[Parvis] Matinale.

L'aube se levait tout doucement, et le soleil encore rougeoyant recouvrait la terre d'une ombre purpurine, presque irréelle, intangible. Avec l'apparition du soleil, la ville se levait paresseusement, essayant de profiter des derniers moments de la nuit avant d'entamer une longue journée de travail sous un ciel magnifique. Une brise légère rafraîchissait l'atmosphère, donnant la chaire de poule à la silhouette encapuchonnée qui se tenait, solitaire, sur le parvis de la cathédrale, admirant la ville s'étendant à ses pieds, la contemplant de ses yeux émerveillés.

Un petit sourire de béatitude éclaira son visage pâle et, d'un geste plein de grâce, releva le capuchon de sa cape immaculée. Avec un ample mouvement de bras, la jeune fille libéra son épaisse chevelure de l'emprise du vêtement et, avec douceur, ses cheveux vinrent onduler sans hâte sur ses épaules, comme animés d'une vie propre, répondant à la caresse du vent. Ses yeux d'un bleu pâle brillaient d'une joie peu commune, comme si la jeune fille regardait un spectacle d'une beauté inouïe, d'une rareté indescriptible.

Les mains croisées devant elle, la tête haute et le regard fièrement posé devant elle, la jeune fille inspira une grande goulée d'air frais, et son sourire s'accentua encore un peu plus. Si elle l'avait pu, elle voulu étreindre la ville, la sentir palpiter, la voir vivre, ressentir la joie, la peine, la colère et l'envie de ses habitants, s'enivrant de leurs sentiments comme l'on s'enivre d'un vin capiteux. Mais, au lieu d'agir de la sorte, elle resta immobile, un calme serein se reflétant sur son visage, et un sourire toujours plus émerveillé sur les lèvres. Comme il faisait bon de vivre ! Comme il faisait bon d'être ici, tout simplement ! Rien d'autre ne comptait, mis à part cet instant, d'une magie fragile. Un souffle d'air un peu trop fort aurait pu le briser, comme il aurait fait éclater une bulle.

Et malgré les secondes défilant, s'égrenant avec une précision toute mécanique, indifférentes à la vie, ce moment de paix absolu demeurait, troublé seulement par le doux murmure du vent, trop discret pour le faire fuir. Laissant vagabonder ses pensées au gré de la brise, les laissant emprunter le chemin qui leur plaisait le plus, Alia finit par ne plus voir la ville, perdue au fond d'elle-même, dans les méandres de ses souvenirs. Des bouts de son passé, des situations amusantes, tristes ou cocasses refirent surface alors qu'elle les croyait perdues à jamais. Avec un sourire mélancolique, elle les laissa venir à elle et s'en imprégna tout entière, faisant revivre ses instants du passé avec une impatience toute enfantine. Qu'il était bon d'être vivant ! Qu'il était bon de se sentir vivre !

Et puis, aussi rapidement qu'il s'était installé, aussi doucement qu'il avait étendu ses fils de part et d'autre de la silhouette blanche, ce moment de paix disparut. Au début, rien ne changea vraiment, et la jeune fille ne comprit pas ce qui venait de se passer. Et puis, progressivement, un bruit léger, presque inaudible, vint chatouiller ses oreilles. Quelqu'un approchait. Quelqu'un venait et, avec lui, ce moment de magie s'était évanoui.

Toujours aussi immobile et souriante, Alia attendit patiemment que l'intrus arrive à sa hauteur. Pour le moment, rien ne pourrait l'empêcher d'embrasser la ville une dernière fois du regard.

Immobile, telle une statue sculptée dans le marbre le plus pur, Alia ne fit aucune attention à l'arrivée de l'homme. A peine si elle tourna légèrement les yeux afin d'avoir un aperçu rapide de qui s'avançait vers elle, avant de regarder de nouveau droit devant elle, contemplant la ville, tel la reine des lieux. Ce qu'elle était, en quelque sorte. Cette cathédrale... Cette ville... Ses habitants, du premier des nobles au dernier des mendiants. Bien que la plupart des habitants ne le verraient pas de cet oeil là, tout lui appartenait, tout lui était redevable. Car elle était Néera et Néera était la vie.

Rien dans son attitude ne laissait supposer qu'elle ait remarqué l'arrivée de l'homme, ni même qu'elle lui ait consacré la moindre attention. Toute son énergie était tournée vers la ville, son visage serein contemplant avec délice les constructions humaines. Pourtant, et ce en une fraction de seconde, elle avait détaillé l'homme du regard et, lorsqu'elle se tournerait vers lui - car il n'y avait aucun doute, l'homme viendrait lui parler, c'était certain - aucune surprise ne se peignerait sur ses traits, et son regard plongeraient dans le bleu océan des yeux des yeux du nouveau venu.

Retenant un sourire espiègle, Alia attendit que l'homme vienne jusqu'à elle. Grand, le teint mat, de longs cheveux noirs lui tombant sur les épaules... Et des oreilles pointues. Un elfe, donc. Bien que légèrement surprise, Alia n'en montra rien. Pour être franche elle s'attendait à tout... sauf à un elfe, ici, dans une cité humaine. Quoique, à bien y réfléchir... Ce n'était pas si insensé, ce n'était pas si étrange et déplacé. Non, c'était même normal : après tout, Diantra était une ville imposante et pas exclusivement réservée à la race humaine. Pourquoi alors s'inquiéter de rencontrer un elfe, et non un humain? Etait-ce parce que, depuis qu'elle était entrée dans le cercle des puissants, elle n'en avait pas vu énormément et ne savait à quoi s'attendre de la part d'éléments d'une telle race? Sottise que tout ceci. Les elfes possédaient également un coeur, des poumons, un cerveau et sans nul doute que cet elfe possédait les mêmes attributs virils que ses semblables humains. Il était donc plus que stupide de penser... qu'il réagirait différemment.

Et, effectivement, il réagit exactement comme Alia s'y attendait.

Pourtant, la jeune fille n'entra pas dans son jeu, pas encore du moins. Avec une lenteur presque insolente, elle tourna la tête vers la silhouette verte assise sur les marches du parvis et, après avoir accepté silencieusement sa compagnie, elle porta de nouveau son regard sur la cité. Il lui semblait ne jamais pouvoir se lasser d'un tel spectacle ! Banal, cyclique, mais si fascinant ! Les mêmes gestes répétés chaque matin, les mêmes situations jour après jour, les mêmes événements aux mêmes heures... Oui, bien que tout semblait se répéter à l'infini, avec une lassitude plus ou moins tenace, cela apparaissait à ses yeux comme... Un miracle. Tout simplement. La vie chaque jour réinventée. Il n'y avait rien de plus beau pour elle, rien de plus merveilleux.

L'homme s'était levé, et s'approchait maintenant d'elle. Apparemment, il lui avait déjà posé une question mais... Elle n'avait rien entendue, perdue comme elle était dans la contemplation de la cité. Son poignet droit se raidit légèrement, prêt à dégainer son poignard d'apparat si la situation l'exigerait. Avec un léger frisson, elle écouta les paroles de l'elfe, subjuguée par le poids de ses mots, par la vitalité qu'ils transportaient. Alia sentit sa tête tournait légèrement, le sang affluer un peu trop rapidement à ses tempes. Jamais, depuis de si longues années, on ne lui avait parlé ainsi, avec toute cette chaleur presque insolente. S'il avait su qui elle était... Sans nul doute aurait-il fait preuve de plus de retenue et de respect mais... Au diable, au diable les convenances.

A sa suite, elle vint s'asseoir à côté de lui sur les marches, un seul et unique cran plus haut, afin de lui montrer sans animosité que, si elle ne l'était pas en taille, elle lui était supérieure par leurs positions hiérarchiques. Puis vint le temps de la réponse. Vint le temps de la conversation. Son silence avait assez durer... Alia n'espéra qu'une chose : que sa voix ne tremblerait pas trop sous l'émotion, ou qu'elle ne serait pas trop rauque d'avoir si peu parler ces dernières heures.

Mais sa voix sortit, douce et claire, et elle en fut soulagée.
"Je suis Alia."
Elle avait été tentée un instant de répondre : Je suis Néera, mais elle s'était ravisée au dernier moment. Cela aurait été faire preuve d'un peu trop d'arrogance et de suffisance. A cet instant précis, avec cet homme - Lenwë - elle n'était qu'Alia, une jeune femme et non Alia la Haute Prêtresse de Néera, réincarnation vivante de la Déesse.

"Je suis Alia, et si je pense être née ici, à Diantra, et c'est en tout cas là que j'ai grandi."
Comment avait-il formulé la suite de sa présentation? Je suis l’ombre qui suit les voyageur durant leur périple, je suis l’ombre qui termine leur voyage?
Que pouvait-elle répondre à celle? Je suis celle à qui tu dois la vie? Non, c'était un peu trop pompeux et loin de la vérité. Ce n'était pas grâce à elle que Lenwë était en vie, qu'il était là à cet instant précis.

Un terrible dilemme s'imposa alors dans son esprit : devait-elle dire la vérité, et révéler son identité? Ou alors devait-elle passer sous silence sa fonction, quitte à aborder le sujet plus tard? Non, ce n'était définitivement pas la bonne solution. Passer sous silence une information aussi important ne pourrait lui attirer que des ennuis. Les morts sortirent ainsi d'eux-mêmes de sa gorge :
"Je suis Alia, et je suis la Haute Prêtresse de Néera, votre humble serviteuse..."
Sans nul doute que, si elle avait été debout, elle se serait inclinée devant l'elfe mais, étant simplement assise, elle se contenta de poser sa main sur l'épaule de l'homme, en un geste qui se voulait rassurant... et amical.



[Promis la prochaine fois je fais moins long ]

Alia ne savait pas très bien à quel genre de réaction s'attendre de la part de l'elfe quand à la mention de son statut bien particulier. Peut-être avait-elle pensé un peu naïvement qu'il n'y ferait pas attention et n'y accorderait qu'une mince importance, refusant de d'accorder trop de crédit à de simples mots. Pourtant... Un voile de tristesse passa sur le visage pâle de la jeune fille lorsque Lenwë répéta son titre avec trouble, comme s'il n'arrivait pas à croire ses paroles.

Qu'elle regrettait à présent de ne s'être pas tu à temps, ne révélant rien de sa personne et jouant tout simplement un autre rôle, quitte à aborder ce sujet sensible plus tard ! Pourquoi avait-elle cette horrible impression que, à mesure que les secondes défilaient, un fossé infranchissable se creusait entre eux, réduisant à néant toute possibilité de faire plus ample connaissance dans des circonstances que la plupart des gens verraient comme normales? Non, il avait fallut qu'elle gâche tout... Vivre recluse et être la réincarnation d'une déesse ne vous rendait définitivement par parfaite et à l'abri de la moindre petite erreur.

Alia regarda Lenwë s'éloigner d'elle avec regret et tristesse : ainsi, on y était? Une insurmontable distance était déjà en train de se former entre eux deux? Alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes? C'était trop triste, trop injuste ! Qu'avait-elle fait pour mériter une telle chose, de quels horribles forfaits la punissait-on ainsi si cruellement? N'aurait-elle jamais le droit de discuter avec quelqu'un normalement? D'avoir des amis? Apparemment, cela était tout simplement hors de sa portée.

Et alors que la simple répétition de son titre, avec un léger étonnement, ne lui avait fait qu'un simple pincement au coeur, les paroles suivantes de l'elfe lui coupèrent littéralement le souffle. Hoquetant, s'étouffant à moitié, Alia réussit finalement à reprendre une respiration régulière après quelques secondes.
"Je... Non, je t'en prie... Tu... S'il te plait !" bredouilla-t-elle, implorante. Implorant quoi? C'était difficile à comprendre avec si peu de mot. Lui demandait-elle de ne pas la voir comme la réincarnation de Néera mais juste comme une personne ordinaire, banale? Ou alors lui demandait-elle de ne tomber dans cette énumération de compliments vides de sens, uniquement prononcés pour faire honneur à son rang? Certainement un peu des deux.

Interdite, elle le regarda s'incliner devant elle, comme il l'aurait fait devant sa reine et l'absurdité de la situation lui éclata en plein visage. C'était tellement ridicule, cet homme, s'inclinant devant elle, alors qu'elle n'était rien, rien d'autre qu'un réceptacle comme un autre pour un bout d'essence divine. On ne lui devait rien, pas en tant qu'être humain en tout cas. Pas maintenant, pas en cet instant avec cet homme. Là, elle était juste Alia, et Alia n'était personne.

Avec un léger sourire moqueur, Alia fit signe à Lenwë de revenir s'asseoir à côté d'elle.
"S'il te plait, finit-elle par reprendre, ses pensées de nouveaux en ordre et capable de parler normalement, tu n'as rien à te reprocher. Il y a quelques secondes encore, bénites entre toutes, tu ne savais pas encore qui j'étais. Faisons comme si tu ignorais simplement tout de mon identité. Là, maintenant, je suis juste Alia, une jeune fille comme les autres. Soyons juste qui nous sommes vraiment, pas ce que l'on nous a forcé à devenir."

Avec un sourire resplendissant, Alia ramena ses genoux contre sa poitrine et, sans attendre une quelconque réponse de l'elfe, enchaîna, comme si ce qui venait de se passer ne s'était jamais produit :
"Mais dis moi, que fais un elfe loin de ses contrées? Je suppose que ce n'est pas juste un voyage de vacances..."
Il n'y avait nul ordre dans sa voix, juste une réelle curiosité. Lenwë pouvait très bien choisir d'ignorer sa question et ne pas y répondre : l'on pouvait lire dans les yeux de la prêtresse qu'un tel comportement ne l'ennuierait absolument pas. Après tout... Certains secrets devaient rester... secrets.

"Alia, oui" murmura en écho la jeune fille, comme si elle voulait voir par elle-même ce que cela faisait de prononcer son prénom. Comme si le prononcer soi-même le rendait plus vrai. Alia... Seul héritage de son passé, seul lien avec ses ancêtres, ses parents. Qui étaient-ils d'ailleurs? Regrettaient-ils leur choix, cet abandon? Etaient-ils morts, à sa recherche? Toutes ces questions sans réponses... Mais étrangement, la prêtresse s'en moquait. Elle avait accepté il y a des années qu'elle n'aurait jamais de parents, jamais de famille, qu'elle ne connaîtrait jamais ses ancêtres ni ne saurait de quelle famille elle descendait. Se poser de telles questions ne lui faisait rien, c'était juste comme se demander quel temps il ferait demain. Des questions sans importance. Elle les chassa, l'heure n'étant pas aux souvenirs.

Un long silence s'installa entre eux, et la prêtresse sut tout de suite que sa question, en apparence si banale, avait certainement touché une corde sensible. Mais loin de presser Lenwë de se dépêcher de répondre, l'assommant sous une foule de question ou portant seulement sur lui un regard inquisiteur dérangeant, elle fit mine de regarder ailleurs, laissant l"elfe avec ses problèmes, lui laissant le temps de les assembler et de préparer une réponse qui les satisferait tous les deux.

Alia n'était pas dupe, pas depuis qu'elle était devenue Haute Prêtresse, à côtoyer les grands de ce monde. Lenwë était sur le point de dire un joli mensonge, et ses paroles n'apportèrent qu'une confirmation à ses doutes. Pourquoi mentait-il? Que cachait-il? Quel secret inavouable gardait-il pour lui? Quel genre de choses ne pouvait-on pas avouer librement à une Haute Prêtresse? Bien top de sujets, bien trop de choses. Loin de s'offusquer de ce manque de confiance évident, Alia écouta les paroles de l'elfe avec un grand sourire, l'air attentif. Cela n'avait aucune importance. Il voulait cacher quelque chose? Il devait avoir une excellente raison et, quelle qu'elle fut, Alia respectait cela. Elle ne chercherait pas à en savoir plus.

"Je suis désolée pour ton père" souffla-t-elle, une touche de regret dans la voix. Tout en prononçant ses paroles, Alia serra brièvement le bras de l'elfe, d'une pression forte mais amicale, qui signifiait tout simplement : Je suis là, je comprends ta peine. Ce geste ne dura que quelques secondes car, déjà, Alia retirait sa main et reportait son regard sur la ville, une pointe de remord commençant à grandir au sein de son être. Etait-ce bien de toucher un étranger ainsi? De le prendre par le bras, de lui effleurer l'épaule? Comment allait-il réagir? Trouverait-il ces contacts physiques trop prématurés, trop intimes? Alia soupira intérieurement. C'était si compliqué, si difficile ! Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu de rapports amicaux avec quelqu'un? Depuis combien de temps n'avait-elle pas seulement parlé à quelqu'un du peuple? Il lui semblait qu'elle n'avait jamais que côtoyé les puissances de Miradelphia. Tout ceci était tellement nouveau pour elle... Il lui fallait tout apprendre, comme s'il elle avait dix ans, et non plus de trente. La tâche lui semblait insurmontable mais, pourtant, elle se promit d'essayer de faire des efforts.

Car une pensée, nouvelle et déroutante, commençait à naître dans son esprit, une pensée qui la glaçait d'effroi, tellement tout ceci était inattendu. Pourtant, loin d'être désagréable, cette pensée réchauffa son coeur et éclaira son sourire d'une chaleur nouvelle. Loin de rejeter cette pensée, de l'enfouir au plus profond d'elle même, de la nier complètement, elle l'embrassa toute entière, l'attirant vers elle, explorant toutes ses facettes, la palpant, la retournant et l'analysant, essayant de la comprendre. Oui, comme c'était étrange ! Comme c'était apaisant ! Comme c'était vivifiant de sentir cette envie grandir en soi ! Désormais, elle ne pouvait pas faire marche arrière, elle avait pleinement accepté les signaux que son cerveau lui envoyait discrètement : elle voulait revoir cet homme.

Elle redescendit brutalement sur terre, lorsque Lenwë lui posa une nouvelle question. Interdite, il lui fallut plusieurs dizaines de secondes avant de comprendre ce qu'il venait de dire et surtout, pour arriver à formuler une répondre signe d'intérêt... et surtout cohérente. Attendant sa réponse, l'elfe s'était retourné vers la cité, qui s'éveillait doucement, et Alia suivit son regard, regardant elle aussi la ville sortir du sommeil. Oui, Lenwë avait vu juste : c'était vraiment magnifique.

"Si je vis dans la cathédrale? Oui, cela m'arrive. J'y ai quelques appartements, fort confortables, quoique très spartiates. Parfois l'on m'invite à dormir au Château, dès fois ce sont des nobles gens qui m'invitent dans leur demeure, et me propose le coucher en même temps que le dîner. Mais où que mon corps s'endorme, c'est ici que je préfère être, entourée par le silence apaisant de la cathédrale. Il n'y a pas meilleur endroit pour se reposer et faire de doux rêves."

D'un geste machinal, Alia replaça quelques mèches rebelles qui étaient venues s'aventurer sur son visage, cachant à demi sa vision. Le silence s'installait doucement entre eux mais, loin d'être lourd et oppressant, ce silence là était léger, amical. Alia ne ressentait pas le besoin de parler pour parler, et Lenwë ne ressentait apparemment pas ce besoin non plus, vu qu'il n'alimentait pas la conversation dès que cette dernière s'épuisait. Regardant la ville encore une fois, Alia eut une idée.

"Cela te dirait de faire un tour dans la cathédrale avec moi? Une petite promenade silencieuse, dans la majesté de ces lieux, avant de retourner travailler... Tu es partant?"
Et sur ces mots, se levant avec une grâce un peu surnaturelle, Alia tendit la main afin d'aider Lenwë à se relever, et à l'accompagner dans l'immense bâtiment.

[Terminé, suite ici]