Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeVen 5 Juin 2020 - 0:23


Les gardes ont descendus le coffre dans les cachots. Les ordres de la Dame de Fernel ont été relayées aux geôliers habitués au calme de cellules peu utilisées. Personne ne sait encore l'identité du prisonnier. La malle a été simplement déposée au milieu de la pièce avant que les hommes ne quittent les lieux, leur murmures pleins d'incompréhension s'élevant entre eux. La porte se referme et la clef tourne dans le pêne.

Un peu de temps passe, le geôlier en chef vient regarder le curieux trésor qu'il doit garder, avant qu'il ne hausse les épaules et ne referme le vasistas fermant la porte des lieux.

Un peu de temps passe encore. Dans un recoin de la pièce, les ombres bougent et s'étalent, libérant le chemin à un homme silencieux et lui servant de couverture pour ses sombres desseins. Il y a un léger cliquetis tandis qu'il crochète les menottes au bout de leur chaine, ramassant ces dernières et les approchant de la malle le plus possible.

Alors seulement ouvre t'il le coffre et s'active avec célérité, faisant basculer le corp hors de sa cage de cèdre.

Geoffroy grogne bien un peu, mais est encore au pays des rêves. Aussi, sans attendre, l'homme de l'ombre coupe t'il les liens avant de refermer les menottes étroitement autour des poignets du conseiller. Prestement, il coupe ensuite carrément les vêtements de Geoffroy, lui laissant seulement sa chemise et ses pantalons sans ne rien laisser qui pourrait être utilisée à mauvais escient.

Quand il a terminé, le vieux guerrier commence à se réveiller. Sans attendre, la silhouette indéfinie se retire alors, le laissant mariner dans son jus. Les ombres bougent, se rétractent, mais restent légèrement plus épaisses dans un coin de la cellule déjà obscure.


Dernière édition par Dante Corvac le Sam 6 Juin 2020 - 1:36, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeVen 5 Juin 2020 - 15:46

Je ne doute pas un seul instant que tous mes ordres ont été respectés à la lettre. Etant donné l’état d’alerte que j’ai enclenché dans tout le château, tout le monde est sur le qui vive et cela sans que personne ne sache exactement pourquoi, hormis Aaron, Elazar et moi-même. C’est mieux ainsi. De cette manière, peut-être qu’un complice – ou plusieurs, je ne sais – se manifestera dans une tentative malheureuse de quitter Fernel.

J’ai rejoint ma chambre. J’ai besoin de prendre quelques instants pour moi, assise au bout de mon lit, à regarder par la fenêtre. Le dénouement est proche, je le sais, et pour que ce moment approche, je dois en passer par un moment peu plaisant. Deux personnes m’accompagneront en pensée pendant ces instants. Mère, tout d’abord. Je sais qu’elle aura probablement désapprouvé tout ceci. Je le sais. Elle aurait sans doute préféré que je reste loin de tout cela, que je demeure une jeune fille innocente et douce, occupée à effectuer quelques points de broderie à sa fenêtre. Cette vision de moi est totalement tronquée. Je suis jeune, sans époux, à la tête d’un domaine qui exige une attention constante, des décisions justes et précises, des actes clairs, des geste forts. Des choses que l’innocence et la douceur ne permettent pas. Si je veux avancer, je dois connaître mes ennemis et savoir de quoi il retourne, ce n’est qu’une simple question de survie. Je dois agir.

Ensuite, il y a Aaron. Et Aaron non plus n’approuve pas. Le sens de l’honneur chez cet homme que j’aime est tellement présent…Mais je connais celui qui est à présent sous la coupe de mon père. C’est un homme de guerre, un homme habitué à tout ou presque, je n’aurai aucune autorité sur lui. Absolument aucune. Elazar, lui, oui. Peu importe la méthode, peu importe la manière, je veux mes réponses.

Après avoir passé un peu d’eau fraîche sur mon visage, je passe à mon doigt le sceau de Fernel, ajuste mon diadème et remets de l’ordre dans ma tenue pour me rendre aux cachots.

Ce n’est pas la première fois que je viens ici, évidemment. Eudes m’a suffisamment menacée de m’enfermer ici si je n’étais pas sage pour avoir eu la curiosité de visiter les lieux au cas où il mettrait sa menace à exécution. Le geôlier en chef ouvre de grands yeux ahuris en me voyant apparaître au bout du couloir à peine éclairé et se perd immédiatement dans une révérence profonde avant de balbutier :

- Ma Dame…Quel…Que…

J’apaise de suite l’homme en lui demandant de se relever et de me confier les clés des lieux.

- Je vais en avoir besoin. Jacques, je vous remercie de quitter les lieux et de veiller à la porte à l’entrée du couloir. Absolument personne…vous entendez ? Personne ne doit venir ici me déranger tant que je n’aurais pas reparu à la porte pour sortir de cet endroit, est-ce que vous m’avez bien comprise ? Quoi que vous entendiez, je vous interdis d’appeler la garde. Je compte sur vous.

Jacques extrait un gros trousseau de sa ceinture et me le tend avant de tourner les talons, non sans se poser des tas de questions. Je le suis et dès qu’il aura franchi la porte, je ferme la porte à clé, m’isolant ainsi du reste du château le temps nécessaire. Gardant le trousseau à la main, je fais alors demi-tour, tout en guettant les ombres, me dirigeant vers l’autre bout du couloir afin de rejoindre les cellules. Il n’y a qu’une seule porte fermée. J’inspire profondément avant d’insérer la clé dans la serrure et de faire tourner la grosse clé garnie d’un oiseau noir. Il règne en cet endroit une obscurité seulement rompue par la faible et vacillante lueur d’une mauvaise torche. L’atmosphère est humide, froide, totalement déplaisante, même si le sol n’est pas sale. Il y a tellement peu eu de prisonnier à Fernel que les cellules sont toujours propres…sauf en cet instant où une déjection faite chaire s’agite quelque peu en m’entendant entrer. Je ferme la porte et garde les clés dans mes mains jointes sur le devant de ma jupe.

Geoffroy est au sol, les mains entravées par d’épaisses et glaciales menottes de métal reliées par une chaîne passée dans un anneau enclavé dans le mur de grosses pierres. Je devine plus que je ne vois l’ardent regard posé sur moi alors que j’entends le bruit de quelques maillons de chaînes bouger. Mes mains serrent avec rage le trousseau. Une envie soudaine de lui crever les yeux à coups de clés me traverse l’esprit avant de s’enfuir grâce à une profonde inspiration.

- Elle avait confiance en vous. J’avais confiance en vous. Regardez-vous…

Droite, pourvue de tous les signes de ma dignité de Dame de Fernel, je n’ai que mépris et…et haine pour cet individu qui vient de se redresser à demi pour me regarder dans les yeux. Je vois qu’il semble surpris. Comme s’il était déstabilisé.

- Vous allez tout me dire, Geoffroy de Hansfelt. Tout. Ceci est ma dernière demande polie et digne, votre seule et unique chance. Vous n’en aurez pas d’autre. Je veux savoir et vous parlerez…

°°°°°
°°°
°

C’est avant toute chose le contact froid du sol à travers ses vêtements qui le feront émerger de son sommeil provoqué. Un frisson particulièrement désagréable parcourt son dos. Il tente de lever la main pour la poser sur son front mais son mouvement est retenu par un lien d’acier. Il lève la tête et observe son poignet garni d’une infamante menotte destinée aux crapules. Que s’est-il passé, bon sang…Il a du mal à retrouver ses esprits et se hisse sur un coude, le corps engourdi par le froid glacial de la pièce.

Anaëlle. Il était en train de corriger Anaëlle avec sa ceinture. Cette petite idiote a attiré l’attention sur lui. Il se rappelle la chair de son dos éclatant sous la brutalité de ses coups. Il se rappelle un coup asséné à l’arrière de sa tête. Le bruit d’une canne claquant sur le sol. Une discussion à voix basse, les pleurs de la servante, les cris de son jouet. Elle l’a trahi. Elle a probablement tout dit, cette sale engeance de bouseux. Il aurait du la tuer. Quoique…vu ce qu’elle a pris, il est fort probable qu’elle souffrira un martyre atroce avant de crever, la garce.

Il en était là dans ses pensées quand la porte s’ouvrit pour laisser passer une fine silhouette, la silhouette de Louise. Qu’est-ce qu’il l’aime, cette silhouette jeune et gracieuse. Il aime tellement la voir quand elle est en mouvement. Quand elle monte à cheval. Quand elle gravit les escaliers, les longs plis de ses jupes soulignant un corps superbe…Et superbe, elle l’est encore, en cet instant précis, alors qu’elle ne porte pourtant qu’une stricte et sévère robe de deuil, sa tiare d’apparat, un trousseau de clé dans ses mains jointes devant elle. La dignité et la froide colère incarnées. Geoffroy esquisse un affreux sourire.

- Je crains de ne pas tout à fait comprendre ce que je fais ici, ma Dame. Que me vaut l’affreux déplaisir d’être enchaîné comme le dernier des manants ?

Il tente de se lever et n’y parvient qu’avec peine, constatant que ses beaux habits ont disparu. Il fronce les sourcils avant de regarder à nouveau Louise.

- J’ignore de quoi on m’accuse mais j’exige…
- Vous n’avez plus rien à exiger en ces lieux, Messire.

La voix de Louise vient de s’élever, probablement aussi froide que les murs de pierre du cachot.

- Pour qui travaillez-vous dans l’ombre ? Qui vous a ordonné d’assassiner ma mère ? Qui sont vos complices ?

Geoffroy sait, en cet instant, que Louise est au courant de tout ou presque. Il sait aussi que s’il ne réagit pas très vite, il est perdu. Dès lors, il s’assoit et regarde Louise en grondant.

- Vos accusations sont je suppose suffisamment argumentées pour oser me dire de telles choses, n’est-ce pas ?

Il sourit, pas le moins du monde inquiété.

- J’invoque mon droit au silence. Je ne parlerai qu’à un prêtre de Neera. Pas à vous.

Il pourra voir les mains de Louise blanchir sur le trousseau, des mains qui serrent l’anneau de métal avec force avant de s’approcher de lui, à pas feutrés et doux.

°°°°°
°°°
°

La suffisance, l’orgueil et l’ignoble sourire de Geoffroy aiguillonnent ma fureur plus sûrement que toutes les insultes qu’il aurait pu prononcer. Une pointe chauffée à blanc s’attaque à mon cœur, un éclair vrille mes tempes et obscurcit mon regard, alors que l’approche de Geoffroy. Après toutes ces horreurs, il s’en sortirait aussi facilement ??

Le geste est rapide, sa brutalité m’étonnera moi-même mais je n’ai pas pu le retenir. Luisant sous la faible lueur de la torche, un arc composé de toutes les clés du trousseau viendra s’abattre sur le visage de Geoffroy. Je viens de frapper un homme à terre, avec un trousseau de lourdes clés de métal. Il a à peine bougé. Et toujours il sourit, même si du sang perle sur sa lèvre inférieure. Il me regarde.

- C’est bien petite fille. C’est ce que j’ai toujours vu en toi, cette sauvagerie qui couve sous ton regard. C’est ce qui m’a toujours plu le plus.

Il ricane, maintenant. Je lève la main pour abattre une deuxième fois ma main sur lui.



Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 0:09


Jaillissant de derrière Louise, un homme prend le fin poignet avec douceur tout en tournant le dos à Geoffroy. Droit comme un I majuscule, sans canne et sans lunettes, Vêtu d'un rouge sombre… D'un rouge sang… Du rouge que porte les bourreaux pour accomplir leur offices sans que le sang de leur victime ne paraisse sur eux. Il a aussi un sac fermé à sa hanche, bien rebondi. La voix qui s'élève dans l'air est reconnaissable, même si elle n'a plus du tout son vernis de bon grand père ni de civilité. Ici, dans ces lieux humides il est le maître, non la Dame de Fernel.

Non, c'est ce qu'il veut… Regarde le dans les yeux... Il n'a sur toi que le pouvoir que tu lui donnera… Si tu n'es pas capable de garder ton sang froid, sors. Recule maintenant, s'il te plait.

Il lui enlève les clef avec douceur, et la laisse contempler son ennemi, allant les accrocher sur la porte de la cellule, bien visible.

Geoffroy… Tu as été mis aux fers pour tentative de meurtre, corruption et abus sur la personne d'Anaëlle, modeste servante.  Ses vêtements ont été trouvés dans tes quartiers, et l'arme du crime a été trouvée dans la chambre de la jeune fille. Une ceinture… Portant tes initiales.

Dit il en se retournant et en vrillant le regard gris dans lequel règne une lueur inhumaine pleinement assumée. Il exhibe et déroule l'objet dont il est question, encore plein de sang séché. Mais il ne l'utilise pas. La voix d'Elazar est calme comme l'eau d'un lac.

Tu as, avec des complices, fait empoisonner Dame Elisabeth de Fernel à l'arsenic durant une longue période quand elle a refusé toute demande en mariage pour elle et sa fille, dans sa tisane du soir et du matin. Nous avons trouvé le reste de la dite boite avec le thé parfumé avec le poison. Pour libérer le chemin de tes ambitions.

De sa sacoche, il sort la boite de thé d'Elisabeth. Elle était une grande sentimentale, il lui a été facile la retrouver.  Il dépose les deux objets hors de portée du prisonnier, sur le bord de la porte de la cellule.

Tu as, courrier et notes à l'appuis, comploté pour pousser la nouvelle Dame de Fernel au mariage avec un de ceux là même qui harcèlent et affaiblissent ses frontières et son peuple.

Il sort une pile de feuillets, les notes trouvées sur lui, les notes trouvées dans la chambre de Louise et d'autres. Il les dépose avec le reste.  

Maintenant, il y a le gentilhomme que tu as envoyé fouiller dans mes affaires qui est mort dans ma chambre. Le malheureux ne sait pas lire l'Oliyen semble t'il et il a confondu mes produits. Sa petite amie est avec MA protégée, en sûreté et là où nous pouvons les garder à l'oeil. Il y avait encore d'autres choses très intéressantes dans ses poches. Quel conseiller peut bien s'acoquiner avec un… maitre des Ombres? Je vous pensais, vous, Nordiens, au dessus de ces bassesses du sud.

Il renifle, ne laissant planer aucun doute sur ce qu'il pense des talents du dit maitre. Il sort d'autres papiers maculés de sang qu'il dépose avec le reste.

Eugène est plus dégourdi que lui semble t'il… Quoiqu'il en soit, tu semblait bien sûr de toi et de ta suprématie en ces lieux pour agir ainsi… Que t'a t'il promis le commanditaire? L'Intendance?

Déposant le sac encore bien rebondi avec le reste, le vieil homme se tourne vers le sujet de son intérêt.

Tu voulais les arguments de la Dame de Fernel, tu les as. Tu va avoir droit à un procès équitable devant le peuple. D'après toi, que a t'il dire ou faire quand il va voir que le conseiller du roi Eures a agit de la sorte? Moi, j'ai très envie de voir ca… Tu pense que parce que tu es un homme, ils ne te réserveront pas le même sort que ce que tu as fait à Anaëlle?

Les prunelles grises se plissent inquisitrices, la mine est neutre.

La dame de Fernel t'offre une façon de t'en sortir honorablement. La prendra tu?

Oh dis mon mon cher… Et même si tu dis oui, ca ne sera que partie remise.  

Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 1:15


Un long frisson progresse le long de mon dos bien avant que la main de mon père ne surgisse des Ombres et n’arrête mon geste. Je vois d’abord sa main posée sur mon poignet avant de le voir lui. Différent. Semblable tout en étant différent. Elazar ne porte plus ses lunettes, il n’a plus besoin de canne, il porte du rouge. Une couleur profonde et chaude, aussi profonde et chaude que le fluide qui l’appelle en cet instant.  Toute son attitude a changé, y compris sa façon de m’adresser la parole. Je ne m’offusque pas du tutoiement, bien au contraire, il a même tendance à m’apaiser et à me rappeler à l’ordre en même temps.

Je ne réponds rien, parce que je sais qu’il a raison. Je lui abandonne donc les clés, ce qui me permet de voir le visage de Geoffroy toujours fixé sur le mien. Un visage narquois, un sourire de triomphe. En un état de fureur indescriptible et résignée à la fois, je recule de deux pas, pour aller m’appuyer contre le mur, inspirant profondément, tout en gardant l’œil sur cet homme au sol si convaincu de sa supériorité. Garder mon sang froid sera primordial en effet. Si je n’y parviens pas, je ne réponds plus de rien…

°°°°°
°°°
°

Un maître des Ombres. Evidemment. Cela expliquait beaucoup de choses, notamment ce coup en traître à l’arrière de la tête, un peu plus tôt. Geoffroy n’est cependant pas impressionné. Ce qui l’intrigue par contre, c’est la réaction de Louise. Il connait la châtelaine depuis assez longtemps désormais pour savoir qu’elle ne laisserait pas n’importe qui s’adresser à elle de la sorte. L’ancien conseiller plisse les yeux pour observer Elazar puis pour observer Louise. De curieux rouages se mettent en branle dans son esprit, pendant que le parfumeur drapé de rouge étale ses preuves. Quand Elazar aura fini son réquisitoire, Geoffroy aura un rire. Un rire teinté de cynisme, tout autant que la voix qui s’élève pour répondre.

- C’est tout ce que vous avez trouvé, ma Dame ? Pensez-vous sincèrement que tout ceci sera recevable devant la justice du Roi ?

Il ne regarde pas Elazar, il regarde Louise. Il n’a pas un regard pour le parfumeur.

- Il est facile d’arranger les preuves de la façon dont elle nous convient le mieux. Il est facile d’apporter ici des preuves uniquement créées pour le besoin de la cause, toutes parfaitement opposables.

L’ancien conseiller esquisse un autre sourire narquois.

- Je soutiendrai devant n’importe quel tribunal que cette ceinture a été déposée là par une personne mal intentionnée, que ces herbes ne m’appartiennent pas, que ces courriers ne sont pas des complots mais des discussions diplomatiques entre territoires voisins afin de trouver des arrangements profitables à tous, tels qu'ils ont court partout en Péninsule. Quant à cet homme mort dans votre chambre…

Il regarde Elazar cette fois, sans ciller une seule seconde, parfaitement clair et précis dans ses paroles :

- Qui croira-t-on volontiers sur ces terres, Elazar de Redinem ? L’ancien conseiller de toujours, celui qui a toujours été exemplaire, digne et combattant reconnu ou le bâtard d’une lignée maudite qui a fuit la queue entre les jambes, qui surgit de nulle part et qui est lui-même un maître des Ombres ?

Le coup est parti sans prévenir. Geoffroy sourit plus encore, le sang de sa lèvre ouverte roulant sur son menton.

- Je sais parfaitement qui vous êtes. Quand Elisabeth est venue dans ce château, elle a voulu vous écrire des lettres. C’est moi qui les ai interceptées pour éviter à Eudes de Fernel le triste scandale d’une romance ridicule. J’ai retenu votre nom, un nom qui a brièvement refait surface aux décès inopinés…malheureux…de toute votre famille. Il m'a suffi de mener ma petite enquête à l'époque et de me souvenir de tout ceci quand Sylvie m'a annoncé votre nom. Je n’ai pas peur de vous ni de vos pathétiques menaces.

Geffroy grogne un instant en ajoutant :

- Quant à Anaëlle, vous pouvez la garder. Elle a un service déplorable. J’aurais du la renvoyer depuis longtemps.

Le prisonnier eut alors un regard pour Louise, avant de reprendre, d’une voix suave et parfaitement maîtrisée :

- Quoique j’aie à ajouter, je le confierai à un prêtre de Neera. Certainement pas à un bâtard investi d’un pouvoir de pacotille par une gamine sans cervelle incapable de gérer ses émotions. En plus concis…c’est non.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 2:08

que nous chaux la justice du Roi, le duc de Serramire lui même ayant donné plein pouvoir à Dame Louise pour régler le problème de la façon qu'elle trouvera juste et équitable…  

Le visage d'Elazar, loin d'être perturbé, rayonne  de joie. Tranquillement, il retourne vers le fond de la pièce et met en branle le mécanisme qui raccourcit les chaînes.

Pas de De, je n'ai pas droit à la particule, bel essai cependant Geoffroy.  Tu as oublié deux chose par contre mon ami. Ta jeune victime survivra et… Les mortes parlent. Elisabeth avait tout découvert n'est ce pas? Cependant, tu ne pouvais savoir qu'elle avait un journal. Et qu'elle a tout consigné dedans. Ce n'est pas Dame Louise qui m'a engagé et investi, c'est Dame Elisabeth elle-même…. Avec le sceau de Fernel et tout. J'ai le document d'ailleurs… Je dis ca pour ton information, même si je sais que tu n'en n'a rien à faire. Laisse-moi cependant te dire que ce pli que tu a manqué porte ton nom en toute lettre et elle t'y accuse de son empoisonnement… Et, la mode étant aux journaux intimes, nous avons trouvés dissimulés non pas un, mais les deux journaux intimes de feu tes épouses, tout y est, c'est très instructif. Ne nie pas, tu va aggraver ton cas mon cher...

Une fois bien au mur, Elazar bloque le dispositif avant de revenir vers l'ancien conseiller.

Mais puisque nous sommes dans les confidences. Tu ne m'en voudra pas de prendre mon plaisir avec ta personne n'est ce pas?
Dit il d'un ton de sous entendu explicite.  Tu aurais adoré mon fils Geoffroy, il n'est ni aussi raisonnable ni aussi patient que moi et t'aurais probablement donné une mort rapide mais extrêmement douloureuse par pur ennui. Mais, tu pourra le constater par toi même, je suis extrêmement inventif.  

Une main s'élève et va peser dans le creux de la clavicule. Le visage des vieux s'affronte et celui d'Elazar ne cille pas.

.Tu ne me dis pas ce que je veux savoir… Toi, guerrier, connais tu les principes de la torture? C'est exactement les mêmes que ce que tu as fait subir à cette pauvre fille et même plus encore.Et la beauté de la chose mon cher, je suis capable de le faire sans te causer de dommage corporel visible. Combien de temps avant que tu ne te soumette comme une femme? Parce que tu le fera et je te "guiderai" comme tu l'a fait avec elles… Tu vois? je tiens mes promesses. Celle de ne pas me laisser attendrir par les femmes. Maintenant, assez de préambules, je suis lassé. Je ne te poserai même pas de questions… J'ai juste envie de m'amuser un peu… Quand tu sera disposé à parler, fais moi signe!

Impitoyable, l'appendice s'enfonce de plus en plus dans la chair. Peu importe si Geoffroy hurle ou non, qu'il ne dise rien… La souffrance dans son regard, la haine ne trouve chez son bourreau qu'une légèreté et une simple bonne humeur… Le lâchant soudainement, le maitre des Ombres retourne dans son sac pour en extirper un étui  et une fiole d'un liquide verdâtre quasi luminescent. Revenant dans le milieu de la pièce, il étale le tout, exhibant deux bonnes douzaines d'aiguilles étranges en forme d'entonnoir à l'une de leur extrémité.

Réjouit, Elazar entonne un léger chant populaire Estreventin.  


Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 15:40


Tandis que le mécanisme rapproche inexorablement Geoffroy du mur, il regarde Louise sans ciller un instant. Il la fixe avec intensité, y compris lorsque son corps est à désormais immobilisé contre le mur. Il n’a pas un regard pour Elazar, à aucun instant. Il sait que sa seule porte de sortie se situe dans le cœur tendre et l’innocence de la jeune femme. L’ancien conseiller compte sur sa pitié, cela ne fait aucun doute, même s’il ne la sollicitera pas. Il est assis le dos contre le sol, à présent, les bras relevés, maintenus par les entraves de métal au niveau des poignets. Il est totalement sans défense, et il le sait.

- Vous mentez. Mes épouses n’ont jamais tenu le moindre journal, je le leur ai interdit. Quant à votre engeance, elle ne peut qu’être définitivement dégénérée, je vous le concède volontiers. Dégénérée et sans aucun avenir.

Le reste du laïus d’Elazar, il ne l’écoute pas. Geoffroy en comprend l’essentiel, bien entendu, jusqu’à ce que la claire allusion à ce qui pourrait potentiellement lui arriver lui fait serrer les poings dans ses entraves. Jamais il n’osera devant Louise. Jamais il ne laissera quiconque le traiter en femme. Il préfèrera mourir plutôt que de subir ça. Il s’adresse à elle à présent, sifflant des paroles entre ses dents serrées, gardant un rictus plus proche de la grimace que du sourire.

- Anaëlle n’avait qu’un mot à dire. Il lui suffisait de dire non. Elle n’a jamais dit non. Elle ne disait jamais rien. Elle attendait que cela passe, comme un animal sans aucun instinct. Nous sommes à Fernel, Louise…J’y ai développé une passion pour le dressage…Un cheval, une femme, finalement, quelle différence ?

Le face à face s’interrompt pourtant, le parfumeur vient de se placer devant lui et poser sa main sur sa clavicule. Le contact le fait frémir, pas de peur, non. Il s’agit de rage. De colère pure, qui lui fait remuer son bras de manière violente sous l’entrave, serrant les dents sous l’attaque pernicieuse qui s’enfonce dans sa chaire, une lueur animale luisant au fond de son regard. Le souffle court, il inspire profondément lorsque Elazar relâche la pression et s’éloigne pour préparer des instruments dont il ignore tout plus loin.

- Je ne vous dirai rien. Allez vous faire foutre.

Lui aussi se terre dans un mutisme obstiné, tout en ne cessant de regarder Louise. Puis Elazar et encore Louise. Pour que la dame de Fernel lui écrive, c’est qu’elle a conservé son amour pour lui malgré les années. Or, un amour aussi intense ne se base pas sur du vide, il faut un ciment, une base solide pour l’entretenir, pour qu’il reste vivace. Il faut une raison. Une excellente raison et un rappel constant de cet amour. Eloignés l’un de l’autre par la force du destin, Elisabeth a pourtant gardé une flamme vive pour cet homme drapé de rouge. Sans parler de l’attitude du parfumeur vis-à-vis de Louise. Sans parler de son attitude à elle, face au parfumeur. Et cette chambre qu’elle lui a donnée, cette chambre qui jouxte la sienne, avouant ainsi au monde la place importante d’Elazar au sein de sa famille. Un calcul s’opéra dans la tête du conseiller qui eut un regard pour Louise. Un regard dans lequel passe tout un tas de souvenirs, avant qu’un affreux sourire n’étire ses lèvres.

Geoffroy vient de comprendre.

- Quel effet cela fait, Louise, de savoir que tu es la bâtarde d’un bâtard et d’une femme déshonorée ?

°°°°°
°°°
°

Le bruit des chaînes qui s’agitent pour emprisonner Geoffroy me font sursauter. Il règne désormais dans cette pièce une atmosphère étrange, pleine d’électricité, un peu comme lorsqu’un orage s’annonce et que la terre dégage cette odeur si particulière. Un peu comme lors d’une chasse, lorsque l’animal est levé, traqué puis acculé dans un coin et que l’odeur du sang enivre les chiens, les cavaliers, tout le monde.

Geoffroy ne cesse de me regarder et l’inverse est tout aussi vrai. Je ne peux plus détacher mon regard de lui, je suis comme…fascinée. Même si l’emploi du mot peut paraître dérangeant, je n’ai pas de meilleure explication, de meilleure manière de définir ce que je ressens en cet instant. Il s’agit d’une réelle fascination face à la versatilité de la vie. Un jour, tout. Le lendemain, rien. Comment aurais-je pu penser qu’un jour je verrai cela, Geoffroy enchaîné au mur, menacé par un homme en rouge, un homme qui semble à l’instant même au comble de la joie ?

Je me fais discrète dans mon coin, restant dans l’ombre. Seuls mes bijoux et mon teint pâle me trahissent. Je regarde, j’écoute, je ne dis rien, pas même quand Geoffroy parle de moi comme d’une personne sans avenir. Pas même quand il compare les femmes aux chevaux. Je découvre littéralement un autre homme, un homme brutal, violent dans ses paroles comme dans ses gestes. Comment ai-je pu passer autant de temps avec lui sans jamais m’apercevoir de rien ?

Et que dire des paroles de mon père ? Là aussi, je suis littéralement stupéfaite. Il semble parfaitement à l’aise, dans son élément, il a retrouvé toute la souplesse de ses membres, il sourit, il est heureux, il est menaçant. Terriblement menaçant. Là encore, la fascination l’emporte sur le reste. Comment est-il possible de jouer à ce point la comédie ? Est-ce donc une habitude chez les gens ou est-ce moi qui suis piètre comédienne ?

Les paroles de Geoffroy font pourtant leur chemin jusqu’à mon esprit. Sans avenir, a-t-il dit. Et s’il avait raison ? Peut-être n’ai-je aucun avenir sur ces terres. Peut-être ne suis pas faite pour diriger, après tout. Peut-être que je ne suis que…

- … ?

Les dernières paroles de Geoffroy me font l’effet d’une gifle. J’ai un regard pour Elazar. Je sens tout le sang se retirer de mon visage, je dois prendre appui sur le mur, vacillant sous le choc de cette phrase totalement inattendue. Comment a-t-il pu deviner ? Mon père, lui, continue de fredonner sa chanson, comme si de rien n’était. Il sait. Il sait et s’il sort, il parlera. Je me tords les mains dans l’ombre, le cœur battant. Je ne réponds rien, même si j’ai envie de lui hurler de se taire. Je respecte la volonté d’Elazar, je garde mon sang-froid. J’essaye de me calmer.

Un souvenir s’imposa alors à moi. Un radieux et merveilleux souvenir, celui d’un homme qui me prend dans ses bras au beau milieu d’une grotte gelée, sa voix douce, ses gestes pleins de prévenance, ses caresses sur mon dos. Je sens mon cœur s’apaiser et ma respiration ralentir. Je serre dans ma main le pendentif offert par ma mère, ce petit rubis auréolé de diamants, les yeux clos, avant de les rouvrir sur mon prisonnier.

Je ne dois pas faiblir. Pas maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 17:12

circonscrire, isoler, soumettre, dominer.

Ils ont circonscrits Geoffroy,
Ils l'ont isolé

Il ne reste que les deux dernières étapes, les plus réjouissantes soumettre et dominer. Même si Elazar espère secrètement que Louise ne quitte avant la finale. parce qu'il ne sait pas s'il pourra y arriver devant elle. Dominer totalement sa proie, corp et âme comme il aime.  

Prenant une aiguille, le bourreau passe le bout à la flamme de la maigre torche. Silencieusement, il ne répond pas aux paroles de l'ancien conseiller. Il n'y voit qu'une tentative désespérée de reprendre le contrôle. Le père ne regarde pas sa fille, même s'il aurait voulu lui dire que ce genre d'ânerie, les sujets les disent tous au début.

Il ne faut pas oublier une chose. L'entravé ne peut plus se défendre que par de vaines paroles. Quand l'aiguille est assez chaude, le bout d'un blanc rougeoyant, il revient vers Geoffroy toujours en chantonnant gaiement. Sans attendre, il lui tasse le visage de l'avant bras, prévenant une éventuelle morsure, tout en lui immobilisant impitoyablement l'épaule.

Il y a un bruit de grésillement, une odeur de fumée et de chair calcinée quand l'aiguille (qui refroidis rapidement, donc qui n'est plus que noir rouge) S'enfonce dans la chair tendre, allant se loger dans l'articulation et bloquant le membre.

Elazar, fidèle à sa promesse, ne demande rien se contentant de transformer Geoffroy en pelote d'épingles dernier cri. Une articulation après l'autre, les aiguilles sommairement stérilisées avant chaque ponction, Les épaules, les coudes, les poignets, les hanches, les genoux et les chevilles et sans tenir compte des vêtements qu'il traverse sans en tenir compte.

Le pire? C'est qu'il chantonne sans s'arrêter cet air jovial, fixant sa victime toujours dans les yeux pour bien suivre la progression de son état d'esprit. Alors prend il la bouteille verte se placant bien en vue, pour que tout le monde puisse voir ce qu'il fait, le Redinem l'ouvre et prend un autre instrument. U♪e pipette de métal, qu'il plonge dans la mixture. Apparemment sourd à tout ce qui peut se dire dans la pièce, il continue son travail.

Le sourire qu'il a en cet instant précis, une chance que Louise ne le voit pas. Non plus qu'elle ne le voit quand la forme d'entonnoir au bout des aiguilles montre sa vraie raison d'être. Une goutte... Une goutte verte et le feu se répand dans la région touchée, injectée dans le cartilage.

Silencieux, pipette à la main, Elazar attends pour voir si Geoffroy est d'humeur plus loquace, espérant secrètement que non.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeSam 6 Juin 2020 - 22:04


Je vois le manège de mon père et ferme un bref instant les yeux. Il est en train de chauffer le métal à blanc, de manière sans doute à en ôter toutes les impuretés qui pourraient infecter les…les plaies. Va-t-il sérieusement faire cela ? J’ai un regard de biais pour Geoffroy, une vague de pitié s’initiant en mon cœur. Puis la vision de ce visage souriant de travers, au regard désormais fou posé sur moi me rappelle toute la brutalité de cet homme, toute sa méchanceté, et les conséquences de ses agissements. Dans les entrailles de Fernel repose désormais la plus douce et la plus gentille dame du monde connu, tuée pour servir de sombres desseins. Des projets dont cet homme sait tout et dont il refuse de me transmettre la teneur.

Mon père semble heureux comme un enfant face à un nouveau jouet. Je le regarde s’approcher de Geoffroy, une de ces curieuses aiguilles à la main, je le vois maintenir mon prisonnier d’un avant-bras avant de ficher le morceau de métal dans la chair de mon ancien conseiller. Je ferme les yeux. Une plainte contenue me parviendra, suivie d’une autre, et encore une autre jusqu’à ce qu’enfin un cri s’élève dans la pièce.

A chacun d’entre eux, je serre les dents et me force à regarder. Parce que le monde là dehors, c’est ça. Et que si je ne m’y prépare pas, il me prendra tout.

Enfermer mes sentiments.

Construire une barrière.

Eteindre la lumière.

Laisser l’obscurité voiler ceci.

- Parlez, Geoffroy et tout ceci s’arrêtera.

Ma voix elle-même semble issue d’ailleurs. Je ne me reconnais plus dans ces sons métalliques issus de ma gorge. Je ne reconnais plus Geoffroy qui me lance maintenant un regard tout bonnement meurtrier. Je sais désormais que la limite est franchie. S’il sort vivant de cet endroit, il me tuera. J’en ai l’intime et absolue certitude.

°°°°°
°°°
°

Il allait dire quelque chose à Louise, une énième provocation, bien sûr, mais il n’en eut pas le temps. Le parfumeur revient vers lui, une aiguille à la main, et sans perdre de temps bloque sa tête d’un avant-bras. Elazar pourra sentir tout le corps de Geoffroy se contracter sous l’assaut de l’aiguille, il l’entendra retenir sa respiration et pourtant, quelques secondes plus tard, une plainte s’échappa de la gorge du militaire. L’odeur de sa propre chair en train de brûler lui parvient et lui donne une nausée, tout autant que la douleur.

Geoffroy se débat, avec force et avec rage, tant que cela lui est possible.

Les possibilités s’amenuisent pourtant au fur et à mesure que les aiguilles s’enfoncent dans les articulations, provoquant une douleur atroce qu’il ne cherche plus à contrôler. Si les premières souffrances sont supportées avec courage, il n’en va plus de même pour les autres. Chaque petit mouvement devient une torture, il lui est absolument impossible de bouger sans que des décharges douloureuses ne dominent sa volonté. Appuyé contre le mur, la respiration courte, il a un regard de haine pour Louise. Il la hait. En cet instant, libre de tous ses mouvements, il la tuerait, sans la moindre hésitation, même après avoir attendu autant d’années. Il a un rire démentiel en l’entendant lui demander de parler, de confier ses secrets, de dire ce qu’il cache sous son sourire narquois.

- Alors ? ça te plaît, petite fille ? Ceci est ton œuvre. Tu es fière de toi ?

Son rire s’étrangle toutefois dans sa gorge alors que la première goutte de liquide vert roule le long de l’aiguille pour venir s’infiltrer dans son corps. Une suée perle sur son front, alors qu’il endure une pareille épreuve pour la toute première fois de son existence. La surprise laisse la place à un tremblement impossible à contenir et qui agite toutes les aiguilles. La tête renversée, un cri de douleur atroce s’échappe de sa gorge, tandis qu’une goutte de sueur roule le long de sa joue, pour venir mourir dans sa nuque.

Lorsque le feu s’apaisera quelque peu, il aura le même regard de haine pour Elazar et sifflera entre ses mâchoires serrées :

- Tu n’as aucun honneur. Vous n’avez aucun honneur. Vous n’avez aucun droit de faire cela. AUCUN !

Un autre cri rejoint le premier. Le vieil homme cherche maintenant à bouger les mains dans les entraves, relativisant la douleur. L’énergie du désespoir, sans aucun doute.

- Enlevez-moi ça ! TOUT DE SUITE !!!
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 0:39

- Tu n’as aucun honneur. Vous n’avez aucun honneur. Vous n’avez aucun droit de faire cela. AUCUN ! [/size

Alors, tu es décidé à parler en fin de compte. Tu es prêt pour notre causerie? L'honneur. Le droit, des ordres... tu n'a que cela à la bouche… . Non je n'ai aucun honneur et toi non plus. Tu sais, finalement toi et moi nous nous ressemblons beaucoup Geoffroy.

Il marque une pause, un sourire en coin.

Le plaisir de voir la peau se tendre et fendre sous l'impact. Les cris de nos femmes… Leurs pleurs et leurs suppliques. Le plaisir de sentir leur révulsions sous notre queue, mais de les savoir trop faibles et soumises pour se soustraire à notre plaisir. Les soumettres à notre bon vouloir. Faire en sorte qu'elles s'égorgent elles-même sous notre ordre, le sourire aux lèvres et qu'elles nous en remercient par la suite.

Une autre goutte, au coude droit. Impassible, il laisse la douleur venir et passer, sachant l'ancien conseiller peu réceptif. Le bourreau attend, patiemment, que l'interrogatoire puisse se poursuivre.

- Enlevez-moi ça ! TOUT DE SUITE !!!

Une main tavelée se porte à la gorge de Geoffroy et serre… Deux yeux gris emplis de haine pure s'opposent aux siennes, emplissant son champ de vision.

Honneur… Ou était l'honneur quand tu as tué une innocente? Ou était ton honneur quand tu as brisé tes femmes et terrorisé les serviteurs? Ou était l'honneur quand tu regardait, jour après jour, Elisabeth subir les affres de son époux. Et qu'ensuite quand elle s'est refusée de se soumettre à ta volontée, de la laisser prendre son thé et s'empoisonner lentement en lui faisant des sourires et des courbettes?

La main ne fait que la pression nécessaire sur la trachée pour limiter l'apport en oxygène, de plus en plus fortement.

Quand tu te faisais la voix d'une raison tronquée pour pousser dame Louise à aller demander de l'aide au duc. Etait tu honorable? Et tu ose me parler de droit? Tu prends tes grands airs et tu me prend de haut mon mignon… MAIS, nous sommes pareils toi et moi…

Il a un sourire moqueur, continuant de serrer.

Oui, exactement pareil… Je te comprends et je compatis sincèrement à ta douleur. Le fait est que le Duc a refusé son aide à la Dame de Fernel. La Dame que voici, peu importe son lignage, a eu carte blanche pour gérer les problèmes de son domaine à SA convenance. Ce faisant, le duc a indirectement reconnu son vasselage et par se fait même sa légitimité sur SES terres, pas les tiennes.

Avant de desserrer un peu, laissant Geoffroy respirer mais pas en placer une.

Le fait est: tu peux invoquer tout les dieux, tout les droits ici, tu n'en a plus aucun. Plus aucune autorité, infuence… Tu te demande sûrement quand quelqu'un va venir te secourir… Mais tu ne te demande pas qui t'a emmené ici et t'a mis au fers? Tout le monde de Fernel savent ce que tu as fait. Tu…

Il se penche sur l'oreille de sa proie, murmure.

n'es plus personne… Tu es à moi!

Elazar donne alors un léger baiser sur la joue velue de Geoffroy, avant d'embraser de douleur la hanche et le genou gauche avec sa mixture. Par pure perversité.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 8:48


Aux mots employés, à la façon de décrire, à la façon de s’exprimer, il sait. Elazar est comme lui, cela ne fait aucun doute. Et il sait aussi que jamais ils n’auraient pu s’entendre. Les gens comme eux ne partagent pas, ils conquièrent et gardent farouchement leurs conquêtes. Des caractères forts, des esprits inflexibles, prêts à tout pour écraser ceux qui représentent une menace.

Le vieil homme n’a plus aucune barrière, libéré par les paroles d’Elazar. Il va mourir, il le sait. Et il ne mourra pas sans avoir rendu les coups, fussent-ils verbaux. Après avoir poussé un nouveau cri, il reprend son souffle et ville un regard haineux sur celui de son bourreau, sifflant entre ses dents, à la manière des reptiles :

- Elisabeth n’était qu’une putain bon marché bradée à Eudes pour étouffer un scandale. Eudes le savait, il n’a jamais aimé ta précieuse catin. Il l’a épousée parce qu’aucun parti ne voulait venir s’enterrer ici, dans les terres du Nord et en échange d'une très généreuse compensation. C’est moi qui lui ai rappelé ce qu’elle était. Alors il l’a traitée selon son rang.

Il eut un rire fou en ajoutant :

- Louise t’a-t-elle dit que c’est dans cet endroit où tu dors que Eudes l’a prise, encore et encore, tant et si bien qu’on entendait ses hurlements dans tous les couloirs du château ? Elle a fini par se taire avec le temps. Peut-être qu’elle a fini par apprécier ça, finalement…Elles finissent toutes par aimer cela.

Il se rappela un vague instant le corps svelte et doux de la servante. Puis leva les yeux sur Louise, une Louise blême. Il sourit encore, en ajoutant :

- Tu aurais fini par aimer aussi, ma douce et indomptable enfant. Et tu aimeras ça, comme toutes les autres, quand ce sera ton tour.

La main vigoureuse d’Elazar vient se planquer sur sa gorge, restreignant l’apport d’air de manière si brutale qu’il en eut un hoquet avant de lever les yeux au plafond. Il avait tant de projets pour Louise. Il avait tant de projets pour Fernel. Il aurait fait un seigneur redoutable avec à ses côtés une femme à la hauteur de ses appétits et de ses désirs. Le souffle court, cloué de toutes parts et figé dans la souffrance, il écoutait le parfumeur avec un rictus mauvais aux coins des lèvres. « Peu importe son lignage »…Ainsi donc il a vu juste. Cette petite est donc la fille d’un bâtard, d’un assassin et d’une traînée vendue par son père. Et c’est à cette engeance que tout le monde obéirait ? C’est à cette femme que reviendrait le sceau de chêne ?

Des points noirs s’agitent devant ses yeux, il est sur le point de suffoquer mais Elazar le relâche tout en continuant de parler. Toussant jusqu’à s’en faire mal à la poitrine, le vieil homme frémit alors que son bourreau susurre des paroles à son oreille avant de déposer un baiser plus qu’équivoque sur sa joue. La fierté du vieux guerrier lui remonte d’un coup à la gorge. Tournant la tête avec rapidité, il profite de la proximité du parfumeur pour donner un coup de sa tête sur celle de l’assassin. Puis il hurle de nouveau, de rage, cette fois, alors que la souffrance s’insinue en ses chairs :

- JAMAIS ! Tu entends ??? JAMAIS !!! Je ne suis à personne !!!!

Ce baiser lui fait l’effet d’une brûlure atroce dont il ne peut apaiser le feu. Ces mœurs là ne sont que perversion et déviance, des choses pour lesquelles il a un profond dégoût. Il a un regard pour Louise et crache, comme un chat aculé qui va devoir se battre.

- Ne le laisse pas faire ça ! Si tu as une once de pitié, libère moi ! LOUISE ! Je te dirai tout ce que tu voudras !!!!

°°°°°
°°°
°

Je suis littéralement terrifiée par ce que j’entends même si je n’en montre rien. Jamais encore je n’ai entendu de pareilles horreurs dans la bouche d’un homme. Est-ce donc une réalité ? Il existe des hommes qui font cela ? Qui utilisent les femmes comme…comme quoi au juste ? Je ne sais même pas comment expliquer, même si j’ai compris l’idée. Je suis bien naïve à ce sujet, innocente et encore pure, l’idée même qu’on puisse avilir une femme pour son plaisir me passe à trois lieues au-dessus de la tête. J’ai des tas de choses à apprendre moi qui n’ai jamais connu l’homme, alors que toutes les femmes de mon rang et de mon âge sont mariées et ont au moins un enfant.

Entendre ces mots de la bouche de Geoffroy ne me fait rien.

Les entendre dans la bouche de mon père me bouleverse. A-t-il déjà agi comme cela avec une dame ? A-t-il agi ainsi avec ma mère ?

Mais bien vite le discours change. Il reprend le contrôle de la situation en maintenant Geoffroy par la gorge.

Toute la violence que je soupçonnais en lui vient de se montrer ici, à l’instant, et une fois de plus je suis fascinée. Fascinée et presque fière en fait. Il est le bras que je n’aurai jamais. Il a la volonté que je n’ai pas. Au mouvement que fait mon père pour embrasser mon ancien conseiller, je pâlis, tout autant que j’avance d’un pas pour vérifier que mon père n’a rien suite à l’attaque désespérée de Geoffroy.

Livide, je les regarde ensuite tous les deux.

Parce que Geoffroy vient de me demander grâce.

J’inspire profondément avant de lancer un regard à mon père. J’ai deux options. Soit je fais cesser ceci sur le champs et permets à Geoffroy de parler quitte à ce qu’il raconte n’importe quoi, comme il l’a laissé sous entendre. Soit je le laisse entre les mains de mon père afin qu’il termine son office et qu’il abatte ses dernières résistances. Longuement, je regarde les deux hommes, aux prises avec un cruel dilemme. J’aurais aimé avoir Aaron à mes côtés. Au lieu de cela, je ne revois que le visage béant de ma mère adorée, morte pour rien à cause de cet homme qui implore ma pitié.

- En avez-vous eu pour elle, quand elle souffrait un martyre sans nom sur son lit ? En avez-vous eu pour moi, que vous réduisiez à l’impuissance en m’enlevant le seul être que j’aimais de tout mon cœur ?

J’ai un regard pour Geoffroy, il y verra sans doute le reflet de celui qui reste à ses côtés pour le torturer. Il sait que je viens de prendre ma décision. Je regarde alors mon père et dit, d’une voix douce :

- Il est à toi. Fais le parler. Coûte que coûte.

Je ne peux rester. J’en ai suffisamment entendu. Je me dirige vers la porte, droite et digne et pose ma main sur la poignée avant de m’arrêter et de murmurer :

- Je t’avais dit que je resterais…Ma résistance s’arrête ici. Fais en ce que tu voudras, tant qu’il parle.

J’ouvre alors la porte et sors, pour ensuite calmement la refermer. De l’intérieur, j’entends les insultes de Geoffroy. Je m’appuie contre le mur, deux mètres plus loin, ne voyant plus rien mais entendant absolument tout. Le sort de Geoffroy est désormais entre les mains de mon père.


Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 14:47

Le bruissement dû au mouvement de la jupe fait lever une simple main à Elazar qui se tient le nez d'une main. Il écoute, mine se rien se qui se passe...

- Tu aurais fini par aimer aussi, ma douce et indomptable enfant. Et tu aimeras ça, comme toutes les autres, quand ce sera ton tour.


Il y a une chose qui lui fait dresser l'oreille... pas grand chose, un certain mot dit au détour de cette phrase somme toute banale en de telle circonstances.

Ma...
Tu aurais fini par aimer ca aussi.... Ma?
ma!?

Venant d'un individu comme Geoffroy, ce pronom possessif n'est pas anodin en soit. Camouflant admirablement son expression derrière sa douleur, le maitre assassin est étonné certes, et dubitatif.
Pourquoi ma? Il y a incohérence entre ce qu'ils savent et ce discours. Il n'aurait jamais laissé aller un jouet. Elazar le sait pertinemment.

Silencieux, il prend le temps de reprendre contenance avant d'acquiescer quand Louise dit qu'elle en a assez. Et tandis qu'elle quitte, il ramasse son sac qu'il remplit de nouveau avec les preuves qu'il a emmenées, ramasse les clefs de la porte.

”Bon, j'ai faim...Prenons une pause pour que tu puisse réfléchir à ton comportement et  comment nous pourrons le corriger, ma catin.... Nous reprendrons plus tard.

Dit il avec une lueur avide et dominatrice dans le regard. Puis de quitter les lieux en le laissant avec ses aiguilles qui doivent le tancer terriblement à chaque mouvement, le bruit de la clef dans le pêne résonne lourdement dans la petite pièce.  

*****************

Louise!

Appelle Elazar tandis qu'il la rejoint dans le corridor, le sac à l'épaule et les clefs dans la main.


Je sais que ca a dû être difficile voir cela. Je voulais m'assurer que tu allais bien avant de retourner travailler... Je sais que ce n'est pas non plus le moment... Mais il a dit quelque chose et je me dois de vérifier, je suis confus, j'aurais dû commencer par là. Comment Geoffroy te traitait il?  Il... n'a jamais eu de gestes déplacés? Des allusions? Et ceux qui harcèlent tes frontières pour te faire plier. Les as tu rencontrés pour en discuter ou il l'a fait à ta place?  

Le vieil homme marque une pause, dubitatif.

Il a souvent accolé "ma" lorsqu'il te parlais ou qu'il parlait de toi?
[/justify]
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 15:43


Je vois mon père sortir du cachot, il me trouvera là où j’ai pris appui, contre le mur froid du couloir. Reprenant quelque peu contenance à son arrivée, je lisse pensivement les plis de ma jupe d’une main pour en ôter la poussière imaginaire, tout en triturant nerveusement mon collier. Les paroles de mon père provoquent des rappels de souvenirs, nombreux. Geoffroy n’a jamais été un monstre envers moi. Jamais.

- Je vais bien, père, ne t’inquiète pas pour moi…c’est juste que…enfin…Il y a des choses et des sujets qui me gênent. Il y a des choses que je ne comprends pas et me mettent dans l’embarras. Je préfère partir avant…avant de perdre contenance.

Une rougeur s’affiche sur mon visage. Ce n’est clairement ni le moment ni l’endroit d’aborder ce sujet avec mon père. Quoiqu’il en soit, je fais quelques pas dans le couloir tout en plongeant dans mes réflexions, sans vraiment savoir où il veut en venir.

- Il n’a jamais eu le moindre geste à mon égard, père. D’aussi loin que je me souvienne, Geoffroy a toujours veillé sur moi, bien plus que ne l’a fait Eudes. C’est bien pour cela que l’offense est grande et le crime totalement impardonnable.

Je m’appuie contre le mur qui fait face à mon père, avant de passer une main sur mon visage, songeuse.

- Quand j’étais petite, il chassait les enfants des serviteurs qui m’embêtaient. Il me prenait sur ses genoux et me racontait des histoires de chevalier errant, de dame blanche, d’amour, tout en me permettant de toucher ses armes. Il m’appelait « ma douce enfant », « mon petit trésor ». Mère n’y trouvait rien à redire, et moi non plus. Il était gentil. Il m’offrait de petits présents, il en offrait à mère aussi, pour son anniversaire. Il lui a offert ce collier mais elle a jugé qu’il m’irait bien mieux qu’à elle. Quand il m’a vu avec ce collier, il a été heureux. Je l’ai lu dans le journal de mère, vous n’avez pas souvenance de cela ?

Perplexe, je le regarde, un peu honteuse.

- Je sais que je ne devrais pas porter ce bijou, mais j’aime ces pierres, parce que j’aime le rouge. Et dans mon souvenir, c’est mère qui me l’a offert, pas lui. Quand j’ai grandi et que je suis devenue une femme, son attitude a changé. Il m’a surveillée, parce que Eudes le lui a demandé. Il m’a appelée « ma douce enfant », « ma demoiselle »…Rien de particulier, il pourrait être mon père, tu le sais bien, non ?

Je reviens vers mon père, en passant une main sur mon menton.

- Il a toujours mené toutes les discussions diplomatiques, aucun de ces seigneurs n’est venu à Fernel depuis des mois. Et quand mère a décidé de m’envoyer à Serramire, il a insisté pour se joindre à ma chevauchée. Il…Il était toujours avec moi sauf quand j'ai rencontré le Duc et quand…hem…

Une autre rougeur s’affiche sur mon visage, violente cette fois, je tousse d’ailleurs pour me donner une contenance tout en évitant de le regarder. Evoquer Claude est terriblement gênant. Et pourtant, le souvenir de cet inconnu me hante souvent. Il faudra que je lui écrive d’ailleurs, ainsi qu’il me l’a proposé. Je sais que cela me fera du bien.

- Sur la route, j’ai rencontré cet homme à la voix profonde qui m’a apaisée le temps d’une soirée, Claude a chanté pour moi dans une langue dont j’ignore tout. Si Geoffroy avait été là, il lui aurait probablement donné des leçons de savoir-vivre avant de l’expédier hors de l’auberge à grands coups de pieds dans le derrière. Quant à Aaron…je l’ai rencontré lors de ce voyage également, il était toujours derrière nous, à me faire des remontrances, à nous écouter. Je sais qu’il n’aime pas Aaron, pourtant il a toujours été aimable et courtois envers Geoffroy…

J’inspire profondément et regarde Elazar, perplexe.

- Je crains de ne pas tout comprendre, Père. Tu as découvert quelque chose ?

Approchant un peu plus, je lève une main vers son visage pour observer les dégâts.

- As-tu mal ? Il t’a blessé ?

Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 16:21

Ma ma ma...

Le visage d'Elazar ne laisse rien paraitre de la fureur qui l'habite. Mais il soupconne quelque chose, c'est évident. Le dressage, la carotte et le bâton. Les prunelles grises se posent sur le bijou de Louise et il se maitrise, se retenant d'arracher cette laisse violemment du cou si fin de sa fille. Elle voit dans le bijou .écarlate et blanc sa mère et non le traître... Qui est-il pour le lui enlever? Il a essayé d'acheter Louise en passant par Elisabeth. Probablement qu'il a manipulé Eures aussi pour se faire, ca expliquerait pourquoi la jeune fille n'est pas encore mariée.

Mon trésor. Ma douce enfant. C'est lui qui aurait dû la prendre sur ses genoux et lui raconter des histoires... Les histoires auraient été différentes certes, celle ou la valeur d'un homme ne se serait pas limité au lignage, noble ou non.  Au moins il ne l'a pas touchée... Tant de douceur et d'innocence. En voulant la protéger, Elisabeth ne lui a pas rendue service.

S'il l'avait touchée, ce porc, il l'aurait castré avant de le baiser à mort par le trou ainsi créé.

C'est d'un ton prudent que le maitre des ombres s'adresse à sa fille.

Je connais le genre d'individu... il te considère comme sa chose, au même titre qu'Anaëlle... Il y a quelque chose qui cloche. Ce genre de personne aime posséder et détenir, ce sont majoritairement de grands lâches qui se sentent tout puissant en rabaissant les autres. Mon père en était un d'ailleurs.

Elazar réfléchit tout haut, en laissant Louise regarder s'il est blessé. Il ne s'est pas rendu compte qu'il a saigné du nez en fait.

Le fait est qu'il te tuerais sans hésiter maintenant. Tu as contrecarré ses plans, tu ne t'es pas soumis à sa manipulation... Le fait qu'il te considère comme sa chose et qu'il veuille te marier à quelque seigneur ne colle pas. Je vais le briser, cela ne fait aucun doute. Mais cela va prendre du temps. Du temps que nous n'avons pas... Tu es la Dame de Fernel Louise, ton lignage ne change strictement rien. Ta volonté si... Si tu me dis que tu veux quitter pour une vie simple, nous quitterons sur l'heure. Sinon, prépare toi, la bataille est loin d'être finie... Je te suggère fortement de prendre les devants et de les faire mander à Fernel même qu'on en finisse... Ceci les déstabilisera assez et j'ai espoir que si je me trompe, le mandataire de Geoffroy se dévoilera. Ne laisse jamais personne te dicter ses règles mais écoute les pour en tirer profit.

Il donne le sac à la châtelaine.

Il y a la poupée de la jeune fille dedans. Peux tu la lui rendre avec mes compliment s'il te plait? Et tu peux remercier l'étranger. Je présume que c'est lui qui a étiqueté la belladone en olyian, ce qui m'a évité probablement une mort horrible.

Elazar sourit calmement. En lui-même il n,est pas certain s'il doit lui dire. Non, décide t'il. Probablement qu'elle en le reverra jamais et la jeune fille en a déjà assez sur les bras. La voix du parfumeur baisse, devient murmure.

Va parler à Aaron, dis lui mes intuitions... Et garde la clef de la cellule sur toi. Je n'en ai nul besoin et je ne sais pas à qui faire confiance... Et aussi, ne regarde pas trop ce qu'il y a dans le sac. A part la ceinture et la boite de thé, il n'y a pas grand chose.


Du bluff, du pur bluff... Mais qui a porté ses fruits.


Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 17:16


- Sa chose ?

Je ne peux m’empêcher de hausser un sourcil, totalement incrédule. Mais…

- Père, en es-tu certain ?

Je sors de ma manche un délicat mouchoir blanc que je plie en petit triangle grossier et viens éponger en douceur ce sang qui s’écoule de son nez. La plaie n’est pas importante mais elle montre que le prisonnier ne se laissera pas faire et qu’il est prêt à en découdre si on lui en laisse l’opportunité.

- Je sais. Je l’ai vu dans ses yeux. Il a le regard fou d’un homme prêt à tout. Il est terrifiant. Mais…pas autant que toi, mon père.

Je souris en disant cela, terminant de nettoyer son visage avec d’infinies précautions. Il est absolument tout ce qu’il me reste sur cette terre et je ferai tout pour apprendre à le connaître. Je ferai tout pour qu’il ne lui arrive rien. Baissant la tête pour déposer le mouchoir dans une de ses mains, je lève ensuite une des miennes pour la poser sur sa joue et le regarder fixement. Mon pouce caresse sa joue, comme je l’ai fait lorsque j’étais sur ses genoux, ce soir où je me sentais si atrocement mal. Il ne verra rien de plus qu’une sincère inquiétude et une affection tendre pour lui.

- Si je pouvais quitter Fernel, Père, je le ferais sans hésiter un instant. Je n’ai aucun droit moral sur ces terres. Ces couloirs sont remplis de souvenirs faux, de la souffrance de ma mère. Tout ce que j’ai toujours connu m’est à présent inconnu. J’aspire à vivre comme je l’entends mais…mais si j’agis égoïstement, qui prendra soin de ces gens ? Je suis perdue, Père, je suis perdue et je ne plus quoi faire, ni vers qui me tourner, parce que tout me semble insurmontable…tout.

J’inspire profondément, passant ma main sur sa nuque avant de m’approcher et de le prendre dans mes bras pour l’enlacer, sans vouloir le forcer à quoi que ce soit. J’en ai besoin. Et en mon cœur, j’espère que lui aussi apprécie cette étreinte.

- La seule chose qui est certaine, c’est que je suis ta fille. Je veux mieux te connaître et passer du temps avec toi. Laisse moi au moins cela, tu veux bien ?

Je m’écarte alors de lui pour prendre le sac et le dépose sur mon épaule, avec un sourire.

- Je fais cela sur l’heure. Cette petite a souffert et j’ai été affreusement froide avec elle tout à l’heure. Quant à cet étranger…

Un malicieux sourire s’affiche sur mon visage tandis que je réponds.

- Je le lui ferai savoir. Ne t’inquiète pas pour ton sac, je ne me permettrai jamais de fouiller dedans. J’ai le sens du secret et de la parole donnée. Quant à la clé…

Il verra que je la cache dans une des poches secrètes qui garnissent l’ample jupe de ma tenue. Une commodité de dame, bien pratique. Je suis sur le point de m’en aller. Je prends sa main et la serre, avec affection, tout en accrochant son regard d’acier du mien, avec un léger sourire.

- Je ferai comme tu l’as dit. Tu me trouveras dans mes appartements…mais, Père, s’il te plaît…

J’ai un regard un peu plus dur pour la porte du cachot et ajoute, dans un souffle :

- S’il est menaçant, s’il promet une vengeance, ne le laisse pas sortir. Je le connais assez pour savoir qu’il en pensera chaque mot et que, surtout, il mettra sa menace à exécution. Quoi que tu fasses…sois prudent, je n’ai plus que toi au monde.

Lâchant sa main, je tourne les talons pour m’en aller définitivement, laisser Geoffroy et mon père totalement seuls.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 18:13

Elazar pose ses prunelles grises dans le noisette de sa fille quand elle lui touche la joue. Sans rien dire non plus, il lui rend son étreinte de bon coeur, les bras noueux enserrant la jeune fille un peu plus étroitement que nécessaire. Manifestement il en a besoin. . Ne rétorque pas quand elle lui dit qu'elle va communiquer avec Dante, même si son coeur se serre de crainte.

Il arbore un sourire rassurant tandis qu'elle s'en va, silhouette solitaire, accomplir sa tâche. Elle ressemble beaucoup plus à sa mère qu'à lui tout compte fait. Dans ces circonstances, son Bouton de Marguerite pourra t'il s'épanouir?

L'Empoisonneur prend une grande inspiration est finit de s'essuyer le nez avant de partir faire exactement ce qu'il avait annoncé: manger, parce que travailler le ventre vide, c'est la galère


************************

Combien de temps passe t'il?  5 minutes, 30 minutes? une heure? Chaque seconde s'étale et s'étire à l'infini quand on est immobilisé ainsi, avec des aiguilles transperçant l'épiderme de toute part. Geoffroy a le temps de réfléchir amplement avant que les ombres de la pièce chichement éclairée s'épaississent de nouveau, laissant passer son bourreau avec une assiette remplie à ras bord et un gobelet en bois remplis de nourriture, pain, fruits et fromage frais et ce qui ressemble à du vin peut-être.  

Rebonjour Geoffroy... Es tu disposé à ce que nous reprenions notre conversation? Mais je m'égare... Es tu à l'aise? As tu besoin d'un oreiller?

Dit Elazar, déposant ses articles avant de prendre un bout de pain dans lequel il mord à pleine dents.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 20:28


Combien de temps s’est-il écoulé depuis qu’ils sont tous les deux sortis de sa cellule ? Il ne le sait pas. Fait-il jour ? Fait-il nuit ? Il ne le sait pas davantage. Ce qu’il sait par contre, c’est qu’il a mal. Terriblement mal. En fait, il n’a jamais eu aussi mal de toute sa vie, sauf peut-être la fois où son oncle l’a tancé si sévèrement qu’il a bien cru ne plus jamais pouvoir marcher. C’était en d’autres temps, en d’autres lieux, au sud, là où il y a le soleil, les couleurs, la vie et non ces décors sinistres emplis de neige, cette froideur à vous geler les os, ces gens cons comme des tables et méfiants comme les bouseux superstitieux qu’ils sont.

Il inspire. Une douleur. Il expire. Une autre douleur. Alors il apprend à maîtriser et à contrôler son souffle de manière à faire bouger les aiguilles le moins possible. Il ajoute à cela un mal de crâne lancinant, juste sous le front, là où il a réussi à atteindre Elazar.

Elazar de Redinem.

- J’aurais du te faire mettre aux fers dès ton arrivée.

La tête appuyée contre le mur, il ferme les yeux en songeant à Louise. Louise qui l’a rejeté. Louise qui l’a renvoyé dans les mains de son bourreau, se lavant les mains de son sort. Louise, si belle, si tendre…Un sourire à tomber, un regard de velours teinté de candeur délicieuse, un caractère souple et malléable à souhait, une naïveté qui confine à la sottise parfois. Belle. Vierge. Imbécile. Elle était parfaite. Et ce vieux scélérat de Redinem a absolument tout gâché. Il aurait suffi de quelques semaines. Juste quelques semaines…

- Le rêve du bout des doigts…

Il rouvre les yeux en entendant un bruit sur sa droite. La vision d’Elazar surgissant des ombres ne semble pas le surprendre ni le choquer. Tout au plus serrera-t-il les poings tout en inspirant plus profondément, ce qui attire une grimace sur son visage. Une aiguille vient de bouger.

- Cette conversation se limite à t’écouter parler. Mais si tu es d’humeur généreuse, ôte donc ces aiguilles et ces entraves, tu verras si j’ai besoin d’un oreiller.

Il ne le regarde pas, il regarde la porte, il s’attend à ce qu’elle s’ouvre mais rien ne se passe. Il n’y a plus de bruit dans le couloir, alors le vieux conseiller déchu fronce les sourcils.

- Où est Louise ?

Et là, il le regarde, il le voit manger sans que cela ne lui ouvre l’appétit. Il n’a pas faim. Il n’a pas soif, il veut juste sortir d’ici. Prendre ses armes. Chasser l’imposteur de cette chambre à laquelle elle n’a aucun droit. L’égorger sur le parvis. Ainsi, elle ne serait à personne.

- Cela se saura. Un jour ou l’autre, tout le monde saura qui elle est et ce jour-là, elle aura de graves ennuis et des conflits avec toute la région. Une bâtarde, un rejeton d’assassin n’a rien à faire parmi la noblesse du Nord. Tu le lui as dit, cela, Redinem ? Tu lui as expliqué ce qui l’attend ?
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 22:28

Un sourire paisible éclaire le visage d'Elazar tandis qu'il prend un bout de fromage avant de reposer son assiette.

Puis, mastiquant longuement, il s'approche de nouveau de Geoffroy, avant de prendre l'aiguille de l'épaule droite. Lentement, il l'enfonce plus loin dans la chair, tournant comme les aiguilles d'une horloge. Il ne répond pas a la provocation, semblant plutôt trouver dans les ruades, bravades et menaces de sa victime une source de calme et de repos infini. Plus Geoffroy tempête, plus Elazar semble dans son élément et prendre carrément son pied.

Tssstssstsss… Dit il d'un ton gentiment  réprobateur Ce que tu es mal élevé ma catin. La bonne réponse était: Mes menottes sont tellement confortables, jamais je n'y aurais pensé seul… Vous êtes tellement gentil de t'occuper de moi ainsi. Pouvez-vous continuer ainsi maître?

Après avoir bien malmené les chair, affaibli l'articulation avec un art certain, le tortionnaire retire enfin l'objet avant se de la placer en travers de la bouche. Les mains s'activent alors, tâtant l'endroit avant de changer de force, appuyant impitoyablement aux points névralgiques jusqu'à ce que la vieille articulation ne se déboite proprement avec un "poc" on ne peut plus satisfaisant.

Peu importe ce que son jouet va lui répondre en cet instant précis, Elazar va continuer. Il n'y a pas de témoins, juste eux deux. Et comme qui dirait, la vengeance est un plat de fin gourmet qui se déguste froid et à petites bouchées, histoire que le buffet dure plus longuement.

Il a trahi et tué Elisabeth
Il a trahi et manipulé Louise

Avec son sens de la justice des plus particulier, Redinem se rétribue. Il est la cause de tout ses malheur. S'il n'avait pas été là, tout aurait été si simple. Il aurait pu fonder une vraie famille. Louise aurait eu des vraies frères et sœurs. Et il aurait probablement fini réellement parfumeur à Thaar.

Tranquillement, il enlève les aiguilles les unes après les autres en suivant le même manège dévastateur pour les cartilages avec un calme et une méthodologie inversement proportionnelle au tumulte intérieur qui lui dévaste la raison. Depuis que sa dame lui a été arraché, il est devenu de plus en plus fou… Mais non la rage destructice de Dante. Une folie froide et calculatrice, il est venu le temps de faire payer au centuple le préjudice subit.

Ma petite pute… Dit il une unique fois entre deux aiguilles. Dis moi tout ce que tu pensais accomplir… Tu va voir, je suis sévère mais juste. Tout s'arrêtera.  


Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 23:32


Il regarde Elazar approcher, il ne dit rien, il mastique tranquillement un morceau de quelque chose qu’il ne parvient pas à distinguer. Geoffroy a un mouvement de recul bien inutile.

- Non.

Il le regarde se pencher sur son épaule, concentré sur l’aiguille qui y est plantée, sans un seul regard pour le prisonnier, en proie soudain à une panique incontrôlable.

- NON !

Il vient de poser la main sur l’aiguille, l’enfonçant de ce fait plus profondément dans la chair, en toute décontraction. Geoffroy, lui, vient de hurler pour la première fois. La douleur est absolument insupportable. En sueur, le crâne plaqué contre le mur, le souffle court, il connait un très très bref répit lorsque Elazar retire l’aiguille de sa chair, pour ensuite palper son corps et…

- NOOOON !!!!

Trop tard. Il sent son bras devenir inerte sous l’entrave de métal. Il recommence, à chaque articulation, à chaque membre, sans se soucier de ses cris. Concentré. Froid. Méthodique. Professionnel. Le conseiller déchu ne parvient plus à effectuer le moindre mouvement. Même respirer devient difficile. Son souffle raccourci soulève sa poitrine avec difficulté, il ne hurle plus. Il ne peut plus. C’est trop dur. Il peut supporter les batailles, les combats, mais pas ça. Cela, c’est de la torture raffinée et froide, ce n’est en rien comparable à une blessure de guerre.

Lorsqu’entre deux aiguilles, le bourreau suspend un instant ses mouvements, Geoffroy murmure, d’une voix nettement moins assurée qu’avant :

- Je dirai ce que tu veux, Redinem…

Il lui semble n’être qu’une seule et unique douleur pulsant au rythme de son vieux cœur malmené. Il essaye de rassembler ses esprits, ce qui est pratiquement impossible avec une telle douleur. Plus jamais il ne pourra porter une épée. Il ne pourra même plus tenir un couteau à beurre, si Elazar continue. Il n’a pas un regard pour son bourreau, il respire vite, il est prêt à tout pour que cela s’arrête. Il parlera mais, bon sang, que cela s’arrête.

- Je voulais Louise pour moi tout seul. Je la veux, parce qu’elle est à moi. C’était mon trophée, mon joyau, ma petite perle, l’objet de toutes mes attentions depuis sa naissance.

Inspirant profondément afin de faire rentrer un maximum d’air dans sa poitrine, le vieux conseiller ajoute :

- Maintenant je n’en veux plus. Elle n’est plus digne de rien, pas même de plier mon linge…Parce qu’elle est ta fille. Personne n’en voudra jamais à cause de cela.

Il a un rire complètement fou, un rire entrecoupé de hoquet de souffrance, alors qu’il ajoute, presque hystérique à cause de la douleur :

- Toutes ces années pour rien…Pour une bâtarde sans avenir…Hahahahahaha ! HAHAHAHA ! Tout cela pour rien, toutes ces mises en scène pour des prunes, tous ces arrangements sans résultat…Au moins cela en valait-il la peine…Tu ne l’as jamais vue, Elazar, à la sortie de son bain. Elle est sublime. Je l’ai surprise une fois, sans qu’elle ne remarque ma présence…Cette vision hante encore mes nuits…Je la voulais, de toutes mes forces. Elle aurait fait une merveilleuse Madame de Hansfelt.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 2:41

Elazar est… décu. Oui, c'est le mot. Il aurait pensé que Geoffroy aurait été plus résistant. Aussi suspend il son office trop tôt à son goût. Il n'y a même pas un côté de disloqué encore, rien d'irréparable dans les dommages subits. Seulement un fort inconfort quelques journées.

Silencieusement, il écoute la confession de l'ancien conseiller. Avant de secouer la tête avec désolation.

Tu veux que j'arrête? Et pourtant tu me laisses sur mon appétit. Tu ne m'a pas tout dis dans les moindres détails… Que c'est vilain… Vilain garçon.

Le bourreau tapote tranquillement sur une des aiguilles, avant de la retirer tranquillement, sans tourner cette fois-ci ni déboiter rien, Une semi récompense pour une semi réponse. Il ne replace pas ce qu'il a déboité avant non plus, ce n'est pas important.

Mais l'aiguille suivante par contre, il donne une double dose de douleur, tout simplement parce qu'il ne lui a pas tout dit, avant de donner un violent coup sur le genou, sans chercher à le désarticuler.

Je t'avais averti… Tu la sens ton épaule comment elle brûle et qu'elle fouaille tes chairs? Ton poignet aussi tu le sens, les os racler les uns contre les autres?Et les ligamens de ton genou protester violemment?  Je peux te désarticuler sans problème et ça sera bien facile, crois moi… Allez, fâche toi encore un peu... Pauvre,... pauvre petite chose. Raconte moi encore tes insanités, ca me diverti même si ce n'est pas ce que je veux savoir, et tu le sais. J'ai bien envie de te punir d'oser me cacher des choses. Dit moi, quel châtiment serais à tes yeux justifié mon jouet...




Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 9:48


Cette façon qu’il a de se moquer de lui et de l’appeler par des noms grossiers ne font que croître le potentiel haineux du vieux conseiller déchu. Il a parfaitement compris qu’il cherche ainsi à lui rappeler ce qu’il considère être son statut désormais, celui d’un objet, d’un jouet avec lequel on s’amuse sans égard. Il le sait parce qu’il l’a vécu. Et il le sait parce qu’il l’a fait subir plusieurs fois, à des degrés divers, à des femmes qui étaient sous son emprise. Ce n’est que lorsque le bourreau l’appelle vilain garçon qu’Elazar pourra voir une flambée de colère luire dans le regard du vieil homme sous sa main.

- Ne m’appelle pas comme ça, bâtard. Jamais.

Il ressent un très bref soulagement dans la douleur avant de hurler à nouveau, se penchant en avant pour contrecarrer la vague de souffrance qui menace son cœur, avant de brailler à nouveau parce que son mouvement lui a fait bouger le bras et donc l’épaule totalement disloquée. Des envies meurtrières envahissent son estomac, tout son être, avant de relever la tête, et de le regarder. Si le regard du parfumeur assassin est inflexible, celui de Geoffroy, lui, aura du mal à garder un point fixe, tant l’image d’Elazar se trouble sous la douleur. A moins que…ce ne soit une larme ?

- Des insanités ? Tu penses que ce sont des insanités ?

Il a remarqué que quand il parle, Elazar se tient tranquille. Il lui faut reprendre son souffle. Essayer, autant que cela soit possible, de garder l’esprit clair. Sortir d’ici en vie même s’il sait qu’il n’en sortira pas indemne et que la convalescence sera longue. Être remis à la justice du roi. Là…Là il pourra se défendre. Ici, il ne peut rien faire. Parce qu’il sait que la personne en face de lui n’aura aucune pitié et que celle qui aurait potentiellement pu en avoir a quitté les lieux.

- Tu es jaloux, n’est-ce pas…Jaloux parce que pendant toutes ces années, c’est un autre qu’elle a appelé père, c’est un autre qui lui a appris ce qu’elle sait. C’est moi qui lui racontais parfois des histoires quand elle était triste. C’est moi qui l’ai vue grandir, devenir une jeune fille délicate, une femme magnifique parée de toutes les grâces. Moi. Pas toi. Et tu pourras faire ce que tu voudras…Jamais, tu entends ? Jamais ce temps là ne reviendra.

Un affreux sourire fou étire les lèvres de Geoffroy, alors qu’il reprend appui, dans un gémissement plaintif, contre le mur. Reprendre un peu de force, le temps qu’il parle, c’est essentiel.

- Et elle aurait pu devenir mienne, totalement mienne, j’aurais pu la guider, créer un être parfait, si tu n’avais pas surgi sans prévenir comme le cancrelat que tu es. Tout comme cet Aaron de malheur, avec son boulet de fils infirme, et ses grands airs de chevalier blanc…Elle est amoureuse, ma petite fée des neiges. Elle est amoureuse d’un autre homme. Ça m’a brisé le cœur.

Il regarde le plafond, avant de regarder son bourreau, d’un air rêveur.

- A quelques jours près, ils étaient tous morts. Les accidents, ça arrive, après tout. Mais non, il a fallu que tu viennes ici, pour tout chambouler. Il a fallu que ce vagabond d’Aaron vienne tout chambouler. Il a fallu que le Duc refuse son aide. Que j’aurais aimé voir les armées ducales débarquer à Fernel pour attaquer ses voisins. Quel bel embrasement cela aurait été…Un incendie dans la neige, cela aurait été beau…Tellement beau ! Elle aurait tellement eu besoin de moi alors...

Geoffroy ferma les yeux et dit, dans un souffle :

- Tu as tout gâché, tu es fier de toi, je présume, Redinem ? Tu es heureux ? Alors profite en bien parce que cela ne durera pas…Quand elle sera à un autre, tu la perdras. Tu ne seras plus rien. Tu ne seras plus qu’un souvenir…Parce que si elle veut conserver cet endroit, elle devra épouser un noble seigneur. Hahaha mais qu’est-ce que je dis…personne n’en voudra plus maintenant…Elle est encore moins que ma petite et douce Anaëlle…Belle enfant…Est-elle morte ? Je lui ai rendu service. Elle est bête comme un panier et tellement étroite…d’esprit comme de corps. Même avec tous mes soins attentifs, mes leçons, elle n’a rien retenu, elle y mettait tellement de mauvaise volonté…Pourtant, elle disait qu’elle m’aimait…L’imbécile.

La douleur a disparu au niveau de son estomac. Il a quelque peu vidé son sac, assez pour en ressentir une espèce de jouissance malsaine, surtout au souvenir d’Anaëlle. Un vague sourire flotte sur ses lèvres. A croire qu’il est en train de perdre l’esprit. Ou de montrer sa véritable nature. Allez savoir…

Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 18:16

Ce sont les bourses de Geoffroy qui sont carrément prises en otage en cet instant précis. Dans une poigne de fer qui serre et qui tord en même temps. Il peut même sentir une de ses testicule glisser entre deux doigts. Son bourreau apprend vite et garde tout ce qu'il y a à garder hors d'une potentielle riposte désespérée.

Que t'ai-je dis déjà? Tu ne m'a ni répondu, ni dit ce que je veux savoir. Tu commence à me lasser... Et quand je me lasse, je m'excite. Comment t'y es tu pris pour amener les voisins de Fernel à attaquer les terres? Comment tu t'y es pris pour les inciter à courtiser celle que tu comptais garder pour toi? Tu n'es pas plus noble que moi. Comment comptais tu t'y prendre pour que le suzerain de la Dame consente à cette union et t'anoblisse? Ce sont les détails qui m'intéressent.

Elazar est insensible aux provocations de sa proie... Il est patient et sépare toujours les affaires et le plaisir. Il lui plait ce vieux énergumène tout compte fait... C'est qu'il est sexy quand il est enragé comme cela.

La main noueuse de l'assassin relâche sa prise, laissant le captif reprendre son souffle pour continuer son récit. Tranquillement, Elazar va prendre le gobelet et ingurgite tranquillement son vin.




Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 20:34


La sensation de cette main à travers ses braies est terrifiante.

S’il a été jusqu’ici assez bravache et obstiné, le geste atroce d’Elazar le fait taire une fraction de seconde avant qu’un autre hurlement ne se fasse entendre, terrible celui-ci. La torture est nouvelle, le tourment est intense, le supplice…insupportable. Il en a d’ailleurs le souffle coupé. Par chance, cela ne sera pas très long. Elazar relâche sa poigne et le libère pour boire son vin, tandis que sa proie reste à terre, la face tournée vers le sol, encore sous le choc d’un tel traitement. Il ne peut plus les empêcher de tomber au sol, ces larmes qui menaçaient de poindre tout à l’heure.

- Ils n’ont jamais rien attaqué. Il n’y a aucun conflit…

Le conseiller déchu tremble désormais, un tremblement qu’il ne parvient pas tellement à réprimer. Il y a des choses auxquelles on ne touche pas. Sa virilité en fait partie. Le coup porté par Elazar est terrible et Geoffroy a du mal à s’en remettre.

- …ces femelles de Fernel…Elles ont fait comme toutes les femelles du monde, elles s’en sont remises à l’homme qui gère vraiment les choses. Moi.

Il a un rire saccadé. Un rire un peu fou, en disant ces mots.

- Rien n’a été plus facile que de leur faire croire que leurs terres étaient menacées et qu’il fallait prendre position au plus vite…un mariage…Avec le seul parti qui a toujours été à leurs côtés, qui ne les a jamais abandonnées. Moi. Payer quelques sots paysans pour bouter le feu. Faire courir des bruits parmi ces bouseux qui sont prêts à croire n’importe quoi…Ecrire de faux courriers…Leur présenter des solutions tout en leur trouvant des désavantages pour les obliger à suivre mon avis…Et si le Duc avait envoyé des soldats…Louise aurait déclenché un réel conflit, dans lequel j’aurais pu me distinguer et me poser en sauveur…Elle aurait perdu ses privilèges. Elle serait devenue ma femme…ma petite perle…ma petite fée des neiges…Elle serait à moi. Rien qu’à moi.

Reposant sa tête contre le mur, il se tait de longues secondes, avant de reprendre, la poitrine secouée par un rire triste, résigné.

- Il n’y a jamais eu d’autres prétendants que moi. C’est facile d’écrire de fausses lettres, tu sais, Redinem…Il suffit de contrefaire les écritures…Détacher les sceaux d’anciens courriers avec un crin de cheval préalablement chauffé…Tout le monde n’y a vu que du feu. C’était parfait…

Il a un regard pour Elazar. Un regard résigné et presque triste, désormais.

- Autre chose ?

Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 22:50

[quote="Dante Corvac"]
Un silence de mort acceuille la confession de Geoffroy, ancien conseiller. Un gobelet se repose au sol, avant que le mécanisme des chaines ne relâchent leur pression un peu, un tout petit peu.

Il ne faudrait tout de même pas que sa proie en ait trop large pour se défendre tout de même. Les prunelles grises étincellent de façon fort inquiétantes sous la lumière de la faible torche.

Je t'ai promis que ça s'arrêterait. Tu vois que tu es un bon garçon quand tu t'y met.  


Elazar enlève sa ceinture tranquillement, avant de s'avancer vers l'homme au sol. On pourrait croire qu'il va s'en servir pour le cravacher, mais non… D'un geste exprimant une grande habitude, il en fait une laisse qu'il lui passe au cou, avant de passer par derrière. Il y a une tension qui dit à Geoffroy qu'il va mourir impitoyablement étranglé...

Mais le temps passe et rien ne bouge. Elazar le regarde, au sol, soumis comme le chien qu'il est... Personne ne saura... Il y a un bruit de liquide, puis quelque chose de chaud qui s'étale et s'épand sur sa chemise, le souillant comme la déjection faite homme qu'il est.Le vieil assassin, ceinture en main, lui pisse carrément dessus, le maintenant au sol d'un pied si nécessaire.

Il est temps de te "guider" maintenant, je ne le crains.

L'odeur de pisse fraîche envahi la pièce. Avec un art consommé, avec des coups savammant placés pour faire mal sans marquer en même temps qu'il l'étrangle, Elazar le frappe encore et encore tandis que la tension du moment se fait sentir dans ses propres braies. Il attend… Il attends le léger changement dans le corp de sa proie qui lui dira quand aller plus avant.

Une fois l'ancien guerrier mûr pour la ceuillette, le bruit d'un tissus que l'on déchire se fait entendre. Alors le vieil assassin prend-il brutalement son plaisir tout en continuant de frapper et de semi semi étrangler Geoffroy tout son saoul mais sans le faire saigner aucunement, ne lui laissant même pas l'occasion de dire non ni de résister. Comme toutes celles qu'il a dominé de la sorte.

Une fois pour sa première femme…
Une fois pour la seconde…
Une fois pour Elisabeth
Une fois pour Anaëlle
Deux fois pour Louise, pour compenser celle où il a fantasmé sur sa propre fille.

Qu'il sache ce que ca fait de se soumettre comme une femelle. Et, en fin connaisseur de la chose, Elazar prend tout son temps pour bien profiter de son jouet.  
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Louise de Fernel
Humain
Louise de Fernel


Nombre de messages : 1064
Âge : 41
Date d'inscription : 09/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
Taille
: 161 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitimeMar 9 Juin 2020 - 11:21


La pression sur ses poignets semble s’atténuer, lorsque le mécanisme se relâche légèrement. Immédiatement, le soulagement s’affiche sur le visage du conseiller déchu, permettant au sang de circuler à nouveau normalement dans ses membres malmenés. Toutefois, le soulagement ne sera que de courte durée. Un regard vers le parfumeur. Un regard dans lequel se mêlent inquiétude et effroi. Elazar vient d’enlever sa ceinture…

- Non…

Ce sera le dernier mot audible du vieux guerrier. Avec l’adresse que confère très certainement une vieille habitude, la ceinture enserre désormais sa gorge, à la manière d’une laisse, tandis que le bourreau prend place derrière lui, serrant la ceinture de telle façon qu’il lui est impossible de crier. Et pourtant il ne se passe rien. Geoffroy finit par trembler. Il tremble parce qu’il ignore ce que l’homme en rouge a décidé à son sujet. Le frapper ? Le tuer ? Les yeux fermés, il s’agite alors, refusant cet état qui lui est imposé. Refusant d’être réduit à l’état d’animal soumis à une volonté supérieure. Il émet des grognements gutturaux, cherchant son souffle, mais le pied chaussé d’Elazar le tiendra en respect alors qu’il…

- … !

La provenance de ce liquide chaud ne fait aucun doute. Il est en train de lui pisser dessus. A nouveau, il s’agite sous l’affront, le souffle court, dans l’impossibilité de dire quoique ce soit, de faire quoi que ce soit. Jusqu’à ce que les coups commencent à pleuvoir. Partout. A gauche, à droite, dans les côtes, sur ses hanches, sur son dos, le visage plongé dans un petite flaque de pisse. Maintenu par les poignets, quelques articulations disloquées, tenu en laisse par son tortionnaire, Geoffroy est absolument incapable de riposter, tout comme il lui est impossible de crier. Et même là, il n’a pas une pensée pour ses victimes. La seule personne à laquelle il pense, c’est Louise. Il pense à sa gorge de nacre fendue d’un coup de dague, dans laquelle il trempera sa virilité tout en la maintenant par les cheveux quand il sortira d’ici. Parce qu’il n’a aucun doute à ce sujet. Il sortira. Et là…

A un coup plus violent que les autres, il s’effondre totalement cette fois, complètement allongé sur le ventre, les bras grotesquement suspendus. On dirait que les coups cessent. Il y a une atmosphère étrange, Elazar ne dit rien. Geoffroy reprend son souffle. Il tremble encore, mais il ne grogne plus. Il attend, les yeux fermés. Peut-être est-ce terminé…Peut-être que…

- … !!

Ses braies viennent de céder. Tout comme son corps sous l’assaut brutal d’une torture fulgurante et innommable qui le fera hurler, à chaque mouvement initié par Elazar.

- … !!!!!!!!!!

Déchu. Soumis. Pris de force. Il est à genoux, et sa voix se casse sous les hurlements jusqu’à ce qu’il se taise, toujours maintenu par cette laisse que son bourreau n’a pas lâchée un seul instant. Il vient de perdre toute sa dignité, et en cela Elazar a gagné. Toutes les résistances du conseiller sont à terre, abattues à chacun de ses mouvements, méthodiquement, implacablement. Geoffroy ne se débat plus. Il n’est plus rien, même plus un homme désormais, selon son propre code de conduite. Il garde les yeux ouverts sur le sol, les lèvres scellées, attendant que cela se finisse, avant que des larmes ne s’échappent de ses paupières, rejoignant la flaque de pisse qui stagne sur la pierre, comme un miroir vaguement éclairé dans lequel il se voit bouger, sous le contrôle d’un autre.

Lui ouvrir la gorge…Devant lui…Et l’écouter mourir. L’obliger à regarder…

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) Empty
MessageSujet: Re: [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)   [cachot de Fernel]Tu parlera (Louise) I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[cachot de Fernel]Tu parlera (Louise)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Fernel] D'un monstre à l'autre (Louise de Fernel)
» Rapport à Fernel | Louise
» [Fernel] - La folle chevauchée (Louise)
» [Fernel] -une journée de repos (Louise)
» [Fernel]Ombres en miroir / Louise

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Duché de Serramire-
Sauter vers: