Appel à l'aide [Entité]

La salle du conseil d'Hanergard, nouveau régent d'Alonna, vibrait sous les ondes cérébrales produites par l'intense activité neuronale. Comme dans tout conseil humain on se chamaillait, on parlait plus fort que le voisin, afin de lui faire accepter son idée, convaincu de l'irréfutabilité de sa propre logique et de sa propre déduction. C'est pour cela que si l'on né humain il faut naitre intelligent et avec une voix qui porte. sans cela l'intelligence ne servirait pas à grand chose.

Pourtant, malgré ce système d'échange douteux un groupe d'humain arriva encore à la bonne déduction. preuve que la nature est bien faite et que la plupart des malins de ce monde on une bonne voix, ou en tout cas l'autorité pour le faire croire.

Toujours est il que la discussion pris enfin fin. Des ordres furent donnés, des ordres pertinents. Il ne restait plus qu'à avoir le bon timing, ce qui serait plus dur.

L'officier en charge de préparer les troupes et de les mener au combat, un certain Sargril, partit d'un bon pas dans les couloirs de la citadelle. Il n'y avait pas une minute à perdre, un ordre d'Hanegard était toujours à exécuter pour hier.

Il dévala une sérié d'escalier, sans même songer à regarder ou poser les pied tellement Il était distrait par la tâche qu'il l'attendait.

Il ne vit donc pas la marche défoncée vers laquelle il avançait à toute allure et en quelques secondes son pied ne fût plus qu'à quelques centimètres du trou noir et béant qui éventrait la marche que tous ici connaissaient sous le nom de "marche d'Artagar".

Artagar, le premier du nom avait été le tout premier régent d'Alonna. et c'est sous son règne que cette marche avait-été brisée. Et malgré les protestations toujours plus ferventes de son entourage, Artagar refusa jusqu'à sa mort de faire réparer cette marche.

- Cette marche est une leçon, disait-il. Ratez la une fois et vous aurez mal. Ratez la deux fois et vous aurez très mal. Ratez la une troisième fois et vous vous souviendrez alors qu'il est toujours bon de savoir ou l'on met les pieds. Cette marche vous aura alors apprit à prendre conscience de ce qui vous entoure. C'est une leçon importante.

Personne, au fil des ans, n'avait donc songé à remplacer cette marche, et elle avait traversé les âges, tel un monument, jusqu'à aujourd'hui, et jusqu'à ce pied.

Pied qui était plus important qu'il ne pouvait même l'espérer et sur lequel reposait finalement, n'ayons pas peur de le dire, la vie de nombreuses personnes.

[en cours]

Personne n'avait rien remarqué, dans le chaos qui avait suivit. L'état major avait chut, bêtement, à cause d'une marche symbolique.

Du moins c'est ce qu'ils croyaient. car plus tard, lorsque le charpentier appelé pour réparer la marche arriva il se trouve fort déconcerté.

Le pied de Sargril, en pénétrant dans le trou béant de la marche avait actionné un mécanisme complexe. Il avait commencé à l'actionner en tout cas, avant de tomber à la renverse avec les autres.

Ainsi personne n'avait rien remarqué.

Indécis, le charpentier hésita. devait-il avertir le régent ou ce débrouiller seul, actionner le mécanisme et voir?

Quelque chose en lui le poussait à actionner le mécanisme, le petit garçon féru d'aventure et d'épopée revint à la charge bousculant les fragiles étais de son monde d'adulte bien rangé. Les étais tremblèrent, puis basculèrent lentement avant de s'effondrer.

Le charpentier se releva, inséra précautionneusement son pied dans le trou, posa lentement son pied sur le déclencheur du mécanisme, ferma les yeux et poussa.

Clic !

Il y eut un grondement sourd qui fît trembler les murs et souleva la poussière millénaire. La marche brisée et sa voisine du dessus s'écartèrent soudain. le Charpentier, déséquilibré tomba dans l'espace qui s'agrandissait de seconde en seconde.

Tout était noir autour de lui et seul le sifflement du vent à ses oreilles lui indiquait qu'il tombait.

Il chuta ainsi pendant ce qui lui sembla une éternité, puis soudain il sentit des gouttes d'eau autour de lui qui venait s'écraser sur son visage. Un instant plus tard il plongeait dans une eau glacée et calcaire.

Il bloqua sa respiration et se débattit en vaint. Sa ceinture, trop lourde à cause de ses outils l'entrainait vers le fond. Ses doigts rendu malhabiles par l'eau glacée s'attaquèrent à la boucle tandis que la surface s'éloignait toujours un peu plus.

Enfin la ceinture lâcha, et en quelques brasses puissantes le Charpentier rejoignit la surface et pu de nouveau respirer.

Haletant, il rejoignit la berge, non loin. Il rampa lentement pour s'extirper de l'eau noir et roula sur le dos pour faciliter sa respiration.

Il découvrit alors une immense caverne qui abritait le lac qui avait amortit sa chute, et un peu plus loin au dessus de l'eau le puits qui l'avait conduit jusque ici.

Il resta ainsi quelques instants, avant de finalement ce relever. Il devait trouver un moyen de sortir d'ici. Il sentit la panique le gagner lorsqu'il vit qu'il n'y avait aucune sortie.

Lorsqu'un fait étrange le frappa. Il voyait.

Il était à plusieurs dizaines de maitre sous le sol dans une caverne fermée et il voyait. Pourtant son œil ne sut trouver de source lumineuse.

Étrange.

Il continua de parcourir la caverne de yeux jusqu'à ce que ceux-ci soient attirer par une sorte de reflet sur la paroi rocheuse. Il s'en approcha et réalisa soudain que ce n'était pas un reflet mais des inscriptions gravées dans la roche.

Mais nom des dieux, c’est quoi encore ce foutoir ?

A entendre ces mots, on pouvait déjà comprendre que le régent d’Alonna n’était que fort modérément satisfait par l’évolution de la situation. Il avait envoyé un charpentier réparer cette f…ichue marche qui avait causé le matin même une chute collective assez douloureuse, et voilà qu’il se retrouvait avec un trou béant en plein milieu de son escalier d’honneur.

Non vraiment, il y a des jours comme ça où on ferait mieux de ne pas se lever…

S’agenouillant, il regarda plus attentivement le trou. L’orifice était trop régulier pour être naturel, et donnait sur un long corridor très incliné qui s’enfonçait dans les ténèbres.

Et vous dites que vous avez vu ce pauvre type tomber là-dedans ?

Comme je vous vois Monseigneur, répondit le garde. L’instant d’avant, il réparait la marche, et d’un coup on aurait cru qu’il avait été happé par ce trou.

Mouais.

Se relevant et s’époussetant les genoux, le régent réfléchit. Apparemment, les travaux avaient par hasard déclenchés un ancien mécanisme caché dans cet escalier depuis... ben sans doute depuis longtemps, cette partie du château datant de plusieurs siècles. En tout cas, un mystère se cachait là, et il était bien décidé à le percer. Sans cesser de toiser d’un air mauvais le puits qui semblait le narguer, il ordonna sèchement :

Amenez des cordes et des torches, on va aller voir ce qui se cache là-dessous.

Quelques minutes plus tard, une vingtaine de gardes en armes et leur équipement se trouvaient à ses côtés. Ôtant son gilet, le régent enfila rapidement une armure de cuir bouilli. On n’est jamais trop prudent dit-on… Les cordes furent solidement ancrées aux montants du grand escalier et un garde pénétra dans le puits, glissant doucement le long du corridor. Un deuxième, puis un troisième suivirent. Attrapant la corde, Hanegard pénétra à son tour dans les ténèbres.

Après plusieurs minutes, ou tout du moins c’est ce qui lui sembla, de descente, le régent arriva au bout du puits et se retrouva à pendouiller dans le vide au dessus d’un grand lac souterrain. Imprimant à la corde un mouvement de balancier, il prit suffisamment d’élan pour sauter jusqu’à la berge et y retrouver ses hommes. Des bruits derrière lui indiquaient que d’autres soldats arrivaient.

Apparemment, ils se trouvaient dans une vaste caverne sise sous les fondations de la citadelle. Chose surprenante, la caverne n’était pas obscure comme on aurait pu s’y attendre, mais éclairée par une faible lumière d’origine indéterminée, toutefois insuffisante pour vraiment distinguer les détails au-delà du cercle de lumière offert par les torches

Un des premiers soldats arrivés lui indiqua du doigt un corps sans vie qui gisait au pied d’une inscription sur la paroi. Juste à côté se trouvait une ouverture donnant sur un couloir obscur. Alors que le régent s’apprêtait à lire, un autre bruit se fit entendre…

Et cette fois ce n’était pas ses soldats…

Tournant la tête, Hanegard se retrouva nez à nez avec un drow. Enfin avec ce qui avait été un drow longtemps auparavant. En tout cas, la créature tenait une épée à la main et s’approchait lentement, un gargouillis immonde s’échappant de ses gencives pourries. Après un instant de silence, les cris des humains retentirent dans la grotte.

Des drows !

Des maccabs !

Des morts-vivants !

Vos gueules !

Fuyons !

Par où ?

Le premier qui fuit se prend mon poing dans la tronche ! Buttez moi ces saletés !

Joignant le geste à la parole, le régent décapita d’un coup bien placé le premier mort vivant qui s’approchait.

Et d’u… merde !

Apparemment pas plus gêné que cela par la perte de sa tête, le drow plaça une attaque vicieuse qui obligea Hanegard à reculer d’un pas. De rage, il fonça sur son adversaire, le saisit par un bras décharné et l’envoya s’écraser contre un mur. Avant que le mort vivant ne puisse se remettre en garde, l’épée du régent lui trancha net son bras armé. Cela fait, découper les autres membres fut beaucoup plus simple et releva davantage de la médecine légale que de l’art du combat.

Se retournant, Hanegard analysa rapidement la situation.

Pas folichonne...

Autour de lui, ses soldats entamaient le combat contre les non-morts, mais des blessures qui auraient normalement du être mortelles ne causaient que de léger dégâts aux drows, et peu à peu les soldats humains se retrouvèrent acculés contre la berge du lac. Marmonnant des malédictions, Hanegard leva son épée, bien décidé à emporter autant de ces monstres que possibles dans l’au-delà avec lui.

Soudain, des doigts glacés le saisirent à la cheville. Étouffant un hurlement d’horreur, il se rendit compte que le bras de son premier adversaire avait rampé jusqu’à lui. Mais par les Cinq, que fallait-il faire pour ôter la magie qui donnait une seconde vie à ces créatures des ténèbres ? Secouant en vain la jambe, le régent lâcha sa torche qui tombât sur le bras. Aussitôt, la chair déjà flétrie se mit à se racornir et après quelques ultimes soubresauts, le membre ne bougea plus.

Un sourire dément aux lèvres, Hanegard hurla :

Les flammes ! Ces engeances craignent les flammes ! Cramez moi tout ça !

Et en effet, le nécromant qui avait animé ces cadavres ne les avait pas protégé contre le feu. Cette faille alliée à l’afflux perpétuel de guerriers humains finit par inverser le cours de la bataille. Le silence finit par retomber dans la salle souterraine, envahit par une épouvantable odeur de chair grillée et par les gémissements des blessés.

Lentement, Hanegard retourna jusqu’à la paroi qui l’avait attiré à son arrivée et lut les quelques mots qui y étaient écrits. Présent ? Digne ? Valeur ? Ce n’était donc qu’un test pour le jauger ? Ben merde, le test avait tout de même coûté la vie à plusieurs de ses soldats !

Mais la curiosité restait plus forte que la colère. Son épée à la main, le régent d’Alonna pénétra dans l’étroit couloir.Prudemment, il tourna un angle et en resta sur les fesses. Enfin il en serait resté sur les fesses s’il avait été assis, mais l’expression est comme ca, qu’y puis-je ? Devant lui se tenait un tas d’or, sans doute le trésor d’un seigneur mage mort depuis bien longtemps qui avait affecté les drows morts vivants à la garde de ses biens. Les soldats derrière lui laissèrent échapper des exclamations de surprise.

Préparer des cordes, nous allons remonter tout ça pour l’amener à la salle du trésor.

Ainsi donc ce terminait cet aventure commencée si simplement par une réparation d’un escalier. Le trésor d'Alonna, mis à mal par la guerre civile et ses suites, allait pouvoir se regarnir quelque peu grâce à ce mâgot secret.