il la dévisagea, elle finit par hocher la tête pour faire signe qu’elle avait compris. Cette histoire ne lui plaisait pas du tout. Non pas qu’elle n’appréciait pas qu’on lui cache ce dont il retournait, car elle estimait que c’était le droit de Nicolaï, mais parce que cela lui faisait peur. Le fait que le garde doive se tenir prêt à partir n’allait pas la rassurer. Qui avait-il dans ce passage secret ?

De retour dans le quartier des domestiques, Aureane apprécia de pouvoir se réchauffer et écouta le discours mensonger du jeune homme. Elle finit par supposer que tout cela ne la regardait pas et qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter étant donné qu’il ne disait rien aux gardes. Remontant à sa chambre, Aureane allait fermer sa porte lorsque Nicolaï l’en empêcha, se glissant à l’intérieur de la pièce en silence. Que se passait-il ?... Une lettre ? La jeune fille hocha la tête, tentant de ne pas avoir l’air trop étonnée. Sans poser de question, elle alla allumer une chandelle et sortit son matériel avant de s’asseoir sur sa paillasse, prête à écrire sous la dictée.

A Harnyll… l’affaire devait donc être grave… Dyriet… toute sa gloire ? Au lieu de la catastrophe annoncée, un mensonge éhonté ? Aureane jeta un coup d’œil perplexe à Nicolaï avant de se reprendre et de se remettre à écrire. Dans son village, on l’appréciait en tant qu’écrivain parce qu’elle ne faisait jamais de commentaire sur ce qu’on lui dictait ou ce qu’elle lisait : autant continuer, le contenu du message et ses tenants et aboutissants ne la concernaient pas. Cela ne l’empêchait pas de se poser beaucoup de questions, même si elle s’appliquait à le cacher pour ne pas ennuyer le jeune homme. Quel lien entre cette missive et le passage secret ? Car il y en avait forcément un ! Quel intérêt dans toutes ces bêtises ? Un code ? Je vous invite à venir par vous même au plus vite… Un appel ? Pour dire quoi ? Demander de l’aide ?


Toujours sans un mot, la jeune fille fit couler quelques gouttes de cire à cacheter et invita Nicolaï à y apposer son sceau. Elle lui tendit ensuite la lettre et s’empêcha encore une fois de laisser échapper un commentaire. Elle le raccompagna donc à la porte en silence, murmurant finalement un " Bonne nuit, messire. " avant d’aller ranger ses affaires. Beaucoup de questions lui trottaient en tête, mais elle résolut de les oublier pour le moment. Peine perdue, une fois couchée, les yeux grands ouverts dans le noir, elle ne put s’empêcher de faire des suppositions.

Qui dit passage secret dit souterrains menant… à un endroit inattendu. Sauf qu’ils étaient en pleine campagne alors elle doutait, en l’empruntant, débarquer dans les appartements royaux ! Donc si la destination n’avait rien d’extraordinaire, c’était qu’il s’agissait d’une pièce du manoir qui contenait quelque chose d’intéressant. Un trésor caché là ? Vu l’air grave de Nicolaï, elle en doutait un peu. Des cachots ? Mais alors pourquoi faire en sorte qu’Harnyll vienne en vitesse ? Soit ils étaient vides et cela ne présentait plus le moindre intérêt, soit, après des semaines d’absence de la part de Farles, il ne restait que des cadavres. Hum… ça pouvait expliquer certaines choses, même si elle ne savait pas lesquelles… pourquoi pas. Dernière idée… des documents secrets parlant de complots contre le roi ou elle ne savait quoi. C’était bien le genre de découverte qui justifierait que le chevalier rappelle le baron. C’était aussi typiquement le genre de choses dont elle n’avait pas à se mêler. Enfin, elle ne voyait pas d’autres solutions que celles qu’elle venait de passer en revue, à moins de partir dans des délires d’artéfacts magiques cachés dans les tréfonds du manoir et gardés par un dragon à deux têtes.

***

Aureane ouvrit les yeux alors que les premiers rayons du soleil venaient éclairer son lit. Déjà l’aube ! Et elle qui avait voulu se réveiller au plus tôt pour s’occuper du petit déjeuner ! Elle avait rêvé de dragon écrivant des parchemins parlant de trésors… Drôle de rêve, mais qui n’entachait en rien sa bonne humeur matinale. Elle fit sa toilette, appréciant le nouveau confort moderne depuis les achats de la veille : une cuvette et un broc d’eau pour se laver, miracle ! Puis elle enfila sa nouvelle robe, souriant toute seule : sa première vraie robe, rien qu’à elle qui paraissait comme neuve ! Encore un instant pour se coiffer d’une natte et mettre ses bottines et elle descendit prestement les escaliers, de fort bonne humeur.


Nicolaï était debout, le pas d’un cheval s’éloignant indiqua à Aureane que la missive partait déjà, le soleil se levant à peine. Saluant le jeune homme d’un petit bonjour souriant, sans faire de commentaire sur cette fameuse lettre qui lui revenait à l’esprit, elle entreprit de raviver le feu. Puis elle enchaina sur la fabrication d’une multitude de petites galettes qui n’auraient presque aucun goût mais qui avaient l’avantage de couper l’appétit tant elles étaient nourrissantes. C’était vite préparé, ça ne coutait pas un sou et c’était ce qu’elle était habituée à manger chez elle. Elle ferait ensuite plus consistant pour le déjeuner, mais ça pouvait permettre aux ouvriers de tenir toute la journée s’ils n’étaient pas des habitués des repas copieux. Et puis, pour le moment, ça allait surtout servir de bon petit déjeuner, si elle trouvait de quoi accompagner les galettes. Laissant la pâte cuire sur les pierres du foyer, elle regarda l’inventaire des provisions et décida finalement de préparer un confit d’oignon pour accompagner le tout, ce qui donnerait un petit goût à la fois acide et sucré aux galettes.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 3 Mai 2010 - 19:41

Monseigneur, une missive de Dyiet.

Quoi ? Déjà ? Rentré à Ysari la veille, Harnyll de Hetalia ne s’attendait pas à recevoir si rapidement des nouvelles, pas avant une semaine en fait. S’était-il donc passé quelque chose de grave là bas ? Sans doute, seule cette raison pouvait pousser Nicolaï à lui écrire en urgence. Le messager entra, et le baron reconnu Jix, l’un des soldats qu’il avait confié à Nicolaï afin de protéger son nouveau fief.

Repos soldat. Voyons cette missive.

Saisissant la lettre que lui tendit Jix, le baron commença à la lire… à Harnyll de Hetalia… bla bla bla… Très aimable… bla bla bla… avec le plus grand plaisir que… quoi ? Que voulait dire cela ? Dyriet rebâti ? Mais de qui se moquait donc cet idiot ? Dyriet était en ruine et nécessiterait de longs mois de travaux. Alors lui envoyer cette missive était…

…hum…

Fixant Jix du regard, le baron demanda :

Où en sont les travaux à Dyriet Jix ?
Eh bien, le seigneur KalonErc’h a recruté des hommes pour déblayé l’allée et commencer à remettre en état le quartier des domestiques ainsi que…
Ce sera tout Jix, merci.

Une fois le soldat sorti, Harnyll se renfonça dans son fauteuil et réfléchit à la situation. La missive de Nicolaï n’avait aucun sens et ne pouvait s’expliquer que de deux manières. Soit le jeune chevalier avait perdu la tête soit il désirait faire revenir son seigneur sans avoir à lui expliquer pourquoi par lettre. La première solution semblant peu probable, la deuxième devait donc être la bonne. Que se passait-il donc là bas pour que Nicolaï ne soit pas franc avec lui. Craignait-il que la lettre puisse être intercepté ? Ce qu’il avait à dire était-il donc si risqué qu’il ne puisse ni l’écrire ni le confier à Jix, un soldat parfaitement fiable ? En tout cas, Nicolaï n’était pas un plaisantin, de cela le baron était sur. Enfin mieux valait pour lui, car Harnyll détestait se déplacer pour rien.

Une heure plus tard, le baron et son escorte quittait Ysari et reprenait de nouveau la route de Dyriet.

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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 4 Mai 2010 - 13:04

Nicolaï vit Aureane descendre alors que Jix venait de disparaître de son champ de vision. La jeune femme lui adressa un sourire rayonnant en le saluant avant de commencer à raviver le feu. En tout cas, une chose était certaine. Si Plenteur leur avait mentit comme un arracheur de dents pour à peu prêt tout, il avait au moins dit la vérité pour une chose : cette robe allait à ravir à Aureane. Peut-être était-ce cela ou plus simplement son sourire qui le faisait penser à Nicolaï. Mais en tout cas, la bonne humeur de la jeune femme était contagieuse.

Elle ne lui avait fait aucune remarque sur Ce qui c’était passé la veille et Nicolaï l’en remerciait. Si elle lui avait posé des questions, il aurait du lui mentir ou, plus simple, ne rien répondre. Pour être honnête, aucune de ces deux options ne lui paraissaient envisageable. Déjà qu’il n’aimait pas du tout la façon dont les choses s’étaient passées hier soir. En fait, il n’aimait pas ce qui s’était passé la veille de façon générale. Il avait du demander de mentir à trois personne et avait occulté pour tout les autres une partie de la nuit. Personne n’avait posé de question et tout le monde c’était contenté de ses piètres explications. Mais cela ne satisfaisait en rien le jeune homme. Lui qui préférait toujours l’honnêteté à une quelconque forme de duperie, il s’y trouvait maintenant forcé par les circonstances. Il ne pouvait rien dire à Aureane ni à qui que ce soit malgré son envie de le faire. Il avait parfaitement confiance en la jeune femme, mais ne pouvait pas parler.

Harnyll aurait pu ne pas apprécier et Nicolaï n’avait aucune envie de prendre ce risque. Le baron serait déjà d’assez mauvaise humeur en arrivant après avoir du passer une nouvelle journée à cheval.

Bon, il allait falloir prévoir un peu à l’avance maintenant. Les ouvriers d’Arcani devraient normalement arriver en début d’après midi. Les travaux sérieux allaient donc pouvoir commencer. Il faudrait déjà faire un état des lieux et commander le matériel et les poutres dont ils auraient besoin. Cela, les villages environnant ne pourraient pas le lui fournir. Il faudrait donc passer la commande aux artisans d’Arcani et cela risquait de coûter une véritable petite fortune.

Nicolaï chassa cette idée de sa tête. Après tout, la reconstruction de Dyriet prendrait de longs mois. Les choses n’allaient pas se remettre en place tout de suite. Ce n’était pas possible. Et étant donné l’état actuel du manoir, il était certain que beaucoup d’argents devraient être engagés dans la reconstruction.

L’esprit du jeune homme dériva ensuite sur Harnyll qui, s’il partait vite et ne traînait pas en chemin (Nicolaï ne doutait aucunement de ce dernier point) arriverait le lendemain. Il faudrait alors se montrer clair et persuasif face à Harnyll afin d’éviter la tempête que le regard noir du baron lui promettrait assurément. Enfin, lorsque Nicolaï lui montrerait la crypte et le parchemin, l’humeur d’Harnyll s’adoucirait. Le baron n’était pas un idiot et il comprendrait ce qui avait poussé le jeune seigneur à lui envoyer une telle lettre.

Nicolaï laissa ses idées noires au placard. Personne ne pouvait suspecter quoi que ce soit. Et quand bien même certains descendraient dans ce passage secret malgré ses ordres, ils ne trouveraient pas le document le plus précieux de tous. Le reste avait peu d’importance en fait. Même les documents prouvant la culpabilité de Farles et de ses complices. Après tout, le coupable avait déjà été puni. Ces documents n’étaient donc d’aucune utilité. A la limite, les armes étaient donc ce qu’il restait là-bas de plus précieux. Mais les hommes de Nicolaï étaient bien équipés. Ils n’avaient pas vraiment besoin d’un tel arsenal. Même si c’était toujours rassurant. Harnyll déciderait de ce qu’ils devaient faire de tout ça lors de sa venue. Comme Gregor aurait très bien pu le faire s’il n’y avait pas eu ce contrat.

Le jeune homme s’approcha d’Aureane qui regardait fixement ses petites galettes cuirent. Le petit déjeuner paraissait tout à fait délicieux. Et en tout cas, très nourrissant.


« Tu as besoin d’aide ? » demanda-t-il.

Bon, il fallait bien l’avouer, il était loin d’être ce qu’on pouvait appeler un as des fourneaux. Les rares fois ou il avait tenté de cuisiner quelque chose, ce quelque chose avait fini en grande partie carbonisé. Mais Aureane semblait savoir ce qu’il fallait faire elle. Et cela l’étonnerait fortement qu’elle laisse carboniser leur repas.

Malheureusement, il n’eut pas le temps de mettre à profits ses maigres talents culinaires. Le soldat qui effectuait la dernière ronde de la nuit entra d’un pas rapide.


« Seigneur, les ouvriers sont de retour. Ils demandent ce qu’ils doivent faire. »

Bon, tant pis, il n’avait donc pas le temps de mettre à profit ses incroyables talents de cuisinier. Et d’ailleurs,
cela valait peut-être mieux ainsi.


« Dites-leur qu’ils continuent ce qu’ils avaient commencé. »

Puis, se tournant vers Aureane.

« Il semble que je vais devoir vous laisser. C’est d’ailleurs peut-être mieux ainsi, je suis un très mauvais cuisinier. »

Nicolaï se releva et sorti. Les ouvriers avaient déjà recommencé le travail et les quelques outils qu’ils avaient récupérés la veille facilitaient grandement leur tâche. Bon, Aureane était occupée, les soldats aussi. En fait, il n’y avait que lui qui ne savait pas quoi faire. En deux secondes, Nicolaï avait prit sa décision. Sous le regard un peu surprit des paysans, il déboucla sa ceinture, appuyant son épée contre un des murs du quartier des serviteurs et il retira son tabard blanc au grand dragon azur. Alors vêtu d’une simple chemise sombre et d’un pantalon, il ne paraissait plus être un seigneur.
Le jeune homme attrapa un outil et se mit à aider les ouvriers qui finissaient de dégager le chemin qui faisait le tour du corps principal du manoir.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 4 Mai 2010 - 18:59

" Tu as besoin d’aide ? "

Aureane dévisagea le jeune homme un instant, l’air franchement étonné : l’aider à quoi ? A cuisiner ? L’idée lui paraissait parfaitement incongrue… Puis elle eut un petit sourire en se rappelant qu’il aimait bien ne jamais faire comme les autres nobles ou, du moins, ne jamais faire ce à quoi elle s’attendait. Laissant échapper un léger rire, preuve qu’elle avait vraiment appris à se détendre en sa présence, elle secoua la tête, amusée :

" Je vous remercie, mais je vais me débr… "


Coupée par le soldat qui entrait, elle ne finit pas sa phrase et replongea dans sa réserve coutumière. Nicolaï ne tarda pas à lui dire qu’il allait la laisser et elle nota que depuis la veille il passait du tutoiement au vouvoiement sans paraître sans rendre compte. Décidément, il avait une façon de se comporter constamment inattendue, ce qui, étrangement, ne déplaisait pas du tout à Aureane. Elle était habituée à ce que les gens se comportent d'une certaine façon, mais elle devait reconnaitre que la spontanéité du jeune homme était bien plus agréable que s'il était resté guindé eut égard à son rang.


Le laissant retourner à ses tâches, elle s'occupa de son confit d'oignon sans plus tarder et entreprit ensuite de nettoyer le coin cuisine en attendant que les galettes soient cuites. Oui, vraiment, elle aimait bien l'ambiance du manoir et, pour un peu, aurait oublié l'incident de la nuit passée et les brigands dans les bois. Lorsqu'une bonne odeur de cuisson vint lui chatouiller les narines, elle sortit une première fournée et la laissa refroidir légèrement. Puis un peu plus tard, elle les disposa de façon à ce qu'elles soient disponibles, encore bien chaudes, pour les ouvriers.


En attendant de devoir passer à la préparation du déjeuner qui aurait lieu quelques heures plus tard, grignotant une des galettes trempée dans le confit, la jeune fille se demanda que faire. Allant jeter un coup d'œil à l'extérieur, elle aperçut les ouvriers qui travaillaient dur pour remettre le chemin en état. Et parmi eux... Nicolaï en personne, qui lui tira un petit sourire amusé. Jamais là où on l'attendait, non, vraiment ! Aureane eut un premier geste pour aller les rejoindre, mais elle reconsidéra de suite la question : à l'extérieur, il y avait déjà beaucoup de monde ; à l'intérieur, en revanche, personne ne s'était préoccupé de passer un coup de balai ou de dégager un peu la poussière qui s'était accumulée, si ce n'était au niveau du coin cuisine parce qu'elle n'avait pas voulu travailler dans la saleté. Voilà qui allait l'occuper pour un moment !

Allant chercher balai et seau d'eau, Aureane entreprit de commencer par la salle commune. Il y avait de quoi faire, depuis le temps que ça n'avait pas été nettoyé et c'était sans compter les allées et venues depuis qu'il y avait de nouveau de l'activité au manoir. Évidemment, le quartier des visiteurs ne serait jamais étincelant, ce qui aux yeux d'Aureane n'avait en soi pas grand intérêt. Non, ce qu'elle voulait, c'était que ce soit propre : qu'on puisse marcher sans soulever un nuage de poussière, ne plus se prendre les cheveux dans des toiles d'araignée lorsqu'on passait une porte et ne plus avoir une sensation de collant désagréable quand on s'asseyait à table et qu'on posait ses mains sur le bois. Que tout soit rutilant, dans un tel environnement, était inutile et parfaitement illusoire, à moins de vouloir garder tout le monde dehors ce qui était de son point de vue stupide : un tel lieu était fait pour être utilisé, même si ça contrastait avec les jolis petits salons bourgeois - du moins le supposait-elle, n'y ayant jamais mis les pieds.

Vint bientôt l'heure du repas et Aureane se décida à se laver les mains pour aller le préparer. La salle était propre, le jeune fille était plutôt satisfaite du résultat, et elle aurait tout l'après-midi pour s'occuper de l'étage. Allez, hop, déjeuner, à présent, si les gens ne s'étaient pas bêtement gavés de galettes, auquel cas, ils n'avaient sans doute plus faim du tout ! Le repas prévu resta finalement au chaud à mijoter, le temps qu'elle abandonne le carré de tissu qui lui avait servi de tablier et sorte dehors à la recherche de Nicolaï.

Aureane le trouva en train de travailler avec les autres et osa lui faire un petit signe de la main en arrivant pour lui signaler sa présence et qu'elle devait lui parler.

" Le déjeuner est prêt, si vous le souhaitez. "

Elle avait attendu d'arriver près de lui pour parler. Hors de question qu'elle appelle tout le monde : cette fois, pas par timidité, mais parce qu'elle estimait que c'était à Nicolaï de décider de l'heure de la pause. Elle hésita un instant et finit par demander timidement :

" Oh et euh... je voudrais savoir si vous m'autorisez à allez dans les chambres... Elles auraient toutes besoin d'un petit coup de balai. "

Dans le cas contraire, même si elle se disait qu'il faudrait tôt ou tard faire le ménage à l'étage, elle trouverait bien à s'occuper ailleurs. Peut-être tout simplement en rejoignant les ouvriers pour dégager le chemin, cela ne la dérangeait pas et pouvait aussi bien lui faire prendre un peu l'air.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 6 Mai 2010 - 12:30

Le baron d’Ysari avait chevauché la majeure partie de la journée de la veille, dormi dans une auberge le long de la grande route menant d’Ysari à Arcani puis était reparti à l’aube. Autant dire que lorsqu’il arriva à Dyriet, au milieu de la matinée, il n’était pas de bonne humeur. Il se sentait sale, poussiéreux, avait mal au c… au f…. au bas du dos, et se demandait pourquoi donc Nicolaï l’avait fait venir.

Un coup d’œil au manoir lui confirma que rien n’avait changé, seule une partie du toit semblait s’être effondré. Pas réellement surprenant bien sur mais cela accrut l’agacement du baron. Il n’était pas homme à apprécier ce genre de blagues, et le seigneur des lieux allait bien vite le comprendre. Chez un homme froid comme Harnyll, la colère se manifestait par une grande rigidité des muscles faciaux, une peau encore plus pâle que d’habitude et un regard plus froid que la glace.

Il trouva Nicolaï à l’entrée du manoir. Descellant, le baron s’approcha tandis que les membres de son escorte se dirigeaient vers les quartiers des domestiques à la recherche. Les engueulades publiques n’étant pas dans ses manières, Harnyll attrapa le jeune chevalier par le bras et s’éloigna avec lui.

J’espère que vous avez une explication à me fournir ?
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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 7 Mai 2010 - 16:05

Nicolaï avait rejoint les ouvriers qui l’avaient regardé, un peu surprit de voir leur jeune seigneur se joindre à eux. Mais ils n’avaient pas fait de commentaire. Ils devaient très certainement se poser des questions, ou se dire que ce gamin que le baron avait placé à la tête de Dyriet n’était vraiment pas de la même trempe que Farles. En plus de cela, le chemin qui faisait le tour du manoir était dans un tel état que les deux bras de Nicolaï n’étaient pas de trop.

Au début, le jeune homme ne voyait pas trop se qu’il devait faire. Pourtant, il finit rapidement par prendre le coup de main. C’est l’avantage d’avoir une tête en grande partie vide, on apprend rapidement. Il se passa de longues minutes, puis, Nicolaï leva un instant les yeux d’une plante particulièrement tenace qu’il tentait d’arracher et aperçut Aureane qui déposait ses fameuses petites galettes bien en évidence pour les ouvriers. Lorsqu’elle l’aperçut, le visage de Nicolaï se fendit d’une oreille à l’autre d’un grand sourire. Encore une fois, il ne faisait rien de ce que devait normalement faire un noble. Le pire étant certainement qu’il s’amusait de cela.

Il reprit sa tâche, non sans avoir au passage rapidement attraper une galette et un peu du confis d’oignon. Les talents culinaires d’Aureane qu’il avait déjà découvert la veille étaient indéniables. Mais il était tout aussi indéniable de dire que ces galettes tombaient directement sur l’estomac. Avec ça, il était rassasié pour le reste de la matinée. Les ouvriers avaient déjà prit un repas avant de venir au manoir et refusèrent poliment les galettes et le confis d’oignons. Ils ne savaient pas ce qu’ils perdaient.

Mais si les ouvriers ne touchèrent pas aux confis, Orum quant à lui se fit un plaisir et un devoir de consommer leur part. Tant et si bien que le colosse finit par se plaindre d’avoir mal au ventre, ce qui déclencha l’hilarité générale.

L’ambiance qui régnait sur les travaux était à la fois un mélange de sérieux de bonne humeur. C’était vraiment très agréable.

En tout cas, ils n’avaient pas de quoi s’ennuyer. Le travail ne manquait pas. Au point que tous en oublièrent de compter les heures qui passaient. Ce ne fut que quant Aureane approcha qu’il leva les yeux de sa tache. La timide jeune femme lui fit un petit signe de la main pour lui signifier sa présence. Nicolaï ne tarda pas à se relever et à s’approcher d’elle, se faisant furtivement la remarque que sa nouvelle robe lui allait très bien. Mais ça, il ne savait pas trop s’il devait le dire ou non. Après tout, les compliments avaient toujours eu le don de la mettre mal à l’aise et de la faire rougir. Au contraire, là, elle semblait rayonner et le léger rire dont elle l’avait gratifié il y a peu montrait assez bien qu’elle se sentait à l’aise. Dans ce cas, il aurait été idiot de sa part de la faire rougir et se sentir mal par un compliment. Même s’il mourait d’envie de le lui dire.

Avant qu’il ait put se décider entre garder le silence et dire se qu’il pensait, Aureane venait de prendre la parole.


" Le déjeuner est prêt, si vous le souhaitez. "

Le déjeuné ? Déjà ? Nicolaï leva les yeux vers le ciel pour voir à peu près où en était le soleil dans sa course. En effet, ils venaient de passer toute la matinée penchés sur leur tâche sans vraiment faire attention. Apparemment, personne ne s’était aperçu des heures qui défilaient.

Le jeune chevalier s’apprêtait à dire quelque chose quant il s’arrêta, voyant Aureane hésiter. Elle avait quelque chose à lui demander, mais n’osait pas formuler sa demande de manière explicite. En tout cas, elle tortillait toujours ses doigts ainsi et triturait nerveusement sa robe quant c’était le cas. Aujourd’hui, cela ne devait pas faire exception. A moins que des petits bonshommes venant de l’espace aient kidnappé la jeune femme pour la remplacer par un clone et le seul moyen d’identifier ce clone était qu’il ne pouvait pas plier le petit doigt (j’ai déjà vu ça quelque part).

Enfin bref, je m’égare là.

Aureane fini par prendre son courage à deux mains (en fait, elle pliait le petit doigt en se triturant les mains donc c’était pas un clone).


" Oh et euh... je voudrais savoir si vous m'autorisez à allez dans les chambres... Elles auraient toutes besoin d'un petit coup de balai. "

Nicolaï regarda Aureane avec des yeux aussi ronds que des soucoupes (voyez, on garde une même thématique). Passer le balai ? Est-ce qu’elle s’arrêtait à un moment ou à un autre ? Pour se reposer deux minutes par exemple. Plus les choses allaient et plus le jeune homme avait l’impression de l’exploiter. C’était sans doute faux, mais cette impression était persistante. Elle ne prenait pas deux minutes pour elle. A peine avait-elle fini de faire quelque chose qu’elle passait immédiatement sur une nouvelle tâche. Passe temps, habitude ou désir de lui faire plaisir ? Nicolaï n’en savait rien. Difficile de savoir quelque chose d’Aureane. Elle se confiait rarement. La seule fois où elle avait parlé de son passé et de sa vie, c’était lors de leur première leçon.

Il faudrait vraiment qu’il parle de cela avec elle. Il ne voulait pas qu’elle se sente obligée de faire ça pour lui. Mais d’un autre côté, il ne voulait pas non plus la forcer à se confier.

Finalement, dans une tête aussi embrouiller que la sienne par tout un tas de pensé plus ou moins fumeuses et plus ou moins inutiles, il resta planté devant la jeune femme quelque secondes. Une expression de totale incompréhension collée sur le visage. Se reprenant, Nicolaï hocha la tête.


« Euh, oui. Pourquoi pas. Cela pourrait être une bonne idée. Mais tu es sure que ça ne fera pas trop ? »

Apparemment, Aureane était décidée à tenir tout les rôles à Dyriet. Professeur, secrétaire, intendante, cuisinière et maintenant, ménagère. Cela ne dérangeait en rien Nicolaï si elle avait tous ces rôles, mais il tenait à s’assurer qu’elle les prenne volontairement. Il faudrait qu’il lui parle de cela.

* * *

Le repas avait été délicieux, tout comme celui qu’elle leur avait préparé la veille et celui que Nicolaï sentait dans son ventre. Il avait intérêt à faire attention, sinon il allait prendre du poids. Et, même si d’une certaine manière, il trouvait le comte d’Odélian très impressionnant, il n’avait pas la moindre envie de ressembler à celui que tout le monde appelait le Gras. Quoi qu’il y ait encore de la marge en ce qui le concernait.

Allongé sur sa couche de paille, le jeune homme fixait le plafond, laissant ses pensés vagabonder. Il pensait surtout à demain. Demain lorsqu’Harnyll arriverait. Le baron d’Ysari ne serait certainement pas de très bonne humeur. Certes, il serait moins en colère que lors du tournoi, mais il ne fallait pas se voiler la face. Le jeune homme venait de forcer son seigneur à passer un bon moment à cheval en lui envoyant une lettre sans queue ni tête. Harnyll ne serait pas ravis d’avoir à refaire le déplacement jusqu’à Dyriet alors qu’il venait tout juste de rentrer à Ysari et devait avoir d’autres choses en tête.

A cette pensée, Nicolaï jeta un rapide coup d’œil au parchemin qui était toujours dissimulé dans sa botte. Au moins ainsi, il était certain de toujours savoir où il se trouvait. Ce serait sans le moindre doute une raison suffisante pour Harnyll. Et si se n’était pas le cas, alors il ne voyait pas se qui pouvait l’être.

Le jeune homme chassa ses idées noires et se concentra sur l’avancée des travaux. Tout serait parfait. Les quartiers des serviteurs, l’écurie, la forge et les différents chemins tournant autour du manoir seraient parfaitement en état pour l’arriver des ouvriers de métier que Gregor devait envoyer. Ils pourraient alors passer aux choses sérieuses.

Nicolaï n’avait pas eu la possibilité de parler à Aureane des multiples casquettes qu’elle souhaitait porter. Mais il comptait bien le faire au plus tard après qu’Harnyll soit repartit. Plus tôt se serait mieux, mais il n’était pas certain d’en avoir le temps.

Petit à petit, Nicolaï s’endormi. Rêvant de robes bleues, de parchemins maléfiques et d’un grand palais blanc.

* * *

Le jeune homme était en place bien avant que le baron n’arrive. Comme toujours, il s’était réveillé avant l’aube. Toujours de manière aussi désagréable. Mais aujourd’hui, cela lui servirait. Il s’arma d’une torche et d’un briquet de silex avant de prendre le poste qu’il s’était attribué devant le manoir et d’attendre. Aureane finirait certainement pas l’inciter gentiment à avaler quelque chose tout en s’excusant pour la gêne qu’elle occasionnait. Mais pour le moment, la jeune femme dormait à poing fermé.

Il attendit patiemment. L’aube se leva, peu après, les ouvriers arrivèrent. Nicolaï les envoya à leur tâche. Ils les auraient bien accompagnés, mais il attendait quelqu’un. De plus, il n’avait pas la tête à déblayer le chemin ou à remettre des tuiles en place pour le moment. Il était trop préoccupé pour cela.

Le baron et son escorte finirent par montrer le bout de leur nez en milieu de matinée. Harnyll démonta juste devant lui tendis qu’après un court arrêt, l’escorte du baron poursuivait vers le quartier des domestiques.

Nicolaï avait vu juste. Harnyll était furieux contre lui. Si un regard pouvait tuer, alors le jeune chevalier serait tombé raide à l’instant.

Empoignant fermement la main de son vassal, Harnyll l’amena à l’écart.


J’espère que vous avez une explication à me fournir ?

Nicolaï hocha la tête, mais ne dit rien, regardant autour de lui. Il y avait beaucoup trop de gens ici. Des gens qui pourraient poser des questions ou simplement rependre une rumeur.

« Suivez moi monseigneur, invita-t-il. »

Il guida ensuite le baron qui rechignait un peu, vers l’emplacement du passage secret. Arrivé devant la fameuse dalle, Nicolaï fit jouer le mécanisme qui souleva la pierre, révélant le fameux escalier.

« Nous avons découvert ceci lors de la nuit qui suivit votre départ, expliqua le jeune homme. »

Sans plus attendre, il alluma sa torche et, la tenant bien devant lui, commença à descendre l’escalier, son seigneur sur les talons.

Au final, après une courte descente, ils entrèrent tout deux dans la salle où Farles avait conservé ses trésors.

« Voilà. Je suis le seul à part vous à être descendu ici depuis Farles. Et je pense que c’est mieux ainsi. Oh, bien sur, les armes sont de bonnes factures et valent leur pesant d’or. Bien sur aussi, il y a là des marchandises et un peu d’or obtenu lors des pillages. Quant au document, ils relatent du complot. »

Nicolaï fixa la torche dans un anneau encré dans le mur et se posta face à son suzerain.

« Mais ce n’est pas la raison de votre présence ici. Pour les armes comme pour les marchandises, j’aurais pu en référer à Gregor. Quant aux documents, Farles et les cerveaux du complot sont morts. Ils n’ont donc aucune importance. Et tout cela ne nécessitait pas l’envoi d’une telle lettre. »

Nicolaï voulait bien l’avouer, tout ceci était vrai. Il reprit donc rapidement avant que le baron ait pu déverser sa colère sur lui.

« Il y a une chose qui a été déplacée dans cette pièce. Et cette chose est la raison de votre présence ici. »

Il tira de sa botte le parchemin. Ce fameux contrat qui pouvait causer tant de mal à la baronnie et aux Hetalia, puis il le tendit à Harnyll.

« Ce papier vous fera tout comprendre. Le complot de Farles aurait put être bien plus dangereux qu’il ne l’a été. Lisez ceci et vous comprendrez que je ne pouvais m’en remettre qu’à vous, mais aussi que je ne pouvais vous expliquer cela dans une lettre. »

Nicolaï fixa ses yeux gris dans ceux du baron, attendant son verdict quant au contenu du parchemin.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeSam 8 Mai 2010 - 17:25

Aureane resta figée en voyant que Nicolaï la dévisageait après sa question. Elle ne voyait pas ce qu'il y avait de tellement étonnant, mais s'il la regardait comme ça, alors elle avait dû dire une bêtise... elle se troubla aussitôt et fixa le sol en bredouillant quelque chose de parfaitement incompréhensible tant c'était inaudible et hésitant.

« Euh, oui. Pourquoi pas. Cela pourrait être une bonne idée. Mais tu es sure que ça ne fera pas trop ? »

Hein ? Quoi ? Ce fut au tour de la jeune fille de le dévisager sans comprendre. Trop ? Pourquoi, trop ? Elle n'avait pas de limite de temps, aux dernières nouvelles et rien de mieux à faire en dehors des repas... à moins d'aider dehors mais alors, elle ne voyait pas bien pourquoi faire ça plutôt que le ménage ! Enfin bref, elle ne comprenait pas du tout ce qui pouvait valoir une telle réaction, juste qu'au moins, Nicolaï n'était pas fâché, simplement surpris. Aussitôt, elle se calma un peu et secoua légèrement la tête :

" Non, pas du tout... Je ne terminerai sans doute pas aujourd'hui, mais ça ira. "

Sur ce, elle tourna les talons et retourna s'occuper du repas qui mijotait, non sans une petite mimique un peu gênée parce qu'elle ne savait pas trop comment prendre congé pour retourner à ses fourneaux. Tout en marchant, elle se demanda intérieurement pourquoi il fallait qu'elle réagisse toujours avec excès à la moindre remarque ou hésitation de son interlocuteur. Nicolaï se montrait charmant avec elle et elle trouvait encore le moyen d'avoir peur de ce qu'il allait dire ou faire ! C'était stupide, elle le savait, mais ça ne changeait rien à sa façon de se comporter... ou pas trop. Elle osait tout de même prendre la parole, chose qu'elle ne se serait pas crue capable de faire et qu'elle n'aurait sans doute fait avec personne d'autre.

Le soir même, après une journée passée à cuisiner et nettoyer, le tout dans la bonne humeur - enfin, Aureane laissait parfois échapper un sourire spontanément, c'était déjà pas mal pour elle - la jeune fille se retira dans sa chambre avec une idée en tête : écrire à sa sœur. Elle en avait à présent le temps, étant donné que ses journées ne l'accablaient pas de fatigue comme lorsqu'elle servait à l'auberge et surtout, l'argent que lui avait donné Nicolaï allait pouvoir lui permettre d'expédier la mission mais, plus important encore, de fournir à sa sœur le moyen de passer par un écrivain public pour lire et peut-être même répondre. Aureane souhaitait donner de ses nouvelles et en prendre sans plus tarder car cela faisait des mois qu'elle n'avait plus de contact avec sa famille. Depuis qu'elle était partie, en fait. Rien que d'y penser, sa gorge se serrait, elle lui manquait. Sa jeune sœur, Guilaine, était la plus proche d'elle, le courrier lui serait donc destiné et elle transmettrait aux autres. C'était aussi celle qui serait la plus susceptible de s'intéresser à un support écrit. Évidemment, Aureane passerait certaines choses sous silence, comme le fait qu'elle donnait des cours de lecture à Nicolaï : elle ne voulait pas risquer de le trahir par inadvertance.


Prenant sa plume, elle commença à rédiger :
"Dyriet, mois de Barkios
Ma chère Guilaine,
Cela fait longtemps que je souhaite t'écrire..."

Ce n'était pas évident de coucher ses pensées sur du papier. Car si la jeune fille était discrète à l'oral, détailler ce qu'elle ressentait à l'écrit n'était pas plus facile. D'autant qu'elle ne voulait ni écraser sa sœur en lui racontant la chance qu'elle avait ni l'inquiéter au récit de sa vie à Diantra avant d'entrer au service de Nicolaï. A propos du jeune homme... elle aurait eu beaucoup de bien à en dire, mais connaissant Guilaine, il valait mieux rester sobre si elle ne voulait pas avoir moult questions en réponse à sa lettre. Après un certain temps à rédiger, car après tout, c'était la première fois qu'elle écrivait une lettre pour elle-même, Aureane signa et décida de se coucher. Le lendemain, nul doute que le baron arriverait et même sans cela, il y aurait de quoi avoir une journée bien remplie.



***

Lorsque la jeune fille se leva, elle constata que Nicolaï était déjà debout, à patienter, et elle n'eut pas trop de mal à deviner qu'il attendait le baron. Elle se posa à nouveau des questions sur ce que contenait le souterrain mais, fidèle à son habitude, ne dit rien. Inutile de le mettre dans l'embarras en le forçant à éluder ou mentir. Mettant à cuire les galettes qu'elle avait mis à lever la veille au soir, elle entreprit d'établir le menu du jour. Lorsque le baron arriva à Dyriet, Aureane se faisait oublier, occupée à laver le sol du couloir de l'étage. Après un bref instant d'hésitation, elle se dit qu'elle allait rester là où elle était, n'ayant pas la moindre envie d'aller voir les nouveaux arrivants en bas. Nicolaï la trouvait peut-être timide, mais au moins avec lui, elle parlait un minimum et surtout n'était pas sans cesse prise d'une irrésistible envie d'aller se cacher. Avec d'autres personnes, c'était toujours une autre histoire. Elle était donc très bien toute seule à l'étage et ne redescendrait que pour s'occuper du déjeuner.


La jeune fille n'était pas une maniaque du ménage, pas plus qu'elle n'était masochiste, mais elle aimait bien que tout soit en ordre ou du moins relativement propre. De toute façon, elle détestait rester les bras ballants quand il y avait à faire. Mais il y avait une autre raison qui la poussait à faire tout cela : la possibilité de réfléchir en paix. De fait, elle pensait à présent à sa lettre qui attendait dans son aumônière. Elle aurait voulu demander à Nicolaï le moyen de la faire parvenir à sa sœur, mais étant donné qu'elle savait qu'il attendait Harnyll, elle n'avait pas voulu le déranger. En fait, c'était une excuse comme une autre... elle n'osait pas vraiment lui demander quoi que ce soit pour elle.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Mai 2010 - 13:19

Harnyll suivit Nicolaï dans les ruines du manoir. Les deux hommes descendirent en silence dans la petite salle secrète enfouie sous les caves qui avait été l’avant-veille mise à jour par hasard. Surpris, le baron comprit qu’il se trouvait dans une réserve secrète de l’ancien seigneur des lieux. Des armes, du butin, des parchemins. Oui, Farles devait entreposer ici ses biens les plus précieux… ou les plus dangereux.

Lorsque Nicolaï lui tendit un parchemin qu’il venait de sortir de sa botte en lui expliquant que là se trouvait la véritable raison de son appel, Harnyll pâlit. Enfin pâlit plus que d’habitude, sa peau ayant toujours eu une teinte assez blafarde par nature. Mais avant même d’avoir lu le document, il se doutait déjà de ce qu’il allait y trouver. Sa lecture ne fit que confirmer ses soupçons. Ainsi ce fameux contrat signé autrefois par sa mère se trouvait à Dyriet depuis tout ce temps ?

Se passant une main sur le front, le baron réfléchit à grande vitesse. Il connaissait l’existence de ce document depuis longtemps, sa mère l’ayant fait dérober à son légitime propriétaire quelques temps après l’avoir signé... avant de se le faire elle-même voler. Jamais l’ancienne régente n’avait eu la moindre intention de brader les terres de son fils, et elle lui avait bien plus tard expliqué que l’honneur, pour important qu’il soit, passait seulement après les intérêts d’Ysari.

Se tournant vers le jeune chevalier, le baron soupira :

Vous avez lu ce document ? Oui bien sur…


Question idiote. Nicolaï ne l’aurait pas fait revenir à Dyriet sans un motif aussi impérieux que cette découverte. S’asseyant sur un tabouret près du bureau, Harnyll se tapota la joue avec le contrat, pensif. Le destin et la loyauté de Nicolaï lui avaient permis de retrouver ce document qu’il avait, comme sa mère avant lui, fait rechercher pendant des années. Maintenant l’heure était venue de clore à jamais ce chapitre peu glorieux de l’histoire de sa famille.

Saisissant une torche, le baron enflamma le parchemin, et le regarda se consumer entre ses doigts, ne le laissant tomber à terre que lorsque les flammes se mirent à lécher ses doigts. Quelques instants plus tard, il ne restait plus qu’un petit tas de cendre qu’Harnyll balaya du bout de sa botte. Se levant, il posa ses mains sur les épaules du jeune homme et le fixa droit dans les yeux.

Vous avez bien agi Nicolaï, et je ne pourrais jamais espérer avoir de vassal plus loyal que vous. Entre de mauvaises mains, ce document aurait pu me nuire gravement. Je saurais me souvenir de votre dévouement envers moi. Concernant les armes et le butin, prenez ce dont vous auriez besoin pour votre fief, et faites envoyer le reste à Gregor. Je repartirai avec le reste de ces documents afin que ma chancellerie les examine en détail.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Mai 2010 - 16:54

Nicolaï regarda Harnyll pendant que celui-ci parcourait le parchemin des yeux. Le baron connaissait l’existence de ce contrat. Cela ne faisait aucun doute. Il avait pâlit avant même de commencer à lire, en revanche, il s’était détendu au cours de la lecture. Comme si on venait de lui retirer un terrible poids du ventre. Il se tourna rapidement vers le jeune chevalier.

Vous avez lu ce document ? Oui bien sur…

En effet, cette question était inutile. Harnyll ne serait pas là si Nicolaï n’avait pas lu ce qui était écrit sur ce parchemin. Il n’aurait pas envoyé de missive aussi stupide si cela n’avait pas été le cas. Bon, le baron avait certainement parlé un peut trop vite et il s’était très vite rattraper.

Nicolaï le vit s’asseoir sur un tabouret proche du bureau avant de prendre une torche et de faire brûler méticuleusement le contrat qui aurait pu amener le chaos dans toute la baronnie. Le jeune chevalier avait pensé à le faire lui-même au début. Mais à la réflexion, mieux valait que ce soit son seigneur qui s’en occupe. Cela éviterait bien des problèmes. Déjà parce qu’Harnyll serait certain de la destruction du document et aussi parce qu’il savait maintenant qu’il pouvait avoir une pleine et entière confiance en Nicolaï. Une page était définitivement tournée dans l’histoire de Dyriet.

Le parchemin entièrement consumé, le baron le balaya de sa botte. A présent, il n’existait plus aucune trace de cette transaction infamante. Plus personne ne pourrait jamais causer de tord à la baronnie par son intermédiaire et l’Histoire fit définitivement ce qu’elle avait déjà commencé à faire : en effacer toute trace.

Se levant, Harnyll posa ses mains sur les épaules de Nicolaï.


Vous avez bien agi Nicolaï, et je ne pourrais jamais espérer avoir de vassal plus loyal que vous. Entre de mauvaises mains, ce document aurait pu me nuire gravement. Je saurais me souvenir de votre dévouement envers moi. Concernant les armes et le butin, prenez ce dont vous auriez besoin pour votre fief, et faites envoyer le reste à Gregor. Je repartirai avec le reste de ces documents afin que ma chancellerie les examine en détail.

Le jeune homme se contenta d’hocher la tête. Il avait agit comme il avait pensé devoir le faire et était heureux qu’Harnyll approuve son choix quant à ce qu’il avait mit en œuvre pour faire venir son suzerain à Dyriet. C’était bien mieux ainsi. Il ne put s’empêcher de sourire légèrement au compliment du baron. Certes, il n’avait pas encore vraiment fait ses preuves. Mais maintenant, Harnyll ne douterait plus de sa loyauté envers Ysari. Sans doute comprenait-il mieux le choix de Gregor de faire de lui le seigneur de Dyriet à présent.

Qu’en à ce que le baron avait dit à propos de ce souvenir de la loyauté du jeune homme, il pouvait faire confiance à Nicolaï. Le chevalier n’oublierait pas les paroles de son suzerain. Il n’avait pas l’intention de demander des terres ou plus de moyens à Harnyll. Ce qu’il avait lui suffisait et c’était largement assez. Mais si un jour il se retrouvait en mauvaise posture ou avait un besoin vital de l’aide de son suzerain, il saurait lui rappeler ses paroles.


« Merci monseigneur. J’espère ne plus avoir à vous envoyer de lettre aussi stupide, dit le chevalier. »

Bon, il y avait à présent des choses à faire. Tout d’abord, il fallait voir précisément ce que contenait le souterrain, puis savoir ce dont ils allaient avoir besoin et ce qu’il pouvait envoyer à Gregor.

Alors qu’Harnyll appelait un soldat pour emporter les différents documents, Nicolaï mit de côté le matériel d’écriture ainsi que plusieurs feuilles de parchemin vierge et ce qui semblait être un carnet de voyage encore vide. Farles faisait ses comptes dans ce genre de carnet. Il n’avait pas eu le temps d’entamer celui-ci. Tous ces papiers n’avaient pas la moindre valeur pour Harnyll, mais en revanche, cela pourrait s’avérer très utile pour ses entraînements avec Aureane. D’autant plus que ce matériel était de bonne qualité. Il avait prévu de le donner à la jeune femme. Et, si elle n’en voulait pas, alors dans ce cas, cela lui servirait à lui.

Pour le reste, le jeune homme avait prit à décision de conserver l’or de Farles. Il répugnait un peu à cela, mais Dyriet ne se reconstruirait jamais sans or. Et mieux valait conserver cela. Même si le fait qu’on leur ait prit cet or avait sans aucun doute plongé beaucoup de personnes dans la misère.

Les armes, il en garderait certaines. Certes les soldats confiés par Harnyll étaient bien équipés, mais uniquement d’armes de contact. Les arbalètes et les arcs l’intéressaient donc tout particulièrement. De même que certains autres équipements. Il ferait un tri plus détaillé plus tard et répartirait celles que garderaient ses hommes et celles qu’il ferait envoyer à Gregor.

Qu’en aux objets pour finir, certain seraient utiles. Les meubles par exemple. D’autres en revanche, ne leur seraient d’aucune utilité avant un bon moment et se révèleraient plus encombrant qu’autre chose.

Bon, en attendant, il prit les parchemins et tout le matériel d’écriture qui se trouvait sur le bureau et il remonta rapidement l’escalier avec la ferme intention de trouver Aureane. Le soldat qui devait rassembler les papiers arrivait et Harnyll avait déjà commencé à feuilleter ceux-ci.

Aureane n’était pas avec les ouvriers ni autre part dans le parc du château. Ce n’était pas le genre de personne qui se promène seule. Elle n’était pas non plus au rez-de-chaussée en train de préparer quelque chose à manger. Nicolaï monta quatre à quatre les marches qui menaient à l’étage où il trouva Aureane qui, armée d’un balai faisait trembler de peur tous les moutons de poussière du bâtiment. Nicolaï s’arrêta un moment devant cette image d’une Aureane à l’air déterminé et complètement concentré sur sa tâche au point qu’elle ne l’avait pas vu venir.

Lorsqu’elle finit par lever les yeux, Nicolaï s’arracha à la contemplation de l’air déterminé de la jeune femme et s’approcha d’elle.


« C’est pour vous, dit-il un peu hésitant. »

Il était un peu comme un enfant. Il fallait bien avouer qu’il n’avait rien offert à personne (ou pas qu’il s’en souvienne) si ce n’est les fleurs qu’il offrait à Néra à chaque fois qu’il passait dans un des temples de la déesse. Il était gêné et rougissait un peu en lui tendant tous les parchemins et le matériel d’écriture qui se trouvait dans le souterrain quelques minutes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Mai 2010 - 19:44

Concentrée sur sa tâche, Aureane n'avait pas fait attention au jeune homme, malgré le bruit de sa cavalcade dans l'escalier. Elle ne s'arrêta donc de balayer que lorsqu'il se planta devant elle. Il avait l'air gêné et elle s'inquiéta un instant de savoir ce qui se passait, jusqu'à ce qu'il lui tente des parchemins et autres objets en prétendant que c'était pour elle. Appuyant le balai contre le mur, elle les prit dans ses mains, son visage s'illuminant à mesure qu'elle voyait ce dont il s'agissait. Du matériel de calligraphie ! S'agenouillant au sol, elle déposa tout et se libéra les mains pour pouvoir mieux voir ce dont il s'agissait. On aurait dit une gamine le matin de Noël qui ouvrait ses cadeaux.

Se rendant compte tout à coup qu'elle n'avait toujours rien dit, la jeune fille releva les yeux vers Nicolaï avec un sourire ravi, oubliant même d'intercaler un "messire" :

" Merci... Cela me sera très utile ! "

Elle s'arrêta, alors qu'elle continuait à regarder dans la boite, découvrant de nouveaux objets : une bougie, de la cire, des bouts de plume usagés... Il y avait un peu de tout, certaines choses seraient à jeter, mais une partie du matériel était de très bonne qualité, bien meilleur que celui qu'elle pouvait avoir.

" Il y a même de l'encre de couleur ! " s'exclama-t-elle avec émerveillement en sortant un petit flacon aux trois-quart vide.

Aureane était aux anges et pour une fois, elle ne cherchait pas à faire montre de réserve, tant elle était heureuse. Bien-sûr, ce matériel lui servirait à travailler, elle ne comptait pas l'utiliser n'importe comment, mais elle avait conscience que c'était un cadeau de Nicolaï et cela lui faisait extrêmement plaisir. Elle finit par tout remettre dans la boite et se releva, ne pouvant s'empêcher de sourire comme une bienheureuse.


" Je ne sais pas comment vous remercier, il y a là de quoi faire de magnifiques lettres... "


Se rappelant tout à coup qu'elle en avait justement une qui attendait dans son sac, elle reposa soigneusement le matériel et fouilla dans son aumônière.

" Hem... "


C'était impressionnant de voir comme un rien pouvait la faire replonger dans sa timidité. Ce n'était pourtant pas une demande extraordinaire ! Jouant nerveusement avec l'enveloppe, elle baissa les yeux pour demander finalement :

" J'ai écrit une lettre... à ma sœur... Sauriez-vous comment la lui faire parvenir ? "

Elle le regarda à nouveau, d'un air un peu anxieux, espérant qu'il accepte de l'aider. Elle ne savait pas quoi faire de son courrier, à Dyriet, et elle souhaitait vraiment donner de ses nouvelles à sa famille. Voulant se justifier, comme s'il s'agissait d'une requête insensée, elle ajouta doucement :


" Je n'ai jamais écrit depuis que je suis partie de chez moi, je n'ai pas pu... J'aimerais bien... "

Elle se mordit la lèvre, embarrassée et ramassa le matériel pour se donner contenance, mais elle attendait une réponse avec une certaine anxiété.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Mai 2010 - 16:35

Nicolaï fut heureux de voir la réaction d’Aureane. Il avait l’impression de voir une petite fille devant ses cadeaux de Noël ou de son anniversaire. Ou en tout cas, elle ressemblait à Cyrielle le jour où Nicolaï l’avait vu déballer les cadeaux que son père lui avait acheté pour célébrer le jour de sa naissance. Le garçon n’avait pas comprit ce qui se passait alors. Il avait même été très jaloux sur le coup. Cyrielle ne souriait pas comme ça avec lui. Il avait un peu boudé jusqu’à ce que son amie lui montre ses cadeaux. Ils avaient alors passé tout le reste de leur journée à s’amuser.

Enfin, tout ça pour dire qu’à ce moment, Aureane avait un peu la même expression.

Agenouillée au sol, elle paraissait heureuse de fouiller dans tout ce qu’il lui avait apporté. Des feuilles de parchemin à l’encrier aux trois quarts vides, tout paraissait la ravir. Le jeune chevalier en était heureux et il lui tardait de plus en plus de pouvoir écrire afin de comprendre la valeur de tous ces trésors. Ce n’était que partie remise et le jeune homme avait la ferme intention de mettre les bouchées doubles. En tout cas, il était heureux que cela lui plaise.

Elle rangea rapidement tout le matériel dans sa boite et se remit sur ses pieds, souriant comme une bienheureuse. Une chose était sure : elle ne faisait pas semblant pour lui faire plaisir. Ce genre de sourire, on ne l’imite pas. On ne fait pas semblant d’être aussi heureux. C’est impossible.


" Je ne sais pas comment vous remercier, il y a là de quoi faire de magnifiques lettres... "

Vi vi vi vi vi. C’était un vrai objectif. Faire de belles lettres. Nicolaï en rêvait depuis qu’il avait fait semblant de lire les lettres roses que Gregor recevait d’une noble veuve d’Arcani. Le chevalier prenait plaisir de temps en temps à montrer à son jeune écuyer que les femmes n’étaient pas seulement des personnes étranges et que les lettres ne se résumaient pas seulement aux rapports militaires. La seule chose que le jeune homme se rappelait de ces lettres était que l’écriture était très jolie. Que toute la lettre était très jolie d’ailleurs.

Qu’en à le remercier, ce n’était vraiment pas là peine. Il n’avait fait que se dire que cela pourrait faire plaisir à la jeune femme ou à défaut, lui être utile pour son travail.

Rangeant soigneusement le matériel, elle fouilla dans son aumônière.


" Hem... "

Il était impressionnant de voir à quelle vitesse Aureane passait de la bonne humeur à son habituelle timidité. Jouant nerveusement avec les bords d’une enveloppe, les yeux baisés comme si elle s’en voulait pour ce qu’elle allait demander.

" J'ai écrit une lettre... à ma sœur... Sauriez-vous comment la lui faire parvenir ? "

Une lettre pour sa famille ? Bien sur il pouvait la faire parvenir. Il pouvait parfaitement la confier à Harnyll pour qu’il la face ensuite parvenir aux parents d’Aureane. Après tout, il y avait des services postaux dans la capitale de la baronnie. Ce dont Dyriet était bien loin de disposer.

Lorsqu’il prit la lettre, Nicolaï la fit un peu tourner entre ses doigts. Elle paraissait bien fragile. Objet bien fragile pour quelque chose qui devait être aussi important pour Aureane.


" Je n'ai jamais écrit depuis que je suis partie de chez moi, je n'ai pas pu... J'aimerais bien... "

Elle se mordait la lèvre. Décidément, même si elle se sentait plus à l’aise avec lui qu’au début, elle était encore loin d’être à son aise en sa présence si elle n’osait même pas lui demander ce service. Ramassant le matériel de calligraphie, elle tentait de se donner de la contenance, mais elle était tendue comme une corde à arc, attendant sa réponse.

« Bien sur, répondit-il. »

C’était très loin d’être quelque chose de totalement insurmontable. Elle paraissait douter d’elle, mais il n’y avait pas de raison. Il pouvait tout à fait lui rendre ce service.

Pourtant, au lieu de partir et d’aller confier cette missive à Harnyll ou à quelqu’un de confiance, il resta un moment planté à regarder la lettre. Aureane n’avait pas écrit à sa famille depuis qu’elle les avait quittés. Il y avait de forte chance qu’ils se soient inquiétés pour elle. Il voulait à tout prix que cette missive parvienne à son but. Mais il ne put s’empêcher de se demander si quelqu’un l’avait cherché lui aussi. Est-ce qu’il y avait quelqu’un quelque part qui attendait aussi des nouvelles de ce petit garçon qui c’était réveillé un jour sur une plage de la mer Olienne.


« Je vais m’en charger tout de suite, assura finalement Nicolaï »

Il redescendit les escaliers avec une certaine lenteur. Harnyll était encore dans le souterrain. Et de toute façon, jugeant que le baron serait certainement trop occupé pour se charger lui-même de cela, Nicolaï se dirigea vers le capitaine de la garde. Et lui remis la lettre après s’être assuré qu’il la ferait bien partir pour les parents d’Aureane.

Le jeune homme descendit ensuite à nouveau dans le souterrain. Comme il l’avait pensé, Harnyll était penché sur les différents parchemins qui trônaient sur le bureau.


« Puis-je faire quelque chose pour vous seigneur, demanda-t-il ? »
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Mai 2010 - 19:16

Tandis qu’il parcourait les documents de Farles, le baron d’Ysari s’émerveillait… non se catastrophait... enfin un peu des deux. Toute l’organisation que le traître et ses complices avaient patiemment montée à Arcani se trouvait dévoilée là, sous ses yeux. Et Harnyll se rendait compte au fur et à mesure de sa lecture que tous n’avaient pas été arrêtés et exécutés. Enfin exécutés, il ne fallait pas exagérer non plus. Le menu fretin était en prison pour plusieurs années ou banni d’Ysari, mais seuls les chefs étaient vraiment montés sur l’échafaud.

Enfin là, il allait pouvoir achever le travail commencé à Arcani. Souriant sinistrement, Harnyll commença à ranger les documents dans des étuis afin de pouvoir les emporter. Une fois dans sa chancellerie, ces documents seraient minutieusement étudiés et d’ici quelques jours un vaste coup de filet raflerait tout ce qui restait des machinations des traîtres. Le baron terminait de parcourir les derniers relevés lorsque Nicolaï revint voir si tout se passait bien.

C’est parfait, je vais avoir tout ce qu’il me faut.

Sortant de la salle souterraine, le baron s’épousseta et ordonna à ses hommes de se préparer à repartir immédiatement, déclenchant un concert de sourds gémissements, les soldats de sa garde ayant espéré pouvoir passer une nuit à Dyriet. Frappant familièrement sur l’épaule du garde le plus proche, le baron lança joyeusement :

Et oui mes gaillards, personne n’a dit que la vie était juste.

Sautant en selle, le baron serra une dernière fois le poignet de Nicolaï sans mot dire. Aucune parole n’était nécessaire, les deux hommes se comprenaient suffisamment bien. Talonnant Bayard, le seigneur d’Ysari et son escorte reprirent la route de la capitale.

Tandis qu’ils s’éloignaient vers l’Est, un petit groupe arriva de l’Ouest : le maître d’œuvre et ses hommes, envoyés par Gregor de Hautetour pour aider Nicolaï dans la reconstruction de son fief.

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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 14 Mai 2010 - 20:19

L’annonce de leur départ imminent ne parut pas faire plaisir aux hommes d’Harnyll. Ceux-ci avaient certainement eu dans l’idée de passer la nuit à Dyriet. Cela n’aurait d’ailleurs pas dérangé Nicolaï, mais son seigneur paraissait avoir d’autres plans. Inutile dans ce cas de chercher à retenir le baron. Après tout, c’était lui le seigneur et Nicolaï n’était rien d’autre que son vassal. Aussi rapidement qu’il était venu, le cortège du baron quitta le manoir.

Regardant son seigneur partir, Nicolaï remarqua un petit groupe qui avançait tranquillement dans leur direction. Moins d’une dizaine de personne. Huit, tout au plus. Ils étaient certainement moins que cela d’ailleurs. Le jeune homme attendit un long moment que ceux-ci arrivent. Il s’agissait de sept hommes qui transportaient avec eux un certain nombre d’outil.

Le plus âgé d’entre eux, un homme à la barbe blanche un peu négligée, à l’air bourru et au ventre assez proéminent s’approcha de Nicolaï.


« Vous êtes le sieur KalonErc’h ? »

« Oui, qui êtes vous ? »

Le vieil homme hocha la tête et bougonna quelque chose dans sa barbe en regardant de loin l’état du manoir. Il reporta rapidement son attention vers son jeune interlocuteur.

« Mon nom est Avak. Nous sommes envoyés par le seigneur Gregor de Hautetour. C’est lui qui nous envoie ici. Il nous a exposé que vous auriez besoin d’un maître d’œuvre et d’ouvriers qualifiés pour remettre en état le manoir. »

Le jeune homme hocha la tête.

« Avez-vous soif ou faim ? »

« Monseigneur, je préfère largement examiner les travaux qui m’attendent avant. Pourquoi pas par la suite, mais pas pour l’instant. »

Nicolaï sourit légèrement et leur fit signe de les suivre. Il attendait les ouvriers pour le lendemain, voir le surlendemain. Mais apparemment, Gregor avait décidé de faire vite et leur avaient envoyé très tôt. Tant mieux. Le chemin était presque dégagé et les trois bâtiments à l’arrière du domaine seraient bientôt remis en bonne état. Soit demain, soit cet après midi même.

L’arrivée des ouvriers d’Arcani était donc une bonne chose puisqu’elle allait permettre de lancer les vrais travaux du manoir.


« Comme vous pouvez le voir, il y a en effet du travail. »

Le jeune homme guida les ouvriers en direction du manoir. Ils commencèrent par monter prudemment à l’étage où se situaient les fameuses poutres qu’avait endommagé l’incendie. Aucune des poutres maitresses de ce qui restait du toit n’avait été épargnée par les flammes. Celles qui étaient dans le meilleur état portaient des marques noires qui confirmaient bien assez qu’elles avaient été léchées pas les flammes. D’autres avaient un état beaucoup plus préoccupant et on se demandait comment il était possible qu’elle continue à supporter ne serait-ce que leur propre poids.

« Je vois, je vois, grogna Avak. »

L’homme passait d’une poutre à l’autre, estimant l’état dans lequel elles se trouvaient c'est-à-dire plutôt en mauvais état.

Les travaux seraient long, rien que pour ces poutres. Il faudrait d’abord consolider tout l’étage afin qu’il ne s’effondre pas durant les travaux. Ensuite, les poutres devraient être commandées sur-mesure à Arcani. Impossible de produire ce genre de choses ici avec les moyens du bord. En revanche, pendant qu’on s’occupait de leur commande, il était tout à fait possible de commencer les travaux de consolidation, puis, une fois certain que tout n’allait pas s’effondrer, on pourrait commencer à remettre en ordre les étages inférieurs du manoir.


« De combien d’ouvriers disposons-nous ? »

« Avec vos hommes, nous en sommes à une vingtaine, répondit Nicolaï. »

Une légère grimace tordit le visage d’Avak.

« C’est peu. »

« Nous serons bien assez serrés comme cela dans les quartiers des domestiques. Je ne peux pas recruter d’avantage d’ouvriers sans les envoyer chercher dans un village un peu plus lointain. Mais je n’aurais alors pas de solution pour les loger. Une fois que les étages du manoir auront été consolidés, je pourrais recruter davantage d’hommes. Mais pas avant. »

Avak hocha la tête en signe d’approbation. Une vingtaine d’hommes, c’était bien peu pour remettre en état le manoir. Pourtant, se serait suffisant pour tout consolider. Les travaux prendraient juste un peu plus de temps que ce qu’il avait prévu au départ. Rien de plus.

« Je vois. Où logerons-nous ? »

« Venez. »

Nicolaï mena le maître d’œuvre jusqu’aux quartiers des serviteurs. Apparemment, Aureane avait cessé de balayer car le repas mijotait doucement dans une casserole. Il fallait dire aussi qu’il était déjà assez tard dans la matinée.

« Vous prendrez certaines des chambres à l’étage. C’est assez spartiate, mais vous y serez confortablement installé. »

Nicolaï passa à côté de la casserole d’où s’échappait à fumet tentateur terrible. Cela lui donnait faim. Il fallait aussi dire à sa défense qu’il n’avait presque rien avalé ce matin. Par contre, c’était vrai aussi qu’il n’avait volontairement pas mangé grand-chose. Enfin, le plus important là, c’est que son vente était à deux doigts de manifester de manière sonore son mécontentement croissant. Nicolaï n’avait jamais très faim. Mais lorsqu’il avait faim, il avait faim.

« Aureane, appela-t-il ? »

Il monta les marches quatre à quatre et trouva la jeune femme dans sa chambre. La porte étant ouverte, il se contenta de passer la tête dans l’ouverture.

« Aureane, les ouvriers d’Arcani sont arrivés. Tu veux bien leur montrer leur chambre ? »
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeSam 15 Mai 2010 - 14:03

Aureane finit par abandonner le ménage pour s'occuper à nouveau de cuisine. C'était quand même drôlement agréable de mitonner de petits plats quand on avait du choix dans les ingrédients. Oh, bien-sûr, ce n'était pas le grand luxe, mais c'était toujours bien mieux que chez elle et la jeune fille s'en donnait à cœur joie. Pour l'heure, elle préparait une nouvelle sauce qui devait permettre de changer le goût du plat qui était le même que la veille. Il y avait du monde dans la salle commune, mais, concentrée sur sa tache, elle n'y prenait pas garde. De toute manière, elle n'avait nulle envie de se mêler aux conversations, se voyant mal disserter sur les conditions de voyage des hommes d'Harnyll.

" Vous prendrez certaines des chambres à l’étage. C’est assez spartiate, mais vous y serez confortablement installé. "

Aureane releva les yeux de son chaudron et eut un petit sourire en voyant Nicolaï et la façon dont il regardait le repas qui mijotait. En attendant, ce n'était pas prêt et elle remonta dans sa chambre, le laissant se débrouiller avec ses nouveaux hôtes. Il ne tarda pourtant pas à l'appeler et elle le vit arriver aussi vite.

" Aureane, les ouvriers d’Arcani sont arrivés. Tu veux bien leur montrer leur chambre ? "

La jeune fille acquiesça de suite, tout en notant qu'il repassait à nouveau au tutoiement :

" Oui, m...
elle se mordit la langue pour ravaler le "messire" et continua. Qui dois-je mettre dans quelle chambre ? "

S'il ne le lui disait pas, elle allait être bien ennuyée pour choisir, d'autant qu'elle trouvait toujours autant étrange d'avoir sa propre chambre. Elle écouta donc ses instructions et guida les ouvriers sans vraiment oser leur adresser un mot autre que "suivez-moi je vous prie".


Une fois les ouvriers installés, Aureane redescendit prestement pour touiller le chaudron et chercha Nicolaï, lui annonçant simplement :


" J'ai terminé, mes..
oh non, elle recommençait ! hem... Et euh... le repas est prêt si vous le souhaitez. "

Vu la façon dont elle l'avait vu lorgner le chaudron un instant plus tôt, il était probable qu'il n'allait pas dire non. Bref, elle retourna donc à ses fourneaux et servit le repas sans plus tarder. Il avait fallu adapter avec l'arrivée des ouvriers, mais les quantités étaient bien suffisantes au final. Comme d'habitude, Aureane servit en silence, faisant en sorte de se faire oublier par tout le monde, ce qui ne marchait pas trop mal tant elle était discrète.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeSam 15 Mai 2010 - 16:27

La nuit tomba lentement sur Dyriet, enveloppant le manoir et le quartier des domestiques de ses noires nuées. Un garde en faction alluma sa torche et réprima un frisson lorsqu’un chat-huant hurla un peu plus loin. Lorsqu’il était enfant, sa mère lui répétait toujours qu’entendre une de ces bestioles à la nuit tombée annonçait des malheurs. Resserrant sa houppelande sur ses épaules, il tapa du pied au sol pour se réchauffer tout en grommelant contre ces ridicules contes de bonnes femmes.

A cet instant de votre lecture, vous vous doutez bien entendu déjà qu’un malheur va s’abattre sur le paisible petit fief. Et bien vous avez raison, car à la lisière des bois, quatre silhouettes encapuchonnées observaient attentivement ce qui se passait. Voilà plusieurs jours qu’ils surveillaient les environs, et ils avaient repéré une faille dans le système de défense que les gardes avaient mis en place. S’approchant en rampant, ils se cachèrent dans un petit fossé à une trentaine de mètres du quartier des domestiques

Tous les quart d’heures, et pendant environ une minute, le mur du fond du bâtiment ne se trouvait dans le champ de vision d’aucun garde. Durée certes bien insuffisante en apparence pour escalader ce mur abrupt et ouvrir la fenêtre de bois qui donnait sur une resserre au fond du couloir du premier étage. Durée trop courte, oui, sauf pour un homme qui connaissait parfaitement ce mur et savait où placer ses pieds et ses mains pour y grimper rapidement.

A peine la dernier garde eut-il tourné l’angle que l’une des silhouette sauta hors du talus et piqua un sprint rapide jusqu’au mur… dix secondes… l’escaladant avec une agilité surprenante pour sa masse, l’homme se retrouva vite à hauteur de la robuste planche de bois servant de fenêtre… vingt secondes… trente secondes… sortant un rossignol de sa poche, il entreprit de faire jouer le petit cadenas… quarante secondes… maudite serrure, encrassée par les ans, elle résistait à tous ses efforts… cinquante secondes… déjà le pas du garde se faisait entendre, il allait être pris… cinquante-cinq… cinquante-six… enfin ! La serrure s’ouvrit et le gaillard se rua à l’intérieur et referma derrière lui au moment ou le garde apparaissait.

Jix, car c’était de lui qu’il s’agissait, s’arrêta un instant, hésitant. N’avait-il pas entendu du bruit ? Regardant autour de lui, il fouilla des yeux les environs sans voir les silhouettes cachées dans le fossé. Levant la tête, il vérifia la fenêtre… non, elle était bien fermé et d’ailleurs personne ne pouvait grimper ce mur sans l’aide d’une échelle. Sifflotant un air grivois relatant les exploits « intimes » d’un prêtre de Tyra avec une tenancière de maison close, il continua sa ronde.

A l’étage, Veshork reprenait son souffle. A quelques secondes près, il était pris, mais une entité maléfique semblait avoir décidé de veiller sur les bandits cette nuit là. Il ne lui restait plus qu’à attendre.

Se recroquevillant dans un coin d’ombre, le chef des bandits réfléchit à la situation. De fait, il avait été poussé par ses hommes à agir dès cette nuit, le retour du baron d’Ysari et l’arrivée des ouvriers les ayant quelque peu affolés. « Que se passera-t-il si ce bâtard revient encore une fois ? Tu nous vois face à face avec les gorilles qui lui servent de garde rapprochée ? » « Frappons vite, les ouvriers sont encore épuisés par leur journée de trajet, demain ils connaîtront mieux les lieux et seront plus attentifs au moindre bruit ».

Crachant sur le sol, Veshork maudit l’impatience de ces imbéciles. Il était plutôt homme à attendre patiemment pour frapper à son heure, et plus que tout il détestait qu’on lui force la main. Mais leur butin s’épuisait et il leur fallait vite renflouer leurs finances. Il avait donc à contrecœur accepté d’agir.

Un quart d’heure plus tard, lors de la faille de sécurité suivante, Veshork jeta par la fenêtre une corde par laquelle deux de ses complices, Mogan et Korsa, se hissèrent prestement. Ramek, lui, devait rester en sentinelle dans le fossé par sécurité.

Enfin à pied d’œuvre, les malandrins entrouvrirent à peine la porte donnant sur le couloir et y jetèrent prudemment un œil. Apparemment tout le monde dormait à l’étage, et aucun garde n’était en vue. Lentement, sur la pointe des pieds, Veshork et ses deux compères s’avancèrent en direction des chambres à coucher. Pas de n’importe laquelle, non, une observation minutieuse des fenêtres par Ramek et ses yeux de faucon leur avait permis de connaître la répartition qui s’était organisée.

Lentement, la porte s’ouvrit sur une chambre plongée dans le noir. Une silhouette endormie se devinait sous les couvertures. Posant sa dague sur la gorge de sa victime et sa main sur sa bouche, Veshork murmura :

Pas un mot ou bien je te tranche la gorge.

Aureane, car c’était d’elle dont il s’agissait, ouvrit de grands yeux en voyant les trois sinistres silhouettes penchées sur elle. Notre malheureuse amie n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu’elle se retrouva solidement bâillonnée et ficelée.

On fout le camp.


Mogan pris la jeune femme sur son épaule et les trois fripouilles retournèrent à la petite resserre. L’ensemble avait duré moins de deux minutes et les ronflements sonores des ouvriers indiquaient que personne ne les avait entendu. Veshork ouvrit la fenêtre, jeta un coup d’œil au dehors et retint de justesse un juron. Un problème se posait pour les brigands. Un problème nommé Jix. En effet, le garde, intrigué par le bruit entendu un peu plus tôt, venait de modifier ses rythmes de patrouille sur ce secteur du bâtiment, et se tenait pile en dessous d’eux à surveiller la lisière des bois.

Du doigt,
Veshork indiqua à ses hommes d’éliminer l’obstacle. Saisissant sa masse de guerre d’une main, Korsa se mit à l’aplomb de la fenêtre et sauta… fusse un coup de main du destin ? Un réflexe surhumain ? Toujours est-il que Jix vit du coin de l’œil l’ombre s’abattre sur lui et qu’il esquiva le lourd coup de masse qui était destiné à son crâne. Il le prit tout de même dans l’épaule et fut jeté au sol par la violence de l’impact au moment où les autres bandits atterrissaient à ses côtés.

Alerte ! Alerte !
Connard, tu l’as loupé ! Filons !


Aussitôt, des ordres retentirent dans tout le bâtiment, et les gardes se ruèrent dans la zone d’où venaient les cris. Mais il était trop tard, les bandits avaient atteint la lisière des bois et s’enfonçaient déjà dans la forêt.

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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeSam 15 Mai 2010 - 19:47

La soirée avait été parfaite. D’un calme serein. Les ouvriers avaient découvert leur nouveau lieu de travail et les autres hommes étaient, comme les autres jours repartit dans leur village.

On avait eut de nouvelles preuves des talents culinaires d’Aureane. Difficile de croire que le plat était le même que la veille. Enfin bref.

Le Destin joue souvent un jeu bien terrible. Il a tendance à vous prendre les meilleurs moments de votre vie et à les transformer en de terribles cauchemars. Au moment les plus heureux succèdent ceux qui sont les pires de votre existence. Si Nicolaï avait le moindre doute sur ce principe cosmique, la nuit le démentit violemment.

Allongé dans son lit, il regardait le plafond sans penser à grand-chose. Enfin si, bizarrement, il pensait à la façon dont Aureane rougissait quant on lui faisait des compliments. Pensée assez étrange s’il en est, surtout quant il commence à se faire tard et qu’on est assis dans son lit à fixer le plafond. Le jeune homme aurait aimé reprendre une leçon d’écriture aujourd’hui. Mais cela n’avait pas été possible. Tant pis. Si Aureane n’avait rien d’autre de prévus, ils passeraient la journée de demain à s’exercer. Les travaux au manoir ne devaient pas l’empêcher d’envoyer un rapport à Harnyll dans la semaine. Le baron, même s’il venait tout juste de partir allait certainement vouloir tout de même savoir comment s’était déroulé cette semaine.

Nicolaï eu un léger sourire en entendant Jix passer en entonnant un chant paillard. Décidément, le soldat était joyeux aujourd’hui. Surtout pour quelqu’un qui va passer le premier tiers de la nuit à patrouiller autour du manoir.

Fermant légèrement les yeux, Nicolaï commençait doucement à s’endormir lorsqu’il entendit des bruits dans la chambre voisine. Aureane faisait-elle un cauchemar ? Possible. Mais dans tout les cas, il ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait faire pour elle. Et puis, il n’avait pas à aller s’introduire dans sa chambre en pleine nuit ni à aller la réveiller. D’une part, parce qu’Aureane serait terriblement gênée d’avoir pu le déranger. D’autre part parce qu’elle ne serait peut-être pas présentable. Même si sous la tente elle dormait toute habillée, Nicolaï doutait que se soit le cas ici où il avait fait en sorte qu’elle possède sa chambre propre.

Il commençait à tourner un peu en rond dans son cerveau lorsqu’un cris déchira la nuit.


Alerte ! Alerte !

Le jeune chevalier bondit sur ses pieds, attrapa son épée et quitta la chambre en trombe. Du coin de l’œil, il nota que la porte de celle d’Aureane était légèrement entrouverte. Il rejeta l’idée qui lui vint à l’esprit et se précipita dans la pièce vide dont la fenêtre était grande ouverte.

C’est alors qu’il les vit. Ils étaient quatre. Tous courraient vers la forêt. Mais la chose qui heurta son regard fut la forme entravée que l’un des hommes avait sur son épaule. Ce qu’il avait pensé en voyant la porte de la chambre d’Aureane revint soudain dans son esprit. Mais cette fois, c’était une certitude. Elle venait d’être enlevée. Juste sous son nez en plus.

Orum et deux autres gardes étaient déjà auprès je Jix. Eux avaient vu leur camarade blessé, mais pas les bandits qui s’enfuyaient.

L’un des hommes se retourna et leur adressa un signe de provocation que seul le chevalier aperçu.

Veshork. Aucun doute n’était possible là-dessus. Voyant rouge, Nicolaï jeta son épée du haut de l’étage et ne tarda pas à la suivre. Sautant lui-même par la fenêtre et se réceptionnant grâce à une roulade parfaitement maîtrisée.


« Seigneur, interrogea Orum en le voyant se relever et saisir son arme. »

« Occupez vous de Jix, ordonna Nicolaï. Ils sont partit par là avec Aureane. »

Pieds nus, boitant à cause de sa jambe droite plus courte, Nicolaï se mit à courir à la suite des bandits en s’enfonçant rapidement dans la forêt.

Alors qu’il jurait entre ses dents, il avançait aussi vite que possible, son épée à la main.

Comment est-ce que cela avait pu arriver ? Dans la chambre qui se trouvait juste à côté de la sienne en plus. Nicolaï n’arrivait pas à y croire. Qu’est-ce qui allait arriver à Aureane ? Le jeune homme préférait ne même pas l’imaginer. Et dire qu’il avait dit à la jeune femme qu’il ne lui arrivait rien. Non ! Non !! NOOON !!!

Nicolaï força encore l’allure. Sa jambe le faisait souffrir tant il forçait dessus. Mais il fini par se prendre les pieds dans une racine et chuta lourdement au sol.

Le pied douloureux, il se releva rapidement. Regardant autour de lui, il ne voyait personne. La forêt était vide et silencieuse.


« Aureane, murmura-t-il. »

Toujours ce silence oppressant.

« Aureane, appela-t-il. AUREANE. »

Rien, la forêt restait silencieuse.

Bien sur qu'elle restait silencieuse. Ils avaient certainement bâillonné leur captive

Un craquement dans son dos.

Nicolaï fit brusquement volte face, l’épée haute, prêt à frapper. Mais il arrêta son geste en reconnaissant Orum. Le soldat approchait de façon tout à fait silencieuse et furtive. C’était assez étonnant malgré sa grande carrure.

Nicolaï se tourna à nouveau vers la forêt.


« AUREANE !!! »
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 10:20

Aureane avait terminé la soirée tranquillement, en préparant la pâte de ses galettes pour le lendemain, avant d'aller se coucher. Elle se faisait bien à sa vie à Dyriet et, tant qu'elle ne pensait pas trop aux siens, dans le nord, tout allait bien. S'occuper lui faisait du bien et elle n'avait pas à se plaindre de sa nouvelle vie, loin de là ! Elle s'était donc couchée heureuse de sa journée et endormie paisiblement.

Lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit, la jeune fille ne bougea pas, profondément endormie. Son souffle régulier ne devait pas inquiéter les brigands. En revanche, quand ils furent près d'elle et qu'elle se réveilla en sursaut, ouvrant de grands yeux, son premier réflexe fut de hurler et elle l'aurait sans doute fait s'ils ne l'avaient pas rapidement bâillonnée. La menace de se faire trancher la gorge était bien le dernier de ses soucis : elle préférait encore mourir que se retrouver aux mains de ces hommes. Elle se débattit donc avec l'énergie du désespoir, ce qui ne la mena strictement à rien tant elle manquait de force, surtout face à des brigands. Tout au plus durent-ils la trouver pénible à s'agiter de la sorte et envisagèrent-ils sans doute de l'assommer... ce qu'ils ne firent finalement pas, se dépêchant de quitter les lieux avec une Aureane terrifiée mais peu coopérante.

Bâillonnée, la jeune fille essayait quand même d'émettre des sons étouffés et elle tenta de donner des coups de pieds entravés dans tout ce qui passait à portée, murs, portes ou n'importe quoi d'autre pour donner l'alerte. Peine perdue, elle n'était vraiment pas douée et de toute façon avait l'esprit embrouillé tant elle paniquait. Quand les ravisseurs s'arrêtèrent, elle redoubla d'effort pour se libérer mais ne parvint qu'à se faire mal aux poignets sur ses liens, juste avant de se sentir tomber à toute vitesse : les brigands avaient sauté. Ils se retrouvèrent dehors et l'air froid de la nuit acheva de lui faire prendre conscience du cauchemar dans lequel elle se trouvait.

" Alerte ! Alerte ! "

" Connard, tu l’as loupé ! Filons ! "


Miracle ! Aureane n'y croyait plus ! Tout n'était donc pas perdu ! Il faut dire que dans un manoir surveillé par des gardes et en dormant dans la chambre voisine de celle d'un chevalier, il fallait quand même ne pas avoir de chance pour être enlevée !


... Youpi, donc...

Sauf que le secours tant attendu n'arriva pas et qu'Aureane se rendit compte avec horreur qu'on l'emportait inexorablement dans la forêt. Personne ne les arrêtait ! Complètement terrifiée, elle se retrouva bientôt au milieu de nulle part, toujours portée comme un paquet sur l'épaule d'un des brigands. Ils continuaient à avancer, toujours plus loin ! La jeune fille eut un instant l'impression d'entendre hurler son nom, au loin, mais son esprit paniqué devait lui jouer des tours. Et puis, de toute manière, elle n'avait aucune façon d'y répondre.


Jusque là, elle s'était contentée de s'agiter en priant pour pour qu'on vienne la délivrer, mais elle prit brutalement conscience que c'était trop tard. Il s'agissait probablement des fameux brigands qui s'étaient toujours montrés intouchables. Elle était à présent à leur merci, ce qui signifiait qu'elle allait sans doute très mal finir et elle préférait ne pas y penser davantage, ne sachant pas ce qui serait pire entre son imagination et la réalité. Trop tard... Prenant pleinement conscience de ce qui lui arrivait et du fait qu'elle était totalement impuissante, les yeux embués de larmes, elle cessa de se débattre.

Ils avançaient toujours dans la forêt et, l'agitation passée, Aureane commença à avoir froid. Tout ce qu'elle portait c'était sa longue chemise qui lui tombait aux chevilles et elle était pieds nus, pas vraiment l'idéal pour une balade dans les bois, même si on avait l'amabilité de la porter. Mais qu'est-ce qu'elle avait fait pour mériter ça ? Pourquoi les dieux s'acharnaient-ils sur elle alors qu'elle n'aspirait qu'à une petite vie tranquille ? Pour être honnête, la jeune fille ne se posait pas de questions en ces termes, son cerveau paniqué se contentait de lui faire ouvrir de grands yeux effrayés. Pour un peu, elle aurait espéré que cette course entre les arbres ne se termine jamais. Tant qu'elle était transportée, on ne lui faisait rien de terrible. Quand cela cesserait...

Les hommes stoppèrent : ils étaient arrivés. Aureane fit une rapide prière à Néera... elle ne pouvait guère faire mieux.
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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 14:43

Après leur fuite éperdue dans les bois, les quatre hommes arrivèrent près de leur repaire sous les acclamations de leurs camarades. Immédiatement, les bandits étant restés au camp les entourèrent pour voir de plus près la jolie prise qu’ils venaient de faire.

Vous l’avez ? Vous l’avez ?
Joli p’tit lot.
Tu crois qu’elle est vierge ?
Ça nous changerait des putains d’Arcani pour sur !
Pose là, j’vais m’la faire !
Tu rêves ? Je l’ai portée jusqu’ici, je passe d’abord !
Quoi ? et pou…
Vos gueules !

Tous se turent sous le regard furieux de Veshork. Écartant ses hommes à coup de coude, le chef attrapa Aureane et se la flanqua sur l’épaule comme un paquet de ligne sale.

Écoutez moi bien tas de débiles. Vous savez combien elle peut valoir dans un des bordels de la péninsule ? Et si c’est une pucelle, elle ne s’en vendra que plus cher. Alors mettez vous bien dans le crâne que je ne laisserai pas un seul d’entre vous poser ses salles pattes dessus ! C’est clair ?

Laissant ses hommes près du feu, Veshork s’enfonça dans le massif granitique, suivi du seul Ramek. A quelques dizaines de mètres de l’entrée, ils pénétrèrent dans une grande salle qui leur servait à entreposer leur maître, salle bien vide à l’heure actuelle. Seule restait la mule du marchand de vin, quelques barriques à moitié vide… et une grande cage. Cette cage venait d’un cirque ambulant qui s’était un jour malencontreusement aventuré dans la forêt. Les cadavres des forains devaient encore reposer au pied d’un arbre, mais la cage dont ils se servaient pour leurs animaux avait été récupérée par les brigands.

Veshork posa Aureane au sol, lui trancha ses liens et lui ôta son baillon. Puis, lui fourrant une couverture entre les mains, il la poussa dans la cage et referma la porte derrière elle, porte qu’il verrouilla soigneusement. Rangeant la clé du cadenas dans sa poche, il ordonna Ramek :

Tu restes ici et tu veilles sur elle. Un conseil, mieux vaudrait que rien ne lui arrive d’ici à ce que je revienne.
A vos ordres chef.

Grommelant, le chef des bandits ressortit de la caverne, réfléchissant déjà à la suite des opérations.

~~~~~~~~~~~~
Le lendemain matin, à l’aube, Korsa, l’un des hommes de Veshork, s’aventurait dans les faubourgs d’Arcani. Avec une aisance qui démontrait une grande connaissance des lieux, il passait de petite ruelle en petite ruelle, claquant la langue à l’adresse d’un voleur qui le suivait d’un peu trop près pour lui indiquer qu’il était du métier. Korsa s’arrêta devant la porte de service d’une auberge et toqua trois coups. En silence, la porte s’ouvrit et il entra rapidement.

Moins d’une demi-heure plus tard, il sortit de l’auberge et reprit la direction de la forêt en sifflotant un chanson à boire, l’air très satisfait de lui-même. Tout à ses pensées joyeuses, il ne remarqua pas la silhouette encapuchonnée qui venait également de sortir de l’auberge et prenait d’un pas pressé la direction du château. L’aurait-il fait, et l’aurait-il suivi, qu’il aurait pu voir que cette silhouette ne passait pas par l’entrée principale mais par une petite poterne et que les gardes en faction ne s’enquerraient pas de son identité…

~~~~~~~~~~~~
Un peu plus tard dans la matinée, un coursier portant les armes de la baronnie prit à toute allure la route de Dyriet, portant précieusement dans sa sacoche une lettre de Gregor de Hautetour pour le jeune châtelain.

Mon cher Nicolaï,

Un de mes espions vient d’être le témoin discret d’une conversation particulièrement intéressante. Un homme que je sais faire partie de la bande de Veshork monnayait avec la patronne d’un des bordels d’Ydril la vente d’une jeune fille. Poussé dans ses retranchements par la curiosité de l’acheteuse, le gaillard a admis que cette jeune fille avait été enlevée à Dyriet la nuit dernière.

La transaction doit avoir lieu ce soir, et nul doute que l’acheteur et la victime reprendront la route d’Ydril immédiatement après. Rejoignez moi rapidement, je prépare un coup de main pour capturer le bandit et la mère-maquerelle lors de la transaction. Avec un peu de chances, nous pourrons non seulement sauver cette pauvre enfant, mais également connaitre enfin l'emplacement du repaire de la bande de Veshork.

Gregor de Hautetour, seigneur d’Arcani.


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MessageSujet: Re: Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]   Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 17:08

Nicolaï exprimait rarement sa colère de manière sonore. Mais là, c’en était trop.
Ils avaient passé une partie de la nuit à chercher une trace de ces maudits bandits et, chaque minute qui passait, Nicolaï craignait un peu plus pour la vie d’Aureane. Qu’est-ce que ces monstres allaient bien pouvoir lui faire subir ?

Le jeune chevalier s’en voulait terriblement. Il avait personnellement validé le plan de ronde de l’officier qu’Harnyll avait placé sous son commandement. Cette erreur dans les patrouilles qui avaient permis aux bandits d’entrer dans le manoir et de s’en prendre à Aureane était de sa faute. De sa faute aussi parce qu’il avait prévu de poster un troisième soldat sur le toit avec une arbalète. Mais il n’avait même pas eu le temps aujourd’hui de questionner ses hommes pour savoir si l’un d’entre eux savait se servir d’une telle arme. Sa faute. Tout était de sa faute.

En plus de cela, Jix était blessé. Il allait devoir rester tranquille un certain temps. Il avait eu beaucoup de chance de s’en tirer. Quelques centimètres sur le côté et c’aurait été sa tête et non son épaule qui aurait été broyée par la masse.

Les ouvriers qui venaient tous les jours avaient trouvé Dyriet dans un état de branle-bas de combat général, le jeune seigneur s’agitant en tout sens. Il n’avait pas fallut longtemps pour leur expliquer la situation et moins encore pour qu’ils proposent leur aide. Bien entendu, personne parmi eux ne connaissait vraiment Aureane, mais à voir l’état du chevalier pour une simple fille du peuple, ils avaient envie de l’aider à la retrouver.

Le jeune homme était partagé entre l’envie d’accepter leur aide et celle de la refuser. Il n’avait pas le droit de mettre ces hommes en danger. Et dangereux, les complices de Veshork l’étaient assurément. En plus de cela, si les soldats de la garnison d’Arcani n’avaient rien pu faire pour localiser le renégat et sa bande, il était peu probable qu’une quinzaine d’hommes y parvienne. D’un autre côté, il voulait mettre en œuvre tout ce qu’il pouvait pour parvenir à la retrouver.

L’hésitation du jeune homme fut coupée par l’arrivée d’un cavalier portant les armes d’Ysari. Nicolaï ayant déjà revêtu son tabard et son camail, il était impossible de se tromper sur l’identité du jeune homme. L’homme lui remit la précieuse lettre de Gregor.

Le chevalier hésita légèrement avant de s’emparer du parchemin. Sans Aureane pour l’aider, l’exercice de lecture s’annonçait ardu. Le jeune homme remercia le messager et ouvrit la lettre.

Contrairement à ce qu’il avait pensé, ce fut plus simple. Même s’il était loin d’avoir compris tout les mots, certains s’inscrivirent en lettres de feu dans son esprit :
« vente de la jeune fille…bordel…Ydril…capturée à Dyriet…Veshork…rejoignez-moi. »

Il n’en avait pas besoin de plus.

Partant comme une flèche en direction de l’écurie, il cria au passage une série d’ordres brefs et clairs.


« Avak, dirigez le chantier. Karl, vous prenez le commandement, veillez à ce que Jix reste tranquille. Orum, Erl, sellez vos montures, nous partons pour Arcani. »

A peine un quart d’heure plus tard, quatre cavaliers quittaient Dyriet ventre à terre pour rejoindre Arcani. Malgré leur expérience de cavalier, les soldats devaient mobiliser toutes leur forces pour suivre le train d’enfer imposé par le jeune seigneur.

* * *

Ils rallièrent Arcani en un temps record. Orum et Erl étaient presque dans le même état d’énervement que Nicolaï lorsqu’ils entrèrent dans la ville. Mais ils se forcèrent à adopter une allure raisonnable lorsqu’ils durent y entrer. Quoi qu’il se passe, il ne fallait pas éveiller les soupçons de quiconque quant à leur présence. Pour tous, Nicolaï devait être un chevalier d’Ysari. Malgré son envie de mettre à sac tout les bordels et tavernes des environs pour trouver cette femme qui achetait et vendait des êtres humains, Nicolaï resta digne et fier sur sa monture, ne laissant rien paraître de ce qui se passait à l’intérieur de son esprit.

Gregor le reçut rapidement et l’amena dans son bureau. Comme toujours, le vieux chevalier ne s’embarrassa pas de préliminaire et entra directement dans le vif du sujet. Nicolaï se demandait souvent s’il avait copié ce trait de caractère chez son ancien mentor ou si celui-ci était naturellement présent chez lui.


« Alors, que se passe-t-il ? »

Le chevalier était nerveux et cela se voyait. Même pour quelqu’un qui ne le connaissait pas, on pouvait voir que quelque chose ne tournait pas rond. Le jeune homme avait fait preuve d’une extraordinaire retenue jusqu'à maintenant, mais Gregor sentait son ancien écuyer à deux doigts d’exploser.

« Une jeune femme a bel et bien été enlevée hier soir à Dyriet. »

Gregor fronça les sourcils.

« Je vois. C’est tout ? »

Comme il s’y attendait, ces quelques mots firent littéralement exploser le jeune homme.

« Non, ce n’est pas tout. Elle dormait dans la chambre qui était à côté de la mienne et je n’ai rien fait. Je les ai entendu s’emparer d’elle et je n’ai rien fait. J’ai cru qu’elle faisait un cauchemar. Et je n’ai même pas été capable de les rattraper. Ils l’ont enlevée sous mon nez et je n’ai rien pu faire. »

Gregor fronça un peu plus ses épais sourcils. Il était suffisamment conscient de l’étrange personnalité de Nicolaï pour savoir que le fait qu’il se mette à hurler n’était pas bon signe. Il faudrait qu’il fasse attention à ce que le jeune homme ne commette pas de bêtises. Et il y avait un bêtise que Gregor avait en tête justement. Il ne ferait jamais capoter l’opération pour sauver cette jeune femme. Mais dans un sens, la fameuse bêtise pourrait se révéler être beaucoup plus grave.

« J’ai validé personnellement le plan de patrouille qu’on m’avait proposé. Un plan où il y avait une faille béante. J’ai trop tardé. Je voulais poster un homme sur le toit, mais je ne l’ai pas fait. Tout ce qui est arrivé est de ma faute. Voilà ce qui s’est passé. »

Mettre des mots sur ce qu’on ressent fait souvent du bien. Ce fut le cas pour Nicolaï. Ayant vidé son sac, il se sentait comme plus léger. Plus serein. Même si l’inquiétude qu’il éprouvait quant au sort d’Aureane était bien loin de diminuer.

Gregor hocha la tête, regardant le jeune homme qui lui faisait face, une lueur de mauvais augure dans ses yeux gris.


« Ecoute, calme toi. Ton amie n’a rien. Si ces vermines veulent la vendre dans un bordel, il vaudrait mieux pour eux qu’elle soit en bon état. Et si ils veulent en tirer un bon prix, ils ne la toucheront pas. Elle sera comme tu l’as vue pour la dernière fois. Crois moi, la virginité coûte cher. Si je te disais le montant de la somme qui a été négociée… cela frise l’indécence. »

Il patienta un instant avant de poursuivre.

« Quant à ton erreur, cesse de te tourmenter avec cela. Tu ne peux plus rien y faire. La seule chose que tu puisses faire maintenant, c’est t’arranger pour qu’il n’arrive rien de plus à ton amie. »

Nicolaï hocha la tête.

« Quel serait le plan alors ? »

Gregor alla chercher plusieurs plans de la ville. Il fouilla un peu avant de trouver ceux qu’il cherchait.

« Voilà. Ça va être une grosse opération. Pas moins de cinquante soldats. Harnyll m’a demandé de manière appuyée de trouver ces idiots. Crois-moi, je n’ai pas l’intention de les manquer. »

« Et les miliciens ? »

Gregor secoua négativement la tête.

« Non, on ne mêle pas la milice à tout cela. Ils seraient capable de tout faire capoter. Mieux vaut nous reposer sur des hommes d’expérience parfaitement entraînés. La milice nous desservirait dans ce cas là. »

Nicolaï hocha la tête. Avec une cinquantaine de soldats de la garnison d’Arcani et le plan que Gregor lui indiquait, ils ne pouvaient pas échouer. Le poids du nombre que leur apporterait la milice serait d’une part inutile, d’autre part, ces hommes risqueraient d’alerter les bandits par leur attitude et tout serait alors perdu.

« Je veux participer, fini par déclarer Nicolaï. »

Gregor se redressa et fixa son ancien écuyer.

« Alors promets moi que tu ne t’en serviras pas. »

Nicolaï eut un léger temps d’arrêt.

« Ne pas me servir de quoi, demanda-t-il d’un air faussement innocent. »

« Arrête de jouer à ça. Tu m’as parfaitement compris. Le Prix du Sang. Promets moi que tu ne t’en serviras pas quoi qu’il arrive. De toutes les idées stupides que tu as pu avoir, celle-ci doit être de loin la pire de toutes. »

Le jeune homme plongea son regard dans celui de Gregor. Le Prix du Sang, une vieille histoire. Lorsqu’il était écuyer et apprenait à se battre, Nicolaï avait mis au point deux bottes aussi imparables l’une que l’autre. La première, Le Magicien, était très complexe à mettre en œuvre et reposait en grande partie sur le fait qu’il soit capable de se battre d’une main comme de l’autre. L’issue était désastreuse si elle était mal exécutée. La seconde botte en revanche pouvait être utilisée par n’importe qui. Le Prix du Sang. Un nom qui lui allait parfaitement. Pour la simple raison qu’elle ne s’utilisait pas à l’épée, mais avec un couteau ou un poignard. On prenait une blessure afin de pouvoir se rapprocher de son adversaire jusqu’à se coller à lui. Et d’un coup de poignard, on lui ouvrait la gorge. Mais la plupart du temps, elle s’accompagnait forcément d’une blessure qui pouvait très bien être grave.

La seule fois où Nicolaï avait expérimenté son idée, il l’avait fait à l’entraînement contre un autre garçon. Voir cette idée mise en œuvre avait rendu fou Gregor qui lui avait d’ailleurs passé un sacré savon.

Fixant son mentor, Nicolaï hocha la tête.


« Je ne le ferais pas, promit-il. »

S’il n’y avait que ça qu’il fallait qu’il fasse pour que Gregor l’autorise à participer au sauvetage d’Aureane, il n’allait pas s’en priver. Et puis après tout, ce n’était rien d’autre qu’une botte qu’il n’avait jamais mis en pratique pour un combat réel alors pouvait-on seulement parler de privation ?

* * *

Tout était en place.

Il ne restait plus qu’à attendre les bandits. Lorsque le signal serait donné, une cinquantaine de soldats d’Ysari feraient irruption dans cette auberge. Aucune des issues n’était laissée au hasard. Il y avait des hommes postés un peu partout. Si les bandits tentaient de s’échapper par les toits, ils seraient pris. S’ils voulaient sortir par une fenêtre, ce serait la même chose.

Ce qui dérangeait le plus Nicolaï, c’était qu’ils devraient attendre. Attendre et encore attendre. Même lorsque les bandits seraient entrés. Lorsque la tenancière aurait vérifié sa ‘‘marchandise’’ (jamais le jeune homme n’avait autant détesté un simple mot) et que les bandits auraient vu leur argent, ils seraient moins sur leur gardes. Alors les soldats les prendraient complètement par surprise et ils se retrouveraient avec une nuée d’épée sous la gorge avant d’avoir pu comprendre ce qui leur arrivait.

Posté près de l’entrée de service, Nicolaï rongeait son frein. Il se fichait pas mal de capturer ces bandits. Ce qui l’intéressait lui, c’était de sauver Aureane.

Il ne restait plus qu’à attendre.
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