Décadence... [Libre]

Il était près de minuit quand Menelor s'engouffra dans la sombre ruelle de Diantra. Ses jambes encore meurtries du voyage l'élançait et il manquait de trébucher à chaque pas. Dans la nuit, on entendait encore des cris et des hurlements retentir. Cela devait être une soirée festive pour la capitale mais cependant, personne ne faisait attention aux jeune homme aux vêtements en lambeaux et couverts de sang. Les gens traversaient la rue en courant, certains s'arrêtant pour boire une bouteille au goulot ; d'autres, marchaient lentement jetant des regards noirs à tout les passants. On n'entendait pas d'enfants et les quelques qui étaient présents fouillaient les poubelles à la recherche de quelconque nourriture. Ce devait être une ruelle vraiment sombre de la ville. Menelor décida de reposer un peu ses membres endoloris en s'approchant d'une auberge à l'aspect rustique. La façade était en bois noir et les quelques fenêtres n'étaient plus transparentes avec la couche de poussière qui les recouvraient. Une piteuse insigne se balançait au rythme du vent, ne tenant que par une petite chaine, indiquait "Auberge du cheval noir" en lettres grisonnantes. De dehors, on devinait une légère agitation. Ne voulant chercher autre chose, Menelor se glissa à l'intérieur.
Il faisait chaud dans la pièce. Les gens étaient réunis autour de quelques tables éclairées par la faible lumière d'une bougie. Deux autres personnes s'étaient installées au bar, assises sur des chaises hautes. Le barman essuyait un verre à l'aide un torchon déjà noir de graisse : il semblait étaler la saleté du récipient. Il était barbu et ses cheveux étaient attachés en un chignon. Il avait une moustache finement taillée et un ventre tellement rond que ses vêtements semblaient souffrir d'être tendus ainsi. Menelor s'approcha d'une chaise libre au bar pour s'y installer et commander un verre de sa boisson préférée, du rhum. Le barman rumina quelque chose dans sa barbe avant de s'occuper de sa commande.
En attendant son verre, Menelor se prit la tête dans ses mains calleuses des intempéries et des cicatrices. Il se remémora alors tout ce qu'il avait traversé jusqu'ici... Sa mère partie avec ce capitaine qu'il considérait comme son père et qui lui avait offert son bateau. Ses matelots qui lui étaient dévoués et fidèles. Les chansons qu'il chantaient alors qu'ils voguaient vers de nouveaux horizons... "Hisse et ho ! L’âme des pirates jamais ne mourra." Tout avait commencé à sombrer quand ils avaient décidé d'engager ce fichu matelot. Menelor avait toujours su que quelque chose ne tournait pas rond dans ce personnage. Mais il l'avait gardé tout de même, et ce dernier les avait trahis. Il avait brulé son bâteau, tué l'équipage et crevé l'oeil de Menelor. Tout ce qu'il se souvenait ensuite c'est qu'il s'était retrouvé sur une plage déserte, endolori et très affaibli. Une jeune femme l'avait aidé... Comment s'appelait-elle déjà ? Oui, Ambre. Elle l'avait soigné comme elle l'avait pu. Puis il était parti marcher à travers toutes les contrées de Miradelphia, depuis Ydril jusqu'à Diantra. Mangeant ce qu'il trouvait sur la route, mendiant s'il le fallait. Ses blessures le firent souffrir pendant tout le voyage, mais il essayait de ne pas en tenir compte.
Maintenant, il était assis ici, à Diantra la capitale, à se lamenter sur son sort. Il avait tout perdu. Sa réputation, son bateau, ses matelots et son rêve. Il ne lui restait plus rien. Quelques écus de son ancienne fortune, maintenant engloutie sous les eaux. Le barman le regarda d'un air crédule et lui tendit son rhum dans une vieille chopine de bois. Menelor le remercia, lui glissa les pièces sur le bar et commença a siroter son verre avant de la boire cul sec.

« Je peux vous renseigner pour quelque chose ? » demanda quelqu'un, la voix méfiante.

Menelor leva son visage. Le barman le regardait de ses yeux globuleux.

« Non, vous n'pouvez rien pour moi... » répondit Menelor.

L'homme lui jeta un regard noir et se remit à essuyer son verre.

*Il pensait quoi celui-là ? Il ne me connait même pas...* pensa l'ancien capitaine.

« Par contre, un autre verre plein ne serait pas d'refus. »

Le barman attrapa la bouteille poussiéreuse de l'étagère et remplit la chopine de Menelor.

« Vous pouvez laisser la bouteille... » marmonna-t-il.

L'aubergiste lui lança a nouveau un regard noir avant de disparaître derrière une porte réservée au personnel. Menelor s'empara de son verre pour le boire tranquillement et se mit à observer la pièce. Les quelques gens étaient silencieux maintenant et la plupart d'entre-eux jouaient aux cartes ou s'étaient endormis sur leur tabouret. L'ancien pirate se retourna vers le bar et se servit de nouveau un verre de rhum.

En fait Léona ne savait pas pourquoi elle avait décidé de sortir ce soir. Peut-être par dépit de rester dans ce taudis où elle résidait un jour de fête, peut-être par envie de sortir, de connaître d'autres personnes, de nouvelles choses....
Oui, c'était le mot, elle ne savait pas. La seule chose qu'elle savait c'est qu'elle avait trop longtemps été seule. Et puisque la ville participait à ce grand tournoi en le festoyant, alors elle aussi.

La jeune demie-elfe était sortir accompagné, comme à son habitude, de son loup Deliendë. Mais ici dans la cité des hommes, il ne pouvait être pris que pour un chien. malgré son physique c'était un anmal très bien dressé, et qui ne laissait aucun homme percevoir une once de dangerosité en lui.

Elle se promenait dans les rues, gaiement, et elle savait très bien où elle allait e diriger. Dans son quartier, son ancien quartier, là où elle avait vécu avec Hayden. Du passé, ça, rien que du passé. Mais une part de mélancolie était restée en elle.

L'heure était à la joie, au festin. Les gens qu'elle croisait hurlaient, buvaient, riaient, dansaient... ET elle s'était faite entrainer de nombreuses fois par des hommes qui essayait de lui communiquer leur joie. Au fur et à mesure qu'elle avançait, elle riait avec des personnes différentes, et même Del' semblait s'amuser.

Un peu fatiguée elle rentra dans une auberge, cherchant à se désaltérer. Il n'y avait pas beaucoup de personnes.
Mais cela n'inquiétait pas pour autant Léona. Accompagnée de son chien, les gens se retournaient surtout pour la voir elle, jeune femme, ou elfe, il ne savait trop, accompagnée d'un chien errant au beau milieu de la nuit.
Mais elle s'en moquait. Elle traversa la salle en souriant, puis s'asseya au bord du comptoir. Elle s'adressa au barman, qui paraissait frustré:

-Une choppe de vin rouge, s'il vous plait.


Del' vint s'asseoir à ses côtés,très calme. Elle posa une main sur la tête de son compagnon, avant de remarquer le client assis à ses côtés.

La première chose qu'elle vit fut ses mains. Elles intriguaient la demie-elfe. Meurtries, pleines de cicatrices, de croûtes, ce n'était pas des mains de commerçant.
Il avait une bouteille de rhum à ses côtés. Elle haussa un sourcil, avant de lui adresser la parole:

-Vous ne devriez pas boire autant. Il y a de drôles d'oiseaux dans les environs, même en ces temps de fête.

Alors que Menelor se laissait sombrer dans sa mélancolie et son remors, la sonnette de l'auberge retentit. Quand il tourna la tête vers l'entrée, une jeune femme passa le seuil pour rentrer dans l'auberge, accompagnée d'un grand chien. La première chose qui frappa le regard de l'ancien pirate était ses yeux : elle avait des yeux légèrement en amande et colorés d'un vert clair qui ressortaient même dans l'obscurité de l'endroit où elle se trouvait. Mais lorsque ces derniers balayèrent la pièce, Menelor détourna son regard vers son verre. Il savait qu'il avait toujours eu un grand effet sur les femmes auparavant, mais maintenant qu'il avait tout perdu et qu'il était meurtri suite à son naufrage, ses cicatrices et ses blessures lui masquaient le corps. Il tendit l'oreille et entendit la femme se déplacer pour s'installer juste à côté de lui, face au bar. Le marin se décala légèrement pour ne pas la gêner, jettant un bref regard pour apercevoir sa longue chevelure brune et frisée. Lorsqu'il s'empara de sa chopine pour boire une gorgée, il entendit la voix de la jeune femme, douce et mélodieuse :

« Une choppe de vin rouge, s'il vous plait. »

Le barman, toujours morose, s'empressa de la servir. Menelor le regardait fouiller son comptoir à la recherche d'une vieille bouteille, qu'il utilisa pour remplir un verre, celui qu'il était en train d'astiquer depuis le début. Du coin de l'oeil, il sentait que la femme l'observait, puis elle finit alors par prendre la parole :

« Vous ne devriez pas boire autant. Il y a de drôles d'oiseaux dans les environs, même en ces temps de fête. »

C'est alors que Menelor se retourna vers son interlocuteur et qu'il put alors poser son bel oeil sur elle. Son visage était l'un des plus beaux visages des femmes qu'il avait vues jusqu'ici. Fin, il émanait une belle expression qui semblait presque irréelle. Lorsqu'elle inclina la tête, il comprit. Ses cheveux cachaient le fines oreilles, légèrement pointues. Elle devait être une elfe. Menelor avait très rarement eu l'occasion d'apercevoir ces êtres. Il en avait rencontré qu'une dizaine sûrement car il était constamment en mer. Enfin, à l'époque. Une époque qui semblait vraiment très lointaine pour le pirate...

« Temps de fête ? répondit-il. Sûrement pas pour tout le monde... Mais pardonnez moi ma curiosité, de quelle fête parlez vous ? »

Cela faisait tellement longtemps que le marin n'avait pas rejoint la terre ferme qu'il en avait été complètement coupé du monde extérieur. Après que son bateau ait échoué, il s'était retrouvé sur les routes et avait pu glaner quelques informations diverses auprès des autres voyageurs : des ragots, de la politique, de tout et de rien surtout. Maintenant, il semblait plongé dans la capitale en pleines festivités, dépouillé, pauvre et pittoresque.

« Mais ne vous inquiétez pas pour moi... continua Menelor. Je parais peut-être miséreux, mais je sais me servir d'une bonne lame. »

Il pointa alors sa main vers sa ceinture, où était attachée solidement la vieille épée de son père, au côté de sa précieuse boussole. Avec ses habits qu'il portait, c'était là les seuls biens qu'il avait conservé. Le reste devait sommeiller à present au fond des mers, emporté par le courant marin...

« Il me faut seulement un médecin pour soigner mes blessures, j'ai peur qu'elles ne s'infectent... »

Menelor détourna sa tête, pour cacher son oeil bandé. Il avait cessé de saigner et la douleur avait diminué. De petits élancements se faisaient ressentir par moment. Mais il était honteux. Honteux d'avoir tout perdu. Jusqu'à son physique... Mais il allait bien devoir continuer de vivre ainsi.

Léona but une gorgée de son vin que le barman venait de lui servir. Plutôt bon, elle fut déçu. Il laissait un drôle de goût dans la bouche vers la fin. Elle grimaçait et le barman le remarqua, ce qui accentua le regard noir qu'il avait pointé sur elle lorsqu'il s'était aperçu que son loup allait rentrer lui aussi dans l'auberge.
Elle haussa les sourcils par ironie, un sourire sur le côté, et tapota la tête de Del'. Celui-ci semblait toujours calme, ce qui la rassura.

Temps de fête ? Sûrement pas pour tout le monde... Mais pardonnez moi ma curiosité, de quelle fête parlez vous ?

L'homme à qui elle avait adressé la parole s'était tourné vers elle. Léona se tourna elle aussi vers lui. S'il fallait engager une conversation, autant se mettre en état de le faire!
La demie-elfe avait donc tourné la tête vers lui. En fait, elle lui avait adressé la parole principalement pour voir à quoi il ressemblait. Ses mains meurtries l'avaient trop intriguée. Cette grande curiosité allait un jour lui faire faux bond, elle le savait.
Mais pas ce soir.
Quand elle vit le visage de son interlocuteur, elle comprit. Des cheveux, mi-longs, brun, un visage jeune et fin. Mais c'était surtout le bandeau noir qui lui avait apporté la puce à l'oreille. Un bandeau, qui cachait son oeil gauche, sans doute crevé. Beaucoup de marins en avait, et elle ne serait pas étonnée de savoir qu'il l'ait été.
Elle remarqua ausi une autre chose, son oeil droit, était d'un vert très beau. C'est avec lui qu'il semblait également la contempler quand il setourna vers elle.

Elle sourit alors, en le regardant de son seul oeil:

-Vous venez d'arriver, c'est cela? Comment peut-on ne pas savoir ce qu'il se passe dans la ville en ce moment même si l'on y est resté au moins plus d'une journée?

La demie-elfe émit un petit rire et rebut une gorgée.

-Eh bien, un grand tournoi est organisé dans la capitale des hommes, où nous nous trouvons en ce moment. Disons que, l soir venu, le peuple est très enclin à faire la fête, après je ne sais quelle victoire d'un chevalier sur un autre.

Quand elle avait fait sa remarque, le jeune homme (ou du moins, ce qu'il paraissait être) avait ouvert son long manteau, sur le côté, pour poser la main sur sa taille. Léona n'avait tout d'abord pas compris ce qui'il avait voulu lui dire, mais c'est en voyant quelque chose scintiller dans l'obscurité dela pièce, à sa ceinture, qu'elle comprit.

-Mais ne vous inquiétez pas pour moi... Je parais peut-être miséreux, mais je sais me servir d'une bonne lame.

Elle souria de plus belle, toujours en regardant son seul oeil. Elle avait contemplé un instant la lame. Elle avait l'air vieille, mais tranchante et fine. Ce qui était le plus important. Elle leva les mains.

-Oh, je voulais juste prévenir, vous savez. C'est juste que le quartier n'est pas sûr, mais si vous savez vous battre, alors je pense qu'il n'y aura aucun problème...

Il me faut seulement un médecin pour soigner mes blessures, j'ai peur qu'elles ne s'infectent...

C'est alors qu'elle le regarda avec plus de considération. Et... Son sourire s'effaça. Elle avait tout d'abord posé les yeux sur ses vêtements, déchirés, sales et mouillés. Et c'est alors qu'elle vit, au niveau des jambes de l'homme, quelques taches de sang.
Léona fit les gros yeux, son visage passant du sourire à l'inquiétude.

-Mon dieu, avez-vous été agressé? Où avez-vous trainé??

Deliendë, à ses côtés, ne bougeait toujours pas mais semblait un peu perturbé, comme sa maîtresse. Il fixait lui aussi le marin.

-Ecoutez, j'ai aquis quelques compétences en guérison et soins, je peux peut-être vous aider...

Lorsque Menelor lui parla, elle se retourna de suite et se mit à le dévisager. Elle ne cessait de le parcourir du regard, passant de ses blessures à son oeil crevé puis jusqu'à son oeil valide. Cela ne dérangeait pas l'ancien marin, il y était habitué maintenant. De tout son trajet jusqu'à la capitale, les gens n'avaient cessé de le regarder de haut en bas, se demandant d'où un personnage aussi étrange et amoché pouvait venir. Ses vêtements étaient à présent marrons : mélange entre son sang séché et la boue dans laquelle il était tombé de nombreuses fois. Ses cheveux, emmêlés, formaient un tas informe de poils gras. Après tout, il était normal que tant de gens le regardent de travers.

*Mon physique doit la perturber, pensa-t-il. C'est normal dans un sens... Allez savoir la tête que j'ai. L'oeil crevé et la moitié du corps déformé par d'innombrables bosses et cicatrices !*

Rien qu'en se regardant, le pirate ne se reconnaissait pas alors il pouvait bien imaginer l'état de son visage. L'elfe se mit alors à lui sourire :

« Vous venez d'arriver, c'est cela ? Comment peut-on ne pas savoir ce qu'il se passe dans la ville en ce moment même si l'on y est resté au moins plus d'une journée ? »

« Oui vous avez vu juste. Je suis arrivé un peu plus tôt dans la capitale. Elle m'a parue bien agitée mais je n'ai pas pu m'y attarder, je devais trouver un endroit où me poser... »

À l'entendre parler, un grand événement devait avoir lieu à Diantra. Cela expliquerait toute cette agitation dans les rues et le bruit que l'on entendait régulièrement... Cependant, il n'eut pas à attendre longtemps sa réponse :

« Eh bien, un grand tournoi est organisé dans la capitale des hommes, où nous nous trouvons en ce moment. Disons que, le soir venu, le peuple est très enclin à faire la fête, après je ne sais quelle victoire d'un chevalier sur un autre. »

*Je me disais bien avoir aperçu quelques affiches avec des têtes de chevalier dessus ! Mais pourquoi s'arrêter pour lire dans l'état où j'étais ?*

Effectivement, Menelor avait quelques notions en lecture. sa mère lui avait appris à lire quelques mots étant jeune, puis c'était devenu une sorte de distraction. Il s'amusait à lire le nom des bateaux qu'il croisait ou le titre des livres que sa mère lisait. Mais après cela, il n'avait pas vu d'autres écrits et avait donc un peu perdu ses connaissances...

« Oh ! Très bien ! répondit-il. C'est vrai j'étais pas au courant... Mais j'ai vu que la capitale était très active ce soir ! »

Lorsque Menelor l'a mit au courant pour ses blessures, les yeux de l'elfe s'agrandirent et se dirigèrent vers son corps. Elle prit tout à coup un air sérieux et très inquiet en disant :

« Mon dieu, avez-vous été agressé ? Où avez-vous trainé ? Ecoutez, j'ai acquis quelques compétences en guérison et soins, je peux peut-être vous aider... »

« Eh bien... Comment dire ? »

*Devrais-je lui dire que je suis un capitaine pirate ? Les pirates sont peut-être mal vus par ici. Surtout devant une inconnue...*

Même si l'elfe n'avait pas l'air ni dangereuse, ni désagréable, il décida de lui cacher sa véritable identité pour l'instant. Après quelques instants de réflexion, il continua :

« J'étais marin et mon bateau a malheureusement échoué... Je crois que je suis le seul survivant. Je suis arrivé sur une plage, à quelques pas d'Ydril. J'ai du ensuite marcher jusqu'à la capitale pour trouver de l'aide... »

Menelor croisa les doigts en espérant qu'elle ne poserait pas trop de questions et qu'elle lui ferait confiance. Après coup, il se dit qu'il aurait mieux fait de mieux lui expliquer car elle pourrait lui poser des questions pour son oeil. Il s'en chargerait après si jamais elle serait curieuse...

« Je vous avoue qu'un peu d'aide ne serait pas de refus si vous pouvez me soigner. Même si ce n'est qu'un peu... »

Il lui sourit sincèrement. Il avait eu de la chance de rencontrer quelqu'un d'aussi sympathique dans la ville. Beaucoup de gens essayaient de vous poignarder dans le dos à la moindre occasion. Il commença à regretter de ne pas lui avoir tout dit mais il finit par se convaincre qu'il pourrait lui raconter tout plus tard. Et de toute façon, ce qu'il lui avait dit n'était pas totalement faux...



[HRP : Avant d'avoir échoué, Menelor était exilé en mer et il a pas vu beaucoup d'elfe et encore moins de demi-elfes ! C'est pour ça qu'il te prend pour une elfe ]

« Oui vous avez vu juste. Je suis arrivé un peu plus tôt dans la capitale. Elle m'a parue bien agitée mais je n'ai pas pu m'y attarder, je devais trouver un endroit où me poser... »


La jeune demie-elfe sourit. Effectivement, oui, il avait l'air bien fatigué. Et il fallait l'être pour ne pas préférer aller aux festivités plutôt que de trainer dans les auberges, surtout dans un quartier comme celui ci.
Léona connaisssait tous les recoins et n'avait peur de rien. Elle savait comment s'y prendre, ayant vécu un temps par ici.

Del' était toujours couché à ses côtés, et ne pipait mot. Ce qui l'amena à penser que l'homme qui lui parlait pouvait être tout, sauf dangereux.

Elle sourit.


-Ce sera comme cela pendant au moins une semaine. Avec tout ce qu'il s'est passé en ce moment, les guerres, les affrontements, un tournoi comme celui-ci ... Nous requinque tous vraiment. Et cela nous permet d'être joyeux, pour une fois.


L'homme l'écoutait attentivement, et sembla d'un coup heureux de savoir que des festivités avaient lieu en ce moment.

Mais quand elle commença à parler de ses blessures, son visage souriant s'effaça. Il semba soudain plus soucieux. Réfléchissait-il à ce qu'il pouvat bien dire? Allait-il mentir?

Il fallait se méfier de chaque personne inconnue alentour, même si elle paraissait innofensive.


« J'étais marin et mon bateau a malheureusement échoué... Je crois que je suis le seul survivant. Je suis arrivé sur une plage, à quelques pas d'Ydril. J'ai du ensuite marcher jusqu'à la capitale pour trouver de l'aide... »


Léona éclata d'un petit rire.

-Je l'aurais parié !

Elle désigna son propre oeil gauche avec son doigt, et réalisa de petits cercles.

-Votre... Bandeau. Beaucoup de marins en ont. A croire que c'est à la mode .

Il sembla également ravi qu'elle lui proposa de l'aide. Bien sûr, il fallait se faire confiance. Mais elle n'était pas seule, et son loup était à ses côtés.

La demie-elfe regarda le jeune homme en souriant, et lui désigna sa propre botte du doigt.

-Vous avez de la chance. Je cache et emporte à chaque fois tout ce qu'il m'est essentiel au cas où il m'arriverait quelque chose.

Elle se baissa pour plonger sa main dans sa botte. Et en ressortit une petit fiole, contenant un liquide bleu électrique.

- Y compris, pour soigner les blessures.

Elle posa la fiole sur le comptoir et but une dernière gorgée de vin rouge. Puis Léona se tourna un peu plus vers son interlocuteur.

-Au fait, quel est votre nom ?