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 Où la plume vole au secours de l'épée

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Aedán de Vercombe
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Aedán de Vercombe


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MessageSujet: Où la plume vole au secours de l'épée   Où la plume vole au secours de l'épée I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2013 - 23:54

Il aurait été inexact de prétendre que le chevalier de Vercombe ne connaissait ou ne se compromettait pas auprès du commun. Après tout, lorsque l'on mène une vie d'errance, combien de fois ne trouve-t-on aucune honnête auberge où gîter! Caedmon Brisefer affirmait d'un ton péremptoire qu'il n'y avait meilleur toit pour un combattant que les étoiles et meilleur matelas qu'une haie. Cela est probablement vrai jusqu'au jour où l'on découvre les draps de soie et les matelas rembourrés de plumes. Les opinions sont bien souvent simple question de connaissances. C'était, d'ailleurs, la cause de la situation dans laquelle se trouvait Aedán mais n'allons pas trop vite en besogne. Or donc le jouteur dînait au Merlan Bleu, établissement plébéien de Diantra, s'abouchant avec de bien cocasses personnages. L'un, ventru comme une nef marchande et exhalant une forte odeur de violette et de sueur rance mêlées, faisait un sort aux pâtés en croûte de gelinottes. Une autre, dotée d'une exquise frimousse coiffée d'un chapeau de feutre à plume d'aigrette, jouait négligemment avec les boucles en cascade de sa chevelure dorée. Le dernier, enfin, jaillissait comme une gerbe d'étincelles au cœur de la nuit : ses cheveux étaient de couleur cinabre, leurs extrémités teintes en bleu et le tout en accord avec son pourpoint à crevés lourdement galonné. Le premier coup d'œil suffisait à les identifier comme des gens d'Art. Ou des helminthes, selon les points de vue.

Avec force détails, véridiques ou non, Aedán leur narrait avec la faconde qu'on lui connaissait ses prouesses. Ainsi, tandis que le feu achevait de se consumer dans l'âtre, que les sang mêlés - pouah ! - logeant à l'auberge se retiraient dans leur mansarde, les histoires se poursuivaient, toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Il fut notamment question de la traque d'un Frakar, dans les terres désolées, à l'est. L'horrifique créature engloutissait les caravanes, émiettait l'enceinte des mottes castrales et se délectait de la pulpe encore ruisselante des nouveaux nés. Pour l'abattre, le chevalier de Vercombe avait dû se rendre dans l'antre de la bête : une effroyable caverne dont la vue seule aurait suffi à faire chanceler la santé mentale des hommes les plus aguerris. On y pataugeait, jusqu'aux genoux, dans des restes de chair grouillant de vermines tandis que s'élevaient, çà et là, de sinistres ziggourats de crânes qui semblaient indiquer un horrible chemin. Enfin, au fond de ce funeste abîme, trônant sur un amoncellement d'ossements, se dressait là, pareil à un démon des Temps Anciens gardant le portail de quelque enfer, la créature. S'étirant sur plus de cinq toises, sa carapace reflétait la lumières nauséeuse que vomissait une étrange colonne incandescente, autel blasphématoire dédié à un culte plus ancien que l'Humanité. Avisant le héros, le Frakar dévoila des rangées de crocs jaunâtres et poussa un cri d'archifiélon qui se répercuta comme une charge furieuse dans son antre. Puis, l'acier fut tiré. Lame contre griffes, maille contre chitine et pureté contre corruption. Quel combat ce fut! Il dura pas moins de trois jours et trois nuits!

Mais tout n'était pas aussi sombre. Parfois, les histoires se teintaient de mélancolie, comme cette princesse elfe, dans sa tour de marbre et de béryl, qu'Aedán avait secouru de la chimère la tenant prisonnière. Mal lui en pris car le peuple sylvestre répondit avec acrimonie, n'appréciant pas qu'un humain se révèle plus courageux qu'eux. A la faveur de la nuit, ils firent appel à leur magie stygienne, animant la flore de malines intentions, pour tenter de l'abattre. Ce jour-là, il s'en fallut de peu pour que le brave ne périsse. Projeté dans une ravine glacée, il ne dut sa survie qu'à l'intervention des fées, dont la reine fut tout à la foie émue et séduite par le courage du chevalier. Malgré l'amour vrai de la dame, il refusa leur union, car son cœur allait au royaume des Hommes, mais accepta néanmoins sa bénédiction en gage d'amitié, qui le protégea des nigromanciens. Cela lui permit de se déplacer entre les larges fûts moussus, sous les frondaisons ombreuses, insensible à la magie des démonolâtres aux oreilles effilées.

Les narrés se poursuivirent jusqu'au petit matin tandis que, face à eux, s'amoncelaient les restes de gravé d'écrevisses, de friands et autres moutons au miel. Parfois, l'un ou l'autre interrompait le beau diable dans sa tirade, pour poser une question, mais c'était tout. L'on pourrait se surprendre de découvrir pareil bagout chez un chevalier errant mais ce serait oublier son histoire : descendant d'une famille maudite, son passé était tout ce qui lui restait pour accéder aux Grands. Afin de profiter de leur hospitalité, il convenait, bien souvent, de les abreuver de contes distrayants et la belle voix dont était doté le bretailleur se révélait ici une arme redoutable.

Lorsqu'enfin furent achevées les coquefabuses et autres forfanteries du doux sire, l'assemblée connut un moment de flottement, comme si elle émergeait de quelque rêverie. L'heure, aussi, était à blâmer. S'accordant une pause le temps de se rafraîchir, Aedán de Vercombe déclara : "Parcourez les monts et les vaux, ne vous arrêtez pas aux seules grandes cités, gagnez aussi les combes obscures, les coteaux assaillies par les saules ainsi que les anses frappées par les embruns. Que du commun, des prince-marchands de Berdes, jusqu'aux fiers sires de Néris, Mons et Aspremont ces faits d'armes soient rapportés. En ces périodes de deuil, détournez les regards des catafalques et redonnez aux petites gens l'espoir. Qu'ils se couchent en sachant que leur bon baron a pour lui succéder le meilleur des cousins. Allez, maintenant, si votre art parvient à les atteindre, alors je doublerai vos gages à mon retour de l'Orient hostile. Courez! Volez mes beaux amis! Que la geste d'Aedán le Preux vive à travers vous!"
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