Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens.

Il y retournait à Diantra, pourquoi y retourner ? Pourquoi ? Une question stupide qu'il se posait sans cesse. Pourquoi ? Diantra, la capitale ! Il devait faire ses achats pour reprendre les routes. La dernière fois, cela s'était mal passé de ses souvenirs, savait qu'il ne devait jamais se frotter aux nobles. C'était une mauvaise idée.

Enfin... Diantra, la capitale où tout était possible. Où devait-il se rendre ? Il ne savait pas. Des échoppes, quelques vivres en premier lieu, peut-être quelques objets au passage. Les rues étaient encombrées de gens, comme à leur habitude, il devait zigzagué entre les nombreux baladeurs et badauds en tout genre.

Un bruit se fit entendre... Non, des cris... Une poursuite quelque part en ville. Intéressant se dit-il, s'il tuait le pourchassé, il gagnerait peut-être une belle somme. Il se dirigea vers les lieux où les cris semblaient venir, tout en restant calme et discret.

C'était une poursuite ! Il en était sûr. La milice passa en courant, il attendit, de toute façon, suivre de trop près la milice n'aurait servi à rien. Puis, une femme... Une femme sortie de nulle part, qui regardait partout, suspectant un peu partout. Etait-ce elle qu'ils pourchassaient ? Eh ben, c'étaient des boulets selon lui. Ils n'avaient rien remarqué. Enfin, il décida de la suivre.

Elle hésita, il arriva près d'elle discrètement pour ne pas se faire remarquer. Il lui toucha le bras volontairement, elle sursauta comme il s'en doutait.

-Vous semblez avoir des pépins, dit-il à voix basse, vous êtes bien trop aux aguets. Vous avez besoin d'aide ? continua-t-il à voix basse.

Il regarda la jeune femme, c'était bien la fugitive. Il l'avait compris à la panique que ses yeux montraient. Elle voulait les portes mais les gardes étaient au qui-vive et la sentinelle était proche, trop proche.

-J'aurais mieux fait de rester en dehors de la ville, à force je me mets dans les mauvaises situations. dit-il pour lui-même.

Il regarda la jeune femme, elle l'avait dévisagé, elle avait remarqué l'oeil qui lui manquait. Il en sourit un instant, puis se reprit, il détestait qu'on le dévisage.

Il regarda aux alentours, repéra enfin la sentinelle puis reposa les yeux sur la jeune fille. Innocente ! Mais de quoi ? Il n'en savait rien et n'avait pas le temps d'y réfléchir. Il remarqua une auberge, une idée lui vint à l'esprit, mais très vite il repéra un panneau où la tête de la jeune fille était mise.

*Et merde....*

Il devait se résoudre à fuir vers les portes. Il y allait avoir du grabuge. Pourquoi devait-il se trouver au mauvais endroit au mauvais moment ? Il n'avait vraiment pas de vaine ces temps-ci. Avant de parler, il regarda dans son sac, il avait encore sa cape de voyageur où une capuche était mise.

-Et dire que je ne l'ai jamais mise ! Il tendit à la jeune femme sa cape. Mettez ça sur vous, vos cheveux sont trop... voyants. Il sourit à sa propre remarque. Bon, pas le choix, on doit se diriger vers les portes. Et moi qui vient d'arriver, je repars déjà !

Il la prit par le bras, son autre main, près de son fourreau. Il regarde la jeune fille, elle était paniquée.

-Essayez de vous calmer, vous m'aidez pas ! Et baissez la tête comme un simple vagabond.

Il regardait autour de lui, rien ! Pas un garde. Ce n'était pas normal. Ils allaient arriver aux portes, plus que deux rues, une à droite, puis une à gauche. Ils étaient tout près, tout près....

Les gardes de la ville, composés aléatoirement de soldats de l'armée, de simples miliciens, s'agitaient dans la cité en reconstruction. L'incendie ne s'était pas répendu, par chance ils étaient intervenus à temps. Mais la suspecte s'était échappée et avait dût se cacher quelque part. Elle n'avait pas dû aller bien loin, mais c'était comme trouver une aiguille dans une meule de foin.

"Fouillez la moindre cachette ! Elle ne doit pas s'échapper. Mais n'oubliez pas ! Ne la brutalisez pas on la veut vivante et en indemne !"

Les consignes venaient de résonner dans la contre allée qui croisait la rue que Kurik et Letha étaient en train d'arpenter. En continuant ainsi ils allaient tomber sur la patrouille qui, au bruit qu'elle faisait, semblait lourdement armée. Peut-être 4 personnes... Dont un qui portait au moins une plate aux bruits metalliques, tous armés. La porte non loin venait aussi de gagner en effectif. Il leur était impossible de passer... Pour le moment.

"Hey ! Psssst !" Ce chuchottement se fit entendre juste à côté d'eux. Puis le bruits d'une grille qui grince. "Par ici camarades ! Vite !"

Une grille venant des égouts. Un homme d'une vingtaine d'année leur faisait signe de le suivre dans les égouts. Il ne semblait pas armé, ni vraiment crasseux au point de vivre la dedans en permanance. Mais le "camarade" voulait tout dire. D'autres hors la loi ? D'anciens pillards ? Ou pire encore... Peut-être une organisation de bandits qui les détrousserait après les avoir égorgé. Toutes les hypothèses pouvaient être envisageables.

Avaient-ils vraiment le choix ? Ils ne savaient pas, mais le reste était entre leur main. Le suivre... Ou pas dans cet endroit puant et infesté par les rats, sentant encore l'odeur de la mort des derniers combats... Comme si quelque chose en putréfaction s'y baladait encore.

Le jeune homme les conduisit dans les égouts de la ville. Le bruit des gouttes d'eau frappant le sol à rythme régulier collant parfaitement avec les bruits de leurs pas s'enfonçant dans la fine couche de boue dans un bruit de succion dégueulasse, comme s'ils marchaient plus dans des détritus et autres substances décomposées que de la véritable boue... Au bout de quelque minute, leur guide enjamba une forme immobile sur le passage, sans y prêter une véritable attention. Cette forme n'était autre qu'un cadavre... Bouffé par les rats et les vers qui n'avaient laissés derrière eux que des os gluants et l'armure que celui-ci portait. Elle était encore identifiable... Un ancien soldat des forces qui avaient envahis la cité il y a plusieurs mois... Qui avait été laissé là après avoir été tué par on ne sait quoi, celui-ci tenant encore, son épée brisée.

"Faites attention au squelette. Il ne vous fera pas de mal, mais vous pourriez finir tête la première dans toute cette merde." Commença-t-il en baissant le foulard qu'il avait sur le nez.

Il avait dit ces mots d'un air complètement détaché, comme si tout ceci était normal pour lui. Et oui, il communiquait enfin, après les avoir emmené dans cet endroit sordide, il avait prononcé les premiers mots, qui avaient résonné dans les nombreuses galeries de pierre.

"Ils ne vous trouveront pas ici. Maintenant qu'on est assez loin des sorties nous pouvons parler." Il regarda les deux personnes qu'il avait conduit jusqu'ici "Je m'appelle Guéric, j'ai entendu dire ce que cette demoiselle a fait. Et échapper comme ça à la milice... Chapeau l'artiste ! La chance de débutante sûrement." Il reprit à avancer. "Quelqu'un veut vous rencontrer."

Il ne leur laissa pas trop le choix de le suivre, maintenant qu'ils étaient dans ces égouts qui ressemblaient plus à un Labyrinthe, Guéric était leur seule porte de sortie par sa connaissance de ces lieux sombres et humides... Et il allait les conduire à qui ? Ils tournèrent à droite... Puis à gauche... Puis de nouveau à droite... Puis... Puis... Tout les couloirs se ressemblaient... Couloirs qui les emmenèrent face à une petite porte que le jeune homme ouvrit, découvrant une sorte de petit entrepôt de contrebandiers ou de l'encens brulait, leur épargnant l'odeur pestilentielle des égouts.

"Entrez ! Entrez ! Faites comme chez vous !" Le jeune homme leur indiqua deux sièges, autour d'une table ou trônait deux épées de très bonne manufacture, sûrement naines... "Chef ! Je l'ai emmenée !"

Une grosse tête hirsute et recouverte de poil se tourna dans leur direction, par dessus une giganteste armoire... un géant ! Vu son air, ca ne pouvait pas être autre chose. De la taille d'un ours, non en fait le portrait craché d'un ours ! Voilà l'image que pouvait se faire un esprit crédule en voyant cette scène. Puis un "boum" se fit entendre... SUivit du mouvement d'une petite touffe qui passait à peine la hauteur de la table qui vint s'assoir sur le tabouret en face d'eux... Un Nain ! Ah oui c'est sûr, ce n'était pas un ours, loin de là, malgré sa tenue qui y faisait de plus en plus pensé... Enfin un ours nain !

"Vous êtes enfin alrrivés ! J'espèlre que ces fouttus garldes ne vous ont pas trop cassé les pieds. J'ai envoyé Guélric vous chelrcher, poulr vous lremelrcier d'avoilr attilré l'attention de toute la villre pendant que je faisais mes petites affailres." Il avait un accent horrible, à couper au couteau. Celui des terres naines... "Pouvez-vous me dilre votlre nom ?"

Il n'avait pas l'air bien méchant, même avec son visage dissimulé sous cette épaisse barbe hirsute. Il semblait presque heureux d'avoir enfin des visiteurs avec qui partager les énormes chopines de bières que le jeune homme venait de déposer sur la table.

Il sourit à la jeune fille, elle semblait suspicieuse.

-Comment je fais pour vivre ? Très bonne question ! En fait, j'aime emmerder la Garde en laissant filer ceux qu'il cherche. Et puis pour vivre... c'est simple, je vole en cas de besoin.

Dans les égouts, ils avaient longtemps marcher, il avait pris un instant la parole et celle-ci venait de lui répondre aussi gentiment que méchamment.

-OH, un monastère, en effet, c'est lourd comme accusation. Et qui aurait bien pu faire cet maudite manigance pour que ce soit vous la coupable ? J'peux m'faire le plaisir de lui ouvrir le gosier si vous souhaitez, en plus je fais ça gratuitement pour les belles demoiselles accusées à tort. Il sourit et fit un clin d'oeil.

Ils arrivaient enfin à destination. C'était une grande pièce, et au fond se trouvait une table avec un géant, non... un nain, il faillit rire mais se retint de justesse. Il gardait toujours la main sur sa garde.

-Moi, c'est Kurik ! Merci pour l'aide de tout à l'heure, je savais pas comment m'en sortir. Puis-je vous demander votre nom ? Vous ne me semblez pas inconnu mais je ne me souviens plus où je vous aurais vu.

Le nain se passait sa grosse main dans sa barbe touffue, comme restant pensif, buvant à intervalle régulier le contenu de sa choppe de bière, qui à l'odeur ressemblait à bonne vieille bière naine, faite maison et au gout unique quasiment introuvable dans les cités humaines, a moins d'être hors de prix par quelques commerces paralèlles... Il regarda ses deux interlocuteurs droit dans les yeux, les fixant avec insistance, sans dire un seul mot... Une femme peu rassurée et un homme étrange, visiblement un mercenaire ou quelque chose de ce genre.

"Poulrquoi voulroilr palrtilr si vite ? Cette ville offlre énolrmément de possibilités, sulrtout avec quelques talents que l'on peut découvlrilr comme ça, au coin d'une lrue ou des lrumeulrs qui cilrculent de-ci de-là. Buvez donc et plrofitez un peu, c'est la maison qui offlre" Il désigna les deux choppes devant eux. "N'ayant clrainte, si je vous ai fait venilr jusqu'ici ce n'est pas poulr vous failre du mal."

Il n'en était pas encore venu au fait, mais quelque chose était sûr : Il attendait quelque d'eux, et ils ne savaient pas encore quoi. Pendant ce petit temps d'attente, les choses s'étaient activées autour d'eux. Plusieurs personnes étaient sorties de nulle part, emportant plusieurs fûts, en ramenant d'autre, faisant pareil avec différentes caisses, mais ne semblant pas passer par la même porte que celle par laquelle ils étaient rentrés. Il y avait plusieurs sorties, oui cette personne pourrait facilement les conduire vers l'extérieur de la ville, celui-ci semblant posséder son petit réseau de galeries privées pour ses petites affaires. Un des hommes vint l'interrompre, lui chuchottant quelques mots à l'oreille, comme pour l'informer de l'avancée de la situation. Il acquiessa d'un signe de la tête, puis lui fit signe de retourner à ses occupations. Il semblait presque grotesque de voir un si petit homme diriger cette bande de géants d'une main de fer. Il ne devait pas être un enfant de coeur... Ou alors un chef du tonnerre...

"J'ai un tlrès glros client à failre livlrer holrs de la ville, mais j'ai d'autlres affailres à lrégler ici. Bien évidemment vous selrez lrécompensés poulr votlre tlravail, vous selrez holrs de la ville avec de quoi subsister un peu." Il fit une pause. "Vous, l'homme à l'alrme vous aidelrez mes hommes si les négociations échouent, et vous, mademoiselle, vous aulrez besoin de vos chalrmes poulr convainclre et éviter que ces messieurs n'aient à se battlre. Palr contlre il faudlra failre quelques effolrts." Il désigna ses vêtements "Mais ne vous inquiétez pas, j'ai ce qu'il vous faut. Qu'en pensez-vous ?"

Il avait fait son offre. Un travail plutôt honnête pour un mercenaire et visiblement pas trop risqué si la demoiselle osait jouer un peu avec les "clients" et autres messieurs avec qui il faudrait négocier. C'était à elle de décider, elle était la clé des négociations. Evidemment, il n'avait pas parlé de l'option en cas de refus... Et vu sous un certain angle ils n'avaient pas trop de choix que d'accepter s'ils voulaient sortir de la ville sans encombre...

Il se tut à la remarque de la jeune demoiselle qui ne semblait ne pas avoir apprécié. Puis il ne put retenir une petite colère alors qu'il voyageait encore dans les égouts.

-Je tiens à te prévenir, on ne me paye pas en nature. Il se rapprocha de la jeune fille et lui chuchota à l'oreille. Pour tout vous dire, je suis toujours vierge de ce côté-là.

Ils avaient continué dans les sales égouts puis arrivèrent dans une grand salle au rythme incessant. Un nain était au centre, à une table. Celui-ci leur proposa une boisson qu'il accepta volontiers avec de le remercier brièvement. Tous ces évènements lui avaient donné soif en fin de compte, il ne s'en était pas rendu compte. Il leur proposa un boulot que Kurik savait impossible à refuser. Pourtant sa jeune amie parla et refusa en le complimentant. Il se rapprocha d'elle, et lui chuchota quelques mots à l'oreille.

-Merci pour tes doux commentaires ! Tu peux pas être plus sympa avec moi sérieux, je ne suis pas assez féminin pour porter une robe. Tu as déjà vu une femme avec un bandeau ? lâcha-t-il en riant. Je vais présumer Monsieur... Oui, bon, je vais supposer que votre offre ne peut se refuser. C'est pas que j'ai pas envie, mais la dernière, j'ai un peu insulté des gens dans Diantra et les autorités me connaissent. Et maintenant le coup de ma jeune amie ! Vous comprenez, je suis pas fort aimer à Diantra !

[hrp : Si je vais trop vite pour vous, dites moi le !]

Face à la réaction de la jeune femme le nain éclata d'un rire sonore, visiblement la situation l'amusait. Cette femme osait déjà refuser son offre qui n'était pas vraiment négociable, prétextant qu'elle ne lui devait pas assez, puis elle lui proposa de l'argent pour qu'elle utilise ses routes de sortie. Là était le plus drôle pour lui... Le combattant quant à lui comprit très bien ou étaient ses intérêts. Un homme perspicace, qui allait plaire à l'homme de petite taille. De plus il n'avait pas refusé la bière.

Il regarda l'homme droit dans les yeux

"J'aime les hommes pelrspicaces, je poulrrai vous afflrir du tlravail dans un avenilr plroche si celui que vous allez failre pour moi est satisfaisant. Vous avez de l'avenilr"

Puis il tourna son attention vers la jeune demoiselle qui ne manquait pas vraiment de toupet.

"Dans mon peuple, lrefuser une chopine est considélré comme un outlrage et un manque de lrespect. Je vais mettlre ca sulr le compte de votlre ignolrance." Sur ces paroles, étrangement il n'y avait plus grand monde autour d'eux, le silence était presque pesant, comme une menace silencieuse. "Vous lrefusez mon offlre de même vous payer en vous faisant solrtilr d'ici, puis vous plroposez de me payer. Votlre logique est tlrès... Impalrable mademoiselle. Poulr vous lrassulrer je peux vous affilrmer que votlre lréputation ne selra pas entachée. Les glardes ne lretiendlront même pas qui vous êtes lréellement, nous avons un prlofessionels poulr ce genlre de détails." Il fit une courte pause. "Aplrès si vous ne désilrez toujoulrs pas que ce soit un alrrangement commun, plrofitables poulr nous deux, la polrte vous est glrande ouvlerte."

Il désigna la porte par laquelle ils étaient rentrés comme seule issue, c'est à dire retourner dans les égouts... Guéric qui les avait conduit jusqu'ici se précipita jusqu'à la table.

"Chef, vous ne pouvez pas la laisser repartir dans les égouts ! On dit qu'elle rôde encore !"
"Elle est de la ville, elle doit en avoilr entendu palrler palr les soldats de la cité."

Sous ces mots Guéric se tourna vers la jeune femme, son regard traduisait bien la crainte. Oui, derrière cette porte le danger rôdait... Quelque chose dont les soldats parlait et qui était une relique de la guerre civile, cette même chose qui avait dût tuer le soldat rebelle dont ils avaient croisé la dépouille en venant. Puis il repartit à l'arrière, au travail après un regard noir du nain. Puis comprenant que c'était à son tour de venir, un homme effeminé s'approcha doucement.

"Je me présente, je suis Enrique, ancien maquilleur d'une petite troupe de théatre. On m'a dit que je devrais m'occuper de vous... Hum... Quel rôle vous irait le mieux... Madame la Marquise et son Garde du corps Borgne ?"

L'homme était déjà partis dans son délire, et il semblait presque innarêtable avec sa voix de gonzesse... Le nain soupira, presque excédé de ce comportement, limite il lui bondirait volontier dessus pour le faire taire. Il posa avec beaucoup de bruit sa choppe.

"ENLRIQUE ! Fait silence !"

L'homme effeminé se tût immédiatement, presque honteux... Le choix... Elle ne l'avait plus trop... Travailler avec le nain pour leur interet commun, ou sortir.

Elle avait enfin compris ou voulait en venir le nain, qui y été allait de manière courtoise, lui laissant au départ un semblant de choix. Et même si elle était un peu lente d'esprit elle pourrait toujours être utile, après tout, il s'agissait d'une femme. Et elle semblait même avoir trouvé son rôle ! Le nain fit un signe de la tête à Enrique, le moulin à parole effeminé reprit sa charge illassable vers la jeune femme et son "escorte"

"C'est paaaaarfaaaait ouiiiii" Ce petit cri fit sursauter quelques uns des hommes présents "C'est exactement ça ! Vous avez parfaitement saisit votre rôle ! Surtout ne changez rien" Il passa devant Kurik "Excusez moi mon choux, après c'est à vous" Ou de quoi faire peu à n'importe quel homme, attention à ne pas rammasser quelque chose par terre !

Le nain complètement dépité préféra les laisser seuls, et s'occuper de sa marchandise. Il gromella une sorte de "bon coruage" au pauvre Kurik qui ne savait pas à quoi il allait avoir à faire. Pendant ce temps Enrique avait fait venir 4 de ses assistants, 2 femmes et 2 hommes, qui eux ne semblaient pas comme lui.

"Nous nous occupons de lui" L'un des d'eux avait attrapé Kurik par le bras pour l'attirer vivement vers un autre endroit "Suit moi malheureux !" lui avait-il chuchotté.

[hrp : Vous êtes séparés, hors de vue, mais vous pouvez toujours entendre ce que les autres disent]

Enriqué regarda Kurik s'en aller, très déçu, mais il se reconcentra sur la jeune femme.

"Je vais faire de vous une très belle Duchesse ! Gardez cet air fermé, relevez un peu plus le menton ! Voiiiiilààààà ! Perfecto !" Puis il lui chuchotta de manière à ce que seulement elle entende "Et si vous n'avez plus rien à faire de votre mignon et viril petit garde du corps, je m'en occuperai très bien" le tout accompagné d'un petit rire pervers... Ouh la la...

Sa voix avait de quoi tapper sur les nerfs de n'importe quel homme. Il claqua des doigts et les deux femmes revinrent avec une magnifique robe, de la haute couture de la bourgoisie, un corset de très bonne qualité, des chaussures laissant imaginer que marcher avec serait plus digne d'une équilibriste et pour terminer, une trousse de maquillage, de très bonne qualité.

"Je vais vous expliquer. Vous aurez juste à regarder les gardes de haut, comme s'ils n'étaient rien avec votre air renfrogné, ca sera parfait." Il se tourna vers une des femmes "Il faudra accentuer son regard ici et là."

Un véritable professionel, c'est ce qu'il fallait imaginer, les femmes commençaient maintenant à s'approcher de letha pour la dévêtir et ainsi la changer. Elles n'avaient pas l'air méchantes, juste de simples aides attentionnées et bien traitées, elles eurent même quelques mots doux pour la jeune femme qui avait l'air plus que méfiante, pour la rassurer. Oui, ils ne lui feraient aucun mal, et elle pourrait même aimer le rôle qu'elles lui offraient, ou comment faire du théatre avec des vêtements qu'elle ne porterait qu'une seule fois dans sa vie.

[Letha, je te laisse décrire comment tu vas être vêtue et comment ca se passe, tu peux faire parler les deux assistantes, qui sont attentionnées, gentilles et prévenantes, je fignolerai le maquillage et je m'occuperai d'Enrique.]

Du côté de Kurik, l'ambiance était plus... Masculine et sèche. Les deux hommes avaient juste tendu une grande cape, qui couvrirait l'homme de la tête au pied, pour le dissimuler.

"Vu comment elles vont préparer votre amie vous n'aurez pas besoin de plus." Puis plus bas "Et faites attention à Enrique, vous êtes à son gout..."

Le temps qu'il s'habille, les deux hommes lui décrivèrent la mission : Elle était très simple, il devrait seulement s'occuper de sa compagne de route en tant que garde du corps de la baronne qui serait présentée. Les gardes ne lui accorderaient aucune attention, il était juste la couverture pour sortir de la ville. Plus tard ils rencontreraient un autre groupe pour effectuer un échange de marchandises, la son rôle sera de s'assurer que l'echange se déroule bien et de jouer de l'épée si nécessaire. En quelques mots la mission classique...

[Kurik, libre à toi de poser des questions etc. J'ai planté le décors. Letha, tu peux entendre les explications.]

[ Sincèrement désolé, je l'avais oublié ]

Dans quoi nous étions nous engagé... Cet homme, ce... Enrique, je ne le sentais pas bine du tout. Qu'allait-il nous faire ? Quoi que, sa préférence semblait se porter plus sur Kurik que sur moi. A la bonne heure, même si j'aurais probablement du m'inquiéter un peu pour lui. Un homme qui se cache dans les égouts de la capitale humaine sous les ordres d'une demi-portion qui en plus ne parle pas bien ne peut pas être un homme bien. Enfin, dans mon esprit, il n'existait pas véritablement d'homme bien. Après tout le mal que m'en avait dit Hélène, comment aurai-je seulement pu le croire ?
Sans que je n'ai le temps de rien faire, on me sépara de Kurik et deux femmes vinrent, les bras chargés de multiples objets que je ne connaissais pas pour la plupart et qui me faisait un peu peur tant ils me semblaient étrange. On me demandait de renoncer à mes légendaires pantalons pour... une robe, et pas une robe fluide non. une robe richement paré et très très très très encombrante. Au nom des cinq, cela promettait vraiment d'être horrible. Enrique venait avec moi. Une duchesse. Il allait faire de moi une duchesse. Je m'apprêtais à protester quand il me coupa le souffle avec quelques mots supplémentaires... Si je ne voulais plus de Kurik, il...? Et c'était moi sensé décider de ça. On me demandait vraiment beaucoup pour le coup.

- Je ne pense pas qu'il accepte.

Non, cela semblait même... très très peu probable. Il échangea deux ou trois mots avec les deux femmes puis s'en alla vers Kurik. Je regardais dépité la robe alors qu'une des femmes commençait à s'pprocher de moi pour me dévétir. j'avais l'impression de redevenir l'enfant que ma mère habillait, déshabillait, coiffait et maquillait sans cesse. Je me retrouvais rapidement en sous vêtement et les multiples couches de vêtements se superposèrent. J'échangeais quelques mots avec les jeunes femmes... avant qu'on me mette le corset. Je n'étais pas habitué à cette pression sur ma poitrine et je peinais à respirer. En face de moi se trouvait une psyché et je pouvais admirer mon reflet... ou ce qui semblait l'être car je ne me reconnaissais plus une fois correctement coiffée, maquillée et habillée. Les deux jeunes femmes avaient fait des miracles avec mes cheveux. Je me plaisais depuis longtemps à les couper de manière complètement désordonnées mais, aidée de leurs millier de petites barettes noires et de leurs mains agiles, elles réussirent à arrangé le tout en un magnifique chignon - comme si je n'avais jamais coupé mes cheveux - le retenant par une multitude de petites perles. Elles avaient réhaussé mon regard d'une pointe de bleue et coloré mes lèvres d'un rouge presque naturel renvoyant à la couleur de mes cheveux. Je portais une grande robe de velour dans des teintes bleu marine avec des reflets turquoises lacée dans le dos de ruban blanc. Fort heureusement, pas de jupons. Le corset affinait ma taille et le reste de la robe glissait sur mes formes de manière évasive. Avec le tout, je portais des gants de la même couleur que la robe. Il fallut juste refaire un point de couture sur la robe mais hormis cela tout m'allait à merveille, comme si cela avait été cousu pour moi. Elles se reculèrent puis, satisfaites, appelèrent Enrique pour lui dire qu'elles avaient terminé.

Discrètement, je me rapprochais de Kurik. J'avais tenté d'écouté un peu les explications concernant la mission mais je n'avais pas grand chose d'autre que des brides de phrases qui les unes sans les autres ne voulaient strictement rien dire du tout.

- Qu'est-ce qu'on doit faire ?

Rien de trop périlleux ? Car avec des échasses pareilles - qui me faisaient déjà mal aux pieds - et un corset je ne pourrai jamais me battre si c'était nécessaire.