Suite de réjouissances entraînantes [Kelen et qui veut]

Maïwenn prit son visage entre ses mains, non il ne fallait pas qu'elle essaye de balancer Kelen contre le mur, premièrement elle se doutait qu'elle ne réussirai pas et deuxièmement Kelen risquait de l'envoyer valser contre les barreaux. Et oui, Maïwenn ne sous-estimait jamais ses adversaires seulement elle n'avait pas grand chose pour se battre contre eux.

Elle décida donc de ne pas user de la violence par contre elle n'allait pas se gêner pour insulter le demi-drow et l'inconnu qui partagait leur cellule. Elle commença à parler à ce dernier.

- Bon alors, déjà, je hurle si j'ai envie et moi j'aime pas le calme.

Un grand sourire ironique qui donnait envie de mettre des claques accompagna cette phrase, Maï se retourna ensuite vers Kelen et son ton posé s'estompa pour laisser une pointe de mépris dans sa voix.

- Je ne sais pas non plus chez qui nous sommes et pour ce qui est de la bouffe ce cachot est infesté de rats et de bestioles en tout genre, bon appétit...

La jeune esclave réfléchit une seconde et compris que Kelen n'allait pas se gêner pour manger tous les rongeurs qui passaient crus. Beurk ! Mais bon, elle ne voulait et ne pouvait pas revenir sur ses dires...

A ce moment là un rat passa justement mais hors du cachot, un gros rat noir, une horreur, Maï pour n'avait pourtant pas peur de grand chose poussa un cri, c'était vraiment une bête immonde et le fait qu'il puisse en avoir dans son cachot lui donnait froid dans le dos.

Elle décida finalement de se la fermer, il y avait bien assez de bruit avec les gouttes d'eau qui tombaient de temps en temps. Maïwenn s'assit dans un coin, en s'efforçant d'oublier les rats et l'endroit dans lequel elle s'était retrouvée. Elle ferma les yeux et posa sa tête sur ses genous eux même serrés contre la poitrine.

Il était fort difficile de comprendre les motivations d'un génie tel que Sacha.
Son nouveau passe-temps -un des plus étranges qu'il n'ai eu- consistait à payer un garde pour s'introduire dans une cellule. Cela le divertissait beaucoup, lui le sorcier, d'entendre les cris et les rires des autres détenus. Il connaissait alors un véritable apaisement, tapis dans un vieux cachot humide, à côtoyer la misère d'autrui.
Les prisons sont des paradis, il y à toutes les races, tout les sexes, tout les âges, exposés à son regard curieux.
Non, le commerçant n'était pas sadique. Il était simplement très seul et très curieux. La pensée que toutes émotions lui soient définitivement inaccessibles - car son cœur devenait de pierre - le révulsait.
Lui qui avait choisi le nom de "Aimme" ce serait un drôle de comble qu'il ne ressente rien, et ce lieu était tellement vivant. Pas autant qu'une foire il est vrai, mais on y voyait des gens étranges. Le simple était ennuyant, monotone...

Voilà comment l'affaire s'était déroulée : Sacha avait abordé un des gardes en lui tendant une bourse pleine d'écus sous le nez.

-C'est pour vous.

Incrédule l'intéresse n'avait pas sembler comprendre.

-Et vous recevrez le double quant je sortirais... Enfermez-moi dans une cellule vide mais mettez moi un peu de compagnie au bout d'une heure ou deux. Quant je vous ferais signe, si vous ne venez pas me libérer je vous lance un sort qui vous précipitera dans les profondeurs de la terre.

-Très drôle. Ahah! On m'a déjà payé pour sortir mais jamais pour rentrer...

Une démonstration était préférable. Le sorcier fit jaillir du sol une branche inoffensive qui s'enroula autour du gardien dans une éclaboussure de boue impressionnante.

-Je ne plaisante pas.

-Heu... d'accord ! C'est vous le patron. Je fais comme vous avez dis mais pas de sort par pitié !

-Le signal... ?

-Vous n'aurez qu'à me faire appeler. Mon nom est Jack ! Je travaille ici depuis longtemps les gens me
connaissent bien.

-Je vois. Conduisez-moi.

Le maléfice disparut avec un plop et Jack conduisit la silhouette noire dans un cachot.
A vrai dire l'attaque magie avait été plutôt traumatisante, donc persuasive. Sacha se retrouva bientôt enfermé. Selon ses souhaits un homme inconscient fût jeté dans sa case. Il ne le réveilla pas, un duo d'extravagants personnages s'en chargea quelques temps après. La pénombre était presque totale, il était impossible - à moins d'avoir l'œil averti d'un elfe - de débusquer Sacha. Sa longue cape noire le rendant invisible. Il écouta en silence ses infortunés compagnons de cellule se disputer, puis s'inquiéter...
Ah oui? la peste.

-Jack ! Je veux sortir maintenant ! fit il, inquiet à son tour.

Si les rats se mettaient à envahir les lieux Sacha préférait s'en aller... Il n'y avait plus qu'à espérait que le plan continue de fonctionner. Tout à l'heure il avait bluffé, le sorcier n'était pas capable de lancer un tel sort, ce n'était qu'un novice en la matière. Car comme le disait l'homme en blanc,
ces rongeurs sinistres apportaient la mort avec eux...
Ce devait être bien étrange du point de vue des trois autres, une voix surgissant du néant pour appeler
à l'aide - juste derrière eux - révélant subitement sa présence. Comment allaient-ils le prendre ?
Le commerçant peignit un grand sourire sur son visage afin de dissimuler sa gêne.

Horreur ! Sacha se rendait compte qu’il s’était peut-être trompé du tout au tout sur le compte du demi-drow ; s’apercevoir de sa présence et aussitôt lui uriner dessus pour l’humilier… Voilà une technique peu banale, ce devait être un grand cerveau. Non, personne ne pouvait être idiot au point de le prendre pour une pissotière, il n’en avait vraiment pas l’apparence. C’était quelqu’un de plus intelligent qu’il n’en avait l’air, aucun doute là-dessus. Kelen jouait certainement un rôle comme au théâtre, il le jouait terriblement bien d’ailleurs. Ce devait être un comédien pour arriver à faire ressentir à autrui un telle impression d’idiotie.

Le sorcier, dépité, constata les dégâts subits : de la pisse un peu partout sur sa cape, il allait devoir se débarrasser de celle-ci. Il se leva et là retira, en-dessous il avait une autre cape beaucoup moins mouillée. Il posa à terre celle qui était sale et ne s’en occupa plus, quelqu’un là ramasserait et c’était tant mieux.

L’arrivée de Jack le garde coupa court à cette situation un peu embarrassante. Il se précipita jusqu'à la cellule de détention et ouvrit là porte dans un affreux grincement.

-Vous m’avez appelé seigneur ?

-Oui oui… C’est moi. Vous avez comprit n’est-ce pas ?

Sacha tendit les mains devant lui et agita les doigts en un geste qui se voulait menaçant. Exhibant ainsi ses bagues magiques. Cela avait pour but de signifier au garde de se méfier des représailles promises au cas où se mettrait dans l'idée d'ignorer le contrait qu’ils avaient passés ensemble.
Puis remarquant l’intérêt de Jack pour le comédien il ajouta :

-Allons allons… Cet homme est fort intelligent, Jack. Vous risqueriez juste de vous attirer des ennuis -d’une façon ou d’une autre- en le contrariant. J’en veux pour exemple le triste état de mon manteau. Mais après tout vos affaires ne me regardent pas.

Ensuite la furie commença vraiment à s’agiter à cause des rats. Sacha là comprenait ce n’était guère enviable de finir contaminer… Elle était assez jolie avec ses longs cheveux roux, le commerçant aurait pu payer le garde pour la faire sortir et profiter d’elle si ce aurait été son style. Hors cela le dégoûtait… il n’en ferait donc rien. Qu’elle se débrouille seule elle aussi.

- On pourrait savoir ce que vous faîtes là ? dit elle.

-Non, répondit simplement Sacha. Pourquoi te le dirais-je ?

Voilà qui avait le mérite d’être clair, pensa t’il. Puis l’homme en blanc se rapprocha de la furie et chuchota à son oreille, Sacha n’entendit pas ce qu’ils se dirent mais supposa qu’ils complotaient afin de s’échapper. Normal, il n’y avait maintenant plus qu’un garde en vue pour contenir quatre personnes. Le commerçant fit un clin d’œil aux deux chuchoteurs. Il s’appuya contre les barreaux, regarda Jack d’un air insolent et dit d’un ton énigmatique :

-Jack ici présent n’est pas le seul garde de cette prison. Vous ne pourrez pas sortir à moins… de me convaincre… du contraire.

C'était lui le maître de la situation, il n'avait pas l'intention de faire libérer ces prisonniers mais comme ça ils lui feraient la causette.

[Désolé j'ai un peu bâclé... Si vous voulez jouer Jack (je pense surtout à Kelen) Mpisez moi.]

- Plus un geste! Maintenant on sort, ou je tue cette Pissotière !

Ceci était loin d'être prévu dans les petits plans de Sacha. En effet, qui aurait pu imaginer qu'un demi-drow débraillé lancerait une évasion avec pour seul outil une plantureuse rate ? L'intellectuel -soit dit en passant- était loin d'apprécier la compagnie des rongeurs. En fait c'était plutôt le contraire même, surtout si ils semblaient pestiférés, ce qui était le cas en ce cachot. Aussi fut-il saisit d'une répugnante horreur quand la pensée qu'il avait une chance raisonnable d'être mordu par la bête l'effleura.

Pour faire face à cette nouvelle peur panique, le sorcier empoigna fermement la chemise de Jack, son garde. Son garde à lui que Kelen avait vilement osé tenté de corrompre, hors, Sacha en était convaincu, celui-ci lui resterait fidéle. Fidèle à lui et à sa bourse bien remplie, ainsi qu'à sa non moins préoccupante menace de représailles magiques.

Un peu en retrait derrière le rebelle, se tenait les deux autres prisonniers qui semblaient un peu à la masse. Sacha eut pitié d'eux - un peu. Si le génie sortait, autant en faire profiter tout le monde, et peu importe ce qu'ils feraient une fois dehors, ils n'avaient pas l'air d'être de grands criminels ou des dangers publics. Sans doute étaient-ils simplement victimes d'une soirée trop arrosée.

-C'est bon, du calme ! Pose cette immonde chose et je vous fais tous sortir.

Ne prenant pas le temps d'attendre la réponse, Sacha se réfugia peureusement derrière le soldat qui ne pipait mot.

-Allez Jack ! Faites sortir tout ce monde je n'ai pas envie que ce sale rat m'approche !

Une aubaine pour les détenus que le commerçant soit si peu courageux. La menace de celui-ci en tête, Jack écarta enfin la porte en grand et fit signe au groupe de passer devant lui. Finalement, ils étaient libres. Ils avaient gagnés leur libertés grâce à une rate du nom de Hori. Et Sacha avait maintenant une revanche à prendre sur l'excité gris...