Sur le départ { Nakor & Aidan }

- Bon, je crois que tout est prêt.

Nous avions fait l'acquisition de deux chevaux pour l'occasion, et après avoir revérifié deux fois les sacoches, j'estimai que nous étions prêt. Non mais regardez moi cette femme stressée que je suis devenue ! D'autant plus stressée que pour la première je laisse mon bébé pour près de 15 jours, et sans Aidan pour veiller dessus... Juste Mathys et son parrain. Nakor est enchanté bien sûr, mais moi, en bonne mère craintive et trop aimante, je m'inquiête. Nakor a beaucoup de travail, aura-t-il vraiment le temps ? Oui oui je sais... Son filleul passe avant tout. Puis c'est son parrain, ils faut bien qu'ils passent quelques moments ensemble de temps en temps ! La vie va me paraître bien étrange sans ce petit chenapand pour me réveiller la nuit ou agrémenter mes journées d'un vase cassé par ci par là ou de quelques faux pleurs dans le but d'attirer l'attention et que ses deux parents se précipite pour le caliner et le consoler. Ce gamin est vraiment pourri gâté ? Mais comment pourrait-il en être autrement ? Puis il n'y a pas de mal à grandir dans l'amour de ses parents et... Chut. Inspire, Expire, Inspire, Expire. Tout va bien se passer, tu n'abandonnes pas ton fils et deux deux petites semaines tu le retrouveras et il sera encore plus heureux de te retrouver ! Aura-t-il beaucoup changé en 15 jours ? Mais j'ai confiance en Nakor, et il saura se faire aider s'il est débordé. Il faut que j'arrête.
De toute façon, ce voyage est necessaire. Oh, pas indispensable c'est vrai, mais necessaire pour que nous nous retrouvions un peu Aidan et moi. Puis la routine devient lassante, le voyage nous redonnera cette sensation de liberté que nous avons parfois sur les toits lorsque nous nous évadons tous les deux. D'ailleurs, j'ai perdu. Aidan est plus agile et plus rapide que moi sur les toits. Mais c'est une victoire mitigée bien sûr, puisque je n'ai plus l'habitude ni les même repères qu'avant nos péripéties. Cette victoire ne compte donc pas totalement... Et je suis loin d'être à la traîne, il faut bien que je conserve un peu de mon honneur. Je retrouve mon sabre à l'occasion de ce voyage, je le portais en permanence avant mais maintenant... A quoi pourrait-il bien me servir à l'intérieur des murs de l'Orphelinat quand celui ci est protégé par tous les sorts de Nakor ? Et je ne tiens pas à devoir apprendre le maniement du sabre À des enfant qui pour la plupart en on déjà vu bien trop concernant la perversité et la violence humaine. Et la mort aussi.
Nous allons rendre visite au père d'Aidan, parce que la famille est importante et que je pense qu'il a besoin de réponses qu'il a en partie obtenu de la part de sa soeur. Dans un autre contexte, nous lui aurions présenté Mathys mais nous n'Avons pas la moindre idée de ce que nous allons trouver ou de ce que seront les conditions du périples. Mathys est encore trop jeune pour voyager ainsi, oh oui bien sûr, il est déjà venu d'Aleandir à ici, mais c'était par téléportation magique, cela ne compte donc pas dans la catégorie "long et éprouvant voyage".
Et voilà, nous allons mettre Mathys dans les bras de Nakor puis, partir. Mais pour l'instant un dernier calin, je sers Mathys dans mes bras et il me regarde avec ce même sourire doux et ces petits yeux pétillants.

- Oh non, Mathys ne me regarde pas comme ça !

Je me connais, je n'aurai jamais le courage de le laisser à Diantra s'il reste une minute de plus dans mes bras... Après tout, une sacoche de plus et... Non. Nous n'emmenons pas Mathys. Nous n'emmenons pas Mathys. Non non non.

Voila que depuis peu, Aidan et Lily mettaient un projet à terme. Ils avaient besoin de réaliser un voyage loin dans le pays du père d'Aidan. Et clairement Mathys était bien trop jeune pour les accompagner. C'est pourquoi ils étaient tous deux venus voir Nakor, pour savoir s'il pouvait garder l'enfant. Après tout il était le parrain du jeune bambin, et cela faisait plaisir au vieillard que Lily et Aidan prennent un peu de temps pour eux. En effet depuis qu'ils avaient eut leur enfant, ils avaient commis la même erreur que l'ensemble des jeunes couples : ils n'avaient vécu que pour leur enfant. Or, si c'était une noble idéologie, elle menait à des excès fort, et à une frustration sans borne. Voila que la jeune femme était venu dans le bureau du directeur de l'orphelinat, l'enfant dans les bras, suivit de l'homme de sa vie. Enfin ... du demi-homme de sa vie! Cette idée amusa Nakor qui arqua son sourire éternel sur son vieux visage malicieux. La jeune mère avait beaucoup de mal à lâcher Mathys, Nakor allait donc un brin la forcer, mais ne le prendrait pas tant qu'elle ne lui donnerait pas de son plein grés. Le geste de séparation était au moins aussi important que le reste : si elle ne se séparait pas elle même de l'enfant, elle n'aurait que cela en tête de tout le voyage, elle en voudrait à la terre entière, et aucun des deux membres du couple ne profiterait du voyage et du temps libre qu'ils auraient en prime. Le vieux mage se tourna donc vers Lily, en se postant aux cotés d'Aidan

"Mais regarde moi ça comme c'est mignon hein? Encore un peu et elle ferait parcourir des dizaines et des dizaines de milles à un jeune enfant qui ne parvient que difficilement à se mouvoir sur ses propres jambes."

Nakor se mit à glousser en donnant un petit coup de coude dans les cotes d'Aidan avant de se rapprocher de la jeune mère en faisant cliquer son bâton sur le sol.

"Allons Lily, il est dans de bonnes mains ici non? ... Bon peut-être pas aussi bonne que ça!"

Nakor explosa de rire en faisant clairement comprendre qu'il parlait de sa réputation de vieux cinglé dégénéré. Il continua

"Je suis son parrain, je vais en prendre soin comme de la prunelle de mes yeux ... j'ai les moyens de l'émerveillé pendant toute la durée de votre voyage! Et puis ça vous fera du bien à vous aussi que de vous retrouver tous les deux. J'ai élevé bien plus d'enfants en six cents vingt trois ans que vous ne pourrez en avoir en une vie!"

Puis il revint vers Aidan et ajouta

"Et n'en profitez pas pour faire un autre enfant en voyage!"

Puis Nakor explosa encore de rire, c'est fou ce qu'il aimait ennuyer les deux jeunes parents. Il se calma un peu et se mit à faire tourner sa main, index tendu vers un coin de la pièce qui servait de bureau au directeur de l'orphelinat. Un bureau bien peu utilisé ces derniers temps. Soudain, un coffre en bois, extrêmement épais s'ouvrit et une multitude de jouets en sortirent : des chevaux à bascules miniatures qui s'animaient seuls, des bonhommes articulés qui avançaient en ligne. Deux guerriers aux couleurs multiples qui donnaient vie à deux petites épées, s'affrontant en faisant des étincelles. Enfin des petites boites d'où sortait une douce musique. Nakor lui même souriait d'une oreille à l'autre, étant finalement resté un eternel enfant. Il se mit à rire doucement et ajouta

"Par tous les dieux, ces jouets ont un petit plus de trois cents ans ... vous vous rendez compte!"

Nakor posa un regard attendrie sur Mathys et Lily et il termina ainsi

"Personne ne te force la main Lily, toi seule doit prendre la bonne décision et au fond de ton cœur, cette décision tu la connais! A toi de faire un choix mais surtout, bien plus qu'une décision, tu dois ensuite assumer ton choix!"

Nakor n'avait pu s'empêcher de donner encore une fois une petite leçon à la mère de son filleul.

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