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| Eclats de voix [Terminé] | |
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Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Eclats de voix [Terminé] Lun 29 Mar 2010 - 10:46 | |
| Après une nuit aussi délicieuse, Jena avait encore l’impression de marcher sur un petit nuage. Rien ne semblait pouvoir la faire redescendre sur terre…à part Dame Camillia. Au matin, le régent avait quitté la chambre pour s’attaquer à ces nouvelles fonctions, laissant à Jena tout le temps qu’elle souhaitait pour se préparer. Après avoir enfilé ses vêtements secs, la jeune femme avait saisi son courage à deux mains et s’était rendue dans les appartements de sa maîtresse. Celle-ci était debout, observant par la fenêtre le petit monde qui s’agitait de bon matin. A son entrée, la cousine de l’ancienne Baronne d’Alonna lui adressa un grand sourire carnassier qui en disait long. Le courage de Jena sembla lui glisser des mains, désarçonnée qu’elle était par cette imposante femme. Cependant elle resta bien droite, attendant les premières paroles de la Dame. Celles-ci ne se firent pas attendre.
- Approche Jena et fait moi ton rapport.
Jena sentit son corps se raidir. Cette vieille folle avait déjà eut le culot de l’envoyer dans le lit du régent, ce qui en fin de compte ne lui avait pas tant déplu que cela, mais en plus elle osait lui demander de lui faire un compte rendu. S’approchant de sa demoiselle de compagnie, Dame Camillia laissa échapper un sifflement, agacée par le silence de sa suivante.
- Allons jeune idiote, je ne veux rien savoir de ta nuit, je sais déjà que tu as fait exactement ce que je t'avais demandé de faire. Non, je veux savoir ce que pense le régent. Est-il rattaché à notre cause ? Désire-t-il que je me montre encore plus généreuse. Allons parle.
Jena observa un instant sa maîtresse. Celle-ci semblait extrêmement agitée, attendant nerveusement les informations que seule Jena pouvait lui apporter. Faisant les cent pas devant elle, Dame Camillia tapotait sa main droite avec sa fine canne en bois. Combien de fois la jeune femme avait-elle vu sa maîtresse se servir de cet objet pour punir un serviteur. Décidant qu’il valait ne pas la faire trop attendre, Jena poussa un léger soupir. Elle n’aimait pas ce genre d’intrigue surtout lorsqu’il s’agissait de manipuler Hanegard.
- Et bien, il ne m’a dit grand-chose. Seulement qu’il désirait que j’entre à son service.
- Ah ! cria l’imposante femme, un air triomphant illuminant son visage, tu as fait de l’excellent travail Jena. Je t’avais sous-estimé. Ainsi donc le régent a apprécié ta compagnie au point de te vouloir à son service…hum…cela me facilitera sûrement les choses. Bien entendu il est hors de question que j’accepte de te laisser aller à son service.
Jena se sentit rougir en entendant les paroles de sa maîtresse. Elle attribuait cette victoire aux charmes et aux talents de sa suivante alors que celle-ci n’avait aucun des deux à son sens. Cependant les dernières paroles de Dame Camillia lui firent froncer les sourcils. Soudain son courage lui revint et elle déclara d’un ton sec :
- Je compte bien entrer au service du régent ma Dame. Dès qu’il me le demandera.
Sa maîtresse cessa immédiatement d’aller et venir devant elle et la fixa de ses petits yeux globuleux. Visiblement les mots de Jena avaient du mal à passer et bientôt le rouge monta aux joues de la dame.
- QUOI ? cria-t-elle hors d’elle, il en est hors de question est-ce bien clair espèce de sotte.
Elle joignit à ses hurlements une claque qui fit tomber la jeune femme, tant elle avait été violente. Jena sentit sa joue lui brûler et les larmes lui monter aux yeux.
- Après tout ce que j’ai fait pour toi tu OSES – elle abattit sa canne sur le bras levé de Jena – prendre congé – nouveau coup de canne – mais il n’en est pas question.
Jena avait levé son bras pour se protéger de la fureur de sa maîtresse. Et chaque nouveau coup lui arrachait un cri de douleur. Elle n’entendit pas alors le bruit de verres se brisant, elle n’entendit pas non plus le cri de surprise de la domestique qui venait de rentrer avec un plateau dans les bras, elle ne la vit pas s’enfuir en courant. La domestique cherchait des yeux quelqu’un qu’elle pourrait appeler à l’aide. Mais les couloirs étaient déserts.
- Aidez moi… elle va la tuer… cria-t-elle désespérée continuant de courir.
Pendant ce temps, dans les appartements de Dame Camillia, celle-ci ne s’était toujours pas calmée, bien qu’elle ait cessé de frapper Jena.
- Je te jure qu’à notre retour chez moi je te ferais regretter le seul fait d’avoir pensé à vouloir t’en aller. Croyais-tu réellement que je t’accorderai ma protection et tous mes bienfaits gratuitement ? Tu me dois cinq années d’une vie où rien ne t’a manqué ingrate.
Dame Camillia s’était penchée vers Jena, lui saisissant fermement son bras meurtri, lui arrachant au passage un cri de douleur.
- Vous n’avez pas le droit de me traiter de la sorte, gémit la jeune femme dans un dernier élan de courage.
Aussi net, une autre claque s’abattit sur sa joue, lui ouvrant la lèvre inférieure. Voilà pourquoi elle avait toujours prit soin de ne pas mettre en colère sa maîtresse. Cette nuit si douce, lui avait permit de rêver un instant qu’elle pouvait prétendre à une autre vie, moins marquée par les caprices d’une noble déchue et ridicule, mais la réalité était toute autre et maintenant elle était seule, essuyant la colère d’une femme qu’elle n’aurait jamais du chercher à provoquer.
Dernière édition par Jena le Lun 5 Avr 2010 - 7:52, édité 1 fois |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Lun 29 Mar 2010 - 18:47 | |
| Réveillé aux premières lueurs de l’aube comme à son habitude, Hanegard avait laissé Jena dormir un peu plus longtemps. Quittant doucement le lit où ils s’étaient aimés avec une passion dévorante, le régent s’était habillé et avait quitté sans bruit la grande chambre baronniale. Son amante méritait bien un peu de repos, et lui-même devait régler quelques problèmes urgents avant de revenir la voir.
Dans le couloir à peine éclairé par les premiers rayons du soleil naissant, Hanegard hésita à se rendre immédiatement chez Dame Camillia pour lui expliquer que Jena serait désormais à son service exclusif. Mais l’antipathie qu’il ressentait pour la cousine de l’ancienne baronne ne devait pas lui faire oublier ses bonnes manières, et se présenter aux aurores serait pour le moins inconvenant.
Au lieu de cela, il entra dans la chambre de son second, Sargril, ancien lieutenant des légions noires qui avait suivi son chef par fidélité. Roulé en boule dans son lit, l’officier semblait avoir un peu abusé de la dive bouteille la veille au soir. Vraisemblablement, il avait fêté dignement l’arrivée à Alonna et en payait désormais le prix fort.
Un sourire démoniaque aux lèvres, le régent saisit le broc d’eau sur le buffet et le vida sur la tête du dormeur.
Debout là-dedans !
AAAAAARRRRRRRGGGGGGGGHHHHHH !
Les yeux chassieux et rougis de Sargril apparurent de sous la couverture.
Monseigneur, votre cruauté n’a-t-elle donc aucune limite ?
Aucune, répondit Hanegard en souriant. Je t’attends dans la salle du conseil, dans cinq minutes.
Une demi-heure plus tard, ce fut un Sargril bien cotonneux et peu assuré sur ses jambes qui le rejoignit. Mais alors que le régent s’apprêtait à prendre la parole, des cris retentirent dans le couloir. Sortant en hâte dans le couloir, Hanegard reçut dans les bras une servante à moitié affolée, qui cria de plus belle en le reconnaissant.
Monseigneur ! Monseigneur !
Du calme ma fille, que se passe-t-il ?
C’est… c’est Dame Camillia… elle va… Jena… elle va la tuer…
Quoi ?
Laissant en plan Sargryl, Hanegard piqua un sprint dans les couloirs du château, bousculant au passage soldats et domestiques qui tentaient en vain de se coller au mur pour éviter le choc. Son fidèle lieutenant désormais bien dégrisé sur les talons, le régent monta quatre à quatre les escaliers vers les appartements nobles. Un dérapage contrôlé à l’angle du couloir et Hanegard arriva devant la porte des appartements de Dame Camillia.
Le régent d’Alonna ouvrit la porte au moment où la maîtresse des lieux levait une nouvelle fois sa canne pour l’abattre sur Jena.
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| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Lun 29 Mar 2010 - 19:54 | |
| Dame Camillia hurla à nouveau qu’il était inconcevable qu’elle laisse passer un tel affront, une telle insolence. Jamais de sa vie une demoiselle de compagnie lui avait parlé sur ce ton et elle comptait bien la punir pour l’exemple. A ces mots, Jena gémit. Que pouvait-elle lui faire de pire ? Elle était déjà au bord de l’évanouissement. Son bras droit qui la soutenait jusqu’alors se mit à trembler. Le gauche enflait à vu d’œil et prenait une teinte allant du rouge au violet foncé. Ce n’était pas beau à voir et s’était encore pire de l’intérieur, car Jena avait presque la sensation que son bras avait été broyé, écrasé…
Quand elle vit Dame Camillia lever à nouveau son baton, Jena baissa la tête se préparant à recevoir ce nouveau coup. Il y eut un grand bruit, mais aucune douleur. Elle comprit alors qu’on venait d’ouvrir la porte, mais Jena n’eut même pas la force de se tourner pour voir qui allait se faire envoyer balader. Pendant quelques secondes le silence régna, mais Jena ne leva pas la tête, trop effrayée par l’idée d’offenser d’une façon quelconque sa maîtresse.
- Régent Kastelord, c’est un honneur pour moi que de vous recevoir dans mes appartements. Je vois que vous êtes venu escorté, mais allons que diable, avez-vous oublié les bonnes manières durant vos campagnes militaires et vos guerres ? On frappe à la porte avant d’entrer chez une Dame. Souvenez-vous en pour la prochaine fois.
Dame Camillia ne sembla pas remarquer la colère qui irradiait de l’homme en face d’elle. Au contraire elle paradait devant lui. Imaginant un tant soit peu que la scène à laquelle il venait d’assister était également dans ses habitudes. Après tout il avait bien pris du plaisir avec la femme qu’elle lui avait gracieusement envoyé la veille. Camillia reporta un instant son attention sur Jena. Celle-ci avait porté sa main sur son visage. Sentant sous ses doigts sa joue enfler, elle essuya avec le revers de son pouce le sang qui perlait de sa lèvre. La Dame se tourna à nouveau vers ses invités, laissant échapper un soupir exaspéré.
- Je me demande pourquoi j’ai accepté de prendre cette petite ingrate sous mon aile, figurez-vous qu’elle ose élever la voix devant moi. Mais enfin, vous devez avoir d’autres problèmes plus urgents que l’insolence de cette garce. Je m’occuperai d’elle plus tard. Puis reprenant sur le ton de la conversation, qu’est-ce qui vous amène si tôt chez moi mon Seigneur ? Souhaitez-vous un rafraîchissement ?
Si Jena avait eut suffisamment de force et de courage elle se serait jeter sur cette odieuse femme. Mais pour le moment, elle essayait juste de ne pas s’évanouir. La seule pensée qu’Hanegard était dans la pièce lui était un véritable soulagement. Peut-être au moins empêcherait-il Camillia de lever à nouveau la main sur elle. Les secondes passaient et la douleur augmentait, et ses sanglots ni changeaient rien.
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| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mar 30 Mar 2010 - 15:05 | |
| Lentement, Hanegard s’avança dans la pièce, observant la situation avec un parfait détachement… tout du moins en apparence. Car en réalité une tempête faisait rage en lui. Une tempête ou se mêlait inquiétude et colère. Inquiétude pour Jena, colère envers son bourreau. Voir son amante au sol, battue de coups au point que son bras gauche commençait à prendre une teinte violacée n’était pas le genre de spectacle qui risquait de calmer le régent. Non, vraiment pas. Si Hanegard avait été un volcan, les autochtones du coin auraient déjà commencés à chercher un sacrifice à lui faire pour apaiser son courroux… Sans mot dire, il écouta Dame Camillia minauder d’un ton précieux sur l’attitude des militaires qui entrent sans frapper comme s’ils étaient dans un camp. Sans frapper à la porte peut être, mais elle allait bientôt se rendre compte qu’il n’y a pas que les portes… La menace qu’elle grommela de s’occuper de Jena fut de trop pour lui. Jusque là, il désirait éviter un conflit ouvert et tenter de régler ce problème à l’amiable entre personnes civilisées. Maintenant non. Certaines personnes ont des colères bouillonnantes, dévastant tout autour d’elle en braillant des injures et en cassant ce qui leur passe sous la main. Dame Camillia était dans ce cas là. D’autres ont des colères froides, en apparence parfaitement contrôlées mais en réalité bien plus violentes. Hanegard, lui, était de ce second groupe. Oh certes, ses soldats auraient jurés que leur chef était un homme soupe-au-lait et habitué à jouer de ses poings, mais il n’agissait alors que sous le coup de l’agacement, et au pire il leur déchaussait une ou deux dents ou leur fêlait une côte. Mais si la maîtresse de Jena avait pu lire dans l’esprit du régent à cet instant là, elle aurait rapidement oublié les rafraichissements qu’elle lui proposait. Sargril, qui connaissait bien son chef s’éloigna légèrement vers la porte, sentant venir l’orage. Dans ce genre de cas, mieux vaut observer et revenir après ramasser les débris. S’approchant de Dame Camillia, le régent la fixa plusieurs secondes de ses yeux qui ne cillaient pas. Le sourire faux du visage de la grosse femme s’évanouit peu à peu, et quelques gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front. Malgré son caractère emporté et son comportement odieux, la cousine de l’ancienne baronne avait survécu à de longues années passées à la cour et sentait inconsciemment venir les problèmes. Hors là justement , des alarmes commençaient à retentir un peu partout sous son crâne. Je… Dame Camillia n’eut pas le temps de commencer sa phrase qu’elle reçut en plein figure un violent revers de la main du régent qui l’envoya rouler au sol comme un paquet de linge sale. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mar 30 Mar 2010 - 18:22 | |
| Durant le silence qui suivit Jena tenta un regard sur le côté. Elle pouvait voir sa maîtresse les pieds plantés dans le sol, face à elle, une paire de botte que la jeune femme reconnut pour les avoir retirées des pieds de leur propriétaire la veille. Un autre regard vers la porte et elle put y voir un soldat, armé, qui reculait lentement comme s’il prévoyait un orage qu’il préférait regarder de loin. Avec le peu de force qu’elle avait, Jena se traina contre le mur près d’elle, cherchant à se mettre hors de portée des coups de Dame Camillia. C’est alors que pour la première fois elle leva les yeux et vit le visage d’Hanegard. Il n’y avait point de sourire. Elle ne voyait plus dans son attitude aucun signe de tendresse. Visiblement il était sous tension. Mais ce qui surprit davantage Jena se fut de voir reculer sa maîtresse, de la voir se taire et appréhender le danger. Mais la jeune femme n’était pas du tout préparer à voir ce qui se produisit ensuite, car rien chez Hanegard ne laissait présager qu’il allait frapper Dame Camillia. Celle-ci tomba à la renverse, ses jupes et jupons se relevant. Elle eut néanmoins le réflexe de les remettre en place. Alors qu’il aurait été normal que l’imposante femme se taise, Jena vit sa maîtresse se relever tant bien que mal et faire à nouveau face au régent, le visage rougis et gonflé par l’indignation et la fureur. Jena n’avait encore jamais vu la dame dans cet état, et elle se recroquevilla sur elle-même, laissant échapper un petit cri quand elle bougea son bras meurtri.
- De quel droit levez-vous la main sur moi immonde bâtard débarqué d’on ne sait où. Vous croyez que les décisions du roi sont appréciées par tout le monde? Nombreux sont ceux qui attendent le moment propice pour vous poignarder dans votre lit. Et que cette catin meure avec ! Cela m’ôtera une épine du pied.
En disant cela elle s’était rapprochée du régent jusqu’à n’être qu’à un pas de lui. Peut-être pensait-elle pouvoir faire le poids contre un soldat aguerri. Ou peut-être s’attendait-elle à ce que quelqu’un vienne prendre sa défense. Jena baissa la tête, une fois de plus blessée par les propos de sa maîtresse. Jamais elle ne lui avait témoigné la moindre gentillesse. Les bienfaits qu’elle lui accordait, elle tâchait toujours de les lui faire payer d’une quelconque façon. Aujourd’hui elle l’humiliait pour une malheureusement phrase qu’elle avait prononcé avec trop de conviction.
- Vous êtes tous pareils. Vous autres des montagnes. Vous ne savez faire que frapper et tuer. Je vous le dis, je préfère plutôt mourir que de voir la terre d’Alonna tomber aussi bas. Ma cousine, elle au moins….
La femme s’interrompit. Quelque chose dans le visage d’Hanegard avait du la stopper. De là où elle était Jena ne pouvait voir qu’une partie de son visage et rien que cela lui suffisait pour savoir qu’il n’était pas du tout de bonne humeur. Rassemblant ses forces, Jena tenta de se relever, s’adossant au mur un instant pour laisser passer les petites étoiles blanches qui brillaient devant ses yeux. Comme le soldat qui avait accompagné son tendre amant, elle préférait rester le plus loin de la bataille. Elle était déjà suffisamment amochée comme ça. Sa joue lui faisait toujours mal, sa lèvre avait cessé de saigner mais son bras lui faisait terriblement, mal au point qu’elle le gardait serrer contre sa poitrine.
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| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mer 31 Mar 2010 - 9:21 | |
| La volée de juron qui sortit de la bouche de la pas si noble dame que cela ne surprit guère Hanegard. Se faire traiter d’immonde bâtard n’était pas, et de loin, la pire insulte qu’il ait entendu, encore qu’il aurait pu espérer des termes moins orduriers dans la bouche d’une cousine de l'ancienne baronne.
Par contre, la menace contre sa vie et contre celle de Jena était à prendre plus au sérieux. Dame Camillia énonçait là une vérité : sa nomination ne faisait pas que des heureux dans la baronnie, et les risques d’assassinats étaient bien réels. Si le régent ne s’inquiétait pas outre mesure pour lui-même, car après tout même une drow avait juré sa mort sans succès, les menaces sur la vie de Jena l’inquiétaient fortement.
Hanegard savait qu’il lui serait impossible de trouver un terrain d’entente avec cette femme acariâtre et cruelle. Les nobles comme elle n’obéissaient que forcées et contraintes. Là où la persuasion ne fonctionnerait pas, la peur pourrait mieux réussir. Pour sa cour, le régent était un homme autoritaire et colérique, seuls ses plus proches collaborateurs… et désormais Jena… sachant que tel n’était en réalité pas le cas et que ses actions étaient toujours murement réfléchies.
Un sanguinaire barbare des montagnes, ainsi donc c’est ainsi que Dame Camillial le voyait ? Parfait, il allait jouer sur cet à-priori . La grosse bonne femme n’était plus qu’à un pas de lui, menaçant et rageant, hurlant que tant qu’elle serait vivante, elle n’accepterait jamais qu’Alonna tombe aussi bas, etcetera etcetera … Elle se tut brutalement lorsque les puissantes mains du régent l’attrapèrent à la gorge. Approchant son visage du sien, Hanegard murmura d’une voix rauque :
Vous préférez mourir plutôt que de voir Alonna tomber si bas dites-vous ? Cela peut s’arranger.
Serrant sa prise, le régent commença à l’étouffer lentement. Le visage de Dame Camillia se mit à rougir sous le manque d’air. Elle tenta de se débattre mais la poigne du régent était trop forte pour qu’elle puisse se libérer. La colère disparut dans ses yeux, remplacée par la peur de mourir. A cet instant, elle pouvait croire qu’Hanegard s’apprêtait réellement à la tuer. Indifférent aux coups de pieds qu’elle tentait vainement de lui envoyer, le régent continua calmement :
Comprenez bien une chose : votre vie n’a rigoureusement aucun intérêt à mes yeux. Je ne ressens aucune sympathie pour vous et votre attitude envers Jena est inqualifiable. Osez de nouveau vous opposer à moi et je vous ferai exécuter.
Relâchant sa prise, le régent laissa Dame Camillia reprendre son souffle et s’approcha de Jena. Passant son bras sous les épaules de son amante, il lui demanda d’une voix douce :
Comment vous sentez vous ?
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| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mer 31 Mar 2010 - 10:44 | |
| Les mains autour du cou de Dame Camillia la firent taire brutalement. Le souffle lui manquait et son visage rougissait à vu d’œil. La femme se débattit comme elle put , griffant, frappant des pieds, mais rien ne fit lâcher prise au régent. Jena ferma les yeux, trop effrayée qu’elle était par la colère qui se dégageait d’Hanegard. Jamais elle ne l’avait vue ainsi. Il était presque sur le point de tuer sa maîtresse et pourtant il semblait si calme…si froid. Il y eut un bruit étouffer et Jena rouvrit les yeux. Elle vit alors sa maîtresse affalée par terre reprenant difficilement son souffle.
Hanegard fut bientôt à ses côtés, passant son bras autour d’elle pour la maintenir debout. Durant un bref instant, elle se laissa aller contre lui, retrouvant la douceur de ces bras. Elle cala sa tête contre son épaule et soupira longuement. Maintenant elle était certaine que ça irait mieux. Il était là. Et il ne laisserait plus Dame Camillia lever la main sur elle.
- Je vais mieux maintenant, merci...d'être venu murmura-t-elle au creux de son cou.
Jena se souvint alors du soldat qui avait accompagné le régent. Il ne devait sûrement pas être au courant des manigances de Dame Camillia, ni comment la veille au soir la femme avachie par terre avait envoyé sa demoiselle de compagnie dans les appartements du régent pour…réchauffer son lit. Aussi reprit-elle une distance un peu plus convenable pour ne pas causer plus de soucis à Hanegard. Elle avait déjà suffisamment honte comme ça. La vue de sa maîtresse lui fit mal au cœur. Cette femme, aussi odieuse soit elle, s’était tout de même occupée d’elle durant les cinq dernières années. Elle n’avait jamais été tendre, pourtant la jeune femme avait quelques bons souvenirs, et elle s’était prise d’affection pour cette dame qui avait en quelque sorte remplacée sa mère.
Bien sur il n’y avait jamais eu d’amour ou même de tendresse. Mais lorsqu’elle était de bonne humeur, Camillia avait su être gentille avec elle, lui offrant de belles robes, la faisant manger à sa table. Mais cela n’effaçait pas les horreurs qu’elle s’était entendue dire et les coups qu’elle venait de recevoir. Pourtant, elle eut pitié de sa maîtresse. S’éloignant d’Hanegard, Jena s’approcha de Dame Camillia et l’aida à se relever. Un instant sa maîtresse lui jeta un regard apeuré, craignant visiblement qu’elle ne se venge. Mais une fois debout elle reprit son air courroucé.
- Je ne vous ai rien demandé à vous, lâchant-elle sèchement.
Cherchant visiblement à reprendre un minimum de contenance devant le régent, la grosse femme s’avança d’un pas mal assuré vers le fauteuil, près de la fenêtre, et s’y laissa tomber.
- Je me passerai fort bien de vos services Jena. Je ne veux plus vous….
Elle s’interrompit, ses yeux avaient roulés vers le régent et, elle sembla se souvenir de ses menaces. Devant lui, elle ne s’amuserait pas à injurier son ancienne demoiselle de compagnie.
Jena lui tourna le dos et fit quelques pas vers le régent mais manqua de s’effondrait tant ses jambes tremblées. Elle se rattrapa de justesse au bras de son amant, mais cela lui arracha un cri de douleur car par réflexe elle avait tendu son bras blessé. Si près de lui, elle n’osait plus lever les yeux. Si elle en avait eu la force, elle serait sortit le plus rapidement possible pour éviter de l’ennuyer davantage. Mais pour aller où ? Dans les cuisines sûrement pour donner un coup de main. Ou dans la cour près des lavoirs pour aider les lingères de la citadelle. Pour l'heure Jena voulait juste quitter cette chambre, ne plus à sentir la présence menacante de Dame Camillia.
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| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mer 31 Mar 2010 - 19:37 | |
| Rassemblant autour d’elle les fragments de son honneur brisé, Dame Camillia rejeta sèchement l’aide que tentait pourtant gentiment de lui apporter Jena. Sans doute la pitié qu’elle lisait dans les yeux de la jeune femme lui était encore plus insupportable que les menaces du régent. Allant s’asseoir dans le fauteuil près de la fenêtre, elle congédia sa demoiselle de compagnie… l’honneur toujours, il est difficile pour ce genre de personne d’admettre qu’elles obéissent à quiconque aussi leur ego leur impose ce genre de petits gestes futiles.
Enfin, le pénible moment de la confrontation était passé... Jena ne serait désormais plus au service de cette arriviste mais à celui de son amant. Hanegard se demandait sous quel terme elle serait désignée à l'avenir… chambrière ? Un peu dégradant pour Jena cela… soubrette ? Hmmm, non, cela fait trop « couche toi là et écartes les cuisses »… écuyère ? Non plus, une maîtrise minimum des armes aurait été nécessaire. Oh et puis après tout, demoiselle de compagnie ferait bien l’affaire. Cela correspondait bien à la réalité, la demoiselle lui tenant compagnie. Explication faible n’est-ce pas ? Mais le faire remarquer à un grand gaillard de plus de 100 kilos ne serait pas une bonne idée.
Enfin bref… si vous me laissez digresser comme ça à chaque fois, nous n’y arriverons jamais. Reprenons notre histoire.
Quittant les appartements de Dame Camillia, Hanegard et Jena retournèrent d’un pas lent dans leur chambre, là où ils s’étaient tant aimés durant la nuit. Sargril les suivit, n’ayant pas oublié qu’il devait voir son chef pour des problèmes certes moins personnels mais tout aussi urgents. Une fois la porte des appartements du régent refermés derrière eux, le soldat demanda d’un ton curieux :
Vous étiez réellement prêt à la tuer, cette grosse dinde ?
Le lieutenant connaissait bien le régent et en temps normal jamais il n’aurait douté du fait qu'il avait tout du long gardé le contrôle de ses nerfs, mais il s’agissait d’amour, et cette donnée changeait tout. Sargril n’avait connu Hanegard qu’après que le guerrier ait quitté son clan, donc après la mort de sa première femme. Et depuis, jamais l’ancien capitaine des légions noires ne s’était à ce point attaché à une femme.
Souriant doucement, Hanegard répondit, sans lâcher sa protégée :
Non, bien sur. Mais elle est persuadée du contraire, et cela devrait un peu tempérer son ressentiment.
Regardant le bras violacé de Jena, le régent le palpa doucement à la recherche de fractures, arrachant de petits cris de douleur à la jeune femme. Ce n’était pas bien beau à voir, car Dame Camillia n’avait pas cherché à retenir la violence de ses coups, mais l’os ne semblait pas touché. Bien soignée, la blessure ne devrait pas gêner Jena plus de quelques jours.
Je ne pense pas qu’il soit cassé, mais faîtes venir mon médecin pour qu’il l’examine.
A vos ordres.
Sur ces mots, Sargril sortit de la pièce, laissant les deux amants seuls.
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| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Mer 31 Mar 2010 - 20:23 | |
| Il n’y eut pas d’autre incident. Dame Camillia garda le silence jusqu’à ce que le régent, le soldat et Jena aient quitté ses appartements. Hanegard marcha lentement, soutenant la jeune femme encore un peu choquée. Durant le trajet elle se demanda si son ancienne maîtresse aurait pu continuer à la frapper longtemps. Si même une fois inconsciente elle n’aurait eu aucune pitié pour celle qui l’avait supporté si longtemps sans broncher. Elle aurait pu la tuer à force de coups. Au fil de leurs pas, Jena se rendit compte que le régent la reconduisait à sa chambre. Celle qu’elle avait quitté il y avait moins d’une heure, après une nuit passait dans les bras de son amant. D’abord étonnée, elle pensa ensuite que le régent, qui venait tout juste d’hériter d’une demoiselle de compagnie, n’avait peut-être pas eu le temps de prévenir un domestique pour lui faire préparer une chambre. Mais après tout elle n’allait pas s’en plaindre, elle aimait la présence d’Hanegard alors elle profitait de chaque seconde qu’il passait avec elle. Une fois à l’intérieur, il aida Jena à s’asseoir sur l’un des fauteuils près de la cheminée et commença à appuyer à divers endroits sur son bras, cherchant visiblement à s’assurer que l’avant bras n’était pas fracturé ou pire, cassé. A chaque fois, il arracha lui arracha un gémissement de douleur, pour finalement décréter qu’il n’y avait probablement rien de grave.
Lorsque le soldat quitta la pièce avec ordre d’aller chercher le médecin personnel du régent, Jena osa lever la tête. Plonger à nouveau son regard dans les yeux bleus de son amant redonna le sourire à la jeune femme. Se relevant, elle s’approcha d’Hanegard et se blottit tendrement contre lui, se disant qu’après tout s’il la repoussait, cela ne ferait qu’ajouter un peu plus douleur à sa journée.
- Merci mon Seigneur. Vous ne pouvez imaginer à quel point j’ai honte de vous causer autant de soucis. Vous avez bien d’autres choses, mille fois plus importantes à penser et pourtant….vous êtes venu, elle termina sa phrase dans un murmure toujours serrée contre lui.
Réalisant alors que le régent avait pris ouvertement sa défense Jena sentit son cœur se remplir d’amour pour cet homme. Comment avait-il su ce qui se passait entre Dame Camillia et elle ? Elle n’en savait rien pourtant mais il était évident qu’il n’aurait jamais fait éruption ainsi dans la chambre de la noble femme, s’il n’avait pas su ce qui se déroulait derrière la porte. Respirant son odeur qu’elle aimait tant, elle sentit ses forces lui revenir. Bien sur elle avait toujours extrêmement mal au bras et sa joue lui piquait encore mais elle savait que maintenant Dame Camillia ne lui pourrirait plus la vie comme elle le faisait jusqu’alors. Se reculant légèrement, Jena garda la tête baissa faisant mine d’observer son bras violacé.
- Ce n’est pas la peine que votre médecin me voit mon Seigneur, j’ai assez abusé de votre temps. Dites-moi seulement où je peux aller me reposer quelques minutes. J’irai voir ensuite où je peux me rendre utile.
Il était pour elle inconcevable qu’elle reste sa journée à ne rien faire, même avec un bras hors d’usage. Hanegard avait eut la gentillesse de la retirer des griffes de Dame Camillia pour la prendre à son service, et ce n’était certainement pas pour qu’elle se prélasse. Lorsqu’elle leva les yeux, à nouveau elle se sentit attirée par lui, retrouvant l’homme qu’elle avait aimé la veille. Oui c’était bien de l’amour. Maintenant elle en était certaine… Elle avait tellement envie de l’embrasser, tellement envie de sentir ses mains sur elle. Chassant ses pensées, Jena se rassit sur le fauteuil car ses jambes s’étaient remises à trembler, menaçant de céder sous son poids. Apparemment le choc avait été plus violent qu’elle ne l’imaginait car ses mains se mirent à trembler également. Ses nerfs se relâchaient peu à peu et provoquer cette légère crise de tremblements.
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| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Jeu 1 Avr 2010 - 8:36 | |
| Doucement, Hanegard berça Jena au creux de ses bras. Tentant de se relever, la jeune femme voulut tout d’abord refuser les soins du médecin et se remettre d’emblée au travail, mais ses jambes la trahirent et elle du s’asseoir dans le fauteuil. Lui caressant le visage du bout du doigt, le régent prit un ton faussement grondeur. Ma chérie, tu vas te reposer aujourd’hui, et demain nous parlerons de tes nouvelles missions. N’oublies pas que tu es désormais rattachée directement à moi. Il y a des problèmes à régler dont tu vas devoir t’occuper. Ces quartiers ont été prévus pour la baronne Pearla et des modifications vont devoir y être apportées pour qu’ils répondent à mes besoins. Hanegard avait déjà plusieurs idées en tête. Ses appartements se composaient d’une très vaste chambre, où ils se trouvaient actuellement, d’une salle d’eau et d’un boudoir. Parfait sans doute pour la précédente propriétaire des lieux mais peu adapté à ses besoins. Des travaux allaient devoir être menés et il ne pouvait pas lui-même suivre cela au jour le jour, surtout ces temps ci. Mais aujourd’hui, j’insiste, tu te reposes et tu te remets. Il fut interrompu par l’arrivée du médecin. Se levant, le régent donna des ordres stricts à l’homme de l’art : s’occuper de Jena comme s’il s’agissait de lui-même, et veiller à ce que la jeune femme se repose ensuite. Sargril, resté à la porte, lui faisait de petits signes discrets pour rappeler que le conseil de guerre était réuni et n’attendait plus que lui. Déposant un baiser sur le front de son amante, le régent murmura : Reposez vous, je repasserai vous voir après le conseil.
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| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Jeu 1 Avr 2010 - 15:49 | |
| Les paroles du régent firent rougir la jeune femme. Si elle avait douté un tant soit peu de son attachement pour elle, voilà qu’il mettait fin à ses sombres pensées. Une fois seul il s’adressait à elle avec douceur, allant même jusqu’à la tutoyer. Son cœur se fit plus léger et elle parvint même à chasser de son esprit l’humiliation qu’elle avait vécue dans les appartements de Camillia. Le médecin arriva et reçut l’ordre de s’occuper d’elle avec un soin minutieux, et de veiller scrupuleusement à ce qu’elle se repose au moins toute la journée. Jena voulut protester et se lever pour montrer qu’elle allait parfaitement bien, mais Hanegard la stoppa, déposant un baiser sur son front. Ce simple geste la toucha à nouveau. Et elle lui adressa un petit sourire lorsqu’il se tourna vers elle une dernière fois avant de quitter définitivement la pièce.
Une fois seule avec le médecin personnel du régent, Jena fit moins la fière, surtout lorsqu’il sortit de sa sacoche en cuir tout un tas d’instruments en fer, à l’aspect bien tranchant. Il s’approcha d’elle et palpa son bras comme l’avait fait plus tôt le régent, mais avec beaucoup moins de douceur, lui faisant même monter les larmes aux yeux. Finalement elle fut ravie de le voir remettre tout son matériel au fond de son sac.
- Vous n’avez rien de casser. Je vais vous préparer un onguent qui soulagera la douleur et fera disparaître en quelques jours ce vilain hématome que vous avez là.
Aussitôt dit aussitôt fait. Le médecin s’attaqua à la préparation de son onguent. Il mélangea tout un tas d’herbe, de fleurs et de feuilles. Il réduisit en miette le tout sous ses yeux et rajouta le contenu d’une fiole dans la préparation. Lorsqu’il eut terminé, il appliqua sur son bras une pâte froide sentant la lavande et l’étala avec plus de douceur que précédemment. Quand il eut terminé, Jena avait un épais bandage qui allait de son poignet à son coude. Le médecin ne jeta qu’un bref coup d’œil à sa joue et sa lèvre, déclarant qu’il n’y avait là rien qui ne nécessita de soin.
- Merci, vous pouvez me laisser maintenant, murmura timidement Jena.
Elle vit alors l’homme froncer les sourcils et lui montra du doigt le lit.
- J’ai ordre de vous aider à vous reposer, et je ne tiens pas à mettre en colère le nouveau régent, alors allez vous étendre un moment. Après quelques heures de sommeil vous vous sûrement mieux. Je veillerai à ce que l’on vous fasse monter de quoi manger dans quelques heures.
Le médecin n’attendit pas l’accord de Jena pour la tirer du fauteuil. Il l’aida à s’allonger sur le lit et lui dit qu’il pouvait appeler une chambrière pour l’aider à se dévêtir, ce à quoi elle répondit qu’elle était assez grande pour ça. Elle n’avait pas l’habitude d’être ainsi entourée de soin. Jusqu’à présent s’était-elle qui s’était comportée ainsi avec Dame Camillia. Entendre le médecin lui proposer les services d’une domestique…pour elle, non c’était impensable. Le médecin la laissa alors lui ordonnant une dernière fois de dormir un peu. Une fois seule, Jena retira son corset, sa chemise et sa jupe. Gardant seulement sa fine robe blanche qui lui servait de dessous. Durant leur absence, le lit avait été refait et Jena se glissa sous les draps en laissant échapper un soupir. Même si l’idée de se reposer, alors que tout le monde travaillait, l’indignait, elle dut reconnaitre qu’une fois allonger elle n’avait qu’une envie: fermer les yeux.
Elle n’entendit même pas la domestique qui lui apporta son repas sur un plateau. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Ven 2 Avr 2010 - 10:23 | |
| Grimaçant à chaque pas, le régent monta les escaliers vers ses appartements. La chute collective dans l’escalier à la fin du conseil de guerre l’avait laissé moulu et il aspirait à s’allonger un peu. Enfin, le groupe de secours venait de partir pour le Sud, et c’était bien là le plus important. Avec un peu de chances, ils arriveraient à contrer le raid drow et à sauver de nombreuses vies. La suite n’était plus entre ses mains, et il ne pouvait que prier les dieux que ses hommes gagnent la course de vitesse contre la mort sombre. Entrant dans sa chambre, Hanegard y trouva Jena, blottie dans son lit. Souriant, il constata qu’elle avait fini par suivre ses recommandations et par se reposer un peu. Désormais, les deux étaient recouverts de bleus et de contusions… douce ironie du sort. Ötant sa lourde cape, le régent l’accrocha et s’approcha du lit. A ce moment, une femme de chambre entra avec le plateau du déjeuner. Posant un doigt sur ses lèvres, Hanegard lui fit signe de déposer le plateau sur la table et de se retirer, ce que la servante fit après une petite révérence. Attrapant une chaise, le régent l’amena jusqu’à la table, puis une deuxième qu’il mit en face. Les cuisines devaient être au courant de sa relation avec Jena et avaient prévues suffisamment pour deux personnes. Parfait, car Hanegard et Jena devaient parler. Le régent désirait que soit statué le rôle exact de la jeune femme auprès de lui. Il se doutait qu’elle ne supporterait pas de rester à ne rien faire, pour autant il ne voulait pas qu’elle se retrouve de nouveau à aider aux cuisines, à la lingerie ou ailleurs. La damoiselle de compagnie du maître d’Alonna dirigeait, encadrait et supervisait, mais n’exécutait plus. Le premier chantier qu’il voulait lui confier concernait ses appartements. Le boudoir pourrait être enlevée, il ne servait plus à rien. Par contre, un bureau lui serait nécessaire, et il faudrait aussi prévoir des appartements pour Jena à côté des siens. Oui, des travaux seraient nécessaires, et il faudrait vraisemblablement empiéter sur les appartements à côté des siens. Doucement, le régent s’assit sur le lit à côté de sa belle. Se penchant en avant, il effleura ses lèvres des siennes. Un réveil plutôt agréable somme toute… Lorsque les beaux yeux de son amante s’ouvrirent, Hanegard murmura : Le déjeuner est prêt Jena. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Ven 2 Avr 2010 - 15:54 | |
| Les rêves qui hantaient le sommeil de Jena n’avaient rien d’agréable. Bien au contraire. La grosse Dame Camillia, toute échevelée, lui hurlait dessus que son incompétence dépassait l’entendement. Elle s’apprêtait à lever la main sur elle, quand le décor changea totalement. L’image de son amant s’imposa à elle, elle le vit s’approcher, lui sourire et l’embrasser. Ce baiser avait l’air si réel qu’elle se demanda si elle ne devait pas vérifier et ouvrir les yeux. Sortant de son sommeil, la jeune femme posa son regard Hanegard, penchait au dessus d’elle. Malgré son air encore endormie, Jena lui adressa un tendre sourire et sentit son ventre gargouiller lorsqu’il lui annonça que le repas était servi. S’étirant longuement, elle grimaça quand elle tendit trop fort son bras bandé. Elle se redressa lentement et observa Hanegard qui se dirigeait vers la table, elle repéra immédiatement que quelque chose n’allait pas. Il s'avança - difficilement semblait-il - vers la table, s’installa sur sa chaise et attendit qu’elle se joigne à lui. Il semblait tout droit sortit d’une bagarre, le genre de rixe entre soldat à la sortie d’une taverne.
Sortant de son lit, oubliant d’ailleurs complètement qu’elle ne portait qu’une fine robe à bretelle lui tombant jusqu’aux genoux, elle s’avança vers lui et le regarda un air faussement inquiet.
- Que vous est-il arrivé mon seigneur, vous semblez…avoir subit quelques désagréments !
Son air amusé montrait qu’elle voyait bien qu’il n’avait rien de sérieux, et puis imaginer son amant se battre comme un poissonnier pendant un conseil hautement important, cela ne pouvait que l’amuser. Et puis avec lui elle n’avait pas besoin de dissimuler son amusement. Prenant place sur le fauteuil restant, elle observa un instant les mets disposés sur le plateau. Il y avait de la viande rôtie, quelques légumes cuits et beaucoup de fruits. Voilà ce qu’il lui fallait. Survolant de sa main le plateau elle attrapa une grappe de raisin et commença à la manger, grain après grain.
Levant à nouveau les yeux elle croisa le regard du régent et lui sourit. Cela semblait tellement irréel pour elle de se trouver dans la chambre d’un homme, manger tranquillement avec lui comme si c’était le plus normal du monde. Le seul fait qu’il l’ait embrassé en arrivant la faisait sourire. Elle avait maintenant l’impression de ne plus pouvoir se passer de sa présence, même si pour cela elle devait vivre près de lui comme une demoiselle de compagnie. Elle n’avait que faire des rumeurs, des on-dit et des médisances. Pour le moment elle était heureuse.
- Je voulais encore vous remercier, vous prenez soin de moi et cela me comble de joie.
Peut-être que maintenant il allait lui préciser le rôle qu’il lui attribuait au sein de la citadelle. Elle n’était pas là en sinécure et elle comptait bien travailler avec ardeur dans cet endroit qu’elle considérait déjà comme chez elle. C’était la première fois depuis qu’elle avait quitté sa famille. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Ven 2 Avr 2010 - 20:51 | |
| Hanegard eut un sourire contrit lorsque Jena lui demanda d’un ton mi-inquiet mi-amusé ce qui lui était arrivé. Un peu gêné, il expliqua :
Nous avons… hum… raté une marche dans le grand escalier… et tout le conseil s’est effondré d’un coup. Ce ne fut pas un moment particulièrement glorieux, je dois l’admettre.
Non, en effet, et plus d’un serviteur avait du rire intérieurement en voyant le carnage. Les plus puissants chefs militaires de la baronnie amassés comme un paquet de linge sale… le genre de situation amusante à voir mais pas à vivre. En tout cas, il se promit que le lendemain cette foutue marche serait réparée. Heureusement personne n’avait été gravement blessé, bien que quelques fractures soit à déplorer dans son état major, mais l’accident aurait pu bien plus mal se terminer.
Attrapant un morceau de viande rôtie, le régent l’attaqua à belle dent. En face de lui, Jena faisait également honneur à la nourriture. Pendant plusieurs minutes, seul le bruit des mandibules se fit entendre dans la pièce. Un peu rassasié, Hanegard s’essuya les lèvres de sa serviette et croisa ses bras sur la table. Puisqu’ils étaient seuls et qu’ils avaient un peu de temps, autant en profiter pour parler de l’avenir du rôle de Jena.
Jena, je voudrais que ces appartements soient réajustés en fonction de mes besoins. Le boudoir ne me sert à rien, et si l’on fait tomber la cloison derrière, cela me permettrait d’obtenir un bureau où y recevoir mes invités. De même, cette chambre est trop grande à mon goût. La couper en deux pour y installer un vestibule rendrait mes appartements plus fonctionnels. Je n’ai pas le temps de m’en occuper, aussi je pense que vous pourriez gérer ce chantier.
Il y avait son confort, mais il fallait aussi prendre en compte celui de Jena. Hanegard n’avait pas la moindre idée d’où pouvait dormir son amante avant, mais il lui fallait tout de même des quartiers personnels désormais. Même si Hanegard désirait qu’elle dorme dans ses bras chaque nuit, un peu d’intimité serait nécessaire par moment. Justement, les appartements à côté, sans doute réservés autrefois au favori de la baronne étaient libres. Certes pas très grand, ils comprenaient tout de même une chambre et une salle d’eau.
La chambre à côté de la mienne est libre. Vous allez vous y installer. Pensez à faire installer une porte de communication avec ma chambre, cela évitera de devoir passer par le couloir.
Se servant un verre de vin du cru, Hanegard en huma le bouquet puis le but. Pas inoubliable certes mais, très honnête pour un vin de table.
Pour le reste, eh bien je suppose que les tâches ne seront guère différentes de celles que vous accomplissiez avant. Vous assurerez le rôle d’intendante de mes appartements.
Le régent nota au passage de penser à prévenir le reste de la domesticité que Jena pourrait désormais leur donner des ordres. Autant faire cela de façon officielle tout de suite, et malheur à qui y trouverait à redire. D’ailleurs, la plupart des nobles entretenaient des maîtresses qui pouvaient devenir de véritables gouffres à fric. Jena elle n’était pas ce genre de sangsue et il ne doutait pas une seule seconde qu’elle s’investirait dans ses nouvelles tâches. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Sam 3 Avr 2010 - 12:10 | |
| Jena ne put retenir un rire amusé lorsqu’elle entendit le régent lui conter comment lui-même et les membres de son conseil avait dégringolé un escalier de la citadelle. Elle imaginait fort bien le flot de jurons qui avait du se répandre dans les couloirs alentours. Retrouvant enfin son sérieux elle écouta attentivement les directives du régent. Voilà une tâche qu’elle ferait avec joie. Elle s’y connaissait en aménagement. Dame Camillia avait toujours souhaité retrouver dans n’importe quel lieu où elle se trouvait, le confort qu’elle laissait derrière elle dans son manoir. Il est vrai que l’actuelle chambre avait encore les empreintes de sa dernière occupante. Elle était très féminine et manquait de fonctionnalité pour l’actuel régent. Un bureau pour qu’il travaille, une pièce pour qu’il reçoive conseillers et invités… Oui tout ça elle était capable de s’en occuper. Il lui proposa même de prendre la chambre juxtaposant la sienne afin qu’elle puisse avoir des appartements à elle. Mais bien sur il n’en oubliait pas le côté pratique et demanda à ce qu’une porte de service relit les deux chambres. Ce serait beaucoup mieux que de passer par le couloir en effet !
- Je m’occuperai d’emménager vos appartements selon vos goûts mon seigneur. Mais les changements à apporter nécessiteront quelques travaux et je doute qu’ils soient réalisés en moins d’un jour, aussi faudra-t-il penser à vous faire préparer une autre chambre.
Jena voyait très bien ce qu’il fallait apporter comme changements. Si le régent voulait une chambre plus petite, cela n’excluait pas le fait qu’elle devait garder un certain confort. Les travaux demanderaient plusieurs jours de travail aux ouvriers mais Jena était persuadée que la peur que leur inspirait le nouveau régent les dissuaderait de faire trainer les choses. Aussi pouvait-elle espérer que le déménagement ne prenne en tout et pour qu’une semaine environ. L’appartement que lui proposait le régent n’avait besoin d’aucune amélioration. Elle n’avait pas besoin d’une chambre au confort excessif, ni même les appartements digne d’une reine. Elle n’avait jamais eu plus qu’un lit et une armoire pour ranger ses effets. Elle ne savait pas encore que ces futurs appartements comportaient en plus une salle d’eau. Un véritable luxe pour elle.
- Je ne pense pas que les travaux excèdent une semaine à partir du moment où ils auront débutés, et je peux très bien donner les premières directives dès demain si vous le souhaitez.
Le rôle d’intendante lui convenait très bien. Elle n’avait plus l’impression d’être tombée comme un cheveu sur la soupe. Bien qu’elle soit totalement consciente qu’il s’agissait là d’un privilège que lui accordait le régent.
- Il faudra que j’aille récupérer mes affaires dans les appartements de…
Jena baissa la tête, reportant son attention sur les grains de raisin qu’elle détachait un à un. L’idée de remettre les pieds dans les appartements de son ancienne maîtresse la paralysait de peur. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Dim 4 Avr 2010 - 13:29 | |
| Le régent sentit la gêne et la peur de son amante à l’idée de devoir aller chercher ses affaires chez son ancienne maîtresse. Après la scène du matin, elle ne semblait pas enthousiaste à l’idée de revoir Dame Camillia… cela pouvait se comprendre.
Se levant de table, Hanegard alla jusqu’à la porte et l’ouvrit.
Sentinelle !
L’un des gardes en faction dans le couloir apparut et, à la manière des légionnaires, se frappa du poing sur le cœur, arrachant un léger sourire à Hanegard. Apparemment, les officiers de la légion noire qu’il avait emmené avec lui s’étaient déjà attelés à la tâche de remettre de l’ordre dans la garnison.
Monseigneur ?
Prenez quelques hommes avec vous et allez dans les appartements de Dame Camillia. Les affaires de mon intendante s’y trouve encore, ramenez les et installez les dans la chambre à côté.
A vos ordres Monseigneur.
Faisant un impeccable demi-tour, le soldat partit au pas cadencé, parfaitement conscient que son seigneur serait fort mécontent si une partie des affaires de Jena manquait à l’appel où se retrouvait abîmé. Et puis, l’idée de la réaction de Dame Camillia en voyant ses quartiers envahit par la soldatesque avait de quoi faire sourire. La grosse dame risquait de craindre un instant d’être arrêté pour ses paroles menaçantes du matin.
Revenu s’installer face à Jena, Hanegard lui saisit tendrement la main. La jeune femme avait tout à fait raison en lu rappelant que sa chambre serait indisponible pendant la durée des travaux, mais cela ne poserait pas de problèmes au vu des projets immédiat du régent.
Il va me falloir partir quelques jours en tournée d’inspection dans les forteresses frontalières afin de bien faire comprendre à tous les commandants que le relâchement dont faisait preuve l’armée ces derniers mois est terminé. J’en aurai au moins pour une semaine, plus probablement pour deux.
Le pouvoir n’est jamais aussi puissant que lorsqu’il est porche, et Hanegard ne voulait s’enfermer à Alonna en ignorant les réalités alentours. De plus, voir de lui-même l’état des fortifications et des garnisons. Et pendant ce temps, Jena pourrait organiser le logement du régent sans l’avoir tout le temps sur le dos, et lui en faire la surprise à son retour.
Mentalement, Hanegard nota dans un coin de sa tête d’officialiser par écrit le rôle de Jena auprès de lui et de prévenir Sargril de veiller sur la jeune femme en son absence. Son lieutenant, malgré sa jambe cassée, pouvait se déplacer et disposait d’un ordre d’Hanegard lui donnant autorité sur l’ensemble de la garnison… ordre qu’il ne devait utiliser qu’en dernier recours afin de ne pas froisser les officiers théoriquement responsables d’Alonna. Mais tandis qu’il serait au loin, Hanegard saurait ainsi qu’un homme à qui il aurait confié sa vie sans hésiter surveillerait discrètement l’évolution de la situation.
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| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Dim 4 Avr 2010 - 16:50 | |
| Le régent se leva et appela la sentinelle postée près de ses appartements. Il ordonna au soldat d’aller chercher les affaires de Jena dans les appartements de Dame Camillia. La seule idée qu’un petit groupe de soldat pénètre dans l’antre de son ancienne maîtresse la fit sourire. Elle ne tiendrait sûrement pas un discours aux riches et agréables paroles. Et comme le régent ne ferait pas partit du groupe, elle n’aurait aucune gêne à les traiter de tous les noms d’oiseaux et autres. Pour Jena, le seul soucis était qu’elle retrouve ses affaires en parfait état. Car elle connaissait bien sa maîtresse et celle-ci était capable de mettre le feu à son coffre de vêtements juste par vengeance, en prétextant un accident de bougie. Lorsque Hanegard revint vers elle, il lui prit tendrement la main. De son autre main elle décrivit de petits cercles sur la peau de son amant, caressant du bout des doigts la main qui tenait la sienne.
Son sourire perdit de son éclat lorsqu’il lui annonça qu’il devait quitter la citadelle pour une semaine, voire même deux. Elle n’aimait pas du tout l’idée qu’il parte si loin d’elle maintenant qu’elle se sentait si attachée à lui.
- Deux semaines….cela va me sembler si long. Vous n’êtes pas encore partis et j’ai déjà hâte que ces deux semaines se soient écoulées.
Mais elle aurait du travail, de quoi lui occuper l’esprit durant l’absence du régent. Elle n’avait pas peur de l’envergure de la tâche et elle comptait bien faire le nécessaire pour que tout soit terminé au retour du régent. Le travail ne lui faisait pas peur bien au contraire, ce qu’elle craignait s’était que son amant soit prit dans les jeux politiques qui avaient cours dans cette partie du royaume. Le roi Trystan avait confié une lourde tâche à Hanegard, car la baronnie d’Alonna avait depuis longtemps sombrée dans le désordre. Tout n’était que corruption. Il suffisait de regarder Dame Camillia et on ne voyait que son attirance pour le pouvoir et tout ce qu’elle était capable de faire pour l’avoir.
Quittant son siège, Jena vint s’asseoir sur les genoux de son amant et se blottit dans ses bras, posant sa tête contre son épaule. Maintenant qu’elle ne doutait plus de ses sentiments pour cet homme, elle n’avait plus aucune gêne à l’idée de les lui montrer.
- Vous allez me manquer mon seigneur, lui murmura-t-elle doucement.
Et c’était la pure vérité. Ainsi blottie dans la chaleur de ses bras, elle se rendait compte plus les secondes s’écoulaient, qu’elle n’avait plus envie de les quitter, ni même d’en connaître d’autres. Elle était sûre qu’il n’y avait que dans ceux là qu’elle était bien et qu’elle était heureuse.
- Je m’occuperai de tout durant votre absence, et lorsque vous reviendrez vous aurez des appartements digne de vous ! Même si pour cela je dois travailler nuits et jours ! déclara-t-elle en riant doucement.
Même si pour cela elle devait aller tirer de son lit Dame Camillia parce qu’elle manquait de main d’œuvre.
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| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Eclats de voix [Terminé] Lun 5 Avr 2010 - 7:15 | |
| Hanegard caressa doucement les cheveux de Jena, assise sur ses genoux. Lui non plus n’aimait guère l’idée d’être si vite séparé de son amante, mais il ne pouvait reporter une si importante tournée d’inspection. L’état général de la baronnie l’inquiétait, et s’il lui fallait procéder à de nouvelles nominations à des postes clés, mieux valait qu’il aille s’en occuper en personne.
De plus, pendant son absence, la jeune femme pourrait prendre en main ses nouvelles fonctions sans risquer de faire des bourdes sous l’œil du régent. Elle allait devoir gérer ce brusque changement dans sa vie, et mieux valait pour cela le regard d'un observateur neutre comme celui que pourrait porter Sargril.
La majeure partie de sa garde personnelle partirait avec le régent mais il décida de laisser quelques hommes de faction près des appartements de Jena. Dame Camillia semblait trop redouter la colère du maître d’Alonna pour tenter quoi que ce soit, mais la prudence imposait de prendre des précautions pendant son absence.
La douceur du corps de la jeune femme, juste vêtue d’une fine tunique, éveilla le désir du régent. Déposant de petits baisers dans le cou de sa belle, il murmura :
Je ne suis pas encore parti. Et il va nous falloir occuper au mieux la nuit qu’il nous reste.
Jena nichée au creux de ses bras, Hanegard se leva et la porta jusqu’au lit.
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