Acarvius une fois le balayage de la pièce finit, écouta attentivement la chef cuisinière qui commençait à leur donner le menu à préparer. Et malgré l'heure tardive de la nuit, il se surprit en voyant qu'il désirait tout autant que leurs gardiens goûter aux plat que Mafraya allait préparer avec son concours....Cuisinier lui...L'idée ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Mais maintenant qu'il était là, il se disait que cela valait bien un métier comme un autre.
Il imita son mentor et se lava les mains heureux d'avoir en fin quelque chose à faire. C'est donc avec pas mal d'entrain qu'il se mit à examiner consciencieusement les miches de pain dénichées auparavant par la naine. Ouvrant le sac de Chanvre, il se mit d'abord à sortir une dizaine de miches pour les examiner. Il en choisit une qui n'était ni trop dure ni trop molle, et pas trop roussie avant de le placer prêt de Mafraya qui semblait s'évertuer à cuire les légumes.
Il observa chacun des faits et gestes de la naine, essayant de trouver les critères qui faisait qu'elle choisissait tel ou tel légume et pas d'autre. Observant la manière dont elle les lavait, il se dit qu'il devrait essayer de trouver un bouquin qui parlait des différentes recettes ainsi qu'un feuillet de parchemins pour noter ses ''observations''. Ensuite il la vit ajouter des herbes étranges qu'il n'avait jamais vu auparavant, il fut tenter de demander à son chef à quoi elles pouvaient bien servir mais se ravisa. Ce n'était probablement pas le moment de la déconcentrer...
Ensuite il l'observa rassembler tout les ingrédients nécessaires à la fabrication des boulettes. Il fut éberlué de la voir fracasser des os avec son marteau et en plus de la voir rajouter la poudre résultante de son activité au cœur même des ingrédients...Mais cela devait probablement être une sorte de ''secret du chef'' ou un truc dans le genre, alors il tint sa langue et s'empressa de commencer à fabriquer les dites boulettes.
Il fallait concevoir de petites boules en roulant la pâte résultante du mélange des ingrédients. Il se prit à penser qu'il devait faire attention à l'hygiène du chef de la prochaine auberge qui lui proposerait des boulettes, si jamais il en revoyait une un jour, en effet comment réagiraient les pirates, ou plutôt les ''marchands'' si jamais la nourriture ne leur convenait pas ?
Plus ou moins anxieux, il se mit donc à prendre, malaxer et rouler la patte avant d'entreposer les boulettes ainsi faites dans un plat adéquate. L'effet d'avoir cette étrange matière solide et collante au bout des doigts rendait le jeune homme satisfait de lui même. Il découvrait quelque chose qu'il n'avait jamais touché dans le cercle familiale et cela lui procurait un drôle d'effet. Consciencieux il essayait de faire des boulettes de même taille, mais son inexpérience dans le domaine rendait ses tentatives maladroites plus ou moins désastreuses, c'est ainsi que la plupart du temps soit il sortait des très grosses boulettes, soit...des très petites. Il travailla ainsi jusqu'à en avoir plein les doigts (et aussi plein la chemise). Il plaça ensuite les boulettes dans de l'huile comme convenu, avant de se débarbouiller les doigts et tenter d'enlever le plus gros de la pâte présente sur ses vêtements.
Mais l'heure de son repos n'était pas encore arrivée, alors que l'échéance arrivait à son terme, il apprit qu'il devait en plus faire des frottis d'ail sur les tranches de pains sorties du fourneau. La plupart d'entre elles étaient heureusement refroidies, mais une ou deux ne manquèrent pas de le brûler. Sans compter qu'en plus l'essence d'ail se mit à lui piquer atrocement les yeux à mi-parcours. Heureusement pour lui, la technique étrange de Mafraya (placer les tranches les unes au dessus des autres pour les faire à la chaine) était rapide et efficace.
Il finit tout de même les yeux en larmes et la chemise tout tâchée alors que les 3 premiers marins goutaient leur cuisine. Il les aurait regardé avec envie si il n'était pas sans cesse en train de s'essuyer les larmes qui dégringolaient de ses yeux avec sa manche maculée de pâte à boulette... Il aida tant bien que mal la cuisinière à répartir les portions pendant que les autres membres de l'équipage commençaient à venir se servir.
Quand tous furent passer pour s'emparer plus ou moins avidement de leur ration il se rendit soudain compte que leur travail était finit, mais porterait-il ses fruits ? Il n'en savait rien, en fait la chose qui le préoccupait était la fin inattendue et salvatrice de son calvaire...Ses yeux ne le piquaient plus !!!
Sujet: Re: La dépression au fond d'une choppe... 
Mar 19 Juil 2011 - 15:56
