Sujet: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Ven 6 Jan 2012 - 12:03
Prison de Diantra, début an 6, le jour précédent la Mort du Roi Absent
L’hiver suintait, glacial et humide, des murs de pierres épaisses. Même la maigre paillasse rassemblée le long de parois, comme fourrage et couchage, ne suffisait pas à endiguer le froid. Implacable, il pénétrait les taulards jusqu'à l'os. Roulé en boule, le vieux Robb grelottait dans son sommeil. Personne ne se préoccupait des effets du froid sur sa carcasse décharnée. Quelques paris fusaient même sur l’heure de sa mort. Pour les gardes, peu importait qu’un homme de peu ne succombe alors que des braves gens crevaient comme des mouches lors des émeutes. Entre les hommes du comte de Scylla, les gardes royaux et ceux qui profitaient du chaos pour quelques tours pendables, les prisonniers se trouvaient, sans doute – et à leur grand dam – dans un des endroits les plus sûrs de la ville. Pourtant, plusieurs geôliers réquisitionnés, les rangs des gardiens se trouvaient étrangement clairsemés ce soir-là.
Conrad faisait partie de la vieille garde, un briscard aussi rond qu’une barrique dont les rares prisonnières subissaient – sans exception – les assauts porcins. Rouge comme un fond de vinasse, le souffle court, le pantalon mal remis en place, il repoussait sèchement dans la geôle une malheureuse en pleurs. Tout juste nubile, la demoiselle se réfugia dans le giron d’une rousse qui l’avait pris en affection. A grand peine, elle retenait ses larmes de couler à gros bouillon le long de ses joues crasseuses. Éreinté, Conrad s’avachit sur le banc dans un craquement de bois torturé. D’un morne roulement d'oeil, il considéra la scène.
Des hurlements étouffés venaient rythmer le tressautement des torches de la salle de garde. Les ouvertures en hauteur distillaient l’odeur âcre des incendies de la belle Diantra. Malgré ça, les prisonniers étaient tranquilles. Trop tranquilles au goût du maton : pas moyen de coller quelques mandales sans se rappeler à l’ordre par le nouveau chef. Un sacré connard incapable de profiter de sa situation selon Conrad. Un type bien qui faisait son devoir avec fermeté et justice selon les autres. Si la plupart des collègues fermaient les yeux – voire participaient – aux petits divertissements concoctés (bastonnades et autres enculades) par le gras gardien, le nouveau surveillant en chef réprimait, autant que faire se peut, ce genre de dérive. Celui-ci ne tarda d’ailleurs pas à revenir avec un prisonnier « frais ».
Après avoir revérifié que le pirate, une sorte de liane aux cheveux sombres, ne dissimulait aucune arme - et surtout aucun objet de valeur- il fut enfermé avec les autres. Ainsi, Morkam put découvrir ses nouveaux appartements : Cernée par trois murs épais et une grille joliment ouvragée, la pièce s'ouvrait, large, dans le soubassement d'une caserne de la garde de la cité. Quelques colonnades rehaussaient l'éclat des lieux et créaient des petites alcôves plus ou moins individuelles et privées. La paille, souvent souillée et pleines de bestioles, constituait une couche très accueillante, un lieu d'aisance intimiste et, souvent, les deux à la fois. Une douce lumière tamisée englobait les lieux grâce aux quelques torches et chandelles dans la salle des gardes. Quant à la vue, elle était imprenable ! En inclinant la tête vers la droite à environ quarante-deux degrés trois-quarts et en se démettant trois vertèbres, la lune s'offrait gracieusement aux prisonniers. Animaux de compagnie distingués, les rats se faufilaient entre les différents recoins de la salle. Câlins, parfois, ils s’enfouissaient même tout contre un invité endormi.
Bien que souvent mortel, les frimas de l’hiver protégeaient au moins les nez délicats des effluves fétides des corps entassés dans la cellule. Pendant que le chef surveillant entreprenait une ronde à travers le dédale de corridors vers les cellules des autres détenus, Conrad et son acolyte ripaillaient de vin chaud, de morceaux de jambon dégoulinants de graisse et de pain frais et moelleux. Totalement absorbés par leur discussion – cela avait attrait à leurs exploits horizontaux – ils ne faisaient plus grand cas de leurs protégés. Ce qui frappera peut-être le nouvel arrivant était l’absence totale de lien – ce n’était pas humain d’enchainer des prisonniers pendant si longtemps – et la promiscuité entre les différentes crapules enfermées ici pour tout et son contraire. Quelques camarades d’infortune glissaient déjà un regard sur le frais jeune homme.
Délestée récemment des pires brigands – une rencontre au sommet avec le bourreau - , il subsistait dans la pièces quelques « clients » oubliés : Une gamine blonde, Robb, le vieillard, un colosse, un barde endormi, un ivrogne, une rousse Kassandra nauséeuse, la brune Noémie dont le fessier constituait le plat favori de Conrad, le demi-drow Chaz, souffre-douleur attitré en raison de son sang sombre, un soudard ydrilote à en juger l’accent, un pirate malingre, Menelor, dont l’ancien co-détenu s’était fait un devoir de casser le nez – une histoire de regard de travers – le petit seigneur Aarnis, méconnaissable dans ses haillons. Tout ce petit monde, naturellement, puait et se grattait à intervalle régulier à cause des puces et autres petites bêtes qui avaient élu demeure dans leur charmant petit cinq étoiles.
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 7 Jan 2012 - 22:16
Une éternité.
Ca devait faire une éternité qu’ils étaient là. Inertes, recroquevillés contre la paille poisseuse, adossé pitoyablement contre la froideur d’un poteau, la chair posée à contrecoeur sur chaque millimètre de moisissure qui rongeait l’endroit. Le froid les enserrait avec la détermination d’un prédateur qui ne les lâcherait pas. Le regard dans le vide, les plus trouillards attendaient, ayant depuis trop longtemps perdu toute dignité pour ne pas mouiller leurs braies. D’autres étaient plus résignés mais moins scrupuleux, décidés à ne pas laisser l’incarcération leur ôter tout sens des réalités.
Et puis il y avait les plus forts.
On reconnaissait cette catégorie à leur position : ils étaient de l’autre côté des barreaux. Regards narquois, tons agressifs et manières condescendantes, leurs attitudes dégoulinaient d’une incroyable surestimation d’eux-même. Régnant en chefs, ils se servaient comme bon leur plaisait ; femmes, bastonnades, crachats, humiliations publiques, et femmes. Tout était prétexte et rien n’était excuse.
Cela ne faisait que quelques jours que Kassandra avait fait la connaissance du lieu de travail de Conrad et de ses petits compagnons rongeurs ; pourtant les jours ‘heureux’ – car ainsi pouvait-elle maintenant les qualifier – passés en Sybrondil lui apparaissaient maintenant comme à des années des secondes qui s’écoulaient, laminaires et imperturbables. Que n’aurait-elle pas fait pour ne pas fuir … En comparaison, son enfermement et les amusements de Sentazygore n’étaient que de véritables balivernes.
La grille grinça, délivrant le corps meurtri de l'une de ses seules camarade d’infortune, une petite blonde que la vie ne manquait déjà pas d’épargner de toutes ses forces. Sans réaction, presque macabrement déjà habituée à ce cirque des plus grossiers, la rouquine ne dit mot, sentant la chevelure moite de la gamine caresser son bras qui lui démangeait affreusement. Bien qu’en temps normal, l’acte lui aurait paru des plus risibles, l’humaine sentait pertinemment que se retrouver seule n’était pas dans ses intérêts. Privant la dite môme de toute tendresse maternelle, l’ex-mousse lui admettait cependant de très discrets témoignages d’encouragements. Face à l’adversité, se souder les coudes était une option plus que salvatrice, et la cadette semblait en avoir besoin. Dans un murmure rauque, l’ancienne pirate consentit à lui accorder un bien maigre réconfort.
« Ne pleure pas. C’est exactement ce qu’il attend. Son petit plaisir bandant supplémentaire. »
Car si elle lâchait dès maintenant toute tentative de résistance, le reste ne serait pas bien mieux, au contraire. Sans avoir côtoyé les prisons, Kassandra pouvait pour autant présumer avec assez de justesse que face à de tels porcs, il n’y avait que l’insoumission sournoise et la froide indifférence comme bouées de sauvetage. Réduites à leur sexe et à leur état de pondeuse, voilà que la prison leur tendait d’agréables promesses de coucheries sans consentement. Ce qui n'avait pas dérangé la plus brune d'entre elles, rapidement promue au terme peu élogieux de 'chienne de Conrad'.
Aussi la rouquine avait agi de manière plus personnelle. Quitte à sacrifier quelque chose, autant le faire avec le plus à même d’écarter les autres de soi. S’acoquiner avec le colosse de sa nouvelle maison fut bientôt son objectif principal, qu’elle réussit avec un brio déconcertant – l’affaire fut pliée assez rapidement et réglée de manière assez explicite -. Rien ne la sauvait pour autant des assauts conradiens – bien que l’anagramme de conardien lui eut été plus propice -, et elle déplorait que tout cela n’aille de mal en pis. Le jour où son garde du corps – littéralement – s’en irait vers l’échafaud, que ferait-elle ? Son regard avait suffisamment scruté l’assemblée pour comprendre qu’aucun homme ici ne pouvait la défendre assez longtemps.
Elle était dans une bien belle merde. Et ces rats, ces tiques, cette odeur, ces relents, ces miasmes … Un bref instant, la tête lui tourna, une écoeurante sensation envahissant sa langue, elle claqua cette dernière contre son palais, déglutissant pour se reprendre.
Soupirant, la rouquine redressa le menton, une nouvelle silhouette se glissant dans l’interstice entre liberté et entrave, les observant d’un œil translucide. Brun, grand, amoché par quelques heures d’interrogatoire sûrement musclé, tout indiquait qu’un nouveau membre rejoignait leur clan très élitiste. Ayant à peine le courage de réagir d’une manière toute provocatrice qu’elle fut, la demoiselle esquissa un trop bref salut et tourna de quelques millimètres à peine le menton vers la blonde adolescente, chuchotant toujours aussi bas, ses yeux pourtant braqués dans la direction de leur plus récent locataire – le genre de coup d’œil aussi amène qu’un molosse accorderait à un mollet grassouillet -.
« Et un de plus … Qui ne m’inspire pas vraiment confiance, qui plus est. »
Eden
Drow
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Dim 8 Jan 2012 - 17:57
Dans nombre de situations, on dénote souvent la présence d'un bouc émissaire.
Ces temps-ci dans la grande prison de Diantra, il se nommait Chaz, était à peine plus grand qu'un humain de taille moyenne, et ne semblait guère apprécier le traitement de faveur qu'on lui avait fait subir depuis le début de son séjour tous frais payés dans le palace souterrain le plus sécurisé de la capitale. Mais que pouvait-il faire contre ça après tout ? Un prisonnier se devait de subir les humeurs du geôlier, et de la fermer. Lui qui, de surcroît, n'était qu'à moitié humain, s'était pris le double de coups. Deux fois plus de mandales Conradiennes qui, au bout de plusieurs mois, l'avaient changé en véritable bête avide de vengeance. Le problème, c'est qu'on l'avait fourré dans une cellule remplie de détenus, tous plus abrutis les uns que les autres. Mais tous semblaient plus ou moins bien portants, à part bien sûr le vieux Robb qui avait l'air aussi vivant qu'un mort.
La captivité faisait ressortir les traits sombres autant que le caractère instable et renfermé hérité de son paternel. Il savait qu'en territoire humain la haine des drows était décuplée, il la connaissait pour l'avoir vécu à plusieurs reprises par le passé, et cela ne faisait que le rendre plus désagréable encore, tapis au fond de cette satané geôle. Il savait aussi que la belle Diantra le surprendrait tôt ou tard, il ne pensait pas qu'elle lui laisserait autant de marques de brûlures et de cicatrices sur tout le corps... Mais malgré la lumière tremblotante des torches, le cachot était trop sombre pour pouvoir les distinguer, ce qui n'était pas plus mal. Le regard devenu froid parcourait l'endroit et se posait sur l'homme qui se tenait de façon désinvolte sur une lance, de l'autre côté de la grille, vers l'embrasure de la porte.
Dénudé tel le sauvage qu'il était, un simple pagne recouvrant ses parties intimes, posé contre le mur de pierres froides et proéminentes au fond de la cellule, le temps de la piraterie semblait bel et bien révolu pour Chaz. Lui qui était encore, un an auparavant, un aventurier téméraire, entêté et prêt à tout pour vivre le plus d'expériences possibles, semblait définitivement usé, et pressé d'en finir. Il faut dire que son arrivée avait été douloureuse, et les gardes n'y étaient pas aller de main morte avec lui... Il n'avait pas parut effrayé par la lame de braise au premier abord, lui qui avait été marqué par un fer semblable, ni par les questions des gardes auxquelles il n'avait pas répondu, ce qui était en grande partie la raison de sa présence ; pourtant il avait du lutter contre la panique bien réelle qui était montée en lui lorqu'il s'était crut sur le chemin de la potence.
Le fait est qu'il devait sa survie à sa moitié humaine, et il devait être reconnaissant à la nature de l'avoir fait bâtard. Dans le cas contraire son séjour aurait été très vité écourté par la hache du bourreau. Mais ses souffrances cependant furent bien la conséquence de sa moitié drow, et il n'était pas prêt d'oublier ce qu'on lui avait fait subir ici.
« Il n'a pas l'air bien malin... » l'entendit-on murmurer un moment alors qu'un nouvel arrivant venait d'entrer dans leur Enfer. Ou peut-être n'était-ce l'Enfer que pour lui, après tout...
Menelor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Dim 8 Jan 2012 - 23:38
D'odeur de pisse, de rats, d'eau au goût de vase et de pain rassis. Voilà ce qu'était devenu le quotidien de Menelor. Il avait perdu le compte des jours, tout comme celui des années qu'il avait passées dans ce trou moisi. Les journées se ressemblaient toutes, dont seul le soleil venait rythmer le temps qui ne passait que trop lentement. Ses rayons traversait continuellement la pièce noire, éclairant alternativement des visages déterrés et dont le malheur creusait de profondes rides qui semblaient se jouer d'eux. Le pirate en avait vu, des têtes tourner. Chaque jour, un transfert s'effectuait dans sa cellule. Un prisonnier emmené à l'interrogatoire. Une gamine surprise en train de voler la bourse à quelques passants. Un homme ivre battant sa femme à mort pour une histoire de soupe brûlée. Seuls restaient les gardes, se relayant jour après jour, le soleil qui poursuivait inlassablement et imperturbable sa route et Menelor. Oublié à son sort.
Les gardes même riaient de ne plus se souvenir de la raison de son emprisonnement. Il les avaient entendus à plusieurs reprises s'amuser à imaginer l'histoire la plus incongrue possible. Bouclé pour avoir tué une vingtaine de garde à lui tout seul, 20 ans à peine. Pris en flagrant délit de vol de la couronne royale. Pirate sans merci, il aurait brûlé plusieurs bâtiments du port. Les versions ne manquaient pas, toutes aussi ridicules les unes que les autres. Et encore, la véritable version était encore plus insolite, si c'était possible. Un vol de fruit. Une femme avait volé une grappe de fruits juteux sur la place du grand marché et s'était débrouillée pour lui refourguer la marchandise avant de se faire prendre la main dans le sac. Et c'était ce niais de pirate qui s'était fait emmurer à sa place. Bien noble, son action. Bien héroïque son exploit. Digne d'être reconnu et redouté. Mais sa parole de pirate prisonnier n'avait aucune valeur. Et qui d'autre pourrait connaître la vérité ? Ce n'était que cette jeune voleuse mais fallait-il encore qu'elle ne soit complètement timbrée. C'est pour cela que notre jeune oiseau des mers restait en cage, dans l'attente d'une décision des supérieurs qui n'avaient que faire d'un détenu niais et trop peu âgé.
Pourtant, il ne pouvait se plaindre d'avoir tenu jusque là. Certains n'avaient guère passé plus d'une nuit, la pendaison n'attendant que très rarement. Leurs cris et leurs pleurs envahissaient alors la cellule, à vous en donner des cauchemars, jusqu'à ce qu'un potelé de garde de dédaigne lever ses énormes fesses de sa paillasse pour rouer de coups le malheureux jusqu'à le réduire au silence. Menelor lui, avait vite compris que seul le silence ne tuait pas. Mais encore, cela n'avait pas suffit. Il avait fallu qu'un colosse à l'air d'abruti ne vienne partager son taudis et, tout aussi fou qu'il était, le provoqua pour un soit-disant "regard de travers". Il avait alors compris qu'il ne suffisait pas de garder la bouche fermée pour gagner un nez de travers. Une droite musclée, un nez ensanglanté et il n'avait rien pu faire du haut de son jeune âge. La douleur avait été fulgurante et il avait du sacrifier son eau boueuse journalière pour la calmer. Chose qu'il paya par la suite par une soif intarissable. Mais le lendemain, il avait pu boire une double portion d'eau plutôt fraîche, une fois son compagnon pendu.
Il n'avait que trop pleuré et trop tremblé qu'à présent, il demeurait aussi muet et immobile qu'une tombe. Son regard pesait sur les passants qui ne semblaient s'arrêter de tourner. Le mal de tête ne disparaissait plus et son seul loisir était de dénombrer le nombre de ses compagnons. Un jour, une dizaine s'étaient enchainés devant ses yeux. Que voulez vous faire d'autre, lorsque vous êtes enfermés trois années durant ?
Menelor repoussa le rat qui essayait de s'attaquer à ses orteils déjà bien entamés. L'animal vola à travers la pièce et il lui lança le corps inerte d'un de ses congénères qu'il avait tué à l'aide de son bol de pierre afin de calmer sa faim. Le pirate se recroquevilla alors plus que possible, protégeant ses pieds de ses mains moitié dévorées par les rongeurs. La tête contre la pierre glacée, il tenta de nouveau de retrouver le sommeil, assis sur sa paillasse d'herbe moisie et de vomi. Ses rêves étaient animés de mers mouvementées et d'eau salée. D'air frais et de bois humide. Mais la plupart du temps, ils se transformaient en cauchemar et se peuplaient de créatures légendaires qui happaient les navire comme de simples gardons. Et le froid mordant de l'hiver ajoutait à présent du réalisme, avec l'impression de se faire engloutir par les eaux de la mer nordique. S'il grelottait, ce n'était plus de peur mais bien de froid. La cellule était bien battue de pierre, les ouvertures grotesques du mur, trop étroites pour y passer une main ou trop hautes d'accès, laissaient s'infiltrer vicieusement des courants d'airs qui glaçaient les os.
Ses vêtements en haillons, souillés d'urine séchée, semblaient se geler avec le froid. Mais cela ne ralentissait en rien les puces et autres insectes trop minuscules pour être vus à l'oeil nu de s'amuser à ronger chaque parcelle de peau du pirate. Son corps entier le démangeait. Ses membres frêles et squelettiques manquant d'activité tentant de chasser en vain les nuisibles. Ça, ajouté à l'agitation qui régnait dans la cellule ce jour là, Menelor n'arrivait pas à fermer l'oeil.
Conrad poussa une pauvre fille en larmes derrière les barreaux. Cette dernière s'étala de tout son long avant de courir rejoindre une deuxième femme de la prison, aux cheveux roux. À ce moment là, la lune éclairait très faiblement le visage du bougre de garde qui semblait satisfait de sa besogne déjà terminée. Le vieux Robb, étalé et endormi -ou mort- dans une coin de la pièce de bougea pas d'un cil lorsque les charnières de la porte en fer grincèrent pour se refermer. C'était de coutume que quelques gardes "empruntait" de jeunes femmes encore fraîches pour se vider et s'offrir un petit instant de plaisir dans leur dure vie pleine de labeurs. C'était bien connu, battre les prisonniers était éreintant.
Les yeux du pirate restèrent clos lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, précédée d'un craquement de pas sur le sol caillouteux. Un nouveau grincement annonça la clôture de la cage, indiquant au jeune pirate qu'un nouvel interne était parmi eux. Il entendit faiblement murmurer quelques uns des détenus qui, bien que partageant son calvaire depuis quelques temps, lui étaient complètement inconnus. Il s'était depuis longtemps abstenu d'apprendre à connaître leur identité.
« Et un de plus … Qui ne m’inspire pas vraiment confiance, qui plus est. chuchota la rousse. Il n'a pas l'air bien malin... »
Menelor n'esquissa aucun geste, aucune remarque, mais s'accorda un regard vers son nouvel compagnon de cellule.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Lun 9 Jan 2012 - 21:14
- Eh merde, mais qu'est-ce que je fous là moi? dit-il d'une voix pâteuse, à moitié endormie.
Telles furent les premières paroles d'Aarnis le Magnifique. Il était allongé par terre, dans une flaque d'eau croupie, nez à nez avec un rat ce qui finit de le réveiller complètement. Pour ceux qui n'auraient jamais goûté aux joies de la gueule de bois, le réveil est une étape délicate même lorsque vous vous réveillez aux côtés des plus splendides créatures. Imaginez vous avec un rat pour compagnon.
Bien entendu il n'était pas le seul dans cette geôle. Une rousse d'une beauté à vous damner (et ce même dans l'état actuel des choses), un demi-drow en mode "souffre-douleur", un pirate en mode "loque", une petite fille en mode "victime" et un vieillard en mode "on-sait-pas-trop-si-il-est-mort-ou-pas-tant-mieux-ça-nous-fait-du-suspense-tout-les-matins".
Le chef des geôliers semblait être une grosse brute qui répondait au doux nom de Conrad, nom fort approprié pour divers jeux de mots certes douteux mais qui dans ces situations vous soulagent. En parlant de soulager, Aarnis sentait comme une gêne au niveau de son organe soulageur, celui-là même que ce cher Connard euh Conrad venait d'utiliser ('scusez déformation professionnelle). Il souleva la guenille qui lui servait de pantalon et y regarda d'un peu plus près : en effet quelques habitants avaient décidé qu'un peu de prison ne leur ferait pas de mal.
Aarnis remit ces désagréments à plus tard. Pour l'instant il devait se tirer de ce cloaque puant. Il était indéniablement le plus frais de toutes les personnes ici présentes mais il n'était pas fou non plus. Il pouvait aisément se jouer d'un voire 2 gardes mais pas de la garnison au complet. Alors qu'il ourdissait un plan pour s'évader, ses yeux se posèrent machinalement sur la rousse et sur son visage d'ange. Il lut alors dans ses yeux quelque chose qui le conforta dans son idée : il ne sortirait pas seul. Cette jeune femme avait une détermination à faire frémir un cheval ethernien lancé a pleine vitesse. Leurs yeux ne se croisèrent pas et il en fut fort marri.
Il fut tiré de sa contemplation par l'arrivée d'un nouveau co-détenu. Il avait l'air fort mal en point et la cause était toute désignée : Connard le Barbant(décidément).
Bien que les réactions des autres détenus furent pour le moins inamicales, Aarnis sentit qu'il avait trouvé là un allié de poids... Bien que celui-ci fut plutôt mal en point. Il décida néanmoins d’effectuer une autre approche et il se leva, une fois les gardes partis, pour s'installer plus près de la jeune femme aux cheveux de feu qui réconfortait la petite fille. Arrivé à quelques coudées il se laissa tomber par terre comme affaibli et ne bougea que pour s'asseoir contre le mur. Sans la regarder il lui dit :
- J'ai vu ton regard et ta détermination à sortir d'ici. Il se trouve que moi aussi je cherche à sortir d'ici et ce le plus rapidement possible. J'ai bien un plan mais j'espère concerner aussi nos autres compagnons de cellule. A toi de voir si cela t'intéresse...
Il ne l'avait pas regardée de tout son monologue parlant trop vite pour étouffer d’éventuelles objections. Une fois sa tirade terminée il se tourna vers elles et fit un clin d'oeil à la petite fille toujours blottie contre la rouquine :
- Tu auras ta vengeance fillette, foi d'Aarnis.
Et il osa alors croiser le regard de la protectrice.
Altiom d'Ydril
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mar 10 Jan 2012 - 20:54
[PNJ - Halvdan (cf fiche pnjs dans l'inventaire)]
Enfoirés.... enfoirés... enfoirés... TOUS DES ENFOIRÉS!!! Combien de mois, combien d'années. Bordel dix au moins? Bah... inutile d'essayer de compter. Tout paraît toujours plus long derrière les barreaux. Et ce n'était pas pour adoucir la peine du suderon qui barbotait ici-bas, dans la crasse et la vermine. Il n'y avait plus rien qui le raccrochait à la vie que la haine. La haine de ce chien de Conrad. La haine des soldats qui l'avaient traîné jusqu'ici. La haine de ce fumier d'aubergiste qui avait appelé la garde. Et pour quoi? Tentative d'incendie... la belle affaire! Le pauvre Halvdan était déjà rond comme une queue de pelle, pouvait-on lui tenir rigueur de s'être laissé un tantinet emporter? Et puis diable, il n'aurait pas été en état de joindre le geste à la parole de toutes façons! En un haut-le-coeur il rendait tout ce qu'il avait bu, en un pas il dérapait dans son cadeau, en un mouvement il s’assommait contre un coin de table. Le maraud méritait bien un peu de pitié tout-de-même. Mais que nenni! Le bougre de patron s'était mis en tête de le livrer aux hommes d'armes, qu'il aille croupir un peu en tôle ce malotru! Un peu. Forcément, lorsque l'on est dehors, le temps représente "peu". Depuis bien longtemps déjà, notre prisonnier s'était abandonné à une morne et interminable attente. Lentement vidé de toute substance, de son humour si particulier, de sa rage de vivre, de ses couleurs, de ses principes, de sa joie, de sa tristesse, de son âme. Il restait une enveloppe, fade et terne, habitée par la noirceur. Par une colère sombre, de celles qui emplissent doucement le cœur, insidieuses et suintantes. De celles qui gangrènent chaque pensée, chaque souffle, chaque regard. De celles qui changent insensiblement leur hôte et un tueur froid et résigné. Mais c'était-là une douce acceptation que celle de savoir que l'on ne vivait plus que pour tuer. Douce, avec un petit arrière-goût d'amertume il est vrai. Au moins avait-elle permit à Halvdan de tenir le coup. Car c'est bien cette haine noire qui l'avait nourri, plus que l'eau croupie, le pain moisi ou les bouts de viande rances. Et si son corps s'était malgré tout ses efforts -soit des exercices tous les deux jours, seul "loisir" viable en de pareils lieux- affaibli, sa détermination n'avait fait que s'accroître à mesure des semaines et des mois. Bon... rendons à Conrad ce qui est à Conrad: ladite détermination s'était vue entachée d'une ribambelle de beignes, mandales, torgnoles et autres tatanes. La grande gueule se voyait privée de quelques dents, tant mieux! Cela ferait plus de place pour laisser sortir les commentaires acides et les insultes fleuries! Enfin... les ineffaçables morsures du fouet et les quelques côtes cassées qui suivirent coupèrent néanmoins l'envie à l'Ydrilois d'en rajouter une couche. Temporairement cela s'entend. Mais la troisième et dernière incartade lui valut les fers aux membres et un coquet cocard. Dès lors s'était-il emmuré dans un silence de plomb, comme si sa cellule ne suffisait pas. Les rares tentatives de ses compères pour lui tirer ne serait-ce qu'un mot s'étaient vues gratifiées d'un regard fugace et on ne peut plus limpide, à la "casse-toi pauv' con". L'empire de son esprit et de ses souvenirs rejaillissait parfois au travers du voile de ressentiment qui l'aveuglait. Il revoyait ses amis. Alaric et ses déboires avec les femmes, Ollvar et sa bande de pécores, Gilou et l'incompréhensible amour qu'il vouait à sa coque, Aarnis et son éternelle guigne, Altiom et son rêve utopique. Et il souriait, seul.
Ce soir il y avait de l'action! Tant pour Conrad et son occupation du moment que partout autour au sein de la belle Diantra ; qui demain se réveillerait dans le sang et les pleurs. Comme à son habitude Halvdan ne prêta pas la moindre attention au manège des nouveaux prisonniers, ni aux commentaires chuchotés sur le passage du nouvel arrivant. L'homme qu'on lâcha ici-bas ne lui inspirait rien. En bien comme en mal. Non, toute sa concentration était fixée sur les gardes eux-mêmes. Rien de bien notable, un garde est un garde, qu'il soit dévoué à la justice ou au contentement de son service trois pièces ; mais en cette soirée il en manquait quelques uns à l'appel. La guerre est vorace voyez-vous, il faut bien la nourrir. Les cris, tantôt stridents tantôt bourrus, qui parvenaient depuis l'extérieur sonnaient aux oreilles de l'Ydrilois comme autant d'appels vers la liberté. Il aurait cent fois préféré aller se faire embrocher au-dehors par vingt piques que rester pourrir ici ne serait-ce qu'une seule journée de plus. C'était une si étrange sensation, il lui semblait émerger d'un cauchemar séculaire, au fil des minutes. Pour la première fois il y avait un espoir. Une vive œillade à l'entour: ils étaient tous plus mal en point les uns que les autres. Ce vieillard qui menaçait de clamser depuis... combien de temps déjà... Quel malheur. Quel malheur? Son cœur lui aussi s'éveillait donc! En une puissante inspiration il sentait le monde s'engouffrer avec violence en lui (ainsi que la palette d'odeurs nauséabondes des geôles). Halvdan revenait à la vie. Le demi, l'ancien, la grand mastard, le soûlard, la jeune fille, la rousse, le blondinet et le nouveau... il avait l'impression de ne les avoir vus qu'en rêve jusqu'à présent. Certains étaient assez proches pour qu'il en distingue les visages, si tant est que ceux-ci ne soient pas trop bouffis de coups. Ces pauvres bougres avaient tous l'air si... amorphes. Secoués de temps en temps par une quinte de toux, dérangés par un rat ou d'autres plus petites bestioles. Non... il y en avait un qui parlait? Ce blond... bon sang il lui disait quelque chose. Était-ce la crasse ou les ravages de l'oubli, quoi qu'il en soit il lui fallut une minute entière d'intense réflexion pour reconnaître l'animal. Le chevalier à l’Étron d'Airain! Incapable de saisir la moindre parole, l'Ydrilois se rapprocha dans un concert de cliquetis et se posa devant eux. Sans un mot, sans une émotion sur son visage, il se contenta d'écouter. Un vague signe de tête pour enjoindre les autres à continuer fut tout ce qu'il concéda de salutations. C'était de toutes façons plus qu'il n'avait accordé à qui que ce soit depuis déjà bien longtemps.
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Noémie Gethlindor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mer 11 Jan 2012 - 16:43
Bienvenue à Diantra ! Superbe ville très accueillante. Vous y trouverez bons nombres d’activités aussi bien culturelles que sportives. Des logements à la hauteur de vos espérances. Et d’ailleurs en parlant de logement, il est certain que tout le monde vous conseillera de loger à un endroit bien précis. Un endroit très prisé par les « touristes ». Votre chambre sera des plus confortable. Les murs mis à nu, de la pierre froide, un peu de paille emplit d’excréments par-ci par-là. Vous partagerez votre suite avec divers visiteurs. Certains plus aisé que d’autre, cela ce remarque tout simplement à leur hygiène. Au plus une personne est « crade » au plus longtemps elle loge dans ce luxueux établissement. Certain par contre ne reste pas plus d’une nuit. Allez savoir pourquoi, ils ne savent pas ce qu’ils ratent ! Niveau ambiance on ne trouve rien de mieux, chacun reste dans son coin et personne ne s’adresse la parole. Cela arrive de temps à autre mais c’est assez rare. Vous bénéficieriez également d’un très bon service. Plusieurs « maîtres d’ôtes » peuvent vous divertir avec quelques coups de fouet, et quelques séances de tortures physique avec une formule spéciale pour les femmes. Si vous avez une moindre requête ou une simple question surtout n’hésitez pas à interpeller Conrad. Le maître des lieux. Qui se fera sans nulle doute une joie de vous servir diverses tortures. Il faut également savoir que la cuisine y est excellente. Quelques bouts de pain moisis, de l’eau fraîchement brunie, et il vous est permis de vous farcir les animaux de compagnies qu’on met à votre disposition ; rats, souris et cafards en tout genre. Les réservations pour le mois de Karfias sont encore ouvertes. Le payement se fait d’avance, il ne vous suffira juste de commettre un petit crime pour un allé simple vers ce petit paradis…
Plus sérieusement… cela fait maintenant deux semaines que Noémie a été arrêté par les gardes de Diantra. Se retrouvant directement en prison, celle-ci se fit vite une réputation pas très… respectable. En effet, vous devez sûrement connaître Conrad. Un gros tas de graisse qui se fera une joie de vous faire souffrir à longueur de journée. Eh bien ce gros tas semblait fort bien attiré par le petit fessier de la jeune brunette. Au départ celui-ci continua ses petits jeux avec ses habitués, plusieurs femmes y passaient jusqu’au jour où vint le tour de Noémie. Jeune demoiselle, encore toute fraîche, il fallait pas plus d’un jour pour que Conrad prenne son pied. C’est ainsi qu’elle fut emportée. Les autres compagnons de cellules ainsi que quasi toute la prison pouvait entendre ses cris. Il faut avouer que Noémie à tendance à jouer les allumeuses pour obtenir ce qu’elle veut, mais l’acte a toujours été de manière consentante. Hors là ce n’était franchement pas le cas. De retour après facilement plus d’une heure, Noémie fut jetée à terre où elle vomissait le peu qu’elle avait avalé ces derniers jours. Complètement dégoûté par ce qu’elle venait de subir la jeune voleuse qui était en des temps ordinaire assez forte se lâcha et sanglota quelques instants. Ses larmes furent interrompues par divers prisonniers qui réclamaient le silence. S’engouffrant dans un coin, elle ne bougea plus, réfléchissant au nombre de jours qu’elle devra passer ici. En réalité elle n’en avait aucune idée.
Les jours s’écoulèrent et se ressemblèrent tous. Conrad vint chercher la demoiselle tous les jours à la même heure pour une petite séance intime, Conrad décida de l’emmener après le passage de son supérieur pour éviter de se faire ramener à l’ordre. Après plusieurs jours, sans nourriture et d’eau fraîche, Noémie ne ressemblait plus vraiment à une belle femme. Elle ressembla comme à beaucoup d’autres prisonniers. C’est ainsi que devint sa vie. Le temps paraissait si long, pourtant cela ne faisait que deux semaines qu’elle était enfermée comparé à certains dont leurs séjours se calcule en année. Il y avait assez de va et vient de prisonniers, certains étaient pendu, d’autre venaient d’arriver… Au final Noémie se retrouvait avec plusieurs individus dans une même cellule. Une rousse fort attirante même après avoir cumulé autant de saleté sur son corps. Un homme à moitié mort, un jour il est vivant un autre on aurait dit un mort. Et d’autres personnes qui n’avaient pas éveillés la curiosité de la jeune femme.
Depuis peu une jeune demoiselle, adolescente sûrement, fut emmenée dans la cellule. Puis ce fut le tour d’un blondinet aux allures plus qu’étrange. Celui-ci s’adresse à la belle rouquine. Il voulait s’échapper, tout le monde avait pu l’entendre. Noémie releva la tête mais sans porter son regard sur l’individu. Cela l’intéressait. Il fallait avouer qu’elle en avait assez d’être le vide-couilles de ce gros plein de soupe.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mer 25 Jan 2012 - 15:22
Alors que bientôt, des larmes tièdes qui coulaient des yeux rougis de la môme vinrent mouiller la peau de la rouquine, une voix sortit Kassandra des ruminations brumeuses dans lesquelles elle s’était enfoncée de nouveau, son menton se tournant à peine alors que ses iris dévisagèrent dans une semi pénombre les traits du prisonnier qui venait lui adresser la parole pour la première fois.
Pendant toute sa tirade, il avait parlé rapidement, presque précipité et poussé par l’excitation de l’action. Force était de constater qu’engager la conversation entre deux détenus engrangeait une certaine curiosité de la part des gardes. N’étant pas là pour prendre le thé, ce genre de bavardages ne pouvait qu’être suspect et était aussitôt tué dans l’œuf par des rappels à l’ordre plus ou moins significatifs.
La blondeur et la masculinité de son interlocuteur rapidement identifiées, Kassandra fronça le nez, se redressant sensiblement sur sa paillasse ; le geste lui arracha un léger vertige – sûrement le fait d’être prostrée aussi longtemps l’ankylosait – alors qu’elle esquissa un bref sourire au ton étrange.
« Tu connais quelqu’un d’entre nous qui voudrait rester ici ? »
La gamine, elle, renifla, frottant ses joues creusées et salies pour se défaire de ses derniers sanglots. Intriguée, elle tendait à son tour l’oreille, les paroles téméraires et ambitieuses du jeune homme l’ayant sorti de ses pleurs.
Robb toussa, les interrompant dans un concert musical des plus chantants laissant deviner l’état pitoyable et glaireux de sa gorge endolorie. Profitant du vacarme maladif pour masquer ses chuchotis, la rouquine maintint un regard neutre vissé sur les barreaux face à elle, comme si ni elle ni Aarnis n’échangeaient de parole quelconque.
« A deux nous n’irons pas loin, mais apparemment ... D’autres semblent partants. »
Jetant un regard aux chaînes qui maintenant fermement l’un des prisonniers, la rouquine songea qu’il fallait d’abord penser, entre autres, à briser ces liens de fer. Il était plus important , en l’état, de se débarrasser des entraves de chacun avant de pouvoir imaginer seulement un plan pour dévaler les plaines au dehors. L’eau ne pourrait pas faire grand-chose. Un coup de hache ou de lame suffisamment aiguisée eut été salutaire dans l’idéal, mais plus personne ici ne devait avoir d’arme ... Faire fondre le métal aurait pu fonctionner ... Si Dandelo avait été là ... Une ombre passa dans son regard alors qu’elle regretta d’avoir eu une succession de mauvaises idées en si peu de temps, et l’ancienne pirate s’autorisa à soupirer avec force, Robb replongeant dans son mutisme d’agonie.
« Alors, quelle est ton idée ? »
La question paraissait peut-être ridicule, pour autant, Kassandra devait avouer qu’elle avait été tellement enragée d’un emprisonnement aussi incompréhensible, puis rapidement débordée par l’idée de survivre sans trop de dommages collatéraux dans ce glauque habitat qu’elle avait écarté toute idée d’évasion tangible. Tout au plus rêvait-elle de pouvoir tuer à mains nues Conrad et de se faufiler par un trou de souris pour s’échapper de là, mais c’était deux belles promesses qui n’appartenaient pour l’heure qu’au monde de l’illusion. La réalité était qu’ils étaient fatigués, affamés pour certains, assoiffés pour d’autres, meurtris pour les moins bien lotis. Au moins se consolait-elle en songeant à tout ce que ce genre de douleurs peut engendrer comme haine et comme volonté de fer.
Le colosse lui, renifla dans l’ombre, ponctuant leurs murmures craintifs d’un crachat bien senti.
Menelor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Ven 3 Fév 2012 - 19:32
Le nouveau bougre s'était avancé doucement dans la cellule et paraissait ne pas trop savoir ce qu'il faisait là. Son regard parcourut toute la pièce, se posant tour à tour sur chacun de ses colocataires. Voilà encore un pommé destiné à la pendaison pensa Menelor. Mais les gardes à peine évaporés, qu'à sa gauche, un homme s'approcha des deux seules femmes qui partageaient leur petit nid. Il commença à leur parler d'une voix -trop- forte, que le pirate pouvait percevoir sans même tirer de l'oreille. Il surprit alors leur petite conversation malgré lui.
Menelor voulut rire mais seul un son bourru, sec, très fidèle imitation du ronflement de notre cher Conrad, s'échappa de ses lèvres. Le rire lui, resta bien enfoncé dans sa gorge et lui provoqua une toux rauque. Cela remontait à quand, la dernière fois qu'il avait parlé ? Ses cordes vocales étaient comme rouillées, soudainement vieillies. Le pirate bougea légèrement de sa paillasse imbibée d'humidité aux effluves d'urine. Ses membres étaient endoloris de fatigue, ses muscles perclus de froid. Il n'avait que trop peu marché ces derniers temps et son corps s'était considérablement affaibli, amaigri. Ses poignets étaient osseux et sa peau laissait entrevoir la sècheresse de ses os. Il apporta son cruchon d'eau à ses lèvres. L'eau boueuse semblait rester coincée dans son gosier et il s'étouffa derechef. Il ne but qu'une gorgée afin d'économiser le précieux liquide qui lui restait. Lorsqu'il fut remis, sa voix grésilla, à peine plus puissante qu'un murmure :
« C'bien plus facil' à dir' qu'à fair', t'ça. »
Il toussa à nouveau, crachant des glaires sèches sur le sol. La bave s'agglutina dans sa barbe qui datait de plusieurs mois, sale, et qui pendait le long de son menton. Sa voix lui semblait comme irréelle, sortie d'une autre bouche que la sienne tant elle était déformée par la douleur et un mutisme trop long. Le sang séché et son nez de travers lui donnait gracieusement un visage complètement déformé, à peine humain et beaucoup plus âgé.
« D'jà, si vous v'lez pas f'nir sur'l'chaffaud, v'ferez mieux d'rester dans vot' coin. À moins qu'vous v'lez vous faire raccourcir d'une bon'tête. Sinon, vous devriez fair' une 'tit réunion au milieu d'ce trou d'rat, l'gardes aiment pas trop ça. J'en ai vu d'autr' comme vous, sont pas resté bien longtemps à manigancer com'ça. Qu'ce soit pour chopper l'pain pourri d'un autr' ou s'tailler d'ici, Conrad réfléchit pas, lui. C'bien trop dur pour sa p'tit cervelle... »
Menelor en avait vu, des gars comme eux. En 5 ans -ou 6, il avait perdu le compte il y a longtemps-, beaucoup avaient réfléchi à chaque méthode pour s'évader. L'ex-pirate avait bien essayé lui aussi. Mais le fouet l'en avait dissuadé. Et il devait bien de remercier Néera de la clémence miraculeuse dont avait fait preuve Conrad cette fois là, car d'autres n'avaient pas eu la même chance que lui. Depuis, on le déplaçait régulièrement de cage, l'empêchant ainsi d'organiser quoi que ce soit. Pendant le transfert, il était menotté et escorté. Pour les autres, dès que Conrad voyait qu'ils communiquaient trop entre-eux, il les séparaient dans le meilleur des cas et les pendaient dans le pire.
« C'pas si simple. J'suis là d'puis … je … un bon bout'temps. Voyez l'tas d'vieux ? L'a essayé d'se casser, lui. R'gardez qu'est s'il est d'venu. Mais les gardes surveillent. Voyez les barreaux ? Menelor pointa les fers qui barraient l'accès au couloir. Le soleil, qui s'infiltrait par la fenêtre du mur d'en face, illuminait les barreaux un à un, au fil de la journée. C'était le seul moyen qu'avait trouvé le jeune pirate pour mesurer le temps. Quand l'soleil allume l'premier, c'la bouffe qu'arrive. Quand il arriv'au s'cond, la patrouille passe. Elle passe quasi à chaq'barreau illuminé. Au cinquième, c'Conrad qui vi'nt chercher l'gamine pour s'la baiser. Dès qu'a plus d'soleil, c'la bouffe d'soir. Après, fini. L'gardes se relaient pour la nuit mais pas plus d'deux. »
Depuis le temps, Menelor avaient eu le temps d'analyser chaque déplacement. Il connaissait les lieux, puisque plusieurs fois déplacé dans les locaux. C'était son "chez lui" à présent, bien qu'on ne lui laissait le choix. Sa seule consolation était d'être toujours en vie. Mais les nouveaux étaient toujours bien trop téméraires. Bien que la majorité étaient plus beaucoup plus vieux que lui, c'était lui "l'ancien" de la prison. Le seul qu'on gardait derrière les barreaux pour se gausser du grand benêt retrouvé ici par le plus grand des hasards. Il ne désirait que s'enfuir de cet endroit immonde, retrouver ses eaux. La mer Olienne. Nordique. Son océan d'Eris. Le sol du pont tanguant sur la houle déchainée des mers. Les cordages craquant, crissant sous la pression. Les voiles chantant au rythme du vent qui les fouettaient. Oui, il n'attendait qu'à partir d'ici. Mais l'idée était devenue un rêve irréalisable. Sa mer, il ne la connaissait que dans ses rêves lorsqu'ils n'étaient pas souillés de cauchemars. Et il avait appris à faire avec.
« J'connais les lieux. S'ça peut aider. L'têtes aussi. Mais pitié, fait'au moins com' si d'rien n'était. L'attroupement les attirent comme des putes sur l'bord d'route. »
Le pirate avait parlé sans bouger, à voix basse. Si tout le monde se mettait à parler, ça alerterait les gardes. Et Menelor dans le coup ou non, Conrad ne chercherait pas à savoir. Alors ils seraient tous dans la mouise. Alors tant qu'à prendre des risques, il valait mieux éviter de s'attirer trop de problèmes. Sa face, usée et déformée par l'enfermement, se tourna vers les trois détenus : l'homme, la rousse et sa protégée. Une barbe lui couvrait le visage qui semblait vieilli, lui donnant la quarantaine plutôt qu'une vingtaine d'années. Son regard, les yeux luisants, était attristé et fatigué. D'immenses cernes se creusaient dans ses joues hirsutes. Son oeil unique -l'autre étant encore couvert d'un bandage bruni de saleté- se posa sur le petit groupe qui aspiraient déjà à s'enfuir.
Eden
Drow
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 4 Fév 2012 - 19:34
« Avant de jouer les héros, il faudrait déjà avoir un plan... Et tout ce que je vois pour l'instant ce sont des barreaux solides comme le roc et une bande de demeurés. »
La remarque cinglante claqua comme un coup de fouet dans la pénombre du cachot. Le mutisme du sang mêlé laissa place nette à l'habituelle langue acérée qui aimait à déformer les convenances mondaines, mais plus brutalement cette fois-ci. Carnassier qu'il était. Sans doute avait-il lu dans le regard crédule de ses compagnons de cellule une sorte de doute à son encontre, mais il balaya les jugements hâtifs d'un volontarisme faussement désinteressé. Il n'avait foutrement rien à faire de ces prisonniers peu revêches, mais si moyen il y avait de déguerpir d'ici, alors il mettrait quelques cartes de son côté. Chaz avait été "jadis" un homme épanoui et se contentant du peu que le quotidien lui offrait pour profiter de la vie et de son lot de surprises. Où était passé ce jeune homme ? Transformé par les coups comme l'aurait été un chien sauvage devenu docile, pour lui c'était tout l'inverse, il était devenu sauvage. Cynique et cruel, l'humanité semblait avoir disparu de son regard autant que de son comportement, qui n'en demeurait pas moins civilisé. Mais on sentait la haine en lui et le peu de scrupules qu'il aurait à découper chaque partie du corps de Conrad s'il en avait l'occasion.
Les violences subies dans cette prison l'avaient certes rendu un peu acariâtre, néanmoins ce soudain soupçon d' enthousiasme de la part du nouveau venu lui avait fait prendre conscience que quite à risquer sa vie, autant tenter le grand plongeon. L'évasion. Après tout il n'avait plus rien à perdre, et il était lassé de pourrir au fond de sa geôle, il se sentait aussi vulnérable qu'un humain désormais. Il allait donc écouter ce qu'ils avaient à proposer, de toute façon le temps ne manquait pas ici, enfermé dans cette satané cellule. Sa lucidité sembla refaire surface et un instant il crut ressentir la petite excitation du pirate qu'il était avant, partant sur l'Océan et n'ayant rien d'autre à perdre que du temps futile. Mais ce n'était qu'un sentiment lointain, pour à nouveau l'effleurer il aurait fallut au moins qu'il voit la lumière du jour, autrement qu'à travers ces barres de métal. A la discussion des deux premiers prisonniers, Chaz n’offrit qu’un sourire. Un sourire insondable, inquiétant ou rassurant… à l'image de son vécu tour à tour libre, sombre et tourmenté.
Un autre prisonnier prit alors la parole. Il avait l'air affaiblit, rabougri, presque autant que le vieux Robb malgré la différence d'âge flagrante qui les séparait. Mais on voyait qu'il avait souffert en ces lieux, qu'il avait vécu, le bougre, et la souffrance se lisait sur son visage déformé. D'ailleurs il devait être là depuis des années, le calvaire de Chaz n'était peut-être à rien comparable au sien, mais il n'avait jamais fait attention à lui, sans doute trop occupé à survivre aux coups de Conrad. Car en un an le pirate avait subit probablement plus que d'autres humains pure souche en cinq ans, lui qui était était sans cesse rabaissé à sa condition. Toujours est-il que le type qui prit la parole n'avait l'air guère plus intéressant en ouvrant la bouche, de laquelle ne sortirent que des des mots quasiment incompréhensibles. La captivité l'avait-elle rendu fou ? En tendant bien l'oreille au fond de sa cellule, Chaz attrapa finalement le fil à la deuxième écoute et écouta attentivement. Il sortit alors légèrement de l'ombre et murmura à l'attention de Menelor :
« Ils viennent aussi chercher les cadavres quand ils voient que le corps ne bouge plus, c'est le seul moment où nous sommes tous en contact direct avec eux. Tu le sais l'ancien. Moi, on m'a cogné plus fort que n'importe lequel d'entre vous. Je les maudis. Je briserai la nuque du premier qui me tourne le dos. »
Restant collé au mur, il se glissa discrètement vers le coin gauche puis le longea lentement, se rapprochant à quelques mètres seulement de Robb. Si abréger les souffrances de ce vieux débris pouvait leur permettre de se tirer d'ici, devaient-ils hésiter ?
« Il a vécu bien assez longtemps. Sa vie ne tient plus qu'à un fil. » chuchota t-il aux autres prisonniers.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 4 Fév 2012 - 20:58
« Avant de jouer les héros, il faudrait déjà avoir un plan... Et tout ce que je vois pour l'instant ce sont des barreaux solides comme le roc et une bande de demeurés. »
Le sang mêlé n'avait pas tout à fait tort sur le fond... Le seul problème étant qu'Aarnis n'avait même pas expliqué son plan. Quant aux demeurés ils l'étaient tous un peu, un séjour en prison n'arrangeant jamais la santé mentale du détenu. Ayant enfin reconnu Halvdan, Aarnis ressenti une vague d'espoir plus forte que toutes. Il connaissait la valeur du combattant qu'était Halvdan et avoir des hommes de cette valeur à ses côté est toujours bon.
La proposition du demi d'achever le vieil homme était pertinente mais Aarnis y vit plusieurs inconvénients qu'il exposa aussitôt :
- Nan ça marchera pas. Connaissant Conrad il serait capable de laisser le cadavre pourrir avec nous quelques jours juste pour le plaisir... Et je n'attendrais même pas demain. Mon plan est simple j'attire ce gros lard près des barreaux j'entame une "discussion" avec lui. Il appellera sûrement les gardes mais ils ne sont que deux et nous sommes quatre animés par une rage et un désir de liberté que personne ne saurait retenir pas même les Cinq. Une fois qu'ils seront à l'intérieur je reculerais le plus possible afin de les laisser entrer plus avant. Dès lors qu'ils seront sur moi je lancerait le combat. Concentrez vous sur Conrad afin de lui subtiliser les clés. Faites ce que vous voulez avec lui mais j'ai comme dans l'idée que la magnifique demoiselle aux cheveux de feu saura lui faire payer ce qu'il doit. Les autres vous m'aiderez à neutraliser les gardes. Ils sont armés mais nous auront l'avantage de la surprise. Tuez les si vous voulez le principal c'est qu'on sorte de ce putain de trou à rats! Certes mon plan est audacieux mais comme le dit l'adage "Pas de couilles, Pas de gloire". Conrad se sent trop puissant et invincible, il est trop sûr de lui et il ne fera pas attention. Si jamais il n'appelle pas les gardes, ce qui peut être envisagé étant donné son état d'esprit "tout puissant", la tâche nous sera facilitée. Je résume : 1 - Je distrais Conrad et l'attire lui et les gardes (si ils viennent) au milieu de la geôle. 2 - On les prends par surprise, le pancrace ne doit pas durer il nous faut encore nous échapper 3 - L'Ancien, dit il en désignant Ménélor, nous guide vers la sortie 4 - On sort TOUT le monde il faut foutre un peu de bordel histoire de se couvrir... Et je n'aimerais pas mourir en cage alors apportons à ce vieil homme la mort qu'il mérite peu importe ce qu'il a pu faire pour échouer ici. Personne ne devrait mourir en cage.
Et sur ces mots qu'il chargea de volonté, il attendit les objections qu'il sentait déjà fuser.
Mais ce soir il dormirait à l'air libre quoiqu'il arrive.
Altiom d'Ydril
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 4 Fév 2012 - 23:36
Assis en silence, le vieux briscard attendait, laissait tout ce beau monde babiller, sans plus de réaction qu'un pauvre soiffard en plein coma éthylique. Dans sa caboche rien d'autre ne comptait que la liberté ou la mort. A vrai dire quelques simples secondes de la première avant de s'abandonner à la seconde l'aurait déjà plus que comblé. Qu'importait de profiter de ce monde qui n'avait plus rien à offrir que la guerre, la trahison, la haine et l'injustice. Oh tiens parlons-en d'injustice! Le bougre avait bien une dernière chose à faire avant de pouvoir aller se faire estripailler la bedaine sans remord: faire payer cet enfoiré d'aubergiste. Et l'on s'en doute quelques souverains ne suffiraient pas... (mais personne ne dit qu'ils ne seraient pas les bienvenus). Bref, se projeter dans l'avenir peut être une bonne chose, mais pas lorsque l'on se prépare à jouer sa vie sur un plan improvisé à la minute. - (...) on sort TOUT le monde il faut foutre un peu de bordel histoire de se couvrir... Et je n'aimerais pas mourir en cage alors apportons à ce vieil homme la mort qu'il mérite peu importe ce qu'il a pu faire pour échouer ici. Personne ne devrait mourir en cage. - Je p-TEUH! TEURRREUUUAAAAARH! éructa l'animal alors que sa gorge renouait avec la parole. Plus sèche qu'un désert et plus nouée qu'une corde de potence, voilà qu'elle s'activait après des mois de silence. Un "mais crève donc!" savamment placé par Conrad vint ponctuer la pétarade sèche et saccadée, avant que le suderon ne reprenne après un long soupir: je porterai c'te vieille carne... pour peu qu'je retrouve la clef d'mes fers. L’Éthernois devait avoir un bon cœur pour daigner s'occuper même d'un vieillard à l'agonie, rongé par la vermine de toutes sortes, jusqu'ici-bas. Ou peut-être avait-il simplement eu la chance de ne pas croupir là assez longtemps pour que les geôles, lassées de ronger son corps, s'attaquent à son âme. Mais quoiqu'il en fut, cela suffit à inspirer Halvdan, à lui rappeler les valeurs que le duo d'entrepreneurs lui avait réappris à chérir. Il n'était pas irrécupérable en fin de compte. - Aarnis, y a quand même une couille dans le pâté, enchaîna l'enchaîné, prouvant au passage -si cela était encore nécessaire- qu'il savait manier la langue avec élégance et subtilité. Les gardes sont p'tet pas nombreux mais suffit qu'y en ait un qui gueule un coup pour qu'on se prenne toute la garnison sur le coin d'la tronche. 'Coutez vous autres, si on magouille pendant que l'aut' chef est dans le coin on a aucune chance, c'est clair. Mais on pourra se démerder si y reste juste ces deux enflures, fit-il en désignant du menton lesdites enflures. Après un regard sur ses chaînes et quelques secondes de réflexions, il ajouta: j'peux en étrangler un avec ça pendant que v'vous acharnez tous sur l'second, histoire d'les faire taire avant qu'ils puissent rameuter le chefton. Le tout s'ra de les faire rentrer ensembles dans la cage aux fauves. Hmmm... on peut... on peut simuler une baston! Faut pas qu'ils se sentent obliger d'ramener leurs potes non plus, on s'contentera d'deux zigues. Moi et... hm ben qui s'porte volontaire pour un p'tit concours d'insultes improvisé? Un stratagème d'une rare finesse s'il en était.
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Noémie Gethlindor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Dim 5 Fév 2012 - 21:06
Voilà que maintenant les idées naissaient dans tous les coins. Chacun émettait son avis. Et quels avis… tous plus ridicule les unes que les autres. Mais cela leurs donnaient de l’espoir. Trop d’espoir peut-être ? L’un proposait de mettre fin à la vie de ce vieux, en même temps c’était le demi, cela pouvait se comprendre qu’il n’avait aucun scrupule à prendre la vie d’un homme vu ses origines. L’autre proposait de tuer les gardes, c’était déjà plus logique. Et enfin il y en avait enfin un qui était plus réaliste : le vieux qui ne mâcha pas ces mots envers la brunette. Mais elle s’en foutait, grâce à ses petits moments d’intimité elle recevait quelques fois des soins et de la nourriture. Noémie savait pertinemment que cela lui donnerait mauvaise réputation dans la prison. C’est ainsi qu’elle écouta les différentes propositions de chacun. Au départ elle ne rétorqua rien mais s’en fut trop à un moment donné.
« Laissez tomber, il y a déjà deux gardes qui patrouillent, un troisième est attablé avec Conrad juste en face de notre cellule. Alors même si on arrivait à isoler Conrad, il y aura trois gardes à neutraliser, et je peux vous dire que le troisième ne bouge pas facilement son cul de son banc. Il pourra alors très vite sonner l’alerte. Ensuite, même si par miracle on arrive à les neutraliser tout les quarte, il y en a quatre fois plus qui nous attendent en haut. Nous somme dans une aile de la prison et il y a beaucoup d’autres. Vous croyez quoi ? Que la sortie se trouve simplement derrière la grande porte. Revenez sur terre. Il y a beaucoup plus d’obstacles que ces simples gardes. Surtout que nous sommes quoi… une petite dizaine ? Tous affaiblit par le manque d’eau potable et de nourriture. Nous ne ferons pas le poids si un groupe de gardes nous tombaient dessus. »
Il s’en va de soit que Noémie avait parlé à voix basse sans spécialement fixer quelqu’un. Pour le moment aucun garde ne s’occupait d’eux alors il valait mieux rester discret.
« Le meilleur moyen serait de faire libérer un maximum de prisonnier pour que les gardes soient débordés. C’est ainsi que, chacun pour sa pomme, arrivera sans doute à se frayer un chemin, et encore je n’en suis pas si sûre. »
Noémie n’était franchement pas positive du tout. Mais au fond d’elle-même, la jeune femme ne désirait qu’une chose. Sortir de ce trou à rats. Même si ce n’étaient que des espoirs perdu, la jeune femme suivrait la conversation avec attention vu qu’elle ne manquera pas d’essayer de s’échapper également.
Morkam
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Jeu 9 Fév 2012 - 18:02
Les geôles de Diantra, un endroit sombre et putride ou les rats et autres bestioles avaient élus domicile que sa soit dans les pailles ou la pisse, c'était du pareil au même. Morkam lui aussi semblait atteint par cette puanteur qui s'exaltait de chaque prisonnier. Pirate il était et le plus jeune des prisonniers du groupe, les bleus parsemaient son corps comme la saleté et un joli bleu clair entourait son œil gauche. Malmené il fut après son arrestation mais son sort à lui se terminerai demain à l'aube à une corde, car peu importe l'âge tout pirate se verrait pendu pour ses actes. Il y avait le demi, c'était un pirate lui aussi sa se voyait dans le regard, lui aussi sa serait la corde qui l'attendrait quand le soleil se lèvera. Il y avait la rousse au joli minois mais dont le caractère semblait être plutot dur et froid à première vue, faut dire qu'elle avait pas été douce pour consoler l'autre brunette qui venait de se faire culbuté par ce gros lard de Conrad. Enfin soit un coup d’œil rapide a ses camarades il remarqua un blondinet qui semblait pressé de sortir d'ici...et qui déjà parlais un peu trop au goût de Morkam mais bon au moins il avait l'envie de sortir de ce trou à rat. Tous brayaient déjà leur idées et leur craintes.
Durant toute leur discutions, Morkam fils de Sharkan le Borgne resta muet, à vrai dire que pouvait-il bien faire? trop occupé a observé les gardes et a trouver la faille qui l'aiderai à se tirer de là. Isoler ce gros porc était primordial déjà, ensuite fallait attirer les autres zouaves et les égorgés pour être sur qu'il ne puisse pas crier. Plusieurs idées lui traversèrent l'esprit et il en conclut qu'il n'avait d'autre choix que de s'allier a tous ces pourceaux qui siégeaient dans la même cellule que lui...quel misère.
-Il a vécu bien assez longtemps. Sa vie ne tient plus qu'à un fil.
La remarque du semi le fit sourire, il aurait dit pareil en le voyant, bien qu'il n'y a aucun honneur a mourir que ça soit d'une manière ou d'une autre. Mais se sont les dires de Menelor qui retint le plus d'attention au jeune Morkam, ce type était là depuis un moment et connaissait les habitudes des gardiens, et la manière qu'il expliqua chaque moment de la journée était remarquablement précis, les barreaux de la cage, c'était selon leur éclairage qu'il faudrait agir. Aussi après que la brunette dont le fessier était le plat favori de Conrad décida d'ouvrir la bouche c'était enfin pour dire quelque chose de réaliste mais le ton qu'elle employa précisa également qu'elle était très pessimiste sur leur chances de sortie. En un sens elle avait pas tord, mais c'est pas avec des pensées pareils qu'on trouve une solution. La seule chose qui attira son oreille au reste de ses paroles étaient le fait qu'ils devraient libéré les autres prisonniers, histoire de foutre un peu le bordel. Bonne idée ça, mais pour ça faudrait déjà sortir.
« Le meilleur moyen serait de faire libérer un maximum de prisonnier pour que les gardes soient débordés. C’est ainsi que, chacun pour sa pomme, arrivera sans doute à se frayer un chemin, et encore je n’en suis pas si sûre. »
Couché sur son lit de paille les mains derrière la nuque, un genoux plier, il se releva quelque peu pour pouvoir s'adosser contre le mur tout en écrasant au passage un cafard qui semblait vouloir élire domicile dans sa couchette de fortune. Assit contre le mur de la geôle notre jeune Morkam était facilement remarquable pour cette main gauche entièrement recouverte jusqu’à la moitié de l'avant bras, d'un gant de cuir noir dont les dents serrait aussi hermétiquement que possible le moindre espace entre la peau et le cuir. Il décida donc de l'ouvrir lui aussi mais discrètement afin de ne pas attiré l'attention des gardes.
"Si on veux sortir d'ici faudrait p'tet écouté ce que dit le borgne là (Menelor)...et isolé ce gros porc et si possible avec son pote assit en face.."
" Et pour ça faudrait que nos deux demoiselles se portent volontaire pour les isolés le temps qu'on puisse trouvé comment forcer les deux autres à ouvrir la porte de notre cellule..."
Impossible c'était pas, mais avec autant de tête qui chauffent pour trouver une solution, c'était plus que faisable.
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mer 15 Fév 2012 - 1:22
- Mais vous allez arrêter de piailler là-dedans !
Beugla Conrad, la figure aussi rougeaude que la vinasse au fond de son broc. S’il n’avait pas craint de gâcher la piquette, le gobelet aurait valdingué prestement contre les barreaux de la cage pour rappeler les invités à l’ordre. Il se retourna alors vers son collègue et l’interrogea avec un geste las et agacé.
- Qu’est-ce qu’t’disais d’jà ?
Adrian, le compère, tapota son verre le temps de rassembler ses idées pour reprendre son discours.
- Les troupes de l’Ivrey gagnent du terrain. J’crois que j’ai jamais vu l’caserne aussi dégarnie ! On s’croirait dans l’corsage d’une pucelle ! Enfin, m’est avis que la situation tourne en eau de boudin. Y a même une rumeur comme quoi l’Roi serait mort ! Y racontent n’importe quoi ! On va devoir faire de l’place pour caser ici tous les séditieux en attente d’une exécution ! On en a combien ici d’ailleurs ?
Mentalement, Conrad dénombrera le nombre de prisonniers.
- Dans la Grande Cellule, sont dix avec l’petit nouveau. Parait que c’est un pirate ce con d’ailleurs. L’a plus l’air d’un giton avec ses cheveux ! Mouhahaha ! - Et dans le reste de l’aile ? - Oh, je crois qu’ils sont à peu près autant. Pour les autres ailes, faudrait demander au patron. L’est un peu sur la défensive comme qu’on est pas assez, vu que la plupart des hommes sont mobilisés pour contenir les émeutes. Il t’a déjà fait sa théorie ? Un maton pour trois tôlards ! Y s’imagine que la vermine envahissante a besoin de trois solides gaillards comme nous pour les tenir en respect. Mouhahaha !
Adrian soupira.
- En attendant, avec les histoires de quotas et les conflits en ville, on va se taper tout le piquet de nuit !
Conrad s’avança sur le banc. Le bois torturé hurla un court instant. Sa grosse bedaine appuyée contre la table, il reprit avec un air de conspirateur.
- T’verras… Quand l’chef sera parti vérifier que tout se passe bien dans les autres ailes, on pourra jouer à un petit jeu pour mettre le nouveau au parfum…
Là-dessus, il repartit dans un rire gras. Après un échange d’un sourire de connivence, ils replongèrent dans leur discussion insipide au sujet du commerce de la chair perturbé par les rixes citadines de plus en plus dangereuses et sanglantes.
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Kassandra
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 18 Fév 2012 - 18:27
Aux jérémiades collégiales, la créature garda ses lèvres délibérément closes.
Il devint rapidement insupportable de débattre à voix basse dans un tel mélange d’idées et une telle incohésion. Conrad le fit savoir plus bruyamment que la rouquine, qui avait horreur des agitations cérébrales collectives et maugréait intérieurement. Personne ne s’écoutait, et tout le monde clamait haut et fort sa propre volonté : un beau dialogue de sourds en perspective. Aurait-il été idéaliste de s’attendre à mieux de la part de tels individus ? Sûrement que non.
Les prisonniers, courbant l’échine sans attendre face à l’ordre impétueux du grasseyant geôlier, laissèrent la cellule moite et putrescente replonger vers un silence surnaturel après tant de commérages. Cela faisait une éternité qu’aucun d’entre eux n’avait osé prononcer un seul mot concret, et il avait fallu seulement un bref échange de regards pour délier les langues et donner des ailes à chacun.
Claquant sa langue contre son palet pour détendre une atmosphère un peu trop tendue, sa propre ouïe se prit à, par distraction, chercher à distinguer les piaillements entre confrères de garde qui provenaient de l’autre côté des barreaux. Des noms inconnus sonnèrent à ses oreilles interloquées – l’Ivrey ? – mais pour autant, la teneur de l’information ne lui échappait pas ; la situation semblait aussi grave qu’alléchante pour leur projet commun. Si l’intérieur de la prison bouillait déjà, l’extérieur était déjà à feu et à sang. Surtout si, comme elle l’entendit, le roi était mort.
Un roi pourtant jeune pour décéder de manière naturelle … Il y avait anguille sous roche, et la pirate fronça les sourcils, soupçonnant que pour que la garnison soit en sous-effectif pour s’occuper de leurs petits rejetons, le grabuge dans les rues de la Belle Diantra devait être aussi crépitant que des braises chaudement ravivées à gros coups de tisons.
« C’est le bordel dehors, vous avez entendu ? C’est une aubaine. »
La diversion pour eux une fois sortis d’ici se posait naturellement comme la solution la plus adéquate. Restait le principal souci du fer qui les maintenait en cage comme de véritables lions affamés ; et, plus mortelle, la présence d’un Conrad en pleine santé, prêt à leur faire avaler leurs mâchoires, et plus si affinités.
« Toi. » Elle désigna Menelor par le regard qu’elle lui décocha, aussi clair et incisif qu’une empoignade par le col. « Tes informations sont capitales pour nous. » Elle fit comprendre d’un petit haussement d’épaules qu’il n’était évidemment pas à l’ordre du jour d’appeler un chat un chat, aussi éviterait-elle le terme clair et concis d’évasion. « Il s’agit de se mettre d’accord et de pouvoir se baser sur ces périodes de temps pour … effectuer la manoeuvre. »
Elle ne laissa le temps à personne de renchaîner, de se plaindre ou d’épiloguer, poursuivant sur un ton aussi peu audible que possible pour les autres.
« Mais hors de question d’aller jeter deux d’entre nous dans la fosse aux lions sans savoir la certitude qu’aucun ici présent ne compte la jouer personnellement. C’est notre seule chance, alors autant éviter les coups en traître. » Le froncement caractériel de ses sourcils fit comprendre au nouveau venu – qui, admettons-le, ne lui inspirait qu’une méfiance affichée - que s’il comptait s’échapper en utilisant les profitables atouts des autres, il pouvait compter là-dessus et boire de l’eau.
« Il est temps de se mettre d’accord ; les trouillards et les petites natures peuvent retourner à leurs activités. »
Le message était on ne peut plus clair.
Menelor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mar 28 Fév 2012 - 13:49
« J'vous avais bien dit d'êtr' plus discrets. »
Abrutis. À parler aussi bruyamment, ils ne finiraient que part tout foutre en l'air. Menelor avait chuchoté, de sa voix éraillée, mais tout le monde dans la cellule avait entendu distinctement ce qu'il avait dit, ou du moins traduit le son bourru et rêche.
Si Menelor, lui, parlait peu, c'est qu'il analysait chaque comportement, chaque idée et chaque évènement. C'était une caractéristique qu'il avait développée lors de son charmant séjour dans cette cellule. À écouter le garde, le moment était opportun. Il ne savait pas ce qu'était l'Ivrey et le roi était peut-être bel et bien mort. Mais à vrai dire, il s'en foutait royalement. Les faits étaient là : la caserne était dégarnie et de nombreuses émeutes éclataient là, dehors. Les effectifs des gardes étaient considérablement réduits et c'était bien la première fois depuis longtemps que cela se produisait. En plusieurs années, Menelor attendait le moment pour agir. Ils étaient 3 gardes à surveiller les détenus. Peut-être une dizaine dans la caserne à ce que savait le pirate. Pour les submerger, il faudrait libérer la totalité des prisonniers qui, d'après Conrad, devraient être une vingtaine. Avec l'avantage du nombre, la garde Diantraise ne ferait pas le poids. Même si la majorité des condamnés étaient épuisés, affaiblis par les cachots et le manque crucial d'activité physique, cet avantage trancherait leur réussite. Du moins fallait-il l'espérer. C'était une occasion en or qui ne se reproduirait pas. Le seule problème demeurait le plus épineux : comment sortir de la cellule ?
Pour l'instant, l'idée la plus sensée semblait -étonnement- venir des murmures du sang-mêlé à l'air si torturé, aussi déplaisante fut-elle. Si Menelor ne se retourna pas au son de sa voix, il étudia silencieusement son idée. Le vieux croulant était déjà à moitié mort et un cadavre attirerait des gardes. Cela prendrait le temps qu'il faudrait mais ils ne prendraient pas le risque de laisser pourrir une carcasse dans la cellule. Cela attirerait les rats, les nuisibles mais aussi les maladies et autres problèmes. Et si une épidémie était déclarée dans la prison, les gardes risqueraient d'être contaminés. À cela, même le grand Conrad ne voudrait y laisser sa peau. Les autres propositions semblaient trop peu fiables. Si des conflits simulés éclataient dans la cellule, Conrad les laisseraient. Il avait trop peu d'attachement aux détenus pour les empêcher de s'entretuer. Au contraire, ils leur offriraient un spectacle savoureux…
Non. Le plan était clair et concis dans l'esprit de Menelor. Il suffisait d'allier les idées de chacun et d'agir rapidement. Son œil unique se posa successivement sur Halvdan, dont les chaines épaisses s'entrechoquaient dans un bruit lourd de ferraille, puis sur chacun des détenus. Le muscles saillants et puissants du colosse seraient sûrement un atout très utile. De plus, il était fraîchement arrivé donc en pleine possession de ses capacités. Un rat s'aventura de curiosité vers les orteils du jeune pirate. Son œil lui suffit pour agir assez rapidement et assommer le rat d'un coup de pied. Le contact avec le nuisible gras et encore chaud le dégouta. Il était vraiment temps de sortir d'ici.
Quand la rousse s'adressa à lui, il approuva ses paroles. Alors, Menelor trouva opportun le moment de prendre la parole :
« 'Va falloir agir maintenant, rapidement et surtout … ensemble. »
Son œil bleuté se posa un instant sur l'homme enchainés. Il n'avait pas besoin de mots inutiles. Pas besoin de prendre le risque que les gardes entendent son plan. Un regard insistant suffit pour faire comprendre à l'homme qu'il aurait besoin de lui.
Alors, Menelor se leva péniblement. Ses jambes décharnées s'animèrent d'une énergie nouvelle, et tentèrent lentement de le hisser debout. Ses muscles frémirent un moment et sa position manqua de s'effondrer pendant quelques instants. Puis il s'aggripa aux pierres humides du mur et quand son corps se hissa de toute sa hauteur, il chancela, des étoiles apparaissant devant son œil unique. Sa vue se brouilla un moment et il s'arrêta, effrayé. Il était vraiment resté trop longtemps dans cette cellule. Quand il reprit l'habitude de se mouvoir, il s'approcha doucement du vieux. Les autres détenus l'observaient silencieusement, ne sachant que trop peu ce qu'il allait faire. Arrivé au niveau de Robb, celui-ci aurait pu paraître déjà trépassé, étouffé dans son propre vomi, s'il ne respirait pas faiblement, le corps parcouru de petits spasmes. Il exhalait déjà l'odeur de la Mort. La tâche ne fut que trop facile. Menelor s'accroupit difficilement face au vieil homme et mima de prendre son pouls dans le creux de sou cou. À travers la membrane fripée de sa peau, il put percevoir les battements réguliers de son cœur. Une pression suffit pour enfoncer ses doigts fins, semblables à des araignées blafardes, et bloquer la circulation du sang qui irriguait son cerveau. Le vieux Robb ne frémit qu'à peine à ce contact. Puis ses yeux s'ouvrirent, paniqués, pour se poser sur Menelor. Une expression déchirante sur le visage, ses yeux sortirent convulsivement de leurs orbites. Un instant après, Robb finissait son sommeil dans les limbes de Tyra.
Le pirate ota ses doigts du corps, à la fois écœuré et satisfait de sa besogne. Il prit délicatement le rat mort qu'il avait assomé de ses pieds nus et le posa devant le mort, tel une offrande ridicule. Alors sa voix éraillée éclata dans le calme lugubre de la prison :
« Mort ! L'mort l'vieux ! Mêm' l'rat qui l'a bouffé l'est mort ! »
Il tenta de s'éloigner vivement de son œuvre mais ses pieds maladroits s'entrechoquèrent et Menelor s'étala de tout son long sur le dos, ajoutant inconsciemment de la crédibilité à son comportement presque théâtral.
Halvdan Andersen
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 10 Mar 2012 - 23:46
Après des mois -des années pour certains- passés à végéter, ressasser sa hargne, chasser les rats, se tourner les pouces et se gratter les puces, voilà que toute la bande s'activait soudainement! Qui l'eut cru? Tel un géant somnolent émergeant de ses songes nébuleux, d'un sommeil immémorial, l'équipée s'ébranlait à l'unisson, activant ses neurones, chuchotant avec fébrilité, planifiant myriade de stratagèmes, faisant preuve d'une inventivité sans pareille mesure (ou presque)! Et Halvy écoutait. Il y avait du bon un peu partout, chacun amenait un petit plus au plan -et attirait un peu plus l'attention des gardes-, mais en fin de compte ce fut la rouquine qui mit fin aux délibérations, et le borgne qui fit le premier pas. Gratifié d'une œillade lourde de sens, l'enchaîné de service comprit qu'on allait bientôt recourir à sa légendaire douceur pour quelque tâche ingrate. Et lorsqu'il observa Menelor se traîner jusqu'au vieux débris, un spasme parcourut son échine. Par réflexe il entreprit de se lever, de bondir à sa gorge comme un dément, d'empêcher cet acte ignoble coûte que coûte... et puis vint la raison. Cette voix froide, sèche, impérieuse qui nous perce de part en part de sa justesse, car (et mes excuses d'avance pour cette figure de style pitoyable é.è) la raison... a toujours raison (c'est fini pouvez rouvrir les yeux). Bah... peut-être valait-il mieux pour le vioc qu'il y passe maintenant. Après tout il n'était pas même sûr de pouvoir le sauver? Et qui sait, ce pauvre bougre ne le désirait peut-être pas! Ah... les bateaux que l'on se monte pour avoir bonne conscience. - Mort ! L'mort l'vieux ! Mêm' l'rat qui l'a bouffé l'est mort ! Si ça ce n'était pas un signal, ça y ressemblait ma foi fortement! - Beuarh! Va nous r'filer la peste l'animal! LA PESTE!! ponctua donc le suderon "au cas où", tandis que son complice chut avec grâce et volupté dans la paillasse et les immondices. Miam. Avec force grognements, notre bon ami Conrad leva laborieusement sa bedaine ondulant telle l'Eris en pleine tempête sous tant d'agitation. Il enjoignit un troisième comparse à venir lui prêter main forte avant d'ouvrir la porte à un Adrian aussi tendu qu'attendu par toute sa meute idolâtre. C'était tout juste s'il ne lui manquait pas le tapis rouge et les lunettes de soleil. Mais trêve de divagations: tout en tenant l'auditoire en respect, il s'avançait suspicieusement au travers de la cellule, poignée en main, paré à défourailler au moindre geste brusque. On intima alors à la bande de partir se terrer dans un coin pour lui laisser le champ libre. Le colosse attirait à lui seul une bonne part de l'attention, d'ailleurs Halvdan semblait presque... jaloux. Depuis qu'on l'avait enchaîné, la garde faisait montre de moins d'intérêt à son égard. Plus une once d'inquiétude dans leurs regard, c'était devenu un animal maté, voilà tout. Serrant les mâchoires, il se retourna vers les autres et haussa les épaules, mimant grossièrement un "on a pas le choix". Le choix non, des idées oui. Faisant dos aux gardiens en retournant vers le mur, il chuchota à l'adresse de ses compères: 'coutez les gars, si on laisse passer c'te chance c'est mort pour s'tailler, mais c'pas non plus une raison pour y aller comme des bourrins. On va la jouer fine. Conrad rouvrira sûr'ment pas la porte avant l'dernier moment, c's'ra notre seule chance, et là vous d'vrez donner tout c'que vous avez. Y'a pas quat'mètres à faire jusqu'à la sortie, faudra courir comme z'avez jamais couru. Toi, il désigna l'armoire à glace, t'es largement assez balèze pour renverser un maton, t'arrête pas en route. Si ça foire, vous autres z'essayerez de tenir la porte et d'occuper l'autre glandu qui transbahute le corps, comme ça l'un d'vous chope l'vieux et l'cale entre la porte et la grille pendant c'temps. Maint'nant qu'il est mort autant qu'il nous aide un dernier coup. S'arrêtant une seconde, il réfléchit à ce qu'il pourrait faire dans l'histoire -chants et chorégraphie d'encouragement mis à part. J'peux pas aller plus loin que l'milieu d'la pièce a'c ces putain d'chaînes, faudra qu'vous m'balanciez le zigoto, là, qu'vous puissiez vous concentrer sur Conrad et l'troisième mecton qu'vient d'arriver. Oui, il avait prévu d'utiliser ses chaînes et n'en démordrait pas. L'autorité vaincue par son propre emblème. Il devait être un peu poète dans le fond, allez savoir.
On laissa donc les choses se dérouler dans le calme, pour l'instant. Le troupeau était finalement parti s'entasser dans son coin et Adrian ramassait son paquet avant de s'en retourner, scrutant toujours avec méfiance nos bons samaritains. Ciiiinq mètres. Quaaaatre mètres. Troiiis mètres. Deuuux mètres. Allez grouille! Un mètre quatre cinquièmes. La serrure commençait à couiner sous les irrévérencieux assauts de la clef. Un mètre trois quarts. La grille pivota dans un grincement d'outre-tombe. Un mètre et demi! - Maintenant, allez! Comme un seul homme, il s'élancèrent. Mus par l'énergie du désespoir, le désir de liberté, l'envie de vengeance qui les rongeaient, tout cela à la fois, ils devenaient un raz-de-marée incoercible et fulgurant! Le géant déferla sur un Conrad pris de court, l'ivrogne passa devant, délesté du fardeau de sa peur et prêt à encaisser tout ce qu'on pourrait mettre sur sa route. Même l'enfant participait, transportée par sa rage elle se servait de tout ce que son corps frêle pouvait lui offrir: mordillant, cognant de ses poings menus où siégeait la virilité méphitique des bourreaux. Ils étaient sept contre trois, se jetant à corps perdu dans la mêlée, mais il en était toujours un qui attendait son heure. Approché aussi près que lui autorisaient ses fers, il se préparait sans un bruit, faisant signe à ses camarades de lui expédier Adrian. Et l'on répondit enfin à son appel. - OUUUUUH TU LA SENS MA GROSSE CHAÎNE LA?! vagit-il tel un taureau enragé, bave aux lèvres, alors qu'il recevait son colis, passant ses liens par-dessus la tête de sa victime attitrée et les tirant en arrière de toutes ses forces, pressant de son panard le dos du bougre pour augmenter la force de l'étreinte. FINISSEZ-MOI CES RACLURES D’ÉTRONS NOMDITCHÛ!!! aboya-t-il, conviant poliment ses camarades à écourter les réjouissances. Sept contre deux, l'équilibre semblait rétabli. Tout en croisant ses chaînes pour éviter de laisser s'échapper sa prise, il s'élança épaule en avant vers son compagnon de jeu. Percutant le garde avec plus de brutalité qu'il n'était nécessaire -Halvdan quoi-, le bestiau versa avec celui-ci dans la paille humide et touffue. Pour peu on aurait cru voir deux jeunes et fougueux tourtereaux en plein ébat dans le fond d'une grange. Chacun en pris pour son grade: poings, avant-bras, coudes, tête, tout était bon pour faire couler le sang! Sentant l'air lui manquer, le geôlier finit par tâtonner son côté pour en extirper sa lame, seule assurance vie décente en pareille situation. Trop occupé à lui refaire le portait, son assaillant ne décela la manœuvre qu'au dernier moment. Les mains prises, il écrasa de son genou la paluche aventureuse avant que celle-ci n'atteigne son graal. Enfin, dernier geste teinté d'héroïsme, notre Ydrilote expatrié se releva dans un hurlement de fureur pure et tira comme un buffle sur ses liens, remettant sur pattes le maton endolori qu'il envoya valser jusque contre le mur. A moitié assommé, ouvrant et refermant sa bouche comme une carpe à l'air libre, le pauvre Diantrois n'était pas encore au bout de ses peines! L'enchaîné se jeta tel l'aigle sur le rat, cognant comme il n'avait plus cogné depuis fooort fort longtemps! - AH PAR LE SAINT CON DE NÉERA C'QUE ÇA M'AVAIT MANQUÉ!!! commenta-t-il, joueur, en distribuant marrons et châtaignes à tout-va.
Noémie Gethlindor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Dim 11 Mar 2012 - 11:45
Alors qu’à l’accoutumé, tout le monde fermaient leurs gueules, eh bien là ça partait dans tous les sens. Il aurait fallut être le plus discret possible mais sincèrement parler autant alors que d’habitude personne ne disaient un mot c’était d’office suspect. Et. Surtout que tout le monde étalaient ses propres idées, ça devenait bordelique. Voilà qu’après la proposition de Noémie, un jeunot défigurée fit la proposition d’envoyer les deux donzelles « occuper Conrad ». QUOI ??????? La jeune voleuse se retenait un maximum pour ne pas exploser. Elle en avait déjà assez reçu comme ça! Il ne pouvait certainement pas savoir que Conrad était réellement un gros porc dégoulinant de sueur. A chaque passage, Noémie revint en vomissant de plus belle. Alors pour rien au monde elle y retournait de son plain grès. Sa colère pouvait se remarquer avec une respiration plus présente. Mais elle se calma assez vite car la jolie rouquine entreprit la suite des évènements.
« C’est le bordel dehors, (..) à leurs activités. »
Effectivement les gardes avaient parlé d’une émeute ou d’une révolution. Mais ce que retint principalement Noémie, c’était un nom. L'Yvrey, donc en outre le comte de Scylla. Ce fumier de première était à Diantra ! Noémie n’avait plus qu’une envie, sortir de là. Il est vrai que face à une armée elle ne peut rien, mais sa haine envers cet homme était si grande qu’elle ne peut s’empêcher de s’imaginer la déverser sur lui. Durant plus de trois ans, la voleuse essaya de le retrouver et de se venger. Mais c'est en prison qu'elle se retrouva et non devant le dît comte. Mais pas le temps d’imaginer plus longtemps. Voilà que le borgne prit également la parole.
« J'vous avais bien (...) bouffé l'est mort ! »
Voilà qu'il entreprit une action, qui à vrai dire ne touchait pas vraiment Noémie. Ce vieux allait de toute manière mourir et n’aurait pas su nous suivre lors de l’évasion. Alors autant qu’il nous serve à quelque chose. Pourtant un prisonnier voulu intervenir. L’enchaîné. Qui se leva, mais qui n’en fit pas plus. On ressentait bien qu’il avait du mal avec ce geste. Mais tant pis, il le fallait. Voilà que Conrad et ses gardes entreprirent de se débarrasser du corps. Les autres prisonniers ont dû se mettre dans un coin. Logique non ? Comme s’ils allaient nous laisser en total liberté et hors de contrôle. ‘Fin bref, l’enchaîné prit la parole.
'coutez les gars, (…) mecton qu'vient d'arriver
Mais il est malade !!! Noémie n’eut même pas le temps de réfléchir encore plus que tout le petit groupe s’élançait. Fallait y aller. Et sans savoir réellement pourquoi, certainement avec un grain de folie. Noémie s’élança également. Après le colosse qui bouscula Conrad. La jeune voleuse entreprit alors de coincer la porte avec le corps avec d’autres prisonniers. Voilà que c’était le bordel total. L’enchaîné nous criait de lui balancer un garde mais c’était facile à dire ! Après quelques instants il avait obtenu ce qu’il voulait. Noémie ruait de coup par-ci par-là. Ça volait de tous les côtés. Bien sûr, les gardes avaient un avantage, celui des armes. Des blessées ils en auraient certainement. Mais les prisonniers, dans un excès de rage, avec une monté d’adrénaline soudain, donnaient tout ce qu’ils pouvaient. Surtout que l’attraction principale fut le colosse. Les autres gringalets pouvaient alors profiter de cela en mordant, griffant, frappant avec poings et coups de pieds. Noémie quant à elle, avait encore une certaine partie de sa force. Étant nourrie par les faveurs du gros porc. Elle sauta sur le dos du deuxième garde. Entourant sa taille de ses jambes et son cou de ses bras qu’elle essaya de serrer le plus fort possible. Conrad était trop occupé avec le colosse et d’autres prisonniers. Voilà donc qu’elle déstabilisa le garde. Il fallait en profiter. Le ruer de coups avant qu’il ne s’empare de son arme.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Dim 11 Mar 2012 - 12:42
Ah le bordel inhérent à une bataille rangée! Vous avez beau faire tous les plans du monde, les plus parfaits qui soit, réglés au poil de cul à la fin ça finit toujours pas un bordel monstre où chacun essaye de tirer sa part du lion. Ici c'était de Conrad qu'il était question : à voir la tête de ce porc , il n'envisageait pas une défaite à 3 tout armés et en bonne santé qu'ils étaient contre 7 pauvres malheureux prisonniers, mal nourris et violentés par leurs soins.
Le colosse courut le sprint de sa vie et réussit à déstabiliser Conrad. Adrian ayant été délesté de son fardeau, Halvdan s'occupait de son cas. Quant au troisième garde il s'était fait proprement maîtrisé par une Noémie en furie et par un étranglement arrière qu'Aarnis, en tant que passionné et pratiquant de combat rapproché à mains nues, apprécia fortement. La petite avait du potentiel et il se prit à songer à un entraînement avec la jeune femme. Cette vision lui donna alors une idée. Tout d'abord il bloqua la porte avec le corps du vieux ainsi que l'avait suggéré Halvy. Ceci fait il se rapprocha du groupe qui s'était formé autour d'un Conrad qui moulinait dans le vent afin de tenir les prisonniers en respect.
Et il beuglait, couinait, suait sa peur tout en s'épuisant à garder une distance entre ses anciens protégés et lui. Aarnis n'étant arrivé que récemment il était de fait plus frais que les autres même si son état de forme était loin de son niveau habituel. Tout se passa très vite : il poussa l'armoire à glace, qui, surpris trébucha et s'empala sur la lame de Conrad. Ce dernier, plus surpris qu'une pucelle à qui l'on présente son premier vit, la lâcha emporté par la masse de l'armoire Humaine. Aarnis en deux pas prit son impulsion, et écrasa son genou dans la face médusée du gros porc, le tout dans un délectable bruit d'os brisés. D'aucuns diraient que lorsqu'il sauta il aurait poussé ce cri de guerre étrange "BROOOOOOOUUUTTTEEE MOOIIIIIII L'ZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIB" mais le chaos ambiant empêchait de distinguer clairement les voix. Quoiqu'il en soit Conrad était maintenant à terre, des morpions plein le visage, des étoiles devant les yeux et les visages aux sourires béats au dessus de sa tête.
Aarnis dit alors :
- Et bah mon p'tit Conrad ça fait quoi de se retrouver par terre? Pas très agréable hein? Oh attends quelques secondes je viens d'avoir une idée géniale.
Ce disant il délesta le gros porc de ses clé et s'en fut libérer Halvdan de ses liens. Il remarqua au passage que la tête du garde qu'étranglait la petite brune était devenu tout bleu.
- Je crois que tu peux le lâcher, fit-il d'un air dubitatif. Il me semble, mais je ne suis pas médecin, que le bleu là est dû au manque d'oxygène. M'enfin moi j'dis ça j'dis rien j'en pense pas plus j'en pense pas moins.
Et il se détourna. Arrivé près d'Halvdan, il s'arrêta quelques instants pour regarder celui-ci démolir Adrian à coup de poings, bien que celui-ci fut probablement déjà mort :
- Euh, Halvy?
Et là Halvdan se retourna le visage en sang , l'arcade sourcilière coupée, la bouche rouge tordue dans un sourire qu'un enfant de cinq ans devant une pomme d'amour n'aurait pas renié.
- Je viens te libérer de tes chaînes.
Une fois cette action effectuée il ordonna aux autres de relever Conrad et de l'amener. Il passa les chaînes dans un anneau fixé au mur, puis il attacha Conrad, de sorte que celui-ci même en s'affalant restât debout. Ainsi enchaîné les bras en croix il était à leur merci... Et ils risquaient de ne pas en avoir.
- Bon! Bah c'est pas le tout mais le temps passe hein? La liberté m'attend en dehors de ces murs et elle est assez pointilleuse quant aux horaires qu'elle fixe. Sur ce...
Il s'éloigna et en franchissant le cercle des prisonniers avides se dirigea vers la rouquine :
- Il est à vous gente damoiselle, fit il en mettant un genou à terre et en lui baisant la main.
Puis il se releva et sortit de la cellule à la recherche de vêtements propres.
Conrad cria beaucoup...
Au début..
Et puis plus rien.
Rien que le silence à peine troublé par les échos de la guerre, étouffés par la pierre froide des murs.
Rien que le silence qui allait les mener vers la liberté.
Morkam
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Lun 12 Mar 2012 - 11:15
La rouquine d'un regard fit comprendre a Morkam son avis sur la question, mais ce ne fut qu'un sourire narquois qu'elle eut comme réponse, si parmi tous ces prisonniers, il en était un a qui il ne fallait pas donner la moindre once de confiance c'était bien a notre jeune pirate Morkam aussi appelé par ses frères de la piraterie "Main Noire" pour ce long gant de cuir noir dont les attaches en lanière semblait caché quelque chose de plus horrible et noire encore que son âme. Lorsqu'il observa le borgne Menelor faire ce qu’apparemment ce que quelque uns se répugnait a faire, notre pirate eut un sourire non masqué a la vue de ce geste, c'était nécessaire certes, mais tellement bon de faire couler le sang. Faire sa place, plus besoin Morkam avait déjà fait son nom dans la piraterie bien que cela ne fut que depuis peu de temps a vrai dire,et le fait qu'il soit jeune lui donnait un avantage, on le sous-estimait et il profiterait de cette facette pour les égorgés tous un pas un si il le pouvais...peut-être dans un avenir pas aussi lointain qu'il le pensait.
« Mort ! L'mort l'vieux ! Mêm' l'rat qui l'a bouffé l'est mort ! »
"..."
La suite fut sublime, comme il aimait, un vrai bordel, et quoi de mieux que de laissé la besognes a ceux qui estimait devoir la faire, pourquoi user de ses forces lorsque d'autres peuvent le faire a votre place? Vous permettant ainsi d'agir plus aisément? Morkam laissait les orageux et haineux s'occuper des gardes, le plus beau fut l'enchainé le dénommé Haldvan, une brutalité pareille c'était magnifique comme-même se dit-il dans un sourire des plus affiché. La suite fut par contre admirable bien que sa manquait de classe, mais après tout c'est le résultat qui compte non? La Noémie montra une rage assez impressionnante il faut l'admettre, après tout elle en avait eut pour son grade et a cela il se mit a rire en passant près d'elle lorsque tout semblait maitrisé.
" ahah....pas mal du tout...pour une fille "
- Je crois que tu peux le lâcher, fit-il d'un air dubitatif. Il me semble, mais je ne suis pas médecin, que le bleu là est dû au manqued'oxygène. M'enfin moi j'dis ça j'dis rien j'en pense pas plus j'en pense pas moins.
Aarnis, oue voila c'est son nom, un peu trop gentleman a son goût, tu peux le lâcher il avait suggéré, personnelement, Morkam aurait continuer jusqu’à ce que la gorge de ce bâtard de garde soit entaillé, tranché, aussi il se baissa et s’empara de l'épée de ce dit garde. Et sans laisser le temps a Noémie de pouvoir répondre a la question du blondinet, il égorgea le garde , valait mieux être sûr, car des gens qui s'échappe de la mort il en avait vu plus d'un au cours de sa vie de pirate, lui-même étant un de ces rescapé de la Mort.
" Maintenant on est sûr ..."
Il observa le garde avec un sourire des plus beau qu'il avait a offrir, il aimait tuer et faire couler le sang, cela se voyait sur son visage, il avait prit un plaisir a le faire, ni mué par la rage ou le désir de vengeance, non juste le plaisir de voir couler le sang. Il sortit du cercle des prisonnier sans leur adressé le moindre regard et se dirigea vers la sortie pour se diriger vers la table, ou ces gardes aimait a se goinfré, il empoigna la première bouteille de vin qu'il aperçu pour se l'enfilé a grande bouche, n'hésitant pas a se servir de petit morceaux de bouffe dans les assiettes des gardes sur la table pour reprendre des forces, la lame toujours a la main.
"grunch...mmm bon...où sont mes effets..?"
En cherchant il aperçu le râtelier d'armes, intéressant...très-même et c'est ce porc de Conrad qu'on entendait plus qui avait sûrement les clés, ah non c'était le blondinet puisqu'il avait libéré la montagne de muscle. Puis sentant le goût de la liberté notre pirate se mit a fredonner dans un murmure des paroles tout en retournant voir Aarnis.
"Grâce au clefs de la cage, il faut payer le diable..mmm..et prier pour la forme..mmm"
Lorsqu'il l’aperçu, il le fixa un moment, puis il décida de lui adressé la parole.
" Aarnis c'est ça...? Ouvre ce râtelier..."
Lui lâcha-t'il sans le moindre tact, après tout pourquoi en aurait-il? Il voulait se barré d'ici et le fait que ce blond possède les clés n'était pas pour l'enchanté. "Et fait vite, j'ai envie de me tirer d'ici rapidement.."
Eden
Drow
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Lun 12 Mar 2012 - 21:08
Ces humains étaient vraiment des sauvages. Et après on disait des Sombres... Tout se passa terriblement vite et à peine Chaz eut-il proposer de tuer le vieux Robb pour attirer les gardes dans la cellule qu'une multitude de contestations, de soit-disant meilleures idées qui s'apparentaient plus à des bourdonnements incessants et des tentatives de se donner bonne conscience, vinrent lui agresser les oreilles telles des mouches un peu trop collantes. Finalement l'un des prisonniers mit en application l'idée du sang-mêlé de se débarrasser du vieux débris et Chaz recula de quelques pas, non pas pour ne pas avoir à subir ce spectacle qui n'avait rien de choquant pour lui, mais plutôt afin ne pas récolter une énième fois les coups des gardes qui rejetteraient forcément la faute sur le demi-drow.
« Mort ! L'mort l'vieux ! Mêm' l'rat qui l'a bouffé l'est mort ! »
Et puis toute la cohue se jeta telle une bande de lions affamés sur les trois tauliers et avant que ceux-ci ne réalisent que tout ceci n'était qu'un plan grossier pour s'échapper de la cabane, ils étaient déjà quasiment hors d'état de nuire. L'effet de surprise avait bien fonctionné. Le rôle de Chaz ? Un peu étonné par la soudaineté de l'attaque, il avait à peine pu placer un coup et s'était donc contenté de cadenasser le troisième garde à l'aide de ses longs bras avant que celui-ci n'aille s'empaler sur la lame de Conrad.
Il se redressa de toute sa taille pour faire face à un Conrad mal en point et attaché au mur, le dépassant d'une bonne dizaine de centimètres, et laissa échapper un rictus, tout en le transperçant de son regard meurtri par les exactions que cet enfoiré lui avait fait subir. L'ironie du sort.
« Tu m'as tellement ... bien ... traité, hein, fils ... de ... pute. » lui cracha t-il en ponctuant sa phrase d'énormes coups de poings dans la grosse bedaine de ce plein de soupe, qui lui coupèrent le souffle et lui firent cracher son sang. Il conclut sa série par un puissant coup de tête dans le nez de l’enchaîné, avant de lui cracher au visage et de le laisser aux bons soins de la rouquine. Pas besoin de se salir davantage les mains.
Il avait faim désormais. Il sortit de la cellule, enfin libre, et se dirigea vers la table à son tour pour s'emparer de tout ce qui était, de près ou de loin, comestible, afin de se remplir la bidoche avec autre chose que la merde qui l'avait nourrit pendant près d'un an. Il engloutit une sorte de soupe qui en temps normal lui aurait parut moisie mais dans cette situation, c'était un délice. Une aubaine. Son regard se posa alors sur cet autre prisonnier qui avait égorgé l'un des gardes notamment, et qui avait visiblement le râtelier d'armes en ligne de mire. Il semblait décidé à se tailler d'ici bien lâchement avec tout l'attirail... C'était une blague, nan ?
« Tu crois que je vais te laisser te barrer avec les armes comme ça ? Et nous on prend quoi, le pain ? Hé le blond, file-moi les clés, on va partager les armes. » fit-il sèchement en tendant la main vers Aarnis, se plaçant entre lui et Morkam.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Sam 17 Mar 2012 - 22:10
Tout s’était passé à une vitesse fulgurante.
A peine la pression avait-elle été relâchée sur le cou parcheminé aux veines bleuies de Robb que c’était la tension de la cellule qui s’était alors exercée avec force, laissant chaque prisonnier dans l’expectative, les muscles contractés, l’esprit agité de pensées chaotiques et brumeuses. Agir vite, et bien, pour ne pas laisser s’échapper l’occasion presque irréelle qui s’imposait à eux comme l’évidente promesse d’une liberté utopique.
Le silence les étouffa alors que le premier garde se redressait lentement, comme s’il savait d’avance ce qu’il se passerait, marchant jusqu’à l’échafaud avec la lenteur du condamné. Sa main serrant la garde de son arme, son regard broussailleux faisant office de dissuasion singulière. Trois, deux, un pas, et il était alors aux côtés de Robb.
Comme un seul homme, ils bondirent, montés sur les ressorts de la colère et de l’adrénaline. Coups de pieds, coups de poings et coups de tout objet à portée de main, contendant ou non, furent distribués et échangés à un si bon escient qu’il ne serait presque pas étonnant d’imaginer que plusieurs prisonniers se frappèrent sans s’en rendre compte. Le chaos aidant, Conrad et son collègue, pris de court, tentaient d’intervenir sans vraiment pouvoir, le corps du défunt obstruant momentanément leur route.
A peine le premier garde défait, durent-ils se charger des deux restants. Et le dernier n’était pas le moindre, puisque le large Conrad les attendait avec la ferme intention d’en occire un ou deux. Epée au poing, il s’agitait en tous sens. Et pourtant, à force d’acharnement et de persuasion, ce fut le corps du second garde qui rejoignit son collègue.
Ne restait plus que le morceau le plus grassouillet, qui, accroché comme il se devait, était offert aux yeux avides de vengeance et aux souffles endurcis du cercle de prisonnier.
Galamment, le blondinet accorda à la rouquine le plaisir d’en finir avec un Conrad particulièrement mis à mal. Ce à quoi elle ne rechigna pas. Partageant brièvement son plaisir modestement offert avec un Chaz qui fit goûter au chef geôlier les joies du coup de crâne, l’ancienne pirate se chargea de rappeler plusieurs fois à l’ordre le membre le plus incontrôlable du garde par quelques talons fermement et violemment assénés, avant de lancer à la cantonade les paris sur quelle zone serait la plus judicieuse pour tatouer à vif les mots « fils de chienne » sur ce cher messer. Les gémissements, puis les cris qui enjoignirent le débat firent comprendre au reste de l’assemblée que l’artiste était en plein chef-d’œuvre, et si la musicalité des grognements inspira tout d’abord la rouquine, elle fut rapidement forcée de calmer le garde par une droite hargneuse, quelques camarades suggérant d’autres coups anesthésiques qui furent aussitôt appliqués.
Ne manquant pas de dédicacer l’harmonieux dessin corporel fait au coutelas, Kassandra proposa à quelques camarades d’ajouter une touche finale, avant d’en finir avec Conrad, qui nageait en plein delirium mortel. Se décidant à laisser là sa toile achevée, la jeune femme planta le couteau sans autre forme de procès à même la chair, l’abandonnant là comme un vulgaire crayon. Le tatouage, bavant d’une lueur écarlate, affichait clairement la couleur sur l’épais et gras torse de l’odieux personnage.
Alors qu’elle laissait là le corps meurtri et définitivement mort de Conrad, Kassandra entendit les voix s’élever, et la faim, jusque là sourde, crier sa douleur agressivement à travers les deux prisonniers qui se jaugeaient, l’un jeune, l’autre à la peau si tannée que le soleil avait du y forger son empreinte.
L’heure n’était pas encore à s’étriper alors qu’ils venaient tout juste de s’en sortir. Ce qui les guettait dehors, c’était au moins la révolte. Et seul les dieux se doutaient bien de ce que la mort d’un roi peut bien provoquer chez autrui.
« Il a raison. Soit on partage, soit tu finis dans le même panier qu’eux. Tu nous planteras un couteau dans le dos plus tard. » ironisa t-elle à peine, croisant les bras alors qu’elle jaugeait le jeune garçon. Décidément, il ne faisait rien pour s’attirer un semblant de confiance ; et même chez les meilleurs traîtres, c’était le genre de qualité dont on ne se dispensait pas, surtout dans ce genre de situations.
Rapidement, il fallait se décider, et surtout, espérer que la situation qui avait tourné en leur avantage de manière miraculeuse, ne vire pas au bain de sang, ce qui aurait le même effet que de se tirer une balle dans le pied.
Menelor
Humain
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Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Mar 27 Mar 2012 - 17:00
Le chaos s'ensuivit.
Menelor, après avoir chuté au sol, resta un instant, gisant et à moitié inerte, la joue collée contre la paille aux arômes si charmeurs. Le simple fait de devoir se relever semblait lui demander déjà trop d'efforts. Au loin, il entendit des éclats de voix. Des cris. Des coups. Face à lui, le corps du vieux Robb le fixait toujours de ses yeux de mort, de ses yeux vides.
« OUUUUUH TU LA SENS MA GROSSE CHAÎNE LA ?! FINISSEZ-MOI CES RACLURES D’ÉTRONS NOMDITCHÛ ! »
Menelor rampa au sol en tenta de s'extirper de ce bordel sans nom. Un corps trébucha contre lui mais il ne prit pas le temps de s'arrêter pour voir de qui il s'agissait. S'il ne pouvait se relever, il devait s'éloigner des combats pour ne pas recevoir malencontreusement une lame dans le crâne. L'urine qui n'avait pas encore séché imbibait ses vêtements, transformant ses mouvements en bruits spongieux écœurants.
Un pied botté de cuir clouté écrasa les doigts du pirate qui ne put réprimer un hurlement, mais qui resta étranglé dans sa gorge desséchée. Sa main, elle, émit un petit craquement, son annulaire formant un angle légèrement inquiétant et ralentit sa procession. Il porta son doigt dans sa bouche pour tenter d'apaiser sa douleur mais les effluves que dégageaient le sol l'en dissuada. De bras puissants l'empoignèrent par la fine étoffe qui lui faisait office de vêtement. Menelor paniqua dès l'instant où le contact se fit, déjà persuadé d'être mort. Mais les muscles le hissèrent sur ses jambes pour le faire tenir debout.
Dans la cellule, gisaient déjà les trois gardes. Amochés jusqu'à être méconnaissables, ils ne bougeaient presque plus. Était-ce les derniers nerfs qui agitaient le corps déjà mort ou un garde simplement assommé ? Peu importait à présent, maintenant que tout était fini. Menelor ne reconnut que Conrad, étalé sur le sol de tout son long, qui avait l'air d'avoir subi les assauts et les coups les plus violents des trois misérables. De grosses marques étaient bien imprégnées sur son corps trop gras. Si les affrontements s'était déroulés vitesse éclair et que tout était déjà terminé, les prisonniers, eux, se jetaient sur les armes ou dépouillaient les gardiens. Des voix retentissaient encore mais c'était les cris des autres prisonniers, alarmés par ce qui s'était passé dans la cellule principale, qui couvraient tous les bruits.
Menelor, lui, fut attiré par un bien autre butin que les poches et les armes d'un garde trop grassouillet. La table était couverte de quelques victuailles déjà trop appétissantes pour y renoncer. L'ancien pirate se jeta sur le banc de bois qui se renversa dans sa course puis se remplit l'estomac -sans se préoccuper des étoiles qui dansaient de fatigue devant son œil- de fromage de chèvre, de pain un peu sec mais pas rassis et surtout d'eau fraîche. La sensation d'avoir quelque chose dans le ventre lui redonna un peu d'espoir et un peu de forces. Il s'arma d'un couteau qui trainait à côté de quelques couverts sur la table. Cela ne servait à rien de s'armer jusqu'aux dents pour lui, avec l'état de faiblesse dans lequel il était. Les années passées derrière les barreaux de la prison Diantra avaient trop vieilli ses vingt-trois ans. Une barbe trop longue -sûrement infestée de bestioles sans nom- le démangeait et il était méconnaissable.
Le pirate se releva péniblement et regarda autour de lui. Il tenta d'observer chaque détail, de retenir chaque information. Alors, il lança de sa voix rauque de vieil homme :
« V'battez pas. N'est sortis d'la cage, pas d'ce lieu pourri. Rien'est fini, peut tout aussi bien s'faire tailler comme des lapins. Ç'sert à rien d'se précipiter direct derrière c'te porte. Il désigna le lourd panneau de bois qui leur faisait à présent face. J'y n'suis jamais allé, ou j'm'en souviens rien, mais j'crois c'est un couloir qui mèn' à'l caserne. N'on est une dizaine et si sont plus eux, n'est cuits. Faut cherches l'z'autres... »
Une quinte de toux mit fin à son discours. Il s'empara à nouveau du pichet d'eau pour calmer la douleur de sa gorge. Les clés des autres cellules étaient tombées au sol, sûrement accrochées auparavant à un clou rouillé. Menelor le reconnut à sa quantité de clés et attrapa le trousseau avec la ferme intention de libérer les autres prisonniers qui s'égosillaient à tenter d'attirer leur attention. Il rompit l'anneau de fer qui maintenait les clés les unes aux autres et fit plusieurs paquets.
Sujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion Jeu 29 Mar 2012 - 22:00
A peine sortis c'était déjà le bordel. Certes compréhensible, la liberté une fois recouvrée tend à être jalousement gardée. Là le problème c'est que le nombre d'armes était plutôt restreint et ils n'en auraient pas assez pour tout le monde. Après un rapide coup d'oeil au râtelier et aux membres qui commençaient déjà à s'envenimer. il faut dire aussi que le jeune pirate au gant noir paraissait antipathique dès le premier regard et ses actes ne plaidaient pas vraiment pour lui. Aarnis intervint alors car il possédait encore les clés de Conrad, même si cela ne lui conférait aucune légitimité. Il décida d'y aller au bluff pour impressionner les plus faibles et tenter de convaincre les plus caractériels :
- Euh les enfants? On a encore une partie du boulot à faire alors soit vous vous étripez gentiment dans la cellule soit vous coopérez pour vous en sortir vivants... On va se répartir les armes. Les dames d'abord, et si j'entends ne serait-ce qu'une seule protestation je vous enferme avec les sodomites histoire que vous compreniez ce qu'elles ont pu subir.
Silence de mort, à peine entrecoupé par les murmures de la guerre qui faisait rage en dehors de ces murs.
- Bien. mesdames veuillez choisir vos armes, fit il en se décalant et en leur ouvrant le râtelier.
Il prit pour sa part une simple épée courte et il donna une autre au solide suderon. Déjà que sans arme c'était un danger aussi bien pour ses partenaires que pour ses adversaires, je ne vous raconte pas le carnage avec ce "couteau". Il distribua les armes restantes aux autres membres libérés puis prit les clés que le vieillard préparait et les donna aux prisonniers restants :
- Vous n'êtes peut être pas armés mais vous jouerez un rôle important dans cette évasion : nous avancerons, couloir, après couloir libérant les autres prisonniers. Nous, qui sommes armés, passerons devant histoire de nettoyer la voie. Une fois la voie libérée vous ouvrirez les cellules, et ce jusqu'à ce qu'il ne reste plus un rat dans ce cloaque. Il faudra nous faire le plus discrets possibles si nous voulons nous en sortir vivants alors pas d'effusions compris? demanda-t-il à son auditoire silencieux. Une fois arrivés près de la garnison nous ouvriront les portes et nous submergerons les gardes qui s'y trouvent. le nombre et la surprise devraient compenser notre manque d'équipement. Et si jamais vous voulez tenter l'aventure seul libre à vous mais si jamais nous nous croisons dans les couloirs vous serez considérés comme contre nous puisque pas avec nous. Tout est dit je crois... D'autres suggestions?
Et il interrogea de son regard bleu glace les voleurs, brigands et autres violeurs qui étaient pour l'instant ses compagnons d'infortune.