Une promesse éternelle

Sujet: Re: Une promesse éternelle Mer 17 Nov 2010 - 3:33

Aurore regardait distraitement la tapisserie. Sans Harnyll, elle se sentait en danger. Avait-il des complices ? On ne voulait pas d’elle. Du moins, elle n’essayait pas de prendre la place de Lucrèce, puisqu’elle lui cédait la couche du Baron sur un plateau d’argent. Harnyll avait besoin d’affection, tout comme Aurore avait besoin de l’aide d’un mentor, et elle ne disait pas non à l’amour d’un homme. Avait-il raison ? Elle était une nuisance pour le couple ? Mais oui, mais elle ne voulait pas abandonner le seul homme qui l’aimait pour autres choses que coucher avec elle.

La jeune femme regarda le vide et soupira. Harnyll ne la prenait pas pour une catin de choix. Il avait des sentiments envers elle. Il n’aurait pas pu lui laisser le droit de faire tant de mal à ce pauvre guilde des poissonniers. Mais par diplomatie, il avait laissé la jeune Aurore dans une bien mauvaise position, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Sa tête lui faisait souffrir, Elle avait l’impression qu’elle allait exploser. Elle se coucha et se reposa avant de s’assoupir.

Plus loin, de la songeuse châtelaine, le Baron interrogeait le clerc et le malandrin ne s’en voulait pas du tout Ce comportement étrange entre eux révélait tout. Mais tous savaient que le Baron avait un don habituel de profiter du charme de ses servantes ou dans ce cas amantes. Et quand bien même, toucher la châtelaine deviendrait impossible. Certains serviteurs avaient remarqué les traits de fatigue du Baron, mais on ne préférait pas médire. Tous étaient bien au courant de la relation qu’il y avait entre le Baron et sa maitresse. Certains anciens diraient que le Baron était en meilleure forme et heureux.

Alors qu’on lui arrachait les dernières paroles, les gardes le détachèrent et l’amenèrent pour le châtiment. L’homme se débattait.

Elle devait partir. Ysari n’est pas pour cette femme. Elle est un monstre. Elle a envoutée notre Baron et veut prendre la place de notre bien-aimée Baronne. Le malin se promène, le Baron est sous son charme. Il faut la tuer, elle ne doit pas rester vivante.

Les gardes le bâillonnèrent et le pendirent. Le sale boulot avait été fait.

Dans les appartements du Baron d’Ysari, Aurore cauchemardait tranquillement.

. … Non … ne lui toucher pas. Harnyll, je vous en pris. NON

Aurore se réveilla en sursaut et regarda la pièce vide. Un garde était entré par précaution.

Dame de Rosemont, tout va bien ?

Elle prit un temps à répondre.

Ce n’est qu’un cauchemar.

Reposez-vous madame.

Le Baron est-il …

Le Baron est occupé, je lui ferais part que vous vouliez le voir. Vous n,avez rien à craindre. Votre assassin n’a pu la capacité de vous faire du mal.

Le garde tourna les talons et quitta . Aurore fixa le sol. Était-il mort ou non ?

Sujet: Re: Une promesse éternelle Mer 17 Nov 2010 - 10:51

Le baron s’était installé dans une petite salle de la chancellerie de la cire verte afin d’y rédiger au calme la missive destinée au seigneur d’Assar. L’attentat contre Aurore pouvait certes être un acte isolé, mais cela pouvait tout aussi bien faire partie d’un plan plus ambitieux visant à utiliser Lucrèce dans sa quête du pouvoir, plan dont Denys aurait tiré les ficelles.

Paranoïaque, Harnyll ? Vraiment ? Mais dites moi, mes bons seigneurs, comment réagiriez vous envers un chevalier qui s’enfuit avec votre femme, violant par là son serment de vassalité ; et dont un ancien serviteur tente de tuer la jeune femme dont vous êtes épris ? Sans être soupçonneux à l’extrême, cette affaire sentait mauvais.

Fidèle à sa politique consistant à éviter de laisser pourrir les situations, le baron entreprit donc de rédiger une missive à Loup afin de « récupérer » son chevalier intriguant et cavaleur.

Citation :: Au seigneur d’Assar, Loup de Rochefort.

J'ai appris que le chevalier Denys de la Vallière était retenu chez vous suite à une agression injustifiée de sa part envers votre personne.
Bien que je comprenne votre juste colère envers un tel comportement, de bien plus graves accusations ont été portées contre lui à Ysari, aussi je vous demande de bien vouloir le remettre aux mains de l’officier qui vous portera ce message.
Ma femme pourra profiter de la présence de mes soldats pour revenir à Ysari. Je vous remercie du fond du coeur de l'avoir accueilli sous votre toit, mais il est désormais temps qu'elle revienne là où est vraiment sa place.

Harnyll de Hetalia, Baron d’Ysari.

Satisfait, le baron passa faire sceller cette missive puis reprit le chemin de ses appartements. Après avoir vérifié qu’Aurore se reposait paisiblement, il convoqua dans son bureau le capitaine Lenroy de la garnison d’Ysari, un vétéran qu’une impressionnante balafre en travers du visage rendait encore plus effrayant. Effectuant un salut militaire impeccable, l’officier se mit au garde-à-vous.

Monseigneur ?
Capitaine, voici une missive pour Loup de Rochefort, seigneur d’Assar dans le comté d’Odélian. Il retient dans ses geôles Denys de la Vallière. Vous allez me le ramener.
Le ramener avec son épée à la ceinture ou avec des chaines au poignet ?

Le baron sourit au franc-parler de l’officier. Peu diplomate, Lenroy avait mis les pieds dans le plat, bien conscient que si son seigneur envoyait un soldat chercher un de ses chevaliers, cde n’était pas en guise d’escorte d’honneur. Les raisons d’Harnyll ne lui importaient pas, car en bon soldat il savait ne pas avoir à discuter les ordres reçus.

La deuxième réponse capitaine. Prenez quelques hommes avec vous, Denys risque de vouloir s’échapper. Oh, ma femme se trouve à Assar et reviendra avec vous. Interdisez tout contact entre elle et Denys pendant le voyage.
A vos ordres.

Saluant, le militaire sortit du bureau et prit la direction de la caserne pour préparer l’expédition. Moins d’une heure plus tard, alors que le baron lisait le compte-rendu des aveux du serviteur assassin, il vit une troupe d’une dizaine de cavaliers sortir par le porte Nord de la citadelle et prendre la route de Soltariel.

Sujet: Re: Une promesse éternelle Mer 17 Nov 2010 - 18:27

Aurore dormait paisiblement lorsque le baron avait repris possession de son bureau. Elle arrivait à dormir, malgré le mal. Un deuxième cauchemar vint lui rendre visite. Elle se réveilla et ressentit quelques vertiges.

La porte du bureau était ouverte, et celle de la chambre fermée. Elle se leva péniblement et passa la porte. La servante lui avait retiré ses vêtements et lui avait mise une mince chemise de nuit.

La châtelaine alla se blottir dans les bras de son amant et déposa sa tête contre son torse sans rien dire.

Elle avait eu peur, et voulait qu’ Harnyll lui confirme que tout ce qui était arrivé, était un accident isolé. Personne ne lui en voulait. Incapable de dire un mot, elle éclata en sanglot. Et se cacha contre son amant,

Je suis désolée

Elle l’aimait tellement, Lui causait-elle un problème ?

Ses larmes ne chasseraient pas la frousse qu'elle avait eu pendant la journée.

Harnyll voulait son bien, elle le savait.

Qui a demandé à me ....

Sujet: Re: Une promesse éternelle Jeu 18 Nov 2010 - 19:21

Les deux amants restèrent longtemps enlacés en silence, la dernière question d’Aurore flottant dans l’air comme une menace sourde. Y’avait-il quelqu’un d’autre derrière l’attaque menée contre la jeune femme ? Selon les dires de l’assassin lui-même, il avait agit seul, mais le baron ne pouvait s’empêcher de se demander si Denys de la Vallière ne lui avait pas laissé quelques instructions avant de partir, où tout du moins s’il n’avait pas conditionné le bonhomme pour s’assurer que le baron ne tomberait pas amoureux.

Mais il lui fallait aussi rassurer Aurore. Tant qu’il n’aurait que d’aussi vagues soupçons, il se refusait à l’inquiéter inutilement.

Non, il semblerait que l’attentat de ce soir n’était ni prémédité ni faisant partie d’un plan plus global. Toutefois, et jusqu’à ce que j’en sois certain, je vais renforcer ta sécurité. Tu n’as qu’une dizaine de gardes à Sinlieh, je vais y ajouter une dizaine des soldats de ma garde personnelle.

Il était vrai que Sinlieh était peu protégé comparativement à d’autres fiefs. Prenons Dyriet par exemple… du temps de Farles le châtelain entretenait une cinquantaine d’hommes. Mais cela a un coût, et Sinlieh, au contraire de Dyriet, ne s’était jamais laissé entraîner dans la malhonnêteté pour remplir ses caisses. Une vingtaine de gardes au total devrait ainsi permettre à Aurore d’être en sécurité.

Mais en attendant, il avait d’autres projets. Non pas de déshabiller Aurore et de la prendre avec ardeur, cela n’était pas un projet mais une résolution. Non, je parle de projet plus politique. Ses affaires de cœur ne lui faisaient pas oublier qu’il était avant tout baron, et que les troubles qui déchiraient le royaume pouvaient entraîner des répercussions. Déposant un baiser sur les lèvres de sa belle, le baron reprit :

Aurore, je vais devoir effectuer un petit voyage de quelques jours à travers Ysari afin de bien montrer à tous que je garde les rênes en main durant ces temps troublés. Je passerai par Féoda, Orfédie, Arcanie, avant de revenir à Ysari d’ici une quinzaine de jours. Veux-tu m’accompagner ou préfères-tu te reposer à Sinlieh et y commencer l’organisation des chasses d’automne ?

Sujet: Re: Une promesse éternelle Jeu 18 Nov 2010 - 21:09

La jeune châtelaine regarda son amant plusieurs fois avant de répondre a de tout petit baiser. C’était leur péché mignon. De la tendresse, de l’amour et encore pleins d’histoire aventurière. Cachant ses sentiments bien loin.

Pourquoi rechigner lorsque son amant était le baron ?

Merci Harnyll. Je ne saurais dire plus. Je vais faire attention. Au debut j,ai cru que c,était le guilde des poissoniers. Lui aussi semblait avoir compris que .. enfin.

Quand il m'a jeté. Il m'a dit que Ysari n'aurait jamais une autre baronne.

Aurore passait pour la catin de marché, mais elle aimait tant son amant.

Elle se sentait presser contre lui. Son corps, contre le sien. Elle était si fragile.

Je voudrais rester à Ysari, mais sans toi, je préfère rester à Sinlieh. Tu reviendras me reprendre à ton retour. Je ne crois pas que je vais pouvoir rester seule longtemps. Et j’aime bien être à Ysari.

Aurore l’embrassa et soupira. Le baron l’avait soulevé, fermé la porte de son bureau avec son pied et plaquer son amant sur le lit. Pendant une autre nuit interminable, ils s’étreignirent.

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