Indiscretion sur un sujet sensible ( Trystan et Lilianna )

Ailen arrivait au château tranquillement bien qu'elle est l'air très fatigué, elle ne s'était même pas accordée une nuit de sommeil avant d'aller voir Trystan... Un luxe qu'elle aurait du s'accorder après toute ses émotions, mais de toute façon, le temps que les gens se rendent compte de sa mort, elle serait largement la première à le lui dire.
Les gardes commençaient à être habitué à la voir rentré a la cour et la laissèrent passé sans aucun souci, elle se rendit aux appartements de Trystan, assez lentement tout de même.

- Bonjour. Vous pouvez m'annoncez à Messire d'Erac s'il-vous-plait. Ailen suffira je pense...
demanda-t-elle poliment à un garde à la porte. Pour une fois elle n'entrerais pas comme une furie, et ferait cas du règlement. Chose assez rare chez Ailen pouvons-nous dire.

Elle ferma les yeux le temps d'une seconde, que le garde lui fasse signe d'entré.

FLASH BACK

Ailen était assise chez elle, enfin dirons nous plutôt elle se balançait sur une chaise dans sa cuisine, du papier, une plume et un encrier posé sur la table ainsi qu'un tout petit flacon de verre. Elle relisait le papier encore une fois, a vrai dire elle le connaissait déjà par cœur mais nous ne sommes jamais assez prudent n'es ce pas ? Elle ferma les yeux et soupira de contentement.

- Parfait...
murmura-t-elle un sourire aux lèvres.

Oh oui elle était fière, son plan était parfait ! Tout était près et calculer, aucun moyen. Edward était mort incontestablement. Pourtant alors que le soleil d'été frappait fort sur la capitale humaine, une autre voie avait été prévue par le destin... Une voie qu'Ailen ne connaissait pas encore et qui manquerait de lui ôter la vie.

Seulement quelques minutes plus tard elle était devant le château et y rentrait comme elle le faisait d'habitude, il lui arriver même que les gardes la salue, malgré leur curiosité de ce qu'était cette jolie rousse et protégée de Trystan. Mais cette fois ci, Ailen ne monta pas vers les appartements de Trystan, non elle descendit vers les cuisines, a cette heure il n'y avait que deux personnes dans les cuisines, les autres étant parti faire leur services... Ailen savait tout des deux jeunes femmes, d'où une peur panique des araignée, Ailen qui c'était recouverte toute entière d'une cape noire s'accroupit donc et libéra d'un petit flacon un grosse araignée velue. Absolument pas dangereuse mais celle ci ferait l'affaire.
On entendit un cri de la part de la plus jeune.

- LA ! CARINEEEEEE ! UNE ARRAIGNEE !

Et un deuxième cri, les deux femmes sortirent en courant de la cuisine, presque comme si c'était programmé. Un mince sourire ourla les lèvres de l'assassine. Un plateau était posé, le plateau de Messire de Christabel, elle ouvrit un tout petit flacon en verre et versa quelques gouttes du poison, elle avait prévu de verser tout le flacon mais un bruit derrière la porte lui signala que des domestiques arrivaient, aussi partie-t-elle se cacher. Elle vit un jeune homme débarquer, les deux servantes coller à lui.

- Rooh ! Carine, Mathilde ! Ce n'est qu'une petite araignée de rien du tout !

Et sur ses mots il écrasa l'araignée avec son pied puis se dirigea vers le plateau et le posa dans les bras de la dénommée Mathilde.

- Dépêche toi ! Tu sais qu'il n'est jamais content ne lui donne pas une raison de plus de se plaindre !

-Ou-oui...

Et celle ci partie alors qu'Ailen maugréait dans sa tête. Première complication... Ensuite il lui fallait sortir de sa cachette pour suivre le plateau et la servante, vérifié que sa cible était touchée, elle se mordit la lèvre, quelle galère.
Alors qu'elle s'extirpée discrètement de sa cachette elle vit débarquer Mathilde.

- J'ai fait tomber le verre ! J'ai fait tomber le verre !

Ailen ferma les yeux et soupira, un regard se tourna vers elle et elle eu juste le temps de s'accroupir derrière la table. Decidemment rien n'irait aujourd'hui ou quoi !

FLASH BACK

Finalement, Ailen avait du s'arranger pour endormir le garde et s'introduire dans la chambre d'Edward pour le tuer elle même ou plutôt lui injecter le poison seule. Rien n'était aller comme elle avait prévu et c'était le cas de le dire.
Elle fut tirée de ses souvenirs par le garde...

- Mademoiselle Ailen ? Vous m'entendez ? Vous pouvez rentrer, Messire D'Erac vous attend.

- Ah euh oui...
bégailla la jeune assassine avant d'entrer, elle vit Trystan et soupira avant de s'asseoir lourdement dans un fauteuil de son bureau.

- Bonjour...
lâcha-t-elle comme si elle avait fait un effort surhumain.

- Rien... Absolument rien ne c'est passé comme prévu mais ça y es. Et j'en suis sûre à 100% je l'ai tué moi même. Tu n'as plus rien a craindre pour toi ni pour Lilianna.

Elle passa une main dans ses cheveux tranquillement... Elle allait reprendre sa vie normale maintenant, bien que ce meurtre reste le plus dur qu'elle est fait. Et pourtant, elle avait vu pire à executé come contrat.

Trystan était debout, ls mains croisées derrière le dos alors qu'il avait le visage tourné vers la fenêtre ouverte, sa peau rafraichie par la douce brise du dehors. Il réflechissait. A énormément de choses. Il était accablé par les problèmes, il fallait l'avouer. Pourtant, il y faisait front, essayant de les traiter et de les résoudre un par un...

- "Messire, il y a une certaine... Ailen, qui désire vous voir."

En parlant de problèmes. En voilà un et de taille, qui, il l'espérait, était enfin réglé.

- "Faites-la entrer."

Ailen pénétra dans la pièce et s'assit lourdement sur un fauteuil. Aussitôt, Trystan s'arrangea pour qu'aucun son ne puisse filtrer de la pièce. Elle le salua. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Il pencha la tête, intrigué, vaguement inquiet également. Pourtant, elle lui fit aussitôt son rapport, lui assurant qu'il était mort. Il hocha brièvement la tête. La menace Edward était écartée.

- "Bien. Tu n'as pas l'air dans ton assiette Ailen... Que s'est-il passé?"

Elle venait de lui dire que rien ne s'était passé come prévu... Ses plans avaient donc été mis à mal, mais dans quelles circonstances? Par qui? Pourquoi? Comment l'avait-elle tué? Trop de questions. Il savait qu'il serait plus prudent de ne rien lui demander. Moins il en saurait, mieux ce serait.

- "Je ne sais pas comment te remercier du service rendu Ailen... Ma dette à ton endroit est énorme..."

Oui, il était libre de courtiser Lilianna tranquillement, sans craindre la diffamation et les rumeurs. Et ça, c'était un luxe qui n'avait pas de prix.

Il était mort...
Lilianna était assise sur le lit de sa mère , dans ses appartements. Ses yeux étaient légèrement écarquillés et semblaient fixer quelque chose de lointain et sa bouche était légèrement ouverte , sous l'effet de la stupéfaction. Les paroles d'Ariane résonnaient sans cesse dans son esprit. « Ton père est mort , Lilianna. Tu ne risques plus rien... ». Tu ne risques plus rien... Involontairement , sa mère avait omit de se compter. Elle , qui avait subit pendant plus de vingt quatre ans , les coups , les humiliations... Elle n'arivait pas à croire qu'elle était désormais libre. Libre , tout comme sa fille. Lilianna sut qu'une larme roulait sur sa joue , simplement parce qu'elle ressentit un léger froid sur sa joue. Elle était... ébahie , n'arrivait guère à y croire. Elle savait parfaitement ce que représentait la mort de son père. La liberté , accompagnée de l'héritage des terres... Mais l'héritage , elle s'en moquait bien. Là seule chose qu'elle voyait c'étairt la liberté. Elle ne serait plus mariée de force à un inconnu , et personne ne pourrait plus jamais révéler qu'elle et Trystan avaient déjà passé plusieurs semaines ensemble... Brusquemment , Lilianna éclata de rire. Sa mère mit cela sur le compte du choc , mais ce n'était pas ça. Pas du tout même...

Lilianna riait , elle se moquait de son père. Lui , qui avait terrorisé ces deux femmes , qui leur avait tout imposé était mort , et serait bientôt six pieds sous terre. Il ne pouvait plus rien faire. Jamais plus il ne pourrait s'attaquer à elles. Le terrible Edward avait fini par trouver plus fort que lui... Il avait eu tort , terriblement tort de venir battre sa fille chez Trystan. Trystan , qui l'avait écrasé comme un insecte , qui l'avait chassé , comme on chasse une mouche de la main. Ah et maintenant , que pouvait-il ? RIEN ! Il ne pouvait plus rien du tout ! Il étaot aussi mort qu'on peut l'être. Et personne , non personne , n'irait pleurer sur sa tombe. On y cracherait même pas , tellement il n'en vallait pas la peine. Et à peine mort que sa fille se moquait déjà de lui. Fille qu'il avait toujours considéré comme un jouet , une marionnette dont il tirait les ficelles... Ficelles qu'elle s'était empressé de couper après avoir été battue jusqu'au sang. Lilianna riait et pleurait en même temps. Comme elle était soulagée ! Elle pouvait , elle pourrait , pourrir sa mémoire si elle le voulait... Mais à quoi bon ? Il n'en valait même la peine ! C'était fini !

« Lilianna ? Est-ce que tu... ? »

Son rire cessa lentement et elle s'essuya les yeux d'un revers de la main.

« Est-ce que je pleure ? Oh oui , je pleure de joie ! C'est fini ! C'est terminé ! Qu'il aille pourrir ! »

Ariane fut surprise par les paroles crues de sa fille. Mais elle la comprenait. Elle même , si elle en avait été capable aurait rit et hurlé de joie. Mais Ariane savait seulement qu'un énorme poids venait de quitter ses épaules. Plus personne ne les toucherait. Elles étaient seules maîtresses de leurs vies... Lilianna secoua la tête. Elle était calmée. Calmée , mais pas sereine. Elle ne le serait qu'après avoir apprit la nouvelle à Trystan. Elle soupira et expira longuement. Libres , enfin...

« Je vais aller voir Trystan. Je vais aller le voir... tout de suite. »

Incrédule , Ariane regarda sa fille sortir à toute vitesse de ses appartements. Lilianna marchait vite dans les couloirs , elle courait presque , ses ballerines claquant bruyemment sur le sol. Elle arriva devant chez Trystan , un peu essoufflée par sa course. Les gardes la regardèrent , un sourcil haussé. Elle leur demanda de la laisser passer. Ils se concertèrent et s'écartèrent finalement. Après tout , ce n'était pas cette demoiselle qui mettrait en péril la vie du Seigneur d'Erac. Lilianna se glissa dans ses appartements et... s'arrêta net. Qui était donc cette fille aux cheveux rouges et aux yeux carmins ? Oh , ce n'était pas important. Lilianna traversa la pièce à toute vitesse et vint se planter devant Trystan. Elle ouvrit la bouche et la referma. Comme son coeur battait vite... Elle parla , sa voix tremblait.

« Trystan , il est mort... Mon père , il est mort... ! »

Elle ne se souciait même pas de la présence de la femme.

Ailen roula des yeux quand il lui dit qu'il avait une dette envers elle. Il avait au moins réussi a lui prouver que dans chaque plan nil y a une faille, aussi petite soit-elle et qu'elle peut tout changer.

- Me remercier ? Arrange toi pour que je ne finisse pas dans un cachot ou si un jour j'y suis, fait m'en sortir... Et pitié, changeons de suj..

Elle fut coupe par l'arrivée d'une jeune femme haletante, très jolie. Des cheveux blond et des yeux violets. Une exeption elle aussi ?
Ailen, très fatiguée n'en perdait tout du moins pas ses reflexes, elle se leva d'un bond et sortit sa lame, qu'elle rangea immédiatement en entendant les paroles de la jeune femme.

« Trystan , il est mort... Mon père , il est mort... ! »

C'était donc elle la fameuse Lilianna... Elle avait l'air si heureuse que son père soit mort. Etait-elle dans la confidence.

- Toutes mes condoléances mademoiselle. La perte d'un proche est toujours un malheur et une désolation...

Oh qu'elle était hypocrite ! A jouer les désolés alors qu'elle s'était elle même glissée dans la chambre pour tuer ce père que la jeune femme ne semblait pas aimé non plus. Mais elle sentait une certaine retenue entre Trystan et Lilianna... Sa présence ? Surement.

- Bon et bien je vais vous laisser je pense...

Elle fit un signe de respect de la tête avant de se retourner pour partir. Si la jeune femme n'était pas au courant que son père est était assassiner et non pas mort de mort naturelle, Trystan la metterais surement au courant, et il n'avait pas besoin de sa présence en plus pour envenimer les choses...

[ Désolé, pas tellement inspiré :j,;:]

Il allait répondre à Ailen qu'il ne la laisserait pas croupir dans un cachot quand Lilianna ouvrit brutalement la porte en annonçant la mort de son père. Déjà? Désarçonné, Trystan ne sut que dire, ébahi qu'elle soit déjà au courant et le cerveau fonctionnant déjà à toute allure pour trouver quoi dire. Il pouvait jouer les innocents et faire celui qui ne savait rien, mais si jamais Lilianna s'en apperçevait et découvrait qu'il mentait, il risquait fort de la perdre, trahissant sa confiance. Et s'il lui avouait tout d'un coup, ce ne serait pas mieux. Il avait bien songé à la façon de lui annoncer, mais ne s'était pas imaginé qu'elle srait au courant avant que ce soit lui qui lui annonce de façon vague et pour ne pas s'attirer ses doutes.

Il entendit alors Ailen parler et présenter ses condoléances. Oh quelle hypocrite! Et elle y arrivait très bien en plus! Il ne pouvait pas faire de même... Lilianna le prenait de cour et il en était bien embêté. Lui qui avait toujours besoin de réflechir, de tout planifier, il se retrouvait démuni devant l'imprévu.

- "Comment?"

Une façon de ne pas trop s'engager. Il ne faisait ni le coupable, ni l'innocent et retardait simplement le temps des explications si jamais Lila insistait. Sa voix était neutre, il espérait que cela ne le trahirait pas. Mais Lilianna commençait à bien le connaître malheureusement. Il entendit vaguement Ailen prendre congé, mais ne trouvait pas les mots pour lui dire de rester ou de partir.

Légèrement haletante, Lilianna guettait les réactions de Trystan. Elle ne faisait qu'à peine attention à la jeune femme qui était dans la même pièce. Elle ne l'avait jamais vu à la cour... Elle ne devait pas en faire partie. Elle ne serait donc pas un problème... D'autant plus , il y avait des témoins de la cour que Trystan avait fait à Lilianna , il serait donc "normal" qu'elle rendevisite au jeune homme , non ? Oh et puis ce n'était vraiment pas le plus important pour le moment. Son père , ce monstre , était enfin mort et bientôt enterré. Plus un problème pour eux. C'était plutôt une très bonne nouvelle. Elle se retourna vivement , entendant l'inconnu débiter une poignée d'excuses à son égard. Elle fronça les sourcils. Quelque chose dans l'expression de l'inconnu n'allait pas... Il manquait quelque chose... Il manquait la sincérité. Elle lui lança un regard intrigué et se retourna vers Trystan. Elle nota qu'il ne semblait pas très étonné... Elle savait qu'il maîtrisait ses émotions , mais à ce point là...

« Il paraîtrait qu'il a été assassiné... C'est ce que disent les rumeurs , alors je ne sais que penser... »

Non , vraiment... Quelque chose clochait. L'inconnu sembla alors s'en aller. Lilianna la retint.

« Non , ne partez pas. Restez , s'il vous plait. »

Lilianna se retourna encore vers Trystan. Il n'avait vraiment pas l'air étonné... C'était faux. Là , il jouait un rôle , portait un masque. Elle le voyait. Maintenant , elle le connaissait , et savait quand il était le conseiller , quand il était l'amant tendre et protecteur. Mais là... Il n'était ni l'un ni l'autre. Ni glacial , ni souriant. C'était là un bien étrange mélange... Lilianna fut saisie à la gorge par une idée. Une idée , une question... Elle pâlit. Et si... ? Non , il n'aurait jamais fait ça...pas sans lui en parler... pas sans lui dire... Il avait promi... Elle secoua légèrement la tête. Non , il le lui aurait dit... Elle lui faisait tellement confiance... Il n'avait pas pu. Il y avait là un silence gênant. Lilianna grimaça. Malgré la présence de l'inconnue , elle laissa tomber sa tête contre l'épaule de Trystan. contre son torse , elle serra les poings. Elle imaginait tout...

« Trystan... Tu n'as pas... tu n'as pas fait ça ? »

Fait quoi ? Il devinerait bien quelle était la question... Elle soupira. Et s'il l'avait fait ? Il y avait encore tant de choses qu'elle le croyait incapable de faire... Là , elle était un brin perdue... Brusquemment , elle s'écarta et posa ses yeux brillants sur la jeune femme. Qui était-elle ? Certainement pas une gentille demoiselle. Elle n'en avait pas l'air. D'ailleurs , elle n'avait même pas l'air tout à fait humaine... Ca ce n'était pas vraiment grave... Mais que faisait-elle là ? Quelles étient ses relations avec Trystan ?

Ailen ferma les yeux puis les rouvrit quand Trystan demanda d'une voix neutre comment le père de la demoiselle avait était tué. Celle ci répliqua que des rumeurs courant sur un assassinat. Attisant l'intêret d'Ailen. D'ailleurs alors que celle ci allait discrètement s'éclipser, elle la retint.

- Un assassinat ? C'est grâve... Très, trop grave. Cela voudrait dire qu'un assassain est dans le palais, non seulement ceci n'est pas rassurant mais alors personne n'est en sécurité. Qui vous a donnez ses rumeurs ?

Encore une fois, elle était hypocrite. Mais... Où avait-elle bien pu avoir une faille ? Le gardien ? Non... Impossible. Qui alors ? Elle était persuadé d'avoir tout fait dans les règles et elle était piquée dans son estime d'assassain. Soudain le visage de Lilianna se couvrit d'une peur et elle demanda de façon voilée, sans trop osé mais sans vraiment faire attention à Ailen non plus. Comment allaient-ils s'en sortirent ?
Elle prit un air grave et se posa près des deux jeunes gens et croisa les bras.

- Que voulez-vous dire ? Que Trystan aurait fait assassiner quelqu'un ? Qui plus est votre père Lilianna ? Voyons réfléchissez, vous êtes surement la personne a qui il tient le plus, aurez-t-il prit le risque de tuer un membre de votre famille au risque que cela s'aprenne et ne vous sépare à jamais ?

Elle secoua la tête.

- Confirmez vos rumeurs d'abord. Celles ci court vite et je doute qu'un assassain est pu s'introduir dans le chateau avec tout les gardes pour tuer votre père. Ce chateau est une véritable forteresse, je trouve cette idée grotesque.

Ailen roula des yeux. Evidemment, a moins que l'assassain ne soit déja en ces murs... Ce qui était le cas puisque Lilianna était face à elle.

- Je ne me suis pas présentée je crois. Ailen...

Elle n'en dit pas plus. Que ferait une danseuse chez un aveugle ?

Lilianna parla d'un assassinat et le coeur de Trystan fit une embardée das sa poitrine. Pourtant, il devait se ressaisir et réflechir : Edward de Christabel était mort soudainement, il ne suffisait que de cela pour croire au meurtre. Au vu de la situation actuelle chez les humains et de la paranoïa, les esprits s'emballaient vite. Il n'y avait aucune preuve. Rien du tout. Cependant, Ailen mentait toujours et Trystan se sentait de plus en plus mal à l'aise vis à vis de Lilianna. Il n'aimait pas lui cacher quelque chose. Quant à lui mentir, il ne fallait même pas y penser.

Lilianna retint Ailen et Trystan se retint de grimacer. Si elle faisait cela, c'est qu'elle avait des soupçons. Lilianna était naïve par bien des côtés, mais pas stupide et elle commençait à connaître son compagnon. Lilianna lui demanda alors, à lui, s'il n'était pas derrière tout ça. Encore une fois, ce fut Ailen qui répondit à sa place, l'inocentant avec une mauvaise foi palpable. Jamais Lilianna ne croirait Ailen... Impossible qu'elle tombe dans le panneau.

Quand Ailen eut terminé et se fut présentée, le silence s'installa. Et Trystan finit par le rompre :

- "Je n'ai pas revu ton père depuis l'autre fois."

Il ne l'avait pas assassiné lui-même. Mais il avait commandité le meurtre oui. Lilianna allait-elle le haîr d'être capable d'une telle chose de sang froid? Pourtant, elle savait bien qu'il n'était pas aussi gentil que le prince charmant. Elle le savait, elle l'avait vu, il le lui avait dit. Il était capable du meilleur comme du pire. Là, il avait fait le pire pour un meilleur.

- "Ailen, tu peux nous laisser s'il te plait?"

La suite ne regardait pas l'assassine... Il lui était reconnaissant, mais ce qui allait se passer ensuite allait toucher directement à l'intimité des deux jeunes gens...

[Désolée, de un, c'est court, mais mon inspiration s'est envolée et de deux, pardon Ailen, mais c'est pas logique que tu restes ensuite :/ ]

[ Bah... Lila m'aurait pas retenue je serais déja partie ^^]

Trystan dit à Lilianna qu'il n'avait pas son père depuis la "dernière fois" ? C'est a dire quand il lui avait infligé cette ignoble blessure au cou. Ailen espérait qu'il ne parlerait pas d'elle. Avant d'avoir tuer pour lui, elle était son amie. Et il ne souhaiter pas que la mort du père de sa jeune fiancé lui retombe dessus. Ce serait normal il est vrai mais tout de même.
Quand il lui demanda de les laissers, Ailen sourit.

- Oh ! Pas besoin de me supplier tu sais que je ne rêve que de ça... Au revoir.

La jeune femme quitta la pièce, quitta ses appartements. Elle n'aspirait plus qu'a une bonne nuit de sommeil désormais. Mais elle ne se doutait en rien de ce qu'elle découvrirait en rentrant chez elle... Agréable ou désagréable celon les gouts. Inévitable et dont elle n'avait pas vraiment envie pour elle. ELle était fatiguée, et dormir était la seule chose qu'elle puisse avoir envie de faire en ce moment...

[ TERMINER pour moi :love:

]

Lilianna n'aimait absolument pas le ton qu'employait l'inconnu. Quelque chose n'allait pas. Ses paroles sonnaient faux , il y avait quelque chose qui n'était pas naturel. Quelque chose qui clochait , mais Lilianna n'arrivait pas à deviner quoi. Mais en y songeant un peu... il y avait là une odeur de mensonge. De plus , elle s'adressait à elle comme si elle la connaissait bien et elle n'appréçiait pas du tout. La jeune femme croisa les bras et une ombre passa sur son visage. Alors que Trystan restait silencieux , elle détailla la jeune femme. Elle n'avait d'abord pas fait attention à ses différences. Des cheveux et des yeux rouges... Qu'étaient des irégularités ? Etait-ce un quelconque problème génétique , ou bien avait-elle du sang drow ? Lilianna haussa un sourcil légèrement. Elle n'était pas du genre à juger sur les apparences , non. Mais tout de même cette... Ailen , que faisait-elle chez Trystan ? Chez SON Trystan. La jeune femme fut piquée par une vive jalousie. Pourquoi ne lui avait-il jamais parlé d'elle ? Un tout petit peu plus remontée , elle jetta un regard noir à la jeune femme. Ses yeux allèrent d'Ailen à Trystan , de Trystan à Ailen.

« Mais à quoi jouez vous ? Qui êtes vous et comment osez vous me poser de telles questions ? Et pitié ! , ne me me dites surtout pas que vous connaissez Trystan. Jamais vous ne le connaîtrez comme je le connais. »

Elle était volontairement blessante avec la femme qui , à ses yeux , n'avait rien à faire dans ces appartements. Lilianna blêmit soudain. En réalité... Avait-elle raison en disant le connaître ? Il a presque troiss semaines , jamais elle ne l'aurait cru capable d'une telle colère... Et pourtant , il l'avait effrayé , terrifié , avant de lui réclamer de nouveau sa tendresse. Trystan était un volcan qui dormait , toujours prêt à se réveiller. La colère de Lilianna s'envola soudain. Elle le connaissait et pourtant , elle le savait incontrôlable , imprévisible. Elle regrettait d'avoir constaté cela. Brusquemment , Lilianna se rendit compte de quelque chose. Cette Ailen , qui mentait... Elle la connaissait. Lilianna ignorait qui elle était , mais elle , elle savait qui elle était... Voilà , sa couverture , son masque de l'ignorante venait de voler en éclat. Lilianna eut un rire mauvais , moqueur.

« Alors comme ça vous me connaissez... Comme c'est intriguant. Je croyais... Je croyais que personne ne devait savoir , Trystan ? Pourquoi ton amie le sait-elle ? M'aurais-tu menti ? M'aurais-tu caché quelque chose ? Tu avais promi de ne plus rien me cacher... »

Elle ne se rendait pas compte à quel point ses paroles pouvaient être douloureuses. Mais elle craquait , laissait ses sentiments s'exprimer. Toutes ces journées , elle avait été stressée , tendue , sur les nerfs , broyée par un sentiment de solitude , que même la joie et la bonne humeur d'Astéride n'avait pas réussi à écarter. Alors elle cédait tout simplement. Elle s'en voulut presque aussitôt d'avoir prononcé de telles paroles à l'égard de Trystan. S'il y avait bien une chose dont elle avait horreur , c'était blesser Trystan. Par contre , blesser Ailen , là , elle s'en moquait royalement. Son coeur battait horriblement vite , et un mauvais pressentiment lui compressait la poitrine. Elle avait presque du mal à respirer. Imaginer simplement qu'il lui avait caché quelque chose... Ca faisait mal , elle se sentait trahie , alors qu'elle ne l'était sans doute pas. Certes , il n'avait pas revu son père depuis l'incident , mais cela ni signifiait pas qu'il était totalement étranger à sa mort...

La jeune femme fut surprise d'entendre son amant congédier la jeune femme. Elle aurait pensé devoir le faire elle-même... Quoiqu'elle aurait été nettement moins poile avec Ailen. Elle sursauta quand la porte claqua. Voilà , ils étaient seuls... Lilianna s'éloigna de Trystan et vint contre la fenêtre. Elle soupira , son souffle laissant de la buée sur le carreau. Elle voulait briser le silence , mais ne parvenait pas à trouver les mots pour le faire. Puis soudain , la question fusa , inattendue :

« Qu'est ce que tu as fait ? »

Trystan supporta les questions de Lilianna sans broncher. Même si chaque interrogation s'enfonçait dans son coeur comme un poignard. Elle n'avait que trop raison et c'était cela qui faisait mal. Pourtant, il ne pouvait lui en vouloir, elle avait toute légitimité à lui parler ainsi. A le blesser ainsi.

- "La jalousie te sied mal Lilianna."

La voix du jeune homme était aussi froide et ointaine que s'il s'adressait à une inconnue. C'était sans doute la plus mauvaise chose à faire, mais c'était un mécanisme. Ailen s'en alla comme il le demandait et ils se retrouvèrent seuls.

Lilianna s'éloigna, vers la fenêtre et le silence s'installa... Long, pesant... Et comme il s'y attendait, ce fut elle qui le rompit. En lui demandant ce qu'il avait fait. Un peu brusquement, il répondit :

- "J'ai fais ce qu'il fallait."

Sa voix était lugubre... Son visage était fermé, son regard éteint et dur comme de la roche. Il ne regretait rien. Mélisandre avait bien travaillé : il était capable d'éliminer tout obstacle gênant sans un scrupule. Lilianna le découvrait si elle ne s'en était pas déjà doutée avant.

- "Tu ne peux pas me le reprocher, tu haïssais ton père! Même battu, il continuait à être une menace pour toi. Je me fiche de ma réputation, mais pas de la tienne... Je n'aurais pas supporté d'entendre les mauvaises langues te traiter de pute, les hommes rire, paillards, en te voyant approcher. Tu ne l'aurais pas supporté..."

Il fit quelques pas vers elle, cherchant son contact à tâton, ne sachant exactement où elle se situait. Jusqu'à ce qu'il touche sa taille et puisse poser ses mains sur les hanches de la jeune femme pour lui faire face.

- "Tu sais très bien que je ne suis pas un gentil garçon. Je te l'ai dis, je t'ai prévenu. Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Ce que j'ai fais, je l'ai fais pour nous... Pour que nous ayons enfin une chance d'être heureux tous les deux, sans une ombre noire qui plane au dessus de nos têtes... au dessus de la tienne et de celle de ta mère. Vous êtes libres toutes les deux..."

Il s'interrompit, alors que son visage perdait de son indifférence, altéré par une idée qui lui broyait le coeur :

- "Même si je te perds à cause de ça, j'ai fais ce qu'il fallait.. Ta mère et toi ne serez plus jamais malmenées et brisées par lui."

Lilianna avait grimaçé. Ah , la jalousie s'entendait trop dans sa voix. Dommage... Enfin , ce n'est pas comme si elle en avait quelque chose à faire. Oui , elle était jalouse. Et alors ? Les autres femmes étaient jalouses que Trystan lui fasse la cour , alors elle pouvait bien être jalouse , en trouvant une inconnue chez lui... Il était convoité , elle ne le savait que trop bien. La jalousie était pour elle un sentiment nouveau , et pas très agréable. Pas agréable du tout , même. Mais elle ne s'attarda guère sur ces pensées , obnubilée par d'autres , beaucoup plus sombres. Elle avait la tête contre la vitre et son regard était perdu au dehors , comme si elle regardait, alors qu'il n'en était rien. Elle ne voyait rien , comme aveuglée par ses pensées. Et s'il l'avait fait tuer ? Et si cette Ailen y était pour quelque chose ? Elle frissonna , refroidie par le ton glacé qu'avait employé Trystan. La jeune femme n'appréçiait pas qu'il l'ait appellé par son nom complet. Elle prenait ça comme un mauvais signe. Peut-être était-ce stupide , mais elle avait... peur. Peur de ce qu'il allait dire , de ce qu'il allait révéler. Et pourtant , elle était curieuse.

C'était une curiosité malsaine. Pourtant , elle n'osait pas demander concretement s'il avait fait tuer son père. Peut-être parce qu'elle refusait de le croire au fond... Elle revint brusquemment à elle. Elle se tourna , légèrement , le dos collé à la fenêtre. Lilianna serra les dents , tandis qu'elle le regardait. Il avait l'air tellement dur... Tellement... différent. Il avait deux visages , elle le savait pourtant. Mais elle n'aimait pas son côté froid et dur , impitoyable. Elle devrait pourtant faire avec. Au fil des jours , des nuits passées ensemble , elle avait oublié son côté sombre. Puisque quand ils étaient seuls , tout n'était que tendresse et douceur. Alors que là... Où était la tendresse , l'amour qu'elle lisait dans ses yeux et sur ses traits ? Elle déglutit , inspira à fond. Elle parla , d'une voix tremblotante , brisée par l'émotion et la crainte.

« Je... Je n'aurai pas supporté , non. Mais j'avais espoir d'être rassurée par tes gestes , tes mots. Mais je ne pensais pas que tu pourrais le... que tu demanderais à quelqu'un de... »

...le tuer ? Elle aurait dû y penser , aurait dû le voir venir. Dieux , qu'elle était naïve. Si seulement son père n'avait pas débarqué comme cela... Si seulement il n'avait pas réussi à corrompre un garde , qui lui avait dit où était sa fille... Mais voilà , c'était trop tard , bien trop tard. Lilianna le vit s'approcher , la chercher. Même si son esprit aurait voulu se dérober , son corps et son coeur étaient avides de ce genre de contacts , qui manquaient tant depuis tout ces jours. Lilianna eut un sourire pauvre , alors qu'il gardait les mains sur ses hanches. Troublée , Lilianna posa ses mains sur sa taille à lui. Ah , ils devaient avoir l'air aussi navrant l'un que l'autre... Elle ouvrit la bouche pour parler , mais elle se ravisa , ignorant quoi dire réellement. Elle se trouva brusquemment faiblarde , toujours aussi inapte à affronter une telle situation. Lilianna laissa retomber un de ses bras , qu'elle glissa autour de son ventre.

« Je sais que tu n'es pas un gentil garçon. J'ai compris depuis le temps... Mais je t'aime comme tu es , avec tes côtés sombres. Seulement... tu m'avais promis de ne plus rien me cacher... Qu'il soit mort , que tu l'ai fait tuer au fond ça m'importe si peu... Alors , pourquoi n'as tu rien dit ? Pourquoi ? Trystan... »

Elle écarquilla soudain les yeux. Son visage arborait une expression douloureuse , presque comme s'il était effrayé. La perdre ? Elle soupira longuement.

« N'as tu donc pas compris que jamais tu ne me perdras ? Que jamais je ne pourrai te quitter ? Je ne veux pas. Je ne voudrai jamais. Ce que je pourrai craindre , c'est que toi , tu me quittes. Mais après ce que tu as fait pour nous... pour moi... Je ne peux plus douter de ton amour... »

Comme par contraste avec la voix tremblotante de Lilianna, celle de Trystan était d'un calme inquiétant :

- "Je t'ai dis que je m'en occupais. La façon importe peu au final, seul compte le résultat."

Il soupira, il avait peut-être commis une erreur irrémédiable... Mais c'était la seule chose à faire pour éloigner cette vilaine ombre.

- "Si tu l'avais aimé, si tu avais tenu à lui, jamais je n'aurais fait ça, pour que tu ne souffres pas de son absence. Mais là, ce que j'ai entendu dans ta voix toute à l'heure, c'était du soulagement, voire de la joie."

Il sentit les main sde Lilianna se poser sur lui. Il retint un soupir de soulagement : elle ne le fuyait pas. Pas comme la dernière fois. Il avait été trop éprouvé quand il avait constaté qu'elle s'était soustrait à son contact. Plus jamais ça. Elle lui demanda alors pourquoi il ne lui avait rien dit. Pourquoi? C'était tellement évident...

- "Parce que je ne pouvais pas te mettre dans la combine, je ne pouvais pas te dire que j'allais faire taire Edward définitivement. Tu es sa fille malgré tout... Et je ne voulais pas entacher ta pureté avec cette histoire sordide... Lilianna, si moi je suis capable de faire cela, je ne veux pas faire vaciller ta lumière par ce côté noir. Parce qu'alors je serais irrémédiablement perdu..."

Elle le rassura alors : non jamais elle ne le quitterait. Une séparation viendrait de lui. Cette fois, il soupira réellement de soulagement et ses mains remontèrent le long du corps de la jeune femme, jusqu'à ce que son pouce effleure ses lèvres et qu'il puisse l'embrasser en chuchotant avec ferveur :

- "Jamais je ne te quitterais Lila. Jamais. J'ai besoin de toi."

Et quand il parlait d'avoir besoin d'elle, ce n'était pas de façon matériel, comme on se sert de quelque chose. Non... La façon dont il avait prononcé ces mots suffisait à la rassurer sur ce point : il avait besoin d'elle pour être entier, pour exister, pour ne pas sombrer, pour vivre, simplement. La vie avait retrouvé de ses couleurs grâce à cet amour inespéré. Son baiser était presqu'impatient.

- "Tu me manques..."

Obligés de jouer la comédie... Devant la Cour, aux yeux du monde, il la courtisait simplement, alors que leurs coeurs étaient déjà dans les mains de l'autre. Et il ne supporterait pas cette situation bien longtemps. Cet éloignement forçé, cette cour faussée le confortaient dans une idée : il ne conçevait plus sa vie sans elle... Dés lors, une décision s'imposait d'elle-même... Mais pas encore.

Lilianna était étonné par la froideur de la voix de Trystan. Ca lui semblait si facile , de faire tuer un homme pour être tranquille. C'en était inquiétant. Lilianna se surprit à penser que finalement , il ressemblait à sa mère. Elle l'avait voulu froid et dur , et il l'était en partie. Heureusement , Astéride et elle l'empêchaient de sombrer totalement dans la noirceur. La jeune femme soupira soudain. Bien sûr qu'elle détestait son père... D'ailleurs , cet homme n'avait jamais été son père d'ailleurs. Rien de plus qu'un géniteur , mais certainement pas son père. Et oui , lorsqu'il était mort , elle avait été heureuse , soulagée. Pourtant , cette joie était retombée lorsqu'elle avait su la vérité. Une partie de la vérité. Au fond , qui avait tué Edward ? Elle ne le savait pas , elle l'ignorait. Elle n'avait même pas une petite idée. Voulait-elle vraiment savoir au fond ? Encore une fois , elle était soulise à sa curiosité. Lilianna voulait savoir à tout prix qui avait tué son père. Juste pour savoir , pas pour dénoncer le coupable. Elle était libre , après tout. Libre d'être courtisée par Trystan sans aucun problème , sans aucun risque. Ca n'avait pas de prix...

« Bien sûr que j'ai été heureuse... Ma mère et moi sommes libres , et personne ne saura que je ne suis plus vierge... Pouvoir être en sécurité , c'est quelque chose qui n'a pas de prix... Si tu m'en avais parlé , je t'aurai laissé faire , je crois... »

Ah oui , vraiment ? C'était plus qu'incertain... Mais de toute façon , il était mort , on ne pouvait pas revenir en arrière. Edward était mort et bientôt enterré. Ariane jouerait les veuves éplorées et Lilianna ferait semblant d'être malheureuse. Après , ce serait définitivement terminé. Lilianna gardait sa main sur la taille de Trystan , la caressant doucement , en un geste rassurant , tendre. Elle ferma les yeux et rejeta la tête en arrière , buvant ses paroles avec attention. Elle soupira. Il avait raison au fond , de la tenir à l'écart de ce genre de choses. Pourtant , la jeune femme se sentait mal à l'aise , comme si elle avait été trahie , alors que ce n'était pas le cas. Mais elle repensait sans cesse aux mots prononcés auparavant , ceux qui disaient qu'ils ne lui cacherait plus jamais rien... Finalement , elle osa rire doucement.

« Mais Trystan , ma pureté s'est envolée je te rappelle ! »

En effet , et elle ne le regrettait absolument pas. Lilianna cessa de rire doucement , espérant avoir détendu un peu cette situation. La jeune femme redevint sérieuse. Ils avaient encore à parler , elle pourrait certainement rire plus tard. Elle rouvrit les yeux , les posant sur Trystan.

« Alors , tu me considères vraiment comme ta lumière ? Je ne te laisserai pas tout seul dans le noir. C'est hors de question... Si tu as besoin de clarté , je serai là... Tu es le seul à pouvoir m'éteindre , Trystan. Car moi , jamais je ne t'abandonnerai. »

Elle l'entendit soupirer et elle sourit , alors qu'il la faisait frissonner , remontant ses mains le long de son corps , pour se saisir de son visage , avant de l'embrasser. Elle fut étonné par sa soudaine douceur , mais en fut ravie. Voilà des sedmaines qu'elle avait envie d'un baiser. Il aurait était stupide de dire qu'elle ne voulait pas plus , mais ce simple baiser venait de lui réchauffer le coeur , au point qu'elle sentit son corps trembler un instant. Elle soupira à son tour de soulagement , alors qu'il lui murmurait qu'il ne la quitterait jamais. Ils avaient autant besoin l'un de l'autre. Il ne la quitterait , elle ne le quitterait pas. Rien ne les séparerait. Lilianna était rassurée , enfin. Elle entoura sa taille de ses bras et posa sa tête contre son épaule. Elle cherchait à ce qu'il la serre contre lui , à ce qu'il soit aussi protecteur qu'à l'ordinaire , lorsqu'ils étaient ensemble.

« Toi aussi tu me manques... Je ne supporte plus de devoir dormir seule dans ses draps froids , loin de toi , loin de ta chaleur... Je ne supporte pas non plus de devoir jouer la comédie dès que je te croise alors que je n'ai qu'une envie , celle de te sauter au cou... »

Lilianna s'écarta soudain de lui et prit sa main , qu'elle posa sur son sein , pour qu'il entende son coeur battre. Battre pour lui , simplement pour lui.

« Tu entends comme il bat fort ? C'est pour toi , seulement pour toi... »

- "Oui, tu m'aurais laissé faire, sûrement... et tu aurais été complice. Et ça, je ne le voulais pas... Je ne pouvais pas te demander d'être complice du meurtre de ton propre père. Il avait beau être une ordure qui méritait 100 fois la mort, c'était ton père."

Et rien que par ces paroles, il se trahissait concernant ses propres sentiments pour sa mère. Il avait beau la détester pour ce qu'elle avait fait de lui, pour le manque d'amour flagrant, pour le fait qu'elle ne le considère que comme un outil, elle était sa mère. Et jamais il ne pourrait s'en débarasser. Il lui devait la vie, comme Lilianna devait la sienne à son père. C'était aussi simple que cela. Peut-être que beaucoup ne comprenaient pas ce raisonnement, mais tant pis.

Il sentait les doigts de la jeune femme caresser sa peau à travers le tissu de sa chemise... Et elle parvint à le faire sourire en parlant de sa pureté envolée depuis longtemps.

- "C'est vrai, mais je parlais de la pureté de ton âme. Tu es incapable de faire du mal à qui que ce soit, tu es incapable de la moindre action malveillante... Tu es capable de tout me pardonner et de m'aimer malgré tous mes défauts. Cela n'a pas de prix pour moi qui ai toujours évolué dans un milieu de faux semblants et d'hypocrisie."

Elle semblait un peu surprise de sa déclaration. Et pourtant, c'était tellement vrai... Il l'embrassa et il murmura avec sincérité :

- "Alors brille pour moi... toujours."

Elle se serra contre lui et il la prit dans ses bras, de nouveau protecteur et amoureux. Il n'y avait qu'elle pour le faire changer de comportement aussi radicalement en si peu de temps. La tête nichée contre son épaule, elle y avait naturellement sa place.

- "Moi non plus je n'aime pas ça, mais nous ne pouvons pas détruire ce que nous avons au tant de peine à reconstruire. Aux yeux du monde, tu es vierge et tu es courtisée par l'austère Duc d'Erac. Je suis sûr que ça doit en amuser plus d'un de me voir te tourner autour..."

Elle s'écarta brusquement et il se demanda l'espace d'un instant s'il n'avait pas dit une bêtise. mais quand elle se saisit de sa main pour la poser sur sa poitrine, il se rassura. Il sentit une chaleur familière réveiller son bas ventre alors que sa main pressait le sein de la jeune fille, mais ce n'était pas exactement à cela qu'elle pensait. C'était le coeur, pas le corps... Bien que les deux soient liés. Il sourit, un peu géné, avant de reprendre la parole après s'être raclé la gorge :
- "Tu sais que tu me mets au supplice là, j'espère?"

Sa main caressa la poitrine de la jeune femme, trahissant son envie d'elle. Mais il ne fallait pas... Pas encore. La mort d'Edward n'avait pas que l'avantage de leur éviter le scandale : Ariane et Lilianna se retrouvaient sans homme pour diriger leur vie et cela permettait à Trystan d'accélérer le processus de la cour pour se faire leur "tuteur" et récupérer les terres de Lilianna en guise de dot en la mettant elle et sa mère, sous sa protection. Même s'il se fichait bien des biens matériels que pouvait lui apporter la jeune femme. mais pour les membres de la Cour, une cour précipitée serait moins louche avec cet argument dans la balance. Lilianna n'y pensait sûrement pas, mais pour Trystan, c'était une autre affaire.

Complice d'un meurtre... Ca , elle n'y avait pas pensé du tout. Lilianna fut soudain troublée. Il avait juste voulu la préserver , la protéger de tout cela. Elle en vint à regretter sa colère d'il y a peu. Il avait souhaité la protéger , la mettre à l'abri. En faisant parler son côté sombre , il avait tout de même protégé sa lumière , sa tendre compagne. Elle se mordit la lèvre , mal à l'aise , et s'en voulant un peu. Sa colère avait été légitime , puisqu'elle avait tout appris de manière assez brutale la vérité. Lilianna ne se mettait jamais en colère , et ses colères étaient loin d'être explosives et dangereuses comme celles de son compagnon. Et souvent , ses colères n'en étaient pas. Elle ne faisait que laisser ses sentiments s'exprimer. Et en y songeant , elle n'avait pas été en colère contre lui... Elle s'était juste sentie trahie , mise à l'écart. Sur le coup , elle avait été vexée , mais là , elle se trouvait idiote , gaffeuse. Elle ne supportait pas de s'être trompée sur les intentions de Trystan. Et elle ne supportait pas sa jalousie. Et pourtant , elle ne pouvait s'empêcher d'être jalouse. Pourtant , savoir que d'autres femmes avaient des vues sur Trystan , des envies de Trystan... Elle trouvait cela vraiment insupportable. Et pourtant...

« Je suis désolée de m'être emportée... Je n'aurai pas dû , ce n'était pas légitime. Tu as fait ça pour nous , quand moi je suis incapable de faire quoi que ce soit... La seule chose que je sache vraiment faire , c'est t'aimer. »

La jeune femme fut heureuse de réussir à faire sourire Trystan. Il ne sourait pas souvent , mais chacun de ses sourires égayait son coeur. Elle aimait avoir simplemet sa main posée sur sa taille , la caressant doucement , jouant comme d'habitude son rôle , à savoir celui qui consistait à le rassurer sans mots. Elle sourit , alors qu'il la disait incapable de faire du mal. C'était vrai , dans le sens où elle était beaucoup trop faible pour oser s'en prendre à quelqu'un. Etait-ce une force ou une faiblesse ? Du point de vue de Lilianna , c'était une faiblesse. Trystan semblait penser que c'était une force , mais elle , elle se trouvait encore et toujours faible. Trop faible. A part être jolie et aimer Trystan , elle ne savait rien faire. Elle ne savait pas se battre , ne maîtrisait aucune magie... Elle n'avait pas été élevée dans le but d'être une guerrière ou une magicienne de renom. Edward avait élevé une enfant destinée à devenir une jolie petite esclave , une femme dévouée et une mère parfaite. Heureusement , elle échapperait à cet avenir ombrageux.

« Tu sais que je t'aime malgré tes défauts. Si tu n'en avais aucun , tu serais une coquille vide , ou encore l'archétype de l'homme parfait. Ce n'est pas ça que j'ai recherché pendant vingt-quatre ans. C'est toi que j'ai cherché. Je t'ai trouvé , maintenant. Et grâce à toi , plus personne... non , je veux dire , que plus jamais mon père ne se mettra entre nous deux. »

Elle avait fauté , avait oublié Mélisandre un instant. Elle ne la connaissait heureusement pas encore , mais savait pertinemment qu'elle voudrait les séparer , l'écarter de son fils pour réaliser ses projets. Et elle n'hésiterait peut-être même pas à se débarasser définitivement de Lilianna. Oui , souffler la faible bougie qu'était Lilianna ferait mal , voire très mal à Trystan. Lilianna n'était peut-être qu'une faible lueur dans le noir , mais Trystan la voyait et entretenait sa flamme. Une étoile parmi les autres semble briller à peine , mais il suffit de la remarquer et elle devient soudain la plus lumineuse... Lilianna était blottie contre lui , appaisée et rassurée par ses bras protecteurs. La jeune femme soupira brièvement. Lui aussi n'aimait pas cette situation. Elle se languissait de pouvoir à nouveau dormir contre lui , de pouvoir se réveiller à ses côtés...

« Tu parles... dès que tu me fais la cour , ils sont tous là à regarder , à écouter... On dirait des vautours qui tournent autour d'une proie. C'est tellement irrespecteux ! Entre les jaloux et les jalouses , je ne m'en sors plus... J'aimerai être sourde par moment. Toi aussi , tu dois entendre leurs murmures. Je trouve ça navrant , vraiment... N'ont-ils rien d'autre à faire que nous épier ? »

Puis elle s'était écarté de lui , avait prit sa main et l'avait posé sur sa poitrine. Elle avait fait ce geste spontanément , sans songer que cela allait éveiller certains désirs chez lui. Décidément , elle ne faisait que des gaffes ! Elle se sentit rougir. En voulant lui prouver qu'elle l'aimait , elle l'avait mis mal à l'aise. Pourtant , elle n'avait aucunement l'envie de retirer sa main de sa poitrine. Mais il ne fallait pas craquer , il fallait rester sage... Quel dommage d'ailleurs. Elle écarta doucement sa main.

«Désolée , mauvaise idée... Il nous faut être patient , hélas... »

- "C'est déjà un défi en soi tu sais."

Oh oui, l'aimer comme ça, sans conditions, c'était déjà énorme. L'accepter avec tous ses défauts, être capable de lui pardonner... Il en fallait de la force de caractère pour composer avec l'attitude de Trystan. Elle avait tort de se dévaloriser. Et après tout, s'il l'aimait tant, c'était parce qu'elle était tout le contraire de sa mère : pas une once de malice, aucune perversité, pas d'ambition démesurée... Comme s'il sentait les pensées négatives et dévalorisantes de sa compagne, il reprit :

- "Lila, si je t'aime, c'est bien parce que tu es différente de tout ce que j'ai connu. J'ai baigné dans un milieu malsain, je n'ai pas besoin de te l'apprendre et je suppose qu'Astéride t'en a parlé mieux que je ne le ferais jamais. J'adore ma soeur, mais même elle n'a pas échappé aux ravages de ma mère. Elle n'est pas aussi fourbe et manipulatrice et surtout, elle n'use pas de son intelligence à ses propres fins, mais Astéride sait se montrer aussi dure et impitoyable que notre mère. Mais toi, non. Tu es différente, tu es un vent de fraîcheur dans ce climat lourd et pesant. Tu es ma bouffée d'air."

Elle le rassura à son tour, disant l'aimer pour ce qu'il était et non pour ce qu'elle aurait aimé qu'il soit. Elle le voulait ainsi et pas autrement. Heureusement... Cependant, l'ombre de mélisandre flottait toujours, le lapsus de Lilianna le lui rappela. Il se voulut donc rassurant :

- "Des obstacles, il en reste, mais aucun insurmontable... Aucun qui me détourne de toi."

Elle parla alors des regards braqués sur eux à chaque fois qu'ils se voyaient, de l'intêret qu'ils suscitaient. Il fit la moue et répliqua :

- "Tu sais, entre la guerre et les amourettes, c'est plus simple de s'intéresser aux amourettes. Cela laisse de l'espoir, distille un peu de gaieté. Evidemment, certaines personnes sont jalouses, on n'y peut rien. Que veux-tu, toi et moi sommes convoités, c'était inévitable."

Il avait achevé sur une note d'humour et d'auto dérision, même s'il n'avait pas tort. Lila mettait sa réserve à rude épeuve en le tentant de façon innocente. Il le lui rappela pourtant, et bientôt, sa main quitta la poitrine de la jeune femme.

- "Patients... Oui, je le crains."

Il s'empara de la main de Lilianna et la porta à ses lèvres.

- "Tu devrais partir Lila, il ne faudrait pas que nous anéantissions nos efforts maintenant."

Il ne put résister à l'envie de baiser ses lèvres. Un baiser d'au revoir, puisqu'en public, c'était proscrit...

Lilianna écouta son petit discours sur elle avec attention. Elle appréciait toujours , certes très égoïstemet , l'entendre parler d'elle ainsi. Sa voix se faisait plus tendre , plus douce. Et il y avait cette petite note joyeuse , amoureuse. Elle souriait , toute contente.

« A t'entendre , je suis parfaite... C'est flatteur , tu sais. J'apprécie énormément de t'entendre parler de moi ainsi... Attention , je risquerai de m'y habituer. Enfin , si tu veux continuer ainsi , je ne t'en empêcherai pas... »

Son sourire s'effaça alors qu'il lui parlait d'obstacles. Elle soupira. Il restait toujours la belle mère... Quoiqu'avec de la chance , Trystan saurait la remettre à sa place. En réfléchissant bien , elle n'avait pas à se mêler des relations amoureuses de son fils. Trystan était assez âgé pour prendre sa vie en main , et une femme n'avait pas se mêler de cela. C'était macho , mais cette fois là , cela l'arrangeait grandement. Pourtant , Mélisandre était plus qu'un obstacle , elle était un danger pour eux. C'était vraiment injuste ! Ils étaient débarassés d'Edward et pourtant , il restait encore cette sorcière... Franchement , on ne pouvait pas rêver pire. Enfin si , mais tout de même , ils étaient bien gênés par elle...

« J'espère bien , que personne ne m'écartera de toi... »

Finalement , elle se serra de nouveau contre lui , tâchant de ne pas le gêner. Elle reprit sa place contre lui , nicha sa tête au creux de son épaule. Être patient allait être dur , d'autantplus qu'ils étaient seuls tous les deux... Mais là , tout deux avaient décidé d'être sages , de ne pas faire d'écarts. Dommage , tout de même. Il s'empara soudain de sa main et la porta à ses lèvres. Elle expira profondément. Voilà l'heure des séparations , après ces quelques instants d'intimité. Ils s'embrassèrent tendrement , puis Lilianna s'écarta de lui , un pincement au coeur.

« Je t'aime , Trystan. »

Puis elle s'éloigna et sortit de ses appartements... Elle se retrouva vite dans les couloirs froids. Certaines personnes qui passaient lui lançèrent des regards interrogés. Alors , la Dame à qui Trystan faisait la cour était chez lui ! Ah mais oui ! Edward de Christabel , son père , venait de mourir soudainement. La pauvre petite s'était donc retrouvée dans un tel état d'affolement qu'elle s'était précipitée vers son prétendant. Lilianna affaichait un faux air attristé. Quoique cette tristesse était vraie , mais les gens ne la comprenait pas de la bonne façon. Lilianna était navrée de quitter Trystan , mais la mort de son père lui importait très peu. Lilianna prit un air digne et elle s'éloigna , se fichant bien de ces regards et de ces questions flottant dans l'air.

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