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 Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]

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Harnyll de Hetalia
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 30 Mai 2010 - 15:54

Tout le monde dans la salle avait constaté la détresse d’Aureane fasse aux accusations des brigands ou aux questions des juges, et ce fut d’une voix douce que Lieben l’autorisa à retourner à sa place. Cela fait, les prisonniers furent ramenés dans la salle d’audience et les fenêtres rouvertes pour que les curieux puissent assister à la suite du procès. Lorsque Ramek et les autres entrèrent, le juge leur ordonna d’un ton sec :

Je vous préviens que je ne tolérerai pas la moindre intimidation envers quiconque. Recommencez cela de nouveau et la cour ne tiendra pas compte de votre témoignage. Est-ce clair ?
Parfaitement clair votre honneur, répondit Ramek d’une voix mielleuse.
Bon, alors approchez vous et prêtez serment.

Ramek, qui apparemment parlait désormais pour ses co-détenus, s’avança et jura comme les autres de dire la vérité. Personne dans la salle ne pu louper le tic nerveux du baron lorsqu’il entendit la crapule jurer sur son nom d’être franc et sincère. Un serment qui n’engageait que lui et son honneur, s’il existait encore…

Fouillant dans ses notes, Lieben reprit la parole :

Vous connaissez les actes qui vont sont reprochés. Les témoins de l’accusation ont effectué leur déposition, vous pouvez désormais effectuer la votre, ils auront ensuite la possibilité de vous interroger sur vos paroles. Cela fait, nous rendrons notre verdict. Comprenez vous bien cela ?
Parfaitement votre honneur, mes amis et moi n’avons rien à cacher.
Alors allez-y.

Ramek se tortilla sur sa chaise comme un gosse prêt à avouer qu’il avait volé le dernier biscuit dans l’armoire… puis se tourna vers Harnyll et baissa les yeux.

Je vous supplie de nous pardonner Votre Grâce, car hélas mes amis et moi ne sommes pas blancs comme neige. Il est vrai que, poussés par la misère, nous nous étions installés voici plusieurs mois dans la forêt d’Arcani afin d’y braconner et de tenter d’y survivre… mais à l’époque nous ignorions les malheurs qui nous guettaient.


Se retournant vers ses juges, Ramek continua, des trémolos dans la voie :

Un jour, Veshork et celui là (Ramek désigna Nicolaï)
débarquèrent à brûle-pourpoint dans notre campement. Ils nous dirent que nous serions arrêtés pour braconnage si nous ne faisions pas ce qu’il nous disait. Par peur, nous avons accepté de laisser dans notre caverne des marchandises qu’ils devaient voler aux marchands de la route d’Or.

Un reniflement.

Nous savions que cela était un délit, mais que pouvions nous faire ? Accuser un chevalier ? Nous ne sommes que de pauvres bougres que personne n’aurait cru. Alors nous avons continué.

Nouveau petit sanglot.

Un soir, Veshork est arrivé avec cette jeune dame (Ramek désigna Aureane).Il nous a dit que nous allions faire semblant de la vendre comme putain à un bordel d’Ydril, mais que des hommes à lui la récupérerait sur la route. Nous ne voulions pas nous mêler de ces affaires mais il a sorti son épée et nous a menacé. C’est ainsi que certains se sont retrouvés dans cette taverne d’Arcani où les gardes nous ont arrêté. Les autres ont été arrêtés à la grotte par ce jeune seigneur.
Vraiment ? Et pourquoi auraient-ils fait cela à votre avis ?
Veshork et le chevalier devaient vouloir se débarrasser de nous, sans doute avaient-ils trouvé une meilleure cachette que notre grotte et nous étions des témoins gênants de leurs vols. Ils nous ont tendu un piège… et comme les imbéciles que nous sommes, nous avons marché dedans. Voilà notre histoire.

Bien. Veuillez retourner à votre place.


Une fois Ramek de retour sur le banc aux côtés de ses complices, le juge Lieben se retourna vers les témoins de l’accusation et demanda :

Chevalier KalonErc’h, Damoiselle Aureane, ces hommes vous accusent d’être leurs anciens maîtres. Qu’avez-vous à leur répondre ?
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 30 Mai 2010 - 19:41

Sans doute le baron eu-t-il raison d’intervenir. Sans cela, Nicolaï se serait certainement jeter sur Ramek et ses complices. Insulter ainsi Aureane. malheureusement, malgré tout, cela restait une fois de plus monstrueusement logique. S’en prendre à Harnyll ou à lui ne servait à rien. Ils auraient été violemment rabroué. S’en prendre à Aureane était plus simple. Plus facile. Elle avait déjà été fragilisée par sa capture, sa séquestration et les nombreuses nuits où elle était restée à fixer le plafond. De plus, elle semblait très affaiblie ce matin et le jeune homme la soupçonnait fort de ne pas avoir dormis.

S’attaquer au maillons faible de l’accusation était logique.

Les prisonniers furent évacué manu militari de la salle et Aureane s’avança.

Plus déstabilisée encore, la jeune femme paraissait pouvoir s’effondrer à tout moment. Nicolaï était d’ailleurs aussi tendu qu’un arc, prêt à courir vers elle pour la soutenir si jamais elle se sentait à nouveau mal. Mais pour le moment, il restait en place.

Troublée et tremblante à l’évocation de ses souvenirs, elle n’en faisait pas moins pour garder sa contenance face au juges. Et si Ereth montrait toujours des signes d’impatience vis-à-vis de ce récit haché, les trois autres juges semblaient pourtant prendre la jeune femme en pitié.

Lorsqu’elle eu terminé, se fut avec la jeune femme, Lieben l’invita aimablement à aller s’asseoir à sa place.

Puis, Ramek et les accusés rentrèrent et ils furent sévèrement remis à leur place quant à leur intervention intempestive d’il y a peut. Visiblement, elle les avaient plus desservit qu’autre chose. Ils n’avaient pas put assister au bouleversant témoignage d’Aureane. dommage pour eux. Leur intervention avait donné plus de poids aux paroles de la jeune femme et risquait fort de faire passer leurs actes pour une tentative désespérée.

Nicolaï tiqua alors que Ramek prêtait serment. Bon, ils pourraient bientôt rajouter parjure aux nombreuses accusations du bandit. Au vu des cris qu’il avait poussé tout à l’heure, aucun doute qu’il ferait tout se qu’il s’apprêtait à faire. D’autant plus que se serment engageait l’honneur de la personne qui le prononçait et Nicolaï avait de fort doute sur l’honneur des voleurs. Quant à jurer sur le nom d’Harnyll, Ramek s’était clairement rendu coupable de trahison envers Ysari. Quel valeur pouvait avoir une telle parole.

Se fut sans surprise que Nicolaï entendit le bandit déballer une abracadabrante histoire comme quoi il avait tout organisé. Que Vesork n’était rien de plus que son homme de main. Un joli petit tapis de mensonge qu’il se ferait un plaisir de mettre en pièce. Aureane, visiblement moins prête que lui palissait de minute en minute. Entendre remettre en cause le traumatisme qu’elle avait subit ne devait pas l’aider et la fragilisait plus encore.

Une vraie boucherie. En attendant que Ramek est terminé de déblatérer son mensonge, le jeune homme préparait ses arguments.

Il fallait avouer que le bandit était bon acteur. Les petits sanglots qui l’agitaient aurait put être vrai s’il n’était pas trop exagéré.


Chevalier KalonErc’h, Damoiselle Aureane, ces hommes vous accusent d’être leurs anciens maîtres. Qu’avez-vous à leur répondre ?

Un léger tic anima la lèvre de Nicolaï. La boucherie allait pouvoir prendre un nouveau tour. Il jeta un léger regard à Aureane. elle semblait sur le point de craquer et strictement incapable d’ouvrir la bouche. Déjà qu’elle avait eu beaucoup de difficulté à faire sa déposition, elle n’allait pas prononcer un traître mot maintenant. Prendre la défense des autres, elle en était capable lorsqu’elle était dans son état normal. Mais même là, elle se défendait rarement. Hors, Aureane n’était pas dans son état normal.

« Tout d’abord, que se n’est qu’un tissus de mensonge. Puis-je interroger le prisonnier ? »

Lieben hocha la tête. Nicolaï quitta son siège et se dirigea vers Ramek. Le bandit était prêt à le recevoir. Il avait certainement répété son mensonge en long en large et en travers jusqu’à se persuader lui-même qu’il disait le vérité. Non, s’attaquer à lui n’était pas une bonne idée. Pas frontalement en tout cas.

« J’aimerais interroger Korsa, déclara Nicolaï. »

A l’instant où Ramek le regarda, le chevalier sut qu’il avait trouvé LA faille dans son plan. Si Ramek avait répété son mensonge dans les moindres détails, il ne s’était pas assuré que ses hommes fassent de même. Le choix de Korsa n’était pas non plus tout à fait innocent. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvé face au chevalier, il avait perdu une de ses mains. Depuis, ce jeune homme au dragon azur sur fond blanc hantait ses cauchemars.

Instinctivement, il sera le moignon grossier qui lui tenait lieu de main droite. On lui fit prêter serment et il s’assit sur le fauteuil face au juge. Mais à côté d’eux, il y avait une chose plus terrifiante encore. Le regard d’acier du sieur KalonErc’h. Comment pouvait-on avoir un visage si dur et être si jeune ?

Il n’eu pas le temps de se le demander plus longtemps que Nicolaï passait déjà à l’offensive.


« Confirmez vous les dires de votre complice ? »

« Oui »

« Tout se qu’il a dit ? Du début jusqu’à la fin ? »

« Oui. »

Nicolaï se tourna vers les juges.

« Dans ce cas messieurs, comme vous pouvez le constaté, nous avons un problème. certains ici présent se son parjuré. »

Parfait, les choses commençaient bien. Les juges murmurèrent entre eux. La parole d’un chevalier qui avait toujours fait preuve d’une droiture et d’une fidélité exemplaire contre celle de voleurs. Déjà, les choses partaient mal pour les bandits. Ramek se retenait d’ailleurs de bondir sur ses pieds, frustré d’avoir été remis parmi les accusés sur le banc.

« Donc d’après vous, je suis un traître. »

« Oui. »

« Je vous ait engagé pour piller la région. »

« Oui. »

Nicolaï hocha la tête. Petit à petit, Korsa allait s’enfoncer dans son piège. Un piège qu’il tissait comme une araignée.

« Selon le rapport de l’espion, c’est vous qui avez négocier le rendez-vous avec la mère-maquerelle. »

« Oui, c’est moi qu’on a chargé de cette tâche répugnante. »

« Et où était Veshork ? »

Korsa marqua un temps d’arrêt.

« A la caverne. »

« Que faisait-il ? »

« Il… pourquoi est-ce que vous demandez cela ? »

Nicolaï se tourna vers les juges.

« Je ne cherche qu’à faire éclater la vérité messieurs. Je ne pose aucune question au hasard. Il n’est pas d’intérêt pour moi de retarder l’issue de ce procès. »

Lieben hocha la tête.

« Répondez à la question. »

Korsa parut contrit.

« Il était dans la caverne en train de veiller à ce qu’il n’arrive rien à cette petite catin qui réchauffe votre... »

Il s’arrêta net. De glacial, le regard de Nicolaï était devenu assassin. Ce genre de regard qu’une personne a lorsqu’elle se demande si elle ne vas pas vous arracher la gorge avec les dents.

« Donc, reprit Nicolaï légèrement crispé. Il n’était pas avec vous. »

« Non. »

« Et où est-ce que je me trouvais ? »

« A Dyr… »

Ah, il avait comprit. Nicolaï renouvela la question deux fois avant d’obtenir une réponse net.

« A Dyriet. »

Le jeune homme hocha la tête et se tourna à nouveau vers les juges.

« A moins de mettre tout les ouvriers du chantier dans le coup ainsi que les soldats, je n’ai pas quitté Dyriet entre l’enlèvement de la demoiselle Eldon et la reception de la lettre du sieur de Hautetour. »

Il marqua une légère pose.

« Ni moi ni Veshork ne vous menacions. Vous n’avez pourtant vous n’avez pas pensé allerté qui que se soit. »

« Je… je… j’étais paniqué. J… j’avais peur. »

« Oh. En effet. Et vous siffloter toujours ‘‘La ribaude du port’’ lorsque vous êtes terrifier ? »

Le chant paillard était parfaitement connu de toute les personnes présentes dans l’assemblée. Y comprit des juges qui se remirent à murmurer.

« Je… Je… »

Sans laissé le temps à Korsa de se reprendre, Nicolaï enchaina rapidement sur la suite.

« Pourquoi avez-vous enfermé la demoiselle Eldon dans une cage ? »

« Elle ment, je n’ai rien fai… »

Le prisonnier commençait à s’énerver. Parfait. L’heure était venue de porter le coup de grâce et de cesser ici cette comédie.

« Pourquoi avez-vous enfermé la demoiselle Eldon dans un tapis ? »

« Parce qu’elle se débattait la petite garce. »

Le procès était terminé. Ramek avais perdu.

« Oh. Elle se débattait. Mais… pourquoi ? Puisqu’elle était consentante. Elle aurait dut se laisser faire. »

Le sang vida le visage de tout les accusés lorsqu’ils comprirent que leur plan venait de tomber à l’eau.

Nicolaï ne put retenir un petit sourire satisfait. Avant ce soir, les bandits se balanceraient au bout d’une corde. Il en était convaincu.


« Je n’ai plus de question pour l’accusé votre honneur, dit-il. Puis-je regagner ma place ? »

A présent, la décision appartenait aux juges.
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Harnyll de Hetalia
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 19:57

Merci chevalier, vous pouvez vous rasseoir.

Harnyll ne put s’empêcher de sourire en voyant la manière dont Nicolaï avait réussi à manœuvrer Korsa pour l’obliger à se contredire. Rusé le jeune homme… avec, calme et précision il venait de réduire à néant le peu de crédibilité dont bénéficiaient encore les brigands.

Cinq hommes, cinq juges, allaient désormais. Aucun des juges ne pouvant s’abstenir, il ne risquait pas d’y avoir blocage. Oui ou non, telles étaient les seules possibilités. Lieben en tête, ils sortirent de la salle du procès pour s’isoler dans une chambre qui leur avait été réservé à l’étage du bâtiment.

Leur absence ne fut pas bien longue d’ailleurs, et moins d’une demi-heure plus tard les cinq juges revinrent s’installer. Se levant alors, le baron se tourna vers eux et leur demanda :

Messieurs les juges, vous êtes vous accordés sur la culpabilité des accusés ?
Oui Monseigneur.
Et quel est votre verdict ?
Pour l’ensemble des chefs d’accusations, nous déclarons les accusés…

Le silence se fit dans la salle, chacun étant littéralement suspendu aux lèvres de Lieben

…coupables sans aucune circonstance atténuante. Nous décrétons comme châtiment la peine de mort.

Ramek et ses compagnons avaient perdus toute couleur à l’énoncé du verdict. Apparemment ils espéraient encore s’en tirer, prendre une peine de prison… mais non, le bout du chemin était atteint pour ces hommes sans foi ni loi. Sans daigner leur accorder un regard, Harnyll poursuivit d’un ton froid :

Les accusés seront pendus haut et court demain à l’aube. Les temples de Néera ou de Tyra à Arcani pourront leur fournir le soutien d’un prêtre s’ils le demande. Gardes, emmenez-les !

Les bandits furent ramenés jusqu’à leurs cellules sous les huées et les lazzis de la foule qui voyait enfin ses anciens bourreaux condamnés. Tendant l’oreille, Harnyll entendit même certaines personnes appeler à un châtiment plus sévère, demandant que Ramek et ses complices soient roués ou écartelés… mais ce genre de châtiment particulièrement cruel n’était que fort rarement appliqué en Ysari, et uniquement dans des circonstances hors normes.

Se tournant vers Nicolaï, le baron sourit et lui posa fièrement la main sur l’épaule :

Bien manœuvré chevalier, justice est rendue. Vous dirigerez l’exécution demain matin.

Harnyll aurait certes pu s’en charger lui-même, comme il l’avait fait à Arcani, mais la haine que portait Nicolaï aux accusés demandait à être rassasiée. Peut être qu’être à la manœuvre pour leur exécution calmerait un temps le jeune homme… même si le baron doutait que Nicolaï s’en satisfasse… seul le sang de Veshork l’apaiserait.

« Ou peut donc bien être ce bâtard ? » se demanda-t-il intérieurement. Les espions de Gregor avaient perdu sa trace depuis quelques jours, signe apparemment qu’il n’était plus à Arcani. Mais où ?
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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 21:07

Même si la sentence ne faisait plus aucun doute, Nicolaï attendait tout de même anxieusement le verdict.

Lorsque les juges revinrent et l’annoncèrent enfin, le jeune homme se sentit tout de suite plus léger. Ces monstres allaient payer pour se qui était arrivé à Aureane et ils allaient payer sans que rien ne puisse atténuer leur peine. Aucune circonstance aggravante. Le jeune homme avait en effet parfaitement réussi à balayer leur seule ligne de défense. On ne leur avait même pas accorder un tout petit doute sur leur culpabilité. Et vu le temps de délibération, les juges s’étaient mit d’accord plus vite que cela et n’avaient rendu leur verdict si tard que pour donner un peut plus de contenance aux délibérations.

Il n’était pourtant pas si heureux que cela. Tout d’abord parce qu’il n’était pas certains que tout ceci aide vraiment Aureane à se remettre de ses émotions. Ensuite, parce que celui qu’il voulait voir mort n’était pas au nombre des condamné. Veshork. C’était lui qui cristallisait toute sa haine.

Les bandits furent emmené et dehors, les paysans vociférèrent contre eux. Ils auraient voulut un traitement plus sévert. Quelque chose de plus douloureux qu’une simple pendaison. Nicolaï aussi d’ailleurs. Mais au final, il les verraient se balancer demain à l’aube.

Le baron s’approcha de lui et lui posa la main sur l’épaule. Un geste qui semblait presque être devenu fréquent entre Harnyll et son jeune vassal.


Bien manœuvré chevalier, justice est rendue. Vous dirigerez l’exécution demain matin.

Le visage de Nicolaï s’assombrit un instant.

« Merci monseigneur. »

Le laisser diriger l’execution demain ? Le baron semblait vouloir l’apaiser un peut. Lui offrir la mort de ses hommes dont il avait dut se priver lors de leur capture. Cela l’apaiserait un peut. Mais pas assez. Seul la mort de Veshork lui rendrait son calme. Sans cela, il resterait toujours sur ses gardes, comme si le bandit pouvait revenir et lui enlever à nouveau Aureane. Nicolaï n’avait pas de plus grande peur que celle-là. Savoir que la jeune femme était à nouveau aux mains de ce monstre.

Se serait déjà un premier pas en avant dans tout les cas.

* * *

Nicolaï ne parvenait pas à trouver le sommeil et faisait les cent pas dans la grande salle du quartier des communs, son épée battant régulièrement à sa hanche droite.

Tout le monde dormait certainement à cette heure. Sauf bien sur les soldats de garde et les bandits qui éttendaient leur mort prochaine.

N’y tenant plus, le jeune homme descida de sortir prendre l’air.

Etait-ce l’execution qui le mettait dans un état pareil ?

Aureane était saine et sauve. Elle allait pouvoir se remettre de ses blessures. Les bandits étaient condamné. Tout allait bien.

Dehors, l’air était frai.

Le chevalier salua au passage le garde qui effectuait ses rondes avant de se laisser porter par ses pas et le hasard, errant dans les jardins de Dyriet.

Après un bon quart d’heure d’errance sans but, il fini par s’adosser contre un gros arbre et à laisser à nouveau vagabonder ses pensées vers Veshork. Où était-il ?
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 21:09

Le chevalier était sorti seul durant la nuit. Pour se changer les idées ? Pour réfléchir ? Peu importait, l’occasion était trop belle, elle ne se représenterait pas de sitôt. Dans l’ombre, une silhouette arma son arc… visa Nicolaï… tira…

La flèche vint se planter dans le tronc de l’arbre, à moins d’un mètre de la tête du chevalierï. Son épée sortit instantanément de son fourreau, mais aucune autre attaque ne vint. Rien… la nuit était de nouveau parfaitement calme, juste troublée par le hululement d’un hibou au loin.

Le jeune homme constata qu’un parchemin était attaché à la flèche. Ainsi donc ce n’était pas une attaque, mais uniquement un message. Sûrement pas un message agréable vu le moyen utilisé pour lui délivrer. Décrochant la flèche, il se saisit de la missive et lut :

A Nicolaï KalonErc’h, le bâtard de Dyriet,

Salut à toi petit rat. Ainsi donc tu as réussi à faire condamner la bande d’imbéciles sans cervelle qui me servait. Joli travail mais cela n’est rien. Non, cela n’est rien, je suis et j’ai toujours été le seul homme véritablement dangereux de la bande. Sans l’aide de ce vieux sénile de Gregor et de ses espions, ta copine serait en train d’ouvrir ses cuisses dans un bordel d’Ydril.

Mais je me fiche du passé, je ne suis pas du genre nostalgique. Pour autant, je ne peux pas me contenter de tirer un trait sur toute cette histoire, et je suis sur que toi non plus. Je te propose donc un duel… homme contre homme, lame contre lame. Voyons qui est vraiment le meilleur ! Je t’attends dans l’ancienne mine qui me servait de repaire, au tertre des âmes. Viens seul si tu l’oses, minable !

Veshork
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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 22:07

Nicolaï lut et relus le message de Veshork et sa main commença à trembler sur le pommeau de son arme.

Un duel. Rien que cela. Un simple duel. Aussi bête que méchant. L’idée que se puisse être un traquenard ne l’effleura qu’une seule seconde. Il ne doutait pas que Veshork l’attendrait au tertre des âmes. Mais lui… il pouvait très bien aller chercher les gardes, Harnyll… leur montrer le message. Leur expliquer… non. Veshork était à lui. Rien qu’à lui. Il savait déjà se qu’il allait faire à l’instant même où il avait lu la lettre du bandit. A l’instant même où il l’avait vu dans les égouts. Veshork était à lui.

Pas de procès.

Pas de témoignage.

Un simple coup d’épée qui lui arracherait la tête des épaules.

Veshork était à lui.

Nicolaï courut plus qu’il ne marcha en direction du quartier des domestiques, alertant au passage l’homme de garde qui sursauta en apercevant le jeune seigneur du lieu passer en courant juste à côté de lui.

Nicolaï monta les escaliers quatre à quatre, manquant de tomber à trois reprise. Il déboula dans le couloir comme un boulet de canon, ouvrit et referma la porte de sa chambre avec fracas. Il devait avoir réveiller la moitié de l’étage, mais il s’en moquait. Veshork était le centre de son attention. Rien d’autre ne pouvait compter.

Il s’arma rapidement. Son haubert, son tabard, le camail, les jambières, les brassard, le heaume vissé sur la tête. Epée au côté, le mouchoir brodé aux initiales d'Aureane autour du bas et tenant son bouclier de sa main droite, il quitta sa chambre tout aussi violemment que la dernière fois.

Certains des dormeurs, visiblement excédé par tout ce remus ménage et ces bruits métalliques passèrent la tête par la porte de leur chambre et eurent la surprise de découvrir le jeune seigneur de Dyriet, le visage fermé qui traversait l’étage à vive allure, armé pour la guerre.

Certains sortirent de leur chambre, curieux de savoir se qui se passait, mais Nicolaï ne les attendaient pas. Il descendait déjà les escaliers.

Sous les yeux du garde médusé, il posa la lettre de Vesork sur la grande table de la salle principale et quitta le bâtiment pour se rendre à l’écurie. Son cheval fut rapidement.


« Monseigneur vous… »

Nicolaï bondit sur le dos de son cheval.

« Il y a une lettre sur la grande table, se contenta-t-il d’expliquer. Le baron comprendra. »

D’un coup de talon, il fit bondir sa monture en avant et quitta Dyriet.

* * *

La route ne fut pas longue jusqu’au tertre.

Nicolaï démonta et tira son épée, se protégeant de son bouclier. Il se parait à tout coup fourré.

Veshork pouvait parfaitement lui avoir préparé un piège.


« VESHORK !!! »

Il y eu un moment de silence, puis, le bandit apparut, sortant du tertre. Nicolaï se contracta. LUI. Depuis des semaines qu’il rêvait de lui passer son épée en travers du corps. Il allait enfin en avoir l’occasion.

« Pas la peine de beugler. Je ne suis pas sourd. »

Le bandit examina un instant les allentours.

« Tu es venu seul à se que je vois. Tu a plus de tripes que se que je pensais. Et moi qui pensais que tu était juste bon à courire après le jupon de ta petite demoiselle. »
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 23:06

Le procès eut lieu le lendemain non pas dans un véritable tribunal mais une salle aménagée pour l'occasion. Je me tenais dans l'assistance au premier rang aux côtés de Grégor de Hautetour. Le procès débuta. J'étais anxieuse. C'était le premier procès auquel j'assistai.
On commença par l'énumération des chefs d'accusation. Une liste bien longue qui me fit pâlir. Si je n'avait pas été jeté à la mer, j'aurai pu subir le sort que réservait ces hommes à Auréane. Le premier témoin fut mon époux.

Je fus surprise de la voir comme témoin à charge. Je pensais que ce serait lui qui siégerait en qualité de juge durant le procès ? Je dois donc avouer m'être trompée. S'il était témoin, cela signifiait donc qu'il se trouvait à Dyriet au moment des faits. Je n'avais pas senti son absence. Quand y était il allé ?
En écoutant son témoignage, la lumière se fit alors dans mon esprit. Ce fut la dernière fois où nous nous étions rendu à Arcani et qu'il avait fait exécuter les traitres. Je revus alors cette triste matinée qui m'avait profondément choquée.

Ce fut autour de Nicolaï de se présenter à la barre et de témoigner. J'avais le sang qui se glaçait à chacune des questions de la cour. J'aurai voulu partir mais il n'était pas convenable de me lever pour prendre congés.
Quand la cour appela la demoiselle Auréane, les accusés se rebiffèrent et firent quelques diffamations envers elle et le chevalier. Mon époux intervint aussi tôt demandant un huit clos qui fut accepté. Les détenus furent alors sortis de la salle le temps que la jeune femme témoigne.

S'ensuit au tour des accusés que l'on fit revenir. Ils supplièrent mon époux de leur pardonner. Harnyll étant un homme droit, juste et intègre ne se laisserait pas avoir par une manigance de cette sorte. Cette scène me fit un pincement au coeur. Leur plédoyer m'allait tout droit au corps. Comment pouvait t-on condamner des hommes qui ont commis des méfaits à cause de la misère ? Je leur aurai pardonnés. Sans doute suis je trop bonne ou trop naïve ?


Le verdict tomba. Les accusés seront donc exécutés dès le lendemain matin. Je n'assisterai pas à cette exécution. Je n'aimais pas savoir et voir que l'on tue une autre personne sous prétexte de justice. C'était sans doute l'un des rares éléments de désaccord avec mon époux. C'était d'ailleurs pour la même raison que je n'aimais pas la chasse car c'était condamner à mort un animal innocent pour des plaisirs bestiaux et brutaux.
Durant la nuit, quelqu'un frappa à nos appartements nous réveillant. C'était un domestique qui tenait dans ses mains une lettre qu'il tendit à mon époux. Celui ci la lit dans le plus grand silence. Sa réaction n'allait pas se faire attendre. Mais que disait cette lettre ? Quoiqu'il en soit notre nuit fut troublée par cette irruption....
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 1 Juin 2010 - 20:43

Le baron dormait du sommeil du juste, Lucrèce tendrement enlacée dans ses bras, lorsqu’un coup violent à la porte le réveilla en sursaut. Grommelant contre cette intrusion intempestive, Harnyll se leva et ouvrit. Un domestique lui remit une lettre que le baron lut rapidement…

Par les couilles de Tyra !

Un blasphème assez rare chez un homme qui maîtrisait d'habitude ses émotions, et un peu décalé d'ailleurs car Tyra n’était pas spécialement connue pour avoir des attributs virils pendouillant entre les cuisses. Ou alors le culte nous cachait quelque chose de vraiment pas net… mais bref… passons.

Bon sang, le message puait le piège à plein nez ! Un duel ? Un traquenard, oui ! Et Nicolaï avait du foncer en plein dedans, aveuglé par la rage. Sortant à moitié habillé seulement dans le couloir, le baron rugit assez fort pour réveiller les derniers dormeurs :

Argharn !
Monseigneur ?
Préparez une escouade de dix hommes en armes ! Vite !

Retournant dans sa chambre pour s’habiller, le baron expliqua à son épouse, toujours dans leur lit :

Nicolaï a reçu un message de Veshork le provoquant en duel. Je crains fort que tout cela ne soit un piège…

~~~~~~~~~


Pendant ce temps, au tertre des âmes, deux hommes se faisait face. Le chevalier en armure contre la brute équipée d’une lourde hache à double tranchant. Veshork préférait apparemment la puissance à l’agilité, et balançait son arme entre ses doigts avec une facilité déconcertante… et quelque peu inquiétante.

Bien bien, nous allons pouvoir régler nos comptes tous les deux. Mais pas ici, trop exposé, si ce foutu baron débarquait, je serai en mauvaise posture. Suis moi…

Au petit trot, le bandit s’enfonça dans le tertre, Nicolaï le suivant. Veshork ne semblait pas inquiet… la certitude que le chevalier ne le frapperait pas dans le dos, préférant un duel loyal ? Peut être... toujours est-il que les deux hommes arrivèrent dans la salle qui servait autrefois d’entrepôt au butin des brigands. La grande cage rouillée était toujours là, les soldats de Gregor n’en ayant su que faire. La désignant, Veshork ricana :

Regarde bien cette cage, c’est là que ta petite catin a dormi après que nous nous soyons amusés avec elle. Elle gigotait bien, crois moi, c’est un morceau de choix… et lorsque tu seras mort, cela m’amusera beaucoup de laisser ton cadavre pourrir ici… Kraor !

Dans l’ombre, une silhouette camouflée, vêtue tout de noir, arma son arc et tira. Sa flèche fendit l’air, mais cette fois, c’était bien la tête de Nicolaï qui était visée.

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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 1 Juin 2010 - 21:41

Aureane eut l'impression de vivre un cauchemar au temps infini alors que les bandits plaidaient leur cause, remuant sans hésiter le couteau dans la plaie. La misère n'excusait rien, elle était bien placée pour le savoir. Cette argumentation était une insulte à tous les pauvres gens. Nicolaï ne tarda pas à répliquer, puis virent les délibérations... Coupables. La jeune fille réalisait à peine. Elle se leva comme un automate dès qu'elle le put et alla s'enfermer dans sa chambre où elle resta longtemps à faire le vide dans sa tête, sans même savoir si elle était soulagée. Sans doute lui fallait-il le temps de réaliser. Allongée sur son lit, les yeux fixés au plafond, elle se sentait complètement vidée, anéantie... et pourtant c'était fini.

Aureane avait dû finir par s'endormir car elle se réveilla en sursaut en entendant une porte claquer violemment. Il faisait nuit dans sa chambre, la lune éclairait la pièce car elle n'avait pas pris la peine de fermer ses volets. D'ailleurs, elle était encore toute habillée, allongée sur son lit et non blottie dans ses couvertures. Les émotions de la journée l'avaient épuisée et elle ne s'était même pas aperçue qu'elle sombrait dans le sommeil. Un sommeil sans rêve, cette fois, tant elle était exténuée. Entendant un vrai remue-ménage à l'extérieur, des bruits de ferraille dans la chambre de Nicolaï, elle finit par se lever et, après un instant d'hésitation, elle tira le verrou.

La jeune fille s'avança à peine dans le couloir, se demandant avec inquiétude ce qui se passait. Il n'y avait pas qu'elle qui était sortie, la seule différence était qu'elle était la seule à ne pas être en habits de nuit. A l'instant où elle s'avançait, le baron se mit à crier, demandant des hommes en armes. Aureane pâlit : que se passait-il ? Complètement perdue, elle s'approcha juste assez de la chambre du baron pour entendre les quelques mots prononcés à son épouse :


" Nicolaï a reçu un message de Veshork le provoquant en duel. Je crains fort que tout cela ne soit un piège... "

Soudainement livide, la jeune fille se retint au mur pour ne pas s'écrouler. C'était impossible ! Elle devait faire un cauchemar ! Cela lui paraissait tellement... tellement... les idées confuses, elle n'arrivait même plus à savoir ce qu'elle ressentait. De la peur, pour Nicolaï ? De la colère envers Veshork ? Trop, c'était trop... Elle s'était contenue durant tout le procès, mais là, elle n'en pouvait plus, les larmes se mirent à couler malgré elle. Et elle restait plantée là, secouée de sanglots, incapable de faire un pas pour retourner dans sa chambre. Tout ça n'aurait servi à rien si Nicolaï tombait dans un piège et mourait là-bas...
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMer 2 Juin 2010 - 8:22

Nicolaï regarda Veshork jouer avec sa grosse hache. Comment avait-il dégoté une arme pareille ? Sûrement le jeune homme ne le saurait-il jamais. Mais dans tout les cas, cela ne l’intéressait pas. Cette arme ne l’empêcherait pas de tuer le bandit.

Un coin de son esprit lui hurlait de prendre garde. Que cette attitude de la part de Veshork n’était pas tout à fait naturelle. Cette missive à elle seule sentait le traquenard à plein nez. Mais Nicolaï était trop aveuglé par sa haine du bandit qu’il n’avait pas vraiment envisagé cette possibilité avant d’arriver devant le tertre des âmes. Mais l’attitude de Veshork ne lui inspirait rien qui vaille. Il était trop sur de lui.


Bien bien, nous allons pouvoir régler nos comptes tous les deux. Mais pas ici, trop exposé, si ce foutu baron débarquait, je serai en mauvaise posture. Suis moi…

A ce moment, Nicolaï comprit qu’il allait droit au devant d’un piège. Ce piège, il en soupçonnait déjà la nature et cela pour une raison bien simple : où était l’arc dont Veshork s’était servit il y a peut ? Le bandit n’avais pas cherché à s’en servir pour lui tirer dessus dés son arrivé. Où était l’arc ?

Pourtant, le chevalier ne se posa pas vraiment de question. Il était déjà allé trop loin pour renoncer maintenant. Et puis, s’il était là, c’était qu’il se moquait un peut des règles. Si cela n’avais pas été le cas, il serait venu avec Harnyll et des hommes de sa garde pour cueillir Veshork. Mais là non. Il était venu seul et pour une raison bien simple. Personne d’autre que lui ne devait tuer le bandit. Il était à lui un point c’est tout.

Nicolaï hésita une fraction de seconde à frapper son adversaire dans le dos. Il aurait eu sa vengeance. Mais le temps qu’il se décide, il était de toute façon trop tard. Ils étaient arrivé dans la salle où les bandits avaient longtemps conservé leur butin. Le jeune homme tressaillit en voyant la cage où Aureane avait été enfermée. Que faisait-elle encore ici ? Il lui semblait avoir donner des ordres pour qu’elle ne reste pas là. Apparemment, ne sachant pas se qu’il devait en faire, Gregor avait préféré donner un contre ordre et la laisser rouiller ici.

Veshork émit un léger rire en la désignant.


Regarde bien cette cage, c’est là que ta petite catin a dormi après que nous nous soyons amusés avec elle. Elle gigotait bien, crois moi, c’est un morceau de choix… et lorsque tu seras mort, cela m’amusera beaucoup de laisser ton cadavre pourrir ici… Kraor !

Aux premières paroles de Veshork, Nicolaï faillit bondir sur le bandit. Même s’il doutait vraiment de leur véracité, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer cette scène qui l’avait hanté tout ce temps. Voir tout ces bandits défiler devant la pauvre Aureane, lui faisant subir les pires atrocités.

Mais l’appel à son complice arriva trop tôt pour qu’il puisse agir.

L’homme armé d’un arc sortit de l’ombre et décocha sa flèche en direction de la tête couverte d’un casque du chevalier.

Miracle ? Coup du destin ? Sympathie de l’Entité ? Appelez cela comme vous voudrez. Toujours est-il que le jeune homme réussi à éviter la blessure à coup sur mortelle. Le trait passa à moins d’un centimètre de son visage, finissant sa course coincée entre le rembourrage du casque et le camail du jeune homme.

Emporté par le choc, Nicolaï tituba.


« Tu as sans doute les idées les plus stupides que j’ai jamais vu. Le pire, c’est qu’elles sont tellement improbables qu’elles fonctionnent à tous les coups. » C’est en se remémorant ces mots prononcé par Gregor que Nicolaï eu une idée aussi lumineuse que stupide. Gregor aurait qualifié cela de ‘‘crétinerie absolue bonne à entrer dans les annales de la baronnie’’. Le jeune homme préférait penser à une ‘‘idée intéressante et originale de se débarrasser d’un problème épineux’’.

Ils étaient deux dont un archer et l’autre équipé d’une arme d’autant plus redoutable qu’il semblait parfaitement en maîtriser l’usage. Les affronter en même temps était de suicide. Alors autant mettre en application un plan B.

Le jeune homme se laissa emporté par l’élan de la flèche et tomba au sol.

* * *

Veshork fit une moue déçue alors que Kraor bondissait de joie.


« Je pensais que se serait plus difficile que ça. J’en suis déçus. »

« M’en fiche, rétorqua l’archer. C’est du fric facile. Tu te rappel se qu’on a dit ? »

Veshork hocha la tête et se dirigea vers la cage. Il avait bien l'intention d'y placer le cadavre du chevalier. Quel choc pour la petite catin de Dyriet quant elle apprendrait se qui était arrivé à son preux chevalier. Mais Veshork n'avait pas non plus l'intention de s'arrêter là. Elle était tout aussi responsable que Nicolaï de l'arrestation des membres de sa bande. Il avait bien l'intention de la faire souffrir jusqu'à se qu'elle l'implore de lui donner la mort.

« Oui, je me rappel. Tout se qu’il porte est à toi. »

Kraor se frotta les mains en s’approchant du cadavre du chevalier. Tout ce métal qu’il allait pouvoir revendre. Se serait une si belle occasion.

Il connaissait parfaitement le sort qu’avait eu à subir les précédents complices de Veshork. Mais lui n’était pas un crétin complet. Et puis, il ne tenterait pas de vendre une fille comme esclave. C’était stupide. Si il avait aidé le bandit, c’était seulement parce que la revente des armes de ce petit chevalier lui permettrait de disparaître. On n’entendrait plus jamais parler de lui sous le ciel d’Ysari. Et d’ailleurs, si quelqu’un était accusé de la mort du jeune homme, se serait Veshork. Il n’y avait aucune preuve de la présence d’un complice.

Alors qu’il s’agenouillait, un éclat lui fit marqué un temps d’arrêt. Tien ? Il aurait pourtant juré qu’au moment de s’effondrer, se n’était pas son poignard que le chevalier avait en main, mais son épée.

Avant qu’il ait eu le temps de comprendre ce fait étrange, Nicolaï était passé à l’action, lui enfonçant la lame dans le genou, il se redressa d’un mouvement rapide, retira l’arme de la jambe de l’archer et s’en servit pour trancher la gorge de l’archer.

Le rapport de force était rétablit.


« Veshork. »

L’homme fit demi tour pour observer le chevalier qui lui faisait face, son épée à la main, le cadavre de son nouveau complice gisant à ses pieds. Décidément, se gamin était une source de problème.

« On est jamais mieux servit que par soit même, grogna Veshork en brandissant sa hache. »

A l’autre côté de la salle, solidement campé sur ses pieds, Nicolaï était prêt à le recevoir. Tête à présent nue, Nicolaï s’était également défait de son écu. Il pourrait ainsi manier son épée comme il aimait le faire. En devenant soudain droitier, puis à nouveau gaucher. Veshork ne devait pas s’attendre à un truc pareil.



[HRP : Scène nominée aux Miras d’Or dans la catégorie ‘‘post d’avant le super affrontement très très beaucoup épique’’.]
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMer 2 Juin 2010 - 9:28

Crève, minable ! Crève !

Mugissant comme un bœuf, l’ancien chef des bandits fonça droit devant lui, exécutant de rapides moulinets de sa lourde hache. Sous l’avalanche de coups, Nicolaï fut forcé de reculer, ne pouvant pas trop se risquer à parer frontalement les attaques, la lame de son épée n’étant pas assez solide pour résister longtemps à la violence d’un choc avec la hache de son adversaire.

La caverne, chichement éclairée par la torche que Veshork avait laissé tomber au sol retentissait du tintement des lames. La force contre l’adresse, voilà comment un observateur aurait pu le décrire. Les coups s’enchainaient à une vitesse folle, la haine exsudait des deux combattants, les entourant d’une aura que l’on aurait pu croire palpable. Point de chevalerie, point de noblesse, point de calcul… juste une farouche volonté de tuer…

Mais si Veshork gardait l’avantage, il se fatiguait plus vite que Nicolaï, le poids de sa hache commençant à peser lourdement et sa rapidité d’exécution de ses passes s’en ressentant. Le premier sang allait bientôt couler, cela ne faisait plus de doute. Alors que les deux combattants s’étaient écartés de quelque pas, reprenant leur souffle quelques instants, un grognement caverneux se fit entendre à l’entrée d’un tunnel.

Lentement, une grande ombre s’avança vers eux… une ombre qui noua les tripes des deux combattants lorsqu’ils comprirent à quoi ils avaient affaire. Rien de moins que le véritable maître des lieux… sans doute le monstre avait-il pris possession des cavernes sous le tertre des âmes après le départ des brigands, et les bruits de combat l’avaient réveillé.

Un mentiosis…
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMer 2 Juin 2010 - 21:16

Nicolaï tout comme Veshork déglutirent difficilement à la vue de l’animal. Un mentiosis. Bon sang, mais qu’est-ce qu’il fichait ici (franchement, je me le demande vraiment) ?

L’animal énorme avançait doucement vers les deux combattant qui, par pur réflexe s’étaient rapprocher l’un de l’autre et se tenait flan à flan. Se rendant compte de cela, les deux humains s’écartèrent ostensiblement. Aucun d’entre eux n’avais suffisamment foi en l’autre pour se risquer à combattre à ses côtés. Le pire était sans doute qu’ils avaient tout les deux raison. Tout chevalier qu’il était, Nicolaï n’aurait pas manqué une occasion de se débarrasser du bandit. Tout comme celui-ci aurait volontiers tranché le jeune homme en deux d’un coup de hache si l’occasion s’était présentée.

Le gros animal visiblement assez contrarié d’avoir été ainsi réveillé darda son regard sur chacun des deux hommes.

A grand coups de cris et de coup dans le vide ils les ‘‘invita’’ à quitter son repère.

Du moins était-ce se que Nicolaï et Veshork crurent. Mais visiblement, d’intrus gênant venant troublé le sommeil, le cerveau du mentiosis ne tarda pas à réviser leur statut et à les placer dans la catégorie futur repas. Mauvaise nouvelle pour les deux humains, qui, repérant une lueur assez peut rassurante dans les yeux de la créatures se mirent à courir en direction de la sortie.

Se n’était pas un bon choix, assurément. D’un bon, la créature leur bloqua le passage, crachant de rage devant son futur dîner.

Nicolaï et Veshork se rapprochèrent l’un de l’autre.

Ils n’avaient plus le choix maintenant. S’ils voulaient s’en tirer, il allait falloir qu’il coopèrent. A deux, leurs chances étaient déjà très maigres. Chacun de leur côté, ils n’avaient pas la moindre chance.


« Si on en sort vivant, je te tue gamin, grogna Veshork. »

Un léger sourire tordit ses lèvres.

« Fait attention à toi. Je ne veux pas que cette saleté de bestiole me prive de ton agonie. »

Nicolaï ne répondit rien. Il n’y en avait d’ailleurs pas besoin. Tout deux s’étaient parfaitement comprit. Veshork le tuerait à l’instant même où le mentiosis ne représenterait plus de danger pour eux et Nicolaï ne se priverait pas pour faire de même. Mais pour l’instant, ils avaient besoin l’un de l’autre.

Consultant rapidement la situation du regard, ils se rendirent compte qu’il n’avaient pas vraiment le choix. Attaquer la créature de front était du suicide, mais l’affronter dans un espace aussi restreint que cette caverne aussi.

Si le soleil ne pouvait pas être leur allié puisqu’il faisait nuit noir dehors, ils auraient plus d’espace pour manœuvrer et donc plus de chance de venir à bout de cette fichue bestiole.

L’arme à la main, surveillant aussi bien le mentiosis que leur compagnon d’arme forcé, les deux homme entamèrent leur approche. La créature les regardaient de ses yeux enfoncée dans des orbites immenses. Des yeux où brillait une intelligence presque humaine.

Puis se fut la curée. Elle se jeta sur eux. Que faisait Veshork ? Pour le moment, Nicolaï n’en avait pas la moindre idée et il s’en fichait pas mal. Se qui l’intéressait, c’était quitter cette maudite caverne. Courant comme si tout les démons des Abysses étaient derrière lui ( se n’était qu’à moitié faux), il se précipita vers la sortie du tertre. Un prodigieux reflex où un coup du destin lui fit bondir sur le côté au moment où Veshork tentait de lui asséner un coup de hache.

Nicolaï tituba en atterrissant par terre. Une seconde il crut qu’il allait tomber. Non, s’il tombait, il était mort. Il réussi à retrouver son équilibre et se remit à courir. Veshork avait atteint la sortie. Nicolaï pouvait sentir l’haleine fétide du mentiosis dans son dos.

Des qu’il arriva à l’air libre, le jeune homme se jeta au sol. Emportée par son élan, la créature passa juste au dessus de lui sans parvenir à l’atteindre.

Au son que produisirent ses piaillement de rage, cela l’avait particulièrement contrarié.

La seconde suivante, Nicolaï fut à nouveau debout, prêt à combattre ce monstre tout en surveillant Veshork du coin de l’œil.

Se séparant, les deux hommes tournèrent un moment autour du mentiosis. Celui-ci ne se laissa pas faire et tenta à plus d’une reprise de leur arracher la tête d’un coup de patte.

Ici, ils y voyaient presque mieux que dans la grotte. La lune était presque pleine et ses rayons argenté éclairait parfaitement l’extérieur.

Ici, de chasseur, le mentiosis était devenu gibier.

L’affrontement commença. Un combat long et difficile. Veshork comme Nicolaï harcelait la créature, lui causant de petites blessures.

La première ouverture fut donnée par Veshork au moment où, d’un revers d’une extraordinaire puissance, il arracha l’une des pattes de l’animal.

Nicolaï profita que celui-ci reporte toute son attention sur son membre perdu et sur Veshork, le jeune homme bondit à côté d’elle et frappa à plusieurs reprises de grand coups d’épée sur son ventre. La bête hurla et s’effondra. Nicolaï n’eu d’autre choix que de plonger sur le côté pour ne pas être écrasé. Son épée lui échappa alors des mains.

Le jeune homme resta un moment étourdit par le choc. Se fut la vue de deux bottes qui lui fit reprendre rapidement conscience et il roula sur le côté.

Réflexe qui lui sauva la vie car la hache de Veshork s’abattit là où s’était trouvé sa tête quelques secondes plus tôt.

Nicolaï s’éloigna rapidement du bandit, récupéra son arme et bondit à nouveau sur ses pieds.

Ils étaient tout les deux épuisé et à bouts de force.

Le combat ne durerait plus très longtemps.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 3 Juin 2010 - 14:23

Du cœur du tertre, le combat s’était déplacé au dehors, à la lueur de la lune. La mort du mentiosis sonna le glas de leur coopération forcée, et seul un excellent reflexe permit à Nicolaï d’éviter de se retrouver avec la hache de son adversaire plantée en plein dans son crâne.

Ils reprirent donc leur duel, épée contre hache, mais à une vitesse moindre, épuisés qu’ils étaient tout les deux. Jusqu’à présent aucun sang n’avait coulé, cela ne durerait pas. La sueur leur coulait sur le visage, troublant leur vision, leurs mains commençaient à glisser sur les poignées de leurs armes, leurs bras menaçaient de céder à tout instant.

Au petit jeu de la fatigue, Veshork semblait avoir l’avantage. S’étant moins dépensé contre le monstre que le jeune homme, il avait pu un peu mieux récupérer et en profitait désormais, Nicolaï n’esquivant que de justesse ses coups.

Tu faiblis gamin…

Bloquant l’épée du chevalier avec le manche de sa hache, il lui envoya un coup de pied dans l’estomac qui le repoussa en arrière. Dérapant sur une petite pierre, Nicolaï partit en arrière et faillit perdre l’équilibre, raidissant ses muscles pour rester sur ses deux jambes. Une petite pierre miraculeuse finalement car la lame de la hache lui frôla le visage.

Tu ne t’en sortiras pas une nouvelle fois. Je vais te tuer, et ensuite je m’occuperai de ta petite garce. Aureane c’est ca ? Elle me suppliera de l’achever avant que je n’en termine avec elle !

Et comme pour justifier ses dires, le bandit attaqua de nouveau. Cette fois, Nicolaï ne pu éviter la lame de la hache qui lui entailla profondément l’épaule droite.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 3 Juin 2010 - 15:19

S'inclinant le domestique remis une lettre cachetée à mon époux. Celui ci la lut et se mit à jurer. C'était la première fois que je l'entendais avec un pareil langage. D'autant plus usant du nom de la déesse dans un juron. Cela heurta ma sensibilité et je le regardais avec un regard d'incompréhension suite à ces paroles blasphématoires.
Je fis Harnyll sortir de la chambre à demi vêtu. Me levant j'enfilai une robe de chambre quand je l'entendis hurler un prénom dans le couloir. S'il y avait encore des gens qui dormaient maintenant cela ne devait plus être le cas.

Je me tenais sur le pas de la porte de notre chambre quand je le vis revenir à l'intérieur pour finir de s'habiller. Mais que se passait il ? Allait on me le dire ? Finalement, j'eus l'explication de la bouche même de mon époux qui me dit que le chevalier Nicolaï était tombé dans un piège.
Harnyll sortit alors de la chambre me laissant seule sans rien ajouter de plus. Il allait donc le retrouver au péril de sa propre vie. Mon sang se glaça et je palis. Me dirigeant vers la porte à vive allure pour tenter de le rattraper et le convaincre de ne point y aller, je buttai alors contre Auréane.

Que faisait elle là devant ma porte ? D'autant plus à moitié écroulée sur le sol. Avait elle entendu les paroles de mon époux ? Il semblerait bien que oui... Me laissant tomber à genoux à ses côtés, je pus voir ses larmes couler. Je lui murmurai alors quelques paroles qui se voulaient réconfortantes même si je ne croyais pas en mes propres paroles.


Je suis sûre que tout se passera bien... Ne restez pas là à vous morfondre dans ce couloir, venez plutôt...

L'aidant à se relever,ou plutôt la forçant à se relever, je la fis entrer dans la chambre. Me dirigeant vers le lit avec elle, je m'assis en la forçant à faire de même. J'avais peur pour mon époux comme elle devait avoir peur pour Nicolaï. La différence étant que je n'avais pas le droit de me montrer faible et de pleurer dans pareilles circonstances.

Ne vous inquiétez pas, je suis certaine qu'ils reviendront bien vite.

Je ne croyais pas en mes propres mensonges alors comment pouvait elle essayer de croire aux miens. Mes larmes se mirent à couler. Je n'aimais pas le savoir loin de moi d'autant plus quand c'était dangereux.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 3 Juin 2010 - 17:41

Se sentant complètement vidée de son énergie et craignant de tomber, Aureane s’était laissée glisser contre le mur pour s’asseoir au sol. Lorsque Lucrèce s’agenouilla à ses côtés, elle releva des yeux embués de larmes vers elle. Si la jeune fille avait encore été en état de réfléchir, elle se serait sans doute dit qu’on ne pleurait pas devant une baronne, mais là, elle se contenta de la dévisager, sans parvenir à écouter ce qu’elle disait. Ses larmes coulaient bien malgré elle et elle se sentait la tête qui tournait. Elle avait les nerfs à fleur de peau depuis trop longtemps, il n’était pas étonnant qu’elle finisse par craquer. Elle n'avait pas dormi et mangé convenablement depuis plusieurs jours, se contentant du minimum pour tenir jusqu'au procès tant elle se sentait perturbée. Elle avait cru que tout était terminé, qu'elle allait enfin pouvoir reprendre une vie normale et tâcher de tout oublier et voilà que Nicolaï allait risquer sa vie au beau milieu de la nuit ! C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle avait atteint son seuil de tolérance à l'angoisse qui l'oppressait depuis tout ce temps.

Aureane ne fit rien pour empêcher Lucrèce de la relever et la suivit docilement, la tête vide. A vrai dire, elle n’était plus en état de protester ni de vraiment s’inquiéter de ce qui se faisait ou non. Obnubilée par la crainte de voir Harnyll revenir avec le cadavre de Nicolaï, elle continuait à sangloter sans pouvoir se retenir. La fatigue y était pour beaucoup dans cette réaction peut-être un peu disproportionnée, mais elle s'inquiétait malgré tout réellement pour le jeune homme : Veshork avait déjà prouvé combien il était fourbe. La baronne parla encore, la tirant un peu de son abattement et la jeune fille finit par se calmer légèrement. Essuyant ses larmes, elle vit que Lucrèce pleurait également. Comme un peu plus tôt, elle ne sut que faire, se sentant elle-même trop mal pour la réconforter. Enfin, au moins, Aureane avait la capacité à mettre de côté son propre malheur pour écouter celui des autres et la réaction de Lucrèce la força à se reprendre un peu. pleurer ne servait à rien, il fallait qu'elle se calme et prenne conscience que la fatigue l'incitait à se laisser aller excessivement.

Assise sur le lit, la jeune fille resta un long moment silencieuse, attendant que ses pleurs silencieux cessent tout à fait. Elle se sentait vidée, complètement épuisée et elle jeta un regard un peu perdu à Lucrèce. Elle aurait dû partir et laisser la baronne tranquille, elle le savait, mais elle n’avait aucune envie d’aller attendre seule le retour de Nicolaï, du baron et de ses hommes. Elle esquissa un petit sourire timide quelque peu forcé et murmura à son intention :

" Je suis désolée de vous ennuyer… "


Elle regarda à nouveau le sol, ne sachant qu'ajouter, retrouvant sa réserve habituelle à mesure qu'elle se remettait du choc.


" Ils vont revenir. "

Il y avait de la conviction dans ses paroles : elle voulait y croire. Faisant une prière muette à Néera elle espéra qu’ils seraient bientôt de retour. Pour être honnête, elle s’inquiétait surtout pour Nicolaï qui était parti seul. Harnyll et ses hommes, eux, étaient à plusieurs et ils ne fonceraient pas tête baissée dans un piège comme le chevalier risquait de le faire. Elle priait pour que le baron le retrouve vite. Quant à vaincre Veshork, c’était au second plan : elle voulait avant tout que Nicolaï rentre sain et sauf avant une quelconque vengeance. Elle exécrait le bandit, certes, mais pas au point de vouloir que le jeune homme risque sa vie pour cela.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 4 Juin 2010 - 1:10

Douleur. Sang. Douleur.

Ces mots raisonnaient en boucle dans la tête de Nicolaï alors que la lourde hache de Veshork venait de déchirer les mailles de son haubert. Le jeune homme réussi à se dégager. Mais trop tard. Le mal était fait.

Tenant son épaule droite et essayant vainement de stopper l’écoulement du sang, Nicolaï sentait que le combat était terminé. Il avait perdu. Cette blessure suffirait à apporter la victoire à Veshork. Sans son bras, il ne pouvait plus se battre comme il en avait l’habitude. En plus de cela, il était épuisé. Ce combat n’en finissait pas. En nage dans son armure, Nicolaï ne se sentait plus la force de vaincre. Il ne le pourrait pas. Pas avec cette blessure en tout cas.

Le sang continuait de couler, envahissant le tabard blanc et le teintant d’écarlate.

Le chevalier jeta un regard à Veshork. Celui-ci observait d’assez loin son adversaire, satisfait de lui-même. Il allait enfin en finir avec ce chevalier. Ensuite, il s’occuperait de la fille et sa vengeance serait complète.


« Tu sais, je me demande se que je vais lui faire en premier. Dit moi se que tu en pense. Je lui crève les yeux ou les tympans ? »

Nicolaï tenta une attaque aussi maladroite que désespérée contre le bandit. Veshork la para sans la moindre difficulté. Il ne semblait pourtant pas avoir décidé d’en finir tout de suite avec sa jeune victime. Non, c’était trop tôt. Il voulait le faire souffrir moralement avant de le tuer. Le plonger dans le désespoir.

« Ne joue pas à ça sale petit bâtard, ordonna Veshork. »

D’une torsion du poignet, il désarma Nicolaï. Entrainé par son élan, le jeune homme de retrouva au sol, son épée au pied de Veshork.

« Voila se qui vas se passer, déclara le bandit en prenant l’arme du chevalier. Je vais te raconter tout se que je vais lui faire subir avant de l’égorger. Et toi, tu vas m’écouter religieusement. Je vais même te demander ton avis. Tu vois, je suis magnanime. Une fois que nous aurons fini de bavarder, je te tuerais et j’irais chercher ta petite catin et je la ramènerais ici. »

Veshork s’éloigna avec l’épée de Nicolaï qu’il alla planter dans le sol assez loin pour que le chevalier ne puisse pas la récupérer.

« Quant je l’aurais ramener, je commencerais par l’enfermer dans la cage avec ton cadavre. Qu’en penses tu ? »

Nicolaï ne répondit rien, essayant de se relever avec certaine difficulté. Un grand coup de pied dans le ventre le renvoya directement mordre la poussière.

« Je t’ai demandé se que tu en pensais espèce de sale petit idiot. Quel est tas réponse. »

Nicolaï poussa un grognement de souffrance.

Veshork n’avait vraiment plus rien d’un homme. Il n’y avait plus chez lui la moindre parcelle d’humanité. Nicolaï resta au sol, vidé de ses forces, écoutant se monstre lui raconter se qu’il allait faire subir à Aureane. Le sang continuait à couler de sa blessure, mais c’était devenu quelque chose de secondaire. Se qui lui importait, c’était de trouver un moyen de sauver son amie. Il ne pouvait pas laisser Veshork poser ses sales pattes sur elle.

Il ne pouvait pas l’emporter face au bandit. Mais il y avait quelque chose qu’il pouvait faire pour l’empêcher de faire du mal à Aureane. foutus pour foutu, autant entraîner Veshork dans la mort.

Fermant les yeux, il adressa deux prières silencieuse. La première à Néera pour lui demander d’excuser le sacrifice qu’il s’apprêtait à faire. la seconde à Tari pour lui demander de l’accueillir dans son royaume.

Puis, Nicolaï se redressa tant bien que mal.


« Tu n’en a pas encore eu assez, s’exclama Veshork. »

Le chevalier ne répondit rien et se campa sur ses pieds face à son ennemi. Sans son épée, il ne lui restait plus qu’une seule arme. Veshork ne la lui avait pas enlevée car elle ne représentait pas de danger à ses yeux. Mais au contraire. De toute, c’était la plus dangereuse.

Nicolaï tira le poignard qui pendait à sa ceinture.


« Oh. Tu n’en a pas encore eu assez. Parfait. Peut-être qu’une main en moins te suffira cette fois. »

Nicolaï se mit à avancer en direction de Vehork.

Pour chaque chose il existe un prix qu’il faut se préparer à payer. Nicolaï s’apprêtait à payer le prix de la vie d’Aureane.

La suite se passa très rapidement. Nicolaï continuait à avancer. Veshork frappa le premier. Un coud de taille assez faible, mais suffisant pour sectionner la main gauche de Nicolaï à hauteur du poignet. Nicolaï bougea à la dernière seconde. Plutôt que son poignet, se fut son flan qui prit le coup. Les mailles se déchirèrent et le sang coula d’une nouvelle plaie.


« Mais que… »

Veshork n’eu pas le temps d’articuler un mot de plus.

Nicolaï s’était assez rapproché de lui. le jeune homme avait payer le prix, maintenant, il pouvait réclamer son dut.

D’un geste aussi sec que bref, le poignard de Nicolaï s’enfonça jusqu’à la garde dans la gorge du bandit.

Le reste fut confus. Veshork s’effondra, mort tandis que Nicolaï sentait ses forces le quitté. Il avait tué celui qui menaçait Aureane. Avait-il quelque chose d’autre à faire ? Il ne voyait pas quoi.

Faisant trois pas, le chevalier s’effondra à son tour, de fatigue et de douleur.

Dernier geste vraiment conscient, il détacha le mouchoir broder aux initiale d’Aureane de son bras et le porta à son visage. Visage qui s’illumina d’un sourire. Elle était sauve.

* * *

A travers les brumes vaporeuses d’une demi-conscience, Nicolaï ressentit de l’agitation autour de lui. il ouvrit légèrement les paupières et fut éblouit par la lueur d’une torche.


« Il est là monseigneur, cria une voie. »

On se précipita sur lui il y avait beaucoup de monde.

« Le médecin vite. Il est toujours vivant. »
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 4 Juin 2010 - 10:26

Lorsqu’Harnyll arriva à son tour dans la petite clairière devant le tertre, la première chose qu’il vit fut Nicolaï au sol, du sang coulant sur son tabard et formant une flaque qui s’élargissait peu à peu autour de lui. La deuxième fut Veshork, gisant à côté du chevalier, la gorge transpercée par le poignard du chevalier. Et le troisième fut le cadavre d’un mentiosis un peu plus loin.

Par les dieux, quel carnage, murmura-t-il.

Le premier soldat arrivé sur les lieux cria que le seigneur de Dyriet vivait encore. Se retournant, Harnyll fit signe à son médecin personnel, qu’il avait tiré du lit pour le forcer à le suivre.

Vite, occupez vous de lui. Soldats, préparez un brancard.

Tandis que le médecin s’agenouillait près de Nicolaï, plusieurs soldats se mirent en devoir de couper de longues branches afin de former le squelette d’une civière improvisée. Se rapprochant du blessé, le baron fut frappé par la pâleur du visage de son vassal, à croire que tout le sang s’était déjà échappé de son corps. De fait, seul un léger souffle indiquait que le jeune homme luttait contre l’appel du royaume de Tyra.

Imbécile, jeune imbécile… pourquoi s’était-il jeté tête la première dans ce qui selon toute évidence était un piège ? L’honneur ? La haine ? La vengeance ? Sans doute un peu de tout cela. Les insultes envers Aureane que Veshork avaient écrit dans la lettre avait du faire perdre toute mesure, toute prudence à Nicolaï.

L’aimait-il donc à ce point, sa timide compagne ? Il fallait le croire. Intérieurement, Harnyll du admettre qu’à la place de Nicolaï, et avec Lucrèce à celle d’Aureane, sans doute aurait-il agit exactement pareil… bien sur, cela il ne l’admettrait jamais.

Après quelques minutes de travail acharné, l’homme de l’art se releva et se tourna vers Harnyll.

Je ne peux rien faire de plus ici monseigneur. Il faut le ramener à Dyriet.
Supportera-t-il le trajet ?
Les dieux en décideront… mais il est jeune et robuste… nous pouvons espérer.

Sur ces paroles peu encourageantes, Nicolaï fut installé avec précaution sur la civière improvisée et la petite troupe reprit le chemin de Dyriet, laissant derrière elle le cadavre de Veshork pourrir sans sépulture.
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Nicolaï KalonErc'h
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 4 Juin 2010 - 18:19

Nicolaï sentait beaucoup de monde autour de lui, mais il ne parvenait pas à savoir de qui il s’agissait. Ses membres étaient trop lourds pour qu’il ait une chance de les soulever et les voies lui apparaissait comme déformée.

Etait-ce des amis ou des ennemis ? Pour être honnête, il n’en avait plus grand-chose à faire. qu’est-ce que cela pouvait bien changer après tout ?


« Accrochez vous seigneur. Restez avec nous. »

Mais c’était qui celui-là d’abord ? Le jeune chevalier ne le reconnaissait pas. Sa vision se troublait.

« Accrochez vous pour la demoiselle Aureane. »

Ah ! Le soldat venait de dire les mots magiques. Aureane ? Elle était en sécurité ? Elle l’attendait ? Bon d’accord, il allait garder les yeux ouvert dans ce cas. Tyra ne l’aurait pas tout de suite. Déjà, il voulait revoir Aureane.

Les soldats le soulevèrent es le placèrent sur le brancard improvisé. Les cavaliers ne tardèrent pas à repartir. Pendant que Nicolaï s’accrochait à la vie, le court convois avançait aussi rapidement que possible en direction de Dyriet.

Le médecin du baron observait l’état de son patient de manière aussi régulière que possible. Mais pour le moment, Nicolaï s’accrochait à la vie. Tyra ne l'emporterais pas tout de suite.


Cela rassura un peut l'homme le l'art. Il ne s'était pas entièrement trompé sur le jeune chevalier. Celui-ci était solide. Restait à espérer qu'il passerait la nuit.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeVen 4 Juin 2010 - 23:10

J’étais assise sur le lit de ma chambre en compagnie d’Auréane. J’essayais de la consoler avec des mensonges mais au final la situation se retourna contre moi et ce fut à elle de devoir me rassurer. Mes larmes coulaient. J’avais peur qu’il arrive un malheur. Que ferai je sans mon époux ?
Je balbutiai quelques paroles mais en vain celles-ci furent compréhensibles. Je demeurai en pleur. La demoiselle semblait avoir plus de convictions dans ses dires que ce que j’avais en les miens.

Au bout de quelques minutes qui ne furent pas longues à venir, je m’effondrai sur les genoux d’Auréane. J’avais peur en l’avenir et cela se voyait. Mes paroles allèrent d’ailleurs en ce sens.


Vous croyez réellement qu’ils vont revenir sains et saufs ?

J’avais un doute là-dessus. Quand on tombait dans un piège, on en ressortait très rarement indemne. La preuve en était Auréane qui fuyait la réalité. Finalement au bout de quelques minutes, mes larmes se tarirent. Me relevant doucement, le regard embué de larmes et de rouge, je tentais de me calmer.
Auréane proposa alors une tasse de tisane. J’acceptai sa proposition. Il fallait quelque chose pour me calmer les nerfs. Aussi une tisane était la bonne solution à mes maux. Je la laissai alors sortir de la chambre le temps qu’elle aille la préparer.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeDim 6 Juin 2010 - 14:00

Lucrèce semblait réellement complètement désespérée. Aureane finit par lui tendre un mouchoir, comme elle l'avait fait la veille, et tapota doucement le dos de la baronne. Pour un peu elle aurait eu l'impression d'être de retour chez elle, à consoler une de ses petites sœurs. Combien de fois les avait-elle écouté raconter leurs malheurs ? Lucrèce avait peut-être un rang élevé, mais en cet instant, elle paraissait surtout être une enfant fragile qui ne pouvait qu'attendrir Aureane.

" Bien sûr qu'ils reviendront sains et saufs, j'en suis certaine, au moins pour votre mari. Il est parti bien accompagné et je ne pense pas qu'il se jette dans un piège à la légère. "


Elle soupira discrètement. Elle en était beaucoup moins sûre en ce qui concernait Nicolaï. La gorge nouée par l'appréhension, elle se força néanmoins à poursuivre pour rassurer Lucrèce. Au moins, elle était sincère quand elle disait que le baron ne risquait probablement rien. Quoi qu'ait pu fomenter Veshork, le bandit n'irait sans doute pas s'en prendre à un groupe de soldats.

" Soyez sans crainte. "


Mais Nicolaï... Aureane se força à se calmer, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le cadavre du jeune homme. Pour contenir ses larmes qui menaçaient de couler à nouveau, elle se leva dès que Lucrèce se redressa.

" Je vais aller nous préparer une tisane, si vous le permettez, madame. "


Cela leur ferait du bien à toutes les deux. Elle descendit donc faire chauffer de l'eau, guettant au passage un éventuel bruit à l'extérieur. Mais non, rien, si ce n'était les autres dormeur éveillés qui avaient rejoint la grande table pour discuter. Plongée dans son angoisse, elle les ignora le temps d'attendre que l'eau chauffe, puis choisit de faire infuser de la passiflore. En quantité légère, cela les détendrait un peu sans pour autant les endormir. L'odeur lui rappelait son enfance et suffit déjà à l'apaiser. Lorsqu'elle remonta avec un petit plateau et deux tasses fumantes, elle semblait avoir retrouvé le contrôle de ses nerfs, même si intérieurement elle était malade d'inquiétude.

" Voilà, madame, j'espère que cela vous conviendra. "

Elle prit sa propre tasse, fit quelques pas autour de la pièce, se mordit la lèvre en s'efforçant de rester calme et finit par prendre une gorgée.

" Ils ne devraient plus tarder. "

De cela, elle n'avait aucune idée, mais c'était une façon de se rassurer, encore une fois. Et si Harnyll et ses hommes arrivaient trop tard ? Si Veshork avait réellement tendu un piège... elle en était presque certaine. Pourquoi Nicolaï avait-il fait cette folie ? Se torturer en ce posant toutes ces questions ne servait sans doute à rien, mais elle ne pouvait s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle. Elle détestait attendre de la sorte, rongée par l'angoisse. Les deux dernière fois que cela lui était arrivé, l'issue avait été tragique.


Elle sursauta, s'aperçut qu'elle fixait le vide, plongée dans ses pensées, avec sa tasse qui refroidissait dans ses mains. N'avait-elle pas entendu un bruit à l'extérieur ?
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 7 Juin 2010 - 7:05

L’instinct d’Aureane avait en effet vu juste. A l’instant où elle avait crut entendre un bruit à l’extérieur, le convois du baron rentrait à fond de train dans Dyriet, le médecin personnel du baron s’époumonant. En criant des ordres pour qu’on prépare des draps propres et de l’eau. Les dormeurs réveillé ne se firent pas prier en apercevant la civière. Se furent les soldats qui réagirent le plus vite. L’un d’eux monta rapidement en direction de la chambre où il savait trouver la baronne et Aureane. Il fallait à tout prix les empêcher de voir cela. La demoiselle Aureane avait semblé assez mal durant toute la journée. Inutile d’en rajouter inutilement par la vision du sieur KalonErc’h en sang.

Aussitôt qu’il le put, le soldat leur barra le passage.


« Madame, le baron est sain et sauf. Il n’a pas la moindre égratignure. Il vas, bien, dit-il pour rassurer la baronne. »

Il ne parlait pas de Nicolaï. Aureane le regardait avec des yeux suppliant, mais il ne parvenait pas à lui dire qu’il risquait de mourir.

« Place, place, poussez vous que diable, s’énerva le médecin en essayant de forcer le passage. »

Réagissant avec autant d’efficacité que de rapidité, le soldat de la garde d’Harnyll poussa Aureane et la baronne dans leurs chambres. Il ne fallait pas qu’elles voient ça.

Mais déjà, le médecin et les soldats qui portaient Nicolaï passaient dans le couloir. In extremis, la porte de la chambre fut refermée et le soldat poussa un soupir. Avaient-elles vu quelque chose ? Il n’en savait rien. Pour le moment, il allait faire en sorte qu’elle ne voient rien de plus au cas où quelques chose ait déjà heurté leur regard. Malheureusement, cela devait passer par le fait de leur interdire pour le moment l’accès à une partie du couloir dont la chambre du jeune seigneur où le médecin commençait à exercer son art.

Le soldat ouvrit la porte après quelques instant.


« Veuillez m’excuser madame. Le baron est en bas, si vous souhaitez le rejoindre. »

« Et… et le... le sieur KalonErc’h ? »

La voie d’Aureane était faible et tremblante comme si elle redoutait plus que tout la réponse à sa question.

« Il… n’est pas en mesure de vous voir pour le moment. »

* * *

Avec la dose d’alcool qu’on lui avait fait avaler, Nicolaï était pour ainsi dire complètement ivre. Au bord du coma éthylique pour tout dire. Malheureusement, cela ne l’empêchait pas d’avoir mal. Terriblement mal.

Il laissa échapper un gémissement de douleur au moment où on nettoyait ses plaies. Où était-il donc ? En enfer ?

Il aurait voulut supplier pour qu’on l’achève. Que cette torture finisse enfin. Pitié. Par pitié, finissez en.

Une nouvelle rasade d’eau de vie vint couler dans sa gorge. Forcé de déglutir, Nicolaï sentit le liquide couler vers son estomac et se répandre à travers ses veines, atténuant la douleur et la rendant juste insupportable.


« Aureane, murmura-t-il dans un souffle en serrant le fin mouchoir blanc dans sa main. »

Il ne la reverrait plus. C’était certain à présent. Il était en enfer, mort. Même s’il avait sauvé la jeune femme de Veshork, il ne pourrait jamais la revoir. Il aurait pourtant tant aimé.

Consciencieusement, le médecin passa un morceau de tissus parfaitement propre sur la plaie à l’épaule pour finir de la nettoyer.

Nicolaï ne put plus tenir plus longtemps et sombra dans l’inconscience.

* * *

Le médecin d’Harnyll descendait les escaliers menant à la grande salle où tout le monde attendait, visiblement anxieux. L’homme qui arrivait devait paraître tout à fait sinistre, essayant les sang sur ses mains et son visage, le tablier blanc qu’il avait improvisé lui-même taché du sang du jeune chevalier.

Combien de fois avait-il crut le perdre ? Combien de fois le chevalier n’avait résisté que de manière quasi miraculeuse à l’appel de Tyra ?

Ce garçon possédait une force incroyable.

Mais tout se sang perdu.

Il s’arrêta devant la foule des soldats et serviteurs qui se trouvait dans le manoir, l’air grave.


« Il passera la nuit, finit-il par dire. Il s’en est fallut de peux, mais il n’appartiendra pas à Tyra pour le moment. »

Indifférent à l’explosion de joie de certain ou aux soupirs de soulagement d’autres, le médecin personnel d’Harnyll restait plongé dans ses pensées.

C’était à sa façon un véritable miracle. Où ce chevalier était béni par Néera ou bien Tyra ne voulait vraiment pas de lui. Avec tout ce sang perdu, le médecin aurait crut qu’il se serait éteint depuis longtemps.

La première plaie, celle à l’épaule avait été déviée par la côte de maille. Au lieu de lui arracher le bras, elle avait entamer l’épaule. Certes, de manière importante, mais le chevalier retrouverait l’usage complet de son bras. La seconde blessure avait évité de peut de percer un poumon. la chair avait été entaillée jusqu’à l’os là où la hache avait frappé. Trois côtes était fissurée. Apparemment, on avait attribuer au chevalier un coup de pied tout à fait magistral.

En réalité, ces blessures n’étaient pas si grave. Aucune artère majeur n’avait été toucher et les organes étaient globalement intacte. Non, se qui était le plus grave, c’était la perte de sang.

Enfin bon, le chevalier vivrait. Tout du moins si aucune gangrène ne venait s’en prendre à lui. Les plaies étaient propres et saines, elle se refermerait avec l’aide des points de suture qu’il avait apposé et à présent, elles étaient toute bandée proprement. Le saignement s’était arrêté. Tout irait donc bien de ce côté-là.

Doucement, il se rapprocha de la demoiselle en bleu. La seule femme présente à l’exception de la baronne en fait.


« Vous pouvez monter le voir si vous en avez envi demoiselle. Pour le moment, il se repose et dors tranquillement. Mais vous pourrez toujours le veiller si le cœur vous en dit. Je pense qu’il sera heureux de vous voir à son réveil. »

Le médecin ne mentionna pas qu’à plusieurs reprises, il avait parfaitement entendu Nicolaï murmurer le nom de la jeune femme comme une prière.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeLun 7 Juin 2010 - 22:39

Aureane s’apprêtait à sortir en coup de vent pour savoir ce qu’il advenait de Nicolaï lorsqu’un soldat surgit devant elle, lui barrant le passage. Pour un peu, elle lui serait rentrée dedans, mais elle s’arrêta in-extremis, quoiqu’elle n’ait pas l’intention de rester là à attendre. Que signifiait le regard qu’il leur lançait, cette hésitation ? Son cœur se serra alors qu’elle attendait, durant ce qui lui parut des heures, une explication.

" Madame, le baron est sain et sauf. Il n’a pas la moindre égratignure. Il vas, bien. "

Ces quelques mots figèrent la jeune fille qui était prête à passer malgré tout la porte. Devenant encore plus blême qu’elle ne l’était déjà, n’osant comprendre le sens de l’omission, elle resta pétrifiée, dévisageant le soldat. Le regard désespéré qu’elle lui lança n’obtenant aucune réponse, son visage se décomposa.


" Tyra, aie pitié… "
murmura-t-elle sur le point de s’effondrer.

Seulement, il fallait bien qu’elle se fasse une raison, non ? Le silence du garde était assez éloquent... Elle n'arrivait pourtant pas à le croire... c'était impossible, c'était un cauchemar... Le remue-ménage qui suivit lui fit ouvrir de grands yeux, mais elle fut repoussée dans la chambre avant d’avoir pu voir quoi que ce soit. Elle n’y comprenait plus rien : qui le médecin devait-il soigner ? Nicolaï ? La déesse avait-elle entendu sa prière ? Elle était sur le point de s’effondrer, mais elle continuait à actionner la poignée de la porte pour sortir, ignorant tout à fait Lucrèce. Par les Cinq ! Elle n’avait pas besoin qu’on la ménage ! Elle aurait été prête à repousser elle-même ce soldat qui devait faire deux têtes de plus qu’elle, elle s’en moquait… Puis elle s’immobilisa : si elle sortait, qu’allait-elle faire ? Ce n’était pas ses affaires, après tout. Ce n’était pas parce que la vie du jeune homme lui tenait à cœur que quiconque estimait que ça la regardait.


La porte se rouvrit, pourtant, le soldat annonçant à la baronne que son mari l’attendait. Aureane voulait bien rester à l’écart si on l’exigeait, mais elle avait besoin de savoir au moins ce qu’il en était de Nicolaï. Elle osa donc demander timidement comment il allait. Il ne pouvait pas être mort…

" Il… n’est pas en mesure de vous voir pour le moment. "


Elle hocha la tête, se mordant la lèvre et resta un long moment appuyée dans l’embrasure de la porte. Elle finit par descendre dans la salle commune, se réfugia dans le coin cuisine ou, elle l’espérait, on la laisserait en paix. Elle voulait être là quand le médecin donnerait son verdict, mais elle n’avait aucune envie de parler ou même d’être rassurée.


Elle triturait machinalement un torchon en murmurant une prière lorsque le médecin descendit les escaliers. Le temps sembla se suspendre alors qu’elle retenait son souffle, indifférente aux autres personnes présentes.


" Il passera la nuit. Il s’en est fallu de peu, mais il n’appartiendra pas à Tyra pour le moment. "

Une vague de soulagement submergea Aureane alors qu’elle remerciait confusément tous les dieux. Elle crut qu’elle allait se remettre à pleurer, de joie, cette fois, mais elle se calma, voyant approcher le médecin.


" Vous pouvez monter le voir si vous en avez envie demoiselle. Pour le moment, il se repose et dort tranquillement. Mais vous pourrez toujours le veiller si le cœur vous en dit. Je pense qu’il sera heureux de vous voir à son réveil. "

En temps normal, elle aurait remercié et se serait demandé pourquoi il lui disait cela à elle, mais elle était si soulagée qu’elle se contenta de hocher la tête et de filer en direction de la chambre sans se poser de question. Arrivée sur le seuil, elle se calma, néanmoins et poussa la porte tout doucement, avec d’infinies précautions pour ne pas risquer de réveiller le blessé.


Nicolaï dormait, effectivement. Plutôt paisiblement, mais c’était sans doute dû aux drogues données par le médecin, supposa la jeune fille. En tous cas, même si du sang maculait les draps par endroit, il était bien vivant. Le voir par elle-même lui enleva un poids énorme. Qu’avait dit le médecin ? Il avait parlé de le veiller, non ? Pour être honnête, elle ne savait plus, reprenant à peine ses esprits. Enfin… il lui paraissait logique qu’étant donné l’état critique dans lequel il se trouvait, il fallait que quelqu’un soit là au cas où il se réveillerait ou, pire, s’il y avait un souci.

Avisant une chaise, elle s’y installa, près de la fenêtre où le jour ne tarderait pas à poindre. Posant les yeux sur le jeune homme, elle sourit légèrement en voyant que son souffle semblait régulier. Il était vivant… elle ne cessait de se le répéter, comme pour s’en convaincre. Elle avait tellement craint le pire ! Bien-sûr, il n’était peut-être pas tout à fait tiré d’affaire et nul doute qu’en se réveillant, il souffrirait beaucoup, au vu de ses bandages. Mais au moins, il y avait l’espoir qu’il s’en remette. Accoudée sur le rebord de la fenêtre, elle prit conscience qu’elle ne savait même pas ce qu’il en était de Veshork et que, vraiment, c’était bien le dernier de ses soucis. Tant que Nicolaï vivrait, elle s’estimerait heureuse.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 8 Juin 2010 - 11:45

Auréane s'éclipsa pour aller nous chercher de la tisane. Je demeurai en pleurs sur le lit. Quand elle revint j'essayais de sécher ces larmes qui me brouillaient les yeux. Le temps passait et sans s'en rendre compte plus d'une heure était passée, une deuxième et même une troisième. Le temps semblait long mais pourtant tellement court.
Du bruit se fit entendre. Etait ce une hallucination ? Du tout. On revenait au manoir. Alors qu'avec Auréane on voulut se précipiter pour vérifier que c'était bien son ami et mon époux qui étaient de retour un garde nous barra le passage.

Il m'informa que le baron était sain et sauf et que je n'avais pas à m'inquiéter. Je poussais alors un soupire de soulagement mais il n'avait rien dit à propos du chevalier. Qu'en était il ? Quand le médecin tenta de forcer le passage cela ne faisait aucun doute qu'il avait du arriver malheur au chevalier.
Nous fûmes alors reléguées dans ma chambre. Que nous cachait on ? On nous empêcher de voir quelque chose. Finalement la porte s'ouvrit alors que le bruit du couloir s'atténuait. Le garde me dit que je pouvais rejoindre mon époux qui se trouvait en bas. Auréane demanda pour Nicolaï mais on lui répondit simplement qu'il n'était pas en état de la recevoir.

Je descendis alors les escaliers pour rejoindre mon époux. Une fois en bas, je le serrai dans mes bras. Tant pis s'il était couvert de poussières et de sang. Levant mon regard embué de larmes, je lui dis alors.


Ne commettez plus jamais pareille folie. Qu'adviendra t-il s'il vous arrivait malheur?

Je n'aimais déjà pas quand il joutait car une mauvaise chute pouvait être dangereuse alors s'élancer à la poursuite d'un de ses vassaux tombé dans un piège, encore moins. Quelque minutes après le médecin apparut apportant des nouvelles du blessé. Auréane pouvait aller le voir à présent.
C'est ce qu'elle fit car elle s'éclipsa sans un mot. Toute la tension accumulée depuis que mon époux était parti retomba d'un coup. Mes jambes se dérobèrent sous moi avant de m'évanouir. Je n'avais rien c'était juste le contre coup de cette tension qui m'avait laissée en alerte durant la nuit.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMar 8 Juin 2010 - 22:38

Quant les médecins vous droguent pour que vous dormiez, ils n’y vont pas de main morte. En général, c’est une véritable dose de cheval. Tout du moins, c’est se que le médecin du baron avait donner à Nicolaï. Quoi qu’il en soit, le jeune homme ne se réveilla pas avant que la soirée fut déjà bien avancée le lendemain.

Mais les drogues ont parfois un effet étrange sur les cerveau qui lui-même à un mécanisme assez particulier. Ajoutez à cela le fait que celui du jeune seigneur de Dyriet ait un fonctionnement plus qu’étrange et vous obtiendrez un cocktail des plus détonnant.

Enfin bref.

Intéressons nous aux images bien étrange que produisit le cerveau de notre jeune chevalier pendant les longues heures de son inconscience.

* * *

Le ciel était sombre. Non, il ne pleuvait pas, c’était juste la nuit et on y voyait pas grand-chose.

Dans une partie douteuse d’un port, trois personnes encapuchonné progressent rapidement vers un navire prêt à lever l’encre mais dont les marins semblaient de mèche avec le trio mystérieux.

Un étrange trio en effet. Une jeune femme aux yeux pareils à deux perles de fer et dont les boucles brunes coulent sur les épaules. En la voyant, les marins poussent des sifflement et des commentaires assez équivoques. Ils sont vite remis à leur place par le regard noir de l’homme qui semble guider le groupe. Assez grand, les cheveux noirs et raides, il porte une épée longue au côté. Le manche usé montre que cette arme a été utilisée et ne laisse rien présagé de bon quant au sort des marin s’ils s’obstinent à dévisager sa compagne.

L’homme est nerveux et fait tourner autour de son doigt une grosse chevalière d’argent ornée d’un saphir représentant le même blason que sur le tabard qu’il porte et qui apparaît de temps à autre.


« J’aime pas son regard, murmure un des marins à son collègue en désignant l’homme. »

« Boucle la crétin. Tu as pas vu qui c’était ? Ce type a du sang de Sombre dans les veines. Garde ta langue où il s’en chargera. »

J’ai dit qu’il y avait trois personnes dans cet étrange groupe. En effet. Le troisième est un enfant d’une dizaine d’année. Plutôt svelte, il ressemble beaucoup à sa mère. Peut-être est-ce seulement ses yeux d’un gris métallique qui donnent cette impression, en tout cas, on ne peut nier une certaine ressemblance entre l’homme et le garçon.

« Maman, pourquoi on doit partir. J’ai sommeil et puis Dana a dit qu’il y aurait de la tarte au citron demain. Pourquoi on peut pas rester pour la tarte au citron ? »

La femme prit son fils dans ses bras et alla s’asseoir un peut plus loin, ignorant les regards envieux des hommes sur son passage. Il faut dire qu’elle était belle. Très belle même. Et tout le monde ici connaissait sa réputation. Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour retourner en arrière et effacer ce pesant passé. Toute ces années perdues en vain.

Posant son fils sur ses genoux, elle le berça doucement, passant la main dans ses cheveux et lui chantant doucement une petite chanson qui avait toujours apaisé l’enfant.


« Câlin câlinou, dans le cou, d’un petit pouyou, assis sur mes genoux.
Câlin câlinou… »


L’enfant ne tarda pas à s’endormir et sa mère, le serrant contre elle versa des larmes en silence.

Son amant s’approcha d’elle, l’air grave. En fait, il avait toujours l’air très grave. Il se mit assis à côté d’elle et la prit tendrement dans ses bras.


« Tout ira bien mon amour. Je te le promet. Tout ira bien. »

Mais le destin semblait avoir été cruel ce soir. Le demi-drows entendit au loin et bien avant tout le monde le bruit des soldats qui courraient vers le port en ordre de marche. Il n’avait qu’une chose qu’il pouvait faire. Tirant de sa poche une petite chaîne de fer, il y passa sa grosse chevalière et mit le collier improvisé autour du coup du garçon endormis.

« Arthan, qu’est-ce qui se passe, interrogea la femme. »

« Ils arrivent… trop vite. »

Elle se trouva d’un seul coup pétrifiée. Non, il n’allait pas… déjà, son amant se levait et se dirigeait vers la passerelle, tirant son épée.

« Arthan non. Ne fait pas ça, cria-t-elle. »

Là aussi, il était trop tard. Le demi-drow coupa lui-même les amarres et le navire commença ç glisser hors du port en direction du sud. Il fallait juste leur laisser un peut de temps et ce navire serait introuvable sur la mer Olienne.

« Monseigneur, s’écria le capitaine du vaisseau. »

Le demi-drow lui accorda un geste d’au revoir.

« Veillez sur elle Garth. Empêchez la de faire une bêtise. Elle les réussi trop bien. »

« Arthan. Se n’est pas un jeu, reviens ici tout de suite, s’énerva la jeune femme. »

« Trop tard mon amour. N’ai pas peur. Je t’attendrais. »

« ARTHAN !!! »

Les marins durent l’empêcher de sauter par-dessus bord pour rejoindre son amant. Le chevalier demi-drow avait raison. Elle réussissait très bien les bêtises.

Réveillé par tout ce remue ménage, l’enfant aux yeux gris regardait le bijou son cou. Une grosse chevalière d’argent sur laquelle était incrusté un magnifique dragon de saphir et dont l’intérieur était gravé de runes formant un mot étrange. KalonErc’h.

* * *

Quel étrange rêve.

Se furent les premières pensées de Nicolaï. Celles qui précédèrent la douleur terrible qui iradiait de son flan et de son épaule. Le jeune homme gémis de douleur.

Il avait soif. Que ne donnerai-t-il pas pour une goute d’eau ?

Ouvrant les yeux, il trouva un plafond au dessus de lui. Ses souvenirs de la veille se bousculaient dans sa mémoire. Que c’était-il passé ?

Ah oui.

Veshork, le mentiosis, le sang, la douleur.

Etait-il chez Tyra ? Non, sinon il ne ressentirait pas la douleur.

Mais alors où était-il ?

Fixant le plafond, Nicolaï essaya de se rappeler de se qui s’était passé. Mais son rêve encombrait sa tête.

Quel rêve étrange.
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MessageSujet: Re: Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]   Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane] - Page 2 I_icon_minitimeMer 9 Juin 2010 - 20:50

Une pluie fine tombait sur Dyriet, accentuant encore le côté lugubre de la scène. Pendant la nuit, les soldats avaient bâti une potence sommaire… deux poteaux verticaux et un horizontal. A ce dernier pendaient une dizaine de nœud qui n’attendaient plus que de cravater les membres de la bande de Vershork.

Ces derniers, sortit de force de leur cellule, furent amenés de force et installés sur des caisses, la corde passée au cou. Ils ne faisaient pas belle figure et tentaient en vain d’échapper aux bras puissants de leurs bourreaux. Harnyll savait qu’ils avaient refusé la visite du prêtre de Néera venu en hâte d’Arcani pour leur apporter un réconfort spirituel, insultant le brave homme et vouant la déesse aux gémonies.

Le baron d’Ysari, tout vêtu de noir, s’avança et prit la parole.

La cour baronniale d’Ysari vous a juger et reconnus coupable des accusions portées contre vous. La peine décrétée est la peine de mort. Avez-vous une dernière parole à prononcer ?
Va crever sale bâtard, cracha Ramek.

Ultime pied de nez d’un acteur raté, se dit Harnyll. Sans doute voulait-il rester dans l’histoire locale comme celui qui a su injurier le baron jusque sur la potence. Le bandit qui aurait su défier la mort et dont on parlerait longtemps dans les chaumines. Sans doute… mais sans doute aussi cela aurait-il été plus impressionnant si une odeur désagréable n’avait pas indiquée qu’il venait de se chier dessus.

Puisse Néera avoir pitié de vos âmes.

D’un geste, Harnyll fit signe aux gardes placés derrière les condamnées, qui firent sauter les caisses d’un violent coup de pied. Se retournant, le baron reprit la direction de ses quartiers tandis que les bandits entamaient leur dernière danse dans les airs.

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