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 Promenade au clair de lune [Aetius]

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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 10:28

Viktor m'avait reconduite à mes appartements suite à ce malaise que j'avais fait en compagnie du baron et du seigneur d'Ivrey. Le tempérament jaloux de Viktor avait fait que le jeune homme n'aurait pu me venir en aide même s'il l'avait désiré. Pour le moment, je reposais sur un grand lit dans ce qui fut mes appartements.
Il me fallut quelques heures pour reprendre connaissance mais les servantes veillaient avec beaucoup d'attention sur moi. Elles semblaient dévouées au ordre du baron. En même temps qui ne le serait pas. Quand finalement j'ouvris les paupières, la plus jeune héla la plus vieille qui se précipita à mon chevet.

Elles échangèrent quelques paroles alors que cela bourdonnait dans ma tête comme un essaim d'abeille. La plus âgée m'expliqua que j'avais fait un malaise et qu'il vaudrait mieux que je me repose d'ici le souper de ce soir. J'acquiesçai d'un signe de la tête alors qu'Edelweiss sauta sur mes genoux pour me tenir compagnie dans ce triste moment de solitude.
Le soir était venu, le repas se fit dans un silence quasi mortuaire. Le sujet qui avait été abordé dans l'après midi ne retomba pas sur la table. L'entrée nous fut servie, un velouté de pois cassés. Délicatement, plongeant ma cuillère dedans, je ne fixai que mon assiette comme pour le reste des plats qui suivirent : Faisan sur son lit de morilles, fromages d'Odelian, vins de Hauteval, corbeilles de fruits frais, et pour finir mignardises au miel, à la rose et à la mûre.

Le repas était fini et je n'avais pas touché à grand chose. Sans un mot,alors qu'on nous déversait, je me levai, fis une galante révérence et laissai ces messieurs entre hommes. Il n'avait pas besoin de moi pour aller discuter autour d'une bonne liqueur dans un des petits salons.
Pour ma part, je me rendis sur la terrasse pour y faire quelques pas. Il y avait des jardins qui s'étendaient devant mes yeux ébahis. Je voulu y faire un tour de ce pas. La température extérieur était fraiche et agréable, cela serait sans doute le meilleur moment pour une petite ballade. Prenant sur un chandelier un candela, je descendis les marches menant aux jardins.

Seul un petit point lumineux se faisait voir dans l'obscurité de la nuit. Ce petit point n'avait pas été vu par Viktor. Car quand je le quittais généralement c'était pour rejoindre ma chambre. Il n'y avait pas de raison que cela soit différent ce soir là. Néanmoins, une autre paire d'yeux avait vu cette petite flamme à travers la fenêtre...
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Aetius d'Ivrey
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 13:35

Le voyage avait duré quelques jours de Pharembourg à Missède, la campagne profonde scylléenne était plutôt gibbeuse et sa suite fortement chargée (pas facile de trimballer toute une foule de chevaliers et de robins déployant un apparat des plus lourds). Chevalier dans l’âme et fort jeune qui plus est, Aetius avait déjeuné frugalement pour profiter de son fief pour y chevaucher, jetant son palefroi au galop sans crier gare sur les collines environnant les routes accidentées et rapidement suivi par toute une bande de chevaliers enthousiastes. Une véritable image d’Epinal, certes, mais qui avait coûté la patte à l’un de ses chevaux, une belle chute et le rire de cette jeune et encore si naïve troupe de cavaliers scylléens. Les joutes s’étaient improvisées au milieu d’un champ à l’allure aussi pauvre que les blés qui y croissaient, les combats à l’été, les rires et le vin sous une oliveraie. De l’insouciance. De l’inconscience et sûrement pas l’attitude d’un comte en puissance. Mais que voulez-vous, être chevalier dans l’âme et fort jeune de surcroît n’aide pas à la réserve ni même à l’intelligence.

Je digresse, certes. Ainsi, le jeune régent se contentait de repas frugaux, de courses dans des champs et toutes ces choses qu’une jeunesse stupide et assez dotée pour le bien montrer faisait. Aussi, le souper qui fut donné eut droit à l’honneur d’être dévoré par messire le régent. Que ce soit les potages à la consistance de purée, le cuissot de faisan ou encore les verres de Hautval, ce rouge puissant et goûteux qui se mariait parfaitement à la volaille. Toujours un peu soldat, il voulait se repaître de tout, comme pour se prémunir contre des lendemains qui tenaient moins au ventre, mais comme il était aussi un jeune noble observé par le vieux regard d’Hubert, son conseiller, qui d’une œillade aussi froide que polie (Hubert était très poli) lui rappelait son rang, il retenait ses instincts primaires d’ancien errant. Comme pour compenser, il buvait plus que de raison, bien qu’il eût appris au côté des nains à tenir l’alcool tout en tenant droit. Ah ! Le vin était si bon, loin des piquettes d’Oësgard ou de Serramire, qu’il semblait être l’œuvre de quelque enchanteur. Comme sous un charme, il commença le dîner en monopolisant la parole, parlant de tout et surtout de rien. Puis, la soirée avançant et les cruches se vidant, il se faisait de plus en plus taciturne, écoutant les saillies les plus pauvres, les généralités les plus banales, comme si elles étaient le fruit d’une longue sagesse, comme s’il buvait non pas des discours sans grand intérêt, mais un calice rempli à ras bord d’une sagesse divine. Le vin illumine l’âme ! Et voilà notre jeune sot se piquer de curiosité pour tout, riant parfois dans un éclat involontaire, appréciant plus qu’il n’était nécessaire un bon mot.

Déjà, la nuit était tombée et le souper allait bientôt se conclure sur une dernière rasade. Entre hommes, d’ailleurs. La fiancée du baron prit congé d’eux en une révérence qu’Aetius trouva d’une extraordinaire grâce. Il se contenta de sourire silencieusement, fixant sur elle un regard appuyé et bienveillant, celui des hommes qui laissent le vin les attendrir avec des songes. Et des songes, l’Ivrey en avait plein la tête. Et alors qu’on honorait un alcool fort qu’il ne connaissait pas, il se pencha à l’oreille de Cyano des Isles, l’homme qui l’accompagnait avec Hubert, et lui dit avec un bonheur franchement accentué par l’alcool qu’ils devraient, non devaient, non doivent chevaucher sous ce clair de lune. Cyano, qui avait moins bu mais qui était touché par la grâce de l’ivresse acquiesça, un sourire de benêt planté sur son visage. Les deux hommes prirent congé du reste de l’assemblée et quittèrent la pièce pour rejoindre les jardins.

Mais alors qu’il passait devant l’une de ces larges fenêtres qui constituaient la grande partie des murs de cette ‘forteresse’, il y aperçut une lueur. Tissant mille hypothèses aussi peu réalistes que claires sur l’origine de ce feu follet, le régent s’arrêta net et retint d’un bras son compagnon.
« Non, pas de chevauchée. »
« Mais le clair de lune, le triple-galop dans la pénombre, les villageois terrorisés, le panorama, tout ce que tu as dit ! »
« J’ai dit : non. »
« Mais… le panorama... »
« Non. »
« Les villageois terr… »
« Baste ! »
Une moue déçue se dessina sur le visage de Cyano, bientôt accompagnée d’une lueur peu amène dans ses yeux sombres. Aetius, étonné, lui fit une tape sur l’épaule, lui promit une chevauchée dans la campagne missédienne avec tous les chevaliers, dévastant bosquets et cultures pour leur plus grand plaisir, mais pas ce soir. Cyano se retira d’un pas traînant, l’Ivrey sortit.

Se rapprochant de la faible lumière, qui semblait glisser sur l’herbe des jardins, il se dissimulait et avançait à pas de loup en direction de l’apparition. Apercevant enfin la silhouette de la fiancée du baron, l’alcool élargit son sourire benoît et le fit se saisir de sa dague. Dégainant en silence, il toisa un instant Agnieszka, jeta un regard à un troupeau de fleurs qui dormaient là et trancha la tige de l’une d’elle. Alors, fleur en main, sourire aux lèvres, dague au fourreau, il continua de se mouvoir dans le dos de la jeune beauté. Une fois tout proche, il se contenta de plonger son regard clair sur la robe de la dame et de chuchoter ces paroles :
« J’ai dit qu’aucune d’elles ne vous égale, damoiselle, mais celle-ci, j’ai la folie de le croire, rehaussera encore un peu plus votre joliesse. »
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 14:23

Je marchais lentement dans la pénombre de la nuit, où seule la lune était l'unique spectatrice. Je m'étais extirpée de ce repas pour faire quelques pas seule. Je n'avais pas encore eu le temps de visiter ce jardin. Il est vrai que j'aimais beaucoup cet art végétal sans vraiment savoir pourquoi. De plus je voulais fuir l'affreuse vision que j'avais eu dans l'après midi après que monseigneur d'Ivrey eut parlé de ces assassinats en pagaille de nobles.
Je faisais parti très certainement de ces nobles dont on avait voulu exterminer pour une quelconque raison de pouvoir. Tout cela me dépassait. Car cela signifiait que je n'étais pas la seule dans ce cas. Les autres avaient elles eu plus de chance dans leur malheur ? Car il ne me restait rien de cette époque hormis ce bracelet qui ne me quittait jamais et un collier assorti qui était rangé dans un coffret.

L'astre lunaire me baignait dans un halo argenté me faisant oublier mes peines et mes tourments. Elle seule, savait ce qui s'était passé ce soir là. Elle avait été la spectatrice lointaine et muette de toute cette atrocité. J'étais comme elle à présent, une âme errante sans passé et avec un avenir incertain si cette tragédie devait se renouveler.
Je me pensais seule dans les jardins car rien ne laissait présager la compagnie d'une autre personne. Seule ma chandelle brillait telle une étoile dans cette sombre masse végétale. Pas un bruit, le silence, l'oubli. Puis soudain un chuchotement se fit entendre dans mon dos. Cela me fit sursauter et lâcher le candéla qui tomba à terre pour s'éteindre me plongeant dans l'obscurité la plus totale. Car ce fut à cet instant qu'un nuage épais passa devant la lune pour en dissimuler la clarté.

Une voix alors se fit entendre. Elle était douce et charmeuse. Cet homme dont je ne vis le visage dans un premier temps vantait mes beautés et me faisait présent d'une fleur. Cela aurait été impoli de refuser aussi innocent présent. Aussi m'inclinant en une douce révérence, j'acceptai la rose. Le nuage se dissipa et laissa apercevoir le seigneur d'Ivrey.
Portant la rose à mes lèvres, elle fur à bonne distance pour que j'en hume son parfum envoûtant. Cependant, il était peu convenable que le régent et moi même nous nous trouvâmes seuls dans les jardins en une heure si tardive. Cela pourrait porter à rumeurs. Mais le régent était gentil homme aussi, je ne devais craindre aucune folie de sa part.

J'étais toujours muette et pas une seule fois depuis le début de son séjour parmi nous, il avait entendu le son de ma voix. Il ne savait pas à moins que Viktor le lui ait dit après mon évanouissement mais je ne pense pas. Je gratifia donc le seigneur d'un sourire pour cette rose offerte et ce joli compliment.
Malheureusement toutes les roses même les plus belles ont des épines. Il fallut que mon index droit ne se pique avec ce dard végétal me faisant lâcher la fleur qui chuta à mes pieds et perler une goutte de sang sur mon index.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 16:18

A Garfield et le côté de la pièce.

Interprétant ce sourire comme le ferait n’importe quel jeune homme échauffé par le bon vin, Aetius y vit une première invitation. Une permission pour pouvoir continuer ce cérémonial courtois, voire même un aveu. Car oui, Aetius ressentait les vapeurs d’alcool, et tout le monde sait qu’elles empêchent souvent la lucidité de faire son boulot et la raison d’éviter à leur propriétaire de se mettre dans les pires embrouilles. Or, l’esprit du chevalier avait offert des vacances à Lucidité et Raison, et l’onirisme des esplièges dieu de Hautval et de Caruw avaient décidé de prendre le relais. Erreur ? Grosse erreur ! Frayer avec la fiancée de son voisin le baron de Missède, seul, dans les jardins, en pleine nuit et à quelques dizaines de mètres de la centaine d’hommes qui arpentaient la forteresse, ça n’avait rien de raisonnable. C’était plutôt le meilleur moyen de provoquer une guerre, vu la jalousie manifeste du baron envers sa future femme.

N’écoutant pas plus que ça la voix qui lui criait « Non ! » et sans voir dans cette situation périlleuse autre chose qu’un merveilleux danger, des risques aussi inconsidérés que grisants, Aetius se préparait à se jeter dans la gueule du loup. Perdu dans les limbes et dans l’observation placide de son interlocutrice nocturne, il ne réagit pas immédiatement à la blessure infligée par la fleur déchue. Il continuait, un sourire élargi aux lèvres, à savourer cet instant, ce sourire réciproque, et les idées marécageuses, informes et sans aucune logique qui flottaient dans son cerveau complètement vidé de ses capacités habituelles. Et puis, soutenant toujours le regard de la fiancée, il s’inclina légèrement, content comme seuls les idiots peuvent l’être, ramassa la rose et, la tendant de nouveau à la dame, esquissa un léger pas vers elle. Le mouvement de sa main excusait cette intrusion du jeune régent vers un peu plus de proximité : il se contenait de rendre son bien à la belle, voilà tout Cependant, se sentant bizarrement mal à l’aise, il voulut détourner l’attention de la beauté et commença par dire : « Parfois, la beauté… » Mais avant même de terminer sa tragique tentative de diversion, il tangua dangereusement et chut lentement, avec une insouciance béate et, pis, en entraînant avec lui la jeune femme.

Prenant soudain conscience qu’il tombait avec la légèreté et la maladresse de l’homme ivre, contraignant quasiment la malheureuse à le rejoindre dans sa défaite contre la cruelle gravité, il attrapa d’une main ferme le bas du dos d’Agnieszka, plaça sa jambe en avant et ramena son corps et le sien dans une position plus verticale… avant de s’écarter d’un pas. S’ensuivit un silence où le jeune homme, encore grisé, eut un air gêné et passa une main dans sa chevelure noire, qu’il frotta nerveusement.
« Je crois que j’ai trop bu. » se contenta-t-il d’annoncer en guise de morale de l’histoire. Nouveau flottement. Il se souvint qu’il avait encore la rose dans sa main gauche et se rendit compte que, sous le coup de la surprise, il l’avait serré jusqu’à s’en faire saigner. Il hésita un instant à rendre à la damoiselle son bien puis la tendit gauchement vers elle. Excuse ultime, il bredouilla : « Vous me rendez maladroit. »

Pute borgne, conclut son cerveau, qui commençait à dégriser dangereusement vite.
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 19:18

Alors que le fleur tombait à terre sur l'herbe grasse de ce sentier, le seigneur D'Ivrey arborait un sourire plus que équivoque. On aurait dit un loup en chasse. Mais que chassait il ? S'il s'agissait de moi, alors j'étais perdue. De plus je serai bien trop honteuse pour en toucher mot à Viktor, mon fiancé.
Aetius soutenait mon regard malgré le fait que je cherchais à fuir le sien tellement celui ci était oppressant et me mettait mal à l'aise. J'avais l'impression que son regard me transperçait telle une flèche pour aller au plus profond de moi.

Puis soudain, je le vis s'incliner et ramasser la fleur déchue. Il me la tendit délicatement comme la première fois. Je ne pouvais la refuser. Il en profita pour faire un pas en ma direction, pas sinueux tel un serpent. Il allait me dire quelques mots mais il n'en n'eut point le temps car il se mit à vaciller avant de chuter.
Il m'entraina dans sa chute. Pas un cri de ma part. Je ferma simplement les yeux très fort dans l'espoir de me réveiller de ce qui semblait être un cauchemar. Je sentis alors une main ferme se glisser dans le bas de mon dos. Cette main me fit tressaillir et ce d'autant plus que je sentis sa jambe se glisser sous mes jupons. Je ne sais pas quel miracle cela fut possible mais nous retrouvâmes une position stable.

Mes pommettes étaient rouges, j'étais confuse comme si tout cela était de ma faute. Je n'étais coupable de rien pourtant j'avais l'imite conviction que cela était de ma responsabilité. Il s'écarta d'un pas remettant entre nous une distance convenable. Mon coeur battait la chamade, mes mains étaient jointes l'une à l'autre le long de mon corsage.
Le régent s'excusa de son comportement et mit cela sur le compte de la boisson. Il tendit alors maladroitement la rose qui n'avait perdu aucun pétale dans ce titubant spectacle. Elle était intacte. Je tendis alors une main un peu tremblante en sa direction et m'en saisit délicatement afin de ne pas me piquer une seconde fois.

Alors que je lui prenais la rose qu'il me tendait, je vis du sang perler sur sa main. Je ne pouvais le laisser ainsi blesser même si cette blessure n'était que minime. Il y avait un banc dans un coin que la lune argenté nous montrait comme lieu de repos. Je lui fis signe de la main de bien vouloir prendre place sur ce banc avant d'en faire de même.
Une fois assis, l'un à côté de l'autre, je dénoua l'un des deux rubans qui se trouvaient autour de mon cou. Un vert et un jaune qui s'entremêlaient joliment. Mon pendentif en forme de papillon reposant sur le vert. Ce fut donc le jaune qui fut retiré.

Je pris avec hésitation la main du régent. Délicatement, je lui bandai la plaie qu'il s'était faite avec cette rose. Certes cela ne fallait pas un véritable pansement mais pour le moment, cela stopperait le saignement. Quelques gouttes de sang avaient chu sur ma robe, je ne m'en étais pas rendue compte. Une fois la blessure pansée, je lui rendis sa main puis me levai du banc. Une gracieuse révérence et je le laissa là seul sur ce banc. La rose qu'il m'avait offerte reposait à côté de sa main. Simple oubli ou volonté de ma part ? Je me dirigeai alors à pas lent en direction des grandes baies illuminées du château.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 20:46

La beauté ne semblait pas être détendue. Tout comme le chevalier, certes, quoique de façon différente. Il crut d’abord la voir rougir, lorsqu’il lui offrit de nouveau, embarrassé lui aussi, cette fameuse rose. Mais la main qu’elle tendait tremblait. L’air était pourtant doux, légèrement frais, agréable, et le décorum avait été argenté pour l’occasion par l’astre lunaire, qui inondait les jardins d’une lumière qui finissait de troubler Aetius, encore sous les effets de l’alcool. Pourtant, elle tremblait, cette main-là ! Lui faisait-il peur ? Etait-ce que l’on avait raconté après le tournoi, sur sa manœuvre ? La campagne qu’il avait menée à Oësgard ? Peut-être cette dernière doutait tout bonnement de son honneur. Un chevalier qui violait une damoiselle, cela était affaire courante, il ne fallait pas se leurrer. Mais que craignait-elle donc ? Ils étaient à quelques dizaines de mètres de ce palais langecinois, elle pourrait crier, se débattre.

Aetius, qui dégrisait toujours peu à peu, fut pris d’une bouffée de colère. Quelque chose clochait, et le damoiseau tenait à sa réputation, n’hésitant pas à relever les accusations à coup d’épée s’il le fallait. Il se contint, ne révélant pas un seul instant ce sentiment qui l’embrasait. La question, des plus polies, faite par cette femme qui voulait se faire sa guérisseur, le calma cependant. Rasséréné par la tournure plus conventionnelle que prenait cette situation, il omit de préciser qu’il était versé dans les arts de la guérison. Etait-il encore assez sou pour ne pas se souvenir de ce genre de choses si naturelles que si souvent l’on oublie ? Peut-être, mais m’est avis qu’il voulait juste faire perdurer encore un instant la rencontre, essayer de ne pas laisser à la belle une impression de suce goulot sans courtoisie. Se concentrant sur les mains de sa barbière, il ne put s’empêcher de relever parfois la tête pour jeter un coup d’œil à Agniezka, occupée à son œuvre. Lorsqu’elle le voyait, il se contentait de sourire et de la remercier.

Un silence de nouveau. Et puis elle se leva. Elle partait, rejoignait les âtres de la forteresse, après une révérence qu’Aetius trouva tout aussi gracile que celle qu’elle fille dans la salle à manger. Encore un peu hébété, le chevalier observa, tranquille, la damoiselle retourner à l’intérieur. Sans lui. Mais avec la rose. Mais qu’est-ce c’est ça ? Oh. Ah. La rose. Mais pourquoi ? L’objet était innocent tout en étant chargé de symboliques diverses. Tout comme son abandon de la fleur. Une nouvelle invitation ? Un oubli ? De l’indifférence ? Peu sûr des ses jugements, il retourna les différentes idées dans sa tête sans pouvoir trouver une raison meilleure qu’une autre. Il était plongé en pleine extrapolation. Et tandis qu’il restait planté sur le banc, elle continuait de s’éloigner, son ombre grandissant.

Je réfléchirai plus tard, se convainc-t-il finalement en se saisissant de la rose et en s’élançant à sa poursuite. Marchant à un pas rapide, sautillant parfois, il l’atteint bientôt. Du moins était-il à portée de voix de la jeune beauté. « J’avais pensé que la fleur… mais qu’est-ce qu’il voulait dire ? Pute borgne, tout ne fonctionnait pas à l’improvisation, garçon ! Il était en train de se faire cette remontrance alors que sa gorge s’animait sans qu’il lui en donne l’ordre et dégagea une phrase nette, concise, cavalière. « J’avais pensé que nous pourrions nous revoir, damoiselle, malgré l’impression que j’eus pu vous faire ce soir. Vous me que me laisseriez faire pardonner d’une quelconque manière. »
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 21:16

Je m'éloignais peu à peu sous l'astre lunaire qui baignait le jardin de sa douce clarté. Pas un son pas un bruit hormis celui de l'alouette qui nous comptait sa sérénade d'un soir. Je m'avançai sur l'une des allées de ce jardin afin de regagner le palais.
Ma peau frissonnait légèrement, mon coeur était en émoi après cette entrevue défendu sous le couvert de la nuit. Mes pas étaient lents et lestes. Ma démarche telle celle d'un cygne était tout en voluptés. De loin mon ombre s'amenuisait pour ne laisser qu'une pâle vision au régent resté sur son banc de pierre.

Des bruits de pas se pressants se firent entendre dans mon dos. Je marchais toujours avec la même monotonie. Je ne m'étais pas retournée mais nulle raison de douter qu'il ne s'agissait du sieur d'Ivrey. A portée de voix, il me lança qu'il avait pensé que la rose... Pensez quoi ? Il ne finit pas sa phrase.
La rose mais bien sur. Je l'avais oubliée bien volontairement sur le banc. Il devait donc me la ramener. Quel galant homme que ce seigneur d'Ivrey. Je me retourne alors. La lune illumine mon visage de son halo d'argent donnant à ma personne une vision presque enchanteresse.

Il fit un pas, je fis un pas, nous fîmes un pas. Finalement la distance qui se trouva entre nous deux diminua grandement. Le sieur espérait me revoir ultérieurement afin de se faire pardonner de sa conduite déplorable de ce soir. Il était d'avance excuser. Aussi il reçut une réponse favorable d'un battement de paupières voluptueux.
Dans le peu de lumière qu'il y avait dans ce jardin, une chose vint à frôler ma cheville. Prise de panique, je fis un bond en avant pour me heurter contre le régent. Ma tête reposant contre son torse, les yeux clos. J'eus peur, je dois bien l'avouer.

On entendit un glissement sur le gravier. Je n'osai regarder mais il s'agissait d'un lapin. C'était ce petit rongeur qui fut la cause de ma frayeur. Cela devait bien amuser le régent qui était habitué à bien plus terribles assaillants.
Il y avait pourtant un détail depuis le début de notre rencontre qui aurait du attiser sa curiosité. Car pas une seule fois, il avait entendu le son de ma voix. Certes il avait vu mes lèvres se mouvoir dans le salon quand nous prenions le thé mais lors de cette chute quand il m'avait empoignée par les hanches et maintenant quand je fus terrorisée par un simple lapin, rien. Pas un son. Mes lèvres restaient l'écrin clos d'un voix muette à moins que ce ne soit par pure coquetterie féminine...

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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 22:47

Oh joie ! Oh gloire ! Elle s’était retournée, elle s’approchait, tout comme lui. La rose ! Ah oui, la rose ! Il la tendit doucement, presque tendrement, s’il lui était possible d’être assez calme pour être tendre dans ses gestes de soldat et ses mouvements de damoiseau, ces deux éléments se mélangeant pour lui donner cette démarche régulière et digne à la fois. Elle semblait rayonner, véritable apparition descendue de l’éther, et au dessus des deux jeunes gens, le voile des nuages capricieux se dégageait une nouvelle fois pour inonder le lieu d’une lumière toute lunaire. Contemplant la beauté brillant dans l’argent de l’astre nocturne, il reprit vite empire sur lui-même, retrouvant même un peu de son inconscience habituelle. L’alcool continuait à faire son ouvrage, certes, mais Aetius était persuadé que cette scène se nourrissait d’autre chose que de simples vapeurs. Remis de ses émotions et redevenu bravache, ce dernier supposa à un magnétisme réciproque, un désir entre les jeunes gens qui profitaient de l’instant, à la fois gênés et entendus.

Et soudain, un lièvre bondit, tout comme la damoiselle, dont la tête plongea sur le large poitrail du chevalier, qui la recouvrit de ses bras, ce petit galant opportuniste ! Savourant un instant cette esquisse d’étreinte, il rit alors de bon cœur en apercevant l’ombre de son énergique et accidentel allié pour enchaîner sur des paroles réconfortantes envers la jeune femme. Cette dernière était en effet fort sensible, apeurée par un rien, ce qui lui donnait une fragilité qui plut à Aetius, qui ne pouvait que se contenter avec un plaisir certain de ce rôle de protecteur que la beauté lunaire qu’elle lui offrait. La raccompagnant alors jusqu’au perron puis à la lourde porte de la forteresse, il se planta droit devant elle, un sourire naïf collé sur les lèvres. Il fixait de nouveau la fiancée avec ce regard glacial qu’elle semblait peu apprécier (sans qu’il s’en rende compte, d’ailleurs), attendit un moment et souhaita une bonne nuit à la douce, prenant congé lorsqu’elle lui tendit son bras fin pour le premier baiser qu’il pouvait offrir à jeune femme lors de cette nuit.

La dame s’enfonça dans le palais tandis qu’il restait immobile, appréciant une dernière fois la démarche de cette dernière tandis qu’elle disparaissait dans les couloirs, l’air légèrement troublé, les joues subtilement rosie. Du moins, c’est ce que pensait apercevoir Aetius, dans la chiche lumière de l’élégant bâtiment du baron. Refermant la porte, il inspira profondément et se décida à une courte promenade dans les jardins, afin de réfléchir à tête (presque) reposée sur les événements de la soirée.
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 12:58

Cet assaillant qui m'avait fait frayeur n'était autre qu'un lapin qui gambadait de nuit dans le jardin. Il devait y en avoir d'autre. Aussi était il plus prudent de rentrer car le fait que je ne les vois pas m'angoissait au plus haut point.
Le régent me raccompagna aux marches du perron. Il se faisait tard et une légère brise se mit à souffler créant chez moi un léger frisson. Alors que nous étions au sommet des marches devant la lourde porte vitrée qui conduisait à l'intérieur du palais, Aetius avec un air béat mais un regard glacial qui me fit l'effet d'une flèche me transperçant.

Une bonne nuit fut souhaitée mais ne pouvant répondre à cela, jelui tendis simplement ma main délicatement. Mon poignet était toujours orné de ce bracelet d'argent et de jade que je n'avais jamais retiré depuis ce jour. L'aurai je voulu, je n'aurai pu car le fermoir état cassé.
Les lèvres de l'Ivrey sur la douceur de ma main me fit rougir. Suite à cela, une révérence aussi gracieuse que les précédentes et je m'enfonçais dans le dédale de couloir de ce palais pour rejoindre ma chambre.

La rose en main, on pouvait alors que je m'éloignais que je la portais à mon visage. Son parfum était envoutant et délicat. Je venais d'atteindre ma chambre. Déposant la fleur sur la table ronde, les servantes ne mirent pas longtemps à venir pour me dévêtir. Tout d'abord le ruban autour de mon cou,l'une d'elle se rendit compte qu'il en manquait un alors que les autres continuaient leur office.
Ma robe glissa sur le sol me laissant dans cette chemise de soie presque translucide. M'asseyant devant la coiffeuse, la plus jeune des quatre servantes entreprit de défaire ma coiffure. Mes cheveux tombèrent instantanément en cascade le long de ma nuque.

Les deux autres avaient préparé le lit pour que je puisse me coucher. Une fois allongée, le drap blanc brodé fut remonté. Ma tête reposant sur l'oreiller, mes paupières se fermèrent. Il ne fallut pas longtemps pour que le sommeil ne me gagne.
Monstrueux et mortifère, un songe douloureux, un cauchemar s'immisça dans mon esprit. Toujours le même, toujours cette même scène qui me pourchasse sans cesse. Je vois ces ombres qui me poursuivent, tout ce sang puis soudain plus rien. Tout est noir, le néant. Rien, plus un souffle plus une vie, la mort.

Près de trois heures s'étaient écoulées depuis que j'avais fermé les yeux. La lune était pleine et haute dans le ciel trônant sur ce monde désuet de tout. Un bruit se fait entendre. C'est une clenche de porte, rien d'anormal en soi. Une ombre se faufile hors de la chambre.
Pieds nus j'arpente les couloirs de ce palais dont j'ignore les détours. Mon regard est éteint comme sans vie. Je ne suis qu'une marionnette agissant contre sa volonté propre. Telle une vision fantomatique, je me déplace dans un silence sinistre. Finalement c'est devant une large fenêtre que ma course se stoppe.

Je baigne dans ce halo lumineux comme une apparition d'un autre monde. On ne peut deviner qu'il s'agit de moi. On ne voit qu'une longue chevelure châtain prenant des reflet de bronze. Une peau d'albâtre et surtout un corps sylphide à travers cette chemise de nuit qui laisse entrevoir mes formes par transparence. Jeu de lumière et jeu d'ombre, j'évolue à cet instant dans un monde parallèle donc seul le réveil me sortira de ce cauchemar vivant.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 18:42

« N… Non ! NON PAPA NON ! »

Aetius se réveilla, en nage, dans le douillet lit à baldaquin que le baron avait mis à disposition. Après sa vivifiante promenade sous la pleine lune, il avait rejoint le palais de son voisin, happé par la fatigue et le dégrisement fulgurant qu’il avait subi. Certes, il passa d’abord au cuisine pour y chaparder un peu de vin, « pour se remettre de l’émotion » se dit-il, puis avait fini par rejoindre la chambre d’hôte, une coquette quoique fort agréable et d’un mobilier enrichi comme subtil (tellement Langecin). Une fois déshabillé, il se coucha, dormit puis se réveilla, comme nous le disions précédemment (et si) en nage, en proie à un cauchemar qui lui était récurrent mais sur lequel nous ne embourberons pas (il était principalement question d’abandon de son père, de la solitude de sa mère, de cerfs avec des têtes de hibou et des chèvres mangeant des dragons, bref, rien que de très naturel).

Réveillé et se levant soudain, il marcha quelques instants et s’aspergea le visage de l’eau du la vasque dorée qui était à sa disposition. La chambre l’oppressait. Il n’avait plus l’habitude de dormir sous du dur et encore moins dans des lites aux édredons à plume ! Dormir à la belle étoile le rassérénait profondément et la douleur qu’il éprouvait dans le dos quand il rejoignait sa paillasse de soldat semblait être une bonne défense pour l’empêcher de faire le fameux cauchemar. Pis encore ! le château de Pharembourg, où il avait passé les dernières nuits, était, dit-on, habité par l’âme en peine de l’un de ses prédécesseurs, hantant à plus forte raison la chambre comtale, dans laquelle on lui avait interdit de s’installer. Ce qui eut le bénéfice de l’énerver ET de ne pas mourir lors de son premier jour de règne.

Donc sa chambre l’opressait. Sortant donc dans le but de prendre l’air, il fut surpris de revoir si tôt la jeune fiancée, face à une fenêtre dont la lumière lunaire pâlissait le minois et les vêts (plus légers que leur première rencontre) de la jeune femme. S’approchant lentement, interloqué, le chevalier essaya un rauque « Dame ? » en vain. Une fois assez proche, il put constatait qu’elle dormait debout. Il avait déjà été le spectateur de l’un de ses phénomènes. L’un de ses nains, lorsqu’il était encore capitaine d’une compagnie de soldats, avait la curieuse tendance à se lever, encore endormi, pour asperger ses compagnons d’armes d’un bien humide oubli. La chose était drôle pour ceux qui ne se trouvaient pas à portée du braquemart de Bacmar (car tel était son nom), mais au bout d’un moment, lorsque tous furent victime de cette étonnante maladie, on décida, après avoir écarté l’idée de le tuer, de le ligoter par un pied un peu plus loin des autres, la nuit venue. Mais je m’emporte ! Ainsi Aetius savait-il un peu sur ce mal curieux, comme le fait qu’il ne fallait pas réveiller un somnambule pendant sa course, ce qui pouvait provoquer un mal plus grand.

Prenant alors la main de la belle endormie, il la ramena dans sa chambre, afin qu’un autre ne puisse pas profiter du spectacle de cette jeune fille vêtue ainsi (car ç’aurait été mal, n’est-ce pas). Une fois la porte fermée, il la fit s’asseoir sur son lit et tenta, en lui parlant ou lui secouant doucement l’épaule, de lui refaire prendre conscience.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 19:25

Je dormais debout, face à cette grande baie vitrée qui m'enveloppait de sa lumière douce et lunaire. Il n'y avait pas un bruit dans le couloir. Pas un chat ni même une souris. J'étais seule à observer un horizon que je ne voyais pas car mes paupières étaient closes.
Ma chemise de nuit offrait la vision de mes formes par le biais de l'astre lunaire. Mes cheveux détachés tombant le long de mon dos. Une larme vint à perler sur ma paupière droite. Qu'est ce qui provoqua cette unique goutte d'eau.

Je n'entendis pas une personne se glisser dans mon dos. Cette personne était le Sieur d'Ivrey. Un contact chaud se fit sentir sur ma main mais cela ne fut pas assez pour m'éveiller. J'eus juste un léger frisson car ce contact rappela à mon corps la fraicheur nocturne.
Doucement, lentement comme guidée par une chose indépendante de ma volonté, mon corps se mit en mouvement. Nous avancions lentement, c'était Aetius qui menait la cadanche de notre pas. Le tout en délicatesse comme un cygne flottant sur le lac. Il ouvrit la porte de sa chambre avec le plus grand des silences avant de m'y faire entrer et la refermer.

Nous étions seuls dans cette obscurité. Lui torse nu et chaud, moi dans ma mince chemise de soie, fraiche comme la rosée matinale. Quel contraste ! En galant homme qu'il fut, il m'installa sur son lit. Certes il aurait pu choisir un fauteuil ce qui n'aurait posé d'équivoque lors de mon réveil mais ce fut ce lit à baldaquin légèrement enfoncé dans cette alcôve qui fut choisi.
Une voix masculine semblait m'appeler de loin alors qu'une douce secousse venait de se faire sentir sur mon épaule. A force de me secouer même aussi délicatement que possible la bretelle de ma chemise avait fini par choir dévoilant un bout de sein.

Cette voix continuait doucement à m'appeler. Ce fut donc au bout de quinze bonnes minutes que j'ouvris les yeux. Je n'avais pas les idées claires, j'étais encore embuée dans mes rêves. Je n'avais même pas fait attention que cette voix qui m'appelait n'était pas celle de mon baron.
Dans l'obscurité quasi totale de la chambre, je ne vis rien hormis une masse de cheveux sombres. Ma vue altérée par l'obscurité de la chambre, je tendis une main vers ce visage qui me faisait face, ignorant qu'il s'agissait du seigneur Aetius. Je pensais qu'il s'agissait de Viktor. Approchant doucement mon visage alors que mes paupières se fermaient à nouveau, je déposai un tendre baiser sur ces lèvres en guise de remerciement mais également de bonne nuit.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 20:02

Et tandis qu’il secouait la jeune femme, une bretelle décida de négliger son office pour aller glisser un peu plus bas sur le bras diaphane d’Agniezka, dévoilant ainsi le galbe blanc du sein de la beauté. Aetius, qui savait être observateur quand il le fallait, enregistra rapidement l’information. Arrêtant d’agiter la somnambule, il prit la bretelle d’une main tremblante pour la remettre sur l’épaule de la fiancée et continua son ouvrage. Et voilà qu’elle se réveillait, enfin, à moitié. Elle semblait encore dans les limbes, ce qu’Aetius ne remarqua pas. Moins ivre que précédemment, il pensait un peu plus à des choses comme le baron de Missède et la guerre qu’il pourrait provoquer si le jeune Scylléen persistait vers la production d’un des plus agréables casus belli que l’Histoire a connu. Si ces choses lui paraissaient triviales auparavant, quand il était guidé par cet excellent vin de Caruw qui dansait dans son ventre avec les fromages odélians, à présent, il se laissait le temps de la réflexion.

Essayant de ne pas regarder la jeune femme se trouvant dans une tenue des plus échancrées, il se mit d’accord pour raccompagner celle-ci dans sa chambre. Mais où se trouvait-elle ? Et s’ils étaient surpris dans les couloirs par un garde et Agniezka dans cette tenue ? Dame ! Le destin semblait être d’humeur espiègle cette nuit et jetait le guerrier dans les bras de la fiancée de son cher voisin. Il continuait tout de même à lutter contre les signes qu’il interprétait (avec une certaine liberté, il est vrai) comme favorables à un possible rapprochement entre Scylla et Missède. Hélas, c’était sans compter contre le baiser de la dame, qui finit de convaincre Aetius qu’elle ne devait pas sortir de sa chambre avant que les choses se soient tassées !

En effet, la rencontre de leurs lèvres convainc tout à fait l’Ivrey que la jeune femme le désirait depuis leur rencontre dans les jardins et qu’elle avait articulé tout ce jeu pour pouvoir leur offrir une nuit d’amour dans cette forteresse, dans sa chambre, dans son lit. Bien sûr, il ne pensa pas une seule seconde que le somnambulisme d’Agniezka n’était pas feinté et ne réfléchit même pas comment elle aurait pu savoir qu’il allait sortir en pleine dans les couloirs du château. Non non, trop farfelu. Il se contenta de se persuader qu’on ne le prenait pas pour un autre, que ce baiser lui était tout destiné, nouveau signe qu’elle lui offrait.

Ne se faisant pas prier plus que ça, il rendit le baiser et susurra un, « oh madame. » Un baiser pour lui souhaiter bonne nuit ? Aetius ne croyait pas, non ! Aussi persista-t-il sur cette affaire de lèvres qui s’entremêlaient, ne tardant pas à laisser son bras enserrer la taille mince de la fiancée, bientôt rejointe par son autre bras. Et tandis qu’ils s’embrassaient, il la serra un peu plus près, attirant lentement leur corps l’un vers l’autre.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 20:50

Je n'étais pas tout à fait réveillée et encore moins toute à fait endormir. J'étais dans cet état parallèle à mi chemin entre conscience et inconscience. Docile poupée que l'on pouvait manipuler à son gré.
Un baiser. Un doux baiser que je donnais à mon baron du loin fut il ce que je crus car rien dans le comportement du seigneur ne me mit en garde sur l'identité de cet amant. Un autre baiser cette fois. Non pas un baiser donné mais un baiser pris, un baiser volé. Dans mon esprit il s'agissait de Viktor aussi ce baiser qu'il prenait lui revenait de droit.

Un susurre au coin de mon oreille. Cela eut juste pour effet de basculer ma nuque sur le côté offrant à mon amant d'un soir ma nuque frêle marquée par cette cicatrice. Viktor savait, je n'avait plus de raison de la lui cacher car il m'aimait même avec cette marque du trépas de ma vie volée. En réalité, je n'avais pas vraiment écouté cette fois car j'étais persuadée qu'il s'agissait de Viktor. Si j'avais su...
Je sentis un bras passer dans le bas de mon dos,vigoureux et rassurant. Quel doux rêve que je faisais. Non décidément je ne voulais pas me réveiller. Puis un second bras ce qui me précipita un peu plus vers ce corps massif que je croyais sortir d'un songe.

Nos corps, l'un contre l'autre, nos lèvres, les unes contre les autres, je me laissais aller à ce tendre baiser qui me faisait perdre mes moyens. Quand nos lèvres se séparèrent doucement, mon souffle était rapide, mon coeur battait la chamade dans ma poitrine.
J'ouvris alors doucement les yeux comme sortant d'un rêve idyllique. Mais... Mais... L'horreur s'abattit. Ce n'était pas le baron Viktor de Missède mais le seigneur Aetius d'Ivrey. Je tentais alors de le repousser mais j'étais bloquée par le rebord ce qui me fit basculer sur le lit. Je n'osai plus bouger, j'étais effrayée et mon corps tremblait telle une feuille chavirant un soir d'automne.

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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 21:40

A M


Persistant dans ces jeux courtois, la fiancée le repoussa pour se laisser tomber sur le lit d’hôte. Aetius, qui était resté assez droit, put admirer le corps parfait de sa jeune partenaire, savourant quelques secondes ce spectacle on ne peut plus global des cadeaux que les Dieux lui offrait ce soir. Ne tardant pas à venir rejoindre Agniezka, et laissa d’abord ses mains glisser sur la robe translucide, explorant l’étendue blanche offerte gracieusement par la douce à un chevalier toujours heureux d’un peu d’action. Tombant à côté d’elle, il se permit quelques baisers sur son cou, ses joues et ses lèvres, remarquant un instant la cicatrice qui traversait sa gorge sans pourtant en rien montrer.

Le galant se faisait déjà plus entreprenant, caressant la chevelure d’une main, les jambes dénudées de l’autre, calmant les tremblements de la jeune femme. Regrettait-elle ? Avait-elle peur qu’on les surprenne ? Peut-être était-elle… vierge ? En effet, le baron ne l’avait pas encore épousé et peut-être que le couple n’avait pas encore engagé la cadence. Une vierge ! Cela était drôle, bizarre. De ceci aussi, Aetius ne s’en offusquait point. Il avait eu le temps, de son côté, à amasser quelque expérience dans les choses de l’amour. Bringuebaler d’un champ de bataille à un autre depuis qu’il était encore enfant, il avait perdu son pucelage assez tôt et ce dans les conditions dures qui caractérisent les armées en guerre. Les choses de l’amour était, dans ces carrioles faits bordels de fortune, moins subtiles que dans les cours suderonnes, mais Aetius avait eu le temps d’apprendre, dans ses errements de chevalier non moins errant, quelques petites choses auprès des filles des châteaux, notamment qu’il était utile de se montrer tendre, parfois. Gloire aux filles des châteaux !

Ainsi, la tendresse était de mise en ces moments, et les baisers étaient câlins. Et tandis que les explorations se faisaient toujours un peu plus découvreuses, Aetius saisit la taille de la noble dame pour la rapprocher un peu plus de lui, son souffle profond et régulier se plongeant dans sa longue chevelure.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 22:17

La réalité des choses venait de me rattraper. J'étais horrifiée, tétanisée sans pouvoir bougée. J'étais prisonnière de cette chambre pourtant non fermée à clef. Mais j'étais dans l'incapacité de crier. J'étais allongée sur ce lit, un pan de ma chemise remontant le long de ma cuisse qui incitait à une invitation bien involontaire.
Il se tenait au dessus de moi, droit et inébranlable comme la falaise face à la tempête. Il m'observait. Il regardait chaque parcelle de mon corps. Je sentais son regard sur moi, pénétrant et pourtant envoutant. Non pas là, pas maintenant, pas lui...

Puis son corps vint se placer près du mien, il était chaud. Ses mains étaient baladeuses et se promenaient sur ma chemise. Je fermai les yeux pour nier tout cela. J'étais incapable de bouger. Le seigneur d'Ivrey était tellement entreprenant.
Ses lèvres doucement se posèrent sur mon corps. Tout d'abord la nuque ce qui me fit frémir non pas de plaisirs mais d'effroi. Il pouvait sentir ma tête bougeait de gauche à droite. Mais sans une parole de ma part, il ne pouvait savoir si c'était par plaisir ou par dégout.

Ses lèvres finalement se posèrent sur les miennes. J'étais prisonnière de cette homme,de sa force de son envie. J'étais à sa merci. Alors que ses lèvres étaient scellées aux miennes ses mains et des doigts se faisaient baladeurs. L'une d'elle sous ma nuque caressait ma longue chevelure brune alors que la seconde plus aventureuse remontait le long de ma cuisse.
Mes tremblements étaient toujours aussi présents mais diminuaient au fur et à mesure que je lâchais prise. Je ne pouvais rien faire, j'étais son jouet jusqu'à ce qu'il se lasse. Il fallait que je n'y pense pas sinon je souffrirai d'autant plus. Mon corps avait déjà été meurtri une fois, je devais préserver mon âme.

Alors que sa main s'aventurait toujours le long de ma cuisse pour arriver à la fleur que tous hommes désirent ravir chez une jeune femme. Des larmes se mirent à couler le long de mes joues. Mes lèvres restaient scellées et mon corps tendu. Sa seconde main se dégagea de ma chevelure pour me faire rouler près de lui.
J'étais allongée sur le côté, ma chemise remontée au de la de la courbure de mes reins. Son souffle était rapide et presque haletant, je le sentais sur mon visage. Il était chaud tout comme son corps que je sentais à travers la fine chemise.

Je fermais les yeux, je ne voulais pas voir ça. Du point de vue d'un homme,on pouvait penser à coquetterie de femmes car si vraiment une femme se refusait elle aurait hurlé,ameuté le château en entier. Mais là mes lèvres restaient muettes car incapables d'émettre le moindre son depuis que mes cordes vocales avaient été sectionnées. Tout pour laisser croire au seigneur d'Ivrey que je me refusais à lui pour donner le change et sauver mon honneur.
Ce n'était pas une mascarade qui se jouait sur ce lit mais bien un noble seigneur qui contraignait par manque d'éléments une jeune femme, fiancé de surcroit de son hôte. L'alcool aidant à désinhiber, le chevalier ne voyait pas la réalité comme le voyait la jeune biche que j'étais prête à être sacrifiée pour le bonheur égoïste masculin.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 23:21

Comme on l’expliquait plus tôt, Aetius, s’il avait quelque expérience, ne se sentait pas aussi à l’aise avec la roture qu’avec une noble dame. Il se rappelait encore, c’est sûr, de ce fameux conseil qu’un chevalier lui avait donné, naguère, au sujet de l’amour des femmes de bonne noblesse : fais-le comme si c’était ta femme ! Certes, les seigneurs du pays n’étaient pas vraiment réputés pour leur maîtrise des choses poétiques et se laissant aller à une quelconque tendresse, dans le pays qui l’avait vu naître et grandir, mais le conseil avait tout de même son importance et sa pertinence. Aussi se montrait-il moins emballé qu’il aurait pu l’être avec une putain, au contraire, il essayait de se faire l’oreille attentive, la vue curieuse et le doigt sensible aux sentiments voire ressentiments des damoiselles.

A une époque pas si lointaine, en effet, rester dans les bonnes grâces d’une dame d’un château lui était essentiel, aussi s’essayait-il à la plus grande délicatesse, trouvant ainsi une femme heureuse et un lit douillet pour la nuit prochaine plutôt qu’une nuit à la belle étoile et dans le froid de la campagne. De plus, il n’avait jamais (du moins le pensait-il) déflorer une fleur de la noblesse, et c’était là une raison de plus d’être des plus courtois dans les exercices du lit. Doué de cette sensibilité rare (et souvent moquée par ses compagnons un peu plus frustres voire moins rusés pour dormir et manger auprès de châtelains), il eut, dans un premier temps, peu de raisons de penser que la jeune femme étaient aussi raide qu’un menhir. Elle lui avait promis, en s’étalant sur le lit, une chose univoque, et le fait qu’elle n’ait pas tenté de mouvement brusques contre lui ou même de crier l’assura dans cette direction.

On peut donc comprendre les élans du seigneur, qui comptait bien mater tremblements et résistance feinte du corps disposé devant lui en lui assenant baisers et caresses dans la lumière teinté d’argent que venait offrir la petite fenêtre de la chambre. Pourtant, une fois les premiers feux se faisant moins violents, Aetius se prit à douter de ce semblant de résistance des plus mous, voire inexistants, qui devint suspecte. Soit la jeune femme était mauvaise actrice au cœur même de la pénombre qui abritait leur étreinte, soit elle était encore trop craintive, petit vierge effarouchée, ou bien elle se refusait à prendre part à ces ébats pourtant promis. D’abord peu enclin à penser à cette hypothèse à un moment pareil, l’idée, comme l’ivraie, ne tarda pas à germer et grossir. Pourquoi donc refuser un quelconque mouvement, et surtout, pourquoi ces pleurs ? Cela, qu’il avait mis sur l’émotion que pouvait ressentir une jeune fleur sur le point d’être cueillie, prit peu à peu de l’ampleur et l’instinct d’Aetius lui rappela très justement que la situation n’était pas nette.

Les doigts d’Aetius commençaient à effleurer les lèvres d’en bas de la douce, dont la chemise blanche avait été soulevée et couvrait le bras enfoui, lorsque le chevalier finit par être saisi du plus glacial soupçon. Elle ne l’embrassait pas, n’ouvrait pas ses lèvres, lui refusant ainsi un baiser scyllée certes aventureux mais pourtant créé et usé dans les cours les plus galantes. Il s’agissait, messieurs les spécialistes, d’user de sa langue pour parler un langage plus universel que les autres, où le contact entre les deux êtres se fait un peu plus mouillé et plus proche. Mais ici, nul consentement, les portes restaient indubitablement closes, et les pleurs continuaient. Maintenant moins à l’aise que quelques minutes plus tard, il commanda (bien malgré lu) à ses doigts de se rabattre sur des contrées moins profondes et fixa le visage fermé d’Agniezka. Inspirant profondément, il demanda, craintif :
« Qu’y a-t-il ? »
Son étreinte s’était relâché, ses mains s’étaient immobilisées sur la chemise de la dame. Son corps s’était dépêtré de la voluptueuse étreinte. Que l’esprit peut être fort, parfois !
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2010 - 23:46

Les larmes continuaient à fondre sur mon visage sans cesser. Aucun sanglot ne se faisait entendre. Tout était calme, bien trop calme. Aucune protestation de ma part et pourtant aucun geste le poussant à continuer. Il y avait quelque chose qui n'allait pas dans cette situation.
Les doigts d'Aetius effleuraient les pétales encore inviolés de la fleur que j'étais. Mes cuisses étaient closes et le demeuraient. Je me refusais à ses caresses. Ce fut peut être cela qui le fit s'arrêter avant d'aller plus loin. Ses doigts se retirent pour glisser telles des chenilles sur une autre parcelle de mon corps qui ne porte pas à confusion.

Il me fixait alors que ma tête reposait sur le côté, les yeux clos comme si j'étais assoupie. Sauf que les larmes qui s'en échappaient prouvaient que je ne dormais pas au contraire mais que je pleurai non pas de joie mais de tristesse. Le chevalier me contempler, moi la victime de ses caresses.
La voix du seigneur d'Ivrey se fit moins charmeuse pour se faire plus craintive. Il me demanda ce qu'il y avait. Je levai seulement un regard embué de larme dans sa direction sans prononcer un mot. Visiblement il n'était pas au courant de mon handicape vocale.

J'étais bouleversée et mon corps tremblait bien malgré moi, cela se fit clairement voir même au regard du chevalier. Il me regardait alors que ses mains avaient cessées toutes caresses et explorations. J'aurai tellement aimé que Viktor soit là pour me consoler mais j'étais seule avec lui.
Si le seigneur d'Ivrey avait su refréner ses pulsions pour tenter de m'écouter malgré la situation qui laissait envisager une autre issue, je ne pus me résoudre qu'à lui faire confiance car encore prise par la violente émotion j'étais dans l'incapacité de me mouvoir hors du lit et de fuir.

Me redressant péniblement sur les coudes, la tête basse, mes cheveux tombant le long de mon visage alors que les larmes continuaient à couler souillant les draps de leur humide touché, une main à plat sur les draps puis la seconde. Je vins à me réfugier dans les bras du seigneur.
A ne plus rien y comprendre. Il demandait une explication à mes larmes et à ma passivité et là, je me blottissais contre son torse chaud. Il y avait de quoi décontenancer plus d'un homme. J'avais besoin de déverser ce torrent de larmes qui se trouvait en moi. Aetius était à cet instant bien malgré lui la personne la plus à même à calmer mes frayeurs dont il ignorait tout.

Ma tête reposant contre son torse nu, sur son coeur, j'entendais chacun de ses battements. Petit à petit mes larmes se tarirent alors que ma peau continuait à frissonner à son contact. Le froid sans doute.

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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 0:16

Mais que ! Cela n’avait plus aucun sens. Aucun ! Ses caresses l’avaient crispé, cela ne faisait plus aucun doute. D’où cette fermeture, ce refus de le laisser aller plus loin. Nulle minauderie là dedans, nul jeu agréable et petite scène servant à exciter un peu plus le sang, qui bouillait déjà. La jeune femme était donc morte de peur, et Aetius glacé par le constat. A présent certain que tout ceci était un malentendu (comment ça, certain ? Mais non, l’attitude de la douce était simplement incompréhensible !), le chevalier voulut mettre quelque distance supplémentaire d’avec celle qu’il pensait être sienne pendant cette nuit.

Douche froide pour notre étourneau, qui ne savait plus quoi penser d’une telle situation. Pis encore, la jeune femme, toujours en larmes, se jeta ensuite dans ses bras pour se serrer contre son torse, tout à fait anéantie. A ce moment là, je pense pouvoir dire, messieurs du lectorat, que tout était perdu pour l’esprit déjà faiblement rationnel d’Aetius. Celui-ci abandonna tout bonnement à comprendre quelque chose aux femmes. Alors qu’il avait tenté de la déshonorer, cette dernière, au lieu de prendre ses jambes à son cou, vint se lover auprès d’un jeune homme déjà fortement alimenté dans la région de son bas ventre par le coup de sang que lui avait procuré la lente exploration du royaume de la chemise de nuit. Holà ! Etrange et cruelle réaction, se disait le pauvre godelureau, qui subissait, à son tour, ces actes bizarres, incapable de faire quoi que ce soit ni même d’en penser rien. Reclus dans une passivité qu’on ne devait pas à sa vertu mais bien à son incompréhension la plus totale de cette scène apocalyptique, il se contenta, et ce après un long moment, de couvrir de nouveau la jeune beauté de ses bras, qui surent (et voulurent !) rester immobile.

Le tableau dura un peu, le temps à Aetius de reprendre empire sur lui-même. Et lorsque ceci fut fait, lorsque son esprit refit surface, il lui cria « VIN ! » dans sa voix la plus sage. Certes, il fallait du vin, cela était clair. Cela fluidifiait le cerveau (les savants l’avaient démontré) et redonnait des couleurs à la peau, ce dont les deux jeunes gens devaient sûrement avoir besoin. Offrant quelques paroles aussi banales que réconfortantes (i.e. elles étaient très banales), il se détacha un peu de la jeune femme et se saisit de l’outre qu’il avait pu ramener de la cuisine, gorgée d’un Hautval ambré issu des futs du baron. Toujours mal à l’aise, il tendit l’outre à la damoiselle, incapable de rien dire de plus. Trop… décontenancé par tout ceci, il se promettait intérieurement de rien engager plus avant avec madame, au moins pour ne pas avoir un étrange viol sur la conscience. Non, il n’allait pas tenter quoi que ce soit sans qu’il ne puisse juger que la jeune fille, qui commençait à s’en remettre (c’est-à-dire pleurer un peu moins qu’avant), n’y prenne elle aussi du plaisir.
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 0:49

Alors que je pleurais telle une madeleine dans les bras de celui qui avait faillit ravir ma virginité. Reposant contre son torse imposant et chaud, fermant les paupières pour n'écouter rien d'autre que les battement d'un coeur, ses bras m'enlacèrent pour ne plus bouger. Une chaste étreinte.
Nous restâmes un long moment comme cela. Son souffle se faisant sentir sur ma nuque. Mes larmes effleurant son torse alors que mon souffle se faisait sentir sur sa peau. Mes larmes doucement se tarirent même si j'étais toujours ébranlée par ce qui venait de se passer.

Soif me mis je à penser. Heureusement il eut la même idée que moi. Quelques paroles sans grande importance qu'il me dit dans le but de me rassurer avant de prendre un peu de distance et d'attraper une outre à terre.
J'ignorai ce qu'elle contenait mais j'avais soif. Mes larmes et tout ce sel avaient asséché ma bouche et ma gorge. Il me tendit alors assez maladroitement le contenant. Je tentai de l'ouvrir mais elle était refermée avec force aussi je lui retendis pour qu'il l'ouvre.

Une fois chose faite, il me la retendit avec la même maladresse. Quelques gouttes du breuvage tombèrent sur ma chemise la tachant de gouttelettes d'un rouge grenat. Portant l'outre à mes lèvres, j'en bus une gorgée, puis une seconde et encore une autre.
Je dus boire en tout est pour tout un quart du breuvage quand je tendis fébrilement l'outre au seigneur. Il est vrai que ce vin était une bonne cuvée mais il me monta bien vite à la tête. Preuve en est car sur ma dernière gorgée, le précieux nectar avait coulé le long de la commissure de mes lèvres pour continuer sa course dans mon cou pour enfin se stopper dans le tissu de mon décolleté.

Mes joues avaient prises cette teinte rosée que donnait bien souvent l'ivresse. J'avais chaud, horriblement chaud à présent alors qu'il n'y a pas cinq minutes je frissonnais. Ma tête tournée me plongeant dans un état semi inconscient de délice et de volupté.
Je ne fixai plus Aetius avec le même regard. Bien au contraire, mon regard était sans équivoque malgré le fait que mes pensées étaient tout sauf claires. J'étais ivre. Ivre de vie, ivre de l'Ivrey. Je me penchai négligemment dans sa direction alors qu'à son tour il posait ses lèvres sur le goulot où les miennes s'étaient posées. Baiser indirecte dirons nous.

Dans cette position agenouillée à demi sur le coté, mes mains à plat sur le lit, je le regardai avec un intérêt tout particulier. Une bretelle de ma chemise, toujours la même chu sur mon épaule, je ne m'en rendis même pas compte par contre la vue que cela offrait ne pouvait passer inaperçu aux yeux du seigneur dont j'étais dans la couche.



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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 1:05

De longs silences se succédaient tandis que la jeune femme continuait à pleurer et à boire, aspergeant le liquide rougeâtre. L’appel du vin était fort, semblait-il, car elle buvait goulument le breuvage de Hautval, et ce avec une continuité qui fit peur au chevalier, qui la regardait sans rien dire, encore trop hébété pour articuler quelques phrases cohérentes sur leur situations. Il était encore trop surprise pour prononcer un bon mot et décrisper cette odieuse situation, et sa peau, qui perla d’une fine rivière couleur grenat finit d’achever toute pensée construite qu’il aurait pu échafauder. Le vin sinuait sur ses joues, tombait dans sa gorge large pour venir rosir le haut de sa chemise. Triste rappel des choses, qui lui refaisait prendre conscience de cette étrange douleur qu’il ressentait dans le bas ventre.

Et voilà qu’elle se penchait, mettant un peu plus en avant cette poitrine généreuse qu’il avait cru sienne et qu’il convoitait encore un peu, mais sans vraiment penser à pouvoir un jour l’effleurer, la caresser, la toucher. Le chevalier jetait parfois une œillade à la douce, laissait couler son regard sur le galbe désirable de son étrange otage, puis rabaissait vivement le regard ou remontait plus haut, pour ne pas choquer de nouveau la beauté. Alors s’ajoutait à cette terrible épreuve le regard, de plus en plus jovial, voire mutin, de cette femme dont il ne comprenait rien. De l’intérêt ? De la reconnaissance ? Et quoi encore ? Elle l’avait embrassé dès son réveil, et pourtant s’était soudainement recroquevillé, comme si elle était terrifiée par les réactions du seigneur. Non, Aetius ne voulait rien tenter, il préférait encore subir ce spectacle si triste pour lui tant il en était tentant, plutôt que la voir une nouvelle fois se refuser à lui, l’insulter d’être une brut en se rétractant une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 1:31

Le seigneur d'Ivrey demeurait aussi stoïque que possible devant les charmes plus qu'alléchant que je lui proposais sans m'en rendre compte. Il tenait toujours l'outre en main en ayant à peine bu quelques gorgées comme si mon regard le fixant le gênée.
Un sourire mutin se dessina sur mes lèvres alors que j'avançais tel un félin dans sa direction. L'alcool avait désinhibé mes frayeurs m'offrant peu àpeu àla vue du seigneur qui me faisait face. Il tenait toujours l'outre en main.

J'avançai vers lui à quatre pattes puis je me redressa sur les genoux, ma chemise collait à ma peau et un sein était plus que visible. Je le regardais en plongeant mon regard dans le sien avant de laisser une main en direction vers l'objet de ma convoitise. L'outre de vin.
Le chevalier me laissa boire quelques gorgées supplémentaires en veillant à e que je ne sois pas soûle et encore en pleine possession de mes moyens. Malgré le fait que nous soyons sur un lit je titubais. Une main devant l'autre et puis hop, me voila projeter contre se bras.

Les larmes avaient laissé place à n regard pétillant et ingénue. Une envie de découverte peut être ? La demoiselle que j'étais était à cet instant sans retenue. Un corps de jeune fille qui voulais devenir femme. Rien ne servait de précipiter mais posant une main sur le visage d'Aetius et plongeant mon regard dans le sien, je ne pus m'empêcher de sourire alors qu'il y a moins de dix minutes c'était les larmes qui se lisaient dans mes yeux.
Mes lèvres remuèrent enfin pour la première fois, bien évident, il n'en sortit rien mais cela était un encouragement que je faisais au chevalier.


Je...

La phrase ne fut pas finie car mes lèvres se posèrent sures siennes comme au tout début de cette soirée. Il n'y avait pas confusion sur la personne que j'embrassai même si cela était plus motivée par la quantité d'alcool que j'avais ingéré et qui me tournait la tête au point d'être une autre moi même.


Dernière édition par Agniezka le Ven 20 Aoû 2010 - 13:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 1:57

Ses yeux s’éclairaient d’une lueur particulière, particulière notamment car s’illuminant au milieu de ce visage sillonné par les traces de larmes d’eau et de vin. Etrange situation, de nouveau, que celle-ci ! Car le visage et les actes de la fiancée se faisaient espiègles. Elle était assoiffée, encore. Elle lui prit l’outre des mains, la tendit de nouveau vers sa gorge, se rassasia, malgré la peur les « attention » que lui prodiguait Aetius. Il était en effet peu enclin à voire une femme incompréhensible devenir de plus incontrôlable, car la rencontre, on se le rappelle, était des plus dangereuse pour elle mais surtout pour lui. Cependant, incompréhensible, elle le resta et gauchement elle se rapprocha de lui, à nouveau, plantant son regard mutin dans celui, plus dur mais surpris, du chevalier, qui chavira quand elle lui sourit avec cette manière aguicheuse.

Ses lèvres se murent pour ne laisser aucun mot, mais ses gestes finirent d’avérer les nouveaux soupçons qui germaient dans le cerveau désorienté du seigneur. Elle approchait de nouveau ses lèvres des siennes, et de nouveau elles s’unirent lentement, sereinement. Diables de femmes ! Leur cervelle n’était donc pas faite comme les hommes, qui sont raisonnables ? Toujours choqué par le doux revirement de contexte que prenait cette nouvelle étreinte, Aetius ne put s’empêcher de vouloir s’assurer que cette fois-ci, les choses étaient claires pour les deux personnes. La repoussant un instant, ses lèvres, une fois détachées des siennes, murmurèrent une question bien incongrue de sa part : « Êtes-vous sûr ? » L’interrogation ne souffrit qu’un d’un nouveau regard et les amants reprirent où ils en étaient restés.

Cette fois-ci, la chose allait lentement. Les baisers devenaient un peu plus mouillés et les mains des deux amants palpèrent le corps de l’autre. La chaste Agniezka avait encore un peu de crainte et de retenue, venant caresser la nuque de son chevalier, jouir de sa paume des muscles secs et des cicatrices qui couturaient son poitrail. Même Aetius, normalement plus cavalier, se contentait de la serrer un peu plus contre lui, à explorer d’un main assez timide le bas de son dos pour parfois oser glisser sur l’une de ses fesses fermes pour bientôt revenir à la taille de guêpe de cette déesse. Toujours plus proche, la jeune femme plus bientôt sentir cette chose qui avait provoqué le gonflement des pantalons d’Aetius, qui, malgré la sensibilité de la dite chose, ne sentit que trop tard à quel point elle effleurait l’une des jambes d’Agniezka.

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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 2:23

Alors que leurs lèvres étaient scellées dans un tendre baiser, l'Ivrey prit un peu de recul devant une petite moue de ma part montrant mon incompréhension. Une simple question fusa alors. Si j'étais sûre de ce que je voulais. Je l'ignorai mais dans le feu de l'action et l'alcool aidant plus que de raison me faisait réclamer la chaleur de son corps.
Je ne savais pas ce qui allait arrivé par la suite et cela me rendait anxieuse. Néanmoins j'étais détendue, trop peut être. Doux effet traitre de l'alcool qui s'immisçait en moi pour me faire agir contre la raison et surtout les volontés de mon coeur.

A sa question, nos regard se croisèrent et nos lèvres se scellèrent à nouveau. Les mains d'Aetius étaient bien plus aventureuses que les miennes qui descendaient à peine plus bas que le milieu de son échine sentant sous mes doigts les cicatrices dorsales qu'il portait.
Pour un chevalier il se montrait douceur et avenant dans tous ses gestes. Je me détendis un peu plus même si mon corps gardait une certaine réalité de la chose que mon esprit n'avait plus. Il n'y avait rien, personne qui puisse venir troubler cet instant.

Je sentis une main ferme et chaude se poser sur mes fesses ce qui me surpris mais la sensation n'était pas si désagréable que cela. Tout en douceur cette main revint à taille dont elle caressa les flancs. Cela eut pour effet de me faire sourire.
Tiens chose bizarre qui se faisait sentir contre ma jambe, ma cuise qui s'était enroulée autour de la taille du sieur. Je n'osai regarder, beaucoup trop intimidée et apeurée par ce que j'aurai pu y découvrir.

Cette bosse sous ce pantalon était plus que proéminente et n'attendait qu'une seule chose, qu'un seul geste pour être libérer de son fourreau de tissu. Doucement et avec appréhension, je laissa une main descendre en direction de cette bosse.
Un doigt se posa sur la bosse et une réaction se fit immédiatement sentir. Cela bougeait. Relevant le regard, je fixai les yeux d'Aetius avec un air interrogateur. Ma jeunesse et ma naïveté avaient eu raison de moi car j'ignorai que sous ce morceau de tissu se dissimulait l'attribut masculin dans toute sa splendeur.
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 3:15

La lenteur de ses gestes finirent par avoir raison de la peur (naturelle, perdre sa virginité, n’étai jamais très agréable dans les premiers instants) de la jeune biche effarouchée. Aetius eut une pensée secrète pour le chevalier qui l’avait conseillé sur ces cas et pour son doigté auprès des femmes (qui se vérifiait dans tous les sens du terme !). Ainsi le chevalier pensait-il pouvoir continuer à infiltrer les lignes ennemies, comptant bien conquérir la terre trop longtemps insoumise. Mais voilà que l’organe qui devait représenter une bonne moitié de sa conscience en ce moment prenait une part encore plus concrète dans l’aventure qu’était la séduction de la brunette. En effet, sa lance dressée semblait être aussi échauffée que le chevalier lui-même, patientant impatiemment dans une prison de tissu et montée comme un ressort. Ah ! Quel panache, quelle audace avait-elle ! Elle se portait volontaire, prête à servir tous les ordres que lui donnerait son maître (qui était aussi, et ce en grande partie, son esclave).

Voilà déjà la jeune femme qui le provoquait d’un doigt curieux. Réagissant avec une galanterie cavalière, la chose fit savoir sa position et sa vigueur et hochant la tête. Réaction due à la sensibilité tout à fait normale que la soldate subissait en ce moment. Après tout, cette dernière devait bien recevoir la moitié du sang d’Aetius, aussi était-il normal qu’elle ait le même entrain que lui. Le commandeur cependant hésitait quant à la démarche à suivre. Le visage d’abord apeuré ensuite curieux de la jeune beauté était des plus étranges pour cet homme fin amateur de putains commet d’honnêtes femmes faites. A vrai dire, on aurait dit un chaton découvrant pour la première fois une pelote de laine. Le régent retint un rire devant cette scène comique, devant la créature semblant découvrir pour la première fois l’existence de cette autre créature qui se cachait dans les pantalons des hommes. L’effarement passé, il laissa totale commande à la soldate et, priant Agniezka de ne point prendre peur (quel matamore, cet Aetius !), il défit les boutons des pantalons et y enfouit sa main. Celle-ci ressortit avec la fameuse lance, la fameuse soldate, celle qu’on appelait bien normalement « l’autre moitié de l’homme. » Roide et forte, elle se pavanait avec sa superbe habituelle, mais sur ça, je ne pense pas avoir à rajouter un détail de plus !
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MessageSujet: Re: Promenade au clair de lune [Aetius]   Promenade au clair de lune [Aetius] I_icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 13:12

D'une main peu assurée j'avançai un index vers cette bosse située au niveau du bas ventre du chevalier. A peine l'eus je touchée que la chose remua. Cela me fit peur et je ramena ma main le long de ma poitrine comme si ce que je venais de faire était mal. On pouvait lire un peu de peur sur mon visage puis de la curiosité. L'alcool aidant grandement à relaxer l'eprit et inhiber les volontés les plus essentielles.
D'un regard amusé, le chevalier déboutonna tous les boutons de l'entrave vestimentaire de cette chose qui se trouvait dans son pantalon. Y plongeant une main comme si rien ne pouvait lui arriver, Aetius délivra son épée de son fourreau et la remonta à l'air libre.

Dans l'obscurité de la pièce, je ne vis qu'une forme dressée et droite à l'allure cylindrique. Petite sotte que j'étais sur les choses de l'amour et attisée par la curiosité, j'avançai ma main avec un peu plus de témérité que l'instant d'avant pour toucher cette chose.
Une fois que mon doigts eut touché la lance du chevalier d'Ivery, je pus la sentir douce et chaude. Rien à voir avec ces monstres des cavernes que l'on disait glacé et rugueux. Mais peut être n'est il pas judicieux de la comparer à un dragon ?

Redressant le visage pour le planter dans le regard bleu du chevalier, je me laissais envouter par ses yeux. A présent j'ignorai quoi faire et cela se voyait dans mes yeux interrogateurs. Aussi loin que remonte ma mémoire soit pas plus loin que quelques semaines, j'ignorai tout du corps d'un homme, de ses subtilités et surtout des jeux de l'amour.
Mon premier baiser ce fut avec Viktor qu'il fut échangé. Viktor... Mon esprit embrumé s'affolait rien qu'à ce simple prénom. Je l'avais oublié le temps d'un instant mais la réalité me rattrapait, cruelle et douloureuse. Non, je ne pouvais pas.

Ma tête se mit à tourner pour me faire chavirer sur le lit du seigneur. L'instant d'avant je me plongeais dans son regard l'instant d'après j'étais étendue sur son lit, les bras légèrement relevées au dessus de la tête. Mes idées étaient mélangées et mes yeux papillonnaient comme les ailes membraneuse de cet animal qui bien souvent vient à se bruler avec la flamme d'une bougie.
J'étais donc étendue là, sur le lit, offerte, car bien malgré moi, ma chemise était remontée offrant la vue de ma vénusté. Bien beau spectacle que pour le chevalier. La vierge s'offrait elle à lui à cet instant ou alors l'alcool lui montant trop à la tête l'empêcher de discerner ce qui fut du rêve de la réalité ou du simple fantasme.

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